Pendant les temps de bouleversements du monde, les moments où D. semble disparaître, pour l'individu ou pour la communauté, les créatures ont l'impression que tout est absurde, que la ville brûle sans que personne la dirige ...
Mais pour ceux qui recherchent D., ils Le perçoivent en train de regarder par les fentes et de leur dire : "C'est Moi qui dirige la ville!"[Nétivot Shalom]
"Il dressa sa tente" (Lé'h Lé'ha 12,8)
1° / La Torah écrit : "Ohalo" (sa tente - אָהֳלֹה) avec la lettre "hé" à la fin [au lieu de ohalo avec la lettre "vav". Ce mot peut se lire : "ohala" signifiant : "sa tente à elle".]
Nous apprenons ainsi qu'à chaque déplacement, Avraham dressait en premier lieu la tente de Sarah, et seulement ensuite la sienne.
Ceci nous enseigne qu'un homme doit honorer son épouse, et lui procurer les meilleurs vêtements possibles.
Bien entendu, l'épouse ne doit pas exagérer et ne pas demander des choses qui dépassent les moyens de son mari.
[Méam Loez]
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2°/ Selon le midrach, Avraham plantait d'abord la tente de Sarah, et seulement ensuite la sienne.
Le rabbi Zalman Sorotskin fait remarquer qu'Avraham nous transmet l'enseignement suivant :
Mieux vaut "la tente de Sarah" = pour convertir les femmes, que la "tente d'Avraham" = pour convertir les hommes.
La "tente de Sarah" a la priorité sur la "tente d'Avraham", parce que nous savons que les femmes sont davantage portées vers la foi que les hommes, et celui qui commence par implanter la foi dans le cœur des femmes, pour ensuite aller vers les hommes, va du plus facile au plus difficile, ce qui est la démarche admise dans l'enseignement.
Ensuite, les femmes influencent les hommes par leur foi.
C'est aussi ce que Hachem a dit à Moché (Chémot 19,3) : "Voici comment tu parleras à la maison de Yaakov" = ce sont les femmes, "et ce que tu diras aux bnei Israël" = ce sont les hommes, au moment où il s'est agi de préparer les juifs à recevoir la Torah.
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-> "Quand un homme meurt dans la tente" ('Houkat 19,14)
Nos Sages (guémara Béra'hot 63b ; Shabbath 83b) explique que les les paroles de la Torah ne se maintiennent que chez celui qui se tue pour elles.
[au moment où l'on étudie, il faut faire le mort, dans le sens où rien d'autre n'existe pour venir nous déconcentrer]
La tente fait allusion au fait que de même qu'elle ne comporte pas de porte ni de clef, et qu'elle est ouverte à quiconque veut y entrer, ainsi la Torah est placée dans un coin et quiconque veut l'étudier peut venir le faire (cf. guémara Kidouchin 66a)
Le mot : "Ohél" (tente - אוהל) a une valeur numérique de 42, ce qui correspond à "tu parleras d'eux" (bam)", où le mot "bam" (בם) a aussi une guématria de 42.
Les lettres dé : bam (בם) renvoient à la 1ere lettre :
-> du 1er mot de la Torah écrite (בְּרֵאשִׁית – Béréchit)
-> du 1er mot de la Torah orale (מאימתי – michna Béra’hot).
[il faut se considérer comme de passage dans ce monde éphémère (à l'image d'une tente), et se consacrer de toutes ses capacités à la Torah, qui est l'essentiel, puisque chaque lettre que nous y étudierons nous accompagnera et nous servira d'habitat pour l'éternité.]
La bataille pour libérer Loth
+ La bataille pour libérer Loth :
-> Og, le roi de Bachan fit une bonne action en prévenant Avraham que son neveu Loth avait été capturé.
Og fut récompensé en ce monde en vivant longtemps, puisqu'il connut le Déluge [en l'an 1656 de la Création], et également la sortie des juifs d'Egypte (environ 800 ans plus tard!).
Cependant, son intention était mauvaise, puisqu'il désirait la mort d'Avraham [dans la guerre contre les 4 rois pour libérer Loth], c'est pourquoi les descendants d'Avraham le tuèrent (cf.Dévarim 1,4).
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-> Avraham résidait à 'Hébron, tandis que les 4 rois se trouvaient dans ce qui est aujourd'hui la Syrie ...
Hachem accorda des pouvoirs prodigieux à Avraham.
1°/ Les 10 jours de voyage qui séparaient 'Hebron à la Syrie [où se trouvaient les 4 rois] lui furent aussi aisés à franchir que la distance séparant 2 maisons voisines.
2°/ D. donna également à Avraham une poudre spéciale lui permettant de combattre. Lui et ses hommes n'eurent ni besoin d'épées, ni de toute autre arme pour se battre.
Ils prirent une petite quantité de cette poudre, la mélangèrent avec de la paille et la lancèrent sur leurs adversaires.
La poudre était plus efficace que des glaives, et les gerbes de pailles, telles des flèches fauchaient l'ennemi ...
Inversement, les flèches et les javelots tirés par ces rois contre Avraham se changeaient en poussière.
[à l'image de Na'houm Ich Gamzou qui apportant au roi un présent de grande valeur de la part des juifs, s'arrêta sur son chemin dormir dans une auberge.
L'aubergiste vida ce coffre rempli de pierres précieuses, et le remplit de sable. Par la suite, lorsque le roi ouvrit le coffre, il voulu tuer Na'houm Ich Gamzou pour cet affront de lui offrir en cadeau du simple sable.
Eliyahou haNavi se déguisa en courtisan du roi, et affirma au roi que ce sable était la poudre spéciale utilisée par Avraham contre Nimrod.
Le roi décida de l'employer contre des guerriers très puissants qu'il n'arrivait pas à vaincre depuis longtemps. Le sable détruisit toute l'armée ennemie.
Le roi libéra Na'houm et ordonna qu'on remplisse son coffre d'argent et d'or, et on l'accompagna d'une escorte royale.
L'aubergiste apprenant l'histoire de Na'houm, a ensuite amené au roi du même sable qu'il avait mis précédemment dans le coffre de Na'houm à la place des pierres précieuses.
Comme il est resté du simple sable, le roi le tua.
- récit rapporté dans la guémara Ta'anit 21a]
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=> Pourquoi cela?
1°/ Puisqu'Avraham dans son immense modestie se considérait comme de la poussière et de la cendre (Béréchit 18,27), il mérita de vaincre ses ennemis avec un peu de poussière.
Par contre Nimrod qui affichait une arrogance sans limite, vit ses armes devenir aussi inefficaces que la poussière, et il fut détruit.
-> Les juifs sont comparés à la poussière/sable.
On apprend des armes de Nimrod se transformant en poussière/sable, que nous devons être humbles comme la poussière de la terre.
En effet :
- Hachem a dit à Israël : "Je vous aime, car même lorsque Je vous accorde de la grandeur, vous minimisez votre valeur devant Moi". (guémara ‘Houlin 89a) ;
- Le roi David nous enseigne : "[Hachem] glorifie les humbles" (Téhilim 149,4 – yéfaér anavim)
=> On observe que lorsque nous nous considérons comme petit, à la hauteur de la poussière (par rapport à la grandeur de D.), c'est alors que nous sommes en réalité aux yeux de Hachem comme des personnes redoutables!
A l'inverse, ceux qui pensent qu'ils sont très forts par eux même, dotés des armes les plus puissantes du moment, en réalité aux yeux de D., ils ne sont rien d'autres que de la poussière.
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2°/ Les réchaïm transforment l'attribut de miséricorde en attribut de justice.
A l'inverse, pour les tsadikim l'attribut de justice devient l'attribut de miséricorde.
Ainsi, lorsque les cieux leur envoient des épreuves, elles se transforment en bien, chacun étant récompensé selon ses actes.
C'est pourquoi chez Avraham, sa sainteté le protégea des flèches et des lances. Pour lui ces armes n'étaient rien de plus que du sable.
Par contre, du fait de leur impiété, Nimrod était à la merci d'Avraham, car il pouvait les tuer simplement en leur jetant un peu de poudre/sable.
[combien nous devons nous focaliser à suivre les traces d'Avraham, en faisant la volonté de D., car alors nous n'avons rien à craindre! Quelques soient les armes de nos ennemis, cela ne sera pour nous que du simple sable!
Ce qui est considéré comme de la poussière (sans importance) dans ce monde, est au-dessus/supérieur à tout, dans le monde de réalité. Et inversement!
(en effet, ce monde est rempli de mensonges apparents, diffusés par le yétser ara dans le cadre de l'existence d'un libre arbitre crédible!)]
[On peut également l'expliquer par le fait qu'à chaque fois qu'un homme fait une bonne action, un ange est créé. Ainsi, nos véritables armes protectrices sont nos Anges protecteurs générés par nos mitsvot, et qui nous défendent en permanence.
A l'inverse, nos fautes créent des Anges Accusateurs, souhaitant nous faire mordre la poussière.
=> Lorsque j'ai réduis à la poussière mon égo pour faire la volonté de D., alors il en découle des armes redoutables (anges protecteurs).
Et inversement, lorsque j'agis en me croyant plus malin, plus fort que tout, alors il en découle des anges Accusateurs qui me font mordre la poussière! ]
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3°/ Une autre explication est que cette poudre n'eut qu'un effet purement psychologique.
Hachem provoqua la panique parmi les 4 rois et leurs armées.
C'est le pouvoir de l'imagination!
Nimrod et ses alliés virent que tout ce qu'ils faisaient contre Avraham restait sans aucun effet : leurs armes étant totalement inutiles contre lui.
C'est pourquoi lorsqu'ils le virent jeter de la poudre sur eux, ils crurent qu'il s'agissait d'une substance extrêmement toxique entraînant la mort.
La panique que D. mit dans leurs cœurs, les fit fuit et mourir.
[b'h, compilation personnelle basée sur le Méam Loez (Lé'h Lé'ha 14,14)]
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-> On ne doit pas se mettre en danger et compter sur un miracle.
C'est pourquoi l'intention première d'Avraham n'était pas de s'opposer à ces rois.
Il pensait plutôt payer une rançon pour délivrer Loth. Mais dès qu'il fut en route, il vit à ses côtés des anges qui lui insufflèrent le courage nécessaire pour livrer bataille.
[Zohar - rapporté dans le Méam Loez (Lé'h Lé'ha 14,22-24)]
La circoncision
+ La circoncision :
-> Tout homme se doit de circoncire ses fils. Le judaïsme repose tout entier sur cette mitsva fondamentale de la Torah.
[...]
La récompense relative à ce précepte est immense.
On nous enseigne que des anges prennent le sang [de la circoncision] et le conservent dans un endroit spécial.
Lorsque D. se met en colère contre son peuple, Il contemple ce sang et son courroux s'apaise.
[...]
Le midrach rapporte que Hachem promit à Avraham d'épargner du Guéhinam (purgatoire) tous ses descendants circoncis.
Avraham veille [dans le monde à venir] à ce qu'aucun de ses descendants portant le signe de l'alliance (brit mila) ne soit frappé par ce châtiment Divin.
Cependant, quand un individu donne libre cours à ses penchants, pèche et meurt sans se repentir, des anges viennent et lui remettent un prépuce.
Il est alors à nouveau incirconcis et conduit au Guéhinam.
Avraham ne lui vient pas en aide puisqu'il n'est plus circoncis.
[...]
Bien que D. créa l'homme circoncis, Il le façonna avec un prépuce qui doit être retiré.
C'est pourquoi l'homme vient au monde avec un défaut, et dès qu'il l'efface de son corps, il peut modifier les défauts de son âme.
[Grâce à la circoncision,] L'homme est libre de choisir le bien et de ne pas pécher. [Séfer ha'Hinoukh]
[...]
Les commandements (mitsvot) révèlent l'amour que D. porte à Israël.
S'il nous avait demandé de circoncire nos enfants à l'âge de 3 ans ou à 13 ans lors de leur bar mitsva, le père et le fils auraient souffert.
Mais D. promulgua ses mitsvot pour notre bien afin de nous permettre d'accéder au monde à venir.
Les dispositions Divines sont telles que la douleur est infime, et la récompense immense. [Ralbag - Tazria]
[...]
Le fait d'être Sandak (celui qui tient l'enfant pendant la circoncision) est extrêmement important ...
Sous bien des aspects, le Sandak est plus important que le Mohel.
Les genoux du Sandak sont comparés à un autel et l'acte de tenir l'enfant représente l'offrande des encens à Hachem.
[...]
Hachem envoie sa bénédiction à Israël uniquement grâce au mérite de la circoncision. (d'après le Zohar)
Dès que le père porte son fils à la circoncision, D. réunit les anges et dit : "Voyez quel peuple loyal j'ai sur la terre."
Alors le prophète Eliyahou, en 4 battements d'ailes majestueux, vient assister à la cérémonie.
C'est pourquoi, on lui prépare une chaise en son honneur, et après y avoir placé le bébé, on annonce : "Voici le trône du prophète Eliyahou, ange de l'alliance, d'heureuse mémoire" (zé akissé chél Eliyahou haNavi, mal'akh abérit za'hour latov).
Si on omet cette phrase, Eliyahou haNavi n'assiste pas à la cérémonie.
La raison de la présence d'Eliyahou haNavi à chaque circoncision repose sur le fait qu'il parla contre les juifs, et dit : "Les enfants d'Israël ont abandonner Ton alliance" (Mala'him I 19,10).
Hachem pour le punir, l'oblige depuis lors, à assister à chaque circoncision, afin qu'il constate avec qu'elle joie les juifs accomplissent ce précepte.
S'il en est ainsi, comment peut-on affirmer que le prophète Eliyahou n'y assiste pas si l'annonce appropriée n'est pas prononcée?
En réalité, Eliyahou haNavi n'est pas tenu de s'associer à chaque circoncision.
Il lui suffit d'en être le témoin et de se tenir à l'écart.
Mais quiconque désire sa présence dans sa maison, doit dire : "Voici le trône du prophète Eliyahou", et alors il vient et s'assoie sur sa chaise.
[Méam Loez - Lé'h Lé'ha 17,9-14]
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+ Qui effectua la circoncision d'Avraham?
-> A l'aube du 10 Tichri 2040 (de la Création), Avraham âgé de 99 ans fut circoncis.
Il y a différents avis :
1°/ Il effectua lui-même l'opération et souffrit extrêmement du fait de son grand âge. Hachem l'assista afin que sa récompense soit double.
2°/ Selon une autre opinion, Avraham et Ichmaël furent circoncis par Chèm, le fils de Noa'h.
3°/ D'autres affirment qu'Avraham se saisit du couteau pour se circoncire, mais comme ses mains tremblaient, il renonça.
Alors Hachem se saisit du couteau et acheva l'opération.
C'est pourquoi, il est écrit : "[D.] trancha l'alliance avec lui" (Né'hémia 9,8).
[Méam Loez - Lé'h Lé'ha 23,24]
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+ "En ce même jour fut circoncis Avraham, ainsi qu'Ichmaël son fils, et tous les gens de sa maison, nés chez lui ou achetés à prix d'argent, furent circoncis en même temps" (Lé'h Lé'ha 17,25-27)
-> Avraham commença par circoncire tous les hommes, puis seulement après, il le fit sur lui-même.
S'il avait fait l'inverse, il aurait été trop faible pour mener à terme cette tâche.
Ces prépuces furent laissés au soleil, se décomposèrent et dégagèrent une odeur nauséabonde.
Pour D., ces effluves étaient pareils au plus précieux des encens.
Hachem promis à Avraham : "Chaque fois que tes descendants pécheront, je me souviendrai de ces prépuces et je leurs pardonnerai".
[Avraham se trouvait à Jérusalem lorsqu'il effectua ces circoncisions,] et le grand autel fut érigé exactement à l'emplacement où furent déposés ces prépuces.
[Cet événement eut lieu un Yom Kippour.] C'est pourquoi à chaque Yom Kippour, D. contemple le sang de ces circoncisions et quand les juifs se repentent sincèrement, il pardonne leurs péchés.
[Méam Loez - Lé'h Lé'ha 17,25-27]
"Voilà que nous prions, dans nos prières et notamment celle de moussaf, pour la reconstruction du Temple, que nous espérons tous les jours. Mais nous ne réfléchissons pas à la raison essentielle de ce retard.
Or, si l'amère faute de la haine gratuite eut le pouvoir d'en causer la destruction, en dépit de la Torah et des actes bienfaisants, à plus forte raison a-t-elle le pouvoir d'en empêcher la reconstruction à notre époque, si nous ne faisons pas l'effort intense de nous en écarter, de nous défaire de cette haine qu'abrite notre cœur."
['Hafets 'Haïm - Ahavaat Israël]
"Quiconque s'efforce d'inculquer à ses enfants l'amour de l'étude de la Torah, même après sa mort, est considéré comme vivant.
Dans le monde à Venir, il s'élève chaque jour par le mérite de l'étude de la Torah et de l'observance des mitsvot accomplies par ses descendants.
(midrach rabba - Vayéra)
[...]Un individu doit au moins étudier suffisamment pour admettre ne pas connaître certaines choses et savoir interroger [un rabbin] en cas de nécessité.
Un ignorant n'ira jamais auprès d'un rabbin pour lui demander : "Comment dois-je me comporter dans un tel cas?".
Tout lui semble évident et il ne posera jamais de questions concernant des points nécessitant des éclaircissements.
[il n'aura aucune conscience de ses transgressions, puisque inconscientes!]
[...]On s'efforcera de transmettre aux enfants un enseignement qui leur permettra au moins de s'interroger.
Ils deviendront de bons juifs et en seront récompensés dans le monde futur.[Méam Loez - Noa'h 12,4]
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+ "Il arma ses disciples (חֲנִיכָיו - 'hanikhav)" (Lé'h Lé'ha 14,14)
-> Rachi : C'est Eliézer, qu'il avait éduqué aux mitsvot, et le mot : 'hanikh désigne le début de l'entrée d'un homme ou d'un instrument qu'il va devenir, comme dans : 'hanokh lana'ar ("éduque l'enfant").
Le rabbi Méïr Shapira commente :
"De ce Rachi, nous apprenons que l'éducation des enfants ne s'appelle éducation que lorsqu'ils demeurent dans cette éducation, "qu'il va devenir" ; si l'homme enseigne à son fils la Torah dans son enfance mais sans se soucier qu'il reste aussi un juif ben Torah quand il grandira, cela ne s'appelle pas 'hinoukh du tout."
Naissance d’Avraham -> à la fournaise
+++ Paracha Noa'h - Le saviez-vous (4e partie) : de la naissance d'Avraham au moment où il a été jeté dans la fournaise :
-> Selon le Séfer haYachar, Avraham a été jeté dans la fournaise pour s'être opposé à l'idolâtrie 2 ans après la dispersion, suite à la Tour de Bavèl.
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-> Le Méam Loez (Noa'h 11,31) enseigne :
Avant la naissance d'Avraham, Nimrod régnait sur le monde civilisé.
Nimrod niait le principe essentiel de la croyance en D., son orgueil devenait si grand qu'il se proclama dieu.
Ses contemporains se prosternaient devant lui et servaient des statues à son images.
[...]
Nimrod connaissait parfaitement l'astronomie et l'astrologie, et il vit ainsi dans les étoiles qu'un enfant naîtrait et s'opposerait à lui en dénonçant ses fausses croyances.
La nuit où naquit Avraham, les astronomes de Nimrod virent surgir à l'est une grande étoile parcourant les cieux et avalant 4 étoiles aux 4 points cardinaux.
Ne trouvant aucune explication à ce phénomène, ils comprirent qu'il s'agissait là d'un miracle, qu'un enfant était né cette nuit-là, destiné ... à hériter du pays de Canaan et à en tuer les rois [d'où la grande étoile avalant d'autres étoiles (les rois)].
[...]
[Ils ont compris qu'il s'agissait de l'enfant de Téra'h, le vice-roi, et Nimrod lui a demandé son enfant pour le tuer.
Téra'h a alors utilisé comme stratagème de donner le bébé d'une de ses esclaves qui était né le même jour que son fils Avraham. Celui-ci fût immédiatement tué.]
Lorsqu'Avraham atteignit l'âge de 3 ans, il commença à essayer d'imaginer qui avait créé les cieux et la terre ...
Il fit tant et tant d'efforts pour découvrir D., que la Présence Divine décida de le guider.
Hachem lui accorda la sagesse de comprendre que toutes les idoles n'étaient rien d'autres que des statues faites par l'homme.
Comme Avaham s'élevait spirituellement, l'ange Gabriel vint et lui transmit un grand nombre de secrets.
Comprenant qu'il ne pouvait pas détourner ses parents de l'idolâtrie, il décida de les quitter. Il partit vers la maison d'étude établie par Noa'h et Chèm, y demeura 39 ans, et y étudia le sens caché de la Torah.
Il ne révéla à personne son identité.
[...]
Dès l'âge de 3 ans, Avraham avait compris la nature de Hachem, et à 48 ans, il en avait la connaissance.
[Téra'h croyait tellement que son roi Nimrod était un dieu, qu'il lui a tout raconté sur le parcours de son fils Avraham, affirmant que sa femme l'avait trompé en échangeant les enfants, et que son fils avait passé des années à étudier des idées étranges.
Nimrod sous les conseils du Satan déguisé en humain, va diffuser un édit à travers son royaume pour capturer Avraham.
C'est ainsi que des dizaines milliers d'hommes volontaires vont entourer Avraham, qui prie alors Hachem.]
Un nuage immense va couvrir le pays, le rendant noir comme la poix. Lorsque les hommes de Nimrod virent cela, ils s'enfuirent et retournèrent en Babylonie ....
En un court instant, l'ange Gabriel transporte Avaham en Babylonie [et il va y proclamer dans la ville que D. est Un et qu'on doit tous le servir.]
[...]
Voyant que la majorité des habitants commençaient à suivre Avraham, Nimrod chercha par tous les moyens à le neutraliser [puisse que mettant à l'épreuve son statut de dieu] ...
[Au comble de sa colère,] Nimrod fit enchaîner Avraham et le jeta en prison.
Il ordonna aux gardiens de donner du pain à Avraham, mais pas d'eau.
L'ange Gabriel lui apparut à nouveau et fit couler une fontaine dans sa cellule. Chaque jour l'ange lui apportait de la nourriture et ne le quittait jamais, même pas un court instant.
Le roi réunit alors les sages de la ville, et leur demanda quel sort devrait-on réserver à Avraham.
Ils s'accordèrent tous pour qu'Avraham soit brûlé vif sur un bûcher.
Nimrod proclama que quiconque était l'ami du roi devait lui apportait du bois à cette fin. Durant 40 jours, on accourut de tous les coins du royaume pour apporter sa contribution de bois ...
Ce four brûla pendant 3 jours et 3 nuit, jusqu'à ce que les villageois ne supportent plus la chaleur intense qui s'en dégageait ....
Quand Nimrod ordonna de faire sortir Avraham de la prison, le gardien dit : "Cet homme est emprisonné depuis un an sans avoir bu d'eau. Il est certainement mort."
Nimrod répondit : "Peu importe. Allez voir s'il vit encore. Si oui, amenez-le au bûcher."
Le gardien de la prison partit et trouva Avraham en pleine santé, [celui-ci stupéfait en est venu à changer sa foi, et à rejoindre Avraham].
e gardien fût alors mis à mort, et le bourreau tenta à plusieurs reprises de le décapiter, mais à chaque fois, son glaive se brisait sur la nuque du gardien. Finalement, on renonça à tuer le gardien.
Chaque fois qu'un groupe d'officiers s'approchait du brasier, des langues de feu les consumaient, mais épargnaient Avraham. Après plusieurs vaines tentatives, beaucoup d'officiers trouvèrent la mort.
Sarah prit l'apparence d'un homme et expliqua à Nimrod comment brûler Avraham.
Il fit construire une catapulte capable de projeter un objet de très loin.
On attacha Avraham, puis on le plaça sur la catapulte [et on le projeta dans la fournaise] ...
Avraham fut sauvé par D. lui-même.
Certains affirment que l'ange Michaël, l'ange protecteur d'Israël, descendit pour sauver Avraham.
Avraham ne ressentit aucune des brûlures de la chaleur intense.
[...]
Le peuple rassemblé vit Avraham marcher à travers les flammes durant 3 jours et 3 nuits ...
Nimrod donna l'ordre de faire sortir Avraham de la fournaise, mais la chaleur était telle qu'on ne pouvait approcher.
Huit guerriers se portèrent volontaires, mais brûlèrent aux abords du feu.
Nimrod appela alors Avraham : "J'admets que tu es un vrai serviteur du D. des cieux, qui est grand, béni et vrai. Sors!"
Avraham émergea [de la fournaise] et se tint devint Nimrod.
La foule le prit pour un D. et se prosterna à ses pieds.
Avraham s'écria : "Je ne suis rien. Ne vous prosternez pas devant moi. Croyez au D. qui est dans les cieux."
Nimrod offrit de nombreux cadeaux à Avraham, et 2 de ses meilleurs esclaves. L'un d'entre eux n'était autre qu'Eliézer qui servit Avraham toute sa vie.
Certains disent qu'Eliézer était le fils de Nimrod.
[il y a eu un énorme kidouch Hachem, les gens présentant même à Avraham leurs enfants pour qu'il leur enseigne la droiture, la bonté et la fidélité en Hachem.]
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-> L'ange Gabriel se présentant à Hachem, Lui demandant la permission de descendre sauver le tsadik (de la fournaise). Mais D. répondit : "Je suis unique dans Mon monde, et lui est unique dans son monde ; il sied donc que Je le sauve. Quant à toi, tu auras le mérite de sauver 3 de ses descendants : 'Hanania, Michaël et Azaria."
[midrach Béréchit rabba 38,13]
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-> Les Sages s'étonnent : quelle était la grandeur d'Avraham pour avoir eu ce mérite? De nombreux juifs, à travers les générations, sont morts en kidouch Hachem sans avoir bénéficié d'un tel miracle?
Les Sages répondent : à ce moment-là, Avraham était le seul juif de l'humanité, le Satan s'est présenté à lui en argumentant : Comment as-tu le courage de te mettre en danger? Si tu brûles, qui va te succéder ? Qui va grandir le Nom de D.? Il est préférable que tu t'inclines devant Nimrod, que tu te prosternes devant ses idoles, juste pour lui faire croire que tu es d'accord, ainsi tu sauveras ta vie et tu pourras continuer à propager le Nom de D.
Avraham lui dit : Suis-je un envoyé pour trouver des juifs pour D.? Hachem S'occupera de trouver d'autres juifs à ma place qui grandiront Son Nom et leur descendance continuera après eux. Ma responsabilité est de sanctifier le Nom de D. Cette mitsva se présente à moi maintenant et je ne l'accomplirais pas?
Ainsi Avraham mérita-t-il qu'Hachem le sauve en personne.
La Tour de Bavél
+++ Paracha Noa'h - Le saviez-vous (3e partie) : La Tour de Bavél :
-> Au cours des 340 années suivant le Déluge, les femmes donnaient souvent naissance à 6 enfants en même temps [afin de permettre le repeuplement du monde]. (Pirké déRabbi Eliézer 24).
-> "Hachem fit pour l'homme et pour sa femme des tuniques de peau, et les en vêtit" (Béréchit 3,21)
Rachi commente : elles étaient comme l'ongle, lisses et fixées sur la peau. Selon un autre avis, il s’agissait d’une matière provenant de la peau, comme du poil de lièvre, douce et chaud.
Le Méam Loez (Noa'h 10,9) enseigne :
A la mort d'Adam, cette tunique fut transmise à Hénoch, puis à Mathusalem. A la mort de ce dernier, Noa'h en hérita et l'emporta avec lui dans l'Arche. Sans que personne ne le sache, 'Ham vola cette unique qu'il donna à Kouch, son fils aîné.
A sa naissance, Nimrod reçut ce vêtement des mains de Kouch.
Cette tunique lui conféra une grande puissance et beaucoup de courage, lui permettant de remporter ainsi de nombreuses batailles.
Lorsque Nimrod revêtait cette tunique, à son apparition, les animaux terrorisés prenaient la fuite.
Les hommes, voyant cela, supposèrent que sa force était prodigieuse et le couronnèrent roi.
[...]
Son second était Téra'h, le père d'Avraham.
<-------->
+ Origine du projet d'une tour immense :
-> Cette génération [de Bavél] agissait sur une base erronée. Sachant que le Déluge s'était produit en l'an 1656 de la Création. Ils tentèrent d'élaborer un moyen d'échapper au Déluge futur et bâtir une structure très haute ne pouvant être submergée par un Déluge.En effet, si jamais D. en suscitait un à nouveau, cette tour leur servirait de refuge.
[...]
Cette génération parlait une "même langue" pour se révolter contre Hachem.
Ses philosophes arguaient que D. se désintéressait du monde, et ils prétendaient que la direction du monde était soumise aux planètes et aux étoiles, que D. ne se préoccupait ni des êtres de chair et de sang, ni ne les reconnaissait.
[...]
Les penseurs de cette époque affirmaient que si D. avait accordé même à une fourmi le libre arbitre, il l'avait sans aucun doute donné à l'univers tout entier afin qu'il se dirige lui-même ...
Ils inventèrent toutes sortes d'arguments pour prouver que D. est incapable de modifier quoique ce soit en ce monde ... et ces raisonnements les menèrent à refuser la grandeur de Hachem.
Ils décidèrent alors de bâtir une tour si haute qu'elle atteindrait les planètes.
Ils désiraient placer dans les cieux une idole, tenant une épée dans les mains, prête à livrer un combat.
Cette statue symbolisait leur défit envers Hachem, et le rejet de son autorité.
Ils supposaient que D. ne dirige pas le monde d'en-bas, ils clamaient avec impudence :"Bien que nous nous rebellons contre Hachem, il ne peut nous faire aucun mal. Nous sommes sous la protection des étoiles et des planètes."
[Méam Loez - Noa'h 11,1]
<--->
-> La génération de Bavél pensait ainsi neutraliser le Divin par leur magie et leur sorcellerie.
Selon Rabbénou Bé'hayé (Noa'h 11,4), ils pensaient que la tour leur permettrait d'atteindre les sphères supérieures, et l'immortalité des êtres célestes.
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+ La tour de Bavèl :
-> Nimrod va concentrer toute la population de la terre en un seul et même endroit : la plaine de Chin'ar.
Cette migration massive va prendre 2 années entières. [selon le Séfer haYachar]
[Nimrod a soulevé (himrid) le monde contre Hachem, causant une grande profanation du Nom Divin.]
-> La tour de Bavél va être construite et détruite en l'an 1996 de la Création du monde.
Noa'h était âgé alors de 940 ans, et Avraham avait 48 ans.
-> Le Méam Loez (Noa'h 11,3-4) enseigne :
La tour de Bavél se composait de 2 séries d'escaliers, l'un à l'est permettant de monter les briques, et l'autre à l'ouest pour descendre en chercher de nouvelles.
Si un homme tombait, ses compagnons ne se souciaient pas de sa mort, mais par contre si une brique venait à tomber, ils s'en attristaient.
Un jour, un grand nombre de briques tombèrent. Les bâtisseurs cessèrent tout travail et s'en affligèrent réellement.
Chaque fois qu'Avraham passait à proximité du chantier, les bâtisseurs l'appelait et lui demandaient de participer à leur projet. Avraham se moquait de leur travail et les raillait, mais ils ignoraient ses paroles.
Pour avoir une idée de la hauteur de cette tour, il suffit de faire le compte.
Lorsque D. la détruisit : un tiers s'enfonça dans le sol, un tiers brûla et un tiers demeura intact.
Cette dernière partie était si haute que les plus hauts palmiers de Yéricho semblaient avoir la taille de sauterelles.
Beaucoup plus tard, on affirmait qu'il était possible de marcher à l'ombre de ces ruines (1/3 de la tour) pendant 3 jours sans la quitter.
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-> Selon le Séfer haYachar, il fallait une année entière pour escalader la tour de sa base à son sommet.
-> Chaque brique, lorsqu'on la posait, se multipliait et devenait d'abord deux, puis quatre briques.
La construction avançait à une vitesse prodigieuse, et recevait une aide du Ciel.
[midrach Béréchit rabba 38,8]
-> 5 hommes se sont opposés à la tour de Bavél : Noa'h (qui va se consacrer à l'agriculture), Chém et Ever (qui s'isolent pour mieux servir D. en toute tranquillité), Achour le fils de Chèm (qui va s'éloigner d'eux au loin), et Avraham (qui va s'opposer directement à eux par la parole).
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-> La Torah raconte qu'ils ont dit : "Faisons des briques" (Noa'h 11,3).
=> Pourquoi se sont-ils fatigués à fabriquer des briques et n'ont-ils pas utilisé tout simplement des pierres?
La pierre a été créée durant les 6 jours de la création et l'homme n'a pas pris part à cette création.
La brique, quant à elle, est le fruit de l'homme, c'est une création à lui.
L'homme qui vit dans une maison en pierres sait que la maison appartient à Hachem. L'homme y séjourne comme un invité et il doit donc bien se comporter vis-à-vis de son hôte.
Les hommes de la génération de la dispersion (dor haplaga) étaient mauvais et voulaient fabriquer les briques pour construire leurs maisons. Ils pouvaient ainsi proclamer, haut et fort, qu'ils vivaient dans leurs propres demeures, bâties par leurs propres moyens, qu'ils ne devaient donc rien à personne et pouvaient agir comme bon leur semblait.
Dans le midrach (Béréchit rabba 3,9), il est dit : "Au début de la création, Hachem voulut s'associer au monde d'En bas".
Hachem dit en quelque sorte : "J'aspire à vivre avec vous, à être votre associé, à pouvoir aux besoins de vos enfants, à Me préoccuper de vos soucis, à vous envoyer le bien dans tous les domaines. Je veux que vous vous adressiez à Moi chaque matin, chaque après-midi, chaque soir pour Me demander tout ce dont vous pensez avoir besoin. De Mon côté, J'écouterai vos prières".
C'est la façon de vivre du juif, celle d'être en proximité avec Hachem.
[rav Yaakov Israël Pozen]
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+ La fin de la tour :
-> Hachem réunit 70 anges autour de Son Trône de gloire, et leur demanda d'examiner cette affaire [de la tour de Bavél].
On décida de semer la confusion parmi ces hommes en créant 70 langues.
D. lui-même prit en charge Avraham et ses descendants. Puis, les 70 anges descendirent et divisèrent les bâtisseurs de la tour en 70 nations.
Chacune parlait une langue différente constituée d'un alphabet propre. De plus, un ange particulier leur avait été affecté.
Le peuple juif, quand à lui, fut pris sous la protection de Hachem, comme il est écrit : "car ce peuple est la part de D." (Dévarim 32,8-9).
[...]
Bien que les bâtisseurs [de Bavél] étaient pires sous bien des aspects [à la génération du Déluge], ils avaient une qualité qui contre-balançait beaucoup de péchés : l'amour du prochain et leur absence de haine.
Les 70 nations ne formaient qu'un, comme la Torah l'indique : "Toute la terre avait une même langue et des paroles semblables" (Noa'h 11,1).
Seule l'unité régnait entre eux et la paix était si grande qu'elle les sauva d'une destruction totale.
[Méam Loez - Noa'h 11,6-9]
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-> Nimrod avait conscience du pouvoir protecteur de l'unité.
D'ailleurs, le Haamek Davar enseigne que quiconque se séparait de la communauté était jeté dans une fournaise et brûlé.
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-> Les hommes incapables de communiquer et de se comprendre mutuellement, sont obligés de recourir au langage des signes.
[cf. Haamek Davar - Noa'h 11,8]
-> Le Séfer haYachar rapporte que la frustration (liée à l'incompréhension) va laisser place à de la violence entre travailleurs, et de nombreuses personnes meurent jetés des hauteurs de la tour.
Le Pirké déRabbi Eliézer (24) dit que des épées sont dégainées, le sang coule et les hommes ne sont alors unis que par le malheur.
Selon le Gour Aryé, cette incapacité à se supporter va entraîner la dispersion de l'humanité, qui se divise alors par groupe ethnique aux 4 coins du monde.
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-> Le rabbi Yossef Deutsch rapporte qu'on peut distinguer 3 groupes parmi les constructeurs de la tour :
1°/ ceux qui voulaient y monter et s'y installer = ils vont être éparpillés sur la surface de la terre ;
2°/ ceux qui voulaient y monter pour rendre culte à une idole = ils se retrouvent incapables de communiquer les uns avec les autres ;
3°/ ceux qui voulaient livrer combat contre D. = ils ont été transformés en singes, [en éléphants] et en démons, signe de leur détérioration.
-> Le Maharal explique que leur intention de livrer la guerre à Hachem leur a fait perdre toute trace d'image Divine (tsélem Elokim) à laquelle l'homme a été créé.
Ne possédant plus cette image, ils se sont transformés en créatures sauvages.
-> Une personne qui va au zoo, et voit un singe ou un éléphant, devra réciter la bénédiction : "barou'h ata Ado ... Elo ... mélé'h aolam méchané habriot" (qui change les créatures). [Choul'han Aroukh 225,8]
En effet, la guémara (Sanhédrin 109a) rapporte qu'après l'arrêt de la construction de la tour de Bavél, Hachem punit ses constructeurs, et certains d'entre eux furent transformés en singes et d'autres en éléphants.
C'est pourquoi le singe ressemble à l'homme, et l'éléphant est plus intelligent que les autres animaux [et cela à l'inverse de la théorie de Darwin qui prétend que l'homme descend du singe, bien au contraire c'est le singe qui descend de l'homme].
On raconte sur le 'Hida, que lorsqu'il se rendit à Londres, il visita le zoo afin de réciter cette bénédiction.
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-> Nos Sages statuent que celui qui voit un éléphant ou un singe prononce la bénédiction « méchané habriot », parce que ces animaux ressemblent à l’homme dans certains domaines (guémara Béra'hot 58b ; Méiri).
-> Rabbi Yaakov Kamenetsky (Emet LéYaakov) explique cette bénédiction en s’appuyant sur les propos de la guémara selon lesquels les hommes de la génération de la dispersion furent punis en étant transformés en éléphants et en singes. Dès lors, le sens de méchané habriot s’éclaircit : cela signifie "qui change les créatures", puisque ces animaux étaient à l’origine des hommes.
C’est peut-être également pourquoi, d’après certains Richonim, un singe peut laver les mains à un homme, du fait qu’au départ, le singe était un homme que D. transforma ensuite en animal.
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-> Selon le Séfer haYachar, les mauvaises actions des hommes ont été tolérées aussi longtemps que la tour n'était pas utilisée pour attaquer.
Lorsque la tour a atteint une hauteur [impressionnante], ils ont lancé des flèches dans le ciel contre le firmament.
De façon miraculeuse, Hachem a fait couler du sang d'en haut, leur faisant croire qu'ils avaient tué les pouvoirs célestes, et que la liberté qu'ils cherchaient à obtenir était imminente.
-> Ils ont voulu se détacher de D., et en retour Hachem les détacha les uns des autres.
Ils se sont révoltés plein d'orgueil, et en retour Il les humilia et les abaissa.
Ils ont consolidé leur nuisible unité par des mots, et c'est par des mots qu'est née la discorde, et puis leur chute.
-> Selon nos Sages, parler l'hébreu (lachon haKodéch) leur donnait aussi une force spirituelle pour réussir dans leurs tâches.
Pour cette raison, D. a mélangé les langues afin de leur retirer cette force.
-> Le Tiférét Yonathan (Noa'h 11,9) dit que le mot : "Bavél" (בבל) peut être coupé en deux, et que ses lettres peuvent former : ב לב, qui veut dire : 2 cœurs, car la volonté et les paroles des constructeurs étaient coupées en deux.
La ville de Chinear est désormais connue sous le nom de Bavél, en souvenir du mélange (bilboul) des langues.
-> Nos Sages rapportent que la tour de Bavél a été construire dans la plaine de Chinear, qui de façon ironique est l'endroit où les victimes du Déluge avaient été entraînées.
Ainsi, la leçon à tirer se trouvait sous leurs yeux, mais ils l'ont ignoré.
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-> Concernant la tour de Bavél :
1°/ le tiers supérieur est consumé par les flammes ;
[selon le Maharal, cette partie correspond à l'objectif lié à l'idolâtrie de cette tour]
2°/ le tiers inférieur s'enlise dans le sol ;
[selon le Maharal, cette partie représente la guerre qu'ils voulaient livrer à D., et qui a été engloutie, à l'image de la tentative de Kora'h contre Moché (avalé également par la terre!)]
3°/ la partie du milieu sera détruite elle aussi, mais il en restera quelques vestiges pour rappeler aux hommes la folie de ceux qui croient pouvoir se rebeller contre D.
[selon le Maharal, cela permet d'illustrer la futilité du projet, tandis que le Tsor haMor dit que cette partie sert de souvenir de l'unité des hommes.]
[midrach Béréchit rabba 39,10 ; guémara Sanhédrin 109a]
Du début à la fin du Déluge :
+++ Paracha Noa'h - Le saviez-vous (2e partie) : du début à la fin du Déluge :
+ La fermeture de l'Arche :
-> Selon le midrach (Béréchit rabba 32,6), Noa'h avait de l'eau lui arrivant aux chevilles.
[il s'assurait qu'il ne restait pas d'espèces dehors, et surtout il espérait plus que tout que sa génération fasse téchouva face aux signes avertissant de l'imminent Déluge]
N'ayant alors plus le choix, il est monté dans l'Arche, et c'est Hachem qui a fermé hermétiquement la porte derrière lui.
Le Tiférét Yonathan explique que Noa'h n'a pas voulu fermer l'Arche parce que c'était Shabbath, et que c'est considéré comme un des travaux interdits ce jour-là.
-> Le Méam Loez (Noa'h 7,5-7) rapporte :
Une foule nombreuse vint auprès de Noa'h le suppliant d'entrer dans l'Arche ...
Ils plaidèrent, supplièrent et se lamentèrent en pure perte. Au comble de leur frustration, ils tentèrent de briser l'Archer et de la renverser.
Sur un commandement céleste, des lions arrivèrent, entourèrent l'Arche et dévorèrent de nombreux hommes.
[...]
Il semble incompréhensible que cette génération fut ainsi obstinée et attendit la dernière minute pour se repentir.
Ces hommes croyaient fermement que les anges dirigeaient le monde (D. leur ayant laissé la gestion courante).
Ils pensaient les contrôler par l'intermédiaire d'incantations, afin qu'ils ne puissent mettre en danger le monde par le feu ou l'eau.
[d'autres expliquent qu'ils ne croyaient pas en la possibilité du Déluge, car ils ne voyaient rien de tout cela dans le futur (le mazal, les étoiles).
Mais c'est oublier que Hachem est au-dessus de tout, dépendant de rien ...]
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+ Dans la Téva :
-> Selon le Pirké déRabbi Eliézer, les eaux du Déluge étaient bouillantes ... mais autour de l'Arche, elles étaient froides et agréables, et ce grâce au mérite de Noa'h.
-> Le Méam Loez (Noa'h 7,5-7) enseigne :
2 créatures ne tenaient pas dans l'Arche.
1°/ La 1ere était l'auroch géant (Réem).
A l'époque de rabbi 'Hiya bar Abba, un jeune auroch s'égara en terre sainte, et détruisit des milliers d'arbres. On décida alors de jeûner et le peuple se lamenta en prières devant D., lui demandant de retirer cette calamité.
Finalement, le petit auroch entendit sa mère l'appeler et il partit. [cela nous aide à se rendre compte de sa taille!]
Noa'h saisit les 2 cornes de l'auroch (celle du mâle et de la femelle), et le conduit vers l'Arche. Seule sa tête tenait dans l'Arche, tandis que le reste de son corps demeurait à l'extérieur.
2°/ La 2e créature qui ne pouvait tenir dans l'Arche était Og le géant.
Il monta sur le toit de l'Arche et se fit une protection, au-dessus de la tête, contre les pluies du Déluge.
Pendant une année, Noa'h lui passa la nourriture par la fenêtre de l'Arche.
Certains disent qu'il était beaucoup trop gigantesque pour s'asseoir sur l'Arche, mais qu'il se déplaçait le long de celle-ci, là où les eaux étaient froides.
["Hachem effaça toutes les créatures qui étaient sur la face de la terre ... Il ne resta que Noa'h, et ce qui était avec lui dans l'Arche" (Noa'h 7,23)
Selon le Tour, l'expression : "que Noa'h" (a'h Noa'h - אַךְ נֹחַ) a la même valeur numérique que : "Og" (עוג), le mot "a'h" laissant sous-entendre que quelqu'un d'autre à survécu.]
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3°/ Rabbénou Bé'hayé (Bamidbar 21,34) rapporte que :
Avant le déluge, l'épouse de 'Ham s'était unie à l'un des géants nommés Chamhazael, et avait donné naissance dans l'Arche à un géant qui allait devenir le fameux Si'hon, demi-frère d'Og.
Pour éviter la honte de la naissance imminente, 'Ham avait eu des rapportes avec elle pour donner l'apparence qu'il était le père de l'enfant.
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+ La nourriture
-> Le Yalkout Réouvéni précise que Noa'h se chargea des bêtes sauvages, Chèm des animaux domestiques, Cham des oiseaux et Yaphét des reptiles.
Ils se partageaient l'entretien des autres animaux, et ce durant les 12 mois dans l'Arche (nuit et jour), ce qui est particulièrement éprouvant.
-> Selon Abarbanel, D. avait décrété que les carnivores seraient herbivores, afin de les rendre moins féroces.
Selon un avis, Hachem a fait un miracle pour que toutes les créatures se suffisent de figues sèches.
Quoiqu'il en soit, Rachi (Noa'h 6,8) écrit : "[D. a fait une] alliance pour que les fruits ne pourrissent ni ne moisissent".
-> Rabbi Moché haDarchan rapporte que tous animaux ont miraculeusement coexisté ensemble (ex : le loup n'attaquant pas la brebis, de même pour le lion ...).
L'unique exception est la lutte entre le chat et la souris, qui s'est poursuivie dans l'Arche.
-> Le Rokéa'h rapporte qu'il y avait des milliers de litres d'eau potable.
-> La guémara (Béra'hot 40a), nous enseigne que normalement on doit nourrir les animaux qu'on possède avant de manger soi-même.
Le rav Chimon Sofer dit que dans l'Arche, étant donné que c'est Noa'h qui servait les animaux, son bien-être passait avant celui des animaux.
-> Le Malbim dit que c'est grâce au mérite acquis dans l'Arche en nourrissant les animaux que Noa'h a eu le droit de tuer et de consommer de la viande animale après le Déluge.
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-> On raconte 2 faits notables :
1°/ Un jour Noa'h ne s'est par rendu compte du besoin réel du lion, tardant à venir le nourrir. Lorsqu'il arrive, le lion se jette sur lui, lui assène un coup de patte et le mord à la jambe.
Noa'h en restera boiteux.
Mais cela sera l'unique cas d'un animal qui attaquera Noa'h ou qui le mordra.
Selon le midrach (Tan'houma Noa'h 9), cette infirmité empêchera Noa'h d'offrir lui-même les sacrifices lorsqu'ils sortiront de l'Arche (à l'image d'une infirmité qui rend inapte un Cohen à faire les korbanot).
Ce sera son fils, Chem qui les offrira.
2°/ Il y avait un oiseau dans l'Arche nommé le 'Houl (c'est le Phoenix - cf. Iyov 29,18).
Noa'h constatant qu'il se cachait dans un coin, il lui demanda pourquoi il ne cherchait pas de nourriture.
L'oiseau répondit : "Je vois combien dure est ta tâche, je ne veux pas t'importuner".
Noa'h le bénit alors : "Que jamais tu ne connaisses la mort".
Le midrach (Béréchit rabba 19,5) rapporte que cela tient, entre autres, au fait que ‘Hava a nourri tous les animaux en leur donnant du fruit de l’Arbre de la connaissance. Seul le ‘Houl refusa de l’écouta, et n'en mangea pas.
Comme il n’a jamais mangé de cet arbre, il échappa à la sentence de "mort".
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+ Le déroulement du Déluge :
Bref chronologie du Déluge :
- 40 jours (du 17 'Hechvan au 28 Kislev) = pluie destructrice ;
- 150 jours (28 Kislev à fin Iyar) = la pluie cesse quasiment, mais les eaux montent ;
- 60 jours (1er Sivan au 1er Av) = les eaux baissent, et le sommet des montagnes devient visible le 1er Av ;
- 60 jours (2 Av au 1er Tichri) = l'envoi du corbeau, ainsi que les 2 envois de la colombe (qui ne revient plus le 1er Tichri, jour de Roch Hachana) ;
- 55 jours (2 Tichri au 27 'Hechvan) = la terre est alors totalement sèche, et Hachem donne l'ordre de sortir de l'Arche (le 27 'Hechvan), comme il a pu le donner d'y entrer.
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-> Suite au début du Déluge, la pluie destructrice tomba pendant 40 jours successifs, jusqu'au 28 Kislev.
En effet, le péché principal de cette génération était l'immoralité sexuelle. Or, un ovule fertilisé prend une forme humaine au bout de 40 jours.
De plus, la faute qui a condamné cette génération est celle du vol. Or, le mot : "guézél" (le vol - גזל), a une guématria de 40.
-> Après 40 jours, la tempête/pluie finit par se calmer, mais les eaux souterraines continuent à jaillir, faisant monter le niveau de l'eau, et ce pendant une durée de 150 jours.
Le midrach (Béréchit rabba 32,11) rapporte que le niveau de l'eau restera miraculeusement toujours à une hauteur de 15 coudées (environ 7,2 mètres) au-dessus du niveau de la terre, qu'il s'agisse de vallées ou bien de hautes montagnes.
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-> Le Ramban (Noa'h 7,18) enseigne que le Déluge va entraîner des transformations écologiques profondes.
Les couches atmosphériques entourant la terre, polluées par les vapeurs toxiques dégagées à ce moment perdent leur pureté. Quant aux hommes, ils sont affaiblis et leur durée de vie est sérieusement réduite.
-> D'ailleurs, selon Abarbanel, les changements de climat après le Déluge permettent maintenant à l'arc-en-ciel d'être vu depuis la terre. En effet, la couverture de nuages, moins épaisse qu'auparavant, permet aux rayons de soleil de filtrer et de se refléter dans l'air humide.
-> Le Méam Loez (Noa'h 8,22) rapporte :
Avant le Déluge, les hommes ne connaissaient ni soucis, ni dur labeur pour subvenir à leurs besoins.
Une simple récolte suffisait pour les nourrir pendant 40 ans.
Ils ne fournissaient pas d'efforts pour moissonner la récolte ; ils obtenaient ce dont ils avaient besoin simplement en flânant à travers les champs.
Ils ne craignaient aucune bête sauvage. Ils bénéficiaient également d'un climat ni trop chaud, ni trop froid ; le printemps régnait tout au long de l'année ...
Puisque cette situation si douce est une des causes de leur méchanceté (ex: trop de temps de libre, d'oisiveté conduit à la faute), il fut décidé qu'il n'en serait plus ainsi.
Désormais, les hommes devraient souffrir de toutes sortes d'infirmités, travailler sans relâche pour survivre et pouvoir nourrir leurs enfants.
L'air et le climat se modifièrent, et le monde, tel qu'ils l'avaient connu, n'exista plus ...
Il y a l'apparition des saisons, avec des changements climatiques affectant la santé.
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+ Le corbeau :
-> Le 10 Elloul, 40 jours après l'apparition des montagnes, Noa'h ouvrit la fenêtre de l'Arche et lâcha le corbeau, le plus intelligent des oiseaux, pour l'envoyer en reconnaissance.
Selon le Yalkout Réouvéni, Noa'h connaissait le langage des animaux et de oiseaux.
-> Dans l'Arche, 'Ham, le corbeau et le chien s'accouplèrent avec leur compagne, malgré l'interdiction.
-> [Le corbeau sera mis de force dehors par Noa'h, et il ne voudra pas s'éloigner de l'Arche pour faire sa mission. Cependant, ] Fatigué et affamé, le corbeau finit par s'envoler pour chercher quelque chose à manger.
Il découvre rapidement une carcasse avec un peu de chair et saisit la viande dans son bec pour revenir vers l'Arche.
Chemin faisant, il change d'avis : il ne veut pas permettre à Noa'h de voir ce qu'il a trouvé. Volant vers le sommet d'une montagne dénudée, il dépose sa trouvaille et la grignote lentement pour revenir dans l'Arche les mains vides.
[Contrarié, Noa'h va l'accepter sur ordre de Hachem. En effet, de nombreuses années plus tard, lorsque le prophète Eliyahou cherchera refuge dans le désert pour échapper à la colère du roi A'hav, les corbeaux lui apporteront de quoi se nourrir.]
[Pirké déRabbi Eliezer 23 avec Radal - rapporté par le rav Deutsch]
"Nos parents doivent paraître [à nos yeux] comme un roi et une reine, et on doit terriblement redouter de leur désobéir.
Tout ce qu'ils ordonneront, ensemble ou séparément, doit être à nos yeux un ordre royal dont on ne doit s'écarter ni à droite ni à gauche.
[...]De façon générale : il faut se conduire avec eux comme on se conduirait avec un roi de chair et de sang dont on redouterait qu'il nous coupe la tête.
Et à cause de la crainte, on ne s'assiéra pas et on ne se tiendra pas à la place habituelle de l'un d'entre eux, et on ne les contredira pas même si on sait qu'ils se trompent.Même de décider : "Vous avez raison, mon père ou ma mère", c'est interdit [parce que l'on ose se comparer à de l’incomparable!]."
[Séfer 'Hassidim]
-> Dans la partie qui traite des mitsvot dépendant de la parole, le Séfer 'Hassidim écrit : "On doit respecter [nos parents] par la paroles, leur parler doucement, avec un langage délicat, avec respect et délicatesse, comme lorsqu'on parle au roi."
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-> "On doit respecter ses parents en soi-même en les trouvant importants, c'est-à-dire qu'on doit avoir l'impression qu'ils sont des gens grands et honorables, même si pour les autres personnes ils n'ont aucune importance.
C'est l'essentiel de la mitsva de les respecter, sans quoi cela relève du verset : "Ils m'ont honoré avec leur bouche et leurs lèvres, mais leur cœur est loin de moi"."
['Haayé Adam 67,3]
-> Le rabbi 'Haïm Chmoulévitch illustre avec le respect du père :
"Quand on respecte son père malgré ce qu'il est, on n'a pas accompli son devoir.
Il faut respecter le père à cause de ce qu'il est = Le fils doit s'efforcer de rechercher ce qu'il sait de mieux sur la grandeur de son père, de trouver en quoi le père est "unique dans sa génération", et le respecter en fonction de cette prise de conscience.
Si on ne trouve pas en quoi respecter le père parce qu'il est "unique dans sa génération" en un point quelconque, on n'a pas accompli son devoir."
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-> Le rav 'Haïm Chmoulevitch (Si’hot Moussar - maamar 82) estime que le Kiboud Av Vaèm ne se limite pas au fait d’honorer ses parents. C’est plutôt une sorte d’adulation, consacrer du temps à réfléchir à leurs qualités, ...
"Mon père, mon maître, passa sa vie à réfléchir et à chercher une qualité spéciale chez son père, jusqu’à trouver ce en quoi ce dernier était unique, parmi toute la génération. Je me suis toujours demandé pourquoi il avait fait cela. Jusqu’à ce que je comprenne que le but principal de cette mitsva (ainsi que de celle d’honorer toute créature), c’est de lui accorder un véritable honneur. Or il est impossible d’honorer véritablement quelqu’un qui n’est pas respectable à nos yeux. Notre considération n’aurait alors été qu’extérieure et nous n’aurions pas rempli vraiment notre obligation d’honorer nos parents.
Par conséquent, il faut chercher les qualités spécifiques de nos parents pour que ces derniers soient véritablement vénérés, que l’honneur accordé soit authentique et que la mitsva soit réellement effectuée."
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-> Les grands de notre génération excellèrent dans l’accomplissement de cette Mitsva, et l’effectuaient au-delà de ce qu’exige la stricte Loi.
Le rav ’Haïm Kanievsky raconta que son oncle, le ’Hazon Ich rendait quotidiennement visite à sa mère, pendant une demi-heure. Il ne discutait pas de commentaires du Rambam, difficiles à comprendre, mais plutôt de sujets qui intéressaient sa mère. Il aurait pu développer de merveilleux ’Hidouchim pendant toutes ces demi-heures, mais l’honneur qu’il lui devait était plus important.
Le rav Steinman raconta que chez sa belle-mère, la Rabbanite Sarah Kornfeld, la mitsva de Kiboud Av Vaèm était si chère que le fait de pouvoir faire le lit de son père était pour elle, un privilège, et quand elle n’était pas autorisée à le faire, elle prenait cela comme une punition.
"On imagine difficilement le respect que le rav de Brisk manifestait à l’égard de son père, le Beth Halévi. Il tremblait quand il se tenait devant lui."
On raconte, qu’une année, à Sim’hat Torah, le ’Hazon Ich rentrait chez lui, accompagné par une foule de personnes et il entendit un enfant demander à son père : "Pourquoi tous ces gens marchent-ils derrière cet homme? Ne connaît-il pas la route pour rentrer chez lui tout seul?"
Le ’Hazon Ich appela le père de l’enfant et lui dit : "Dis à ton fils que c’est parce que j’ai toujours respecté la mitsva de Kiboud Av Vaèm."
Le rav Steinman lui demanda par la suite si la vraie raison n’était pas son érudition en Torah. Le ’Hazon Ich répondit que bien que les gens lui fissent des honneurs pour son assiduité et son génie en Torah, il lui avait fallu du mérite pour arriver à ce niveau. Et ce mérite provenait de la mitsva de Kiboud Av Vaèm.
=> Ainsi, il ne suffit pas de respecter et de servir mécaniquement nos parents ; nous devons nous efforcer de développer un amour et une admiration à leur égard. On pourra ainsi émuler les Grands et récolter les fruits qu’eux-mêmes recueillirent.
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Le Zohar (Ki Tétsé 281a) affirme que l’on doit aimer ses parents plus que l’on ne s’aime soi-même, et faire tout son possible pour leur faire plaisir.
Le Sefer ’Harédim et le ’Hayé Adam (Hayé Adam 69,1) tranchent la Halakha conformément à cet avis : "il est évident qu’il faut les aimer comme soi-même … L’amour du père et de la mère est lié à celui envers Hachem".