Aux délices de la Torah

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"Depuis l’âge de 20 ans et au-delà, quiconque part pour l’armée en Israël, vous les compterez" (Bamidbar 1,3)

- Selon le Ramban : avant cet âge de 20 ans, l’homme n’est pas suffisamment fort pour affronter l’ennemi.

- Selon la guémara (Baba Batra 121b) : les hommes âgés de plus de 60 ans n’étaient pas inclus dans le dénombrement.

=> Est-ce que ceux qui étaient malades au point de ne pas pouvoir partir à la guerre étaient inclus dans le compte?

-> Le Sifté ‘Hakhamim écrit que les juifs (entre 20 et 60 ans) qui étaient maladies et incapables d’aller à la guerre, étaient quand même inclus dans le compte.

-> Le Gaon de Vilna et le Nétsiv ne sont pas d’accord, et sont d’avis que la capacité de servir dans l’armée était un prérequis pour être inclus dans le recensement, et cela explique pourquoi les mots : "quiconque part pour l’armé", sont répétés constamment en rapportant les détails du recensement.

-> Le Ohr ha’Haïm haKadoch suggère que ces mots ne sont répétés que pour nous apprendre qu’à ce moment tous les hommes au-delà de 20 ans étaient forts, en parfait santé et donc aptes à servir dans l’armée juive. La question ne se posait même pas!

"Pour la tribu de Réouven : 46 500 ... pour la tribu Chimon : 59 300 ... pour la tribu de Gad : 45 650 ... pour la tribu de Yéhouda : 74 600 ..." (Bamidbar 1,21-26)

Le recensement de toutes les tribus est un multiple de 100, sauf pour celle de Gad qui est un multiple de 50.
=> Est-il possible que chacune des tribus avait un nombre aussi précis, ou bien la Torah a-t-elle arrondi le total du recensement au 50 ou 100 le plus proche?

-> Le Imré Noam (cité dans le Chaaré Aharon 1,21) est d'avis que la Torah n'est pas précise sur les petits nombres, et il suggère que le recensement de chaque tribu a été arrondi à la centaine la plus proche.
Puisque la tribu de Gad avait précisément 45 650 personnes, ce compte ne pouvait pas être arrondi autrement.

Comme preuve que la Torah arrondi les nombres, il cite le commandement de compter le Omer : "vous compterez 50 jour" (Emor 23,16), alors que nous comptons réellement 49 jours.
De même, il est écrit que le tribunal condamnera une personne ayant transgressée un commandement négatif à : "40 [coups de fouet], il le frappera" (Ki Tétsé 25,3), mais en pratique selon nos Sages on doit en donner 39 coups.

Le Messekh ‘Hokhma (Bamidbar 3,16) est également du même avis.

-> Le rav 'Haïm Kanievsky (Déré'h Sichah) rapporte qu'au début il pensait que les nombres du recensement des tribus étaient arrondis, mais lorsqu'il a mentionné cela à son père, le Steïpler, il lui a répondu qu'un nombre écrit dans la Torah se doit d'être exact. Hachem doit avoir une raison au pourquoi Il a miraculeusement causé que chaque tribu était composée d'un tel total de personnes.

"Rangés chacun sous une bannière distincte, d’après leurs tribus paternelles, ainsi camperont les enfants d’Israël" (Bamidbar 2,2)

-> Le rav Aharon Kotler (michnat Rabbi Aharon) en déduit le principe suivant : toute démarche liée au service divin et aux règles de sainteté exige ordre et structuration.
Si l'ordre ne règne pas, les valeurs spirituelles les plus élevées risquent d'être corrompues.
En témoigne la guémara (Arakhin 11b) qui statue : "Un Lévi dont la tâche est de chanter et qui se chargerait de fermer une porte [rôle attribué à d'autres Lévi'im] serait passible de mort".

Le midrach (Bamidbar rabba 5,1) rapporte que tous les enfants de Lévi souhaitaient participer au transport de l'Arche, si bien qu'on assista à des accrochages entre plusieurs membres de cette tribu.
Une grande confusion s'ensuivit, l'atmosphère perdit en gravité, et l'Arche sainte eu égard à sa sainteté causa la mort d'un certain nombre d'entre eux.

Ainsi, par manque d'attribution des rôles, les lévi'im en vinrent à se disputer le privilège de porter l'Arche, entraînant de l'irrespect à la place de la solennité respectueuse.
L'édifice le plus saint au monde, devint aux yeux des hommes, la cause d'une conduite répréhensible.

=> C'est par le mérite de l'harmonie (suivre la partition Divine de la Torah) qui régnait parmi les enfants d'Israël qu'ils furent jugés aptes à recevoir la Torah .

[face au mont Sinaï : "comme un seul homme, animés d'un même cœur" => chaque juif était à sa place, à l'image d'un corps humain où chaque organe est à sa place, jouant son rôle unique et indispensable pour le bon fonctionnement global.]

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-> "L'absence d'ordre conduit à la confusion. Or, une personne confuse dans sa vie et dans son quotidien le sera aussi dans son service divin."
[rav Zoundel de Salant - rapporté dans le Tnouat haMoussar - tome I p.132]

-> "Dans la yéchiva du Saba de Kelm, l'ordre n'était pas considéré comme accessoire : il s'agissait d'une qualité fondamentale, du reflet de l'état moral de chacun.
Si quoique ce soit dans l'aspect extérieur d'une personne est inadéquat, c'est la preuve qu'elle souffre d'un problème intérieur.

Si ses affaires sont désordonnées, ses pensées le sont donc également.
Si quelqu'un ne veille pas à la propreté de sa maison, c'est qu'il néglige aussi la pureté de son âme.

A cet égard, dans la yéchiva de Kelm, le moindre manquement à l'ordre suscitait de véritables tollés.
Si un élève faisait preuve de nonchalance dans sa conduite, ou s'il n'accordait pas d'importance, par exemple, au fait que l'eau avait été renversée sur le sol, on en concluait qu'il était laxiste par nature, et qu'il ne faisait guère cas de la qualité de ses actes et de ses pensées.

Si untel ne rangeait pas convenablement ses chaussures à leur place, c'était la preuve qu'il était aussi brouillon et désordonné dans ses pensées et dans son comportement.

Un jour, le rav Sim'ha Zissel (le Saba de Kelm) alla rendre visite à son fils rav Na'houm Zéev. On raconte qu'en arrivant dans la ville (proche de Vilna), il se rendit directement à l'auberge où était installé son fils, et il vérifia l'état de sa valise.
C'est seulement après qu'il eut constaté que ses affaires étaient correctement rangées, qu'il alla retrouver son fils.

Le Saba de Kelm ne contrôla pas ses connaissances en guémara, il ne prit pas de renseignements sur sa conduite. En effet, la manière dont il prenait soin de ses effets personnels lui suffit pour savoir que tout allait bien pour lui."

[rapporté dans le Tnouat haMoussar]

"Toute la sainteté d'une personne dépend de ses yeux."

[Gaon de Vilna - sur Béréchit 38,21]

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-> Le Ben Ich 'Haï (Bén Yéhoyada - guémara Sota 8) note que la guématria de : réiya (la vision - ראיה) est la même que : "guévoura" (force, puissance - גבורה).
En effet, nous devons mobiliser nos forces pour contrôler ce que nos yeux voient, car c'est par là que le yétser ara met un 1er pied chez nous.

-> Le 'Hafets 'Haïm dit que les yeux sont le point d'entrée clé pour que le désir [au mal] entre et s'agrippe à notre âme.
Cela est en allusion : "Mes yeux ruinent mon âme (éni oléla lénafchi)" (Eikha 3,51).

[avoir de mauvais regards, c'est laisser une porte ouverte pour que le yétser ara puisse alors nous inciter à réaliser d'autres fautes!]

-> Rachi (Vayétsé 28,13) fait remarquer que Hachem associe son nom avec Its'hak, durant sa vie, ce qui n'est pas le cas d'Avraham et de Yaakov. Pourquoi cela?
C'est parce que Its'hak avait déjà perdu la vue, et par conséquent son yétser ara était verrouillé.

-> Le 'Hafets 'Haïm avertit que bien que nous disons à chaque bénédiction: "acher kidéchanou bémitsvotav" (Qui nous sanctifie par Ses mitsvot = chaque mitsva que nous réalisons nous rend plus saint), cette transformation ne peut avoir lieu que chez celui qui fait attention à ses yeux et à son imagination.

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-> Si tu Me donne ton cœur et tes yeux, alors Je saurai que tu es Mien" (midrach Yalkout Chimoni - Michlé chap27)

[on a tendance à se dire : "ça va, je n'ai rien fait, ce n'est qu'un regard!", mais on oublie que par nos yeux nous prouvons que nous sommes attachés à Hachem ou pas ("Je saurai que tu es Mien!").]

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-> Le Séfer 'Hassidim (140) assure que celui qui est vigilant avec ses yeux, aura une place réservée tellement haute, tellement proche de Hachem, que mêmes les anges (mala'him) ne pourront pas l'approcher.

En effet, les anges sont pré-programmés, n'ayant pas un libre arbitre, ils devront restés en dehors de ce cercle de personnes proches de D., et d'ailleurs, les anges leur demanderont : "Qu'est-ce que Hachem fait?"

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-> Avoir des yeux purs permet de mieux retenir la Torah que l'on étudie.
Cela est en allusion dans la portion du Shéma par la proximité de : "lo tatourou" (ne va pas après tes yeux) et des mots : "lémaan tézakérou" (afin que tu te rappelles).
[rav Shimon Shkop]

-> A l'inverse, rabbénou Bé'hayé (Pirké Avot 1,5) écrit :
"Avec une tête pleine de pensées méprisables, comment est-il possible d'absorber en même temps des pensées de Torah? C'est l'un ou l'autre.
Ceux qui sont submergés par la poursuite des tentations de ce monde, deviennent insensibles à la beauté de la spiritualité.
Ces 2 opposés ne peuvent pas se tenir l'un à côté de l'autre dans le même cœur".

[à nous de jouer : chaque mauvais regard retire de la Torah, de la spiritualité en nous, et donne davantage de place à notre matérialité, aux envies fautives de ce monde.]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bo) nous avertit qu'un esprit d'impureté rôde autour de nous et essaie d'enlever de notre esprit nos études de Torah.
La façon d'empêcher ses activités nuisibles est de préserver la sainteté de nos yeux.

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-> Le simple fait de suivre ses yeux peut être considéré comme un acte d'adultère [guémara Béra'hot 12b].
Pourquoi cela?

Les yeux sont les fenêtres par lesquelles notre âme absorbe les images et les scènes de l'extérieur, et ensuite elles deviennent une part de notre personnalité et vont devenir de la matière à notre imagination.
Le simple fait de regarder va créer un lien connectant celui qui regarde avec ce qu'il regarde.
Une fois que nous avons regarder une chose, nous ne sommes plus le même qu'avant, puisqu'une marque permanente va rester pour toujours en nous.

A l'image d'une éponge, notre âme absorbe ce que nos yeux lui donne à manger.
Est-ce que nous désirons utiliser nos yeux pour donner à notre âme une bonne nourriture cashère ou bien des substances toxiques, nuisibles.
C'est pourquoi nos Sages (guémara Méguila 28a) nous avertissent de ne pas regarder le visage d'un racha car cela va impacter négativement notre âme.

[Il faut avoir conscience de la particularité de cet organe (l’œil), qui contrairement aux autres amènent en nous ce qu'il y a dehors, et ce en bien ou en mal en fonction de nos visions.]
[rabbi Yossef Goldschmidt]

-> La guémara (Yoma 29a) dit qu'avoir des pensées de plaisirs immoraux, est d'une certaine façon pire que les actes immoraux eux-mêmes.

En effet, le corps d'un juif est comme un Temple sur terre, et le cœur (l'esprit) correspond au Kodech haKodachim (Saint des saints).
Le racha Titus a démoli le Temple, mais par de mauvaises pensées un juif fait davantage de dégâts. Il profane le Saint des saints du Temple qui se tient en Haut (cf. Néfech ha'haïm part.1,chap.4). [et ce à chaque mauvaise pensée!]
[rabbi Yossef Goldschmidt]

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-> Regarder des choses interdites nous empêche d'avoir de l'enthousiasme pour les mitsvot avec un cœur plein de chaleur.
[rav Matisyahou Salomon]

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-> Se régaler les yeux de visions interdites peut bloquer le chemin pour faire téchouva.
[Rambam - Hilkhot Téchouva 4,4]

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-> Tout celui qui voit quelque chose [d'indigne] et ne s'en régale pas les yeux, méritera de voir la Face de la Présence Divine.
[Déré'h Eretz - chap.1]

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-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - Vaét'hanan) enseigne :

Une source importante de plaisir dans ce monde provient du fait de manger et de boire.
Dans le monde à Venir, nous entrerons d'abord dans le Gan Eden inférieur où les âmes profitent d'agréables parfums, et ensuite nous montons vers le Gan Eden supérieur pour prendre part à l'émerveillement de voir la Gloire Divine.

Cette progression se manifeste dans la structure du visage : en bas la bouche (manger, boissons), au-dessus le nez (parfums), et au plus haut il y a les yeux.
Cela nous transmet le message suivant : à tout prix nous devons conserver la spiritualité de notre vision.

C'est le désir le plus tendre et profond de tout juif que de pouvoir un jour apprécier la luminescence de la Présence Divine, à l'image du roi David qui désire : "contempler la splendeur de Hachem" (la'hazot bénoam Hachem - Téhilim 27,4).
C'est la plus haute dimension [de plaisir, joie] que l'on peut ressentir.

[Nos yeux sont un organe tellement central/élevé, que plus nous avons des yeux saints, plus nous pourrons contempler et être proches de la Présence Divine, et ce pour l'éternité dans le monde à Venir.]

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-> "L'aide de Hachem vient aussi vite que le clignement d'un œil" (yéchouat Hachem kééréf ayin)

Le rav Its'hak Zilberstein, au nom du Taharat haKodech, dit que simplement en tournant ses yeux d'une vision inappropriée, nous méritons d'être plus proches de Hachem, et d'avoir un moment favorable (ét ratson) pour faire une prière à Hachem.
En effet, "aussi vite que le clignement d'un œil" (devant une vision interdite), vient : "l'aide de Hachem" = ce moment où nos demandes à D. sont plus facilement acceptées.

De même, le Gaon de Vilna écrit qu’à chaque fois qu’un juif se retient de regarder ce qui ne convient pas, il acquiert un pouvoir de prière considérable.
A ce moment précis, il peut s’adresser à D. et obtenir de très grandes choses.

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-> Si les juifs regardent des choses interdites, alors les puissances de Essav et d'Ichmaël reprennent des forces.
Mais si nous sommes vigilants à protéger notre sens de la vision, alors Essav et Ichmaël seront anéantis et le machia'h viendra.
['Hida - Na'hal Kédoumim - Béréchit]

-> Le midrach Tan'houma (fin de Vayigach) compare ce qui se passe à Tsion avec la vie de Yossef.
Le rav Don Segal commente que de même que Yossef a obtenu la royauté grâce à la pureté de ses yeux, de même le retour de Jérusalem comme capitale du monde sera essentiellement précédé d'épreuves où les juifs devront garder la pureté de leurs yeux.

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-> Le Maharcha (guémara Sanhédrin 100b) enseigne que pour nous tester, le Satan a la capacité de donner de la grâce et de la beauté à une femme qui serait sinon pas attrayante.

[Le Satan/yétser ara a un énorme pouvoir d'illusion, et c'est à nous d'être sur nos gardes et de rester fidèle à la volonté de Hachem.]

-> Le rav Avigdor Miller explique que l'eau volée à un meilleure goût qu'une eau achetée.
La raison de cette douceur est parce qu'elle n'est pas à nous.

[à l'image d'un enfant qui dit : "pourquoi lui il a cela et pas moi!", et une fois qu'il l'a, il n'en a rapidement plus véritablement envie.]

=> De même, une grande partie du désir de regarder des choses interdites est simplement parce que cela nous est interdit, ne nous appartient pas.

[d'une manière générale nous prenons plus de plaisir dans l'anticipation, dans l'imagination d'une activité que nous allons faire, par rapport à l'action en elle même sur le moment.
Ainsi, le yétser ara utilise la puissance de l'imaginaire pour nous attirer sur des choses interdites!]

-> Le Gaon de Vilna rapporte que rien que le fait d'entendre les pas d'une femme était suffisant pour nuire à sa sainteté.

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-> A chaque fois que nous refusons de céder aux visions indésirables, nous devons ressentir une élévation et même de la joie égale à la joie d'une mitsva, [comme] lorsque nous réalisons la mitsva de la Soucca ou du loulav.
[en effet, à chaque fois nous avons réalisé la mitsva de la Torah ne pas aller après notre cœur et nos yeux (Bamidbar 15,39)!]
[Baal haTanya - Likouté Amorim]

-> Nous ne pouvons pas imaginer à quel point est phénoménale la récompense pour chaque seconde où l'on se bat avec notre yétser ara, et ce même si au final on en sort perdant"
[rav Israël Weintraub]

Le 'Hafets 'Haïm dit que pour un juif chaque effort déployé est un succès, rien n'est perdu, quelque soit le résultat final.
[tant que l'on est dans une optique sincère de faire de notre mieux, il ne faut pas s'attrister mais au contraire se focaliser sur chaque seconde, chaque effort déployé, qui génère un résultat magnifique, dont on peut être fier pour continuer à mener bataille dans la joie!
A l'inverse des non-juifs où seul le résultat final compte.]

De plus, la guémara (Makot 10b) affirme : On est mené dans le chemin où l'on désire aller.

Le Maharcha commente que ce sont des anges qui vont mener une personne vers la direction de ses aspirations personnelles.
[ainsi tant que nous aspirons sincèrement à suivre la volonté de D., à être dans la Vérité, alors même si au final nous échouons, puisque Hachem connaît les intentions présentes dans notre cœur, alors Il va forcément nous aider à aller dans le chemin de la sainteté, à se rapprocher de Lui.]

"Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18)

-> Rachi commente : "Rabbi Akiva a enseigné : C’est là un principe fondamental dans la Torah."

-> Selon le Zohar (Chir haChirim maamar 2,51), de même qu’il y a 600 000 lettres dans la Torah, il y a aussi 600 000 âmes [primaires] dans le peuple juif. Ainsi, chaque âme a sa racine dans une lettre de la Torah.

Le Chémen Roch (Vayéchev) explique que chaque juif a le devoir d’aimer son prochain comme lui-même.
Chaque juif ayant sa lettre dans le Séfer Torah, si malheureusement, un juif n’aime pas son prochain, il se trouve qu’il efface une lettre de la Torah et rend tout le Séfer Torah inapte.

[d’une certaine façon notre Torah (personnelle) ne peut être cashère tant que nous n’aimons pas notre prochain!]

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-> "La sainteté de chaque âme juive est littéralement la sainteté du Séfer Torah."
[Rav ‘Haïm de Volozhine – Néfech ha’Haïm 4,11]

-> Il existe 600 000 sources d’âmes pour les juifs. Or la racine des âmes juives est la Torah. Par conséquent, il existe 600 000 interprétations pour chaque verset.
Dans le futur, chaque juif lira la Torah en la comprenant selon l’interprétation par laquelle son âme a été créée.
[Méam Loez – Yitro 20,1]

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-> b'h, également : https://todahm.com/2020/09/21/15116

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-> Rachi commente : "Rabbi Akiva a enseigné : C’est là un principe fondamental dans la Torah."

=> Pourquoi Rabbi Akiva a-t-il ajouté "dans la Torah"?

Rabbi Na'hman de Breslev explique que Rabbi Akiva vient nous enseigner que l’homme a le devoir d’aimer son prochain non seulement dans le domaine matériel, mais que l’essentiel de l’amour est "dans la Torah", lui enseigner la Torah, le moussar et la pure crainte du Ciel.

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-> Le Ben Ich ’Haï affirme que malgré la place prépondérante qu’elle occupe dans la Torah, une grande partie de cette mitsva (’aimer son prochain comme soi-même) est négligée par plusieurs personnes. Selon lui, bien que beaucoup de gens aient conscience qu’elle exige une sollicitude vis-à-vis du bien-être physique du prochain, ils réalisent moins l’obligation qu’elle impose sur le plan spirituel.
Il ajoute que lorsque l’on aide son ami dans la spiritualité, on accomplit la mitsva de façon bien plus parfaite que quand on lui prodigue un bienfait dans la matérialité.

Le Ben Ich ’Haï explique (Péniné Ben Ich ’Haï - Parachat Kédochim) :
"Lorsque l’on soutient l’autre physiquement, on exprime notre préoccupation pour son corps. Mais l’essence de la personne provient du côté divin qui est en elle, de son âme, qui ne tire aucun profit de la matérialité.
Par contre, si l’on réprimande son ami et qu’on l’empêche par là de transgresser les mitsvot d’Hachem, on manifeste un souci pour son âme et l’on montre que notre amour pour son bien-être spirituel est bien plus grand que celui porté sur son aise matérielle."
=> Le Ben Ich ‘Haï nous enseigne donc que pour accomplir au mieux la mitsva d’aimer son prochain, on ne peut pas limiter sa gentillesse à la matérialité, mais il faut s’efforcer de l’aider encore plus dans la spiritualité.

-> Dans le même ordre d’idées, le Or’hot Tsadikim (Chaar Nédivout) nous précise qu’il y a 3 sortes de dons : l’apport d’argent, l’assistance physique (don de soi) et la transmission du savoir.
Il détaille ces 3 formes, puis termine le chapitre en se focalisant sur le fait d’enseigner la Torah aux autres.
Il écrit : "Il faut être particulièrement généreux en ce qui concerne les connaissances en Torah ; instruire autrui et rapprocher son cœur du Ciel. C’est le meilleur don : lui permettre l’accès au Monde Futur."

-> Il existe plusieurs façons d’aider les autres dans ce domaine. Le Ben Ich ’Haï évoque la réprimande, mais dans la génération présente, il est très difficile de faire un reproche correctement, sans causer de tort.
On peut, en prenant moins de risques, partager sa Torah avec les autres. D’ailleurs, nos Sages affirment à diverses reprises que l’enseignement de la Torah est un objectif prioritaire ; la guémara (Roch Hachana 23b) fait savoir que celui qui apprend et qui n’enseigne pas ressemble à un myrte dans le désert.
Le Maharal (Hidouché Haggadot 23b) explique que le myrte est l’arbre le plus parfumé ; il fut créé pour que les gens profitent de son odeur agréable. Un myrte dans le désert ne réalise pas son objectif puisque personne ne jouit de lui. De même, la Torah est là pour être transmise et celui qui y renonce ne réalise pas son but sur terre.

La michna dans Pirké Avot (2,9) déclare : "Si tu as appris beaucoup de Torah, ne t’enorgueillis pas (Al Ta’hzik Tova Léastmékha), parce que c’est pour cela que tu as été créé."
D’après son sens simple, on comprend de cette michna qu’il ne faut pas se sentir fier de ses réalisations dans l’étude de la Torah parce que c’est le but de la vie.
Cependant, plusieurs commentateurs proposent une interprétation différente et comprennent les mots de la michna au sens littéral. Ils pensent que si quelqu’un a appris beaucoup de Torah, il ne doit pas garder ce bien pour lui-même, mais en faire profiter les autres et l’enseigner. Pourquoi?
Parce que son objectif sur terre est d’apprendre et d’enseigner.
[Rav Yehonathan Gefen]

[issu du divré Torah : https://todahm.com/2020/03/23/12808-2 ]

"Lorsque Eliyahou haNavi vient assister à une brit mila, des âmes de tsadikim l'accompagnent.
Or les âmes des participants à la circoncision, désirent les suivre à leur départ.
Nous humons alors des senteurs pour que nos âmes restent attachées à leur corps.

C'est d'ailleurs le même phénomène qui se produit à la sortie de Shabbath avec le départ de l'âme supplémentaire (néchama yétéra)." [d'où les senteurs lors de la havdala]

['Hayé Avraham - au nom du Néot Déché (p.5)]

Nos Sages ont interdit 39 travaux, en rapport avec les 39 malédictions proférées à l'encontre de Adam et 'Hava, ce qui signifie que celui qui évite de faire ces 39 travaux durant Shabbath est sauvé de ces 39 malédictions.

[le Moharikash - Eré'h Lé'hem]

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-> "Microcosme de l’univers, le Michkan a pris forme au moyen des diverses sortes de "travaux" qui avaient abouti à l’émergence du monde lui-même.

[Il y a un lien entre les 39 travaux nécessaires à la construction du Michkan, et les 39 catégories de travaux créatifs interdits durant Shabbath.]
C’est pourquoi, en nous abstenant de ces 39 travaux pendant Shabbath, nous attestons de la création par D. de l’univers en 6 jours et de Sa cessation "de travail" de création pendant le 7e."
[rav Its'hak Eiziq 'Havèr]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2020/03/23/12839

Lorsqu'une personne étudie la Torah en profondeur, elle devient comme un ange.
Un esprit d'en-Haut réside sur elle, et l'élève au niveau du roua'h hakodech.

['Hazon Ich - Iguéret ha'Hazon Ich 15&33]

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-> Le mot : guémara, vient de l'araméen "gumra", signifiant : un charbon ardent.
C'est en raison de la grande sainteté de la guémara qui brûle toutes les forces des écorces qui nous séparent de Hachem, incluant toutes les tentations et tromperies du mauvais penchant (yétser ara).
Ils sont tous brûlés et annulés.
[rabbi Shlomo de Karlin - rapporté dans le Si'hot béAvodat Hachem (p.92)]

Plus on a de émouna, plus on a de bénédictions

Chaque jour, Hachem agit envers chaque individu mesure pour mesure, conformément à son niveau de confiance.

Il est écrit : "Hachem est à ta droite comme ton ombre" (Téhilim 121). De même que si nous bougeons alors notre ombre va également bouger, de même plus nous témoignons d'une émouna importante, le plus la bénédiction de Hachem sera importante.
En fonction du degré de confiance que l'homme accorde à D., D. lui sera en retour, mesure pour mesure, source de tous les espoirs.
[rav Eliyahou Lopian]

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-> Rabbi Zoucha d’Anipoli explique que celui qui a une confiance simple en Hachem et ne pose aucune question, sera automatiquement béni. En effet, la foi en Hachem constitue un canal pour que le Flux Divin de bénédiction puisse s’épancher. Comme le dit le verset : "Béni soit l’homme qui place sa confiance en Hachem".

=> La foi relie l’homme à Hachem au point de lui permettre d’attirer vers lui Ses Bienfaits.

Cependant, celui qui doute et se questionne pour savoir ce qu’il va manger, alors ce doute brise ce canal et empêche la bénédiction de venir.
Ainsi, Hachem prévoit que si quelqu’un se pose la question, alors : "J’ordonnerai Ma Bénédiction". En effet, puisque le canal naturel de bénédiction constituée par la émouna (confiance) a été rompu par le doute, Hachem a besoin à présent "d’ordonner Sa bénédiction", c’est-à-dire d’obliger et de “forcer” Sa Bénédiction de venir pour cet homme ...
Ce ne sera plus la bénédiction naturelle qui viendra, mais un nouveau type de bénédiction de “rattrapage” qu’Hachem aura besoin de créer spécialement pour cette personne.
Sans émouna, il ne peut y avoir de réelle bénédiction. Hachem doit alors provoquer le Flux Divin pour lui.

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-> par exemple : https://todahm.com/2020/03/11/13309

Les enseignements ci-dessus sont extraits du divré Torah sur la Chemita : https://todahm.com/2020/03/11/13346

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-> "En Toi ont cru nos ancêtres, ils ont cru et ont été sauvés, c'est Toi qu'ils ont imploré et ont été sauvés, ils ont cru en Toi et n'en ont pas eu honte" (Téhilim 22,5-6)

Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï) explique :
- "En Toi ont cru nos ancêtres" = c'est le bita'hon au degré le plus bas.
L'homme croit en Hachem, mais n'est pas sûr qu'Il puisse le délivrer.
Hachem se comporte alors avec lui de la même façon, mesure pour mesure : parfois Il l'aide, parfois non.

- "ils ont cru et ont été sauvés" = c'est un degré plus élevé.
L'homme est sûr de la délivrance d'Hachem.
Puisqu'il en est sûr, Hachem la lui envoie effectivement.

- " ils ont cru en Toi et n'en ont pas eu honte" = c'est le degré le plus haut.
Par l'entièreté de son bita'hon, l'homme annonce d'avance le miracle qui va avoir lieu et ne craint pas d'avoir honte s'il ne se produit pas, car il sait que cela se produira.

[ainsi, Hachem est le protecteur de chacun, selon son degré de bita'hon]

Le plaisir et la joie principales de Hachem sont lorsque nous agissons avec sainteté, avec des pensées pures.

[Noam Elimélé'h - Emor]