Aux délices de la Torah

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Comment Yaakov a-t-il pu épouser 2 sœurs?

Il est écrit : "N'épouse pas une femme avec sa sœur ... de son vivant" (A'haré Mot 18,18).

=> Comment Yaakov a-t-il pu épouser 2 sœurs (Ra'hél et Léa)?

-> Les Patriarches n'accomplissaient les préceptes de la Torah que lorsqu'ils séjournaient en terre sainte.
Quand ils en sortaient, ils n'en observaient aucun, excepté les 7 lois universelles. Puisque le don de la Torah n'était pas encore intervenu, cette rigueur était inutile.
[...]

Ra'hél est morte sur le chemin, à l'entrée de la terre d'Israël. Par son mérite, elle n'est pas morte dans un pays étranger, et par son mérite à lui il n'est pas resté en terre d'Israël avec 2 sœurs, or c'est elle qui avait été épousée alors qu'elle était interdite en tant que sœur.
[Ramban]

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-> Selon une autre opinion, seul Avraham observa toute la Torah.
Par son statut du plus grand des Patriarches, D. lui en donna la permission.
Néanmoins, les autres Patriarches furent enjoints de respecter au moins les 7 commandements universels.

D. désirait l'accomplissement de la Torah que lorsqu'elle serait donnée en présence de 600 000 témoins, afin que le monde tout entier reconnaisse sa gloire.

[le Yéfé Toar - rapporté dans le Méam Loez - Vayétsé 29,28-30]

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-> Avant le don de la Torah, les Patriarches ont observé toute la Torah, mais chacun devait prendre la Torah sur lui à la façon d'un converti.
Or, nous savons qu'un converti est semblable à un enfant qui vient de naître.
[le Réem - rabbi Eliyahou Mizra'hi]

=> Quand Yaakov a épousé 2 sœurs, il les a certainement converties avant de les épouser, et comme elles étaient converties elles n'étaient plus considérées comme 2 sœurs, et n'étaient pas du tout interdites à Yaakov.

-> Le 'Hatam Sofer transmet la même idée, en expliquant le fait que Yaakov consulte ses épouses avant de s'enfuir de la maison de Lavan d'après l'ordre de Hachem.
En effet, dans ces circonstances, qu'avait-il besoin de consulter ses épouses?

Mais il a voulu leur faire connaître l'interdiction d'avoir 2 épouses sœurs en terre d'Israël, et elles lui ont répondu : "Avons-nous encore une part et un héritage à la maison de notre père" = c'est-à-dire "un converti est semblable à un enfant qui vient de naître", par conséquent tu auras le droit de nous garder toutes les 2 même en pays de Canaan.

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-> De même le Maharcha (guémara Yoma 28b) enseigne
Lorsque Léa et Ra'hel, les filles de Lavan, ont épousé Yaakov, elles se sont converties.
Elles ont ainsi rompu leur lien familial et n'étaient donc plus considérées comme 2 sœurs. Bien que plus tard, nos Sages interdiront également le mariage avec 2 sœurs converties, cette loi ne s'appliquera que dans le cas où elles ont la même mère. Or Ra'hel et Léa avaient certes le même père Lavan, mais n'avaient pas la même mère.
Pour toutes ces raisons, Yaakov avait la permission de les épouser toutes deux.

-> Selon le commentateur Torat haOlam, il n'y avait aucun interdit d'épouser 2 sœurs à l'époque de Yaakov. Mais, en conséquence de ces 2 mariages et de la rivalité entre les enfants des 2 sœurs, la famille de Yaakov a dû descendre en Egypte. C'est pour cette raison que la Torah interdira dorénavant d'épouser 2 sœurs de leur vivant, mais Yaakov lui-même n'a commis aucune transgression.

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-> Hachem organisera pour les tsadikim dans le futur un banquet, le jour où Il comblera de bienfaits les enfants d'Its'hak.
Après avoir mangé et bu, les participants donneront à Avraham la coupe de vin pour le birkat hamazone ; Avraham répondra : "Je ne suis pas digne de bénir, car j'ai eu un fils (indigne) comme Ichmaël.
On présentera alors la coupe à Its'hak qui répondra : "Je ne suis pas digne de bénir, car j'ai eu un fils (indigne) comme Essav".
On présentera ensuite la coupe à Yaakov qui répondra : "Je ne suis pas digne de bénir, car j'ai épousé 2 sœurs (Léa et Ra'hel) de leur vivant, ce qui plus tard sera interdit par la Torah."
On dira alors à Moché : "Prends la coupe et bénis!" ; Moché répondra : "Je ne suis pas digne de bénir, car je n'ai pas eu le mérite d'entrer en Terre d'Israël, ni vivant ni mort".
Ils diront alors à Yéhochoua [bin Noun] : "Prends la coupe et bénis!" ; Yéhochoua répondra : "Je ne suis pas digne de bénir, car je n'ai pas eu le mérite d'avoir un fils"
[d'après la guémara (Méguila 14b), il n'a eu que des filles. En effet, d'après la guémara (Erouvin 63b), rabbi Abba bar Papa dit qu'il n'a pas eu de fils parce qu'il a empêché tout Israël de procréer durant une nuit, lors du siège de la ville de Yéricho.] ...
On dira enfin à David : "Prends la coupe et bénis!". David répondra : "Oui, je bénirai, et il convient que ce soit moi", comme il est dit : "Je lèverai la coupe des délivrances et je proclamerai le Nom de Hachem" (Téhilim 116,13).
[guémara Pessa'him 119b]

=> Pourquoi Yaakov refuse-t-il la coupe de vin pour bénir?

-> Bien que Yaakov ait épousé 2 sœurs converties de mères différentes, et qu'à ce titre il n'ait commis aucune transgression, il a quand même refusé de bénir sur la coupe pour éviter des apparences trompeuses (mar'it ayin), car aux yeux du public, il s'agissait bien de 2 sœurs.
[Pirouch rabbi 'Haïm Paltiel]

-> L'esprit prophétique (roua'h hakodech) de Yaakov l'a autorisé à épouser Ra'hel après Léa. Cependant, du fait que lorsque la Torah sera donnée plus tard, l'interdiction d'épouser 2 sœurs sera absolue (sans aucune dérogation), ce double mariage constituait pour Yaakov un déshonneur.
C'est pourquoi, malgré la permission suggéré par son esprit prophétique, il a refusé de lever la coupe de la délivrance, car il s'en est senti indigne à son niveau de Patriarche.
[Maharal - Gour Arié - Béréchit 46,10]

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-> Selon le Oh ha'Haïm haKadoch, avant le don de la Torah, les Patriaches n'avaient l'obligation que des 7 mitsvot des bné Noa'h, mais ils recevaient une récompense pour toutes les mitsvot qu'ils prenaient sur eux, sans être punis du tout pour celles qu'ils n'observaient pas.

Cependant, il souligne que là où les Patriarches voyaient quelque chose d'utile pour eux qui réussissait, comme Yaakov a connu la réussite en épousant 2 sœurs, alors il renonçait à la récompense qu'il aurait eue s'il avait observé cette mitsva, parce qu'il n'était pas puni de ne pas l'accomplir.

=> Ce qu'il a fait suivait un ordre de Hachem, et il n'a pas transgressé l'interdiction d'épouser 2 sœurs, c'était une mesure temporaire d'un prophète.

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-> "Son père l'appela Binyamin" (Vayichla'h 35,18)

La traduction de ce prénom Binyamin est : "Le fils de la droite".
Le Ramban explique que cela signifie : "Le fils de la force", car la droite fait référence à la force.
=> Mais de quelle force est-il ici question ?

-> En fait, le Ramban explique par ailleurs que les Patriarches respectaient toutes les mitsvot en terre d'Israël, mais pas en dehors de ce pays. Or, il est interdit par la Torah d'épouser deux soeurs. Certes Yaakov était marié à deux soeurs, mais cela n'était pas problématique car il habitait alors à 'Haran, hors de la Terre Sainte.
Mais quand il était sur le point d'entrer en Israël, il ne pouvait plus vivre avec 2 sœurs. C'est pourquoi Ra'hel mourut. D'autre part, si Yaakov a pu se marier avec Léa sans s'en apercevoir, c'était du fait de la grandeur d'âme de Ra'hel qui transmit à sa soeur les signes que Yaakov lui avait donné, pour ne pas qu'elle ait honte.
Cela permit le mariage de Yaakov avec Léa et provoqua, quand Yaakov épousa ensuite Ra'hel, que Yaakov était marié à deux soeurs. Et c'est cela qui engendra la mort de Ra'hel, qui rendit l'âme à la naissance de Binyamin.
Yaakov appela donc l'enfant ainsi, en référence à la force morale de Ra'hel, qui révéla les signes à sa soeur permettant le mariage de celle-ci avec Yaacov, ce qui entraîna à présent la mort de Ra'hel à l'entrée de la Terre Sainte, en enfantant justement cet enfant.
[le 'Hatam Sofer]

Une guéoula par Moché et grâce à la Torah

"Le peuple juif a été délivré de chacun de leurs 3 exils par un mérite spécifique de : Avraham, Its'hak et Yaakov.
Cependant, le 4e et exil actuel se terminera par le mérite de Moché rabbénou, qui est le dévouement à l'étude de la Torah.

Aussi longtemps que nous ne nous engageons pas suffisamment dans l'étude de la Torah, Moché de son côté ne veut pas invoquer son mérite [auprès de Hachem] pour libérer le peuple juif, qui continue à négliger l'étude de la Torah [sinon cela serait une accusation!].

C'est pour cela que : "Quant à toi, ordonne (tétsavé) aux enfants d’Israël" (Tétsavé 27,20) = cela fait allusion que la guéoula dépend du fait que Moché voit que son mérite peut être invoqué afin d'orchestrer la délivrance finale."

[Ohr ha'Haïm haKadoch]

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-> Le Zohar ‘Hadach (Béréchit) :
"Rabbi Yossi Ben ‘Halafta était assis devant Rabbi Its’hak et lui dit : ‘Peut-être as-tu entendu dire pourquoi le machia’h tarde à venir dans notre Exil?’
Rabbi Its’hak lui répondit : ‘J’ai entendu de Rav Hamnouna l’Ancien : Israël a connu trois Exils et en a été délivré par le mérite des trois Patriarches ; toutefois, du quatrième Exil, Israël sera délivré par le mérite de Moché. Je vais te démontrer que l’Exil est dû à l’abandon de la Torah, car il est dit : ‘Hachem l’a dit : C’est parce qu’ils ont abandonné Ma Torah’ (Yirmiyahou 9,12).
Hachem a dit : ‘ils sont revenus des premiers Exils par le mérite d’Abraham, Its’hak et Yaacov. Maintenant, ils ont failli dans la Torah que J’avais donnée à Moché, aussi, lorsqu’ils se repentiront et l’étudieront, alors, par le mérite de Moché, Je les délivrerai.’"

-> Le Ohr Ha’haïm haKadoch déduit des paroles du Zohar:
"C’est pour cela que l’Exil se prolonge, car tant qu’ils n’étudient pas la Torah et n’accomplissement pas les Commandements, Moché refusera de délivrer des fainéants en Torah".

Cela rejoint ce qu’il rapporte dans son Commentaire sur la paracha (Vayé’hi 49,11) :
"Ne connais-tu pas les paroles du Zohar (II 120a) qui stipulent que Moché est le Rédempteur, lui qui a délivré nos pères, il nous délivrera et ramènera les fils dans leurs frontières comme il est écrit: "Ce qui a été c’est ce qui sera (מה שהיה הוא שיהיה - Ma Chéhaya Hou ChéHiyé - Kohélet 1,9)" [les premières lettres de מה שהיה הוא (ce qui a été c’est ce – qui sera) forment le nom משה Moché].

-> C’est là l’allusion du verset : "Tu ordonneras (Tétsavé - תצוה) aux Bné Israël" (Tétsavé 27,20) = tu seras lié aux Bné Israël lors de la Délivrance future, le mot "Tetsavé" (תצוה) se rapprochant du mot de la même famille "Tsavata" (ensemble).
Mais la condition à cela (suite du verset), c’est qu’il faudra : "te choisir une huile pure d’olives" = il faudra qu’ils étudient la Torah qui est comparée à l’huile qui éclaire, dépourvue de dépôt, à savoir une Torah étudiée de façon désintéressée (לשמה - lichma), et non pour s’en glorifier.
Le verset poursuit : "concassée, pour le luminaire" = il faut livrer toute notre énergie dans l’étude de la Torah, comme cela est expliqué dans la guémara (Béra'hot 63b) au sujet du verset : "Voici la règle, lorsqu’il se trouve un mort dans une tente" ('Houkat 19,14) : "La Torah ne se réalise que par celui qui est prêt à mourir pour elle."

-> La Guémara enseigne (Sanhédrin 106a) :
"‘Amalek vint et attaqua Israël à Réfidim’ (Béchala'h 17,8). Que veut dire le mot ‘Réfidim’?
Rabbi Elièzer dit : le nom de l’endroit est Réfidim. Rabbi Yéhochoua dit : ils se sont affaiblis dans la Torah."
Rachi commente : "Réfidim (רפידים) [signifie] ‘Relâchement des mains’ (רפיון ידים - Rifione Yadayim), ainsi du fait qu’ils se sont affaiblis dans la Torah, Amalek a-t-il surgi contre eux."

L’Ange tutélaire d’Amalek est Samaël. La guémara (Baba Bathra 16a) dit à son propos : "C’est le Satan, c’est le Mauvais Penchant, c’est l’Ange de la Mort". Or, la guémara (Kédouchin 30b) rapporte : "Mes fils, J’ai créé le yétser Hara, et J’ai créé la Torah comme remède. Si vous étudiez la Torah, vous n’y succomberez pas."
Aussi, comprenons-nous pourquoi Moché ne veut pas libérer les paresseux dans l’étude de la Torah, car l’essence du concept de la Délivrance est l’annihilation de la Klipa (écorce du Mal) d’Amalek, comme il est écrit : "Et il dit : Puisque sa main s’attaque au Trône (כס - Kess) d'Hachem (י־ה - Y-H), guerre à Amalek de par Hachem, de génération en génération" (Béchala'h 17,16).
Rachi explique : "Hachem a juré que Son Nom (י־ה־ו־ה) ne sera complet et Son trône (כסא - Kissé) complet que lorsque le nom d’Amalek aura été entièrement effacé".
Ainsi, tant qu’Amalek existe, le Nom d’Hachem sera privé de deux lettres, le Vav et le Hé, ne laissant que les lettres י־ה Y-H (Youd-Hé).
=> Aussi, l’étude de la Torah désintéressée, tant écrite (les cinq ‘Houmachim – Hé [5]) qu’orale (les six Ordres de la Michna – Vav [6]), contribue-t-elle à l’émergence de Délivrance finale avec l’anéantissement d’Amalek et le rétablissement des lettres Vav-Hé.

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-> "Souvenez-vous de la Torah de Moché (Zikhrou Torat Moché), Mon serviteur, Auquel J’ai prescrit au ‘Horeb [mont Sinaï], pour tout Israël, des préceptes et des ordonnances. Voici, Je vous enverrai Elie, le Prophète, avant que le jour d'Hachem arrive, ce jour grand et redoutable. Il ramènera le coeur des pères à leurs enfants, Et le coeur des enfants à leurs pères, De peur que Je ne vienne frapper le Pays d’interdit" (Mala'hi 3,22-24)

[ceci est la conclusion de la haftara de Shabbath haGadol, Shabbath précédent Pessa'h, et donc la sortie d'Egypte.
On voit un lien entre la Torah et la Délivrance. De même que nous sommes sortis d'Egypte par le mérite de la Torah qui allait être donné au Sinaï, de même nous sortirons de l'exil actuel par le mérite de notre étude de la Torah. ]

=> Pourquoi la Torah est-elle appelée : la Torah de Moché?

On peut citer :

1°/ La Modestie de Moché Rabbénou :
La guémara (Shabbath 89a) enseigne : "Rabbi Yéhochoua Ben Lévi a dit : Lorsque Moché eut quitté Hachem, et fut redescendu sur Terre, Satan vint trouver le Seigneur et lui dit : ‘Maître de l’Univers, où est la Torah?’ ‘Je l’ai offerte à la Terre.’ Satan vint alors voir la Terre et lui dit: ‘Où est la Torah?’ ‘C’est D. qui en sait le chemin’ (Iyov 28,23). Il alla voir la Mer, qui lui dit: ‘Elle n’est pas avec moi.’ Il alla voir l’Abîme, qui lui dit: ‘Elle n’est pas en moi’ ...
Satan revint alors vers Hachem, et lui dit: ‘Souverain du Monde, je l’ai cherchée sur toute la Terre et je ne l’ai pas trouvée’ ‘Va voir le fils d’Amram (Moché)’ répondit le Seigneur. Il se rendit donc chez Moché : ‘La Torah que t’a donnée Hachem, où est-elle?’ ‘Qui suis-je pour que Hachem m’ait donné la Torah?
Hachem dit alors à Moché : ‘Moché, tu es un menteur!’ ‘Souverain du Monde, ce trésor précieux dont Tu fais chaque jour Tes délices, puis-Je me déclarer Seul possesseur de ses bienfaits?’ ‘Puisque tu es si modeste, le nom de la Torah sera attaché au tien’. En effet, il est dit: ‘Souvenez-vous de la Torah de Moché Mon serviteur’."

2°/ Le don de soi de Moché Rabbénou pour la Torah :
Au sujet du verset : "C’est la Loi de la Torah : lorsqu’un homme meurt dans la tente" ('Houkat 19,14), la guémara (Bérakhot 63b) apprend : "La Torah ne perdure que chez celui qui se tue à son étude".
Moché, plus que tout autre homme, a donné sa vie pour la Torah, aussi, mérita-t-il que la Torah soit appelée en son nom [voir Mékhilta – Béchala’h].

La même idée se trouve dans le verset: «Car s’il trouve son plaisir dans la Torah d'Hachem בְּתוֹרַת ה׳ , Et qui, dans sa Torah ,ובְּתוֹרָתוֹ médite jour et nuit, il est comme un arbre planté près d’un courant d’eau, Qui donne son fruit en sa saison, Et dont le feuillage ne se flétrit point: Tout ce qu’il fait lui réussit» (Téhilim 1,2-3). En effet, Rachi explique qu’au début, la Torah est appelée la "Torah d'Hachem", cependant, lorsque l’homme se fatigue dans son étude, elle est aussi appelée "sa Torah" - la Torah de l’érudit.
De même, à propos du verset : "La Torah d'Hachem est parfaite תּורַֹת יְ־ה־וָ־ה תְּמִימָה , elle restaure l’âme" (Téhilim 19,8), le midrach Téhilim explique que lorsque Moché est monté au Ciel (pour aller chercher la Torah), il y est resté quarante jours et quarante nuits (sans manger et sans boire), ce qui lui a valu d’être considéré comme s’il avait donné sa vie pour la Torah.
Ainsi, fut-elle appelée en son nom, comme il est dit: "Souviens-toi de la Torah de Moché Mon serviteur" (Mala'hi 3,21).

3°/ La Délivrance finale par l’intermédiaire de Moché Rabbénou uniquement par le mérite de l’étude de la Torah :
La faute du Veau d’Or eut donc pour conséquence d’ancrer l’oubli au sein du peuple juif.
C’est pourquoi, jusqu’à ce qu’advienne la Délivrance finale (et la réparation définitive de la faute du Veau d’Or), annoncée par le Prophète Elie (mentionné dans notre Haftara), chaque Juif devra s’efforcer de se souvenir de la "Torah de Moché", afin de l’étudier et inciter ainsi Moché Rabbénou à venir délivrer son Peuple, comme l’enseigne le Ohr Ha’Haïm haKadoch (Tetsavé) : "C’est pour cela que l’Exil se prolonge, car tant qu’ils n’étudient pas la Torah et n’accomplissent pas les Commandements, Moché refusera de délivrer des fainéants en Torah" [voir Likouté Moharan 217].

Ainsi, la Haftara de Chabbath Hagadol nous révèle le secret de notre Guéoula, annoncée en ce mois de Nissan et similaire à la Sortie d’Egypte : L’étude assidue et désintéressée de la Torah, à l’instar de Moché Rabbénou, entraine la venue d’Eliyahou Hanavi, annonciateur du "jour grand (Hagadol) et redoutable", la Délivrance finale.

"D. dit : Faisons l'homme" (Béréchit 1,26)

-> Du fait que Hachem consulta les anges au sujet de la Création de l'homme, alors qu'Il créa la femme de Sa seule initiative, les femmes prononcent tous les jours la bénédiction : "Qui m'a créée selon Sa volonté", autrement dit mû par Sa volonté exclusive.

[Yéchouot Yaakov]

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[en effet, le midrach (Béréchit rabba 8,8) enseigne que quand Hachem a voulu créer l'homme, il a pris conseil auprès des anges du Service.]

"Comme il (Avraham) levait les yeux et regardait, il vit 3 personnages debout près de lui. En les voyant, il courut à eux du seuil de la tente et se prosterna contre terre" (Vayéra 18,2)

-> Le Ohr ha'Haïm enseigne :
Par les mots : "il regardait", la Torah nous indique que lorsque Avraham les vit, il fut guéri de ses maux et courut à leur rencontre. Car l'ange était visible de loin, mais sur le plan spirituel, ceci ne représente pas un obstacle pour empêcher la guérison.

Immédiatement, [l'ange] Raphaël remplit sa mission et le guérit.
Sentant qu'il était guéri, Avraham se prosterna à terre devant ces envoyés célestes."

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-> D'une façon similaire, le Ohr ha'Haïm explique : "réé ano'hi", dans le sens de : "regardez-moi et vous comprendrez et accepterez [le bien absolu du monde futur]".
En d'autre termes, ce verset fait allusion à l'idée selon laquelle la seule observation du visage de Moché allait conduire le peuple à choisir la voie de la bénédiction et du salut.

=> Il en découle que la simple vue d'un ange ou d'un tsadik nous apporte la guérison!

"Pour toi, sois fidèle à Mon alliance, toi et ta postérité après toi" (Lé'h Lé'ha 17,9)

-> Rabbi Shablom de Belz s'interroge sur la redondance du pronom : "toi".

Il explique que nous avons le devoir d'accomplir toute mitsva de manière parfaite, c'est-à-dire : par la pensée, par la parole et par l'acte.

Or, celle de la circoncision ne peut être accomplie simultanément à ces 3 niveaux, puisque c'est le père qui la fait pratiquer sur le corps du nourrisson.
Lorsque cet enfant grandira et circoncira, à son tour, son propre fils, il complétera l'aspect manquant de cette mitsva, celui de la pensée.

=> Tel est le sens implicite de notre verset : "Pour toi ... toi et ta postérité" = c'est seulement lorsque l'homme circoncit son fils, il parvient à un accomplissement parfait de la mitsva de la circoncision.

"Yaakov dit en les voyant : "Ceci est la légion de Hachem!" Et il appela cet endroit : Ma'hanayim" (Vayétsé 32,3)

-> Les voyant arrivés au loin, Yaakov rassura ses gens et dit : "Ce ne sont pas les troupes d'Essav ou de Lavan qui viennent nous attaquer. Ce sont les camps (ma'hanayim) des anges que D. envoie pour nous protéger de nos ennemis.

Au début de la paracha, Yaakov a quitté 'Hebron, et la ville avait ressenti son départ comme une immense perte. Maintenant qu'il était de retour, les anges étaient extrêmement heureux. En effet, 600 000 anges vinrent l'accompagner lorsqu'il revint en terre d'Israël.

De plus, chaque fois qu'un individu accomplit une bonne action, un ange est créé.
Yaakov avait donc sa propre suite d'anges le protégeant de tout danger.

Quand il revint chez ses parents, D. l'honora en lui envoyant des cieux une autre escorte d'anges.
Quand Yaakov les vit, il dit : "C'est là le camp de Hachem. Ces anges ont été envoyés par D., et ce ne sont pas ceux créés par mes bonnes actions."
Ainsi, il nomma l'endroit : "ma'hanayim" (les 2 camps) = il y avait les anges créés par ces bonnes actions, et également ceux envoyés par D.

[Méam Loez - Vayétsé 32,3]

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-> "Yaakov dit en les voyant : "Ceci est la légion de Hachem!" Et il appela cet endroit Ma'hanayim" (Vayétsé 32,3)

"Yaakov dit en les voyant" = vayomer Yaakov kaacher ra'am (וַיֹּאמֶר יַעֲקֹב כַּאֲשֶׁר רָאָם).
Les initiales de ces mots forment : "véyakiram" (il les a reconnus), pour dire que Yaakov a reconnu que c’étaient les mêmes anges qu’il avait vus dans son rêve et qui montaient et descendaient de l’échelle.
- "Raam" (רָאָם) est un acrostiche de "Raphaël, Ouriel, Mikhaël".
- "Ma'hanayim" (מַחֲנָיִם) est un acrostiche de "Méotam ‘hayalim natal Yaakov malakhim" (de ces guerriers Yaakov a pris des anges).
[Ahavat ‘Haïm]

"Les messagers revinrent auprès de Yaakov, disant : "Nous sommes allés trouver ton frère Essav. Lui-même vient à ta rencontre, et 400 hommes l'accompagnent" (Vayichla'h 32,7)

-> Certains affirment qu'Essav avait 400 généraux, chacun à la tête de 400 hommes, soit un total de 160 000 soldats.
Les "400 hommes" cités par la Torah se réfèrent aux généraux.

Selon une autre opinion, chacun des hommes d'Essav était capable de se battre contre 400 guerriers.

D'autres commentateurs disent qu'Essav avait acquis le droit de réclamer les douanes à la frontière.
Essav pensait : "Si mes hommes arrivent à vaincre Yaakov, parfait. Mais si ses hommes sont plus nombreux que les miens, je lui présenterai mes références et j'exigerai d'inspecter ses biens, afin de vérifier si certains ne tombent pas sous le coup d'une taxe. Pendant qu'il sera occupé à préparer ses biens pour l'inspection, je le tuerai."
Puisqu'Essav préparait ce plan il n'emmena que 400 hommes, il n'en avait pas besoin de plus ...

Un commentaire explique qu'Essav avait acquis les droits de douane car il avait appris que Yaakov avait caché sa fille Dina dans un coffre. Il avait pris cette mesure à cause de la très grande beauté de sa fille, et il redoutait qu'Essav ne désire la prendre pour femme.
Essav dit : "Maintenant, je dispose d'un plan excellent pour le tuer. Je demanderai qu'il ouvre chaque coffre pour voir les produits visés par l'impôt douanier. Quand il refusera d'ouvrir le coffre où se trouve sa fille, j'utiliserai cela comme une excuse pour le tuer."

[Méam Loez - Vayichla'h 32,7]

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-> "Les messagers revinrent à Yaakov, en disant : "Nous sommes allés trouver ton frère Essav" (Vayichla'h 32,7)

-> Le rav Pin'has de Koritz (Imré Pin'has) note que les premières lettres des mots "vayachouvou hamala'him él Yaakov lémor" (les messagers revinrent à Yaakov, en disant - וַיָּשֻׁבוּ הַמַּלְאָכִים אֶל יַעֲקֹב לֵאמֹר), forment le nom "Eliyahou" (אליהו).
Cela indique qu'Eliyahou haNavi était impliqué dans cette mission, même s'il n'était pas encore né.
Bien qu'il n'ait pas encore existé en tant que personne, le concept d'Eliyahou haNavi, l'ange de feu d'Hachem, existait déjà et faisait partie de cette mission.

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+ "Sauve-moi, de grâce, de la main de mon frère, de la main d'Essav" (Vayichla'h 32,12)

=> Pourquoi Yaakov eut-il peur uniquement de son frère Essav, et non des 400 hommes qui l'accompagnaient?

-> Reich Lakich (Yalkout Chimoni 32,7) sur "400 hommes avec lui [Essav]" (Vayichla'h 32,7) = c'est-à-dire comme lui, de la même façon qu'Essav était à la tête de 400 hommes, ainsi chacun de ces hommes était à la tête de 400 autres hommes.

Il en découle qu'il y avait un total de 160 000 hommes (400*400), ce qui représente 16 myriades (16*10 000), sans compter Essav lui-même.

-> Rabbi Méïr Yé'hiel d'Ostrovitch enseigne :
Essav connaissait le principe écrit dans les Téhilim (91,7) : "Qu'à tes côtés il en tombe 1 000 (côté gauche), et une myriade à ta droite (10 000) ; toi, le mal ne t'atteindra pas".
Essav avait compris que chacun des Bné Israël possédait la force de soumettre une myriade, soit 10 000 ennemis.

Si l'on compte bien, Yaakov, ses 11 enfants (Binyamin n'était pas encore né), et ses 4 femmes, nous obtenons alors 16 personnes constituant la famille d'Israël. Ils étaient donc aptes à faire la guerre aux 16 myriades conduites par Essav.

Ainsi Essav a-t-il amené avec lui 160 000 hommes, car il avait l'intention d'éliminer toute opposition afin de se retrouver en face à face avec Yaakov.
C'est pour cela que Yaakov a prié vers Hachem en disant : "Sauve-moi, de grâce, de la main de mon frère, de la main d'Essav, car je le crains".
Yaakov fut très précis dans sa demande en disant : "car je LE crains" : Il ne craignait que lui en effet, car face aux 160 000 hommes qu'Essav avait emmenés avec lui, il avait la force potentielle de les vaincre.

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"Yaakov fut fort effrayé et inquiet. Il partagea son monde, ainsi que le menu, le gros bétail et les chameaux, en 2 camps. Il se dit : Ce sera, si Essav s'approche du 1er camp et l'attaque, le 2e camp sera épargné " (Vayichla'h 32,8-9)

-> Même si Hachem avait promis à Yaakov de le protéger, malgré tout Yaakov craignait avoir commis une faute qui lui ferait perdre cette protection Divine. [cf. b'h, également : https://todahm.com/2018/12/09/7701 ]
Il craignait donc qu'Essav puisse malgré tout lui faire du mal et se prépara à cela, en divisant son camp en deux, de sorte à préserver tout au moins le 2 camp.

=> Mais on peut se demander comment Yaakov pouvait-il être aussi sûr que le 2e camp sera épargné? Comment savait-il que Essav n'allait pas attaquer les deux camps?

Nous allons voir, b'h, différentes explications :

-> 1°/ Le Na'halat Yaacov explique que Yaakov se trouverait dans le 1er camp, le plus proche de Essav.
- Quand celui-ci rencontrerait Yaakov, s'il accepterait de faire la paix avec son frère, alors tout se finira bien. Mais s'il voulait encore le tuer, alors Yaakov lui fera la guerre.
- Quand tout le reste de la famille (et des biens) de Yaakov qui se trouvaient dans le 2e camp, verraient que Yaakov et Essav se battent, ils en concluraient que Essav cherche toujours à leur faire du mal. Et alors, pour se protéger, pendant ce temps où Yaakov et Essav se battent, ils s'enfuiraient et auront ainsi la vie sauve. Ce 2e camp sera donc, de cette façon, épargné.

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-> 2°/ "Pourquoi vous perdrai-je tous les deux le même jour" (Toldot 27,45)
Rachi de commenter : Elle (Rivka) était inspirée par l’esprit saint et a prophétisé qu’ils (Yaakov et Essav) mourraient le même jour, comme il est expliqué dans la guemara (Sotah 13a).
En se basant sur cette prophétie le 'Hanoukat haTorah écrit que Yaakov éloigna les 2 camps d'une distance d'un jour de marche. Yaakov se trouvait seul dans le camp le plus proche de Essav.
Ainsi, quand ce dernier le rencontrera, si dans le pire des cas il réussit à le tuer, alors il lui faudra un jour de marche pour se rendre dans le 2e camp et le combattre. Mais alors, conformément à la prophétie de Rivka, il mourra avant d'atteindre le deuxième camp. Celui-ci sera donc forcément sauvé.

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-> 3°/ Le rabbi méïr Yé'hiel d'Ostrovtsa explique que toute la force qu'Essav disposait pour nuire à Yaakov, il l'a obtenue de par son grand mérite du respect de son père. En effet, nos Sages rapportent qu'Essav honorait son père de façon exemplaire. C'est ce mérite qui lui donna toute sa force.

C'est pourquoi Yaakov divisa son camp en deux, et dans le camp le plus proche d'Essav, il n'y avait que lui. Quand Essav s'approchera, s'il décide de combattre Yaakov et arrive à le tuer, alors de ce fait, leur père Its'hak souffrira énormément de la mort de son fils.
Dès lors, Essav qui aura causé cette profonde peine à son père, en tuant Yaakov, perdra automatiquement tout son mérite lui venant du respect de son père, car il n'y a pas de peine plus grande que l'on peut causer à un père que de tuer un de ses enfants.
[combien il est dur à un parent de voir ses enfants se disputer entre eux, et à plus forte raison d'en arriver à se tuer (physiquement, par les mots, en s'ignorant, ...)!]

Et lorsque Essav aura perdu son mérite du respect de son père, il ne lui restera plus de force pour faire du mal à la famille de Yaakov, car toute sa force ne lui venait que de ce mérite.
Dès lors, le 2e camp sera automatiquement préservé, car Essav, dépourvu de son mérite, n'aura plus la force de leur nuire.

-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) rapporte un exemple : lorsqu'Essav se rendait honorer son père, il portait un costume en soie. Il ne portait pas cet habit particulier lorsqu'il se trouvait à la maison, non plus dans la rue, uniquement lorsqu'il honorait ses parents.

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-> Le 4°/ Ramban affirme que ce passage de la division du camp en deux, est annonciateur de ce qui se passera pendant toute la période de l'exil.
Tout au long de l'Histoire, à chaque fois que les ennemis d'Israël se lèveront et leur feront du mal, alors même s'ils arrivent à causer des dégâts sur une partie du peuple, malgré tout : "le 2e camp sera préservé", et le peuple juif restera épargné.

=> Jamais aucun ennemi n'arrivera à vaincre tout le peuple juif dans son ensemble.

Ainsi, selon nos Sages, Hachem a réalisé une bonté avec Son peuple, de l'avoir dispersé de par le monde, car même si des persécuteurs causent des dégâts sur le peuple juif dans un coin du monde, les juifs des autres coins resteront saufs.
Jamais aucun ennemi n'arrivera à faire disparaître le peuple juif dans sa totalité.

=> La démarche de Yaakov était donc précurseur de ce qui arrivera à Israël tout au long de son histoire

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-> 5°/ Le 'Hatam Sofer se base sur un enseignement de nos Sages qui dit que la prière permet d'obtenir au moins la moitié de ce que l'on cherche.

Yaakov pria pour être sauvé des mains de Essav.
Ainsi, Yaakov divisa le camp en deux pour que même si Essav attaque le 1er camp et obtient la victoire, le 2e camp sera forcément sauvé par le mérite de sa prière, qui sera au moins exaucé à moitié, de façon à ce que le 2e camp soit sauvé.

"Il (Essav) tomba à son cou et l'embrassa" (Vayichla'h 33,4)

-> Essav le racha, a gardé en son cœur de la rancune à Yaakov pendant ces 36 années, à chaque occasion il cherchait le moyen de le tuer.

Nos Sages nous racontent que Yaakov a envoyé des messagers, qui sont revenus en racontant qu'Essav avait gardé de la haine contre lui, et que rien n'avait changé. Et pourtant, dès qu'il s'est humblement prosterné devant Essav en l'appelant "mon seigneur", celui-ci s'est immédiatement adouci et sa haine a disparu, au point qu'il est tombé au cou de Yaakov et l'a embrassé.

Le Séfer Mélits Yocher en déduit la puissance de la corruption des honneurs, c'est cela la faiblesse de l'homme.

-> Selon le midrach : "Rabbi Chimon bar Yo'haï a enseigné : c'est une halakha connu qu'Essav déteste Yaakov, mais à ce moment là, sa pitié l'a emporté et il l'a embrassé de tout son cœur".

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-> Selon une autre opinion, Essav tenta de mordre Yaakov au cou. Mais le cou de ce dernier devint dur comme du marbre, et les dents d'Essav s'y brisèrent.
Ils se mirent alors à pleurer de douleur : l'un pour son cou, l'autre pour ses dents ...

Essav pensa : "Je ne vais pas tuer Yaakov avec mon glaive ou avec une autre arme, mais avec mes dents. Je vais trancher sa jugulaire et le saigner à mort." ...
Yaakov pleura à cause du danger, et Essav pleura parce qu'il ne pouvait le mordre.

En réalité, Essav hésitait à attenter à la vie de son frère. Its'hak vivait encore, et Essav ne voulait pas causer de chagrin [à son père]. Quand il vit le miracle dont bénéficia son frère, il adopta un comportement amical à l'égard de Yaakov, et l'embrassa sincèrement.

Yaakov méritait cette douleur, car il avait provoqué Essav en lui envoyant des cadeaux et en s'adressant à lui avec désinvolture. Or,telle n'était pas la volonté de D.
[Selon cette opinion,] Essav ne pensait aucunement à Yaakov et celui-ci n'avait pas à l'aborder.
Yaakov n'avait aucune raison de craindre Essav, car en quittant Lavan, D. lui avait dit : "Retourne aux pays de tes pères, et je serai avec toi" (Vayétsé 31,3).

D'après d'autres commentaires, quand Yaakov préleva la dîme de ses troupeaux, il l'envoya à Essav.
Hachem lui dit : "Ce que tu fais n'est pas juste. La dîme est sanctifiée, mais tu l'utilises dans un but profane."
Yaakov répondit : "Mais cela est nécessaire, je dois le flatter, sinon il me tuera."
D. dit : "Non seulement tu lui offres la dîme, mais tu violes aussi Ma parole : "Le plus grand sera le serviteur du plus jeune" (Toldot 25,23). Au lieu de te comporter en maître à l'égard d'Essav, tu te présentes à lui comme son serviteur ("Ainsi parle ton serviteur Yaakov" - Vayichla'h 32,5). Par ta vie, tu seras sous son joug en ce monde."

Les actes de Yaakov sont surprenants.
La Torah dit : "Tu ne te prosterneras pas devant un autre dieu" (Chémot 34,14). Puisque Essav s'était érigé en divinité, comment Yaakov put-il s'incliner devant lui?

En réalité, Yaakov ne se prosterna pas devant Essav. Il le fit devant la présence Divine qui était venue à son secours. Cependant, Essav supposa qu'il agissait ainsi envers lui.

[le Zohar - rapporté dans le Méam Loez (Vayichla'h 33,4)]

"Ces hommes [les fils de Yaakov] s'alarmèrent, en se voyant introduits dans la maison de Yossef" (Mikets 43,18)

-> "Malheur à ceux qui ne respectent pas les commandements de la Torah.
Malheur à eux lorsque Hachem les convoque pour les juger et faire le compte de leurs actions.

Nous savons que les 10 fils de Yaakov étaient très puissants, mais lorsqu'un jeune serviteur les conduisit chez Yossef, ils furent terrifiés.
Comment doit-on se sentir alors, lorsque D. nous convoque pour le jour redoutable du jugement.
Chacun doit donc réfléchir à la manière dont il répondra de ses actions devant Hachem."

[rabbi Yossi - rapporté dans le Zohar]

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-> Le Zohar continue :
La terreur des frères reposait sur leur sentiment de culpabilité pour la vente de Yossef.
A cause de cela, la force les abandonna, car le péché brise l'individu. Sinon, ils n'auraient eu aucune crainte.

De même que la simple déclaration: "Je suis Yossef!" (Vayigach 45,3) a révélé aux frères que tout ce qu'ils avaient considéré comme mauvais était bon, la déclaration ultime : "Je suis Hachem!", révélera la bonté sans limite de Hachem.

[Sfat Emet]

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-> Les frères ont été si bouleversés d'entendre la déclaration de Yossef, que face à ce choc de vérité :
- selon certaines versions, les frères se sont évanouis ;
- et selon d'autres, leur âme a quitté leur corps et ils sont morts jusqu'à ce que Hachem les ramène à la vie.

[En effet, sans préparation de notre part, combien effrayant sera notre jour du jugement céleste, lorsque nous entendrons Hachem nous dire : "Je suis D.!"
Qu'aurons-nous à dire pour notre défense? Comment ferons-nous face à nos contradictions et à nos erreurs lorsque nous verrons la réalité en face?

Une des plus grandes souffrances du monde à venir est cette prise de conscience éternelle d'avoir oublié de vivre notre vie avec toujours en face de nous la réalité : "Je suis Hachem!", à l'image du roi David qui affirme : "J'ai placé Hachem constamment devant moi" (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8).]

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+ "Yossef dit à ses frères : "Approchez-vous de moi ... Je suis Yossef" (Vayigach 45,4)

-> Rachi commente : Comme il les voyait en train de reculer, il s’est dit : Mes frères sont maintenant remplis de confusion! Aussi leur a-t-il parlé avec douceur, sur un ton suppliant, et il leur a montré qu’il était circoncis.

-> D'après certaines opinions (midrach haTorah ; Kessef Niv'har), Yossef ne leur a pas montré réellement sa circoncision, mais plutôt il leur a prouvé qu'il était un descendant circoncis d'Avraham, en leur révélant la facette compatissante et chaleureuse de se personnalité.
[En effet, il est écrit : "Le peuple juif a 3 signes distinctifs : la miséricorde, l'humilité et la générosité" (guémara Yébamot 79a).]

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-> Malgré la cruauté qu'avaient manifestée ses frères envers lui, Yossef n'éprouvait aucun mauvais sentiment à leur égard.
Nous devons agir de la même façon si nous avons souffert de quelqu'un et lui pardonner de la même façon.
[Réchit 'Hokhma - Yira 6,26]

[d'une certaine façon, la meilleure façon de se préparer au : "Je suis Hachem!", c'est d'agir à l'image de Yossef, en accordant notre pardon à autrui.
En effet, de la même façon que nous pardonnons facilement aux erreurs de notre prochain, alors de même Hachem agira à notre égard en pardonnant, en n'étant pas exigeant sur nos propres erreurs. Cela nous assure un bon jugement!]

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-> b'h, également sur ce verset : https://todahm.com/2018/01/02/5918
-> et également b'h : https://todahm.com/2015/12/27/4223
-> mais aussi b'h : https://todahm.com/2018/12/25/7849

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+ Un message d'espoir pour tout juif :

-> Yossef dit : "Je suis Yossef" (Vayigach 45,3)

Le Mé haChiloa'h s'inspire de ce passage pour voir un message d'espoir. Peu importe la situation, même quand on peut avoir l'impression que tout est fini et qu'il ne peut pas y avoir de changement positif, malgré tout, l'homme ne doit jamais désespérer ni baisser les bras.
En effet, à peine arrivés en Egypte pour acheter du blé, les tribus furent accusées d'être des espions. Les frères de Yossef furent emprisonnés pendant 3 jours. Puis, on les laissa partir en prétextant qu'ils ne reviendraient que si leur petit frère Binyamin est avec eux. Ensuite, ils trouvent leur argent dans un de leurs sacs, craignant une accusation de vol. Etant donné que Yaakov refusa de laisser partir Binyamin, Yehouda s'engagea à le ramener. Et voilà que l'on trouve la coupe dans le sac de Binyamin, Celui-ci va à présent être pris en esclave!

La situation va de mal en pis pour enfin tourner au drame. Les tribus ne savent pas comment sortir de cette position. Yehouda est prêt à faire la guerre au pays et à tout renverser tant la situation est désespérée.
Et là, voilà que Yossef, ne pouvant plus se contenir, il s'adresse à eux et leur dit : "Je suis Yossef!"
En un seul instant, ce fut la fin de tout leur cauchemar. Ils sortirent de leur désespoir et furent sauvés de leurs inquiétudes les plus dramatiques. A partir de là tout changea pour devenir la situation la plus belle et la plus idéale. Toutes les tribus se retrouvèrent avec Yaakov et les 17 années qui suivirent furent les plus belles de leur vie.

=> Ce passage est riche en leçon d'espoir. Parfois, on peut se retrouver dans une situation difficile, sans que l'on puisse voir le bout du tunnel. On peut se sentir perdu, sans aucune possibilité de délivrance. Malgré tout, apprenons de là qu'en un seul instant, on peut sortir de l'obscurité vers la lumière et voir son problème solutionné d'une façon extraordinaire et inattendue.
Hachem est Infini et Sa Sagesse est illimitée. A chaque situation la plus désespérée soit-elle, Il peut trouver des solutions incroyables. Gardons toujours confiance et espoir en Lui et sachons qu'aucune situation n'est réellement désespérée. Selon la formule de nos Sages : "la Délivrance Divine est aussi rapide qu'un clignement d'oeil".
D'ailleurs, c'est ce qui se passera à la fin des temps. De la même façon que lorsque Yossef déclara : "Je suis Yossef", cela a permis d'éclairer en un instant toutes les difficultés rencontrées depuis plusieurs mois, y mettant fin et ouvrant une page vers la délivrance, il en sera de même quand Hachem proclamera : "Je suis Hachem".
Toutes les incompréhensions, les doutes, et les sentiments de souffrances et d'injustice qui nous ont accompagné tout au long de l'Histoire, disparaîtront, pour s'ouvrir à une nouvelle compréhension et lecture de l'Histoire, dirigées par le Roi du monde, en vue de déboucher vers un état de délivrance et de joie, et mettant fin définitivement aux malheurs de l'exil.