Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

J'ai été jeûne, et grâce à D. j'ai dépassé les 80 ans, et dans ma vie je n'ai jamais entendu de cas où une personne a renoncé à quelque chose (dans un but de préserver la paix), et qui en est ressorti perdante.
Une personne qui cède (pour le shalom, l'honneur d'autrui, ...) est toujours gagnante.

[rav Elazar Ména'hem Chakh - il écrit cela dans Michtavim ouMaamarim p.122]

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-> Il faut céder lorsque nous sommes confrontés à des situations qui peuvent potentiellement déboucher sur un conflit. Cette qualité est une grande source de mérites.
[rav Elazar Ména'hem Chakh]

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-> Le fait d'aimer autrui, de le juger favorablement, ... sont des mitsvot comme d'autres qui nécessitent de dépenser de l'argent.
Nous sommes prêt à dépenser de l'argent pour un étrog, pour écrire un Séfer Torah, pour recevoir des invités (hachnassat or'him), pour faire une mariage, ...

Le 'Hafets 'Haïm dit que nous devons également être prêt à dépenser, à "perdre" de l'argent pour préserver l'harmonie dans notre famille, avec nos amis et voisins.
Plutôt que de discuter sans fin et de se battre sur de petites sommes d'argent, nous devons consacrer cet argent pour promouvoir la paix.

Le 'Hafets 'Haïm conclut que cela est certainement aussi important que pour toute autre mitsva.

[ex: en acceptant de céder (de l'argent, de notre honneur) afin de préserver l'amour avec notre prochain (tu aimeras ton prochain comme toi-même), nous nous évitons également beaucoup de lachon ara et d'agir à de nombreuses reprises à l'encontre de notre obligation d'aimer notre prochain, de la juger favorablement.
De plus, la paix est le canal permettant aux bénédictions de descendre sur nous!]

-> b'h, à ce sujet : https://todahm.com/2013/12/01/garder-le-silence-pour-preserver-la-paix
et : https://todahm.com/2019/07/08/la-paix

-> "Ne hais point ton frère en ton cœur" (Kédochim 19,17
Nos Sages (guémara Sanhédrin 27b) disent que si un juif évite de parler à une connaissance pendant plus de 3 jours en raison de sa haine, il a transgressé cette mitsva.

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-> Une personne ne peut pas imaginer combien de douleurs elle se dispense en acceptant avec amour et confiance, les insultes, les coups et les attaques qu'elle peut recevoir d'autrui.
A la place de réagir radicalement et avec colère, on doit accepter que cela nous vient en place de souffrances beaucoup plus importantes, et que cela peut même venir sauver notre vie.
[Ben Ich 'Haï]

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-> "Celui qui a pitié d’autrui, D. a pitié de lui. "
[guémara Shabbath 151b]

-> "Lorsque l’on se retient de rendre la ‘mesure’ (la pareille à ceux qui nous ont fait du mal), tous nos péchés sont pardonnés. "
[guémara Roch Hachana 17a]

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-> Celui qui en tient pas rigueur aux autres, sa prière sera agréée.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Téfila]

-> Par le fait que tu gardes le silence lorsqu'on t'insulte, tu mériteras que Hachem réponde à ta demande.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Téfila]

-> Si tu n'es pas en paix avec les autres, ta prière ne sera pas agréée.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Téfila]

-> A cause d'un vol ou d'une honte qu'il aurait infligé à autrui, la prière de l'individu ne sera pas écoutée.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Téfila]

-> Trois choses font perdre la prière :
1°/ "Ne méprise aucun homme", il s'agit de ne pas mépriser qui que ce soit ; quand on n'est pas attentif sur ce point, la qualité de la prière s'en ressent.
2°/ L'altération de la foi, celle-ci n'étant pas parfaite, ce qui correspond à l'idolâtrie.
3°/ Le dommage occasionné à l'Alliance (la brit).
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - 2e Tome - Torah 10]

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+ "Celui qui se montre indulgent (envers autrui) verra un jugement indulgent (à Roch Hachana) sur tous ses péchés"
[guémara Roch Hachana 17a]

-> Rachi commente : "celui qui ne se montre pas intransigeant, qui renonce à se venger mesure pour mesure de ceux qui l'ont offensé (ou lui ont fait du mal) et qui laisse passer et oublie".

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) écrit que Hachem rend justice mesure pour mesure.
Ainsi, lorsque quelqu'un est miséricordieux et bon avec autrui, alors Hachem va le traiter de la même manière, et va d'une certaine façon : "détourner son regard de ses fautes" (Roch Hachana 17a).

Le Ram'hal ajoute qu'à l'inverse celui qui ne va pas renoncer, "détourner son regard" à un comportement mauvais/maladroit d'autrui pour préserver la paix, il va devoir en payer le prix.
Lorsqu'une personne se comporte d'une manière stricte et qu'elle souhaite voir punie ceux qui l'ont blessé, ou bien lorsqu'elle garde rancune contre ceux qui lui ont fait du mal, alors par cela elle demande à Hachem de la traiter de la même façon. Si j'applique la loi stricte vis-à-vis d'autrui, alors Hachem me jugera selon la loi stricte.
Qui peut survivre à cela? Sans la miséricorde de D. à notre égard, que peut-on prétendre recevoir dans notre vie?

-> Nos Sages disent : "Les hommes qui sont offensés et qui n'offensent pas en retour ... le verset dit à leur égard : "Tes bien-aimés rayonneront comme le soleil dans sa gloire" (Choftim 5,31)."
[guémara Guitin 36b ; guémra Shabbath 88b]

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-> Un des exemples les plus connus du fait d'être "vatran" (de renoncer pour la paix) est celui de : Ra'hél.
Elle a été prête à renoncer à se marier avec Yaakov (avec les implications énormes que cela pouvait avoir! [ex: renoncer à mettre au monde le peuple juif]).
A la place, elle a donné les signes secrets qui étaient convenus avec Yaakov, et ce afin que Léa ne soit pas humilié, après que Lavan l'a forcée à prendre la place de Ra'hél.
En récompense de cette attitude (de renoncer), Hachem lui a promis une grande récompense.
Il est écrit : "que ta voix cesse de gémir et tes yeux de pleurer, car il y aura une compensation à tes efforts, dit Hachem, ils reviendront du pays de l'ennemi." (Yirmiyahou 31,15).
Rachi commente : Hachem a promis que les juifs seraient délivrés par le mérite de Ra'hel.

-> Selon le Léka'h Tov (Vayétsé), l'acte de renoncement le plus impressionnant et le plus connu au monde est celui de Ra'hél au profit de sa soeur Léa, lorsqu'elle épousa Yaakov.
Le rav Yaakov Israël Pozen (Adéraba) écrit à ce sujet :
Quelles furent les pensées de Ra'hel à ce moment-là? Pourquoi choisit-elle d'aider sa sœur à lui prendre son mari, et d'anéantir de ses propres mains l'espoir d'épouser Yaakov le Juste, qu'elle avait attendu [ardemment] durant 7 années?

C'est qu'à cet instant, Ra'hel comprit une chose précise : "Certes, j'épouserai Yaakov. Mais quelle honte immense subira ma sœur! Qu'est-ce que le Maître du Monde attend de moi? Que je me marie, ou que je lui évite d'avoir honte?"
Et Ra'hel notre mère, cette Juste merveilleuse, comprit qu'aux yeux du Ciel, éviter que l'autre n'ait honte était plus important, et c'est ce qu'elle fit.

Par cette action, Ra'hel nous a enseigné l'attitude merveilleuse que doit adopter celui qui aspire à accomplir la volonté de D. Avant de faire quoi que ce soit, en particulier dans le cas où nous sommes en colère, nous devons nous demander si D. serait ou non satisfait de ce que nous projetons de faire.
Quel bénéfice Ra'hel a-t-elle tiré de cet acte de renoncement?

Rachi explique, au sujet du verset : "D. se souvint de Ra'hel, et il ouvrit sa matrice" (Vayétsé 30,22) que D. se souvint du moment où Ra'hel avait transmis les signes à sa sœur, et par le mérite de cette action, elle eut un enfant. Si Ra'hel s'était contentée d'épouser Yaakov, elle serait demeurée stérile pour toujours. Mais par le mérite d'avoir renoncé au profit de sa sœur, elle aussi eut le mérite de mettre au monde des fils.

Finalement, non seulement celui qui renonce gagne au change, mais c'est le renoncement lui-même qui est la source du bénéfice!
On se dit parfois : "J'ai renoncé plusieurs fois et je n'y ai rien gagné!". Il faut bien comprendre que parfois le bénéfice arrive à long terme, et qu'il ne nous est pas possible d'estimer ni quand nous serons gagnants ni combien nous y gagnerons.

La 2e récompense, que mérita Ra'hel pour ce même renoncement en faveur de sa sœur, ne fut visible qu'après 1146 ans! C'est ce que nous raconte le midrach, au sujet de la destruction du Temple :
Les anges demandèrent pitié à D., mais Il ne les écouta pas ; Avraham se présenta, mentionna ses mérites, en vain ; Its'hak se présenta, il mentionna le Sacrifice, mais sa requête ne fut pas entendue ; Yaakov se présenta, il mentionna les souffrances subies, rien n'y fit. Ra'hel notre Mère surgit, elle rappela à D. qu'elle avait transmis les signes à sa sœur sans la jalouser, et qu'elle l'avait préservée de la honte ...
Au même moment, D. s'émut et dit : "Par ton mérite, Ra'hel, Je ramènerai Israël à sa place"; "Des pleurs amers, c'est Ra'hel qui pleure ses enfants, elle ne veut pas se consoler de les avoir perdus."
D. lui répond : "Ainsi parle D., que ta voix cesse de gémir et tes yeux de pleurer, car il y aura une compensation à tes efforts, parole de D., ils reviendront du pays ennemi. Et il y a de l'espoir pour ton avenir, parole d'Hachem, tes enfants rentreront dans leur domaine".

Ce que ne purent obtenir les Pères, ni Moché notre Maître, Ra'hel y parvint par le mérite de s'être tue, et ce après plus de mille ans! Par le seul mérite du renoncement de Ra'hel, nous avons mérité la promesse de la Délivrance future.

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-> Il existe une ségoula pour le chalom bayit, celle de plier le talith à la sortie de Shabbath. Pourquoi?
Car l'homme qui sait se plier, puis se plier encore une fois, est assuré d'avoir un bon shalom bayit.
[rav Yaakov Israël Pozen]

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-> La rabbanit Koledetsky, une fille du rav 'Haïm Kanievsky, donne 2 conseils pour maintenir un bon shalom bayit :
- s'habituer à céder et à ne pas être trop insistant à vouloir que les choses soient de la façon dont on désire ;
- chacun doit donner à son ou sa partenaire [au moins] 2 compliments par jour.

-> Le rav David Sutton ajoute à cela :
De la même façon qu'à Shabbath nous avons 2 pains [pour le motsi], de même nous devons doubler les compliments que nous disons à notre épouse, et donc lui exprimer au moins 4 compliments pendant Shabbath.
En effet, Shabbath est un moment où l'on doit travailler à améliorer nos paroles positives, et en ce sens nous devons être particulièrement généreux avec nos louanges et compliments.

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-> b'h, voir également :
- https://todahm.com/2016/10/18/4883-2
- https://todahm.com/2020/07/20/14243-2

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-> b'h, L'importance de ne pas répondre aux disputes : https://todahm.com/2018/12/25/limportance-de-ne-pas-repondre-aux-disputes

-> Hachem n'aime pas qu'il y ait des querelles : https://todahm.com/2022/06/07/36279

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-> "Dans le Shalom Bayit, celui qui renonce, c'est celui qui gagne"
[rabbi de Satmar]

Le rav Yé'hia Benchétrit de commenter :
-> "Ce que l'on a dans la vie, ce n'est pas ce que l'on a obtenu, c'est ce que l'on a sacrifié pour l'avoir"
-> "Une chose n'a de place en soi, que par rapport au sacrifice que tu as fait pour elle".

=> Lorsque cela se fait de façon saine et dans le respect de la Torah, la personne qui a cédé par amour de l'autre, va être la grande gagnante, car bien qu'elle n'a pas eu le dernier mot, elle aura par cet acte développé davantage son amour, son attachement pour l'autre.
[selon le rav Dessler, plus on donne à autrui (du temps, des paroles positives, de l'aide, ...), plus on met une partie de soi en cette personne, et plus on en vient à l'aimer.]

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-> Le Baal Chem Tov enseigne que lorsqu'une personne meurt, son âme monte dans le tribunal d'en-Haut, et elle doit y subir un jugement.
On lui monde la vidéo de toutes ses années de vie.
Chaque action, chaque mot et chaque pensée passent devant ses yeux. Tout est très réel et clair.
Alors, on demande à cette personne de juger tout ce qu'elle a vu, déterminant ainsi son propre verdict.
On est dans le monde de Vérité et on ne peut y dire que la vérité.

Si durant sa vie cette personne était habituée à juger autrui favorablement, alors son âme va automatiquement n'avoir que des choses favorables à dire, même concernant ses méfaits.
Mais si elle était habituée à critiquer et condamner les actions de autres, alors elle va se juger elle même d'une façon identique.

-> Rachi (guémara Shabbath 127) enseigne que le fait d’amener la paix est : une extension du fait de juger favorablement autrui.

[ainsi en renonçant pour préserver la paix, l'harmonie avec autrui, cela implique que nous jugeons autrui positivement.
Au-delà de nous être bénéfique dans ce monde, dans le monde à venir cela sera un joker incroyable. En effet, en cédant pour la paix, en jugeant positivement, alors il en sera de même concernant nos mauvaises actions, qui ne seront alors pas vraiment considérées comme telles au moment de notre jugement.]

-> b'h, concernant l'importance de juger autrui favorablement : https://todahm.com/2018/12/09/limportance-de-garder-sa-langue-4e-partie

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-> "Plus un homme est donneur, plus il est à l'image de son Créateur, et plus il est important ('hachouv)."
[Ben Ich 'Haï - guémara Kétouvot 5a]

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-> Au sujet de l’immense récompense de celui qui sait renoncer à son droit légitime en faveur de son prochain, le Ohr ha'Haïm haKadoch (Béréchit 1,1) rapporte au nom du Zohar (dans son introduction 2b) :
"Au moment de la Création du monde, les lettres se présentèrent devant le Créateur.
La lettre ת (tav) se présenta en disant : "Maître du monde, désires- Tu créer le monde avec moi ?" ...
Mais Hachem la repoussa tout comme les arguments qu’elle avançait et en fit de même avec chacune des autres lettres, jusqu’à ce que se présente la lettre ב (bet).
Il l’accepta et créa le monde avec elle, comme il est écrit : בראשית (béréchit).
La lettre א (alef) garda le silence (bien qu’elle vît que la lettre qui venait après elle était promue à un rang élevé et qu’elle même demeurait dans l’ombre).
Hachem lui dit alors : "Alef, pourquoi gardes-tu le silence? ... Tu seras la première de toutes les lettres ... et c’est par toi que commenceront les 10 Commandements : "Ano'hi Hachem Eloké'ha" (אנכי ה׳ אלקיך)."

=> Cela nous enseigne que renoncer à son droit finit toujours par être profitable.
Garder le silence alors que nous pourrions revendiquer nos droits nous permet de nous élever et de nous retrouver finalement en première ligne.

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-> b'h, le divré Torah : https://todahm.com/2021/04/27/31492

-> voir également l'exemple de Hillel et sa récompense du fait d'avoir cédé par humilité : https://todahm.com/2015/09/06/lhumilite-de-hillel-et-comment-elle-fut-recompensee

On peut rapporter ici les conclusions du rav Yaakov Israël Pozen :
"Hillel a cédé, il a baissé la tête, humblement, n'a pas fait la guerre en défendant son avis. De ce fait, c'est D. Lui-même qui a mené son combat. Et quand c'est D. qui mène un combat, l'issue en est bien plus sûre!

... Celui qui veut vaincre a intérêt à céder. Il arrivera ainsi à une victoire authentique, et ce pour deux raisons : tout d'abord, céder, c'est une grande victoire. Et au-delà de ça,
Là-haut, c'est D. qui dirige les combats, et si tu ne fais pas la guerre toi-même, Lui mènera les choses comme tu le souhaites."

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-> On posa un jour la question suivante au Rav Steinmann : "Du temps de Kora'h, quand il y avait d'un côté les 250 chefs du Sanhédrin et Kora'h, qui était un homme de valeur, et de l'autre Moché et Aharon et tout le peuple d'Israël, comment pouvait-on distinguer celui qui avait raison dans la polémique qui les opposait?"

Le Rav leur répondit : "Il suffisait d'observer lequel des deux partis restait silencieux. Comme il est dit dans la guémara (Kidouchin), 'quand deux personnes se disputent, celui qui se tait est celui qui est le plus noble'."

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+ La paix du foyer

-> Le rav Yaakov Israël Pozen (Adéraba) écrit :
Beaucoup payeraient cher pour savoir quelles sont les bases de la paix, et quelles sont les conditions pour vivre en paix, en particulier au sein du foyer. Il ne fait aucun doute qu'en première place vient le fait de savoir se retenir de répliquer en cas de conflit, savoir se taire, et retenir les mots acerbes qu'on a sur le bout de la langue.

On voit une allusion à cela dans la bénédiction de Bilam (Balak 24,5) : "Qu'elles sont belles tes tentes, ô Yaakov, tes demeures, ô Israël".
Rachi explique : "il a vu que les ouvertures n'étaient pas orientées les unes en face des autres".

L'ouverture, c'est aussi la bouche : "les ouvertures n'étaient pas orientées", c'est-à-dire que les bouches ne s'ouvraient pas pour parler contre les autres. Ils savaient retenir les paroles inutiles et pardonner en cas de désaccord ou d'altercation. C'est le secret de la bénédiction de Yaakov.

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2022/03/17/35298

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-> Le rav Yaakov Israël Pozen (Adéraba) enseigne également :
L'une des explications du mot "chamayim" (ciel), c'est qu'il est composé de "ech" (feu) et "mayim" (eau). Il manque cependant une lettre, Aleph, dans la fusion de ces deux mots.
En effet, quand on associe deux éléments contraires, il faut que l'un des deux renonce à quelque chose.
Reste à savoir pourquoi il fallait que ce soit au feu qu'on ôte une lettre pourquoi pas plutôt l'un des deux 'Mem' présents dans le mot 'mayim'?
La réponse nous apporte un principe fondamental : celui qui doit céder et faire un pas en arrière est celui qui est le plus 'feu', celui qui s'enflamme le plus facilement.

Les 10 jours de Repentance (entre Roch Hachana et Kippour) sont un "marché vendeur" pour la téchouva.

En effet, pendant ces jours, toute téchouva, peu importe sa qualité, est acceptée par Hachem.
Mais nous devons être sûr d'avoir de la "marchandise" à vendre! [nous devons faire le 1er pas en examinant nos actions et en faisant téchouva]

[rabbi Its’hak de Vorka]

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-> Il y a tellement de personnes qui font de bonnes choses dans ce monde, qui sont impliquées dans des actes de bonté (ex: aidant les pauvres, la veuve et l'orphelin, ...).

Pourquoi alors ne prennent-ils pas soin de ceux qui ont le plus besoin de leur attention, de ceux envers lesquels ils ont le plus de responsabilité?
Pourquoi ne font-ils pas téchouva et ne prennent-ils pas soin de leur âme?
['Hida]

[la téchouva étant le chemin de retour vers notre Source Divine, vers Hachem. On comprend pourquoi le yétser ara n'a aucune envie de cela, et préfère nous maintenir occupés à l'extérieur et pas en nous-même.]

"Tu ne dois pas voir le bœuf ou la brebis de ton frère égarés et te dérober à eux : tu es tenu de les ramener à ton frère" (Ki Tétsé 22,1)

-> Le rav Ovadia Yossef y voit un appel pour agir.
Si on voit un animal perdu, nous devons le retourner. Et si nous voyons l'âme de notre frère [juif] perdu, qui est détachée de sa source spirituelle, comment nous est-il possible de l'ignorer? Comment peut-on y rester indifférent?

[Chaque juif est un enfant unique de Hachem. Ainsi, nous n'avons pas conscience de la joie que nous amenons à D. en Lui rapportant un de Ses enfants qui s'étaient éloignés de Lui.

De même que nous avons rapproché un juif par amour, Hachem va en retour nous rapprocher de Lui par amour, et nous combler de magnifiques bénédictions.]

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-> Bien qu'il soit vital d'attirer les gens à observer la Torah, il est d'égal importance de prendre soin de leur besoins matériels.

Nous voyons souvent des gens se tenant en dehors de la synagogue et criant : "Prière! Prière!", conviant les gens à venir prier avec eux.
A quelle fréquence observons-nous quelqu'un criant : "Manger! Manger!", invitant des gens [dans le besoin] à venir profiter d'un repas copieux?
[rav Israël Salanter]

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-> Rabbi Tsvi Hirsch de Sliansky enseigne :
"Il y a des milliers d'années, la Torah nous a enseigné qu'il ne faut pas se dérober si on voit le bœuf ou la brebis de son frère égarés. On est tenu de les ramener à son frère (Ki Tétsé 22,1).
Maître du monde, voici que le peuple qui a appris à l'humanité la compassion pour les animaux est aujourd'hui égaré dans le monde sans personne pour lui offrir le moindre toit!"

"Voyez (réé), Je vous propose en ce jour la bénédiction d’une part, et la malédiction de l’autre" (Réé 11,26)

-> Avec la paracha Réé, nous entrons dans une période de l'année destinée à l'introspection.

Rabbi Ménachem Mendel de Kotsk fait remarquer :

- le Shabbath mévaré'him (celui où nous bénissons le mois d'Elloul à venir) est : Rée = regardes, vois.
Chaque juif doit s'arrêter et observer en lui-même par une introspection pour savoir par où il a besoin de commencer.

- Une fois qu'on voit ce qu'il est nécessaire de faire, alors nous pouvons établir : "Shoftim véShotérim" = des juges et des officiers, et cela afin de mettre en application les améliorations nécessaires dans les domaines identifiés.
On doit choisir une stratégie et la mettre en oeuvre avec force.

- A ce point du mois d'Elloul, nous sommes prêt pour la bataille : "ki tétsé lamil'hama al oyvé'ha" = lorsque tu sortiras en guerre contre tes ennemis (le yétser ara et les mauvais traits de caractère).
Auparavant on a pu identifier les problèmes et on a commencé à mettre en place des stratégies correctives, maintenant c'est le moment de les mettre pleinement en application.
C'est la guerre, et si nous sommes paresseux ou procrastinons trop alors l'ennemi va gagner haut la main.

- Cependant, le but n'est pas uniquement de combattre, mais "ki tavo" = tu entreras/aller de l'avant = il faut s'investir dans des poursuites spirituelles en saisissant un maximum d'opportunités (mitsvot, bonnes actions), en donnant le meilleur de soi-même.

- Alors, et seulement à ce moment, avec l'arrivée du Jour du Jugement, on peut mériter : "Atem nitsavim hayom kouléh'em lifné Hachem" = Vous vous tenez aujourd'hui, vous tous, devant Hachem = sachant que nous venons bien préparés.

"Quand vous irez en guerre dans votre terre contre l'ennemi qui vous oppresse" (Béaaloté'ha 10,9)

-> Dans le texte, il est écrit : "vékhi tavo'ou mil'hama" (וְכִי תָבֹאוּ מִלְחָמָה), alors qu'il serait grammaticalement plus correct d'y être écrit : "vé'hi tavo lamil'hama"(וְכִי תָבֹאוּ למִלְחָמָה).
[la lettre laméd (ל) est manquante]

Par ailleurs, Hachem avait promis : "Le glaive ne traversera point votre territoire" (Bé'houkotaï 26,6).
=> Ainsi, comment parler de guerre en terre d’Israël?

Le Bné Yissa'har (Igra déKalla) explique :
Si le peuple juif se relâche dans l’étude, il aura de quoi craindre l’ennemi, qui pourra venir l’attaquer. L’omission du lamed (ל) y fait allusion : quand le limoud (l'étude de la Torah) fait défaut, cela entraîne la guerre.
A l’inverse, lorsque les enfants d’Israël étudient, les forces du mal ne sont pas en mesure de leur faire le moindre mal.
Hachem a promis qu'il n'y aurait pas de guerre en terre d'Israël tant que les juifs étudient la Torah et suivent Sa volonté.

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-> Le Chlah dit :
La phrase "l’ennemi qui vous attaque" fait également allusion au mauvais penchant, car nous n’avons pas d’ennemi aussi fort que lui.
C’est pour cette même raison qu’il est écrit "Quand vous marcherez en bataille" au pluriel et non "Quand tu marcheras". En effet, le combat que mène l’homme avec le yetser hara est continu et ininterrompu : parfois c’est l’un qui gagne, parfois c’est l’autre. Ainsi, les deux luttent à chaque instant.

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-> Explication allusive (l'ennemi = notre yétser ara) : https://todahm.com/2020/07/21/la-torah-est-comparee-a-un-elixir-de-vie

Cette question a été posée (à Lod) : "L'étude de la Torah est-elle plus importante que les bonnes actions, ou le contraire?"

Rabbi Tarfone répondit : "L'action est plus importante (que l'étude)".
Rabbi Akiva rétorqua : "C'est l'étude qui est plus importante que l'action".
Les autres Sages (présents) approuvèrent rabbi Akiva et dirent : "L'étude est primordiale, car elle mène aux bonnes actions".

Rabbi Yossi enseigne : "L'étude est plus importante que l'action, car le commandement de l'étude de la Torah précède de 40 ans celui de la 'hala (part de pâte prélevée pour le Cohen), de 54 ans le commandement de "trouma" (part de céréales, de vin ou d'huile offerts au Cohen) et de dîmes (maassérot), de 61 ans le commandement de la Chemita, et de 103 ans celui du Yovél.
[...]

De même que l'étude de la Torah a priorité sur les actions, le jugement relatif à l'étude précédera le jugement relatif aux actions (de l'homme).
En effet, rav Hamnouna dit : "La 1ere chose dont un homme doive rendre compte (dans le Ciel), c'est de son étude" ...

De même la récompense, liée à l'étude de la Torah précédera la récompense des bonnes actions.

[guémara Kiddouchin 40b]

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=> Pourquoi, selon rabbi Akiva, l'étude de la Torah a-t-elle priorité sur l'action?

-> "Car la mitva est une lampe et la Torah une lumière" (Michlé 6,23)
Selon rabbi Ména'hem, fils de rabbi Yossi, cette comparaison entre la mitsva (l'action) et la Torah (son étude) vient enseigner : de même que la lampe (nér) n'éclaire qu'un moment ; et de même que la lumière (or) éclaire en permanence, comme celle du soleil, l'étude de la Torah protège à tout jamais.
Ainsi, la protection de l'homme par l'étude de la Torah est supérieure à celle de ses bonnes actions.
[d'après guémara Sota 21a]

-> Alors que l'étude de la Torah est toujours associée au Nom Divin Tétragramme (יהוה), les actions seront associées au Nom Divin (אדני).
Or, il est connu que le Tétragramme influence le nom אדני, c'est pourquoi l'étude de la Torah a priorité sur l'action.

De plus la guématria du mot : talmoud (étude - תלמוד) est de 480, et celle du mot : ma'assé (מעשה) est de 415.
Ainsi, par sa guématria, le limoud surpasse le maassé (les actions) de : 480-415 = 65, qui est la guématria du Nom Divin (אדני).
[Ben Ich 'Haï]

-> "L'étude de la Torah vaut autant que les autres mitsvot (réunies)" (Michna Péa 1,1)
Selon ce principe, si un homme a le choix, au même moment, entre la mitsva d'étude de la Torah et une autre mitsva liées à une action, si cette dernière peut être réalisée par quelqu'un d'autre, l'étude de la Torah aura priorité.
De plus, grâce à l'étude de la Torah, il aura le mérite d'accomplir les autres mitsvot.
[d'après Rambam - Halakhot Talmud Torah 3,3-4]

-> Lorsqu'un homme étudie, il aura "dans ses mains" non seulement la mitsva d'étude de la Torah, mais aussi la possibilité d'accomplir des mitsvot et des bonnes actions conformes à la Torah étudiée.
Il est donc supérieur à celui qui pratique de bonnes actions, mais qui n'a pas accompli la mitsva d'étude de la Torah.
[Tossefot Ri hazaquen]

De même qu'à Shavouot, Hachem a donné au peuple juif la Torah, de même lorsque le machia'h viendra, au moment de la guéoula finale, le peuple juif recevra de nouveau la Torah.
Hachem a promis : "la Torah émane de Moi" (ki Torah méiti tétsé - Yéchayahou 51,4) : Hachem va réintroduire la Torah pour la renforcer.

[Kédouchat Lévi]

"Celui qui hait les cadeaux vivra" (Michlé 15,27)

-> Si un homme travaille ses midot jusqu'à haïr les présents, a fortiori il haïra le vol.
[Rachi - Michlé 15,27]

-> La guémara (Sota 47b) enseigne :
"Depuis que se sont multipliés les "preneurs", ceux qui acceptent facilement des dons, la durée de vie moyenne de la population a diminué, car ceux qui haïssent les dons vivront (plus longtemps) et ce qui chérissent les dons vivront moins longtemps."

-> Le Rambam (Halakhot Zékhia) explique :
Les tsadikim et les hommes de mérite n'acceptent pas de dons d'autrui, car ils mettent toute leur confiance en Hachem et non pas aux généreux donateurs.
Ainsi, ils s'attacheront davantage au Créateur et "vivront", au sens noble du terme, dans ce monde-ci et dans le monde à venir.

Le Maguid Michné donne la raison qui a motivé le Rambam :
L'homme doit se satisfaire de ce qu'Hachem lui donne et ne doit pas rechercher de dons chez autrui pour des besoins superflus.
Donc le Rambam demanderait de haïr les dons pour le superflu et non pas pour le strict nécessaire.

-> Selon le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou - tome1,p.32) :
Lorsque Hachem a créé l'homme, il lui a confié 2 tendances : celle de prendre et celle de donner.
Dans tout acte, toute parole et même toute pensée, soit l'homme se dévoue et donne, soit il attire à soi tout ce qui est à sa portée et prend.
Or, Hachem a créé l'homme à Son image, et Il est le Donneur par excellence car il n'y a en Lui aucun manque.
Donc le verset : "Quiconque hait les cadeaux vivra", nous invite à être un donneur et non un preneur, afin d'imiter le Créateur donc l'attribut essentiel est de donner.

Quiconque étudie la Torah Écrite et la Torah Orale, et se conduit avec bonnes manières (déré'h Erets ou savoir-être) envers son prochain, ne fautera pas facilement ...

Mais tout homme qui n'étudie ni la Torah Écrite ni la Torah Orale, et qui n'a pas de "déré'h érets", n'est pas digne de résider dans ce monde.

[guémara Kidouchin 40b]

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-> Le Tiféret Yonathan (rabbi Yonathan Eibschutz) enseigne :
Le service Divin se décompose en 3 volets : avoir de la émouna envers Hachem, accomplir les mitsvot de la Torah et travailler ses défauts pour atteindre de bons comportements (midot tovot).

C'est pourquoi, la guémara a cité ces 3 conditions pour être protégé de la faute et du péché :
- l'étude de la Torah Ecrite qui enseigne les fondements de la émouna ;
- l'étude de la Torah Orale qui détaille comment réaliser les mitsvot ;
- et le déré'h érets, fruit des bons comportements acquis.

A l'école de Hillel, on dit : "Hachem, qui est plein de 'hessed (bienveillance et indulgence), fait pencher le plateau (de la balance qui "pèse" les mérites et les fautes des gens moyens : bénoni) du côté de la grâce".

Comment Hachem procède-t-il?

Selon rabbi Eliézer, Hachem presse vers le bas le plateau (de la balance en équilibre) qui contient nos mérites, car il est dit : "Il aura encore pitié de nous, Il refoulera (étouffera) nos iniquités".

Selon rabbi Yossi, fils de rabbi 'Hanina, Hachem soulève (le plateau de la balance en équilibre) qui contient nos iniquités, car il est écrit : "Quel D. T'égale, Hachem, Toi qui "soulèves" l'iniquité et pardonnes les fautes".

On enseigne dans la maison d'étude de rabbi Ichmaël : Hachem a l'habitude de pardonner chaque 1ere faute, et c'est cela "Sa mida" qui traduit Sa qualité d'être plein de grâce.
Rabba ajoute : cependant, la faute (non comptabilisée) n'est pas pour autant effacée, car si cet homme commet une majorité de fautes, la 1ere faute sera rajoutée aux autres.

[guémara Roch Hachana 17a]

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=> Comment comprendre que Hachem "presse" le plateau des mérites vers le bas (selon rabbi Eliézer)?

Cela signifie qu'au moment de nous juger :

-> 1°/ Hachem appuie vers le bas ou presse sur le plateau (de la balance) qui contient nos mérites, comme si la personne jugée avait un mérite supplémentaire (qu'elle n'a pas en réalité).
Ainsi, la balance initialement équilibrée entre les mérites et les fautes, penchera en faveur des mérites.
[Rachi - guémara Roch Hachana 17a]

-> 2°/ Hachem cache une partie des fautes de l'homme sous Son Trône Céleste, afin que ses mérites l'emportent sur ses fautes.

[Rachi - guémara Roch Hachana 17a]

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=> Comment comprendre que Hachem soulève le plateau des iniquités (selon rabbi Yossi)?

Cela signifie qu'au moment de nous juger :

-> 1°/ lorsque les mérites et les transgressions d'un homme s'équilibrent, Hachem dans sa bonté soulève le plateau (de la balance) contenant les iniquités et donc le plateau contenant ses mérites s'abaisse, ce qui rend artificiellement ses mérites supérieurs à ses fautes.
[Rachi - guémara Roch Hachana 17a]

-> 2°/ Hachem retire rapidement une des fautes afin d'alléger l'ensemble des fautes et le plateau des mérites s'incline vers le bas, ce qui rend les mérites de cet homme prépondérants.
[Maharcha]

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=> Comment concilier ces 2 avis : Hachem alourdit le plateau des mérites, et allège le plateau des iniquités?

-> Le Ben Ich 'Haï explique :
Les mérites et les fautes d'un homme jugé, placés respectivement sur les 2 plateaux de la balance, ne s'évaluent pas selon leur quantité, mais selon leur qualité.

Ainsi :
- Un seul mérite important (de grand coefficient) peut équilibrer 10 fautes légères.
Selon rabbi Eliézer, Hachem "appuie" (kovech), signifie = Il renforce le coefficient d'un grand mérite pour faire pencher la balance en faveur des mérites.

- Une seule faute importante peut équilibrer, dans la balance plusieurs "petits" mérites.
Selon rabbi Yossi, Hachem "supporte" (nossé), signifie = Il atténue par Sa miséricorde le coefficient de cette grave faute et le plateau contenant les mérites l'emporte.

Le Ben Ich 'Haï enseigne également :

-> Comment Hachem alourdit-Il le plateau contenant les mérites, selon rabbi Eliézer?
Même si les actions méritoires des Bné Israël ne sont pas nombreuses et n'ont pas la qualité souhaitée, Hachem dans sa bienveillance les comparera à celle des nations, et ainsi les appréciera relativement et augmentera le coefficient de ces mérites, selon le verset : "Comme des raisins dans le désert, J'ai trouvé Israël (délicieux)" (Ochaya 9,10).

-> Comment Hachem allège-t-Il le plateau des iniquités, selon rabbi Yossi?
Hachem juge dans ce cas l'iniquité d'un homme comme celle d'un jeune enfant qui manque de raison, c'est-à-dire qu'Il transforme ses fautes volontaires en fautes involontaires.
Ainsi, Hachem allège le plateau des iniquités, en accord avec le verset : "Quand Israël était jeune, Je l'avais pris en affection" (Ochaya 11,1).

=> Ainsi, l'évaluation d'Israël, relativement aux nations ou comme un jeune enfant, allégera la gravité de nos fautes.

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=> Quelle est l'explication de Rabbi Ichmaël : "Hachem a l'habitude de pardonner chaque 1ere faute, et c'est cela "Sa mida" qui traduit Sa qualité d'être plein de grâce" ?

-> Rachi commente :
Le jour du jugement, lorsqu'Hachem évalue l'ensemble des fautes d'une personne, Il pardonne la 1ere faute et ne la place donc pas sur le plateau contenant les fautes.

Ainsi :
- si l'ensemble de toutes les fautes compense l'ensemble des mérites (balance équilibrée), le retrait de la 1ere faute fera pencher la balance en faveur des mérites.
- mais si l'ensemble de toutes les fautes "pèse" davantage que l'ensemble des mérites, la 1ere faute ne sera pas retirée et la personne est jugée racha.

-> Rabbénou 'Hananel explique :
Dans la guémara (Yoma 86b), rabbi Yossi fils de rabbi Yéhouda enseigne : "Si un homme transgresse une 1ere fois, il est pardonné ; s'il transgresse une seconde fois, il est pardonné ; s'il transgresse une 3e fois, il est pardonné ; mais s'il faute une 4e fois, il n'y aura plus de pardon selon le verset : "A cause de 3 transgressions d'Israël, à la 4e Je ne révoquerai pas mon arrêt" (Amos 2,6).

C'est pourquoi, pour un homme droit (yachar) qui aurait commis une transgression une fois, deux fois ou trois fois, Hachem ne prendra pas en compte ces fautes et les pardonnera.
Si, malgré ces 3 fautes retirées, cet homme est majoritairement fautif, Hachem réintégrera ces 3 fautes et elles ne seront plus pardonnées, de sorte que cet homme sera considéré comme racha.

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=> Comment comprendre que dans un jugement (un acte de justice) lié à la rigueur (guévoura), Hachem fait preuve de miséricorde et de bienveillance ('hessed) en retirant les 1eres fautes?

-> Le Ben Ich 'Haï répond :
C'est cela la façon de se comporter (la mida) de Hachem : elle est toujours accompagnée d'une part de 'hessed.

Il y a une allusion en cela dans le fait que :
- l'ange Gabriel, préposé à la guévoura (rigueur), vole en 2 étapes quand il descend dans ce monde ;
- mais l'ange Mikhaël, préposé au 'hessed (miséricorde), vole d'une seule traite (vol direct) quand il descend dans ce monde.

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==> Ces quelques éléments montrent à quel point Hachem nous aime, à quel point Il nous témoigne une bonté/miséricorde infinie.
Cela doit nous pousser à Le remercier, et à nous motiver à faire de notre mieux pour respecter Sa volonté.