Aux délices de la Torah

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La yéchiva de nos jours

+ La yéchiva de nos jours :

"Fais-toi une arche de bois de gofer" (Noa'h 6,14)

-> Le rav Its'hak Hutner (1906-1980) enseigne :
Les étudiants en yéchiva doivent prendre conscience du bonheur d'évoluer entre les murs d'un établissement de Torah, qui est aujourd'hui 1 000 fois supérieur à celui que connurent les générations passées.
[...]

L'âme de l'être humain ne peut supporter les situations de vide et de néant spirituels.
Par conséquent, si elle ne goûte pas aux richesses de la Torah, elle aspirera fatalement à combler son manque par d'autres expériences spirituelles, qui peuvent la conduire jusqu'à l'idolâtrie ...

A 2 reprises la Torah s'étend dans la description de 2 différentes constructions : celle du Michkan du temps de Moché, et celle de l'arche de Noa'h.
La construction du Michkan survint à une période où le climat spirituel du monde était empli de sainteté. Cette abondance de sainteté exigeait qu'un emplacement lui soit consacré et un Sanctuaire fut donc construit dans ce but.
Inversement, l'arche fut construite à un moment où l'atmosphère spirituelle délétère conduisait au Déluge et à l'anéantissement de tout être.

C'est de cette manière que s'explique la profonde différence entre le monde des yéchivot, tel qu'on le connaît aujourd'hui et celui qui existait autrefois :
- dans les générations passées, la yéchiva était comme un Michkan au sein du peuple juif.
L'atmosphère spirituelle qui régnait alors était d'une grande intensité, et la yéchiva constituait le lieu vers lequel toute sainteté convergeait.
- de nos jours, la yéchiva se voit chargée d'une seconde fonction : elle est également devenue une "Arche spirituelle", permettant d'endiguer le "Déluge" d'hérésie qui inonde le monde.
Pour la 1ere fois dans l'histoire du peuple juif, ces établissements de Torah représentent une combinaison unique, puisqu'ils sont à la fois un Michkan et une arche.
Un Michkan dans lequel on goûte aux saveurs des mets les plus raffinés, et une arche dans laquelle on se protège des dangers extérieurs.

=> C'est la raison pour laquelle tout jeune élève, au moment où il rentre dans le cursus de l'étude à la yéchiva, doit être conscient de l'importance de son choix et éprouver une immense joie à l'idée d'y être accueilli.

[b'h, compilation personnelle issue du Yalkout Léka'h Tov]

"Toute créature avait perverti sa voie sur la terre" (Noa'h 6,12)

-> La guémara (Sanhédrin 108) nous enseigne qu'à l'époque précédant le Déluge, non seulement les êtres humains étaient corrompus, mais même le règne animal s'était alors dépravé, comme le sous-entend ce verset témoignant que : "toute créature pervertit sa voie".

=> Comment comprendre une telle attitude chez les animaux, alors qu'ils sont, pour leur part, dénués de toute liberté de choix et n'agissent qu'instinctivement?

Le Beit haLévi (paracha Noa'h) enseigne :
"Par ses actions, l'homme a le pouvoir de créer et d'engendrer une seconde nature, notamment par la force de l'habitude. Par la suite, il sera entraîné et désirera assouvir cette nature qu'il a créée lui-même par ses actions antécédentes.
Même s'il sait dans son esprit, que ses actions ne sont pas bonnes, il ne pourra pas résister à cette nouvelle tendance.
Comme il est écrit : "leurs actions ne les ont pas laissés faire téchouva vers Hachem, car un esprit de débauche les habitait" (Ochéa 5,4).
En d'autres termes, ils ont enraciné en eux de nouvelles mauvaises racines desquelles ils étaient prisonniers."

Comme l'enseigne le Gaon de Vilna (Pirké Avot chap.2 : 'une mitsva entraîne une mitsva, une avéra entraîne une avéra') = lorsqu'un homme réalise une bonne action, il créé un ange bénéfique qui ne le laissera tranquille que lorsqu'il aura accompli cette action une seconde fois ; c'est pour cette raison qu'une mitsva en entraîne une autre.
Inversement pour le mal.

-> Le Beit haLévi poursuit :
"Il faut également savoir que les actions de l'homme ont une influence sur tout l'environnement et sur tout le monde ici-bas ; pas seulement lorsqu'un homme agit en public, auquel cas l'influence est directe et logique, mais même s'il faute sans que personne ne le voie.
En effet, par le fait qu'il ait renforcé en lui son penchant, il renforce la présence de cette attirance dans sa génération et il l'enracine dans la nature de toutes les créatures qui l'entourent, ce qui rend tous ces coreligionnaires un peu plus attirés vers la faute qu'il a commise.
Cette influence extraordinaire des actions de l'homme concernant les autres hommes, concernant les animaux et même en ce qui concerne les minéraux et tous les objets qui nous entourent".

-> En ce sens la Torah affirme plusieurs fois : "ils ont rendu impure la terre [d'Israël] par leurs actions" = ce qui signifie que l'impureté de la faute peut même être transmise à la terre, jusqu'à ce qu'elle "en vomisse ses habitants", pour reprendre les mots de la Torah.

Selon la guémara (Kidouchin 49b), chaque pays a des midot ou des tendances qui lui sont propres : "en Israël la sagesse, à Bavél l'orgueil, en Perse le courage, en Egypte la sorcellerie, en Arabie la débauche, à Michane l'effronterie".
Le Beit haLévi commente : "C'est une chose qui ne peut pas être expliquée par les principes de la logique ou de l'intellect mais que l'on ressent très bien lorsqu'on arrive dans un pays qui a telle tendance ou une telle mida pour le bien comme pour le mal ; on se sent naturellement attiré par cette tendance, beaucoup plus que lorsqu'on habitait dans un pays voisin.

-> "Les pierres du mur vont cirer, les poutres en bois vont répondre" ('Habakouk 2,11)
La guémara (Taanit 11a) écrit : à la fin des temps ce sont les poutres et les pierres de nos maisons qui viendront témoigner contre nous, de toutes nos actions.
Le Beit haLévi explique : "En réalité chacune de nos actions entraîne une transformation même dans le bois et dans la pierre quand bien même elle n'est pas visible à l'œil nu.
C'est pourquoi si nous savons distinguer ces influences, nous pourrions lire tous les détails de nos actions dans les pierres et dans les bois qui nous entourent.
Pour revenir à la génération du maboul, ils ont tellement renforcé la taava, la débauche, les mauvaises mœurs, à tel point qu'une nouvelle nature s'est créée et qu'elle a même imbibé les animaux et l'ensemble de la création".

D'ailleurs, Rachi enseigne (Noa'h 6,13) qu'Hachem a non seulement détruit les hommes et les animaux, mais Il a également détruit 3 téfa'him (environ 30cm) de profondeurs sur tout l'ensemble du globe.

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-> Il est écrit dans le midrach (Béréchit rabba 25,8) :
"Rabbi Azaria a enseigné, au nom de Rav Yéhouda bar Simon, que la terre, elle aussi, fut punie pour s'être corrompue en donnant des épines au lieu de produire du blé. Toutes les actions de la génération du Déluge étaient corrompues : le chien s'accouplait au loup, la poule au canard, ...
Il n'est pas mentionné : "tout homme s'est corrompu", mais bien : "toute chair s'est corrompue".
Rabbi Louliani bar Tavrina dit au nom de Rav Its'hak : "Même la terre s'était corrompue car bien qu'elle fut ensemencée de blé, elle produisait des ronces."

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-> "Si l'homme se laisse entraîner par les attraits de ce monde et qu'il s'éloigne de son Créateur, il détériore sa propre personne et le monde entier.
Mais s'il se domine et s'attache à son Créateur, s'il utilise ce monde-ci comme une aide dans le service de D., il s'élève lui-même et le monde entier s'élève avec lui."
[Ram'hal - Messilat Yécharim]

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-> b'h, ce divré Torah, se poursuit ci-après : https://todahm.com/2020/07/21/14356-2

-> C'est ce que nos Sages appellent : "Din vé'Hechbon" (le jugement et le calcul) = c'est-à-dire que non seulement Hachem nous juge sur nos actions (din), mais Il fait également le calcul de toutes les influences et actions ou parts d'actions que nous avons provoquées dans le monde, dans notre génération ainsi que dans les générations futures ('hechbon).

=> Avec tout cela, nous réalisons la portée des mitsvot : quel que soit le degré de son accomplissement, son impact contribue à sanctifier le monde entier.
Inversement, quel immense gouffre ouvre chaque faute commise, amenant avec elle un lot de désolations qui se répandent ici-bas.
Ces empreintes, positives comme néfastes, déteignent sur tous les domaines de la Création, depuis les hommes, les animaux jusqu'aux végétaux, car l'existence tout entière est tributaire des actions humaines.

[après notre mort, nous verrons l'impact en bien ou en mal de nos actions sur d'autres juifs, sur le monde en général. Nous devrons par exemple rendre des comptes sur les prières que nous n'avons pas faites et qui auraient pu changer le cours de l'Histoire juive, ...]

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-> Le rav Yérou'ham Leibovitz (Chémini 9,23) écrit :
A la suite de la faute du Veau d'or, lorsqu'Aharon vit que la Présence Divine ne descendait pas, il en souffrit et n'accusa personne d'autre que lui, jusqu'à en éprouver de la honte, alors qu'en réalité, c'était le peuple qui avait fauté.

Il s'agit là d'un grand renforcement et d'une prise de conscience : lorsqu'un homme est confronté à une épreuve, il ne doit pas penser qu'il a pu fauter sans que personne ne l'ait vu, car Hachem l'observe constamment.
Il doit savoir que sa transgression peut causer un grand dommage, spirituel et matériel à tout le peuple, diminuer l'aide Divine qui protège chacun de la faute, et provoquer de nombreux malheurs et souffrances à tout le peuple.

[une personne "profite" sur le moment de sa faute, tandis qu'au final tout le peuple juif en paie le prix sans l'avoir accomplie et en avoir profité!
Tous les juifs sont liés les uns aux autres (le Ram'hal dit qu'il y a une partie de l'âme de chaque juif en chaque juif!). Ainsi, chacun de nos actes (même le plus simple) a un impact, sur tout le peuple juif vivant actuellement, à venir, et même les morts (qui sont jugés en fonction de leurs descendants).
Ainsi le destin de tout le peuple juif au travers toute l'Histoire est entre nos mains!]

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-> "Aime ton prochain comme toi-même : Je suis Hachem" (Kédochim 19,18)

Le rav El'hanan Wasserman explique :
A de nombreuses reprises, les notions de pureté et de sainteté sont évoquées dans la Torah.
Ces dernières sont source du bien, et ce sont elles qui permettent l'existence du monde.
A contrario, l'impureté est à l'origine du mal.

Lorsqu'un homme accomplit les mitsvot, il se purifie, et par là même augmente la sainteté ici-bas et permet au bien de s'y répandre.
Inversement, quand il commet un transgression, outre le fait qu'il devient impur, il accroît la force du mal et devient la cause d'un grand dommage dans le monde.

Celui qui aime son prochain, et aspire à lui procurer des bienfaits, accomplira toutes les mitsvot, y compris celles envers Hachem, et veillera à ne pas fauter : il sera ainsi source de bien pour le monde entier.

[cela donne un éclairage nouveau aux paroles de rabbi Akiva : "aime ton prochain comme toi-même : ceci est un principe fondamental de la Torah" ; ou bien de Rachi (guémara Shabbath 31) qui écrit que c'est sur cela que sont fondées la majorité des mitsvot (aimer son prochain comme soi-même).]

"La terre s'était corrompue devant Hachem, et elle s'était remplie d'iniquité" (Noa'h 6,11)

-> "La génération du Déluge ne s'emplit d'orgueil qu'à cause du grand bien que lui avait prodigué Hachem.
Qu'est-il dit à son sujet?
"Leurs maisons sont en paix, à l'abri de toute crainte" (Iyov 21,9) = c'est ce qui les incita à déclare à Hachem : "Laisse-nous, nous n'avons nulle envie de connaître Tes voies" (Iyov 21,14).

Ces hommes disaient : "Qu'avons-nous besoin de Lui, si ce n'est pour la pluie du ciel? Or, nous possédons des fleuves et des sources dont nous pouvons nous abreuver!"

Hachem déclara alors : "C'est par le bien que Je leur ai prodigué qu'ils provoquent Ma colère, et c'est par ce même bien que Je les punirai comme il est dit : "Voici, J'amènerai le Déluge d'eau" ; il est aussi dit : "Il mangera et il se rassasiera, et il se tournera vers d'autres divinités"."
[guémara Sanhédrin 108]

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-> Le rav Yaakov Neuman (Darké Moussar) explique que tout homme sensé et profondément croyant ne peut que se renforcer davantage dans son service du Créateur lorsqu'il se voit comblé par la Providence Divine.

Le 'Hovot haLévavot (chaar hakénia) énonce explicitement : "Lorsque Hachem prodigue à l'homme toutes sortes de biens en ce monde-ci, celui-ci se soumettra à Lui en vertu de sa gratitude : il se pliera devant D., de crainte que ces bienfaits ne deviennent prétexte à vengeance."

Et de fait, tel que le monde fut conçu à l'origine, aucune commodité ne devait être refusée à l'être humain, l'aisance n'étant elle-même nullement sujette à corrompre la vocation de l'homme sur terre.

-> Le rav Neuman ajoute suivante l'idée très importante :
"Celui qui apprend à ne pas laisser les bienfaits matériels porter atteinte à son rôle en ce monde, saura se soumettre à la volonté du Créateur, en vertu du devoir impérieux de reconnaissance auquel il est alors appelé.
Comme un cercle bénéfique, cette attitude devient ensuite elle-même une raison pour que Hachem le comble à nouveau de bienfaits.
[...]

A l'inverse, un homme peut devenir orgueilleux face à l'abondance de ses biens, et en venir à oublier qui se tient derrière cette profusion de bonté ...
C'est dans la mesure où l'homme refuse de reconnaître l'immense générosité du Créateur, qu'il se voit privé des avantages de ce monde.

Et si, le cas échéant, Hachem continue tout de même à faire preuve de bonté envers l'individu, celle-ci sera fatalement à son détriment, comme le suggère ce verset : "Il est un mal sous le soleil : c'est la richesse amassée pour le malheur de celui qui la possède" (Kohélét 5,12).

En conséquence du manque de discernement de cette génération, qui ne vit dans les bienfaits du Créateur qu'un prétexte pour s'enorgueillir davantage, Hachem les anéantit dans le flot des eaux du Déluge.

"Hachem bénit le 7e jour et Il le sanctifia" (Béréchit 2,3)

-> Le 'Hafets 'Haïm explique :
Combien absurdes sont ces hommes peu confiants en Hachem, qui tardent à faire entrer le Shabbath et qui s'empressent de le faire sortir!
La subsistance de l'homme, pendant les 6 jours de la semaine, est tributaire de la malédiction proférée à Adam : "A la sueur de ton front, tu mangeras ton pain".
Or seul le Shabbath ne fut pas concerné par cette malédiction, et Hachem en personne bénit ce jour et le sanctifia ...

Une personne avisée comprend qu'elle a tout intérêt à avancer l'entrée du Shabbath, afin de bénéficier au plus tôt de sa bénédiction ; elle tardera également à le faire sortir pour retarder le plus possible l'heure où resurgit la malédiction des 6 jours de la semaine.
Heureux qui mérite de percevoir les choses sous cet angle, et qui s'efforce de prolonger la période où règne la bénédiction Divine, qui imprègne toutes les personnes respectueuses du Shabbath.

"Reviens Israël jusqu'à Hachem ton D." (Ochéa 14,2)

-> Le rav 'Haïm Friedlander enseigne :
Le prénom Israël représente un degré supérieur lié à la perfection, alors que Yaakov représente un niveau ordinaire.
De même, quand le peuple juif est appelé Israël, cela fait allusion à son niveau élevé (Zohar haKadoch - A'haré Mot 73a) ...

Nos Sages (Yoma 86a) expliquent : "ad Hachem Elokékha" (jusqu'à Hachem ton D.), signifie "jusqu'au Trône céleste", car c'est effectivement de là que proviennent toutes les âmes du peuple juif ...

Pour construire un immeuble, il est indispensable d'établir un plan précis, depuis les fondations jusqu'au dernier étage.
Il en est de même dans le processus de téchouva, il convient, dès le début d'aspirer à atteindre Hachem : sans cela, il nous sera impossible d'y parvenir.

Le Saba de Novardok compare celui qui se suffit de changer quelques actions à un homme qui se trouve dans un train roulant en direction inverse de là où il veut se rendre. Lorsqu'on le lui fait remarquer, au lieu de changer de train, il change de place et s'assoit de manière à faire face à sa destination. Bien entendu, il n'y parviendra jamais!

[Le rav Friedlander précise toutefois que] même si la motivation doit être forte, sa mise en œuvre doit commencer par de petites actions, et progresser étape par étape, pour atteindre ensuite des niveaux plus élevés ...

Même lorsque les juifs se trouvent à un niveau très bas, le prophète Ochéa les appelle Israël pour nous enseigner que le principe de la téchouva consiste à aspirer, dès le début, à accéder au Trône Divin.

Néanmoins, le rav Eliyahou Dessler dit que les mauvaises tendances de l'homme s'enracinent et sont acquises par l'âme. C'est pourquoi nous avons grandement besoin de l'aide Divine, et de prier Hachem en ce sens.
Le Roch (Or'hot 'Haïm 69) écrit : "Implore constamment Hachem afin qu'Il pousse ton cœur à accomplir Ses mitsvot".

Le rav Dessler, rapporte au nom de rav Israël Salanter, qu'une prière concernant le domaine spirituel est toujours exaucée.
Rav Yéhouda ha'Hassid (Séfer 'Hassidim 131) assure également : "Si un homme prie Hachem de tout son cœur pour tout ce qui a trait à la Torah et au spirituel, Il exaucera sa prière".

[Le rav Friedlander conclut que ] nous devons ambitionner d'atteindre un haut niveau dans l'étude de la Torah, la prière, le service Divin.
Alors que dans le domaine matériel, où l'homme doit se suffire de ce qu'il a et s'en réjouir, dans le domaine spirituel il faut être gourmand et avide, et se fixer des objectifs élevés.
Ainsi, en implorant Hachem pour qu'Il nous aide à assouvir nos aspirations, nous pourrons parvenir à la perfection et accéder par notre téchouva au Trône Divin.

Sous la 'houppa, nous récitons 7 bénédictions :
- la bénédiction de "yotser aadam" (qui créé l'homme), en référence à celui qui n'est pas appelé "homme" jusqu'à ce qu'il se marie.
["Un homme qui n'a pas d'épouse n'est pas un homme [complet]" (guémara Yébamot 63a) ; de même le midrach (Béréchit rabba 1,2) enseigne que c'est seulement lorsque 2 conjoints forment une seule entité qu'ils sont appelés "homme".]

- les 6 autres bénédictions se rapportent aux 6 attributs qui manquent à l'homme tant qu'il n'est pas marié : la joie, la bénédiction, le bien, la Torah, la muraille et la paix (comme le rapporte la guémara Yébamot 62b).
[Séfer Na'halat Chiva]

[une muraille : selon le Maharcha : un mur pour protéger l'homme de la tentation ; selon le Maharal : une source de force.]

[A l'entrée dans la vie de couple ('houpa) nous apprenons par les 7 bénédictions, qu'à chaque instant, le simple fait d'être marié, c'est déjà le gros lot! ]

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-> Le Zohar (Vayikra 12a) met en parallèle les 10 Commandements et les 10 Paroles de la Création.
Ainsi, "Tu ne convoiteras pas" (Chémot 20,14) correspond à "Il n'est pas bon que l'homme soit seul".

Nos Sages (guémara Béra’hot 34b) disent qu'à l'endroit où se tient l'homme qui s'est repenti, même les tsadikim parfaits ne peuvent s'y tenir.
En effet, un homme qui a fauté, quand il se repent, il imagine que sa faute ne pourra pas être corrigée sans qu'Hachem le sauve gracieusement. Ainsi, il crie et implore tellement que ses cris atteignent des hauteurs si élevées, à un endroit où même les plus grands tsadikim n'ont pas accès.

[Mé haChiloa'h]

Dissimuler ses péchés ne porte pas bonheur. Celui qui les reconnaît et y renonce [par sa téchouva] obtient miséricorde.

[Michlé 28,13]

La raison de l’augmentation de l’espérance de vie

+ La raison de l'augmentation de l'espérance de vie :

-> Depuis plusieurs années, la durée de vie de l'être humain est plus longue qu'aux siècles derniers.
Il est fréquent de rencontrer des personnes âgées dépassant les 80 ou même 90 ans.
Ce phénomène est généralement expliqué par les avancées dans le domaine médical et la technologie, du fait qu'il existe un médicament pour presque chaque maladie.

Cependant, sur cette question le rav Steinman a un point de vue complétement différent.
Les générations qui précèdent la guéoula mènent la dernière lutte contre Essav : ce dernier avait le mérite et la particularité de respecter son père de la meilleure façon possible.
C'est pourquoi dans nos générations, Hachem nous donne l'occasion de multiplier les mitsvot de respect des parents afin de pouvoir annuler le mérite d'Essav et d'arriver donc à la guéoula complète très bientôt.

"Un homme doit toujours se consacrer à l'étude de la Torah et accomplir ses commandements, même pour un motif intéressé (chélo lichma), car par cette action intéressée, il finira par s'y consacrer de façon désintéressée (lichma)."

[rav Yéhouda au nom de Rav - guémara Nazir 23b]

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=> Pourquoi cela?

-> Comment comprendre qu'un homme qui commence à accomplir une mitsva chélo lichma peut être amené à l'accomplir lichma, au bout d'un certain temps?
En réalité, dans le profond de tout homme est enfoui un sens de la Vérité (émet).
Lorsque l'homme accomplit une mitsva même motivée au départ par la recherche d'honneurs ou d'argent, cette bonne action aura pour effet de faire resurgir dans son intériorité la plus profonde, ce trait de Vérité qui était en "exil".
Ayant retrouvé ainsi ce sens de la Vérité (émet), il accomplira dorénavant cette mitsva de façon désintéressée.
[rav Desslev - Mikhtav méEliyahou - tome.5,p.84]

-> La volonté de Hachem est que l'homme s'aide de l'étape préliminaire de lo lochma pour lutter contre le yétser ara, afin de pouvoir atteindre le lichma.
Comme le dit rabbi 'Haïm de Volozhin :
L'étude de la Torah chélo lichma (ex: motivée par les honneurs) est la clef essentielle pour atteindre le lichma, mais à condition que dès le départ, on se fixe comme but d'atteindre finalement l'état idéal de lichma. Sans cette intention, cette étude risque de demeurer lo lichma avec des motifs intéressés.
[...]
L'étape préliminaire de lo lichma permet d'accomplir la Torah et les mitsvot avec plus d'ardeur, que l'on cherchera à maintenir dans la seconde phase de lichma.
[rav Desslev - Mikhtav méEliyahou - tome.1,p.24-25]

-> Au Temple, la Ménora, symbole de la sagesse, était placée au Sud, alors que la Table (Choul'han), symbole de la parnassa, était placée au Nord.
Du fait que la porte d'entrée était à l'Est (mizra'h), lorsque l'homme pénétrait dans le Sanctuaire (kodech) pour le service Divin, la Ménora se trouvait à gauche et la Table se trouvait à droite.
Il y a ici une allusion au fait qu'au départ (en entrant), les considérations chélo lichma (côté prépondérant) peuvent l'emporter sur le lichma.
Mais une fois à l'intérieur du Sanctuaire, la Table sera vue à gauche, et la Ménora à droite, et ainsi le lo lichma initial se transformera en lichma.
[Beit haLévi - paracha Yitro]