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Comment Yaakov a-t-il pu épouser 2 sœurs?

Il est écrit : "N'épouse pas une femme avec sa sœur ... de son vivant" (A'haré Mot 18,18).

=> Comment Yaakov a-t-il pu épouser 2 sœurs (Ra'hél et Léa)?

-> Les Patriarches n'accomplissaient les préceptes de la Torah que lorsqu'ils séjournaient en terre sainte.
Quand ils en sortaient, ils n'en observaient aucun, excepté les 7 lois universelles. Puisque le don de la Torah n'était pas encore intervenu, cette rigueur était inutile.
[...]

Ra'hél est morte sur le chemin, à l'entrée de la terre d'Israël. Par son mérite, elle n'est pas morte dans un pays étranger, et par son mérite à lui il n'est pas resté en terre d'Israël avec 2 sœurs, or c'est elle qui avait été épousée alors qu'elle était interdite en tant que sœur.
[Ramban]

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-> Selon une autre opinion, seul Avraham observa toute la Torah.
Par son statut du plus grand des Patriarches, D. lui en donna la permission.
Néanmoins, les autres Patriarches furent enjoints de respecter au moins les 7 commandements universels.

D. désirait l'accomplissement de la Torah que lorsqu'elle serait donnée en présence de 600 000 témoins, afin que le monde tout entier reconnaisse sa gloire.

[le Yéfé Toar - rapporté dans le Méam Loez - Vayétsé 29,28-30]

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-> Avant le don de la Torah, les Patriarches ont observé toute la Torah, mais chacun devait prendre la Torah sur lui à la façon d'un converti.
Or, nous savons qu'un converti est semblable à un enfant qui vient de naître.
[le Réem - rabbi Eliyahou Mizra'hi]

=> Quand Yaakov a épousé 2 sœurs, il les a certainement converties avant de les épouser, et comme elles étaient converties elles n'étaient plus considérées comme 2 sœurs, et n'étaient pas du tout interdites à Yaakov.

-> Le 'Hatam Sofer transmet la même idée, en expliquant le fait que Yaakov consulte ses épouses avant de s'enfuir de la maison de Lavan d'après l'ordre de Hachem.
En effet, dans ces circonstances, qu'avait-il besoin de consulter ses épouses?

Mais il a voulu leur faire connaître l'interdiction d'avoir 2 épouses sœurs en terre d'Israël, et elles lui ont répondu : "Avons-nous encore une part et un héritage à la maison de notre père" = c'est-à-dire "un converti est semblable à un enfant qui vient de naître", par conséquent tu auras le droit de nous garder toutes les 2 même en pays de Canaan.

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-> De même le Maharcha (guémara Yoma 28b) enseigne
Lorsque Léa et Ra'hel, les filles de Lavan, ont épousé Yaakov, elles se sont converties.
Elles ont ainsi rompu leur lien familial et n'étaient donc plus considérées comme 2 sœurs. Bien que plus tard, nos Sages interdiront également le mariage avec 2 sœurs converties, cette loi ne s'appliquera que dans le cas où elles ont la même mère. Or Ra'hel et Léa avaient certes le même père Lavan, mais n'avaient pas la même mère.
Pour toutes ces raisons, Yaakov avait la permission de les épouser toutes deux.

-> Selon le commentateur Torat haOlam, il n'y avait aucun interdit d'épouser 2 sœurs à l'époque de Yaakov. Mais, en conséquence de ces 2 mariages et de la rivalité entre les enfants des 2 sœurs, la famille de Yaakov a dû descendre en Egypte. C'est pour cette raison que la Torah interdira dorénavant d'épouser 2 sœurs de leur vivant, mais Yaakov lui-même n'a commis aucune transgression.

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-> Hachem organisera pour les tsadikim dans le futur un banquet, le jour où Il comblera de bienfaits les enfants d'Its'hak.
Après avoir mangé et bu, les participants donneront à Avraham la coupe de vin pour le birkat hamazone ; Avraham répondra : "Je ne suis pas digne de bénir, car j'ai eu un fils (indigne) comme Ichmaël.
On présentera alors la coupe à Its'hak qui répondra : "Je ne suis pas digne de bénir, car j'ai eu un fils (indigne) comme Essav".
On présentera ensuite la coupe à Yaakov qui répondra : "Je ne suis pas digne de bénir, car j'ai épousé 2 sœurs (Léa et Ra'hel) de leur vivant, ce qui plus tard sera interdit par la Torah."
On dira alors à Moché : "Prends la coupe et bénis!" ; Moché répondra : "Je ne suis pas digne de bénir, car je n'ai pas eu le mérite d'entrer en Terre d'Israël, ni vivant ni mort".
Ils diront alors à Yéhochoua [bin Noun] : "Prends la coupe et bénis!" ; Yéhochoua répondra : "Je ne suis pas digne de bénir, car je n'ai pas eu le mérite d'avoir un fils"
[d'après la guémara (Méguila 14b), il n'a eu que des filles. En effet, d'après la guémara (Erouvin 63b), rabbi Abba bar Papa dit qu'il n'a pas eu de fils parce qu'il a empêché tout Israël de procréer durant une nuit, lors du siège de la ville de Yéricho.] ...
On dira enfin à David : "Prends la coupe et bénis!". David répondra : "Oui, je bénirai, et il convient que ce soit moi", comme il est dit : "Je lèverai la coupe des délivrances et je proclamerai le Nom de Hachem" (Téhilim 116,13).
[guémara Pessa'him 119b]

=> Pourquoi Yaakov refuse-t-il la coupe de vin pour bénir?

-> Bien que Yaakov ait épousé 2 sœurs converties de mères différentes, et qu'à ce titre il n'ait commis aucune transgression, il a quand même refusé de bénir sur la coupe pour éviter des apparences trompeuses (mar'it ayin), car aux yeux du public, il s'agissait bien de 2 sœurs.
[Pirouch rabbi 'Haïm Paltiel]

-> L'esprit prophétique (roua'h hakodech) de Yaakov l'a autorisé à épouser Ra'hel après Léa. Cependant, du fait que lorsque la Torah sera donnée plus tard, l'interdiction d'épouser 2 sœurs sera absolue (sans aucune dérogation), ce double mariage constituait pour Yaakov un déshonneur.
C'est pourquoi, malgré la permission suggéré par son esprit prophétique, il a refusé de lever la coupe de la délivrance, car il s'en est senti indigne à son niveau de Patriarche.
[Maharal - Gour Arié - Béréchit 46,10]

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-> Selon le Oh ha'Haïm haKadoch, avant le don de la Torah, les Patriaches n'avaient l'obligation que des 7 mitsvot des bné Noa'h, mais ils recevaient une récompense pour toutes les mitsvot qu'ils prenaient sur eux, sans être punis du tout pour celles qu'ils n'observaient pas.

Cependant, il souligne que là où les Patriarches voyaient quelque chose d'utile pour eux qui réussissait, comme Yaakov a connu la réussite en épousant 2 sœurs, alors il renonçait à la récompense qu'il aurait eue s'il avait observé cette mitsva, parce qu'il n'était pas puni de ne pas l'accomplir.

=> Ce qu'il a fait suivait un ordre de Hachem, et il n'a pas transgressé l'interdiction d'épouser 2 sœurs, c'était une mesure temporaire d'un prophète.

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-> "Son père l'appela Binyamin" (Vayichla'h 35,18)

La traduction de ce prénom Binyamin est : "Le fils de la droite".
Le Ramban explique que cela signifie : "Le fils de la force", car la droite fait référence à la force.
=> Mais de quelle force est-il ici question ?

-> En fait, le Ramban explique par ailleurs que les Patriarches respectaient toutes les mitsvot en terre d'Israël, mais pas en dehors de ce pays. Or, il est interdit par la Torah d'épouser deux soeurs. Certes Yaakov était marié à deux soeurs, mais cela n'était pas problématique car il habitait alors à 'Haran, hors de la Terre Sainte.
Mais quand il était sur le point d'entrer en Israël, il ne pouvait plus vivre avec 2 sœurs. C'est pourquoi Ra'hel mourut. D'autre part, si Yaakov a pu se marier avec Léa sans s'en apercevoir, c'était du fait de la grandeur d'âme de Ra'hel qui transmit à sa soeur les signes que Yaakov lui avait donné, pour ne pas qu'elle ait honte.
Cela permit le mariage de Yaakov avec Léa et provoqua, quand Yaakov épousa ensuite Ra'hel, que Yaakov était marié à deux soeurs. Et c'est cela qui engendra la mort de Ra'hel, qui rendit l'âme à la naissance de Binyamin.
Yaakov appela donc l'enfant ainsi, en référence à la force morale de Ra'hel, qui révéla les signes à sa soeur permettant le mariage de celle-ci avec Yaacov, ce qui entraîna à présent la mort de Ra'hel à l'entrée de la Terre Sainte, en enfantant justement cet enfant.
[le 'Hatam Sofer]

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