Aux délices de la Torah

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"Hachem, la Torah et Israël (les juifs) ne sont qu'un"
[Zohar haKadoch - vol.III 73a]

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-> Au début de la Torah :
Si on ajoute à la valeur numérique du Nom Divin (הויה - Havaya - soit 26), celle de : Israël (ישראל - soit 541), on obtient : 567.
Le 1er mot de la Torah est : "béréchit" (au commencement - בְּרֵאשִׁית), et en comptant 567 lettres à partir du tav (ת) de ce mot, on arrive à la lettre : vav (ו).
En comptant de nouveau 567 lettres à partir de ce vav, on parvient à un "réch" (ר).
En comptant de 567 lettres après ce réch, on obtient un "hé"(ה).
=> Ces 4 lettres permettent de former dans le bon ordre le mot : Torah (תורה).

-> Au milieu de la Torah :
La guémara (Kidouchin 30a) affirme que le "vav" du mot : ga'hon (גחון - Chémini 11,42) est le milieu exact de la Torah, d'après le nombre de ses lettres.
Le cumul de la valeur numérique de : Torah (תורה - soit 611) et de : Israël (ישראל - soit 541) est de : 1 152.
Si nous comptons 1 152 lettres avant le vav (ו) de גחון, nous parvenons à ה.
De même, 1 152 lettres avant ce ה, on arrive à un י.
Si nous comptons 1 152 lettres après le vav (ו) de גחון, nous parvenons à ה.
=> Ces 4 lettres permettent de former dans le bon ordre le Nom Divin (הויה).

-> A la fin de la Torah :
La guémara (Baba Batra 15a) rapporte que les 8 derniers versets de la Torah, à partir de : "C'est là que mourut Moché" (Vézot haBéra'ha - 34,5 - וַיָּמָת שָׁם מֹשֶׁה) ont été écrits par Yéhochoua (cf. Rachi sur ce verset).
Ainsi, tout comptage de lettre doit se faire d'un point avant ce verset.
L'addition de la guématria du Nom Divin (הויה - soit 26) et de : Torah (תורה - soit 611) est de 637.
Prenons la dernière apparition du mot : Israël, avant le passage écrit par Yéhochou.
En comptant 637 avant le ל de ישראל, on trouve un א, puis 637 avant ce א on a un ר, puis 637 avant ce ר on a un ש, et puis 637 lettres avant ce ש on a un י.
=> Ces 5 lettres forment le mot : ישראל (Israël).

Contrairement aux 2 autres fois, l'ordre des lettres est inversé, et commence ainsi par ל (laméd). En effet, contrairement à Hachem et à la Torah, les juifs doivent perpétuellement apprendre (laméd) en tournant leurs pensées et actions vers Hachem et sa Torah.

C'est ainsi que :
- au début de la Torah : Torah = Nom Divin + Israël
En effet : "au commencement" (béréchit), Hachem a regardé dans la Torah pour construire le monde. De plus, si pendant une seule seconde personne n'étudie la Torah, alors le monde ne peut plus exister.

- au milieu : Nom Divin = Torah + Israël
Hachem est hors de tout (ex: tout à une durée d'existence, lui Il n'est ni au début, ni à la fin, il est infini!), il n'a pas de besoin, pas de limitation (ex: en créant ce monde, il a créé également la notion de temps!), ... on parle d'ailleurs de son omnipotence.

- à la fin : Israël = Nom Divin + Torah
En effet, toute finalité de ce monde est au bénéfice d'Israël (des juifs), afin qu'il puisse acquérir un maximum de mérites, de bénédictions.
Hachem souhaite nous épargner le "pain de la honte", en faisant que nous obtenons un maximum de récompenses éternelles par notre travail pendant notre bref passage dans ce monde (où tout est obscur/flou, libre arbitre oblige).
Ainsi, par la suite pour toujours, nous vivrons totalement unis : Hachem, la Torah et nous, ce qui constitue la plus grande des joies!

[en attentant, comment ne pas penser que ces "coïncidences" numériques, comme il n'en existe dans aucune autre langue/religion, sont un clin d’œil plein d'amour de Hachem à notre égard!
Quelle chance, quel honneur et quelle responsabilité d'être juif, fils chéri de papa Hachem, le boss des boss de ce monde!!]

[traduction et adaptation personnelle d'un divré Torah de rabbi 'Haïm Michaël Weissmandl - Torat 'Hemed]

"Vous vous tenez [debout] aujourd'hui, vous tous, devant Hachem votre D." (Nitsavim 29,9)

-> Selon le midrach, en entendant la liste des 98 malédictions de la remontrance (Ki Tavo - chap.28), les enfants d'Israël ont pâli de frayeur, certains que leur avenir était sans espoir.
Moché les réconforte donc en disant que malgré toutes les fautes passées, ils sont toujours "debout ... devant Hachem" : de même qu'Il ne les a pas exterminés jusqu'ici, Il continuera à les garder en vie.

-> Le Imré Emet enseigne :
Dans la Torah, il y a 2 [passages de] remontrances (to'hakhot) :
- un dans la paracha Bé'houkotaï = il s'agit de la punition que le peuple juif va recevoir s'ils fautent.
Cependant, Hachem aime Ses enfants. Ainsi, s'ils fautent, Il n'a alors pas d'autre choix que de les punir, à l'image d'un père qui doit punir son enfant pour lui enseigner le bon chemin.

- un autre dans la paracha Ki Tavo = il s'agit de la punition pour avoir causés de la peine, de la souffrance à Hachem, pour avoir punit Son enfant bien-aimé : le peuple juif.

La michna (Pirké Avot 4,2) enseigne : "une faute conduit à une autre faute". Cela s'explique par le fait que lorsqu'une personne faute, elle va forcer Hachem à agir en la punissant. Ainsi, en plus de la faute qu'elle a commise, elle va en faire une autre en donnant de la souffrance à papa Hachem.

Il en découle que les réprimandes/remontrances (to'hakhot) de la paracha bé'houkotaï conduisent à celles de Ki Tavo.

Moché voulait dire aux juifs que les remontrances de Ki Tavo intègrent une consolation, car l'unique raison faisant qu'ils ont reçu ces punitions, est parce qu'ils sont les enfants de Hachem.
Moché donne donc un encouragement au peuple d'Israël, en leur rappelant qu'ils sont les enfants d'Hachem. [et nous le resteront indépendamment de notre comportement!]

[certes pour nous éviter de fauter de nouveau, il y a une crainte de la punition, mais il y a surtout la conscience de l'amour infini de Hachem envers chaque juif (comment peut-on le décevoir, lui faire de la peine en agissant contrairement à Sa volonté!)]

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-> Le Divré Chaoul affirme que l’essentiel de la réprimande recelée par les malédictions réside dans la précision des nombres 98 et 49 (cf. Rachi).
En effet, lorsqu’on avertit quelqu’un qu’il va recevoir des coups sans lui en souligner le nombre ou en l’arrondissant, comme 50 ou 100, il peut supposer que c’est exagéré et qu’on lui en attribuera sans doute moins.
Par contre, l’évocation d’un nombre précis laisse entendre qu’il est exact et fixe.

C’est pourquoi, lorsque nos ancêtres entendirent les 98 malédictions, s’ajoutant aux 49 autres, ils prirent peur et pâlirent.

[En commençant la Amida,] on s'imaginera que l'on est en train de prier à Jérusalem, dans le Temple et face au Saint des Saints.
On inclinera la tête, on baissera les yeux, on élèvera son cœur et on s'imaginera que l'on se trouve au Ciel, face à Hachem.

On concentrera ses pensées sur la suprématie de Hachem par rapport à la vulnérabilité de l'homme.

[Ma'hzor Ich Matslia'h [Mazouz] (Roch Hachana)]

"Et l'Amalécite et le Cananéen habitent dans la vallée. Demain, tournez et voyagez vers le désert, en direction de la mer Rouge" (Chéla'h Lé'ha 14,25)

-> Bien que Hachem a pardonné au peuple la faute liée aux explorateurs, Il a quand même maintenu le fait qu'ils n'étaient pas méritants de pouvoir entrer en terre d'Israël.
Ainsi, le peuple juif doit errer dans le désert pendant 40 ans, et le terme du verset : "demain", semble indiquer que cette errance doit commencer le jour suivant.

Plus tard, lorsque Moché va raconter l'histoire des explorateurs dans la paracha de Dévarim, il est écrit : "Vous êtes demeurés à Kadech de nombreux jours" (Dévarim 1,46).
Rachi fait le calcul que la nation juive est restée à Kadech 19 ans, soit aussi longtemps que dans toutes les autres étapes réunies, au cours des 38 ans passées dans le désert.

Le Sifté 'Hakhamim dit que les juifs devaient rester 40 ans dans le désert, mais Rachi en disant 38 ans, prend pour origine le moment du décret, qui eut lieu au cours de la 2e année.
De plus, la 40e année n'a pas été complète, en sorte que la punition n'a duré que 38 ans.

-> "Vous êtes revenus et avez pleuré devant Hachem, mais Hachem n'a pas écouté votre voix, et ne vous a pas prêté oreille." (Dévarim 1,45)

Selon le Ramban, leur faute ne pouvait pas être pardonnée car D. avait fait le serment de les punir (Dévarim 1,34 : "Hachem ... fit un serment en disant : "si un seul de ces hommes, cette mauvaise génération voit la bonne terre que J'ai juré de donner à vos pères, à l'exception de ...").
Or, comme l'enseignent nos Sages (gémara Roch Hachana 18a), un décret accompagné d'un serment ne peut pas être annulé.

-> Rav Shimon Schwab enseigne qu'en entendant qu'ils allaient mourir dans le désert suite à leur faute, ils se sont mis à pleurer des larmes de téchouva, et ils ont prié de tout leur cœur rempli de remords.

Or :
- "Même si les portes de la prière ont été scellées, les portes des larmes n’ont pas été scellées" (guémara Baba Métsia 59a) ;
- "Les portes du Ciel ne sont jamais fermées aux larmes" (guémara Béra’hot 32b).

Le rav Schwab ajoute que la puissance de la prière prononcée avec des larmes a la capacité de supprimer la moitié d'un mauvais décret.
[il y avait 2 décrets : mourir dans le désert (ne pas entrer en Israël), et errer dans le désert. Le 1er ayant un serment de D., seul le 2e pouvait être modifié]
Ainsi, par les prières avec des larmes de téchouva, le peuple juif a réussi à annuler la moitié du décret : au lieu de 38 années d'errance dans le désert, ils sont restés durant 19 ans à Kadech, et pour ensuite se déplacer "que" pendant 19 années.

-> "Les larmes sont la transpiration de l’âme" (Rabbi Samson Raphael Hirsch)
=> On voit la puissance de la prière provenant des profondeurs de notre êtres, qui a toujours un impact énorme!

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-> Le rav 'Haïm de Palaggi (Artsot ha'Haïm) enseigne :
De même qu'on reçoit une récompense pour chaque pas que l'on fait pour se rendre à la synagogue, de même chaque pas que l'on fait pour aller en terre d'Israël est une mitsva, et un ange est créé à chaque pas.

Si le peuple juif était entré rapidement en terre d'Israël, comme plusieurs opinions dans le midrach le suggère, ils auraient perdu ce mérite.
Cependant, les 40 années supplémentaires d'accomplissement des mitsvot liées à la terre d'Israël (lois agricoles) dont ils auraient bénéficié en entrant directement en terre d'Israël, auraient largement dépassées le mérite des pas supplémentaires faits pendant ces années sur la route vers la terre d'Israël.

[ainsi, on voit que dans sa bonté, Hachem a permis qu'à chaque pas fait pendant les 40 ans, chaque juif réalisait une mitsva et créait un nouvel ange. Cependant, cette mitsva était d'une valeur largement moindre que les mitsvot qu'ils n'auraient pu accomplir qu'en Israël.]

"Il se purifiera avec elles (les cendres de la Vache Rousse) le 3e jour et le 7e jour, alors il deviendra pur" ('Houkat 19,12)

-> De nos jours où nous n'avons pas les cendres de la vache rousse (para adouma) pour nous purifier, que doit faire une personne qui s'est souillée?

Le Chla haKadoch répond qu'on doit s'immerger à étudier et enseigner la Torah, afin de pleinement accomplir ses lois.

Le midrach enseigne que pour Hachem, un jour est équivalent à 1 000 années.
[de même, le Téhilim (90,4) : "mille ans sont à tes yeux comme la journée d’hier"]
Selon le Ramban (Béréchit 2,3), les 6 jours de la Création font allusion aux 6 000 années de ce monde-ci, tandis que le 7e jour, le Shabbath, fait référence au monde à Venir.

La Torah a été donnée en l'année 2488, qui est dans le 3e millénaire.
Cela correspond ainsi au 3e jour de la Création, au sujet duquel il est dit : "ki tov" (c'est bien - Béréchit 1,12).
Dans le verset ci-dessus, le mot utilisé pour "purifiera" est : "yit'hata" (יִתְחַטָּא), qui signifie également : fauter.
Ainsi, le verset peut se lire : "quelqu'un qui faute le 3e jour" = quelqu'un qui faute mais se purifie lui-même par la Torah qui a été donnée pendant le 3e millénaire, "il deviendra pur le 7e jour" = dans le monde à venir, qui est comparé au Shabbath (koulo Shabbath), il sera récompensé par la Torah qu'il a étudié.

Nos Sages disent en effet : "Celui qui se prépare la veille de Shabbath, mangera à Shabbath" (guémara Avoda Zara 3a)

=> Ainsi, par la grande puissance de l'étude et de vivre un vie de la Torah, qui a été donné au 3e millénaire, qui correspond au 3e jour de la Création, nous pouvons atteindre une pleine purification de nos fautes, et arriver pur dans le monde à Venir.

[cela explique les dates du processus de la para adouma, le 3 et 7e jour.]

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-> [Selon l’enseignement : "La durée de notre vie est de 70 ans, et à la rigueur, de 80 ans» (Téhilim 90, 10)] Si un homme se "purifie" [dans la Torah] depuis son enfance [bien que durant la jeunesse, l’attirance pour les plaisirs de ce Monde soit persistante], lorsqu’il atteint, sans avoir fauté, la moitié des années de sa vie (entre 30 et 40 ans) [c’est-à-dire le "3e jour" ], il est assuré de ne pas fauter jusqu’à la fin de ses jours (entre 70 et 80 ans) [c’est-à-dire le "7e jour"]. [guémara Yoma 38b]
(la "purification" de l’homme est donc bien liée aux "3e et 7e jour").

Si en revanche, un homme se trouvant dans la force de l’âge (le "3e jour"), ne s’est toujours pas purifié de ses péchés (en faisant téchouva) [il a succombé à la tentation des plaisirs de ce Monde], il peut tenter de le faire à la fin de sa vie (le "7e jour") ; mais s’il laisse passer cette époque sans faire téchouva, alors interviendra le verdict : le "7e jour" arrive, sans qu’il soit purifié, il mourra en tant qu’impie (racha).
[‘Hatam Sofer]

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-> Le "3e jour" symbolise l’Attribut de Yaakov (3e Patriarche et invité du 3e jour de Souccot), l’Attribut de Miséricorde.
Le "7e jour" symbolise l’Attribut de David (invité du 7e jour de Souccot), l’attribut de la Royauté. Par ailleurs, le roi David est appelé : "Mon serviteur" (avdi - עבדי), car il était annulé (batél - בטל) devant Hachem, comme "un esclave devant son Maître".
Ainsi, la Torah vient-elle nous enseigner que l’homme, pour obtenir la véritable purification, doit, d’une part, réveiller la Miséricorde divine, par la téchouva (le "3e jour") et d’autre part, se soumettre entièrement à la Volonté divine, par la pratique des mitsvot (le "7e jour").
C’est ainsi, qu’il est dit à propos de ces 2 bergers que la mort (la source de l’impureté) ne les a pas touchés : "Yaakov Avinou lo mét" (Yaakov notre Père n’est pas mort) et "David Mélé'h Israël 'haï vékayam" (David roi d’Israël est vivant et subsiste).
[Likouté Torah]

C'est uniquement au sujet de la fête de Yom Tov de Souccot qu'il est écrit : "vous la célébrerez ... 7 jours chaque année (Emor 23,42).
Cela implique que ces 7 jours de joie constituent le récipient diffusant la joie pendant toute l'année.

De même, dans notre kiddouch de Yom Tov, nous faisons référence à nos fêtes comme des "moadim lésim'ha" (un moment fixé pour se réjouir), plutôt que "moadim bésim'ha" (un moment fixé de réjouissances). Cela nous enseigne que nos Yamin Tovim ne sont pas uniquement des jours où l'on se réjouit, mais également des jours où l'on va stocker de la joie pour le restant de l'année

[Sfat Emet]

"La corruption n'est pas Son fait, c'est le vice de Ses enfants" (Haazinou 32,5)

-> Selon Rachi : Le mal et la corruption que l'on trouve dans le monde ne sont pas l'oeuvre de D.
Seuls les hommes en sont la cause.

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch dit qu'il faut traduire ce verset ainsi : "lorsqu'ils [les enfants d'Israël] agissent de façon corrompue contre Lui, c'est leur propre vice, [car ils ne sont] plus [appelés] Ses enfants. En revanche, lorsqu'ils accomplissent Sa volonté, D. les appelle affectueusement "Mes enfants".

-> Le Ben Ich 'Haï donne l'enseignement suivant :
Ce verset est une allusion au sublime cadeau que Hachem nous donne chaque année : le mois d'Elloul et les 10 jours de téchouva, qui ensemble durent 40 jours.
Ceux sont des jours où la téchouva est plus facilement acceptée par D.

Il est écrit en hébreu : "chi'hét lo lo banav moumam" (שִׁחֵת לוֹ לֹא, בָּנָיו מוּמָם) :
- "chi'hét" (שִׁחֵת - corruption) = même si tout au long de l'année une personne va corrompre son corps et son âme par des fautes ;
- "lo lo" (לוֹ לֹא) = il s'agit des mêmes lettres que : Elloul (אלול) ;
- "banav" (בָּנָיו - Ses enfants) = les jours d'Elloul sont un moment où l'on peut totalement se reconstruire [comme un nouveau départ] ("banav" vient de la racine "construire" - livnot - לבנות) et corriger nos imperfections.
Ainsi, le développement spirituel que nous allons générer pendant ces jours est considéré comme étant nos enfants (banav).
[de même qu'un embryon atteint sa forme humaine en 40 jours, de même les 40 jours d'Elloul à Kippour vont nous permettre de créer notre nouvel être!]

- En plus des 30 jours d'Elloul, Hachem a ajouté 10 jours supplémentaires entre Roch Hachana et Yom Kippour, faisant un total de 40 jours et 40 nuits.
Le mot "moumam" (מוּמָם) se décompose en : מ (mém) ומם (vémém).
Le 1er "mém" (מ) correspond aux nuits, qui majoritairement sont consacrées à dormir.
Le 2e "mém", qui est écrit de façon pleine (מם), correspond aux jours, où nous avons la plupart de notre temps pour développer notre téchouva et nos bonnes actions

La fin de ce verset (32,5) est : "une génération perverse et tortue" = malgré toutes ces incroyables opportunités que Hachem nous donne si gracieusement, la personne qui faute restera toujours Son enfant.
Ils gaspillent ces jours précieux, et ne font pas téchouva de la manière dont ils devraient le faire.

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-> "Grande est la téchouva, car elle a précédé la Création du monde"
[Rabbi Abahou - midrach Béréchit rabba 1]

=> Si la téchouva n'est utile qu'après qu'une personne ne faute, alors pourquoi a-t-il fallu la créer avant le monde?

Lorsque l'être humain a été créé, il y avait une séparation naturelle entre Hachem et l'homme.
L'objectif d'une personne dans ce monde est de se rapprocher de Hachem.
La bonne définition de la téchouva est l'attitude de se rapprocher d'Hachem. Cela est vrai même pour celui qui n'a jamais fauté.
Cependant, lorsque nous fautons, nous agrandissons la distance entre nous et D., et ainsi nous devons augmenter notre téchouva pour être proches de Hachem.
[rabbi Yérou’ham Levovitz - Daat Torah - guémara Nédarim 39b]

"Et maintenant, écrivez pour vous ce chant" (Vayélé'h 31,19)

-> Nos Sages déduisent de ce verset que chaque membre du peuple d'Israël a le devoir d'écrire un rouleau de Torah, commandement dont on peut également s'acquitter en écrivant même une seule lettre d'un rouleau entier. Dans la mesure où l'absence d'une seule lettre invalide tout le rouleau, en écrire ou en corriger une équivaut à écrire un rouleau entier. [Rambam - Hilkhot Séfer Torah 7,1]

D'après certaines opinions, on peut s'acquitter de ce commandement en faisant l'acquisition de livres commentant la Torah (Séfer ha'Hinoukh 613 ; Roch [cf.ci-dessous]).

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-> Le Méam Loez (Vayélé'h 31,19) enseigne :
Pourquoi un homme auquel son père aurait laissé un Séfer Torah doit-il selon nos Sages quand même en écrire un autre? Il n'est pas tenu d'acheter des téfilin si son père lui a laissé les siennes.

[Un réponse est : ] cette mitsva a pour but de multiplier les Sifré Torah pour qu'on puisse les prêter à ceux qui n'ont pas les moyens d'en écrire un. De plus, de nouveaux livres donnent envie d'étudier, et cela combat la paresse.
[...]

Le Roch écrit : "C'est certainement une grande mitsva que d'écrire un Séfer Torah mais cela s'appliquait seulement à l'époque où l'on étudiait dans le Séfer Torah qu'on avait écrit.
Aujourd'hui, on dépose les Sifré Torah à la synagogue pour lire la Torah en public.
Désormais, la mitsva pour chaque juif qui en a les moyens consiste à écrire le 'houmach, la michna, la guémara et leurs commentaires pour pouvoir les étudier, lui et ses fils.
En effet, la mitsva d'écrire un Séfer Torah a pour but d'étudier, comme il est écrit : "Enseigne-le aux juifs et fais-le leur apprendre".
Or par l'étude de la guémara et des commentaires, l'homme connaît parfaitement les mitsvot et leurs lois.

Tels sont donc les livres que nous avons l'obligation d'écrire. On ne devra pas les vendre si ce n'est pour avoir les moyens d'étudier la Torah ou pour se marier (comme pour un Séfer Torah)."
[...]

Celui qui achète un Séfer Torah tout prêt sans peiner pour l'écrire est considéré comme un homme qui a "attrapé" une mitsva. Il est probable que s'il avait dû peiner pour accomplir cette mitsva, il y aurait renoncé.

Mais s'il a peiné pour écrire, même s'il n'a fait que corriger une lettre du Séfer, c'est comme s'il l'avait entièrement écrit. En effet, on pourra dire en sa faveur que, de même qu'il a corrigé cette lettre, il aurait aussi corrigé d'autres.
Et comme il a fourni des efforts pour écrire un Séfer Torah, il en aurait fait autant pour aller dans le désert recevoir la Torah. C'est pourquoi l'écriture d'un Séfer Torah est comptée comme la réception de la Torah au mont Sinaï.
[...]

L'homme qui écrit un Séfer Torah ne subira pas les accusations de l'Attribut de Justice.
Celui qui a accompli la mitsva d'écrire un Séfer Torah doit veiller à accomplir la Torah et les mitsvot avec plus empressement. En effet, le but essentiel de cette mitsva est d'encourager l'étude, l'enseignement et l'accomplissement de la Torah.
Ainsi, si nous les négligeons, le Séfer Torah lui-même portera une accusation contre nous.

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-> D'après la guémara (Ména'hot 30a), si quelqu'un écrit un Séfer Torah, la Torah considère cela comme si elle avait reçu la Torah du mont Sinaï.
Pourquoi cela?

Nos Sages disent que la Torah contient 600 000 lettres. Ces 600 000 correspondent aux 600 000 adultes mâles juifs qui ont quitté l'Egypte ; chaque juif a une lettre dans la Torah.
Ainsi, le peuple juif ne pouvait pas recevoir la Torah au mont Sinaï à moins d'y être tous réunis, car si une seule personne était manquante, alors il manquait une lettre à la Torah.

Une personne qui écrit un Séfer Torah, écrit "sa" lettre dans la Torah et se connecte avec toutes les autres lettres, avec tous les autres juifs.
En agissant ainsi, elle fait ce qui a aidé à rendre le don de la Torah possible, et ainsi elle est considérée comme si elle était au don de la Torah.

Notre verset fait allusion à cela : "écrivez pour vous " = écrivez "votre lettre" de la Torah, connectez-vous à l'ensemble du peuple juif, comme tous les juifs étaient unis comme une seule personne au don de la Torah au mont Sinaï.
[...]

Pourquoi le verset commence-t-il par "et maintenant" (véata - וְעַתָּה)?

Cela nous apprend que nous devons étudier la Torah "maintenant", à tout moment et à toute heure.
On ne doit pas se dire : "Cela m'est trop difficile d'étudier la Torah maintenant, je l'étudierai lorsque cela sera plus facile".

[par exemple, chaque personne dit qu'elle travaille beaucoup pour permettre à son enfant de pouvoir étudier, au final les générations passent, et il n'y a jamais d'enfant qui étudie véritablement.
De même, notre yétser ara trouve toujours de bons arguments pour indéfiniment repousser/réduire notre étude.]

[Béer Moché]

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-> Selon nos Sages, ce verset vient donner l’ordre à chacun d’écrire (ou de faire écrire) un Séfer Torah (rouleau de Torah).
De l’expression “écrivez pour vous”, on apprend que même si ses parents lui ont laissé en héritage un Sefer Torah, il est une mitsva qu’il en écrive un autre de par lui-même.

Cette loi délivre une leçon de morale en allusion. C’est que même si quelqu'un a reçu une bonne éducation juive, et qu’il a toujours vu ses parents accomplir les mitsvot, malgré tout, il ne devra pas pratiquer par habitude, parce que ses parents ont toujours fait, alors lui aussi réalise la Torah.
Même si ses parents lui ont laissé un héritage de Torah, lui il devra pratiquer la Torah avec toute la ferveur qui s’impose, comme si c’est lui le premier à pratiquer. Il doit “écrire” sa propre Torah, et pas seulement répéter ce qui se trouve dans la Torah et dans les habitudes religieuses qu’il a reçues de ses parents.

[Ktav Sofer]

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+ "Et maintenant, écrivez pour vous cette Torah" (31,19)

Nos Sages expliquent par rapport à la joie des jours de fêtes, que le terme ''pour vous'' signifie ''pour vos besoins'', à savoir que les jours de fêtes, il convient de s'occuper de ses besoins, en prenant de bons repas par exemple.

On peut appliquer la même explication dans ce verset.
"Écrivez pour vous (pour vos besoins) cette Torah" = car dans la Torah, l'homme peut y trouver tous ses besoins. La réponse à toutes les questions de la vie, l'attitude à adopter à chaque pas et chaque mouvement, tout est contenue dans la Torah.
Celui qui se consacre à l'étude de la Torah, y trouvera tout ce dont il aura besoin dans chaque étape de sa vie.
[Sifté Tsadik]

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-> "A présent, écrivez ce chant" (Vayélé'h 31,19)

C'est de ce verset que nos Sages apprennent qu'il est une mitsva d'écrire un Séfer Torah.
=> Mais on peut s'interroger. Tout d'abord, pourquoi cette mitsva vient à la suite de la longue série de malédictions qui ont été dites depuis la paracha de Ki tavo? De plus, pourquoi le verset qualifie la Torah de chant?

-> Le 'Hafets 'Haïm explique qu'Hachem vient ici nous apprendre comment traverser et surmonter les moments difficiles. Quand un homme traverse des épreuves et qu'il ressente de la peine et de la souffrance, s'il s'investit alors dans l'étude de la Torah, sa lumière extraordinaire aura la force de le faire tenir et de surmonter sa difficulté.
Après avoir exposé la série de punitions, le verset présente la mitsva d'écrire la Torah pour l'étudier. Car c'est son étude sérieuse et assidue qui lui donnera les forces de tout traverser. Car la Torah place l'homme qui s'y investit au-dessus des difficultés pour ne pas qu'il en soit impacté négativement et perde l'espoir.
La Torah donne espoir, joie et confiance, elle permet de voir les choses différemment, avec plus de recul et de se détacher de ses difficultés, qui perdent par cela tout leur caractère effrayant et insurmontable.
Bien plus, cette étude sera même pour lui source de joie, même au milieu de ses difficultés. Il trouvera en elle réconfort et apaisement au point de faire jaillir de son coeur un chant de joie et de bonheur, heureux d'avoir réussi à traverser ses difficultés avec sérénité et de les avoir surmonté.

C'est pourquoi, c'est précisément dans l'exposé des épreuves et malheurs annoncés, que la Torah présente cette mitsva d'écrire un Séfer Torah et l'appelle même ''chant''. Car son étude sera pour lui non seulement un sauvetage et une force pour tout traverser. Mais elle sera même une source de joie et de réconfort intense, qui pourra même le mener à chanter son étude en plein milieu de sa difficulté. Car il sentira qu'elle est son sauvetage et sa force.

Grande est la récompense de celui qui enseigne la Torah à son fils.
Trois personnes héritent du monde futur, et parmi elles, celui qui élève son fils pour l'étude de la Torah.

Quiconque s'abstient de réprimander son fils se montre son ennemi. Il existe au Ciel 2 anges chargés de proclamer : "Malheur à Untel qui a écarté son fils de l'étude de la Torah".

[Méam Loez - Vayélé'h 31,19]

"Celui qui rend le Shabbath un délice voit les vœux de son cœur exaucés."
[rav Yéhouda au nom de Rav – guémara Shabbath 118b]

-> Le Maharal ('Hidouché Haggadot) commente
Shabbath est comparable au cœur d'une personne.
De même que le cœur déverse le sang dans tous les organes, de même le Shabbath insuffle de la sainteté (kédoucha) dans tous les jours de la semaine.

De même que le cœur est situé au milieu du corps humain, de même la guémara (Pessa'him 106a) dit que la semaine est divisée afin que le Shabbath en soit considéré comme la moitié, avec 3 jours avant (mercredi, jeudi, vendredi) et 3 jours après (dimanche, lundi et mardi) ...
[en ce sens, nous pouvons commencer à souhaiter "shabbath shalom" à partir du mercredi!]

Le cœur est le "roi" sur tous les autres membres d'une personne, et le Shabbath est la "reine" sur les autres jours de la semaine.

[Shabbath est comparé à une reine, comme par exemple
- dans la fin du lékha dodi, nous disons : shabbath malkéta (Reine du Chabbat) ;
- ou bien le nom du repas de fin : le mélavé malka - l'accompagnement de la reine [qui part]) ]

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-> b'h, voir également son commentaire suivant : https://todahm.com/2016/10/18/4856