Aux délices de la Torah

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Nos fautes empêchent Hachem de nous combler du meilleur

+ Nos fautes empêchent Hachem de nous combler du meilleur :

-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 119 : tét) explique le verset : "Tu es bon et bienveillant, Hachem. Enseigne-moi Tes lois" (tov ata oumétiv, lamédéni 'houkékha - Téhilim 119,68), en se basant sur l'enseignement de nos Sages (Pessa'him 112b) : "La vache veut donner du lait, plus que le veau ne veut le boire".
Hachem veut nous accorder Sa bonté, bien plus que nous ne voulons la recevoir. La seule chose qui empêche Ses bénédictions de descendre sur nous est la barrière formée par nos fautes.

Cela est particulièrement vrai pour nos prières en faveur de notre développement spirituel. Lorsque nous prions pour réussir dans la Torah et la crainte du Ciel (yirat chamayim), il ne fait aucun doute qu'Hachem veut exaucer nos prières et nous aider.
Cependant, nous ne devons pas laisser nos fautes empêcher Sa bénédiction de descendre sur nous.

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[d'où l'importance pour "déboucher" nos canaux de bénédictions de faire régulièrement une téchouva sincère, et de connaître la halakha pour agir au mieux. ]

Manger sans excès

+ Manger sans excès :

-> L'une des méthodes utilisées par le yétser ara pour attirer une personne dans le piège de la faute est d'utiliser le désir glouton de manger.
Cela déforme la perspective d'une personne, la rendant davantage réceptive aux plaisirs sensuels (matériels) de ce monde, lui faisant oublier son objectif de se préparer pour le monde à Venir.
De plus, au fur et à mesure qu'il se régale d'aliments autorisés, sa gloutonnerie s'accroît au point qu'il ne se soucie plus de faire la distinction entre ce qui est autorisé et ce qui est interdit.

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 32a) nous avertissent qu'un estomac plein est une cause de faute, comme nous l'apprend le verset : "Yéchouroun s'est engraissé et s'est rebellé" (Vayélé'h 31,20).
C'est pour cette raison que nos tsadikim, au fil des générations, ont pris soin de se protéger de ces désirs, en ne mangeant et en ne buvant que ce qui est nécessaire à la santé de leur corps.

-> Le Zohar (I,111a) précise : "Rabbi Its'hak dit que le yétser ara n'attire une personne que lorsqu'elle mange, boit et s'amuse avec du vin. C'est alors que le yétser ara s'immisce pour prendre le contrôle de la personne. Au sujet du tsadik, il est écrit : "Le tsadik mange pour satisfaire son âme" (Michlé 13,25). Il ne devient jamais saoul. À un érudit de la Torah qui s'enivre, rabbi Yéhouda applique le verset suivant : "Un anneau d'or dans le groin d'un cochon" (Michlé 11,22). Il diffame le nom d'Hachem."

-> Le Zohar (II,154b) enseigne également : "Le yétser ara ne se trouve que dans le manger et le boire, comme il est écrit : "De peur que je ne sois rassasié et que je ne renie" (Michlé 30,9).
Lorsque quelqu'un mange et boit, le yétser ara se développe dans ses intestins."

-> Le séfer ha'Hinoukh (248) écrit :
"La plupart des fautes sont le résultat d'un excès de nourriture et de boisson. En effet, la nourriture est la subsistance du corps physique, tandis que les pensées de crainte du Ciel et l'observance d'une mitsva sont la subsistance de l'âme.
L'âme et le corps sont complètement opposés. Lorsque le corps physique/matériel est renforcé, l'âme est affaiblie. C'est pourquoi certains Sages limitaient leur consommation de nourriture au minimum nécessaire à leur survie, comme il est écrit : "Le tsadik mange pour soutenir son âme" (Michlé 13,25).
La Torah nous empêche, pour notre propre bien, de manger et de boire de manière excessive, de peur que notre physique (matérialité) ne prenne le dessus sur notre âme jusqu'à nous détruire."

-> Rabbénou Yona (chaaré Téchouva 1,30) écrit de même à ce sujet :
"Le 9e principe de la téchouva consiste à se défaire de ses désirs de plaisirs physiques. Une personne doit contempler les effets des désirs physiques, qui l'entraînent vers un style de vie de faute, l'attirant avec des plaisirs qui sont en fin de compte dépourvus de sens.
Pour se garder sur le chemin de la téchouva, il doit s'abstenir de tout plaisir physique (matériel) et ne pas se livrer, même dans les plaisirs autorisés, à plus que ce qui est nécessaire à sa santé, comme il est écrit : "Le tsadik mange pour soutenir son âme".
Dans la mesure où une personne suit ses passions, elle penche vers la matérialité du corps et s'éloigne de la sagesse de l'âme. Le yétser ara a donc le pouvoir sur elle, comme il est écrit : "Yéchouroun s'est engraissé et s'est rebellé"."

[lorsque nous jeûnons, d'une certaine façon nous faisons taire, diminuons notre matérialité pour donner davantage de force à notre spiritualité, et cela doit être mis à profit pour se tourner vers Hachem (ex: en téchouva). Bien que nous avons des besoins physiques, cela permet de nous rendre compte que tout excès dans ce domaine donne de la force à notre yétser ara pour nous faire fauter, se fait au détriment de la perception spirituelle que nous avons de la vie. ]

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-> Le monde matériel a été créé pour le bénéfice de l'homme. Il est rempli d'opportunités grâce auxquelles il peut gagner la récompense du monde à Venir. Cependant, il contient également de nombreux défis à nos valeurs. Nous sommes chargés d'utiliser les plaisirs de ce monde uniquement à des fins positives, et non pour satisfaire nos désirs gloutons.
Les dangers de la gourmandise comprennent le fait de manger trop, mais aussi de manger même un peu lorsque notre seule intention est de nous faire plaisir. Dans les deux cas, les plaisirs de la table conduisent une personne sur la voie dangereuse de l'indulgence avec soi, qui est néfaste pour le corps et l'esprit.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun habrit 24) nous avertit que la plupart des fautes découlent d'habitudes alimentaires gloutonnes, qui réveillent le yétser ara dans la poitrine d'une personne.

-> Compte tenu des dangers, il est préférable pour une personne de manger moins que ce dont elle estime avoir besoin, plutôt que de trop manger. On se prémunit ainsi contre le yétser ara qui en résulterait.
Le tsadik mange pour satisfaire son âme (Michlé 13,25). Il ne mange pas plus que ce qui est nécessaire pour préserver la santé de son corps et de son âme, de peur que la passion de la nourriture n'éveille en lui des passions pour d'autres mauvais désirs.

"Je gémis devant mon pain, et mes cris descendent comme de l'eau" (Iyov 3,24). Avant que Iyov ne mange, il priait Hachem de le protéger contre les excès de nourriture, de peur que sa gourmandise ne donne du pouvoir à la sitra a'hra.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 119 - mém) trouve une indication à ce sujet dans le verset : "de tout mauvais chemin j'ai retenu mes pieds, afin de garder Ta parole" (Téhilim 119,101).
- "De tout mauvais chemin" = il s'agit de l'excès de nourriture et de boisson, qui est le chemin qui mène aux fautes et aux mauvaises actions. La gourmandise éloigne la sainteté et fait tomber la sitra a'hra (force du mal) sur une personne.
- "J'ai retenu mes pieds" = le mot "pieds" fait référence au yétser ara, qui voyage à la recherche de la faute, comme le commente le Zohar (II,55b) sur le verset : "Retire tes pieds de la maison de ton ami" (Michlé 25,17) = retire le yétser ara de la maison de ton âme.
J'ai repoussé le yétser ara en faisant attention à ne pas me laisser aller aux plaisirs de la table.
- "pour garder Ta parole" = ainsi, je suis capable d'étudier et de me souvenir de Ta Torah, sans être distrait par les désirs de ce monde. Si je suivais les conseils du yétser ara et remplissais mon estomac de délices, cela m'éloignerait de Toi, comme il est écrit : "de peur que tu ne manges et ne sois rassasié ... et que ton cœur ne s'exalte, et que tu n'oublies Hachem" (Ekev 8,12-14).
C'est pourquoi je veille à manger avec de saintes intentions, pas plus que ma santé ne l'exige.

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-> Nos Sages (guémara Guittin 70a) disent : "Vous devriez retirer votre main [c'est-à-dire arrêter de manger], d'un repas que vous appréciez [afin de ne pas trop manger].
Cela suit le principe "sanctifie-toi en t'abstenant des plaisirs permis" (Yébamot 20a).
Si une personne veille à ne manger que ce qui est nécessaire à sa santé, plutôt que de satisfaire ses goûts ou de trop manger, elle sanctifie son corps de l'intérieur.
[d'après rabbi Yaakov Abou'hatséra - Guinzé haMélé'h - tikoun haTéchouva ]

"Pourquoi Moché a-t-il mérité d’avoir un visage illuminé dans ce monde, ce que Hachem ne donne habituellement que pour les tsadikim dans le monde à Venir?

Parce qu’il gémissait toujours pour l’honneur d’Hachem et l’honneur du peuple juif."
[Tana déBé Eliyahou - chap.4]

En énumérant les 7 noms de Yitro, Rachi (Yitro 18,1) cite l'explication du midrach selon laquelle le nom יתרו (Yitro) est né de l'ajout de la lettre "vav" à son nom יתר (yéter) pour évoquer sa conversion.

Le Imré Emet note qu'il y a 4 personnes mentionnées dans la Torah dont l'élévation a été marquée par l'ajout d'une seule lettre à leur nom : Avraham et Sarah ont chacun gagné un "hé" (Béréchit 17,5 & 15).
Yéhochoua a gagné un "youd" (Bamidbar 13,16) et Yitro a gagné un vav.
Ensemble, elles constituent les 4 lettres du Nom Divin (יהוה).

"Parle aux Bné Israël et qu'ils fassent demi-tour et campent devant Pi-ha'hirot" (Béchala'h 14,2)

-> Pourquoi était-il nécessaire que Moché ordonne aux juifs de faire demi-tour? Parce qu'ils suivaient les Nuées de Gloire dans le désert, Hachem aurait pu simplement les diriger vers la mer et le peuple aurait suivi.

Le Sfat Emet répond que Hachem a délibérément choisi cette méthode pour mettre le peuple juif à l'épreuve et lui demander s'il allait ou non obéir à l'ordre de Moché.
Comme l'explique Rachi (Béchala'h 14,4) à propos de l'insistance de la Torah sur le fait que les juifs ont effectivement suivi cet ordre, il a fallu une foi puissante en Moché pour qu'ils abandonnent leur liberté retrouvée et retournent vers leurs anciens maîtres (égyptiens).
Le fait que les Nuées aient maintenu leur position, semblant contredire l'attestation de Moché de la volonté d'Hachem, n'a fait qu'intensifier l'épreuve.
Le Imré Emet ajoute que cela peut aider à expliquer l'évaluation de Pharaon selon laquelle les juifs étaient perdus dans le désert, le fait qu'ils se soient écartés du chemin tracé par les Nuéesindiquait qu'ils avaient perdu la tête.

Le Imré Emet fait remarquer que cela nous enseigne que l'obéissance à son rabbi est primordiale et qu'elle l'emporte même sur les instructions d'une Nuée Divine.

L’humilité

+ L'humilité :

=> Pourquoi l’humilité engendre tant de bénédictions?

-> Cela se voit dans les paroles de nos Sages (guémara Béra'hot 40a) : "Un récipient vide peut contenir des choses, mais un récipient plein ne peut rien contenir."

Si une personne se sent "pleine" et pense qu’elle est grande (en égo, en moi JE), elle ne peut pas être un récipient pouvant contenir une quelconque sainteté ou bénédiction. Mais si elle se considère vide et petite (tout venant d'Hachem), elle peut être un récipient de sainteté et de bénédiction.
Plus on se minimise, plus Hachem peut placer Sa présence en nous, et plus on peut recevoir de bénédictions.
[séfer Zikhron Shmouël (écrit par une élève du 'Hozé de Lublin)]

La émouna fait naître la guéoula, améliore notre spiritualité et notre matérialité

+ La émouna fait naître la guéoula, améliore notre spiritualité et notre matérialité :

"Et le peuple eut foi ; ils entendirent que Hachem s'était souvenu des Bné Israël et qu'Il avait vu leur affliction" (Chémot 4,31)

-> Le rabbi de Modzhitz (séfer Divré Israël) note que les versets semblent être dans le désordre.
Apparemment, il devrait d’abord être dit qu’ils ont entendu que Hachem s’est souvenu d’eux et a dit qu’Il les délivrerait, puis il devrait être dit qu’ils y ont foi en cela.
Pourquoi est-il d’abord dit qu’ils ont cru avant de dire ce en quoi ils croyaient?

Il répond que la Torah nous enseigne que la révélation qu’ils seraient délivrés était par le mérite de la émouna que le peuple avait auparavant. Parce qu’ils ont eu foi, ils ont attendu Hachem et n’ont pas cherché à prendre les choses en main.
La foi est venue en premier et grâce au mérité de cette émouna, Hachem les a informés qu’Il ​​les sauverait, délivrait.

Il ajoute que la même chose s’applique aux moyens de subsistance de chaque juif. Il faut d’abord croire que Hachem pourvoira, puis Il nous enverra la parnassa.
C’est ce qu’indique le verset, où il est dit que Hachem voit "l’affliction" (on'yam - עָנְיָם - qui peut être compris comme une référence à la pauvreté).
Lorsque nous croyons en Hachem, Il verra notre pauvreté et pourvoira à nos besoins.

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+ Plus on a de bita'hon, plus on peut servir Hachem :

-> "Le silence est une louange pour Toi" (lé'ha doumiya téhila - Téhilim 65,2)
La rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique qu’il existe une règle générale selon laquelle plus une personne a du bita’hon, plus elle saura servir Hachem correctement.

Le mot "doumiya" (silence) évoque la confiance en Hachem, comme dans Téhilim (37,7) : "dom l'Hachem vétit'hollel lo" (repose-toi en silence sur Hachem, et espère en Lui).
Ainsi, le verset dit que si l’on a du bita’hon en Hachem, on pourra Le louer et Le servir comme il se doit.

C’est aussi le sens du verset : "zé Hachem kivinou lo" (c'est Hachem, j’espère en Lui - Yéchayahou 25,9). Si l’on a confiance en Hachem et que l’on accepte Sa domination, on pourra Le servir.

Nous voyons par là que lorsque nous avons un vrai bita'hon en Hachem, nous sommes récompensés à la fois en matérialité et en spiritualité. Nous recevons une abondante parnassa, ainsi que la capacité de Le servir de la meilleure façon possible.

L’humilité nous permet d’utiliser notre bouche pour prononcer des paroles saintes

+ L'humilité nous permet d'utiliser notre bouche pour prononcer des paroles saintes :

"Qui a donné une bouche à l'homme" (Chémot 4,11)

-> Le rabbi de Slonim (séfer Divré Shmouel) note que les premières lettres des mots "sam pé la'adam" (qui a donné une bouche à l'homme - שָׂם פֶּה לָאָדָם) forment le mot "shéfel" (humble - שפל).
Cela nous enseigne que lorsqu’une personne est humble, elle est capable d’ouvrir la bouche pour prononcer des paroles saintes devant Hachem.
Plus une personne est humble, plus elle peut prononcer des paroles saintes.

Quelqu’un qui est orgueilleux ne peut pas parler à Hachem. Le verset dit : "Car Hachem est élevé, mais Il voit les humbles, et Il châtie les orgueilleux de loin" (Téhilim 138,6).
Les tsadikim expliquent qu'Hachem est très élevé, et que seuls ceux qui se considèrent comme humbles sont capables de se connecter à Lui et de Le "voir".
Cependant, celui qui est orgueilleux ne peut pas Le voir de près. Il ne peut Le voir que de loin.

Il existe une expression selon laquelle "on ne peut pas tomber du sol". Celui qui se considère comme humble et proche du sol ne peut pas tomber. Mais celui qui se croit haut et puissant finira par tomber.
C’est aussi une explication du verset : "De toi vient la poussière et tu retourneras à la poussière" (Béréchit 3,19). Si une personne se considère humble comme la poussière, elle méritera de revenir en faisant téchouva et en s’annulant à Hachem.

Le manque d’Ahavat Israël fait que l’exil continue

+ Le manque d'Ahavat Israël fait que l'exil continue :

"Moché sortir le jour suivant et voici que deux Hébreux se querellaient. Il dit au méchant : "Pourquoi frapperais-tu ton prochain?" Il répondit : "Qui t'a nommé dignitaire, chef et juge sur nous? Projettes-tu de m'assassiner comme tu as assassiné l'égyptien?"
Moché eut peur et pensa : "Certes, la chose est connue!" " (Chémot 2,14)

-> Rachi écrit : selon le midrach, Moché s’est dit : "L'énigme (de savoir pourquoi les Hébreux n'étaient pas encore délivrés d'Egypte) qui me tourmentait est maintenant résolue : en quoi Israël a-t-il fauté plus que toutes les 70 nations pour être ainsi accablé sous une servitude aussi cruelle? Je m’aperçois qu’il le méritait!"

-> Le séfer Bina Léitim ('helek 1, drouch 3) explique comme suit :
La veille, Moché avait vu un surveillant égyptien frapper un homme juif. Le verset dit que l'égyptien frappait un juif "méa'hiv" (de ses frères). Il explique que cela signifie que l'égyptien a pris le juif "parmi ses frères".
Il y avait une foule d’hommes juifs debout là, et l'égyptien a saisi l’un d’eux et a commencé à le frapper.

Si l’homme juif avait été seul et que l’égyptien avait commencé à le frapper, Moché n’aurait eu aucune plainte contre aucun des autres juifs, car ils n’étaient pas là pour faire quoi que ce soit.
Mais ce qui se passa en réalité, c’est que beaucoup d’autres juifs virent l'égyptien frapper l’homme, et ils restèrent là sans rien faire.
Comme le dit le verset, Moché regarda autour de lui "et vit qu’il n’y avait personne". Il vit que personne n’essayait de défendre le juif qui était frappé. Personne ne semblait se soucier de voir son frère souffrir et personne n’essayait de l’aider. Alors Moché se leva et frappa l'égyptien.

Cependant, Moché défendit toujours les juifs dans son esprit et dit que la raison pour laquelle ils ne l’avaient pas aidé était probablement parce qu’ils étaient si faibles à cause du dur labeur qu’ils n’avaient pas la force de défier l’égyptien. C’est pourquoi il sortit à nouveau le lendemain pour voir si son affirmation était correcte.

Lorsqu’il vit 2 juifs se battre entre eux, il réalisa qu’en réalité, ils avaient assez de force pour se battre. Quand ils ont une raison de se battre, ils sont capables de le faire. Cela l’amena à déclarer qu’il comprenait maintenant pourquoi ils étaient punis. C’était parce qu’ils manquaient d'ahavat Israël (amour de son prochain juif).
Ils n’étaient pas affectés lorsqu’ils ont vu l’un des leurs se faire frapper. Au contraire, ils se tenaient debout, les mains le long du corps.
Mais lorsqu’ils avaient une raison personnelle de se battre (par égo), ils levaient les mains pour se battre entre eux. Cela causait beaucoup de souffrance à Moché.

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[l'exil égyptien contient en lui tous les exils qui ont suivi. Ainsi, on peut se demander pourquoi la guéoula n'est-elle pas déjà arrivée? C'est parce que nous manquons d'Ahavat Israël. ]

"Moché quitta la présence de Pharaon et implora Hachem" (Vaéra 8,27)

-> Rabbi Sim'ha Bounim de Peshischa (Kol Sim'ha) se demande pourquoi Moché a assumé la responsabilité de mettre fin aux plaies par ses prières. Hachem ne l'avait envoyé que pour avertir Pharaon et administrer les Plaies (makot). N'aurait-il pas fallu laisser à Hachem le soin de les arrêter de Sa propre volonté?

Il répond que pendant les Plaies, les lois de la nature étaient en mouvement.
Si Hachem avait retiré Lui-même les Plaies, la nature serait revenue à son état par défaut, sous son contrôle unique. En la soumettant au contraire aux prières de Moché, Hachem reprogrammait la nature pour qu'elle réponde aux prières des justes. Comme l'enseigne la guémara (Moed Katan16a), même si Hachem émet un décret, un tsadik (par sa prière) a le pouvoir d'y opposer son veto.

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+ "Moché a crié à Hachem" (Vaéra 8,8)

-> Le 'Hidouché Harim note le rôle prépondérant que joue la prière dans le processus des 10 Plaies (makot), apparaissant dans une variété d'expressions.

La sortie d'Egypte était un processus de recréation de notre monde brisé, endommagé. Le domaine particulier dans lequel ce processus s'est déroulé est celui de la parole, car ce sont les lettres et les mots qui sont les éléments constitutifs de la création. ]
Tout comme l'homme parle pour exprimer sa pensée abstraite dans le monde matériel, la "parole" d'Hachem représente l'actualisation de Sa volonté. Ainsi, le monde est décrit comme ayant été créé avec 10 Paroles d'Hachem (assara maamarot).
Corrompu par la faute, ce monde à 10 dimensions avait besoin des dix plaies correspondants pour se débarrasser de ses parasites et, finalement, des Asséret HaDibrot, dix nouvelles paroles divines (10 Commandements), pour le redémarrer.

La prière est une autre manifestation fondamentale de la parole. Hachem a subordonné Sa parole à la réceptivité du peuple juif. Ainsi, cette domination juive, pour ainsi dire, sur l'univers s'exprime à travers leur propre discours, celui de la prière.
Nos Sages (midrach Dévarim rabba 2,1) enseignent qu'il existe dix expressions de la prière.
Avec chacun des dix plaies, explique le 'Hidouché Harim, l'un de ces dix formats de prière a été rectifié.
Nous trouvons donc Moché s'engageant dans une multitude de formes de prières.

Le Sfat Emet ajoute que c'est la logique qui sous-tend la règle selon laquelle la prière doit être immédiatement précédée par le souvenir de de la sortie d'Egypte (dans cha'harit, on lit la bénédiction avec le début de la Amida, sans s'arrêter entre). C'est en effet par ce processus que les juifs ont acquis leur pleine capacité à prier.