+ La Torah en terre d'Israël :
-> Nos Sages expriment l'immense valeur de l'étude de la Torah en terre d'Israël par rapport à l'apprentissage de la Torah dans le chutz laAretz. Examinons un certain nombre de sources.
-> Le midrach Shocher Tov (Téhilim 105) dit : "Si vous cherchez à être témoin de la présence d'Hachem dans ce monde, allez en terre d'Israël et imprégnez-vous de Sa Torah".
-> Le Avot déRabbi Nathan (chap.28) déclare : "Il n'y a pas d'amour comme l'amour de la Torah ; il n'y a pas de sagesse comme la sagesse de la terre d'Israël ; et il n'y a pas de beauté comme la beauté de Jérusalem".
-> Rabbi Shimon ben Elazar (ibid.) dit : "Un talmid 'hakham qui vit en terre d'Israël est digne d'éloges. S'il quitte le pays, même s'il est affaibli, il est encore plus digne d'éloges que tous les autres sages dignes d'éloges en dehors d'Israël ('houts laArets)".
Cela signifie que même si l'on passe un temps limité à étudier la Torah en terre d'Israël, notre niveau spirituel est élevé pour toujours.
-> La guémara Yérouchalmi (Sanhédrin 7b) déclare : Hachem dit : "Un petit groupe d'érudits de la Torah en terre d'Israël m'est plus cher que tout le Sanhédrin HaGadol (le tribunal rabbinique suprême composé de 72 juges) en dehors d'Israël".
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-> "Ce sont les paroles que Moché a prononcées à tout Israël, de l'autre côté du Jourdain" (Dévarim 1,1).
-> Le Sfat Emet (Devarim 5658) développe ce point, expliquant que lorsque les Bné Israël sont arrivés sur les rives du Jourdain et ont senti la lumière émanant de la terre d'Israël, les sources de la sagesse se sont ouvertes à eux.
Comme le disent nos Sages : "Il n'y a pas de Torah comme la Torah de la terre d'Israël", et tout comme le mont Sinaï était parfaitement adapté pour recevoir la Torah, la terre d'Israël est également parfaitement adapté pour que la Torah y soit clarifiée.
C'est pourquoi le verset dit : "De l'autre côté du Jourdain, dans le pays de Moav, Moché commença à expliquer la Torah en disant..." (Devarim 1,5).
Le verset souligne que Moché a seulement commencé à expliquer la Torah.
S'il était entré en terre d'Israël, il aurait développé la Torah bien davantage, et le monde aurait alors atteint sa réparation (tikoun) finale.
C'est pourquoi c'est à ce moment-là que Moché a demandé à Hachem d'entrer dans le pays. Puisqu'il avait déjà commencé à expliquer la Torah, il voulait la poursuivre et la compléter, et il savait que cela ne pouvait être réalisé qu'en terre d'Israël.
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+ Précision de la partie le long du Jourdain dite Transjordanie :
-> Le Ran (sur guémara Nédarim 22b) dit que la Transjordanie est considérée comme faisant partie de la Terre sainte, son niveau de sainteté est néanmoins inférieur à celui de la terre d'Israël proprement dit (de l'autre côté du Jourdain).
Le Ran poursuit en énumérant plusieurs ramifications de la différence de niveau de sainteté entre les deux endroits. Le korban omer, par exemple, ne peut être apporté à partir de grains récoltés en Transjordanie.
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-> "érets tova ouré'hava" (Chémot 3,8)
Le terme "tova" (bonne) fait référence à la Torah, qui est appelée "bonne", comme le dit le verset : "ki léka'h tov natati la'hem Torati al taazovou" (Car Je vous donne une bonne marchandise, Ma Torah, ne l'abandonnez pas - Michlé 4,2).
Le terme "ré'hava" (large), cela fait référence aux mitsvot, comme nous le voyons (Téhilim 119,96) : "Tes commandements sont très larges".
[rabbénou Bé'hayé sur Chémot 3,8]
=> ainsi, Israël est le lieu où notre Torah peut pleinement s'épanouir, être bonne, et nos mitsvot avec largesse.
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-> La guémara (Kétoubot 75a) présente une discussion entre 2 Amoraïm sur la valeur des érudits de la Torah en terre d'Israël.
Abbayé affirme : "Un érudit en Torah en terre d'Israël vaut mieux que 2 érudits en Torah de Bavel".
Rava répond : "Mais lorsqu'un érudit de la Torah monte de Bavel en terre d'Israël, il vaut mieux que deux érudits de la Torah en terre d'Israël".
-> Les Richonim sont troublés par cette affirmation. Bien que la déclaration de Rava semble être en accord avec l'affirmation d'Abbayé et même la renforcer, il semble difficile de réconcilier les deux déclarations. Si un érudit en Torah en terre d'Israël est effectivement supérieur à deux érudits en dehors d'Israël, pourquoi cette dynamique change-t-elle soudainement lorsque l'érudit d'hors Israël monte en Israël?
Le Rivach (cité par le Shita Mékoubétsét) explique que l'air de Bavel était moins propice à la sagesse que l'air de la terre d'Israël. En conséquence, les érudits en Torah de Bavel ont été contraints de développer des capacités de raisonnement dialectique plus pointues que leurs homologues en Israël.
Par conséquent, lorsqu'un érudit babylonien se rendait en Israël, il possédait "le meilleur des deux mondes" : l'air de la terre d'Israël, propice à la sagesse, et une grande compétence dans la conduite de discussions claires et approfondies, acquise en vivant en dehors d'Israël.
-> Le verset (Ekev 8,9) fait référence à la terre d'Israël comme à "une terre où vous mangerez du pain sans pauvreté". Rabbénou Bé'hayé explique ce verset en écrivant : "Pour vraiment réussir dans l'étude de la Torah, il faut se préparer correctement à l'avance. De plus, on doit se trouver dans un endroit où l'air qu'on respire est pur et bon, car cela nous aidera vraiment dans notre étude."
C'est ce que signifie "manger du pain sans pauvreté". Le pain mentionné ici est la Torah, et avec la combinaison d'une préparation adéquate et de l'air pur de la terre d'Israël, notre cœur sera complètement ouvert à la compréhension et à l'atteinte de la sagesse de la Torah.