Aux délices de la Torah

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Le Shofar

+ Le Shofar :

-> Le Ma'hzor Vitri (333) écrit que les versets des Shoforot (prières rappelant le sens du Shofar), font allusion aux 3 grandes sonneries du Shofar qu'il y aura avec l'arrivée du machia'h :
- 1°/ celle qui fera revivre les morts ;
- 2°/ celle qui rassemblera les exilés ;
- 3°/ celle qui sera magnifique et qui fera en tomber de crainte les cheveux de nos ennemis.

En effet, il est écrit : "Hachem fera retentir le Shofar et s'avancera dans les ouragans (shaarot - בְּסַעֲרוֹת) du Midi." (Zé'haria 9,14).
Le samé'h peut être changé avec la lettre : shin, formant le mon : cheveux (chéarot - שערות).
Le Rokéa'h (Sidour haTéfila - Shofarot 134) cite un midrach disant que c'est une référence à Essav, que le verset décrit comme étant poilu (litt. ayant pleins de cheveux).

Selon le rav Binyamin Wurzburger, on doit apprendre de là afin de s'améliorer :
- 1°/ à se réveiller de notre sommeil et de notre âme endormie
(il faut agir pour Hachem à 100% de NOS capacités. Le yétser ara cherche à nous anesthésier, à faire de nous des morts [spirituels], bien que vivants [physiquement]) ;

- 2°/ à toujours chercher à se rapprocher de Hachem, et ce peu importe jusqu'à quel point nous avons pu s'en éloigner ;

- 3°/ à utiliser le Shofar afin de faire pénétrer dans notre cœur de la crainte de Hachem.
D'une certaine façon, le son du Shofar est similaire au son du bruit du tonnerre, dont nos Sages (guémara Béra'hot 59a) disent qu'il a été créé pour débarrasser le cœur de sa malhonnêteté, de sa perversion.

Le Abarbanel (Chémot 19,16) enseigne que le tonnerre fait référence à cette éclair de lucidité qui arrive dans un esprit sombre, rempli par les occupations de ce monde.
=> Le Shofar représente la voix Divine (qui n'est que Vérité).

Nous devons saisir ce puissant appel à la téchouva que nous fait Hachem par le biais des sonneries du Shofar, afin d'en changer positivement notre vie.

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-> Le Rokéa'h (Béhar 25,9) commente qu'à l'image de la sonnerie du Shofar du Yovèl (Jubilé), le Shofar au moment du don de la Torah déclarait la libération de l'esclavage.
En effet : "Il n’est d’homme libre que celui qui se consacre à l’étude de la Torah" (Pirké Avot 6,2)
Après être sorti physiquement, au Sinaï, le peuple juif a été totalement libéré.

Le Rokéa'h ajoute que le Shofar de la venue du machia'h signifiera notre libération du joug des nations, du yétser ara, et il en est de même avec la mort.

Au sujet du Yovèl : "Vous ferez retentir le son du Shofar à travers tout votre pays. Vous sanctifierez cette 50e année, en proclamant, dans le pays, la liberté pour tous ceux qui l'habitent : cette année sera pour vous le Yovèl (Jubilé), où chacun de vous rentrera dans son bien, où chacun retournera à sa famille ..." (Béhar 25,9)

[le Shofar, nous libère pour que l'on devienne soi-même, et que nous retournions à notre source : papa Hachem]

Chacun de nos pas de téchouva a un impact énorme

+ Chacun de nos pas de téchouva a un impact énorme :

-> La Pessikta Rabbati (chap.44) nous relate une parabole illustrant ce concept de téchouva. Un prince se trouve très loin du palais où réside le roi, son père. Il est à 100 jours de route du palais lorsqu'il apprend que son père désire qu'il rentre à la maison.
La distance, cependant, semble trop grande pour qu'il puisse la parcourir, et il ne pense pas pouvoir entreprendre ce long et pénible voyage. Le roi fait alors savoir que si le prince se met en route, s'il fait ne serait-ce que quelques pas dans la bonne direction, alors le monarque parcourra les kilomètres restants pour rencontrer son fils et le ramener à la maison.
"Fais quelques pas, et je ferai le reste du chemin pour te chercher ; je t'amènerai jusqu'à destination."

C'est ce que signifie le verset lorsqu'il dit : "Revenez à Moi et Je reviendrai à vous!" (Mala'hi 3,7).

Nous devons faire de notre mieux, et alors Hachem viendra à nous. Il est disposé et prêt à parcourir la grande majorité de la distance qui nous sépare de Lui, à condition que nous fournissions un effort honnête.
Lorsque nous essayons de faire téchouva, Hachem nous élève à des niveaux que nous n'aurions jamais cru pouvoir atteindre.
["le repentir est si grand qu'il arrive jusqu'au Kissé Hakavod" (guémara Yoma 86a) ]

-> Le Hafets 'Haïm fut très intéressé lorsque l'invention de l'ascenseur vint à sa connaissance, affirmant que c'était la métaphore parfaite de la téchouva. On appuie simplement sur le bouton pour appeler l'ascenseur et entrer dans le compartiment ; puis l'ascenseur le transporte jusqu'en haut.
De même, si nous entreprenons un simple effort significatif pour revenir à Lui, Hachem fournira l'aide Divine pour nous hisser à des niveaux de téchouva encore plus élevés.

-> Le rav Méir Shapiro fut invité à donner une dracha dans une ville qu'il visitait. Son discours se concentra sur le verset, récité au début de Cha'harit : "Comme tes tentes sont belles, ô Yaakov" (ma tovou ohalé'ha Yaakov - Balak 24,5).
Rachi explique le sens simple : "il vit que les portes n'étaient pas alignées" = Bilaam fut très impressionné par la pudeur qu'il perçut dans la disposition des tentes des Bné Israël, car leurs ouvertures n'étaient pas situées en face de celles de leurs voisins, les empêchant de voir les uns chez les autres.

Le rav Méir Shapiro (Imré Daat - Balak) expliqua le verset de manière homilétique.
Le midrach (Chir haChirim 5,2) raconte que Hachem confia aux Bné Israël : "Ouvrez une petite ouverture [de techouva], aussi petite que la pointe d'une aiguille, et Je vous ouvrirai une entrée permettant le passage de chariots".
Hachem nous affirme que nous devons effectuer une petite amélioration, et qu'ensuite Il nous fera parcourir le reste du chemin.
Telle est l'idée ayant tant affligé Bilaam : il vit que "les portes n'étaient pas alignées", qu'il suffit que la "porte" de techouva d'un juif ne soit qu'une petite ouverture pour que Hachem lui ménage une vaste entrée.
Bilaam fut très jaloux du fait que même le plus petit effort de notre part soit maintes fois rendu par Hachem. Bilaam commenta ce qu'il considérait comme une expression de l'amour sans précédent de Hachem pour le Klal Israël.

-> Peut-être pourrions-nous suggérer que ce concept est évoqué par la forme du chofar que nous sonnons à Roch Hachana, qui présente une très petite ouverture à un bout pour s'élargir de manière conséquente à l'autre bout.
Cela indique que même si nous n'ouvrons sincèrement qu'une petite part de notre cœur pour faire téchouva, alors Hachem élargira cette petite ouverture et nous élèvera.

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-> "Tout comme un mikvé purifie l’impur, ainsi Hachem purifiera également les Bné Israël" (guémara Yoma 85b)

-> La purification du mikvé, dans lequel une immersion complète rend une personne ou un objet pur. Il ne peut y avoir aucune 'hatsitsa, interposition, entre l'objet ou la personne à purifier et les eaux du mikvé, et l'immersion doit être totale. Si ne serait-ce qu'une infime partie, un cheveu, n'est pas immergée, la purification ne s'effectue pas.
Même si 99 pour cent de l'objet a été immergé, l'objet ou la personne n'est pas purifié à 99 pour cent. Sans immersion complète et totale, la purification au mikvé n'est absolument pas effective.

Une deuxième type de purification consiste à utiliser les eaux de purification qui sont aspergées sur les impurs. Si une personne tamé est aspergée d'eau dans laquelle les cendres de la para adouma (vache rousse) sont mélangées, même si l'eau ne touche qu'une partie du corps, ne serait-ce qu'un seul cheveu, la personne a atteint un niveau de purification significatif.

-> Il existe également 2 types de techouva qui sont directement comparables à ces deux méthodes de purification.
Un type de téchouva se produit lorsqu'une personne dit qu'elle regrette toutes ses fautes et affirme qu'elle ne répétera jamais plus ses erreurs. Dans ce type de téchouva, le pénitent se transforme en une personne entièrement nouvelle. C'est comme si sa totalité était immergée dans le processus de téchouva, et qu'il émergeait de cette purification comme un être nouveau. C'est la techouva parfaite, qui peut parfois sembler très intimidante à tenter.

Le deuxième type de téchouva, toutefois, est analogue à l'eau utilisée pour purifier celui qui est impur.
Avec cette méthode, une personne sait de manière réaliste qu'elle ne deviendra pas un tsadik parfait au cours de l'année à venir. Mais elle choisit une action, comme réciter une bénédiction de la Amida avec kavana (intention). Elle sait ne pas pouvoir s'engager à ne plus jamais prononcer de lachon ara, mais elle peut au moins s'assurer que sa table de Chabbat en soit exempte.
Un engagement envers une petite chose, ce qui constitue véritablement un changement pour le mieux, peut également être considéré comme de la téchouva. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une téchouva complète, cela reste néanmoins une téchouva significative.

Le but ultime que nous recherchons est la téchouva complète et totale: la téchouva chéléma. Mais même si cela semble hors de notre portée, nous pouvons être rassurés de savoir qu'il existe une autre option valable quant à la façon de faire téchouva.

La grandeur de faire téchouva par amour

+ La grandeur de faire téchouva par amour :

-> La guémara (Yoma 86a) nous enseigne qu'il existe 4 niveaux de fautes et comment faire téchouva pour chacune. Les conditions pour obtenir le pardon varient en fonction du type de faute commise.
1°/ Le premier et le plus bas niveau d'infraction est le fait de ne pas accomplir une mitsva assé, un commandement positif. La téchouva pour ce type de faute efface immédiatement la faute.
Yom Kippour n'est même pas requis pour atteindre ce but.

2°/ Le deuxième niveau de faute est la violation d'un interdit (ne pas faire quelque chose), comme porter du chaatnez ou consommer un aliment non-cacher. Si le fauteur fait ensuite téchouva avec tout ce que cela implique, il n'est toujours pas pardonné.
La téchouva suspend son châtiment jusqu'à ce qu'il atteigne Yom Kippour, qui le purifiera de sa faute.
Il est intéressant de noter que le Meïri (Yoma 86a) déclare que la nécessité de Yom Kippour dans ce cas n'est pas absolue. En effet, celui-ci constitue une aide permettant à la techouva d'un individu d'être totalement sincère et définitive. Toutefois, si le fauteur parvient à atteindre ce niveau de techouva par lui-même, il sera en fait capable d'obtenir le pardon sans avoir besoin de l'aide de Yom Kippour.

3°/ Violer un 'hiyouv karet (une faute dont la punition est la mort (karé [spirituelle])) constitue le 3e niveau de faute.
La téchouva et Yom Kippour ne suffisent pas ensemble pour atteindre l'expiation. Pour ce type de faute, la téchouva, accompagnée de Yom Kippour, suspend la punition, mais le fauteur doit également faire l'expérience de souffrances, afin d'être totalement pardonné.

4°/ Le 4e niveau de faute est le 'hilloul Hachem. La téchouva, Yom Kippour et les souffrances réunis ne suffisent pas à expier ces fautes les plus graves. Pour un 'hilloul Hachem, la mort, est nécessaire pour recevoir le pardon.

-> Le 'Hida (Midbar Kedmot 8,18) enseigne que cette guémara fait référence à celui qui fait techouva par crainte (méyir'a). Il explique que lorsque l'on commet une faute et que l'on fait téchouva par crainte, la faute se transforme en choguég. (selon Rech Lakich (guémara Yoma 86b), une téchouva par crainte permet de transformer des fautes intentionnelles en fautes involontaires [choguég] ).
Ainsi, Yom Kippour est encore nécessaire pour éliminer les restes de la faute. Une téchouva par crainte n'a que la capacité de transformer la faute en involontaire, mais la faute, le 'hiyouv karet et le 'hilloul Hachem demeurent toutes, bien qu'en tant que involontaires.
Des conditions supplémentaires doivent être remplies pour éradiquer tout cela et obtenir le pardon.

En revanche, faire techouva par amour a le pouvoir d'éradiquer tout type de fautes, même le
'hilloul Hachem. (selon Rech Lakich (guémara Yoma 86b), une téchouva par amour permet de transformer des fautes intentionnelles en mérites)
La raison en est que dans le cadre d'une techouva par amour (mé'ahava), les fautes deviennent des mitsvot, et rien de plus que la techouva elle-même n'est nécessaire pour y parvenir.
Une fois ces fautes converties en mitsvot, Yom Kippour et les souffrances sont superflus, puisqu'il n'y a plus de faute à expier.
Etonnamment, le 'Hatam Sofer (drachot 1,19) affirme qu'une faute telle que manger une névéla (carcasse d'animal) est transformée par le biais d'une téchouva par amour en une mitsva telle que consommer le korban Pessa'h.
[l'idée est qu'une avéra de manger pas casher, devient alors une mitsva d'avoir mangé pas casher (d'une certaine façon on pourrait dire qu'elle nous est comptée pas Hachem comme étant réalisée à la perfection, ave toute les kavanot). ]

Le Min'hat 'Hinoukh (mitsva 364,35) déclare que même s'il existe des fautes pour lesquelles la téchouva seule ne suffit pas, c'est seulement lorsque la personne s'engage dans la techouva par crainte (d'Hachem), qu'il parle de techouva incomplète.
La techouva par amour (d'Hachem), en revanche, représente un niveau supérieur de techouva qui sert indépendamment à expier même les violations les plus graves. Avec une techouva par amour, les fautes sont converties rétroactivement en mitsvot.

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-> Cela nous aide à appréhender la pratique de chanter la confession de nos fautes (le Vidouï) à Yom Kippour avec une mélodie qui n'est pas mélancolique ; peut-être même pourrait-on la qualifier de joyeuse.
Le Tiféret Israël (Taanit 4,8) explique que le but du repentir est d'atteindre le niveau de techouva par amour. Parvenir à cet objectif à Yom Kippour transforme les fautes en mitsvot, et c'est pourquoi nous chantons pour célébrer toutes les nouvelles mitsvot que nous acquérons et ajoutons à notre acquis grâce à notre techouva par amour.

-> La guémara (Roch Hachana 16a-b) dit que nous sonnons 2 séries de tékiot (sonneries de Shofar), une avant et une pendant Moussaf. Nous soufflons deux fois pour plonger le Satan dans la confusion.
Tossefot explique que le Satan pense que la 1er série de tekiot est effectuée pour la mitsva du Sho-far et que la 2e série sonnée a pour objectif d'annoncer l'arrivée du machia'h.
Selon Rachi, lorsque celui-ci constate que nous aimons tellement les mitsvot que nous sonnons du chofar deux fois, il se retrouve réduit au silence et ses efforts contre nous sont contrecarrés.

Le rav Akiva Eiger explique que lorsque le Satan nous entend sonner du Shofar pour la première fois, il sait que nous faisons techouva. Il commence donc à établir la liste des fautes que nous avons commises au cours de l'année, et il se donne beaucoup de peine à nous poursuivre devant Hachem.
Puis, il nous entend sonner du Shofar encore une fois. Cette 2e fois témoigne du fait que nous aimons réaliser les mitsvot. Puisque ce faisant, nous montrons que nous aimons vraiment Hachem et Ses mitsvot, alors la téchouva que nous accomplissons est nécessairement par amour. Et ainsi, toutes nos fautes sont converties en mitsvot.
Chaque faute dans notre dossier d'accusation que le Satan, en tant que procureur, énumère à Hachem se retrouve transformée en mitsva. Conscient de ce phénomène, il est réduit au silence, car chaque faute mentionnée finit par jouer contre lui, augmentant les mérites de l'autre côté de la balance.
Telle est la raison, affirme le rav Akiva Eiger, pour laquelle la 2e série de tékiot (sonneries de Shofar) fait taire le Satan.

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+ Pourquoi le baal techouva est-il à un niveau supérieur à celui d'un tsadik gamour?

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 26b) enseignent : "à l'endroit où se tiennent les baalé techouva, même les tsadikim complets ne peuvent pas se tenir".
Il est difficile de comprendre en quoi cette affirmation est exacte. Quelqu'un ayant vécu toute son existence dans la pureté et au service de Hachem ne devrait-il pas être à un niveau plus élevé que celui qui a commencé à suivre Hachem et Ses mitsvot bien plus tard dans sa vie?
Le baal techouva a apparemment perdu beaucoup de temps à compenser les nombreuses années pendant lesquelles le tsadik accomplissait des mitsvot et lui non. Pourquoi donc le baal techouva se trouve-t-il à un niveau supérieur?

Le 'Hida (Pné David - paracha Choftim) explique que celui qui a accompli des mitsvot toute sa vie peut certainement atteindre des niveaux élevés. Mais il n'a jamais eu l'occasion de convertir ses fautes en mitsvot.
En effectuant une téchouva par amour (mé'ahava), le baal téchouva, dont le panel de fautes contenait peut-être les plus graves des fautes, subit à présent une transformation par laquelle toutes ses fautes deviennent des mérites.
Un tsadik ne peut accomplir que les 248 commandements positifs de la Torah. Un baal techouva, en revanche, ayant peut-être commis de nombreuses fautes, y compris celles pour lesquelles il est passible de mita et de karet, compte parmi ses mérites ces fautes très sérieuses ayant été transformées en mitsvot, ce qui fait certainement défaut au tsadik complet (gamour).

-> Le 'Hida ('Homat Anakh - Chir haChirim 6,26) enseigne que cela nous aide à comprendre pourquoi l'allusion de Hodech Elloul, le mois consacré à la téchouva, est : Ani léDodi véDodi li.
Le roi Chlomo attire notre attention sur le fait que lorsque nous nous engageons dans le processus du repentir, nous ne devons pas nous contenter d'une téchouva moyenne, médiocre et ordinaire. Ce que nous recherchons, c'est la "téchouva haut de gamme", la téchouva de léDodi, celle de l'amour. [ani léDodi]
La téchouva par amour est le but à atteindre ; par conséquent, dans ce contexte, Hachem est désigné par nous comme notre Bien-aimé (dodi). Nous nous efforçons d'accomplir le genre de téchouva qui ne nous permet pas seulement d'échapper à la punition, mais qui transforme nos fautes en mérites.
Cet allusion nous encourage à poursuivre le type de téchouva qui nous hissera à un niveau plus élevé qu'au départ, avec beaucoup plus de mérites que précédemment.
C'est la raison pour laquelle la première paracha que nous lisons en Elloul contient la phrase très importante "Vous êtes les enfants d'Hachem, votre D." (Réé 14,1). C'est là toute la base du concept de téchouva, qui ne peut être efficace que parce que nous sommes les enfants bien-aimés de Hachem.
[à l'image d'un enfant, même si l'on peut faire des bêtises, nous restons toujours l'enfant adoré de ses parents (Hachem), et nous revenons vers Lui plein d'amour. ]

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+ Les mérites acquis par la téchouva par amour sont des mitsvot absolument parfaites :

-> Le Maguid de Doubno rapporte la parabole suivante :
Un couple était fiancé. Le 'hatan était issu d'une famille simple qui ne possédait pas beaucoup de biens matériels. La famille de la kalla, qui résidait dans une autre ville, était quant à elle très aisée. Lorsque les parents se rencontrèrent pour planifier le mariage, le père de la mariée affirma aux parents du marié qu'il couvrirait avec plaisir la totalité des frais du mariage. Ayant compris que la famille du 'hatan n'en avait pas les moyens, il proposa de payer pour toute la soirée. La seule chose qu'il demanda fut que le père du 'hatan lui achète son costume de mariage.
Avec difficulté, le père rassembla suffisamment d'argent pour acheter un costume bon marché que le marié porterait ensuite lors de son voyage pour aller se marier.
En chemin, il trébucha et tomba, déchirant son costume en plusieurs endroits. Il arriva au domicile de sa fiancée la veille du mariage dans une tenue déchirée et froissée, certainement pas appropriée pour se marier. Son beau-père jeta un coup d'œil à ses vêtements et emmena le 'hatan chez son tailleur pour acheter un costume sur mesure dans le meilleur tissu.
Le père de la kalla expliqua à son gendre : "Maintenant que c'est moi qui t'achète un costume, je ne vais pas acquérir le type de vêtements que tu achèterais pour toi-même. Je vais te choisir le genre de costume que je porterais : avec le meilleur tissu, magnifiquement coupé et parfaitement ajusté."

Le Maguid de Doubno explique : même les mitsvot accomplies par un tsadik comportent probablement des imperfections. Elles sont inévitablement impactées par les limitations humaines. Peut-être n'ont-elles pas été accomplies avec une kavanna parfaite lors de leur exécution, ou ont-elles été entachées par une petite mesure d'arrière-pensée. Peut-être que la mitsva manquait de l'empressement, de la sim'ha ou de la yirat Chamayim (crainte du Ciel) appropriés.
Bien que ce tsadik possède de nombreux mérites, ils ne sont pas parfaits ; ils sont limités par les défauts humains.

Un baal techouva, en revanche, a l'avantage que Hachem transforme ses fautes en mitsvot. Et de quelle manière cela se fait-il?
Elles deviennent les meilleures mitsvot possibles, exécutées de la manière idéale dont Il aimerait que chacune d'elles soit accomplie. Ainsi, les mitsvot nouvellement générées du baal techouva sont parfaites et belles, sans aucun défaut.
Ses mitsvot sont générées par Hachem, et elles sont donc l'essence de la perfection. Hachem affirme : "Maintenant que Je te donne cette mitsva, ce ne sera pas le type de celles que tu pourrais faire toi-même. Je vais te conférer le genre de mitsva que Je voudrais : exécutée parfaitement avec toutes les bonnes kavanot."

C'est pourquoi, enseigne le Magguid de Doubno : ""à l'endroit où se tiennent les baalé techouva, même les tsadikim complets ne peuvent pas se tenir" (guémara Béra'hot 26b)
Un tsadik possède beaucoup de mitsvot et de mérites, mais ils sont tous de nature mortelle exécutés au niveau d'un être humain. Tandis que lorsque le baal techouva accomplit une techouva par amour, il acquiert des mitsvot de nature Divine beaucoup plus élevée.

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+ Comment atteint-on le niveau de techouva par amour (mé'ahava)?

-> L'amour d'Hachem se situe à un degré très élevé, et Rabbénou Bé'hayé ('Hovot haLévavot) en parle comme du niveau final et de la réalisation ultime de celui qui sert Hachem.
Néanmoins, le sentiment fondamental d'amour d'Hachem est déjà inhérent et programmé dans le cœur du juif et nous devons simplement travailler à l'exploiter et à le mettre au premier plan. Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) enseigne que notre amour pour Hachem ne doit dépendre d'aucun facteur externe. Nous n'aimons pas notre Créateur à cause des bienfaits qu'Il nous accorde. Ce n'est pas notre argent, notre succès ou notre renommée qui explique pourquoi nous aimons Hachem. Notre amour envers Lui est celui d'un enfant envers son père.
[selon le Ram'hal, l'amour que nous éprouvons pour Hachem, notre Père, est un amour naturel (ahava tivit).]
Un enfant ressent un amour naturel pour son père, pas seulement en raison de ce que celui-ci fait ou achète pour lui. La nature humaine oblige un enfant à aimer ses parents.
De même, notre nature même de Juifs provoque cet amour inné envers Hachem. Il est écrit : "N'est-Il pas [Hachem] votre Père, votre Maître?" (alo ou avi'ha kané'haHaazinou 32,6)

=> Comment peut-on nous ordonner d'aimer?

-> Le rav Akiva Eiger explique : Hachem nous ordonne de L'aimer, mais comment peut-on nous ordonner d'aimer quelqu'un ou quelque chose? Si, par exemple, une personne n'en aime pas une autre, elle ne peut pas apprendre à l'aimer simplement parce qu'elle en reçoit l'ordre. Alors, comment Hachem peut-Il S'attendre à ce que nous L'aimions juste parce qu'on nous dit que nous devons le faire?

La réponse est : "Comme dans l'eau le visage répond au visage, ainsi chez les hommes les cœurs se répondent l'un à l'autre" (Michlé 27,19), signifiant que si quelqu'un vous aime, alors vous l'aimerez en retour. L'amour est reproduit en retour.
Le Shéma que nous récitons quotidiennement déclare : "Tu aimeras Hachem" (véahavta ét Hachem - Vaét'hanan 6,4). Toutefois, juste avant le Shéma se trouve la phrase : "Hachem nous a choisis avec amour" (abo'hét béamo Israël béahava).
Ainsi : une fois que nous reconnaissons que Hachem nous aime, alors nous pouvons facilement être amenés à L'aimer en retour, puisque telle est la nature même de l'amour.

-> Le rav Avigdor Miller enseigne qu'une personne ne devait pas laisser passer un seul jour sans affirmer, au moins une fois : "Je t'aime, Hachem".

Décès de Rabbi Akiva un jour de Kippour

+ Décès de Rabbi Akiva un jour de Kippour :

-> Le midrach (Yalkout Chimoni - Michlé 944) rapporte que Rabbi Akiva décéda le jour de Kippour.
Le midrach raconte à cet endroit, que le prophète Éliyahou se rendit chez Rabbi Yéhochoua Hagarsi, qui était l'élève et le fidèle serviteur (chamach) de Rabbi Akiva, et lui annonça le décès de son maître en prison. Tous deux se rendirent à la prison, allongèrent Rabbi Akiva sur son lit et le transportèrent durant toute la nuit jusqu'à ce qu'ils arrivent à Antipras. Là-bas, une grotte s'ouvrit devant eux, et ils virent une chaise, un banc, une table ainsi qu'une lanterne. Ils allongèrent Rabbi Akiva dans la grotte et sortirent. Dès qu'ils sortirent, la grotte se referma et la bougie se mit à brûler.

Le midrach conclut : "Lorsqu'Éliyahou vit cela, il dit : Heureux sont les tsadikim, Heureux sont ceux qui s'adonnent à la Torah, et Heureux sont ceux qui craignent D., car une place vous est réservée et gardée dans le Gan Eden pour le monde futur. Heureux sois-tu Rabbi Akiva d'avoir trouvé une auberge agréable au moment de ta mort.' "

-> Rabbi Akiva fut tué par les romains d'une mort cruelle et terrible, ils arrachèrent sa chair avec des peignes de fer. Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit qu'ils lui ont arraché sa chair pendant 40 jours, depuis Roch 'Hodech Eloul jusqu'à Yom Kippour, jusqu'à ce que son âme le quitte, le jour de Kippour.

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+ Au sujet de sa mort :

-> La guémara (Béra'hot 61b) : "Lorsque Rabbi Akiva fut exécuté, l'heure de la lecture du Shéma approchait. Alors qu'ils arrachaient sa chair avec des peignes de fer, Rabbi Akiva acceptait sur lui le joug Divin. Ses élèves lui demandèrent alors : "Notre Maître, à tel point?"
Il leur répondit : "Toute ma vie, j'étais peiné de ne pas pouvoir accomplir le verset : 'De toute ton âme' (bé'hol nafché'ha) c'est-à-dire même s'il te prend ton âme. Je me demandais quand viendrait le moment où je pourrais l'accomplir ; maintenant que j'ai l'opportunité de l'accomplir, ne le réaliserais-je pas?"
Il prolongea la prononciation du mot "E'had" jusqu'à ce que son âme le quitte. Une voix céleste retentit et annonça : "Heureux sois-tu Rabbi Akiva, que ton âme soit sortie lorsque tu prononçais le mot E'had ".

-> La guémara Yérouchalmi (Béra'hot 9,5) décrit l'exécution de Rabbi Akiva, et nous raconte que lorsqu'il se tenait devant Turnus Rufus qui allait l'exécuter, l'heure de la lecture du Shéma était arrivée. Rabbi Akiva récita le Shéma et sourit. Turnus Rufus lui dit alors : "Récites-tu une formule magique ou bien souris-tu pour te moquer des souffrances?"
Rabbi Akiva lui répondit : "Je ne récite ni une formule magique, ni ne me moque des souffrances ; j'ai récité toute ma vie ce verset 'Tu aimeras Hachem, ton D., de tout ton cœur, de toute ton âme, et de tout ton pouvoir. Jusqu'à présent, je L'ai aimé de tout mon cœur et de toute ma fortune, mais je n'ai pas encore été éprouvé 'par mon âme'. Maintenant que Hachem m'éprouve et me teste par 'mon âme' ne me réjouirais-je pas?"

"Tu seras un objet de terreur pour tous les royaumes de la terre" (Ki Tavo 28,25)

-> Tout au long de l’Histoire, on a pu constater combien les nations ont pu repousser et éprouver du dégoût pour le peuple juif, à un point qui défie la logique. Il est intéressant de se demander pourquoi Hachem a fait qu’il en soit ainsi.
Le rav Yérou’ham halevi Lévovitch de Mir l’explique en comparaison avec un père qui cherche à protéger ses enfants de jeunes voisins qui pourraient exercer une mauvaise influence sur eux. Malgré les leçons, les mises en gardes et les sanctions, ses enfants persistaient à conserver ces fréquentations. Alors en désespoir de cause, le père alla trouver les familles des voisins et leur annonça que ses enfants ont contracté la maladie des ulcères qui abîme la forme de la peau et qui est très contagieuse. A partir de ce jour, les voisins commencèrent à éviter ces enfants et les fuir comme on fuit la peste. C’est ainsi que le père réussit à protéger ses enfants de mauvaises influences.

Hachem agit de la même façon avec Son peuple qu’Il aime tant et cherche à protéger spirituellement et moralement des dépravations et des comportements légers des autres nations. Quand Il constate que les Juifs ne se méfient pas et se rapprochent un peu trop de personnes étrangères, aux idées et mœurs dangereuses pour leur sainteté, alors Hachem met dans leur cœur l’idée et la conviction que le peuple Juif est répugnant et qu’ils doivent s’en éloigner avec dégoût.
De la sorte, Hachem parvient à préserver malgré tout l’intégrité de son peuple. Si nous ne savons pas nous protéger par nous-même, de Son côté Hachem ne nous laissera pas nous abîmer, et même contre notre gré, Il veillera à notre véritable bien en éveillant la haine et le dégoût des nations envers nous, pour nous éloigner des souillures spirituelles, même contre notre gré. Car même si nous, nous ne connaissons pas quel est notre véritable bien, Hachem Lui le connaît et nous aide à l’obtenir en forçant parfois un peu les choses, par amour véritable pour nous.

"Tout celui qui prend le deuil sur Jérusalem mérite de voir son bonheur (à Jérusalem)" (guémara Taanit 30b).

-> Le principe sous-jacent est le suivant : Toutes les facultés d'une personne sont inspirées par ses pensées. L'essence d'une personne est attirée par ce à quoi elle pense.
Ainsi, lorsqu'une personne a des pensées saintes et pleure Jérusalem, ses pensées et son essence sont dans le domaine de la sainteté.

Le mot hébreu pour "mérite" (zo'hé - זוכה) est lié au mot pour "raffinement" (izdak'krout - הזדככות).
Ainsi, le sens profond de la déclaration ci-dessus est que lorsqu'une personne a des pensées saintes et pleure sur Jérusalem, elle s'affine et voit, au moment présent, un peu de la réjouissance qui se produira dans l'avenir.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Eikha ]

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=> "La présence Divine ne réside [dans l'homme] que lorsqu'il est joyeux" (guémara Shabbath 30b).
Il s'ensuit qu'un état de deuil précipite l'absence de D. dans la vie de la personne.
Néanmoins, le deuil de Jérusalem affine l'homme et lui permet de ressentir la Présence divine.

La crainte du Ciel

+ La crainte du Ciel (par le rav Nathan Watchfogel) :

-> "Si une personne n'a pas de crainte [d'Hachem], elle n'a pas non plus de sagesse" (Pirké Avot 3,17).
... La seule façon de gagner en crainte d'Hachem est d'étudier du moussar, il adoucit nos cœurs de pierre.
Cela nous ouvre les yeux, nous remarquons la main d'Hachem dans nos vies, et nous ressentons plus de crainte d'Hachem grâce à cela.
[rabbi Nathan Watchfogel]

-> Une personne doit commencer à apprendre le moussar par le biais du yira (crainte d'Hachem), mais cela doit immédiatement se transformer en joie.
Si une personne prend le moussar qu'elle étudie et en fait vraiment une partie de sa vie, et le prend vraiment à cœur, alors cela lui apporte de la joie, parce qu'au fond de nos cœurs, la joie nous vient plus naturellement que la peur/crainte.
Lorsqu'une personne étudie le moussar comme il se doit, elle est immédiatement remplie de joie.
[rabbi Nathan Watchfogel]

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-> Aujourd'hui, il y a beaucoup plus de gens qui s'assoient et étudient dans le monde entier. Il y a beaucoup plus de yechivot et de kollélim. Avec autant d'étude, nous devrions nous attendre à ce que cette nouvelle génération produise plus de guédolé hador que jamais auparavant, mais nous n'avons pas constaté que c'était le cas. Pourquoi?

Les gens sont occupés à étudier la Torah, mais ils ne font pas d'effort pour acquérir la crainte d'Hachem.
Il est dit : "Sans crainte (d''Hachem), il n'y a pas de 'hochmah (sagesse)" (Pirké Avot 3,21).
Comme le dit le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm), la yirat Chamayim (crainte du Ciel) est l' "entrepôt" de la Torah.
Le rav de Volozhin écrit : "Plus l'entrepôt de yirat chamayim qu'une personne se construit est grand, plus elle peut y mettre de 'grains' de Torah et les garder en sécurité dans son entrepôt" (Néfech ha'Haïm 4,5).
Nos Sages (guémara Yoma 72b) disent : "Malheur aux talmidé 'hakhamim qui étudient la Torah mais n'ont pas de yirat Chamayim".
Etudier le moussar est ce qu'une personne doit faire pour acquérir la yirat chamayim. C'est ce qui permet de réussir dans la Torah.
[rabbi Nathan Watchfogel]

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-> Sans un séder de moussar quotidien, "la chose la plus importante manque".
Le rav Yérou'ham Lévovitz a dit que le yétser ara laissera une personne faire tout ce qu'elle veut, juste pour qu'elle n'étudie pas le moussar!

-> Le rav El'hanan Wasserman parlait un jour au 'Hafets 'Haïm d'une nouvelle yéchiva qui venait d'ouvrir, et il en disait beaucoup de bien.
Le 'Hafets 'Haïm lui demanda s'il y apprenait le moussar.
Lorsque Rav El'hanan répondit par la négative, le 'Hafets 'Haïm dit : "Si c'est le cas, alors la yéchiva ne vaut même pas une bouffée de tabac".

Avoir la crainte du jugement

+ Roch Hachana - Avoir la crainte du jugement (par le rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot) :

-> "Chaque année qui est pauvre à son début devient riche à sa fin" (Roch Hachana 16b).

Cela signifie que si nous faisons preuve de soumission et d'humilité à Roch Hachana, par crainte du Jugement [impitoyable], nous acceptons sur nous-mêmes la Royauté d'Hachem.
Lorsque nous faisons cela, nous avons un lien avec le Roi et nous devenons dignes de mériter un bon jugement et une bonne année.

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-> Le Alter de Kelm a dit qu'en réalité nous n'avons qu'un seul objectif, qui est d'accepter Hachem comme Roi, d'accepter Sa Royauté (Malkhout Chamayim).
C'est pourquoi nous récitons le Shéma deux fois par jour. Cependant, la "Royauté" est quelque chose que nous ne connaissons que dans notre esprit ; nous ne la ressentons pas dans notre corps et dans notre cœur. Il nous manque donc quelque chose.

C'est pourquoi Hachem, dans Sa grande sagesse et Sa bonté, nous a donné deux jours de Jugement : Roch Hachana et Yom Kippour. Ces jours sont destinés à nous effrayer et à nous faire ressentir la Malkhout Chamayim.
Nous devons ensuite porter ce "sentiment" de Malkhout Chamayim avec nous pendant le reste de l'année.

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-> Quelqu'un a demandé au rav Wachtfogel : "Pourquoi n'ai-je pas peur de Roch Hachana?"
Le machia'h lui répondit : "Si vous pensez à ce que vous dites dans les prières : 'Oupoked kol yétsouré kédem, mi lo nifkad kéhayom hazé" (et Il juge chaque créature, qui n'est pas jugé en ce jour?), vous aurez peur, et vous commencerez alors à faire ce que vous êtes censé faire.

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-> Quelqu'un s'est plaint un jour au rav Wachtfogel : "Lorsque je pense à ces choses (jugement de Roch Hachana), je ressens de la peur, mais cela ne dure qu'une seconde. Puis elle disparaît et je me sens comme avant".
"Ne dépréciez pas ce sentiment de peur. Même si cela ne dure qu'une seconde, cela vaut beaucoup!" lui répondit le rav.

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-> Nous devons nous rappeler que tout se décide à Roch Hachana : toute notre matérialité, nos besoins physiques, et toute notre spiritualité, notre réussite dans la Torah, absolument tout.
Si nous avons peur du Jugement, nous agirons différemment et deviendrons de nouvelles personnes.

-> Lorsque nous pensons vraiment à la façon dont nous nous tenons devant Hachem, le Roi des rois, et que nous imaginons ne serait-ce qu'un peu ce que cela signifie, nous devrions être soudainement envahis par la peur.

-> Nous devons vraiment réfléchir et imaginer comment notre Jugement est écrit à Roch Hachana et scellé à Yom Kippour, comment il est décidé combien de personnes quitteront le monde.
Absolument tout est contrôlé par Hachem. Pensez à tout ce qui s'est passé l'année dernière, tout a été décidé l'année dernière, à Roch Hachana.
Lorsque nous y pensons, nous craignons vraiment la Royauté d'Hachem.

"Une fois que nous avons été jugés par Hachem à Roch Hachana, c'est comme si nous étions un être nouvellement créé".
[midrach Yalkout Pin'has 782]

-> Le rav Hutner (Pa'had Its'hak - Roch Hachana - maamar 6,3) explique qu'à Roch Hachana, si nous prions et avons les bonnes intentions, la force même de la Création habite notre être intérieur, lui permettant non seulement de changer, mais aussi d'être recréé une fois de plus.
Telle est la force cachée à laquelle chacun d'entre nous peut accéder le jour de sa naissance, Roch Hachana.

"Celui qui n'a pas prémédité le meurtre et dont D. a dirigé la main (ira en ville de refuge)" (Michpatim 21,13)

-> Rav 'Hama ben 'Hanina a abordé le sujet (de l'assassin volontaire qui doit s'exiler) avec le verset : "Hachem est bon et droit, c'est pourquoi Il guide les pécheurs sur le chemin" (Téhilim 25,8) = si D. guide même les pécheurs, Il guide les Justes (tsadikim) à plus forte raison.

Rabi Chim'on ben Lakich a abordé ce même sujet avec ce verset (Michpatim 21,13) : "Celui qui n'a pas prémédité le meurtre et dont D. a dirigé la main (ira en ville de refuge)". Ce verset doit être compris selon ce proverbe ancien (Chmouel I 24,14) : "C'est des méchants que vient le mal". De quoi parle ce texte ?
De deux hommes qui ont commis un homicide; l'un a tué involontairement et l'autre délibérément sans témoins. Hachem provoque alors leur rencontre dans la même auberge. Celui qui avait commis l'homicide volontairement s'assied sous l'échelle (de l'auberge) ; celui qui avait commis l'homicide involontairement descend cette échelle, tombe sur le premier et le tue.
Ainsi, celui qui avait tué volontairement a trouvé la mort (qu'il méritait) et celui qui avait tué involontairement part en exil ...

Rav Houna dit au nom de Rabbi Elazar : "Dans la voie qu'un homme veut suivre, le Ciel l'y conduit".
[guémara Makot 10b]

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=> Comment comprendre le verset : "Il guide le pécheur" et le raisonnement a fortiori de Rav 'Hama sur les tsadikim ?

-> Selon le Maharcha :
Rav 'Hama a prononcé ce verset (25,8) de Téhiim : "Hachem est bon
et droit ; ainsi, Il guide le pécheur" où les pécheurs ('hataïm) désignent les meurtriers qui ont tué involontairement, par accident, en à qui Hachem, dans Sa bonté, a préparé pour eux des villes de refuge (aré miklat) dans lesquelles ils pourront se réfugier et se protéger du vengeur de sang.
De plus, ce verset : "Tu prépareras la route. afin que tout meurtrier puisse s'y réfugier" (Choftim 19,3) est expliqué ainsi par Rabi Eli'ézer ben Ya'aqov (guémara Makot 10b) : Le mot "miklat" (refuge) était écrit à tous les carrefours, afin que le meurtrier involontaire connaisse la route à prendre et puisse se diriger le plus rapidement possible vers la ville de refuge la plus proche.

Pourquoi le meurtrier involontaire est-il qualifié de pécheur?
C'est parce qu'il n'y a pas de hasard; c'est Hachem qui a amené la victime sous la main du meurtrier, d'après le verset ("D. seul ait conduit sa main" - Michpatim 21,13).
Or un meurtre involontaire ne peut se produire que par un "tueur" qui a commis des fautes précédemment ; c'est pourquoi il est désigné pécheur.
Rav Hama ben 'Hanina a donc fait ce kal va'homer (raisonnement a fortiori) : si D. guide le pécheur en préparant à l'avance son itinéraire, afin de le sauver d'un vengeur de sang, à plus forte raison D. guide les tsadikim (Justes) pour les écarter des mauvaises choses.

-> Selon le Iyoun Yaakov :
Hachem guide les pécheurs vers les villes-refuge pour les sauver de la mort par un vengeur de sang ; a fortiori Hachem guide les tsadikim et leur montre la route à emprunter pour les épargner du yétser ara d'autant plus que plus un homme est grand sur le plan spirituel, plus son yétser ara est grand et désire le "tuer spirituellement, si ce n'est qu'Hachem aide les tsadiquim.

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Le kal va'homer peut être compris ainsi : Si D. protège même les pécheurs en les guidant pour les sauver de la mort, a fortiori Il guidera le chemin des tsadikim vers l'étude de la Torah qui constitue leur miklat (refuge) en plaçant dans leur cœur la volonté d'étudier la Tora avec assiduité.
C'est pourquoi, ce verset dit : "Une grande paix attend ceux qui aiment la Torah. Pour eux, point d'obstacle" (Téhilim119,165), car la Torah devient la "ville-refuge" de ceux qui l'aiment et retire les obstacles de la vie.

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=> Comment le principe énoncé par Rav Houna : "Le Ciel conduit un homme là où il veut aller" peut-il être lu?

-> Le Maharcha commente :
Il aurait été plus normal que Rav Houna affirme : "Sur le chemin qu'un homme veut prendre, Hachem l'y conduit!" avec le singulier "moli'h oto", puisque c'est Hachem (ou le Ciel) qui conduit cet homme sur le chemin qu'il désire. Pourquoi alors Rav Houna a-t-il utilisé le pluriel : "moli'hin oto" (ils l'y conduisent)?

Rav Houna a voulu faire allusion au fait qu'une bonne pensée ou une bonne parole ou une bonne action, crée un Ange (mala'h) du côté du bien, et inversement, une mauvaise pensée, une mauvaise parole ou une mauvaise action crée un Ange du côté du mal.
Ainsi, après que l'homme, doté d'un libre-arbitre, ait choisi le bien ou le mal, Hachem donne ordre à ces Anges, créés par cet homme, de le conduire dans le chemin qu'il a choisi. C'est pourquoi, il est écrit : ils l'y conduisent (moli'hin oto) au pluriel.

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-> "Un homme qui aurait tué sans pourchasser la victime ..., Je placerai pour toi un endroit où il fuira là-bas" (Michpatim 21,13)

-> Ce verset présente une anomalie. En effet, il commence à la 3ème personne : "un homme qui aurait tué", pour poursuivre à la 2e personne : "Je placerai pour toi", pour ensuite repasser à la 3ème personne : "où il fuira".
En fait, ce verset rapporte que quand un homme tue involontairement, il devait fuir vers une "ville refuge" pour se protéger du vengeur du sang de la victime. Or, Moché lui aussi a commis un meurtre en tuant l'Egyptien qui était en train de frapper l'Hébreu. Malgré de bonnes raisons qui justifiaient son acte, compte tenu de son niveau de Sainteté, Hachem le lui considéra néanmoins comme un meurtre involontaire.
Vers la fin de sa vie, Hachem lui rapporta qu'il fallait réserver 3 "villes refuge" à l'ouest du Jourdain. Avant l'entrée en Terre Sainte, ces villes ne pouvaient pas encore servir de refuge. Elles seraient d'aucune utilité.
Malgré tout, Moché s'exécuta et s'empressa de réserver ces 3 villes à l'ouest du Jourdain. Il comprit qu'Hachem voulait par cela lui donner l'occasion d'effacer complètement toute trace de son meurtre.

Cela est tout en allusion ici. Bien que le verset soit exprimé à la 3e personne pour parler d'un homme qui tuerait involontairement, Hachem fait allusion à Moché et lui prépare une réparation du meurtre de l'égyptien, par la mitsva de réserver ces « villes refuge ». Aussi, Il lui dit : « Je placera pour toi (Moché) un endroit où il fuira là-bas (שמה)", qui a les mêmes lettres que משה (Moché). Je prévois pour toi, Moché, une réparation lorsque tu prépareras les "villes refuges" vers lesquelles le meurtrier pourra se mettre à l'abri.
[Chaar Hapsoukim]