Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Tout celui qui étudie la Torah entre la lecture de la méguila du soir et la lecture de la méguila du matin, il est certain qu'il méritera le monde à Venir (olam aba)."

['Hatam Sofer - Drouchim p.245]

"Moché sortit tous les bâtons de devant Hachem et les exposa devant les Bné Israël : ils les regardèrent, et reprirent chaque homme son bâton" (Kora'h 17,24)

-> On peut avoir tendance à penser que l'herbe semble plus verte chez autrui, et on peut alors en venir à souffrir, à se refuser d'être heureux en appréciant ce que l'on a déjà.
Le Rachach enseigne que si chacun posait sur une place publique un sac empli de toutes ses richesses, ses misères et ses épreuves, et qu’il avait ensuite la possibilité de choisir le sac qu’il voudrait, alors chacun reprendrait finalement le sac qu’il venait de poser.

Selon le rabbi Bounim de Pschisha, on retrouve cette idée dans le verset ci-dessus, où finalement chacun repris son bâton personnel, et réalisa pleinement que son lot dans la vie est ce qu'il y a de meilleur pour lui.

"N'affligez pas la veuve et l'orphelin ; Si tu les affligeais et qu’ils crient vers Moi, assurément J’entendrai leur plainte. Mon courroux s’enflammera et Je vous tuerai par le glaive, vos femmes seront veuves et vos enfants orphelins" (Michpatim 22,21-23)

-> Rachi commente : Il en va de même de tout homme qu’il ne faut pas faire souffrir, mais la Torah a utilisé des exemples courants (veuve, orphelin) car étant faibles et fragiles, il est habituel qu’on les vexe ou qu’on les fasse souffrir.

-> De fait, dans le doute, nous devons soupçonner chaque individu de rentrer dans la catégorie de la veuve et de l'orphelin. En effet, qui peut connaître les sentiments d'autrui, ses épreuves, ses handicaps,...
C'est pourquoi s'applique également à ce sujet le principe général de : "safék déOraïta la 'houmra" (dans un doute qui concerne une loi de la Torah, on se comporte avec rigueur).

-> La Mékhilta explique sur "si tu les affligeais" (im ané taané) : qu’il s’agisse d’une grande souffrance ou même d’une petite souffrance (dans tous les cas, cela est interdit).
[le "ça va, c'est vraiment rien ce que je lui fais/dis!" : n'est pas une excuse valable!]

<--->

-> Pourquoi le verset débute au singulier : "Si tu les affligeais" et se termine par une malédiction au pluriel "Je vous tuerai".

Le Ibn Ezra répond : celui qui verrait un homme affliger un orphelin ou une veuve et ne leur viendrait pas en aide, lui aussi serait considéré comme leur oppresseur ...
Si un seul les opprime et que personne ne leur vient en aide, le châtiment les concerne tous.
Car celui qui est en mesure de protester contre l’oppresseur et ne le fait pas, ou de venir en aide aux victimes et ne le fait pas, lui aussi sera inclus dans le même sort amer, comme s’il les avait lui-même oppressés.
Car le Hachem est particulièrement sévère en ce qui concerne la souffrance occasionnée à une veuve et à un orphelin.

<--->

-> "Si tu le feras souffrir (l'orphelin)... J'enflammerai Ma Colère et Je vous tuerai par l'épée"

=> Ce verset débute par un singulier : "Si tu le feras souffrir", et se poursuit par un pluriel : "Je vous tuerai". Comment l'expliquer?

En fait, quand un homme fait souffrir l'opprimé, tous ceux qui le voient faire doivent l'en empêcher et s'insurger.
Mais, si on le voit passivement, sans réagir et en le laissant faire, alors non seulement Hachem punira le méchant, mais aussi Il déversera Sa Colère sur tous ceux qui n'ont pas empêché.
"Si tu le feras souffrir" = si un homme unique le fera souffrir, alors "J'enflammerai Ma Colère et Je vous tuerai par l'épée" = à savoir vous tous, qui avez vu et n'avez pas empêché.
[rav Moché Sternbuch - Taam véDaat]

<--->

-> Le rav Shach a vu son maître le rabbi Isser Zalman Melzer qui montait à son appartement, puis il est immédiatement redescendu.
Par la suite, rabbi Isser Zalman Melzer est monté à nouveau, et il en est redescendu à peine arrivé en haut.
Le rav Shach lui a demandé ce qui se passait.
Rabbi Isser Zalman lui a répondu : "Il y a une orpheline qui nettoie ma maison, et en ce moment elle chante à elle-même. Si je rente chez moi maintenant alors elle va devoir s'arrêter de chanter, et la Torah dit : "N'affligez pas ... l'orphelin".

<--->

-> Le Gaon de Vilna ("Si tu l’affliges [l'orphelin]" - v.22,22) commente :
Littéralement, ce verset dit : "Si tu le fais souffrir, seulement qu'il crie Je l'entendrai"
=> Comment comprendre cela?

En fait, il peut arriver qu'un homme qui voit un orphelin dans sa peine, souhaite le pousser à prier et à implorer Hachem pour qu'Il le prenne en pitié et lui accorde Ses Bienfaits.
Mais même quelqu'un qui ferait souffrir un orphelin avec l'unique intention de le pousser à implorer Hachem, même s'il a cette bonne intention, Hachem écoutera le cri de l'orphelin et punira cet homme qui l'aura fait souffrir.

Même "si tu le fais souffrir seulement pour qu'il crie", avec cette unique bonne intention qu'il implore Hachem et obtienne Son Secours, malgré tout "Je l'entendrai" et enverrai des lourdes sanctions à cette personne qui l'aura fait souffrir, comme le dit la suite du verset : "J'enflammerai Ma Colère".
Aucune raison n'est valable pour faire souffrir un malheureux.

[on peut arriver à se mentir à soi-même pour justifier le fait de faire du mal à autrui, même un peu, même pour son bien futur, ... mais Hachem nous avertit qu'aucune justification n'est acceptable!]

-> Le rav ‘Haïm Chmoulévitch explique :
"Celui qui met sa main dans le feu, fût-il contraint de le faire par un véritable cas de force majeur, ne pourra se soustraire aux conséquences de son acte en arguant qu’il y était forcé.
Il subira la même brûlure, même s’il avait une intention Léchem Chamaïm (pour Hachem).
Il en est de même à ce sujet : la souffrance d’un juif est un feu, et même si celui qui la provoque y est forcé, même s’il le fait Léchem Chamaïm, il manipule alors un feu dévorant."

-> L’exemple de Pénina (l’autre femme de Elkana, le père du prophète Chmouël) qui faisait de la peine à ‘Hanna en lui rappelant qu’elle n’avait pas mérité d’enfant le prouve.
La Guémara (Baba Batra 16a) enseigne qu’elle agissait de la sorte avec une intention pure afin que ‘Hanna prie de tout son cœur et qu’elle soit exaucée.
Malgré tout, elle fut quand même punie, comme il est dit : "Jusqu'à ce que la femme stérile enfante et que celle qui était rassasiée de fils s'afflige" (Chmouël I 2,5), car tous ses fils moururent de son vivant.

"Nous ferons et nous comprendrons" (Nassé véNichma - Michpatim 24,7)

-> Certains commentateurs voient dans ce verset en allusion une ligne de conduite pour celui qui s'adonne à l'étude de la Torah.
Il est dit : "nous ferons et nous comprendrons", et non l'inverse afin d'évoquer que le moment venu d'étudier, un juif ne doit pas se perdre dans des préparations superflues. Il doit sans tarder se mettre à étudier.
C'est pourquoi la Torah donne la préséance à l'action (nous ferons), car seulement alors il pourra réfléchir avec raison (nous comprendrons).

A quoi cela ressemble-t-il?

A quelqu'un qui viendrait rénover sa maison en la dotant de tout le luxe "dernier cri".
Il prendra son temps afin d'agencer méticuleusement chaque détail avant d'entreprendre les travaux.
En revanche, lorsqu'un incendie se déclarera dans sa maison, il ne perdra pas une seconde pour prévoir dans quel ordre agir.
Mais on le verra courir sans relâche afin de sauver ce qui peut l'être de biens et à plus forte raison de vies humaines.
Il en va de même pour la manière d'aborder l'étude de la Torah.
Dès qu'arrive le moment où il doit étudier, un juif s'imaginera que les flammes du yétser ara menacent de le déloger de la maison d'étude et qu'il n'a d'autre choix que de se jeter dans le feu de la Torah sans plus attendre.
[rav Elimélé'h Biderman]

<--->

-> Les personnes pieuses des générations précédentes se préparaient pendant une heure avant de prier afin de pouvoir diriger leur cœur à leur Père au Ciel. [guémara Béra’hot 30b]

Le 'Hidouché haRim note que cela n'est rapporté que pour la prière. Mais il n'est pas dit qu'ils attendaient pendant une heure avant de commencer à étudier la Torah.
La raison est que nous ne devons jamais repousser une possibilité d'étudier la Torah, mais plutôt le faire immédiatement.

[on a toujours de bonnes excuses : je suis trop fatigué, je n'ai pas assez de temps pour bien étudier, ce n'est pas le bon endroit, demain cela sera mieux, ...
Naassé = si tu peux étudier même une minute, alors fais-le!
Nichma = tu verras qu'ensuite tu seras fier d'avoir agi ainsi.
Le "Tu comprendras" ne peut venir qu'après un "tu feras", car avant le yétser ara te brouille, t'anesthésie, l'esprit!]

"Pour celui qui n'aura pas prémédité et dont D. a guidé la main, Je te réserverai un endroit où il s'enfuir" (Michpatim 21,13)

-> Lorsqu'une personne subit une mésaventure, un dommage ou une perte, il devra être convaincu qu'Hachem avait une bonne raison d'agir ainsi à son égard et que tout est le fruit de la Providence Divine.
De cette façon, on peut être certain que Hachem nous aidera à sortir des ténèbres.

C'est ce qu'exprime le verset en allusion :
- "Celui qui n'aura pas prémédité (vaassèr lo tsada (צָדָה))" [jeu de de mot avec le terme צד qui signifie à la fois : "préméditer", et également : "chasser, chercher une proie"] = il ne recherchera pas une proie, un coupable duquel faire dépendre son épreuve, mais il sera au contraire convaincu que "C'est D. qui a guidé ma main".
- Sil agit ainsi, Hachem dira en retour : "S'il fait dépendre la chose de Moi, alors Moi aussi, "Je te réserverai un endroit où il s'enfuira" = Je le mettrai à l'abri de tout ce qui lui cause du tort et tout rentrera dans l'ordre."

=> La Torah enseigne qu'une fois que nos malheurs se sont produits, nous ne devons pas rechercher des responsables, mais plutôt se tourner vers Hachem, qui est l'auteur de tout ce qui se déroule.
En acceptant que rien ne peut se produire sans un décret de sa part, que tout est pour le plus grand bien, alors nous permettons à Hachem de nous sortir de cette situation, de nous couvrir de Son infinie bonté.
[rav Elimélé'h Biderman]

<--->

-> Le 'Hozé de lublin écrit :
"Il faut se garder de la colère, garder à l'esprit que tout provient du Créateur comme la guémara ('Houlin 7b) le rapporte : "Un homme ne se cogne pas le doigt si cela n'a été décrété sur lui En-Haut".
Et cela demeure vrai même si le préjudice a été causé par un être qui possède le libre arbitre."

[on peut avoir tendance à penser que tout provient d'un décret d'Hachem, mais cependant lorsqu'une personne nous dérange nous en venons néanmoins à penser : "Il a un libre-arbitre, et il a choisi de me faire du mal. Si ce n'était à cause de lui, rien de mal ne me serait arrivé!"
Lorsque nous tombons, que c'est de notre faute, nous affirmons que c'est la volonté de D.
Mais qu'en est-il lorsque quelqu'un nous frappe, nous dérange, est-ce que c'est de la même manière à 100% d'Hachem? ]

-> Le 'Hafets 'Haïm enseigne que même s'il semble à l'homme que c'est un tel qui l'a frappé, il doit savoir, qu'en vérité, le coup ne provient pas du tout d’une main humaine. Car l’homme ne possède aucun pouvoir de causer un quelconque dommage si cela n'a pas été décrété auparavant En-Haut. C’est donc bien Hachem qui l'a frappé.
Il fallait donc pour cela que la Torah donne explicitement l'autorisation de guérir.
C'est pourquoi la Torah a besoin d'apprendre d'un verset que malgré tout il est permis au médecin de le soigner.
[cf. la guémara (Baba Kama 85a) : "la permission a été donnée aux médecins de guérir" (se basant sur : "soigner elle la soignera" - Michpatim 21,18-19).
Rachi commente : "On ne s'opposera pas en disant : "C'est D. qui lui a infligé (ce mal) et lui (le médecin) se permet de guérir!"]

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Michpatim 22,6) écrit : "Il n'y a pas une heure ou même un seul instant où Hachem ne fait pas quelque chose pour une personne, à la fois pour son corps et pour ses besoins."

[d'une certaine façon de même que sans Hachem pendant une seule seconde nous n'existons plus, de même plus largement rien ne peut exister, se passer dans notre vie, sans qu'Hahem ne le permette.]

<--->

-> "Personne ne peut rien prendre de la portion réservée à un autre, fût-ce l’épaisseur d’un cheveu" (guémara Yoma 38b)

-> "Tous les gains d’une personne sont prédéterminés d’un Roch Hachana à l’autre" (guémara Beitsa 16a)

Le Amoud haAvoda écrit également :
La plupart des gens pense que ce qu’ils ont acquis grâce à leur travail et qu’ils possèdent à présent leur appartient. Dès lors, lorsqu’ils perdent de l’argent, ils se lamentent et s’en plaignent.
En réalité, il est très possible que, même si cet argent se trouve en leur possession, il ne fasse pas partie de ce qui leur a été octroyé par le Ciel.
C’est pourquoi, le moment venu, ils le perdent.
Si tout le monde en était convaincu, les lois relatives aux préjudices deviendraient inutiles puisque personne ne revendiquerait une créance, sachant qu’il est impossible d’augmenter ou de diminuer ce qui lui a été fixé.
Seulement, la Torah ne s’exprime (à travers toutes les lois relatives aux préjudices financiers) que contre le yétser Hara qui aveugle les yeux de la raison et poussent l’homme à considérer avec son regard humain qu’un tel lui a causé une perte.

<----------------------------->

"Si un homme prémédite contre son prochain pour le tuer avec ruse depuis Mon Mizbéa'h (autel de sacrifice) tu le prendras pour le mettre à mort" (Michpatim 21,14)

=> Pourquoi ce verset évoque particulièrement le fait de le prendre du Mizbéa'h? Que vient faire le Mizbéa'h avec le fait de condamner à mort un tueur avec préméditation?

-> Rachi explique que ce verset vient signifier que même si le criminel est un Cohen qui s'apprête à servir dans le Temple, on le fera cesser son service pour l'exécuter.
Cette explication se base sur la guemara qui dit que même si c'est le seul Cohen qui peut apporter le sacrifice quotidien (sacrifice de Tamid), et que si on le fait cesser ce service, on n'apportera pas ce sacrifice ce jour-là, malgré tout, il faudra le prendre depuis le Mizbéa'h et l'empêcher d'apporter ce sacrifice pour lui appliquer la peine capitale.
L'explication que l'on peut apporter à cela est que le service du Temple permet de se rapprocher d'Hachem. Or, cet homme qui a tué s'est ainsi radicalement séparé et éloigné du Créateur. On l'arrachera donc du service pour lui appliquer sa punition.

-> Le 'Hida cite les Sages Achkénazes qui expliquent qu'un tueur volontaire pourrait argumenter devant le tribunal que l'homme qu'il a tué était peut-être de toutes les façons destiné à mourir du fait d'une maladie interne.
Or, la règle est que celui qui tue une personne qui est doté d'une maladie interne le vouant à la mort dans les 12 mois, même si ce crime est extrêmement grave, mais on ne peut pas le condamner à mort.
Ainsi, un homme qui tue son prochain "avec ruse" en rusant par le fait d'émettre l'hypothèse que sa victime était dotée d'une telle maladie, pour se dispenser de la condamnation à la peine capitale, à cela, la Torah dit qu'on le prendra de l'autel pour l'exécuter. En effet, une bête qui a une maladie mortelle que l'on sacrifie, cette offrande n'est pas valable.
Pourtant, la Torah enjoint d'apporter des sacrifices, même si rien ne nous assure que la bête n'a pas une telle maladie.
Cela prouve que la Torah préconise de suivre la majorité, or la majorité des bêtes sont viables. On apprend donc de l'autel et des sacrifices qu'on y offre que l'on doit suivre la majorité. Et ce même argument nous permettra aussi de décréter que l'homme qui a été tué appartenait aussi certainement à la majorité des gens, qui sont également viables. De ce fait on apprendra de là que ce tueur a certainement tué une personne viable et on pourra ainsi le condamner.
"De Mon Mizbéa'h tu le prendras (ou "tu l'apprendras") pour le mettre à mort".

-> Le Kerem Tsvi rapporte une guémara qui dit qu'un homme qui est né sous l'influence astrale de Mars, aura des tendances à verser le sang. Il risquera donc d'être un criminel, D. Préserve. Malgré tout, il aura les moyens de dépasser cette fatalité en sublimant cette tendance. Il pourra ainsi devenir abatteur rituel.
Ainsi, si un homme tue son prochain avec ruse, en arguant qu'il est né sous Mars et est donc contraint de verser le sang et n'est donc pas responsable de ce crime.
A cet argument, on répondra qu'il avait néanmoins le choix. Il aurait pu verser le sang dans le cadre d'une mitsva. Il aurait pu devenir abatteur rituel et abattre des animaux sur l'autel dans le cadre des sacrifices (à l'époque du Temple).

"De Mon Mizbéa'h tu le prendras pour le mettre à mort", en argumentant qu'il aurait pu abattre des animaux pour le Mizbéa'h. De cette façon, il avait le moyen d'échapper à son destin de criminel. Il est donc entièrement responsable et condamnable pour son crime.

-> Le Apiryon rapporte l'enseignement de nos Sages sur la juxtaposition du dernier passage de Yitro et le premier verset de Michpatim. La paracha de Yitro se termine par l'ordre de ne pas mettre des marches pour monter sur le Mizbéa'h (l'autel), mais d'y mettre une rampe. En effet, les marches contraindraient le Cohen à procéder à de plus grands pas pour monter sur le Mizbéa'h. Alors qu'avec une rampe, les pas pourront être plus petits (et ne feront pas apparaître la peau du Cohen).
Et juste après, commence la paracha de Michpatim qui parle de la justice. La juxtaposition de ces 2 sujets vient enseigner que le juge aussi ne doit pas réaliser de "grands pas" dans la justice. Il ne devra pas aller trop vite et se dépêcher à rendre le verdict. Mais il prendra son temps pour analyser l'affaire avec patience, de sorte à ne pas se tromper dans son verdict.
Notre verset s'inscrit dans le prolongement de cette explication. Même si à première vue se présente à toi une affaire de meurtre où il semble évident que l'accusé a tué avec préméditation, malgré tout ne te dépêche pas de le condamner trop hâtivement. Apprends du Mizbéa'h qui devait avoir une rampe et non des marches pour pouvoir faire des petits pas et applique cela à la justice. Ainsi, sois patient avant de le condamner, et seulement après avoir pris tout le temps nécessaire selon le message du Mizbéa'h, seulement après, "tu le prendras pour le mettre à mort".

Si un ange se trouvait dans un endroit où sont réunis 10 juifs ensembles, même qui n'étudient pas la Torah, il serait pris d'une crainte et d'un effroi sans limite, du fait de la Présence Divine qui réside parmi eux, au point même de disparaître complètement.
[le Tanya]

[combien nous devons être fiers et heureux d'être juifs!]

Dans le cœur de tout juif, quel qu’il soit, est implanté le désir intérieur et profond d’accomplir toutes les mitsvot et de s’éloigner des transgressions, et c’est son mauvais penchant qui parfois l’en empêche.
[Rambam - Hilkhot Guérouchin chap.2, halakha 20)]

[Tout juif possède cette qualité, cette aspiration à donner de la satisfaction à Hachem et à accomplir Sa parole avec dévouement. Mais parfois, au fil du temps, elle se recouvre de poussière et s’endort à cause du mauvais penchant et des désirs du monde, et il faut la réveiller et la renouveler.]

Hachem agit mesure pour mesure.
Si tu pardonnes à ton prochain et que tu agis avec bonté à son égard, alors Hachem va te pardonner et agir avec bonté avec toi.

Il est écrit dans les Téhilim (18,26) :
- "im 'hassid" = à celui qui fait de la bonté à autrui ;
- "tit'hassad" = alors Hachem lui fera de la bonté.
[Brit Ménou'ha - Michpatim 23,5]

[le fait de pardonner à autrui, va faire que Hachem va nous pardonner.
Or, nos Sages (guémara Shabbath 55) affirment : "Il n’y a pas de souffrance sans faute" (én yissourim bélo avon). Ainsi, pardonner à autrui, c'est faire que Hachem va nous retirer des souffrances.
De plus, de même que tu as dispensé autrui de souffrances (en te retenant de lui porter atteinte), de même Je te dispense de souffrances.
Et également, de même que tu as fait du bien à autrui, de même Je te comblerai de biens.]

<--->

-> Le Gaon de Vilna écrit que toute personne qui a de la compassion envers son prochain, alors au Ciel on a de la compassion pour elle.
Il dit que lorsque l'on agit en se préoccupant d'autrui, alors par cela on ouvre une porte en bas qui va automatiquement provoquer l'ouverture d'une porte au Ciel, et la compassion Divine peut alors se déverser sur nous.

[Hachem a envie de nous combler de bénédictions, mais pour cela nous devons ouvrir la porte en bas.
Plus nous nous soucions de notre prochain, plus le flux de bénédictions peut continuellement se déverser sur nous!
Faisons preuve de compassion envers autrui, car en retour on bénéficie de la compassion de Son papa, de notre papa : Hachem.]
[Source : Gaon de Vilna - dans le Sidour sur la bénédiction harotsé biTéchouva)]

<----->

-> Des gens parlaient sur quelqu'un qui venait de décéder, qu'il était un tsadik nistar (un tsadik caché).
Rabbi Israël Salanter a alors dit : "Peut-être qu'il était "nistar" (caché), qu'il dissimulé ses bonnes actions, mais alors il n'était pas un tsadik. Dans notre génération, la notion de tsadik caché ne s'applique plus, car si quelqu'un est un tsadik, alors il doit se révéler et aider les autres. Les gens ont besoin de lui."

<----->

-> Dans la guémara (Yérouchalmi Dmaï 1,3), il est relaté que rabbi Pin'has ben Yaïr était en train d'aller au beit midrach pour étudier la Torah.
Il devait traverser la rivière de Gina'i, mais la rivière était alors très haute.
Rabbi Pin'has ben Yaïr a dit : "Gina'i! Pourquoi est-ce que tu m'empêches d'aller au beit midrach?", et alors la rivière s'est ouverte pour lui.
Ses élèves lui ont demandé : "Est-ce que nous pouvons venir?"
Rabbi Pin'has ben Yaïr a répondu : "Si vous savez que vous n'avez jamais fait de mal ou manqué de respect à un autre juif, alors vous pouvez traverser le lit de la rivière, et il ne vous arrivera rien de mal."

Le rav Elimélé'h Biderman commente : on apprend de là que celui qui ne fait pas de mal à un autre juif est méritant d'avoir la mer qui s'ouvre pour lui!

<----->

-> Rabbi Yé'hezkel de Kozmir donne 2 exemples :
1°/ C'est le moment de l'entrée de Yom Kippour, tu te dépêches d'aller à la synagogue pour ce jour si important, et sur le chemin un juif te voit et t'arrête.
Tout ce qu'il désire c'est de l'attention de ta part et pouvoir entendre un mot agréable.
=> On serait tenté de se dire : un autre jour, là c'est Kippour! Hachem m'attend!

Le rabbi de Kozmir dit : Arrêtes-toi et écoutes-le, car le fait d'aider et d'être gentil avec son prochain juif est la forme la plus élevée de téchouva.
Même si ton cœur est rempli de crainte du jour du jugement (Kippour), cela ne doit pas t'empêcher de faire de la bonté à un juif.
[lorsque l'on fait du bien à autrui, non seulement on fait la mitsva d'aimer notre prochain, mais au final nous recevons tellement plus. En effet, parfois un mot, un sourire, ... peut provoquer qu'Hachem nous comble d'une énorme bénédiction, nous dispense d'une grosse souffrance en expiation d'une faute, ...]

2°/ C'est le jour du 9 Av, et on est assis par terre sur le sol à pleurer sur la destruction du Temple.
A un moment, quelqu'un qui est amer avec la vie, désire nous parler.
=> Est-ce qu'on se dit : Fais-vite, c'est le 9 Av! C'est bon tes problèmes futiles, là on pleure pour le Temple!

Le rabbi de Kozmir dit : Tu dois l'écouter. Cela s'appelle : "un amour gratuit" (ahavat 'hinam), et c'est cela qui nous permettra de reconstruire le Temple.

-> Le Sfat Emet (Roch Hachana en 1880) a dit : "Etant donné que le Temple a été détruit par la haine gratuite, il sera donc certainement reconstruit par l’amour pour nos frères juifs."

-> "Faire preuve d’amour gratuit pour un autre juif, c’est un avant-goût de l’époque du machia’h."
[rabbi de Loubavitch]

Lorsque quelqu'un sait que tout provient [uniquement] d'Hachem, alors il va réussir.
Mais s'il pense que c'est la nature qui règne, alors il va échouer.
[Bné Yissa'har - Adar 1,8]

[Il explique : "Pourim est composé de miracles qui sont entièrement dans les règles de la nature, et pourtant tout le monde a vu l'intervention merveilleuse d'Hachem"]

<--->

-> La reconnaissance que nous sommes dans les Mains d'Hachem, totalement dépendant de Lui, est propice pour qu'Il accepte nos prières.
[Méor Enayim]

[il dit que c'est pourquoi la prière est si puissante au mois d'Adar, car avec la proximité de Pourim, nous prenons conscience d'à quel point il n'y a que Hachem qui gère les moindres détails du monde, y compris ce que l'on prend pour acquis car dans la naturalité des choses.
Plus nous faisons dépendre notre vie des "Mains" d'Hachem, plus nous donnons du pouvoir aux "Mains" Divines d'agir pour nous, et notre vie n'est alors plus uniquement au "mains" des lois de la nature.]

"Lorsqu'une personne sert Hachem par la Torah et les mitsvot, elle crée un plaisir immense en-Haut"

[Kédouchat Lévi - Michpatim 24,17]