Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"[D. déclare : ] Je vous ai conduits à travers le désert pendant 40 ans durant lesquels vos vêtements ne se sont pas usés sur vous, et ta chaussure ne s'est pas usée sur ton pied" (Ki Tavo 29,4)

1°/ "Ta chaussure ne s'est pas usée sur ton pied" :

-> L'un des élèves de rabbi 'Haïm Kanievsky s'est étonné : Quel besoin y avait-il de chaussures dans le désert, puisque les nuées de gloire chassaient toute saleté et tout obstacle de leur chemin?

Rabbi Kanievsky a répondu qu'il fallait des chaussures pour pouvoir dire la bénédiction : "qui m'a donné tout ce dont j'ai besoin" (qui porte sur les chaussures <- chéassa li kol tsorki).

On lui a de nouveau demandé : Apparemment, s'ils n'avaient pas besoin de chaussures, n'est-ce pas une bénédiction inutile (ce qui est interdit)?

Il a répondu que les juifs marchaient dans le désert avec des chaussures [uniquement] pour pouvoir les enlever à Yom Kippour, accomplissant ainsi les 5 choses dont il est interdit de profiter en ce jour.

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2°/ "Vos vêtements ne se sont pas usés sur vous" :

-> Le midrach rabba rapporte :
Rabbi El'azar, fils de rabbi Chimon bar Yo'haï, a demandé à son beau-père rabbi Yossi fils de rabbi Lakonia de lui expliquer ce verset.
Il lui a répondu : "Les nuées de gloire entouraient les juifs et repassaient leurs vêtements."
- Leurs habits n'étaient-ils pas brûlés par les nuées de feu?
- Ne t'étonne pas car il existe un certain tissu qui ne se repasse qu'au feu.
Leurs vêtements étaient miraculeux : la nuée de feu les repassait sans les abîmer."

-> Le Mean Loez (Ki Tavo 29,4) ajoute :
"D. désirait guider cette génération, la purifier des croyances égyptiennes perverties et leur faire prendre conscience que le monde est dirigé par Sa volonté. Il a donc multiplié les miracles et a fait ressentir Sa Présence d'une façon que les générations suivantes n'ont pas connue.
[...]
Ce miracle faisait partie de celui des [7] Nuées de Gloire.
En général, les vêtements s'abîment et s'usent au contact de la poussière.
Dans le désert, les habits étaient protégés de la poussière par les Nuées de Gloire qui les entouraient comme une boîte (une bulle à la bonne température, bonne odeur, ... les transportant, les maintenant propres, leurs repassant les habits, ...).
[...]
Comme les juifs allaient recevoir la Torah Écrite et la Torah Orale, Hachem désirait les débarrasser de toute préoccupation matérielle, pour qu'ils puissent être entièrement disponibles pour l'étudier."

Gérer son bien le + précieux : son temps de vie

+ Chaque juif = un gestionnaire du bien le plus précieux qui puisse exister : son temps de vie :

-> "Le mois [d'Elloul] est le dernier de l'année, et de même que les commerçants font les comptes à la fin de l'année, pour savoir combien ils ont gagné et combien ils ont perdu, quels sont les bénéfices et les déficits, à combien plus forte raison chacun d'entre nous, quand arrive ce mois d'Elloul, doit chercher, vérifier et examiner sa conduite, combien de mérites il a et combien de l'inverse."
[rabbi Chmouël Wosner - Chivté haLévi]

-> "Même un marchant tout simple qui vend des oignons, s'il ne tient pas un carnet pour faire ses comptes, il fera faillite, à plus forte raison tout homme doit-il faire le compte de ses actes."
[rabbi Yé'hezkel Lewinstein]

[chaque juif a une âme Divine, et possède la marchandise la plus précieuse au monde : le temps de vie.
Contre quoi va-t-il l'écouler? Est-ce qu'il va tuer le temps et la vendre pour rien? ou bien va-t-il surmonter sa naturalité pour l'échanger contre ce qui a une valeur infinie et éternelle (la volonté de D.)?

=> A la fin de l'année juive, chaque juif fait les comptes de ses affaires : qu'ai-je fait de ma vie?
Après ma mort, dans le monde de Vérité, quel sera mon avis sur cette année qui vient de passer? Que puis-je faire pour en améliorer sa rentabilité dans l'année à venir? ]

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+ Nous prenons soin de notre apparence physique dans ce monde éphémère, alors à combien plus forte raison doit-on prendre soin de notre apparence spirituelle dans le monde à Venir, qui est éternel?

-> Quand quelqu'un de corpulent réussit à maigrir en faisant des efforts considérables et veut conserver son nouveau poids, il fait attention à tout ce qui lui rentre dans la bouche, il compte les calories et veille à se peser tous les jours pour s'assurer qu'il n'a pas repris de poids.
Quand il s'aperçoit de la moindre remontée de poids, il s'empresse de réagir en conséquence et fixe son menu du lendemain de façon à rétablir l'équilibre.
C'est exactement comme cela qu'un baal téchouva doit se conduire.
[physiquement une personne "grosse" a trop de graisse ; spirituellement, elle a trop de fautes!]

Quelqu'un qui a fait téchouva et a réduit le poids des fautes qui pèsent sur son âme doit bien se préserver pour ne pas y retomber, et il ne peut pas se permettre de faire n'importe quoi.
Il doit renoncer totalement aux actes qui risquent de l'entraîner vers la faute et le pousser à charger de nouveau son âme de péchés.

De même, il doit se peser (bilan) tous les jours spirituellement pour bien vérifier si le poids spirituel de ses fautes n'a pas augmenté.
S'il distingue un mouvement malencontreux dans ce poids, il doit en vérifier les raisons et se conduire en fonction pour que ses fautes continuent à diminuer continuellement, sans remonter même le moins du monde.

[rabbi Nissim Yaguen - Nétivé Or]

[en parallèle de notre travail à affiner notre corps spirituel (éviter les fautes), nous devons chercher à l'embellir par nos belles actions!]

"Hachem te frappera de folie et d'égarement du cœur" (Ki Tavo 28,28)

-> "l'égarement du cœur" = le Saba de Kelm explique que cette expression désigne la fermeture du cœur, comme si l'homme était pris de léthargie, comme quelqu'un qui aurait été anesthésié en vue d'une opération, qui est plongé dans un sommeil profond et ne ressent pas qu'on coupe dans sa chair vive.

De même, le cœur de l'homme qui est frappé d'égarement se trouve plongé dans le sommeil et ne se réveille pas même quand sa vie est menacée. C'est pourquoi le danger est extrêmement grand!

[à l'image d'une personne endormie, parlant dans son sommeil, on peut murmurer de belles paroles sur la nécessité de se réveiller, de changer (l'heure est grave!), mais cependant tant que cela n'arrive pas et ne provient pas de notre cœur, cela reste extérieur!]

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-> Le rav Aharon Kotler enseigne : tout le monde sait combien les grands du monde redoutaient l'approche du mois d'Elloul.
(notre vie dans ses moindres détails est décidée à Roch Hachana ; nous pouvons avoir tout ce que nous désirons, mais à la condition de le demander de tout son cœur à Hachem!)

Notre cœur est complètement obtus, sans le moindre soupçon de crainte, alors que nous devrions craindre d'autant plus du fait même de cette situation amère où il nous manque la moindre étincelle de sentiment.
En effet, le fait d'avoir perdu ce sentiment est malheureusement le niveau le plus bas qui existe.
Comme le dit la guémara (Shabbath) : "Un idiot ne se vexe pas, et la chair qui est morte chez le vivant ne sent pas une aiguille".
[l'heure est extrêmement grave/vitale, c'est juste que notre cœur est tellement endormi, au point que nous ne ressentons rien de particulier!]

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-> Rabbi Yé'hezkel Levinstein dit :
"Il est vrai qu'en Elloul, nous sommes tous animés d'un éveil plus grand que durant le reste de l'année. Mais il faut faire très attention à éviter un simple éveil qui ne serait qu'extérieur et superficiel.

Tel est le juste service qui s'appelle : "repentir complet". [complet => total => même du plus profond de nous, et pas uniquement à l'extérieur! ]

Si nous agissons ainsi, nous ressentirons la gravité du jour du jugement, et serons emplis de la crainte de D."

"Tu te réjouiras de tout le bon que Hachem ton D. t'a donné" (Ki Tavo 26,11)

-> Le Tiféret Chlomo commente :
Quand est-ce que quelqu'un peut se réjouir de "tout le bon"?
Quand il connaît celui qui lui fait ce cadeau.

A quoi est-ce que cela ressemble?

A quelqu'un qui reçoit un cadeau du roi. Certes, il a beau être heureux du fait même de la valeur du cadeau, mais sa joie est encore bien plus considérable du fait que ce soit le roi qui lui a fait ce cadeau.
L'importance de celui qui donne est l'essentiel de sa joie.

=> Ainsi : "Tu te réjouiras de tout le bon" = non pas seulement parce que c'est bon, mais surtout parce que c'est : "Hachem ton D. [qui] te l'a donné".

[pour permettre la véritable existence de notre libre arbitre, nous n'avons pas conscience sur le moment de la bonté infinie que Hachem nous fait. D'ailleurs, nous en arrivons même parfois à nous persuader à tord que c'est une mauvaise chose.
C'est pourquoi, nous devons au moins toujours nous réjouir à l'idée que c'est le Maître du monde, Hachem, qui nous donne tout à chaque instant, à commencer par la vie!]

Prendre conscience de la gravité du moment

+ Prendre conscience de la gravité du moment :

-> Rabbi Its'hak Gamliel Rabinowitz (Tiv haAvoda) rapporte que le rabbi Its'hak David Gottferd est venu un jour du mois d'Elloul dans la salle d'attente du tribunal rabbinique, et s'y est assis pendant 1 à 2 heures. Pourquoi cela?

Il a expliqué :
"Je suis venu observer de quoi a l'air quelqu'un avant qu'on le juge.
Il y a ici beaucoup de gens qui attendent. L'un fume nerveusement, l'autre fait les 100 pas d'un mur à l'autre, et se répète encore et encore les arguments qu'il va présenter au jugement, le 3e se lisse la barbe par nervosité, et le 4e dit des téhilim avec de vraies larmes.

Or de quoi s'agit-il en fin de compte?
On ne traite pas de cas qui mettent la vie en danger, on ne condamne pas non plus à la flagellation, mais il est question en tout et pour tout de quelques milliers de dollars d'un côté ou de l'autre. Et pourtant, les gens perdent toute sérénité!

Par contre, j'arrive maintenant de la rue un jour d'Elloul, alors que tout le monde se tient avant le jour du jugement où il est question de vie ou de mort, et personne n'est nerveux ni ne se lisse la barbe ni ne se répète les arguments de sa défense, mais la vie continue comme à l'habitude, et les sujets qui sont discutés n'ont aucun rapport avec le jour du jugement qui approche ...

C'est pourquoi je suis venu ici pour sentir une atmosphère de crainte avant le verdict, et apprendre de là l'inquiétude qui est exigée de nous maintenant que nous nous trouvons devant le Roi des rois, Hachem."

[de même, on peut se rendre dans un cimetière pour y voir les morts de l'année, dans un hôpital pour y voir les cas graves, ... et se dire que si nous ne sommes pas convaincants le jour du jugement, nous risquons de s'y retrouver, que D. nous en préserve.

Nous devons éviter de se croire comme faisant partie d'un groupe d'élites qui est immortel, invulnérable, car à l'image d'autrui, notre futur sera décidé à Roch Hachana, pour le meilleur ou pour le pire, en fonction de notre comportement à ce moment!]

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-> Le rav Eliayhou Lopian dit qu'il faut au moins avoir peur avant le jour du jugement, et cela même peut nous être compté comme un mérite.

[on doit avoir peur de notre situation : comment pouvons-nous être aussi peu affectés face à ces jours si redoutables (Roch Hachana, Kippour, ...)?
Nous devons ainsi être apeurés de ne pas être plus apeurés que cela!]

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-> Le rav Dov Yaffé donne l'exemple d'un homme qui doit subir une intervention complexe qui n'est pas conscient du grand danger qu'il encourt.
Cependant, quand il constate que les médecins et spécialistes qui le prennent en charge s’inquiètent à son sujet, il réalise la gravité de son état de santé.

-> Même si nous n'avons pas naturellement le sentiment de la crainte du jugement, nous devons quand même réfléchir à la conduite des grands d'Israël dans toutes les générations.
En effet, ils avaient servi Hachem fidèlement pendant toute l'année, et pourtant ils étaient saisi d'une grande frayeur tant le jugement est redoutable.

=> Nous devons en tirer des conclusions à fortiori pour nous-mêmes, car nous connaissons la bassesse de notre situation, et nous savons quelle devrait être notre inquiétude.

[n'oublions pas qu'il est facile de se mentir à soi-même, mais à Hachem rien ne peut être caché!]

"Les améliorations de ce monde-ci empêchent la crainte du jugement"

[rabbi Aharon Leib Steinman]

-> Pour cette raison nous sommes froids, nous ne ressentons pas la peur du jugement, parce que nous sommes sûrs de nous-mêmes.

En effet, autrefois, quand ce monde-ci était moins perfectionné, l'homme n'y était pas tellement attaché aux appareils électroniques et sentait en lui-même qu'il dépendait de la bonté de Hachem, c'est pourquoi Elloul était Elloul, et Roch Hachana était Roch Hachana.

Mais plus les améliorations techniques dominent et plus ce monde-ci devient quelque chose de stable, alors nous ne sentons plus combien nous dépendons de la miséricorde de Hachem.
Nous sommes tranquilles, parce que l'amélioration du monde matériel est si trompeuse que l'homme se sent comme "fixe" dans le monde.
C'est ainsi que nous pouvons entendre tant de catastrophes, mais nous ne paniquons pas, aveuglés par la technologie moderne qui nous fait croire que nous sommes éternels, [que tout est sous contrôle].

[c'est bon Hachem ne te dérange pas pour moi, je gère ma vie tout seul : j'ai une téléphone intelligent, une voiture, un appartement agréable, j'ai des économies, un travail assuré, ...
En effet, b'h, nous sommes dans une génération où le confort, le luxe est inégalé (même les plus grands rois du passé, n'avait rien de nos commodités actuelles!), mais au lieu d'en venir à remercier Hachem qui en est à l'origine (l'aimant davantage), nous préférons se croire encore plus puissant, autosuffisant!]

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-> Plus nous avons conscience de la grandeur, de la Toute-Puissance de D. dans le monde, plus nous devons être inquiets à l'approche de Roch Hachana.
En effet, si Hachem est petit à nos yeux, alors son jugement l'est également! Pourquoi alors se prendre la tête à ce sujet!!

"Durant leur vie, nos ancêtres ne se sont jamais séparés de la yéchiva.
Quand ils séjournaient en Egypte, une yéchiva les accompagnait. Dans le désert, ils en ont aussi établi une.
Même dans sa vieillesse, Avraham étudiait dans une yéchiva, et il en a été de même pour Its'hak et Yaakov."

[guémara Yoma 28b]

"Et que toutes ces malédictions viendront sur toi et t'atteindront" (Ki Tavo 28,15)

-> Le mot : "véhissigou'ha" (t'atteindront - וְהִשִּׂיגוּךָ) est écrit d'une façon pleine, avec un vav, alors que plus haut dans les bénédictions, quand il est dit : "toutes ces bénédictions viendront sur toi et t'atteindront" (Ki Tavo 28,2), c'est écrit sans le vav (véhissigou'ha - t'atteindront - וְהִשִּׂיגֻךָ).

=> Comment comprendre cela? En effet, normalement une bénédiction vient d'une façon plus pleine, abondante, que la malédiction!

Rabbénou Bé'hayé répond que c'est écrit d'une façon pleine, selon ce qui est écrit : "Je suis avec lui dans le malheur/détresse" (Téhilim 91,15 - imo ano'hi bétsara - עִמּוֹ-אָנֹכִי בְצָרָה).
Les dernières lettres de chaque mot sont : youd, hé, vav (יהו), et c'est pourquoi dans ce verset qui parle de nos moments de douleur sont écrites les 3 lettres du Nom de Hachem (יהוה).

Parce que la Torah a effrayé les juifs par des malédictions, elle vient dire en allusion qu'ils ne seront pas perdus, car Hachem est présent/réside [toujours parmi eux] dans leur malheur et les protège.

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b'h, également sur ce sujet :
-> https://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi
-> https://todahm.com/2018/08/08/la-douleur-de-la-presence-divine

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-> "Toutes ces bénédictions viendront sur toi et t’atteindront" (Ki Tavo 28,2)

=> On peut s’interroger sur ce verset. De façon générale, les hommes aiment et recherchent la bénédiction. Aussi, quand le verset dit que les bénédictions viendront sur toi, pourquoi avoir besoin de rajouter ‘‘et elles t’atteindront’’, comme s’il ne suffisait pas que ces bénédictions viennent sur toi et qu’il fallait en plus ajouter qu’elles t’atteignent?
On peut comprendre qu’en ce qui concerne les malédictions, le texte ait besoin d’ajouter qu’elles t’atteindront, pour dire que même si tu les fuis, tu ne pourras pas en échapper et elles finiront par t’atteindre. Mais pourquoi avoir également besoin d’utiliser cette formulation pour les bénédictions que l’homme ne fuit pas et qui n’ont donc pas besoin de t’atteindre? Au contraire, en général, dès que la bénédiction s’approche, ce sont les hommes qui courent vers elle pour l’atteindre!

-> C’est que parfois, il peut arriver qu’Hachem souhaite envoyer une bénédiction à un homme, mais que celui-ci s’efforce de la fuir, car elle lui paraît être un mal et pas un bien. Parfois, nous prenons peur et nous nous inquiétons quand il nous arrive quelque chose de nouveau, en craignant qu’il s’agit d’un changement qui risque de nous être défavorable et qui pourrait s’avérer être une malédiction, D. Préserve.
Alors, on essaye même parfois de s’en préserver et de l’éviter à tout prix, par toutes sortes de démarches. Mais alors, on se rend compte que rien n’y fait et qu’on ne parvient pas à échapper à cette circonstance. Alors on prend peur, on s’angoisse, on se fait du soucis… On peut même se demander pourquoi Hachem nous fait cela. Quelle est notre faute pour mériter cela?

Mais en réalité, c’est notre regard étroit d’être-humain qui nous trompe complètement. Hachem sait que cet événement est une bénédiction, c’est un bien pour nous! Et dans Son Infinie Bonté, Il cherche à nous en faire bénéficier. Et c’est pourquoi, même si on s’inquiète et on essaie de l’éviter, Hachem enverra cette bénédiction malgré tous nos efforts pour en échapper, du fait de notre peur.
"Toutes ces bénédictions viendront sur toi", et même si tu n’es pas conscient qu’il s’agit de bénédictions et que tu tentes de les fuir, pensant que ce n’est pas bon pour toi, "elles t’atteindront" malgré tout. Car Hachem veut ton bien et cherche par tous les moyens de te l’accorder. La leçon qui en ressort est que l’on doit savoir que parfois on s’inquiète et on cherche à éviter une situation, alors qu’il s’agit en fait d’une véritable bénédiction.
Cela doit nous aider à nous rassurer et à espérer en la Bonté d’Hachem, même si on ne voit pas le bien. Notre regard peut nous tromper.
[rapporté par le rav Mikaël Mouyal]

"Regarde de Ta sainte demeure ... et bénis ton peuple Israël" (Ki Tavo 26,15)

-> Selon le Sifri, cela signifie : Bénis Ton peuple Israël par des fils et des filles.

-> Le Avné Ezel de commenter :
Quand l'homme accomplit la mitsva d'apporter ses prémices [au Temple à D.], il sait et comprend qu'elle ne touche pas seulement aux fruits de la terre, mais également aux fruits du ventre.
Il faut offrir à Hachem les prémices des années de l'enfance, alors qu'on est jeune, et rapprocher les enfants de la sainteté par une éducation de Torah convenable.

Si l'homme se conduit ainsi, alors il est béni automatiquement par des "fils et des filles, car alors les enfants constituent une bénédiction pour leurs parents et ne leur deviennent jamais étrangers.

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"Regarde depuis Ta sainte demeure (mimé'on - מִמְּעוֹן), depuis le ciel (chamayim - שָּׁמַיִם) et bénis Ton peuple Israël" (Ki Tavo 26,15)

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique que les 2 expressions : "sainte demeure" (mimé'on) et "ciel" (chamayim) se réfèrent à 2 types de bénédictions : la 1ere est l'esprit de pureté que D. accorde à Son peuple, et la seconde, une bénédiction matérielle de prospérité.

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
La guémara ('Haguiga 12b) liste 7 cieux : Vilon (וילון), Rakia (רקיע), Shé'ḥakim (שחקים), Zevoul (זבול), Ma'on (מעון), Ma'hon (מכון), and Aravot (ערבות).
Pourquoi est-ce que notre verset fait allusion spécifiquement au 5e ciel : Ma'on (מעון)?
La guémara rapporte que le ciel appelé מעון contient des groupes d'anges qui adressent des chants à Hachem pendant la nuit, mais qui restent silencieux durant la journée par respect pour le peuple juif, qui loue Hachem pendant la journée (ne souhaitant pas rivaliser avec nous!).
Ainsi, ce ciel révèle la grandeur du peuple juif, puisque les anges qui y résident témoignent du respect aux juifs.
Nous voulons recevoir les bénédictions directement de Hachem, et non par le biais de l'intermédiaire d'aucun des anges.
C'est pourquoi nous mentionnons מעון (ma'on) au moment de demander la bénédiction, pour faire remarquer que nous sommes supérieurs aux anges, comme on peut le voir dans ce ciel. Par conséquent, il serait inapproprié de recevoir la bénédiction par les anges.

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-> Dès qu'une personne prend sur elle de donner aux pauvres, alors immédiatement elle reçoit de la bonté d'en-Haut, ce qui amènera de la bénédiction dans tout ce qu'elle entreprend.
Peut-être que c'est le sens du verset ici. Nous demandons à Hachem de regarder depuis le ciel, depuis là où la bonté est en attente d'être envoyée sur terre, et de là qu'Il prépare le flux de bénédictions, qu'Il bénisse le peuple juif.
[rabbi 'Haïm de Volozhin (Roua'h 'Haïm - drouch aléph)]

-> "Il retiendra le ciel et il n'y aura pas de pluie et et la terre ne donnera plus son produit, et vous disparaîtrez rapidement de la bonne terre que Hechem vous donne" (Ekev 11,17)
Lorsque le peuple juif ne suit pas la volonté de Hachem, Il ferme "l'entrepôt" (façon de parler), et les juifs meurent dans la famine.
Cependant, lorsque le peuple juif fait la volonté de D., Il ouvre "l'entrepôt", comme le verset dit : "Regarde depuis Ta sainte demeure, depuis le ciel" = de Sa demeure, Il ouvre "l'entrepôt" du Ciel ["et bénis Ton peuple Israël"].
[מדרש הבאור]

"Toutes ces bénédictions viendront à toi et t'atteindront, si tu écoutes la voix de Hachem ton D." (Ki Tavo 28,2)

-> Le 'Hafets 'Haïm disait : Hachem a beaucoup de bénédictions à Sa disposition, mais la plus grande de toutes est : "tu écouteras la voix de Hachem ton D."
Heureux est l'homme qui reçoit cette bénédiction du Ciel, car celui qui en profite mérite automatiquement toutes les autres bénédictions du monde.

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-> Le Nétivot haMichpat (rabbi Yaakov Lorberboïm de Lissa) fait observer : selon nos Sages (guémara Kidouchin 39b) : "Il n'y a pas de récompense à une mitsva en ce monde".
Il en ressort que tout le bien que Hachem épanche dans la vie sur ceux qui font les mitsvot est uniquement destiné à leur permettre d'accomplir d'autres mitsvot.

C'est ce que dit le verset : "Toutes ces bénédictions viendront à toi et t'atteindront" pour te permettre d'accomplir : "si tu écoutes la voix de Hachem ton D."