"Si une personne juge toujours les autres favorablement et parle bien des autres, elle deviendra un récipient et un canal pour la sainteté.
Mais si une personne fait le contraire, il faut s'en éloigner."
[séfer 'Harédim - chap.4 ]
La "sitra a'hra" (force de l'impureté, du mal), peut s'accrocher au corps d'une personne, mais elle n'a pas la permission d'y pénétrer, à moins que sa bouche ne prononce de mauvaises paroles.
La bouche est l'entrée du corps, et elle ne peut entrer que par cette ouverture.
[Ram'hal - séfer Adir Bamarom - p.23]
=> Si la bouche d'une personne ne prononce pas de mauvaises paroles, la force de l'impureté n'a pas la permission d'entrer dans son corps!
Celui qui parle en bien des autres mérite des défenseurs célestes
+ Celui qui parle en bien des autres mérite des défenseurs célestes :
-> "Rechercher le bien, c'est rechercher l'affection" (cho'her tov yévakech ratson - Michlé 11,27)
-> Le midrach (Chokher Tov) explique : Si quelqu'un parle en bien des autres, même les anges célestes parlent en bien de lui devant Hachem.
C'est ce qui est dit : "Je favoriserai ceux qui favorisent" (Béchala'h 13,19). Les anges font la même chose que lui. S'il parle en bien des autres, ils parlent en bien de lui.
Les anges portent chacune de nos bonnes paroles
+ Les anges portent chacune de nos bonnes paroles :
"Les portant sur ses ailes" (Haazinou 32,11).
-> Le Ohr ha'Haïm hakadoch explique en rapportant le Zohar citant : "La créature ailée rapportera les propos" (Kohélet 10,20). Le Zohar explique qu'il existe des anges connus sous le nom de "créatures ailées" (baal kénafayim) dont le travail consiste à amener au Ciel chaque bonne parole qui sort de la bouche d'une personne juive.
Le Ohr ha'Haïm explique que c'est la signification du verset ci-dessous (de Haazinou), selon lequel les anges porteront les bonnes paroles sur leurs ailes.
[cela témoigne d'à quel point Hachem apprécie chaque mot employé positivement. Contrairement à ce que l'on pense notre parole a un impact considérable dans le monde, ce qui doit nous rendre fier et responsable de l'utilise au mieux (pour construire et faire plaisir à Hachem, plutôt que pour détruire). ]
<----->
-> voir aussi : Seuls les juifs sont dotés du pouvoir de la parole : https://todahm.com/2025/02/23/seuls-les-juifs-sont-dotes-du-pouvoir-de-la-parole
Toute la avodat Hachem d'un juif dépend de la façon dont il utilise sa parole.
[Beit Aharon - sur Bo 12,31]
"Après 120 ans, si je suis envoyé au Gan Eden, je ne pourrai pas en profiter tant qu'il y aura un seul juif au Guéhinam.
Comment cela peut-il être un 'Gan Eden' pour moi si je sais qu'il y a un juif au Guéhinam?"
[rav Mordé'haï Lévovitch]
<--->
-> Nos Sages (Tana déBé Eliyahou 3) disent que les réchaïm seront de la poussière sous les pieds des tsadikim.
On raconte que le rav Mordé'haï Lévovitch a dit : "Je ne peux pas imaginer que vrais tsadikim puissent marcher sur les réchaïm".
"Ceux qui ont confiance en Hachem sont entourés de bonté" (Téhilim 32,10)
-> Le Maguid de Mézéritch explique que si une personne a la foi qu'Hachem la traitera avec bonté, elle sera entourée de Sa bonté.
Mais si une personne a des pensées négatives et pense qu'elle sera mal traitée, elle sera traitée durement.
[ ainsi, la façon dont on est traité par Hachem dépend de nos propres pensées et de notre propre conduite. ]
<--->
-> Le Ramach de Slonim raconte que l'on a demandé un jour à rav Mordé'haï Lévovitch comment il parvenait à fournir des délivrances (yéchouot) aux personnes qui venaient le voir.
Il répondit : "Je ne fais pas de miracles. Ce que je fais, c'est que j'inculque à la personne la émouna jusqu'à ce qu'elle en soit tellement saturée qu'elle devienne un faiseur de miracles et qu'elle puisse provoquer son propre salut."
<--->
+ La émouna est une ségoula pour une longue vie :
-> Le mérite du bita'hon permet à une personne de vivre longtemps.
On raconte qu'un vieil homme vint un jour voir le Tiféret Shlomo et lui donna un kvitel. Le vieil homme dit : "Rabbi, j'ai de la émouna en Hachem et dans les tsadikim".
Le Tiféret Shlomo lui répondit : "C'est pour cela qu'on vous a accordé une longue vie, comme il est dit : "Un tsadik vit avec sa émouna" ('Habakouk 2,4).
-> De même, le rabbi Mendel de Kotzker explique les mots "ha'adéret véha'émouna lé'haï olamim" (la force et la croyance sont pour Celui qui vit éternellement), comme signifiant que lorsqu'une personne est forte dans sa émouna, elle vivra longtemps.
"Je suis Hachem, ton D., qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte, de la maison d'esclavage" (Yitro 20,2)
-> Le midrach rabba déclare : "Je suis Hachem, ton D. Je vous ai fait sortir d'Egypte à condition que vous acceptiez Ma Dignité sur vous".
-> Le Sfat Emet dit que nous voyons ici que la sortie d'Egypte dépendait de notre acceptation de la domination d'Hachem sur nous. Lorsque nous avons accepté Sa royauté, nous avons reçu le pouvoir de quitter l'Egypte.
Nos Sages (Pirké Avot 7,2) disent : "On n'est un homme libre que si l'on est immergé dans la Torah".
La liberté que nous avons reçue lorsque nous avons quitté l'Egypte s'éveille chez une personne lorsqu'elle fait des efforts dans la Torah et accepte le joug du Ciel.
C'est pourquoi, lorsque nous disons la lecture du Shéma, après avoir accepté le joug de la Torah et des mitsvot, nous parlons de la sortie d'Egypte.
De même, nos Sages (Pirké Avot 3,5) disent : "Lorsque quelqu'un accepte le joug de la Torah, le joug du gouvernement et celui de gagner sa vie lui sont enlevés", car il devient un homme véritablement libre.
"Yitro dit : "Béni soit Hachem, qui vous a sauvés de la main de l'Egypte et de la main de Pharaon, qui a sauvé le peuple de dessous la main des égyptiens" (Yitro 18,10)
-> Le Tiféret Shlomo note que le peuple juif a certainement beaucoup loué Hachem après avoir été sauvé et avoir quitté l'Egypte, mais leurs louanges et leurs expressions de remerciement ne sont pas consignées dans la Torah.
Qu'y a-t-il de si spécial dans les louanges de Yitro pour qu'elles méritent d'être écrites dans la Torah?
Il explique que ce n'est pas grand-chose pour quelqu'un de prier pour lui-même ou d'être heureux lorsqu'il réussit. Il est beaucoup plus impressionnant que quelqu'un fasse une prière pour son prochain et se réjouisse de la réussite de ce dernier.
Si quelqu'un loue, remercie Hachem pour le succès de son prochain, c'est vraiment remarquable.
Lorsque le peuple juif a loué Hachem après avoir quitté l'Egypte, il l'a loué pour quelque chose qui lui était arrivé. Ce n'est pas si extraordinaire.
Mais lorsque Yitro a loué Hachem, il l'a glorifié pour avoir sauvé le peuple d'Israël, et non pour sa délivrance personnelle. Même s'il n'a pas participé au miracle, il était heureux pour le peuple juif.
Si quelqu'un remercie Hachem d'avoir sauvé quelqu'un d'autre, comme l'a fait Yitro, c'est vraiment impressionnant et digne d'être écrit dans la Torah.
-> b'h, voir également : Yitro - Se réjouir d'autrui, c'est amener sur soi les bénédictions : https://todahm.com/2023/04/13/se-rejouir-dautrui-cest-amener-sur-soi-les-benedictions
<--->
-> "Yitro dit : "Béni soit Hachem (barou'h Hachem) qui vous a sauvés de la main de l’Egypte et de la main de Pharaon." " (Yitro 18,10)
-> "On a enseigné au nom de Rav Papias : "C’est une honte pour Moché et les soixante myriades (les 600 000 juifs qui étaient avec lui) de ne pas avoir béni (Hachem) avant que Yitro ne vienne et qu’il dise : 'Béni soit Hachem' (barou'h Hachem)"" (guémara Sanhédrin 94a).
-> Le Ktav Sofer s’étonne de ce commentaire : il est, en effet, explicitement écrit dans la Torah que Moché et les Bné Israël chantèrent un cantique sur la mer Rouge. Dès lors, en quoi le fait de ne pas mentionner l’expression "Béni soit Hachem" était-il important, et en quoi cela constitue-t-il une honte?
Pour y répondre, il rapporte le commentaire de Rachi (Yitro 18,9) : "vayi'had Yitro" = cela signifie que la nouvelle a causé que : "Yitro se réjouit" ou bien "Yitro frisonna" (vayi'had fait allusion à 'hidoudim = frisson) = "sa chair se couvrit de rides/frisson, par la peine de la perte de l’Egypte (suite à la mer Rouge qui a noyé les égyptiens)." [Yitro avait été un des 3 principaux conseillers de Pharaon, il avait donc un attachement avec l'Egypte]
Néanmoins, explique le Ktav Sofer, il se réjouit de la délivrance d’Hachem et il dit : "Béni soit Hachem qui vous a sauvés" (barou'h Hachem acher itsil ét'hem - Yitro 18,10).
Pour reprendre les mots du Ktav Sofer :
"Bien que Yitro eût de la peine pour les égyptiens, il comprit qu’Hachem ne commettait pas d’injustice et que tout ce qu’Il faisait, était pour le bien. C’est pourquoi il se réjouit de ce malheur de l’Egypte et il loua Hachem pour cela.
Or, c’est ce que nos Sages nous ont ordonné : "De même que l’on prononce une bénédiction sur le bien, on en prononce une sur le mal, afin de l’accepter dans la joie."
C’est ce que fit Yitro après que Moché lui eut raconté et que sa chair se rida tout entière. Il se ressaisit et dit : "Béni soit Hachem qui vous a sauvés".
Jusqu’alors, on ne retrouva pas chez les Bné Israël une telle attitude qui constitue à louer Hachem sur le malheur et pas seulement sur le bien.
Certes, ils Le remercièrent et Le louèrent pour le bien qu’Il leur avait fait en les faisant sortir d’Egypte et en fendant pour eux la mer Rouge. Néanmoins, sur l’esclavage en Egypte et les autres souffrances, ils ne
bénirent pas Hachem.
C’est le sens des paroles de nos Sages : "C’est une honte pour Moché et les 60 myriades (les 600 000 juifs) de ne pas avoir béni (Hachem) avant que Yitro ne vienne et qu’il dise : "Béni soit Hachem.""
Aucun être de chair et de sang n’est en mesure de concevoir, même de loin, la joie et le plaisir que procure à Hachem la moindre petite action qu’un homme accomplit parce qu’il a surmonté son yétser ara et qu’il l’a soumis en le faisant pencher du bon côté.
[rav Elimélé'h Biderman]