Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Les kapparot

+ Les kapparot (par rabbi Nissim Yaguen) :

-> Chacun désire être acquitté, chacun veut être inscrit et scellé pour une bonne et heureuse année.
Le problème est que la majorité d'entre nous se concentre sur des choses insignifiantes, se borne à des détails et y investit toute son attention, tandis qu'elle ignore les choses qui auraient réellement pu leur être utiles ...

Parfois, nous voyons un individu donner 10 shekels à la tsédaka, il est satisfait et persuadé qu'il peut dormir tranquille ... Sa place au gan eden est sûrement au premier rang, réellement à côté de notre patriarche Avraham ...

Il est fréquent que les gens aillent la veille de Yom Kippour chercher des gros poulets blancs, ils font les kapparot sur eux, on les égorge et on les donne à des familles pauvres, et ils sont convaincus qu'ils sont libérés de tous leurs péchés qui demeurent sur la tête du poulet ... Ainsi, on ne fait pas téchouva et on n'est pas acquitté!

En pratique, nous avons de la chance que le poulet ne puisse pas parler ... S'il savait parler, il nous aurait appelés en prétextant : "Nous sommes votre kappara? C'est vous qui devriez être notre kappara! C'est vous qui avez fauté, pas nous! Pourquoi devons-nous subir vos péchés? ..."
[...]

Nous devons nous souvenir qu'un homme ne sait pas ce qui lui arrivera l'an prochain. Aucun homme ne peut savoir avec sûreté s'il s'agit du dernier Yom Kippour de son existence, la dernière occasion de faire une pleine téchouva! Personne ne sait!
Peut-être souhaitons-nous que le machia'h arrive bientôt. Alors il sera trop tard pour réparer!
Celui qui n'aura pas encore fait téchouva, restera pour l'éternité au-dehors!

C'est la raison pour laquelle il faut se renforcer et bien exploiter cette occasion qui pourrait être la dernière, afin de ne pas la perdre, car ce Yom Kippour en particulier risque de ne jamais revenir.

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+ Les Kapparot :

-> Le Ma'hzor Vitri (339) écrit :
La base de la coutume des Kapparot est que cela remplit la même fonction que l'offrande de Kippour : seir la'azazel.

Le Mahari Veil (192) dit que cela se base sur le principe que si la mort a été décrétée sur une personne et que ce décret a été plus tard annulé, l'ange de la mort doit quand même être apaisé en recevant quelque chose en remplacement.
[le poulet joue ce rôle]

"Quelle chance nous avons que celui qui nous juge [Hachem] soit également si follement amoureux de nous"
[rabbi Moché Weinberger]

Toute tristesse vient du fait de fauter ...
La téchouva illumine l'âme d'une personne et transforme la tristesse en joie.
Les tsadikim travaille à parvenir à une téchouva pour l'esprit pécheur collectif de l'humanité afin de transformer l'esprit global de tristesse en celui de joie.
[rav Avraham Its'hak Kook - Orot haTéchouva 14,7]

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-> L'objectif principal de la téchouva doit être de rectifier le présent et le futur.
Lorsque cela est accompli, Hachem aide à rectifier également le passé.
[rav Avraham Its'hak Kook - Orot haTéchouva 13,9b]

La Chékhina ne réside pas hors de la terre d'Israël.
[Rachi - guémara Moed Katan 25a]

Face à un interdit = se focaliser sur son origine première

+ Face à un interdit = se focaliser sur son origine première (par le Baal Shem Tov) :

-> Si vous voyez soudainement une belle femme, réfléchissez : "D'où vient sa beauté? Si elle était morte, elle n'aurait plus cette apparence ; d'où vient donc sa [beauté]?
Il faut nécessairement dire qu'elle vient de la force divine qui se diffuse en elle. C'est elle qui lui donne sa beauté et son teint rouge. La racine de la beauté se trouve donc dans la force divine.
Pourquoi alors devrais-je être attiré par une simple partie? Je ferais mieux de m'attacher à "la racine et au cœur de tous les mondes" (Hachem) où se trouvent toutes les formes de beauté."

Il en va de même lorsque l'on observe d'autres objets physiques, tels qu'un récipient.
Dites-vous : "D'où viennent la beauté et la forme de ce récipient? Sa substance matérielle est clairement sans valeur. Cependant, sa beauté et sa forme, sont la réalité spirituelle et vitale du récipient, qui est une partie divine d'En Haut [car la vitalité de toutes les choses physiques est une partie divine d'En Haut - tout élément/objet dans ce monde doit avoir une étincelle de divinité (plus ou moins importante) rien que pour pouvoir exister. ].

De même, lorsque vous mangez, gardez à l'esprit que le goût et la douceur des aliments proviennent de la force vitalisante (qui lui donne sa vie) et de la douceur d'En Haut, et que c'est là leur vitalité. Car la matière inorganique possède elle aussi une force vitale (étincelle de divinité), comme le prouve le fait qu'elle existe et qu'elle est durable.
Il s'ensuit donc que la vitalité divine d'En Haut se trouve partout.

En considérant les choses de cette manière, vous les regardez avec votre esprit, et cela n'est pas fait pour vous faire plaisir, mais en relation avec l'Ein Sof (Hachem), béni soit-Il. Cela est efficace pour nier les pensées (inappropriées).

C'est un principe établi que ce que vous pensez pendant la journée affecte les pensées que vous avez lorsque vous dormez et rêvez. Ainsi, en suivant la procédure ci-dessus tout au long de la journée, vous mériterez de voir dans vos rêves la force de vie de cet objet physique. Votre vision (perception empirique) pendant la journée n'est que physique ; mais lorsque votre pensée s'attarde sur la réalité spirituelle inhérente au matériel, alors dans votre rêve, vous verrez la spiritualité nue, dépouillée de son vêtement (extérieur). Car [le terme] 'halom (rêve) est une expression de "périodes de 'halim" (Roch Hachana 28a), qui signifie fort, solide.

Pendant la journée, la force de vie de l'homme est faible parce qu'il est lié à son corps [matériel] ; c'est pourquoi il ne voit pas la force de vie inhérente aux matières physiques.
Cependant, la nuit, la force de vie s'étend au-delà du corps ; elle est donc forte et permet de percevoir la force de vie (étincelle de divinité) elle-même.
Cela peut conduire à des niveaux de prophétie. Ainsi, il est écrit de tous les prophètes que "je lui parle dans un rêve" (Béaaloté'ha 12,6), à l'exception de Moché, notre maître, qui était capable de percevoir la force vitale de la matière physique même lorsqu'il était éveillé.
[ Baal Shem Tov - Tsava'at haRivach - 90 ]

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-> La force de vie de toute chose est une étincelle de la Chékhina.
Et cela même la matière inorganique (c'est-à-dire la poussière, les pierres, ...), qui se doit de possèder nécessairement une force de vie spirituelle, tout comme les végétaux, les animaux et les êtres humains.
[rabbi 'Haïm Vital - Eits 'Haïm 39,3 ; voir aussi Tanya - Chaar Hayi'houd, chap.1-2 ]

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-> Toute chose prend racine dans le Divin, alors autant se réjouir directement à la racine, dans sa source qui est permise.
En ce sens, le Baal Shem Tov donne une exemple : "Si j'aime cet 'chose', comme par exemple une femme, qui n'est qu'une "goutte putride" (Avot 3,1), combien plus devrais-je aimer Hachem!"
De même (selon le Baal Shem Tov), lorsque vous voyez quelque chose qui vous fait peur, dites-vous : "Pourquoi devrais-je avoir peur de cela? Ce n'est qu'un être humain comme moi, sans parler d'un animal ou d'une bête. Puisque le D. redoutable, est investi dans cet être [lui permettant d'exister], à combien plus forte raison devrais-je craindre [D.] Lui-même!"

La force de vie de toute chose est une étincelle de la Chékhina.
Et cela même la matière inorganique (c'est-à-dire la poussière, les pierres, ...), qui se doit de posséder nécessairement une force de vie spirituelle, tout comme les végétaux, les animaux et les êtres humains.
[rabbi 'Haïm Vital - Eits 'Haïm 39,3 ; voir aussi Tanya - Chaar Hayi4hOud, ch.1-2 ]

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=> on comprend tout le respect que l'on doit avoir pour les végétaux, et en un sens à Tou bichvat on fête cette divinité présente même dans l'anodin : un arbre, une plante, ...
[à quel point rien ne peut exister sans un minimum d'étincelle de divinité en lui. ]

Noa’h – Trouver grâce aux yeux d’Hachem grâce à notre confiance en Lui

+ Noa'h - Trouver grâce aux yeux d'Hachem en Le plaçant constamment devant soi :

"Et Noa'h trouva grâce aux yeux d'Hachem" (Noa'h 6,8)

-> Nos Sages expliquent que Noa'h mérita de trouver grâce aux yeux d'Hachem, car ses propres yeux voyaient uniquement Hachem.

-> Selon le rav Elimélé'h Biderman :
la génération du déluge fut punie à cause d'un manque de foi en D.
Nos Sages enseignent (Sanhédrin 108a) [au sujet de la génération du Déluge] que "leur sentence ne fut décrétée définitivement qu'à cause du vol", ce que certains expliquent ('Hatan Ichaya sur Noa'h) en disant que celui qui vole son prochain montre par cela qu'il ne croit pas que c'est le Créateur qui nourrit, pourvoit aux besoins de tous les êtres et fixe la vie et la subsistance de chacun. S'il était doté de cette foi, il saurait qu'il ne gagne rien à voler.
Dès lors, les hommes de cette génération ne parvenaient pas à être sereins. Ils étaient en effet constamment préoccupés et anxieux des évènements qui pouvaient subvenir, de la manière d'obtenir leur subsistance, de la crainte d'un rival, de la peur de subir un préjudice et de l'inquiétude face à leurs ennemis.
C'est pourquoi ils furent dénommés 'dor hamaboul' (la génération du déluge), Maboul (le déluge) étant la même racine que 'bilboul' (le désordre, la confusion), car ils étaient constamment perturbés et tourmentés à cause de leur manque de émouna.

En revanche, le nom Noa'h est à rattacher au mot Ménou'ha (le repos), car grâce à sa confiance en Hachem, il n'avait peur de rien, car il savait que tout ce qui lui arrivait provenait du Ciel.
En accomplissant les termes du verset "Il me conduira sur les eaux paisibles ... Il me dirigera dans les chemins de la justice" (Téhilim 23,2-3), il fut épargné par les eaux tumultueuses du déluge.
[Noa'h voyait en toutes circonstances la Main d'Hachem qui se cachait derrière ses difficultés.]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Bétsa 16a) enseigne :
Les lettres du mot "bita'hon" (בטחון - la confiance en D.) sont les mêmes que celles de l'expression "tov 'hèn" (טוב חן - la bonne grâce).
Il est écrit : "La grâce et l'honneur, Hachem les donnera, Il n'enlèvera pas le bien de ceux qui vont dans l'intégrité (Téhilim 84,12)".
On peut l'expliquer ainsi : Car ceux qui sont intègres, ce sont ceux qui ont confiance en Hachem (et grâce à) cette confiance, ils attireront sur eux une abondance de grâce et de bienfaits.
C'est ce que dit le verset : "La grâce et l'honneur Hachem les donne" et aussi "Il n'enlèvera pas le bien" ; et tout cela Il l'accorde "à ceux qui vont dans l'intégrité"."

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-> "Noa'h trouva grâce aux yeux de Hachem" (Noa'h matsa 'hen bééné Hachem - Béréchit 6,8)

-> Le mot : "matsa" (trouva - מָצָא) a la même valeur numérique que : "anava" (humilité - ענוה), allusion au fait que Noa'h a trouvé grâce aux yeux de Hachem par le mérite de son humilité.
Hachem aime les humbles.
[Tsoar haBayit]

[une personne orgueilleuse est au service de son égo, ne regarde que son nombril (moi je, moi je), tandis que l'humilité permet de laisser de la place pour Hachem à nos yeux (quelle est Sa volonté), et d'ainsi pouvoir Le placer devant soi, d'avoir vraiment confiance en Lui. Nous trouvons alors grâce aux yeux d'Hachem. ]

"La règle est que tout ce qui a été, ce qui est et ce qui sera jusqu'à la fin du monde est contenu dans la Torah, depuis le [premier mot] béréchit jusqu'aux derniers mots de la Torah "lééné kol Israel (aux yeux de tout Israël).
Ce ne sont pas seulement les généralités qui sont consignées, mais aussi les spécificités de chaque espèce et de chaque individu en particulier, et tout ce qui leur arrivera depuis leur naissance jusqu'à la fin, et toutes les réincarnations, et chaque détail spécifique, chaque détail infime, et de même chaque type d'animal domestique et chaque bête sauvage, et chaque créature vivante, chaque brin d'herbe, chaque objet vivant et inanimé, et chaque détail infime spécifique de chaque espèce pour toujours, et tout ce qui leur arrivera, ainsi que leur source.
[Gaon de Vilna - Sifra déTsiouta 55a]

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=> Tout ce qui arrive à l'homme (ainsi qu'au règne animal et aux objets inanimés) est déjà connu d'Hachem et peut être trouvé dans la Torah, du moins par ceux qui sont capables d'en discerner les significations cachées.
Hachem donne à l'homme la liberté de choisir entre suivre les mitsvot ou les violer, entre être un individu juste ou non, bien qu'Il connaisse à l'avance ce choix. La question, cependant, est précisément de savoir comment concilier la connaissance qu'a Hachem des événements futurs avec la liberté de choix de l'homme.

Cette question n'est pas nouvelle et est déjà abordée dans les commentaires de la michna dans Pirké Avot (3,15) selon laquelle "tout est révélé mais la permission [de choisir] est donnée", et dans le Rambam dans Hilchos Teshuva (5,5).
Comme le note le Rambam, puisque Hachem est au-delà de notre compréhension, il est également au-delà de notre compréhension de ce qu'Hachem est capable de savoir, puisqu'Il est omnipotent et n'est pas lié par le temps ou l'espace. Par conséquent, notre capacité limitée à comprendre Hachem ne doit pas être utilisée pour minimiser faussement sa providence Divine.

"Elle (Hagar) dit : Je ne veux pas voir la mort de l'enfant" (Vayéra 21,16)

-> Hagar s'éloigna de son fils Yichmaël pour ne pas voir sa mort.
En fait, on peut expliquer qu'elle craignait que l'enfant ne meurt à cause d'elle, parce qu'elle se trouve près de lui, c'est-à-dire du fait de ses fautes qui risquaient d'être une accusation pour son fils.
C'est pourquoi, elle choisit de s'éloigner de lui pour ne pas voir sa mort, et ainsi, elle cherchait à ne pas entraîner sa mort, voire même à le sauver. Car loin de lui, elle pensait que ses fautes n'allaient plus être une accusation pour lui.
[Tiféret Yonathan]

La Kabbale enseigne que tous les royaumes remontent à leur source spirituelle le jour du Shabbat : ils retournent (téchouva) à leur source pour être absorbés dans une sainteté supérieure. [Eitz 'Haïm 40,5&8, et 50,6).
Le Shabbat signifie donc la téchouva à son plus haut niveau, et son observance comme il le faut, tant dans la lettre que dans l'esprit de la loi, a pour effet l'expiation [de nos fautes].
Cela est évoqué par le fait que les lettres du mot Shabbat sont les mêmes que celles de
"tachev" (tu reviens, tu retournes).