"La terre s'était corrompue devant Hachem" (Noa'h 6,11)
-> La faute de la génération de Noa'h était qu'ils ont mis la terre avant Hachem.
Ils ont fait du terrestre le principal, et de Hachem le secondaire.
[rabbi Dov Ber de Mézéritch]
"La terre s'était corrompue devant Hachem" (Noa'h 6,11)
-> La faute de la génération de Noa'h était qu'ils ont mis la terre avant Hachem.
Ils ont fait du terrestre le principal, et de Hachem le secondaire.
[rabbi Dov Ber de Mézéritch]
"Chaque pas que l'homme fait en faveur de son prochain lui en économise mille pour lui-même"
[rav Chlomke de Zwil]
La mitsva du 'hessed évite à celui qui la pratique bien des soucis et des tourments.
"Tout ce qui peut être trouvé sur la terre ferme, peut l'être dans la mer." (guémara 'Houlin 127a)
Le rav Avraham Its'hak Bloch commente :
La seule raison qui empêche l'homme de voir les merveilles de la mer, est qu'elles sont recouvertes par les eaux.
De même, les merveilles de la Création ne sont pas évidentes maintenant parce qu'elles sont masquées par les lois de la nature, mais la sagesse Divine les révèlera dans l'avenir.
[tous les événements "naturels" sont des accomplissements merveilleux de Hachem, mais puisqu'ils se produisent selon un modèle prévisible, l'homme n'arrive plus à se rendre compte que ces phénomène "naturels" sont l'œuvre de D.
Dans le monde futur, nous parviendrons à percevoir clairement le pouvoir intime de Hachem gouvernant le monde.]
"Tous les gains d’une personne sont prédéterminés d’un Roch Hachana à l’autre"
[guémara Beitsa 16a]
-> Un riche marchand s'adressa au 'Hafets 'Haïm pour qu'il bénisse le succès d'une entreprise commerciale.
Le tsadik répondit : "Que la volonté de D. fasse que tu jouisses de l'argent qui était inscrit dans ton registre céleste à Roch Hachana et qui y a été scellé le jour de Kippour".
L'homme riche fut déçu : "Qui a besoin d'une telle bénédiction puisque Hachem l'aurait accordé de toute façon?"
Le 'Hafets 'Haïm expliqua : "Te souhaiter plus qu'il ne te fut alloué à Roch Hachana et Yom Kippour est impossible. Mais prier pour que tu jouisses de ta part exacte est une grande chance.
Certains hommes sont mus par l'avidité et l'ambition d'augmenter leurs richesses ... ils s'arrangent pour gagner beaucoup plus qu'il ne leur a été alloué à Roch Hachana.
Mais il ne leur est pas possible de le garder, car il ne leur a pas été donné par D.
Ils penseront que leur fortune leur cause bien du souci, car ils sont condamnés à de lourdes pertes pour être débarrassés de toutes les sommes qu'ils ont gagnées en trop et sans autorisation.
C'est pourquoi, la meilleure bénédiction est de gagner le montant exact, déterminé au début de l'année, pour pouvoir jouir de chaque centime, sans avoir à subir la plus petite perte financière!"
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-> Le 'Hafets 'Haïm dit également : "Quand quelqu'un me dit qu'il gagne sa vie, mais que ça ne lui ferait pas de mal de gagner un peu plus, je lui demande : "Comment sais-tu que ça ne te ferait pas de mal?"
Hachem a évidemment le pouvoir de donner plus d'argent à un homme. S'Il ne le fait pas, c'est que d'avoir plus d'argent ne ferait qu'empirer les choses!"
"Ne culpabilise pas un enfant agité, il s'agite car il possède une trop grande âme pour un si petit corps! Ce n'est pas de sa faute!"
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - (le rav Ovadia Yossef rapportait souvent ces paroles) ]
"Il (Yossef) reconduisit ses frères lorsqu’ils partirent et il leur dit : Ne vous disputez pas (al tirguézou - אַל תִּרְגְּזוּ) durant le voyage" (Vayigach 45,24)
=> De quelle "dispute" s’agissait-il?
-> Rachi rapporte 3 explications (dont les deux premières tirées de la guémara Taanit 10b) :
1°/ ["aiguiser" les paroles] : "Ne vous engagez pas dans des discussions Halakhiques de peur que vous n’excitiez contre vous le chemin" [de peur que dans votre distraction (ou excitation – voir Maharcha), vous ne vous égariez en chemin - Rachi sur la guémara].
2°/ ["se précipiter"] : "Ne faites pas de grands pas, et arrivez en ville avant le soleil".
3°/ ["se quereller"] (au nom du midrach) : "Comme ils étaient remplis de honte, Yossef craignait qu’ils ne se querellent en route pour l’avoir vendu : tu nous disais du mal de lui et tu nous l’as fait prendre en haine".
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=> A propos de la seconde explication, une question se pose : Pourquoi Yaakov n’avait-il pas fait cette recommandation à ses fils?
-> Nos Sages disent : "Faire de grands pas cause une baisse de la vue, ce qui se rectifie pas le vin du Kiddouch" (guémara Bérakhot 43b).
Lorsqu’ils descendirent en Egypte, Yaakov ne leur recommanda pas d’éviter de marcher à grand pas car ils savaient eux-mêmes que leur vue baisserait et qu’ils ne pouvaient pas boire le vin du Kiddouch pour y remédier étant donné qu’ils ne buvaient pas de vin depuis la vente de Yossef (voir Rachi sur Mikets 43,34).
A présent qu’ils avaient retrouvé Yossef et qu’il leur était permis de boire du vin, Yossef dut les mettre en garde de ne pas faire de grands pas (pour éviter une trop grande précipitation) car ils pouvaient compter sur le vin de Kiddouch pour remédier à l’affaiblissement de leur vue. [Komets haMin’ha]
-> De son côté, le 'Hanoukat haTorah l'explication suivante :
Nos Sages enseignent que Yaackv fut puni d'être privé de son fils Yossef pendant 22 ans, pour s'être séparé de son père Its'hak pendant 22 ans quand il est parti chez Lavan. Seulement, avant d'aller chez Lavan, il resta 14 ans étudier la Torah dans la Yechiva de Ever. Mais il ne fut pas puni pour ces 14 ans où il se sépara de son père. On apprend de là que l'étude de la Torah prime sur le respect des parents.
Mais tant que Yaakov n'avait pas encore retrouvé Yossef, il ne savait pas s'il allait être puni pour les 14 ans d'étude, ou pas. Ainsi, quand il envoya ses enfants en Egypte, il n'avait pas besoin de les prévenir de ne pas étudier en chemin, car comme ils étaient chargés d'une mission par leur père, ils n'allaient naturellement pas retarder cette mitsva par de l'étude. Pourquoi?
Parce qu'ils ils ne savaient pas encore si l'étude primait sur le respect des parents. Du fait de ce doute, ils devraient adopter la rigueur et ne pas étudier au détriment du respect de leur père. Mais quand Yossef se révéla à eux et les renvoya chez leur père, il s'avéra alors que la séparation dura 22 ans et que Yaakov ne fut pas puni pour les 14 ans d'étude.
Ainsi, il ressortait à présent que l'étude prime sur le respect des parents. Aussi, ses frères risquaient maintenant de se mettre à étudier en route, au détriment du respect de leur père de lui transmettre le message de Yossef. Ainsi, Yossef trouva bon à présent de les avertir de ne pas étudier sur la route.
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-> Le midrach [Béréchit Rabba 94,2] cite une autre explication :
"Ne vous arrêtez pas d’étudier la Torah" = Yossef attira leur attention et leur dit : "Bien que vous soyez pressés de rentrer chez vous pour accomplir la mitsva d’honorer votre père, ne cessez pas d’étudier la Torah, car : ‘L’étude de la Torah est plus grande que l’honneur rendu aux parents’ (voir guémara Méguila 16b). [Méor Haomer].
Il n’y a pas de contradiction entre l’enseignement de la guémara (la première explication rapportée par Rachi) et celui du midrach. La guémara affirme que Yossef ne leur a interdit d’étudier la Halakha que de manière approfondie (le pilpoul), ne leur empêchant pas d’étudier les connaissances générales de la Loi (léGuirsa), comme semble l’interpréter le midrach.
Ainsi, la guémara n’a pas trouvé nécessaire d’enseigner qu’il faille étudier la Torah en chemin, du fait qu’il soit clairement indiqué dans le verset : "Et tu en parleras (les paroles de Torah), dans ta maison, et quand tu marcheras en chemin" (Vaét'hanan 6,7). Elle est venue plutôt nous apprendre que Yossef exigea de ses frères qu’ils ne s’approfondissent pas dans l’étude de la Halakha.
Le midrach, quant à lui, souligne la nécessité d’étudier de la Torah en chemin afin de "protéger et sauver" (voir guémara Sotah 21a) des dangers des routes.
-> Tossefot (sur notre guémara Taanit 10b) suggère une autre lecture du midrach, à savoir : "Ne cessez pas de discuter en matière d’Halakha (bidvar halakha)".
Cette autre interprétation de l’expression "al tirGuézou" (אַל תִּרְגְּזוּ) suggère que Yossef les exhorta à s’affairer dans l’étude approfondie de la Halakha, contredisant du coup les propos de la guémara ainsi que la première lecture du midrache.
Pour saisir le commentaire du Tossefot, on peut expliquer que la faculté qu’a l’étude de la Torah de protéger en chemin ou dans toute autre situation dangereuse, réside dans la capacité qu’a l’homme à s’attacher et s’unir à elle (le monde n’ayant pas d’emprise sur la Torah dont l’existence est antérieure à la Création).
Or il est clair que l’étude approfondie comme celle de la Halakha favorise une union parfaite entre l’homme et la Torah, lui assurant ainsi une authentique protection contre les dangers de ce monde.
Ainsi, Yossef exhorta-t-il ses frères à ne pas cessez l’étude approfondie de la Halakha, afin de bénéficier d’une protection totale sur le chemin les conduisant vers leur père en Erets Israël.
[rabbi de Loubavitch - Likouté Si'hot]
+ Mariage & providence Divine :
-> La guémara (Moed Katan 18b) cite Shmouel qui déclare que bien qu'il ne soit pas permis de conclure un mariage à 'hol haMoed, il est permis de faire les kidouchin, les fiançailles (la première étape du mariage) à 'hol haMoed parce que "shéma yékadménou acher", si l'on attend, peut-être que quelqu'un d'autre la demandera en mariage dans l'intervalle et qu'elle ne sera plus disponible pour se marier.
Or, il est écrit : "40 jours avant la formation de l'embryon, une voix Divine émerge et proclame : la fille d'un telle et destiné pour un tel" (guémara Sota 2a).
[de même : "Rav dit ... [il y a des preuves] dans la Torah, dans les Névi'im et dans les Kétouvim, qu'Hachem [détermine] qui sera la femme d'un homme" (guémara Moed Katan 18b)]
Si tel est le cas, comment cette préoccupation est-elle possible puisque c'est déjà prévu avant la naissance?
La guémara suggère la réponse suivante : shéma yékadménou acher béra'hamim = peut-être qu'un autre sera capable d'interférer par la "miséricorde" (béra'hamim), c'est-à-dire en priant pour qu'il se marie avec cette fille.
Ainsi, il en ressort la force de la prière, qui a le pouvoir d'annuler un décret antérieur concernant le shiddou'h approprié, et pour cette raison, il est permis d'effectuer des kidouchin à 'hol haMoed pour éviter un tel scénario.
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-> Cette même guémara (Moed Katan 18) poursuit avec le récit d'un homme qui a prié pour épouser une femme en particulier et dont les prières ont effectivement été exaucées.
Il a ensuite épousé cette femme, mais le mariage a eu des conséquences désastreuses, ce qui l'a amené à prier pour sa propre mort ou la mort de sa femme afin que leur mariage douloureux prenne fin.
Le Nimouké Yossef explique le sens de cela comme étant que même si l'on prie (parfois par erreur) pour épouser une certaine personne (même si elle n'a pas été désignée pour nous), et que cette prière est acceptée, le décret original concernant la personne que l'on est destiné à épouser ne peut jamais être annulé. Par conséquent, le premier mariage ne durera pas, et la femme [tendra] à épouser finalement la personne initialement désignée par Hachem.
Cette guémara nous apprend qu'il faut prier pour un chidoukh approprié, mais qu'il ne faut pas prier pour épouser une personne en particulier. Bien que la prière soit suffisamment puissante pour permettre temporairement à un mariage d'avoir lieu alors qu'il n'a pas été initialement décrété par Hachem, en fin de compte, le mariage sera douloureux pour les deux personnes impliquées et se terminera par un divorce.
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-> "Et selon vous, pourquoi le passage abordant le divorce a-t-il été écrit dans la Torah, si nous devons toujours essayer de faire des compromis et de préserver (le mariage) au maximum?
Il faut croire que, parfois, la séparation est la meilleure méthode de paix entre les deux parties.
['Hafets 'Haïm - ha'hadach al ha Torah - Lé'h Lé'ha 13,9]
+ Regarder la vie avec un regard juif : ce qui paraît être préjudiciable, n'est en fait que bénéfique :
"Noa'h engendra trois fils : Chem, 'Ham et Yéfèt" (Noa'h 6,10)
=> Noa'h ne mérita d'engendrer qu'à l'âge de 500 ans, comme il est écrit : "Lorsque Noa'h eut cinq cents ans, il engendra" (Noa'h 5,32). Dès lors, on ne peut que s'étonner : pourquoi une telle sentence fut-elle décrétée à l’égard de ce juste, au sujet duquel Hachem lui-même témoigne : "Car c'est toi que j'ai reconnu juste devant Moi, dans cette génération" (Noa'h 7,1), à savoir, vivre pendant 500 ans sans avoir d'enfant, alors qu'à cette époque, les gens concevaient entre 60 et 100 ans?
[Noa'h pourrait être tenté de penser : "Hachem, c'est pas juste, je fais Ta volonté pendant des centaines d'années (dont les efforts et sacrifices importants liés à l'Arche), je n'ai pas d'enfants, tandis que les réchaïm eux ont plein d'enfants. Hachem où es-tu?"
chacun à son niveau, le yétser ara peut faire vaciller notre émouna en faisant passer dans notre esprit de telles pensées. Il connaît nos faiblesses en émouna et nous y attaque, à nous d'en profiter pour nous renforcer et ainsi renforcer nos liens de fidélité et de confiance avec papa Hachem. ]
-> Le midrach (Béréchit rabba 26,2 rapporté par Rachi) enseigne, en effet, au nom de Rabbi Youdane :
"Hachem dit : "S'ils (les fils de Noa'h) sont coupables (réchaïm), ils devront périr dans le déluge et ce sera un malheur pour ce juste (Noa'h). Et s'ils sont justes, Je vais le contraindre à construire plusieurs arches."
Hachem ferma donc sa source et il n'engendra pas avant 500 cents ans de sorte que Yéfèt, l'aîné de ses fils, ne soit pas passible d'un châtiment avant le déluge."
-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Il en ressort que c’est uniquement aux yeux des hommes qu’il semblait que Noa’h subissait la rigueur Divine, mais en vérité, tout n’était destiné qu’à sauver ses fils du déluge.
De ce midrach, chacun pourra en tirer un enseignement personnel lorsqu’il s’interroge sur ce qui lui arrive dans le domaine spirituel comme dans le matériel, concernant les difficultés de subsistance ou l’attente prolongée d’un enfant, le manque de sérénité ou une santé précaire et qu’il se demande pourquoi son sort est si difficile, pourquoi la délivrance tarde à venir ...
Car en réalité, cette attente n’est que pour son plus grand bien, et le moment voulu, il méritera de voir son salut de ses propres yeux.
Cette leçon prévaut aussi bien pour des évènements où l’on voit clairement la main d’Hachem que pour ceux qui semblent être le fruit de l’intervention humaine. Ces derniers sont en fait dirigés par le Ciel pour lui apporter bénédictions et bienfaits.
[...]
[En effet rien ne peut se passer sans qu'un décret du Ciel ne le permette, ainsi] même lorsque quelqu’un nous porte préjudice, il est l’émissaire de la Providence Divine afin de nous sauver et c’est pour notre bien que le Ciel l’incite à s’en prendre à nous.
[...]
Il peut arriver que nous nous disions : "Combien mon sort est dur à supporter! Pourquoi devrais-je attendre si longtemps avant d'être enfin délivré?"
Mais en réalité, cette attente et cette espérance ne jouent qu’en notre faveur et lorsque le moment arrivera, chacun méritera de voir une délivrance totale.
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-> Il en fut de même au sujet de Ra’hel Iménou qui pria lorsqu’elle enfanta Yossef : "Qu’Hachem m’ajoute un autre fils" (Vayétsé 30,24). En pratique, Hachem ne lui accorda Binyamin qu’après plusieurs années.
Cela aussi ne provenait que d’une conduite de miséricorde.
Le midrach rapporte en effet (Targoum Chéni sur Méguilat Esther 3, 3) que Hachem différa la naissance de Binyamin jusqu'après que Yaakov retourne en Eretz Israël et rencontre son frère Essav.
De cette manière, Binyamin n'eut pas à se prosterner devant Essav et c'est seulement par ce mérite que le Temple fut construit dans le territoire de Binyamin (et non dans ceux des autres frères).
Cette naissance tardive fut pour ce dernier un bienfait puisque, grâce à cela, le Temple fut érigé dans son domaine.
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-> "Lorsqu'Its'hak eut 40 ans, il prit Rivka comme femme ... Et Its'hak avait 60 ans lorsqu'ils (Yaakov et Essav)
naquirent" (Térouma 25,20-26).
Il semblait ainsi aux yeux de tous que Hachem se comportait avec lui sévèrement puisqu'il ne donna naissance à ses fils qu'après 20 ans d'attente. Mais celui qui sait ouvrir les yeux et ne pas se contenter d'une vision à court terme, pourra se rendre compte que tout cela n'était en fait que l'expression de la Miséricorde Divine : le compte des 400 ans de servitude en Egypte commença en effet au moment où Avraham donna naissance à Its'hak, mais l'asservissement des Bné Israël par des travaux éreintants ne se concrétisa dans les faits, que lorsque le dernier des fils de Yaakov, Lévi, quitta ce monde (il vécut encore 94 ans en Egypte même), comme il est écrit : "Yossef mourut ainsi que tous ses frères et toute cette génération".
Il en ressort que grâce à la naissance de Yaakov qui fut différée de 20 ans, la venue au monde des 12 tribus fut également retardée, ainsi que le moment où ils moururent.
Et de ce fait, la durée de l'esclavage le plus difficile fut diminuée de 20 ans.
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-> "Souvenez-vous … ce sur quoi vous pleurez aujourd’hui, vous en rirez demain."
[le Gaon de Vilna - lettre adressée à sa famille]
-> Lorsque viendra la guéoula finale, il nous sera facile de discerner que tous les chemins d'Hachem étaient dirigés pour le bien, et effectivement : "Quand Hachem ramènera les captifs de Sion ... Notre bouche s'emplira de chants joyeux et notre langue d'accents d'allégresse" (Téhilim 126,1-2).
Le rav Pozen dit que notre devoir ne peut attendre la Délivrance. Jusqu'à ce qu'elle arrive, nous devons croire, même sans le voir, [que derrière toute chose en apparence bonne et mauvaise] : "c'est Moi Hachem", et que tous Ses actes et chemins sont dirigés vers un but bon.
-> "Le malheur de l'homme est qu'il a tendance à juger l'événement d'aujourd'hui (l’instantané) alors même qu'il n'est qu'un petit maillon d'un grand projet prévu par Hachem.
La lecture de ce maillon, pris isolément, est souvent à l'opposé de la lecture de ce même maillon intégré dans le projet divin global
[...]
Lorsqu'on aura une vision générale de l'ensemble des événements, avec le recul, on verra alors la droiture de D. et de ses jugements envers nous."
[Rabbi 'Haïm Chmoulévitch]
-> Le ‘Hazon Ich dit :
"Tout le monde traverse ce monde. Certains acceptent tout ce qui leur arrive dans la joie, alors que d’autres le subissent dans la peine et les pleurs. Pourtant, ce qui est décrété pour un homme se réalisera de toute façon à la lettre. Dès lors, il est préférable de décider une bonne fois pour toutes d’accepter tout dans la joie. On vivra ainsi bien mieux son existence!"
-> Le rav Pam a dit :
"Il ne faut jamais se laisser abattre lorsqu'une opportunité ne se concrétise pas, car on ne sait jamais ce qu'il y a devant soi.
Il existe une grande différence entre se concentrer sur le moment présent et se concentrer sur la vision d'ensemble en se fiant à D. avec la conviction que "Gam zou létova" (Cela aussi est pour le bien" -guémara Taanit 21a - Na'houm Ich Gam Zou)".
-> "Ce que D. fait, c'est pour le bien"
[guémara Béra'hot 60b - Rabbi Akiva, élève de Na'houm Ich Gam Zou]
-> "Tout homme doit bénir D. pour le mal, comme pour le bien" [Béra'hot, michna 5, chap.9]
[c'est que dans ce monde que cela nous semble être une vraie mauvaise chose, mais dans le monde de Vérité on verra que ce n'est pas le cas]
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-> Nous disons chaque jour dans la bénédiction de "Modim ana'hnou la'h" (Nous te remercions) : "al nifléoté'ha vé tovaté'ha chéBé'hol ét" (pour tes merveilles et les bienfaits [que tu accomplis] en tout temps).
Une explication est rapportée dans le rituel de prières du Gaon de Vilna : le mot "nifléoté'ha" (tes merveilles) provient de la racine hébraïque "Pélé" qui signifie "couvert, dissimulé".
Par ces mots, explique-t-on, nous remercions et rendrons grâce au Créateur tout particulièrement sur les bontés qui se dissimulent dans Sa conduite avec nous.
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-> Le rav Yaakov Galinski raconte une fois que dans son enfance, les Maskilim (les juifs émancipés) se mirent à imprimer un journal afin d'attirer la jeunesse juive. Sa mère, qui tenait à protéger son foyer, rapportait
quotidiennement chez elle le "Der Yiddicher Tag Blatt" qui, écrit en allemand, était néanmoins un journal cacher qui pouvait entrer dans la maison de gens animés de la Crainte de D.
Elle dispensait chaque jour un 'cours de nouvelles' à toutes ses voisines qui ne savaient pas lire l'allemand, et de cette manière, elle parvint à sauver nombre de ses coreligionnaires des ravages de l'émancipation en évitant des lectures non conformes au judaïsme traditionnel.
Un jour où sa mère était affairée dans sa cuisine, les voisines commencèrent à se réunir dans la pièce voisine pour écouter le 'cours'. L'une d'entre elles prit le journal sur lequel elle aperçut la photo d'un bateau renversé. Elle en fut tellement choquée qu'elle s'adressa à la maîtresse de maison sur un ton de reproche : "Comment, lui dit elle, peux-tu rester sereine et continuer à couper tranquillement tes pommes de terre, alors qu'un paquebot immense s'est renversé avec tous ses passagers au beau milieu de l'océan?"
Cette dernière ne put s'empêcher de rire en elle-même de sa remarque et lui expliqua que l'article du journal faisait part de la construction d'un nouveau paquebot qui venait d'être achevée en grande pompe.
"C'est parce que tu as tenu le journal à l'envers que tu as pensé que le bateau s'était renversé dans les abîmes de la mer!"
Le rav Yaakov Galinski conclut : "J'ai appris de cela qu'il arrive parfois qu'une personne pense que beaucoup d'épreuves s'abattent sur elle. Mais en réalité, une telle pensée ne surgit qu'à cause d'une seule chose : parce qu'elle regarde la réalité à l'envers ! Il ne lui incombe alors qu'à redresser sa manière de voir les choses et à considérer les évènements sous l'angle de la émouna, convaincue que tout ce qu'Hachem accomplit est pour le bien, et tout rentrera alors dans l'ordre.
"Ordonne à Aharon et à ses fils ce qui suit : Voici la loi (litt. Torah) de l'offrande de l'élévation (aola - litt. qui monte) : c'est l'offrande d'élévation sur le feu de l'Autel" (Tsav 6,2)
-> Quand Hachem demande à Moché de transmettre à Aharon et ses enfants l'ordre concernant le sacrifice de la Ola (l'holocauste), Il introduit Ses propos par le terme Tsav (ordonne).
Rachi explique que ce terme vient suggérer un empressement, un zèle. Moché doit empresser Aharon à ce sujet. Et Rachi ajoute que cet empressement est renforcé du fait d'une perte d'argent ('hesron kiss).
=> Les commentateurs se demandent en quoi le sacrifice de la Ola était lié à une perte d'argent?
-> L'explication la plus basique et la plus simple à cette question est que la Ola était le seul sacrifice qui était brûlé intégralement, dont même les Cohanim n'avait aucune part à consommer.
Seule la peau leur revenait. Alors que pour les autres sacrifices, ils bénéficiaient de certaines parts qui leur revenaient pour les consommer. Ainsi, les Cohanim pourraient penser perdre des bénéfices en s'occupant de la Ola alors qu'ils pourraient ce temps-là s'occuper d'autres sacrifices qui leur rapporteraient plus.
[rapporté par le rav Mikaël Mouyal]
-> Le rav Moché Feinstein explique que l'holocauste, qui était brûlé complètement pour Hachem, vient enseigner que l'homme doit consacrer toute sa vie au Service Divin. Toutes ses occupations et ses activités ne doivent pas servir à ses besoins personnels, mais à se rapprocher d'Hachem.
En poussant cette réflexion, l'homme pourrait en conclure que toutes les affaires de ce monde sont néants et vaines, puisque seul le Service d'Hachem a de l'importance. A la suite de cette prise de conscience, l'homme pourrait en venir à s'écarter de ses activités et à ne plus s'occuper de sa subsistance et à ses occupations matérielles.
C'est cela la perte d'argent liée au sacrifice de Ola. C'est la prise de conscience suggérée par la Ola qui pourrait mener à se retirer des occupations de ce monde, ce qui finirait par lui entraîner une perte d'argent.
Et c'est pourquoi, il fallait empresser à ne pas se retirer complètement de la matérialité et à continuer de s'occuper de ses affaires et de sa subsistance, tout en sachant que l'objectif de tout cela est de se renforcer dans le Service d'Hachem.
L'homme doit s'occuper de sa subsistance pour encore mieux s'atteler à accomplir la Volonté d'Hachem.
-> Le Ktav Sofer rapporte le midrach qui relie le terme Ola à sa traduction littérale, "celle qui monte".
Ainsi, la Ola est le sacrifice qui venait en réparation de l'orgueil, quand l'homme se surélève et monte en hauteur dans son esprit. Or, même si l'orgueil est un lourd défaut, il est moins grave de s'enorgueillir quand on est riche que quand on est pauvre. Car l'homme riche a des raisons de s'enorgueillir de sa richesse, mais le pauvre n'a pas de réelle raison d'être orgueilleux.
De plus, Aharon et ses enfants n'avaient pas de part dans les activités terrestres. Les Cohanim étaient consacrés au Service Divin et n'avaient pas de moyens à eux. Ils recevaient leur subsistance exclusivement des dons et prélèvements du peuple.
Ainsi, puisque les Cohanim n'avaient pas réellement d'argent, il fallait encore plus les empresser à ne pas s'enorgueillir, car la gravité de l'orgueil est encore plus importante quand la personne n'a pas de moyens.
Et comme le sacrifice d'holocauste venait pour la faute de l'orgueil, il était apte d'encore plus empresser Aharon et ses enfants à ce sujet. Car puisqu'ils n'avaient pas de moyens et de richesse à eux, l'orgueil est encore plus grave pour eux. Il fallait donc encore plus les encourager et les mettre en garde concernant l'orgueil, faute que la Ola venait expier.
-> Enfin, le 'Hidouché haRim explique cela du point de vue de l'allusion.
Il rapporte un midrach qui dit que quand un homme avait une mauvaise pensée, il apportait une Ola pour expier cela. Cela est également suggéré par le terme Ola, signifiant "celle qui monte", allusion aux pensées qui montent dans l'esprit de l'homme.
Or, toutes les forces de l'homme ont la possibilité d'être freinées et stoppées. On peut fermer la bouche pour ne plus parler. Il en est de même pour les yeux, les oreilles, le nez. L'homme peut donc plus facilement avoir une maîtrise sur ces facultés, en agissant sur les membres qui les appliquent.
En revanche, il n'en est pas de même pour la pensée. L'homme n'a pas la possibilité de ne pas penser. Il est donc bien plus difficile d'agir et de maîtriser ses pensées.
La perte d'argent dont il est ici question, se dit dans le texte (de Rachi) : "hesron kiss", qui signifie littéralement "un manque de poche". Si chaque force de l'homme a une "poche" pour l'enfermer et l'empêcher d'agir, la pensée, elle, n'a pas de "poche". L'homme n'a pas de moyen de l'arrêter et de la bloquer.
C'est pourquoi, concernant la Ola, qui venait expier les mauvaises pensées, il fallait ajouter un empressement pour veiller encore plus à préserver ses pensées, car il y a là un "manque de poche" ('hesron kiss).
Le fait qu'on ne puisse pas agir sur la pensée, qu'aucune "poche" ne puisse l'enfermer, implique à redoubler d'empressement pour les maîtriser.
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-> Le mot tsav (ordonne [à Aharon]) indique un encouragement. Rabbi Chimon a dit: Le verset doit particulièrement encourager là où il y a une perte financière (Rachi).
Selon le Sfat Emet :
Ces paroles sont dites à propos de certaines époques, les exils les plus difficiles, où les antisémites réduisent les juifs à la pauvreté et les empêchent de gagner leur vie. Alors, la pratique de la Torah et des mitsvot s’accompagne de rudes épreuves extrêmement amères, parce que les soucis de subsistance et la lutte continuelle pour un morceau de pain rendent très difficiles l’observance du judaïsme.
C’est pourquoi l’homme doit s’encourager au maximum dans ces moments-là et se renforcer en son âme pour pouvoir surmonter l’épreuve.
["Voici la loi (litt. Torah) de l'offrande de l'élévation (aola - litt. qui monte)" se dit : "zot Torah aOla" (זֹאת תּוֹרַת הָעֹלָה).
Ainsi dans ces moments difficiles de l'exil nous avons particulièrement besoin de nous renforcer, de maintenir allumer notre feu d'amour, d'enthousiasme, pour la Torah et les mitsvot.]
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-> "Ordonne à Aaron et à ses fils ce qui suit : Ceci est la règle de l’Holocauste. Lui, l’Holocauste qui se consume sur le brasier de l’Autel, toute la nuit jusqu’au matin ; le feu de l’Autel y doit brûler en lui" (Tsav 6,2)
-> Donnons un sens allégorique de la fin du verset :
1°/ "Lui, l’Holocauste" = celui qui étudie la Loi de l’Holocauste est considéré comme l’ayant offert.
"Toute la nuit" = pendant la longue nuit de l’Exil quand le Temple n’existe pas et qu’on peut accomplir le Commandement d’offrir l’Holocauste seulement en y substituant l’étude de cette section de la Torah.
"Jusqu’au matin" = jusqu’au moment où l’aube du peuple juif pointera de nouveau et où le Temple sera reconstruit, époque où l’on pourra à nouveau offrir l’Holocauste. [Likouté Ratsba]
2°/ Rabbi Héchil disait : "Quiconque s’enorgueillit est puni par le feu" parce que l’orgueil est l’Habit du Créateur, comme il est écrit : "D. a régné, Il s’est revêtu d’orgueil" (Téhilim 93), et ne convient pas à l’homme. Un homme qui ose revêtir l’Habit de D. est "puni par le feu", car "D. est un feu dévorant" (Vaét'hanan 4,24).
On dit donc à cet homme : "Toi qui as l’audace de te revêtir de l’Habit divin (l’orgueil), essaie donc de t’approcher de D. qui est entièrement ‘feu’. Pourrais-tu y parvenir?"
La lettre Mem écrite en petit dans le mot מוֹקְדָה (Mokda – brasier) évoque allusivement que l’enthousiasme et le "feu" que le juif éprouve pour la Torah ne doivent pas sauter aux yeux des gens mais rester dissimulés dans son coeur. [Rabbi Mendel de Kotsk]
3°/ Dans le verset : "le feu de l’Autel y doit brûler en lui", le mot "lui" se rapporte au Cohen et veut dire que le "feu" soit allumé à l’intérieur de lui.
Nos Sages (guémara Soucca 28a) enseignent : "Hillel l’Ancien avait 80 disciples. Trente d’entre eux étaient dignes que la Présence divine repose sur eux comme Moché. Trente méritaient que le soleil s’arrête pour eux comme pour Yéhochoua Bin Noun. Vingt étaient moyens. Le plus grand d’entre eux était Yonathan Ben Ouziel et le plus petit, Rabban Yo’hanan Ben Zakaï. On disait que Rabban Yo’hanan Ben Zaccaï n’a pas omis l’étude du moindre verset, Michna, Guémara, Halakhot et Aggadot, l’approfondissement des versets de la Torah et des enseignements de nos Sages faciles et complexes ... Si tel était le plus petit d’entre eux, qu’en était-il à plus forte raison du plus grand?
On disait que quand Yonathan Ben Ouziel étudiait la Torah, tout oiseau qui volait au-dessus de lui prenait feu immédiatement".
Si tels étaient les disciples, nous imaginons la grandeur du Rav. Cependant, quand Hillel l’Ancien étudiait, un oiseau qui volait au-dessus de lui n’était pas brûlé car le "feu" brûlait à l’intérieur de lui : au dehors, on ne
remarquait rien.
[Sfat Emet]
"Si un prince a péché en faisant, par inadvertance, quelqu’une des mitsvot que Hachem, son D., défend de faire et se trouve ainsi en faute" (Vayikra 4,22)
=> Pourquoi préciser "en faisant quelqu’une des mitsvot que Hachem défend de faire"? S’il a fauté, il est évident qu’il a fait une chose défendue. De plus, pourquoi son péché est-il qualifié de mitsva?
Le Divré Yoël de Satmar en déduit un principe essentiel du service divin : le mauvais penchant s’attaque à l’homme avec ruse. Il ne lui demande pas directement de commettre une transgression, mais lui fait croire qu’il s’agit d’une mitsva.
Le yétser ara procéda de cette manière à l’égard du chef de tribu qu’il aveugla en lui faisant prendre une avéra pour une mitsva.
Ainsi, il pensait accomplir une mitsva, comme le laisse entendre notre verset, alors qu’en réalité, il s’agissait d’une chose "que Hachem défend de faire".
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+ "Quand un chef faute" (v.4,22)
-> Il n’est pas dit "si un chef faute", mais "quand un chef faute", parce que c’est très fréquent et qu’il est presque certain qu’un chef fautera. En effet, à cause du pouvoir qu’il détient il en vient à l’orgueil, et de là à la faute (Zohar).
Rabbi Nata de ‘Helem dit que ceci se trouve en allusion dans les initiales de : "Acher Nassi Yé’héta (quand un chef faute - אֲשֶׁר נָשִׂיא יֶחֱטָא), qui forment le mot ani (moi - אני).
La faute du chef vient de ce qu’il en arrive à l’orgueil et dit : "Il n’y a que "moi" qui compte".
[Maayana chel Torah]
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-> "Il dépècera l’holocauste et le découpera en ses différentes parties" (Vayikra 1,10)
Le Yalkout Guerchoni dit au nom de Arvé Na’hal :
Le problème est que chacun sait qu’il a des qualités et pense qu’il est presque le plus grand de la génération. Il est vrai qu’il y a ici et là quelques petits défauts, mais de façon générale il croit qu’il est tout à fait bien.
C’est de là que provient l’orgueil de l’homme.
L’orgueil provient du "de façon générale". Si l’on veut rabaisser l’orgueil, il faut se conduire comme le dit le verset, "dépecer l’holocauste". Comment?
"En le découpant en ses différentes parties" = en examinant une partie après l’autre pour vérifier dans quelle situation elle se trouve, et ne pas porter un regard général, mais voir chaque chose en particulier.
[tout homme, et en particulier celui qui a une position sociale, doit faire ce travail pour que le אני (le moi JE), devienne אין (rien), que je reconnaisse que tout ce que je peux avoir, que tout ce qu'il m'arrive (richesse, honneur, intelligence, réussite, ...) vient à 100% de Hachem. ]