Aux délices de la Torah

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La vie extraterrestre

+ La vie extraterrestre :

+ Introduction : l'humain dans la création :

-> La guémara (Béra'hot 32b) rapporte que la communauté d'Israël se plaignit à Hachem de l'avoir abandonnée. Hachem répondit :
"Ma fille, j'ai créé douze constellations (mazalot) dans le firmament, et pour chaque constellation, j'ai créé trente armées, et pour chaque armée, j'ai créé trente légions (lig'yon), et pour chaque légion, j'ai créé trente chefs de division d'infanterie (raaton), et pour chaque chef de division d'infanterie, j'ai créé trente chefs de camp militaire (karton), et pour chaque chef de camp militaire, j'ai créé trente chefs de forteresse (gastéra), et sur chaque chef de forteresse, j'ai suspendu 365 000 étoiles correspondant aux jours de l'année solaire. [certains disent 365 000 myriages d'étoiles, soit 3 650 000 000 ]
Et tout cela, Je l'ai créé uniquement pour toi ; et tu dis que le Seigneur m'a abandonnée et que le Seigneur m'a oubliée ?"

-> Il semble que toutes les galaxies, l'immensité de l'espace et de l'univers dans son ensemble, aient été créés pour la communauté d'Israël, qui accomplit les commandements divins.
La place de l'humanité dans le cosmos fait l'objet de débats depuis l'époque des premières autorités rabbiniques. Le consensus général, dans les écrits des sages médiévaux de la Torah, est que l'humanité est le but ultime et le plus distingué de toute la création. [voir Rabbi Saadia Gaon - Emounot véDéot - chpa.4 ]
[ainsi, au sujet de la grandeur de l'univers, d'éventuelle autre forme de vie, un juif doit avant tout se rappeler les paroles d'Hachem : "Je l'ai créé uniquement pour toi!". Hachem (qui permet à toute chose d'exister, qui gère tout pour le bien) m'aime, je suis important à Ses yeux, je dois donc agir en responsabilité en faisant au mieux Sa volonté. ]

-> Toutes les autres créations ont été créées par la parole d'Hachem : "Et D. dit : que telle ou telle soit" (et cela fût ainsi).
Cependant, au sujet de la création de l'homme, il est écrit : "Hachem façonna l'homme ... et l'homme devint une âme vivante (néféch 'haya)" (Béréchit 2,7), Onkelos écrit : "Il devint un esprit parlant".
Le Zohar précise que celui qui souffle, souffle de l'intérieur. (si l'on peut dire, Hachem a soufflé pour créer l'homme, laissant une part de Lui, de son souffle, à l'intérieur qui est une âme parlante de vie. L'homme est donc une création unique, au-dessus des autres : minéraux, végétaux, animaux).

La Torah oppose métaphoriquement la dépense d'air qui se produit pendant la parole (toutes les créations sauf l'homme) et celle qui se produit pendant l'expulsion d'un souffle profond (création de l'homme).
Dans toutes les autres créations, Hachem n'investit Ses énergies créatrices qu'à un niveau externe ou superficiel pour les créer et les maintenir en existence ; cependant, à l'humanité, Il a donné sa force vitale la plus intime, profonde et la plus essentielle.

-> "Hachem créa l'homme à son image (Rachi : selon son modèle) ; c'est à l'image de D. qu'il le créa" (Béréchit 1,27).
Un grand nombre de commentateurs rabbiniques soulignent que ce verset fait référence au libre arbitre dont dispose l'homme. [ex: rabbi 'Haïm Friedlander - Sifté 'Haïm ; Tiféret Israël - Avot 3,89 ; Malbim & Messekh 'Hokhma (sur Béréchit 1,27) ]
Le libre arbitre est considéré comme la caractéristique distinctive qui place l'humanité bien au-dessus du reste de la création, et en fait la figure centrale de l'univers.

-> Le rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm chaar 1,chap.4-6) enseigne :
"Car Hachem après avoir créé tous les mondes, a créé l'homme à la fin de la Création, une création merveilleuse, une force rassembleuse, qui comprend toutes les lumières brillantes et merveilleuses, les mondes et les temples célestes qui l'ont précédée ... tous ont contribué à sa formation par une partie de leur essence."

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+ La possibilité d'une vie extraterrestre :

-> Le Rambam (Hilkhot Yessodé haTorah 3,9) explique que même les étoiles et les orbites elles-mêmes sont des composantes d'une conscience vivante et autoréflexive, littéralement des êtres sensibles qui "reconnaissent" Hachem.
[ainsi, non seulement l'humain, mais également l'univers à une "conscience", une forme "d'intelligence". ]

Dans les mots du Rambam :
"Toutes les étoiles et les sphères possèdent une âme, la connaissance et l'intellect. Elles sont vivantes et reconnaissent Celui qui a parlé et [ainsi créé] le monde. Selon leur taille et leur niveau, chacune loue et glorifie son Créateur, comme le font les anges.
Tout comme elles ont conscience d'Hachem, elles ont aussi conscience d'elles-mêmes et des anges qui les surpassent. La connaissance des étoiles et des sphères est inférieure à celle des anges, mais supérieure à celle des hommes."

-> Le rav Yéhouda bar Barzilaï, un des grands sages du Moyen Âge (il a vécu au 11e siècle) et le maître de nombreux sages qui ont compilé le commentaire talmudique de Tossafot. Dans l'un de ses commentaires kabbalistiques, il écrit, en citant la guémara (Avoda Zara), qu'il existe de nombreuses planètes dans l'univers où les êtres humains peuvent vivre. [Pirouch séfer haYétsira - p.172 ]

-> Le rav 'Hasdai Crescas (Ohr Hachem 4,2), dont son maître fût le Ran, fut un autre sage (au 14e siècle) qui, très tôt, s'est intéressé à la possibilité d'une vie extraterrestre. Il conclut que, du point de vue de la Torah, l'existence d'une vie extraterrestre ne peut être exclue, citant un exemple talmudique (Avoda Zara 3b) décrivant Hachem comme voyageant à travers 18 000 mondes.
Le rav Crescas admet l'idée que ces mondes sont des mondes physiques ou des planètes, et il soutient que, puisqu'ils semblent nécessiter la providence d'Hachem, il est également juste de dire qu'ils sont habités.
D'autres sources décrivent ces 18 000 mondes comme des mondes éthérés (de nature céleste) ou spirituels qui ne font pas partie de l'univers physique. [Chemirat haLachon - chaar haTévouna chap.10 ; 'Hatam Sofer sur Dévarim 29,28 ]

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+ La vie extraterrestre n'est pas possible :

-> Rabbi Yossef Albo (14e siècle), élève du rav Crescas, est en total désaccord avec son maître. Il écrit que la tradition juive souligne que l'univers a été créé pour l'humanité, qui est unique en ce sens qu'elle possède le libre arbitre. Toutes les autres créatures du monde, telles que les plantes et les animaux, qui ne possèdent pas de libre arbitre, ont été créées dans le seul but d'être au service de l'humanité.
Rabbi Albo souligne que, puisqu'aucune autre créature ne peut exister en possédant le libre arbitre, et que ces extraterrestres ne seraient d'aucune utilité pour l'humanité, leur existence n'aurait aucun sens ; par conséquent, Hachem ne les aurait pas créés.

-> Un sage plus récent, rabbi Réouven Landau, a été président du tribunal rabbinique de Padoutark en Roumanie pendant près de 40 ans au milieu du 19e siècle. Dans ses jeunes années, il consacrait plusieurs heures par jour à l'étude des mathématiques et de l'astronomie afin d'acquérir une compréhension plus approfondie des concepts de la Torah, tels que la formulation du calendrier juif. [Mahala'h haKokhavim - intro 2b ]
Le rabbi Landau rejetait l'idée de la vie sur d'autres planètes pour des raisons similaires à celles de rabbi Albo. Si l'humanité est le summum de la création d'Hachem, à quoi servirait-il de créer des créatures sur une autre planète?
Lorsque de nouvelles découvertes télescopiques ont révélé l'existence de collines et de vallées sur la Lune et d'autres planètes, les gens de son époque ont commencé à se demander si ces similitudes géographiques avec la Terre pouvaient également impliquer la présence de vie sur ces planètes.
Le rabbi Landau a rejeté l'idée que ces similitudes topographiques aient une quelconque pertinence dans le débat sur la vie extraterrestre.

-> Dans son ouvrage, rabbi Réouven Landau mentionne également un éminent physicien de l'époque, Touvia Cohen, dont le livre Maassé Touvia (מעשה טוביה - c'est une encyclopédie scientifique publiée en 1707) a été décrit par certains comme "l'ouvrage médical hébraïque le mieux illustré de l'ère prémoderne". Bien que Cohen fût médecin de profession, il insistait sur la primauté de l'étude de la Torah dans sa vie. Touvia Cohen concluait également que "selon notre Torah, il est impossible que d'autres planètes semblables à la Terre existent" (dans le sens d'avoir de la vie, [avec un libre arbitre]).

-> En 1968, la première fusée avec des hommes à bord pris le départ pour la lune. La question se posa de savoir si on découvrirait des créatures. Beaucoup de gens à l'époque vinrent demander au rav Moché Feinstein ce qu'il pensait de tout cela.
Sa réponse catégorique : "Ils ne trouveront rien!"
On insista : "Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer cela?"
Il ajouta alors : "Je n'ai pas rencontré, dans toute la Torah, la moindre allusion à des créatures vivant ailleurs que sur la terre!"

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+ Accepter l'existence d'une vie extraterrestre non humaine :

-> Il existe également une perspective intermédiaire, décrite par le kabbaliste de la fin du 18e siècle, le rabbi Pin'has Horowitz de Vilna. Dans son ouvrage le séfer Habrit, il évoque certains philosophes éminents de son époque qui imaginaient une vie semblable à celle sur Terre sur d'autres planètes.
Ils se demandaient pourquoi Hachem aurait-il créé un univers aussi vaste pour qu'il ne soit pas occupé que par des êtres humains. Il est absurde d'imaginer toutes ces planètes absolument vides.
Leur raisonnement était que, puisque leurs télescopes pouvaient désormais voir des taches sombres et blanches sur la lune et ailleurs, qu'ils ont conclu être des collines et des mers, indiquant une géographie similaire à celle de la Terre, ces objets célestes étaient également propices à une vie semblable à celle des humains.

Le rabbi Horowitz est d'accord avec la possibilité d'une vie extraterrestre, mais pas pour les raisons avancées par ces philosophes. Il affirme que l'univers tout entier a été créé pour l'humanité, les seuls êtres dotés de libre arbitre dans l'univers. Il explique que tout dans la création n'existe que pour le bien de l'humanité, des anges les plus élevés jusqu'aux plus petits moustiques.
Même si le bénéfice exact n'est pas toujours très clair, toutes ces créatures existent pour le bien de l'homme. Il écrit que l'on pourrait en dire autant des extraterrestres.
Le rabbi Horowitz poursuit en expliquant que les kabbalistes discutent des trois royaumes spirituels d'atsilout, de bria et de yétsira, qui précèdent le royaume physique (matériel). Chacun d'entre eux contiendrait d'innombrables mondes spirituels.

Le rabbi Horowitz demande raisonnablement pourquoi le plus bas des royaumes, l'univers physique, ne devrait pas également comporter une multiplicité de mondes.
Il cite la michna (Ouktsin 3:12), qui dit que "Hachem accordera un jour [une récompense de] 310 mondes à chacun des justes (tsadikim)", laissant entendre que cela fait peut-être référence aux planètes physiques de l'univers.

Le rabbi Horowitz apporte une source intéressante à son point de vue, tirée du chant de Débora, dans le livre biblique des Juges. Le verset auquel il fait référence dit : "Maudit soit Méroz (מֵרוֹז) ... maudits soient ses habitants" (Shoftim 5,23).
Il existe une opinion dans le Talmud (Moed Katan 16a) selon laquelle Méroz est le nom d'une étoile.
Selon cette opinion talmudique, la référence biblique aux "habitants" de l'étoile Méroz est un exemple clair de la tradition juive où les sages semblent approuver l'idée d'une vie extraterrestre.

D'autres ont suggéré une approche similaire que celle du rabbi Horowitz (séfer Habrit). On peut citer le 'Hida (dans Péta'h Einayim - sur Tossafot - Ména'hot 37a) qui soutient également l'idée d'une vie extraterrestre.
[ voir également en accord avec cela : le Zohar 1:40b ; 157a ; 254a ; ainsi que le 'Hessed léAvraham, partie 2, chap.4 ; ou bien le Ramak - Pardes Rimonim - chaar 2, chap.7 ]

Le rabbi Horowitz accepte clairement l'idée selon laquelle la vie extraterrestre existe potentiellement ; cependant, il souligne ensuite que ces formes de vie ne possèdent aucune ressemblance avec la vie humaine et n'ont certainement pas de libre arbitre.
Il qualifie ceux qui croient que la vie sur ces planètes est similaire à la vie sur Terre de "fous qui croient n'importe quoi".
Tout comme dans une montre, il y a de nombreux rouages et pièces, chacun étant conçu pour une fonction spécifique et unique, il n'est pas nécessaire/utile qu'il existe une autre planète dans l'univers qui partage la nature ou les caractéristiques de ce monde. Ces créatures peuvent posséder l'intelligence et la connaissance, mais la Torah dit que le libre arbitre est une propriété unique aux êtres humains qui vivent sur terre, et nulle part ailleurs.

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-> Le rabbi Joseph Solomon Delmedigo était un rabbin, médecin, astronome et mathématicien du 17e, qui a brièvement étudié sous la direction de Galilée.
Dans son ouvrage, séfer Elim, il adopte une approche unique dans sa discussion sur la physique et l'univers, ainsi que sur un certain nombre de sujets connexes. Au cours de sa discussion, il écrit à propos des étoiles lointaines dans le ciel nocturne que "chacune de ces étoiles est éclairée par un soleil, qui est leur lanterne, et qui sait si elles contiennent une Terre habitée par des êtres comme nous".
Selon lui, cela ne devrait surprendre personne qui étudie le Talmud, et il cite le même verset et la même référence de la Michna que le rabbi Horowitz ci-dessus, selon lesquels, à l'avenir, Hachem donnera 310 mondes à chaque personne qui L'aime.

-> Le rabbi David Friesenhausen (18e siècle) fut l'un des premiers partisans de la philosophie moderne "Torah im déré'h éretz" (développé par le rav Samson Raphael Hirsch).
A son époque, pendant le siècle des Lumières, de nombreuses idées révolutionnaires et controversées ont vu le jour, tant dans la société en général que dans les cercles juifs traditionnels en particulier. Quoi qu'il en soit, bien que ses œuvres restent largement méconnues, il a publié une étude approfondie sur l'astronomie et la géométrie. Intégrant habilement les enseignements d'un D. miséricordieux dans ses discussions sur l'astronomie, il suggérait que la vie devait exister sur d'autres planètes du système solaire, "car pourquoi limiter la gloire de Dieu et suggérer qu'Il laisse une grande planète désolée et dépourvue de vie?" (Friesenhausen - Mosdot Tével 37a).
Il exprimait également sa conviction que de nouvelles planètes seraient découvertes au-delà de Saturne dans notre propre système solaire pour des raisons similaires : "Pourquoi limiter la capacité d'Hachem à créer une ou deux autres planètes?" (Mosdot Tével 32b)
Dans ce même ouvrage, il publia un chant du Sabbath à la gloire du système solaire, dans laquelle il fait référence à Hachem comme source de vie sur d'autres planètes.

-> Le rabbi Dovber Tursch (fin du 19e siècle), fait mention à plusieurs reprise dans son Guinzé Hamélé'h, de sa croyance en la vie extraterrestre. Il affirme qu'une météorite qui s'est écrasée en Jamaïque en 1864 avait une composition chimique qui confirmait l'existence de la vie extraterrestre. Il utilise même sa croyance en la vie extraterrestre pour expliquer un enseignement ésotérique du Rambam, mentionné ci-dessus, selon lequel les planètes sont des êtres sensibles (doués d'une certaine forme d'intelligence) qui "reconnaissent" Hachem.
Le rabbin Tursch écrit que le Rambam fait en réalité référence aux créatures qui vivent sur ces planètes.

Il est écrit : "Louez-le, soleil et lune, louez-le, vous toutes, étoiles brillantes!" (Halélouou chémech véyaréa'h, Halélouou kol ko'hvé ohr - Téhilim 148,3)
Le rabbi Tursch écrit que, de même ici, ce ne sont pas les étoiles elles-mêmes qui louent Hachem, mais plutôt les formes de vie vivant dans ces systèmes solaires.

[on peut se demander comment il interprète la première partie concernant le soleil et la lune qui louent Hachem.
On peut rapporter l'avis du Targum et du midrach Socher Tov sur : "Les cieux racontent la gloire de D." (Téhilim 19,2), commentant ainsi : "Les cieux incitent les autres à raconter".
(les merveilles de l'univers nous poussent à louer et glorifier Hachem). ]

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+ Des perspectives juives plus contemporaines :

-> Le rabbi Avigdor Miller semble s'opposer à l'idée d'une vie extraterrestre. Interrogé par un étudiant sur la signification de la présence d'eau sur Mars, le rabbi Miller attribue ces gros titres principalement à un battage médiatique et suggère que, si cela se confirme, il s'agit peut-être simplement d'un test venu d'en-Haut pour voir si quelqu'un pensera qu'il y a de la vie sur Mars. [Bétsalel Miller - Questions & réponses avec le rav Miller (2013 - vol.2 )]

-> D'autre part, le rabbi Joseph B. Soloveitchik a déclaré que penser que nous sommes seuls dans l'univers découle de notre propre orgueil, que les êtres humains doivent être les seuls êtres importants dans le cosmos. [voir The Rav - Thinking Aloud]

-> Le rav Avraham Its'hak haKohen Kook écrit :
"Nos Sages connaissaient, par le secret de D. révélé à ceux qui le craignent, toute la nature dans sa vérité ... et les Sages nous ont révélé dans le séfer Yétsira et dans le Tikouné Zohar que chaque planète est un monde en soi, et qu'elle ne peut être appelée un monde si elle ne contient pas ce qui est nécessaire pour être un monde [c'est-à-dire que le terme "monde" ne peut s'appliquer qu'à une planète abritant de la vie."

-> Une autre figure rabbinique contemporaine qui s'est beaucoup exprimée sur le sujet de la vie sur d'autres planètes est le rabbi de Loubavitch. Rassemblant harmonieusement tous les points de vue, l'opinion du Rabbi transparaît dans l'une de ses correspondances avec le professeur Velvl Greene.
Le professeur Greene était professeur émérite à l'université du Minnesota et à l'université Ben Gourion du Néguev, et l'un des premiers participants au programme d'exobiologie de la NASA visant à rechercher la vie sur Mars. Le Rabbi encouragea le professeur Greene à rechercher la vie sur Mars, soulignant que "celui qui déclare qu'il n'y a pas de vie en dehors de la Terre limite les capacités du Créateur" (rapporté dans le Kfat Habad Magazine n°121).
Le Rabbi utilisa également le texte talmudique susmentionné, selon lequel Méroz est le nom d'une étoile, et ses "habitants", faisant référence à la vie qui s'y trouve.

À une autre occasion, le Rabbi a été interrogé sur l'existence d'autres civilisations en dehors de celles de la Terre. Il a répondu :
"Selon la Torah, il peut exister des formes de vie extraterrestres.
Le Talmud en fait mention. Les civilisations, cependant, qui impliqueraient des formes de vie intelligentes, sont une autre histoire.
Selon la Torah, une qualité déterminante de la vie intelligente est, comme c'est le cas pour l'homme, la présence du libre arbitre. De plus, l'existence du libre arbitre et la capacité de l'homme à l'utiliser ne sont possibles que grâce à la Torah.
[en ce sens il est écrit : "Il n’est d’homme libre que celui qui se consacre à l’étude de la Torah" (Pirké Avot 6,2). Le Méiri de commenter : "La Torah est une source de liberté qui permet à l'homme d'être fidèle à lui même et à son âme divine, d'être libre de pouvoir vivre en harmonie avec sa véritable intériorité.]

Par conséquent, si nous devions supposer qu'il existe une vie intelligente ailleurs dans l'univers, celle-ci devrait avoir la Torah.
Ce qui est impossible. Elles ne peuvent pas avoir leur propre Torah, différente, car la Torah est la vérité, et il ne peut y avoir qu'une seule vérité.
Mais il est également impossible de supposer qu'elles ont notre Torah.
Après tout, l'histoire de la façon dont la Torah a été donnée au peuple juif ici sur terre est décrite en détail dans la Torah.
Une grande attention est accordée à ces détails, car ils sont importants pour notre compréhension même de la Torah."
[rapporté dans le livre Mind Over Matter d'Arnie Gotfryd. ]

Les expériences de mort imminente

+ Les expériences de mort imminente :

-> Lors d'expériences de mort imminente, la conscience ne diminue pas à mesure que le cerveau s'éteint lentement, mais plutôt la conscience est beaucoup plus intense lorsqu'elle se détache des contraintes du cerveau matériel, de l'égo et du corps physique.

On peut rapporter quelques exemples de mort imminente dans nos textes.
1°/ Certains témoignages courants font état d'un sentiment de ne plus être parmi les vivants et d'entendre d'autres personnes déclarer leur mort.
En ce sens, selon Rabbi Abahou (Shabbath 152b), l'âme entend tout ce qui se dit devant son corps sans vie jusqu'à ce que la tombe soit scellée par la pierre tombale (Tossafot explique : ce qui fait référence à la fermeture de la tombe. Selon un autre avis, c'est jusqu'à la décomposition de la chair).
De même, le sage talmudique Rav dit : "Émeuvez les cœurs de ceux qui seront réunis lors de mon éloge funèbre, car je serai présent et j'écouterai vos paroles" (Shabbath 153a).

2°/ De nombreux survivants d'un état de mort imminente entendent un bruit, un bourdonnement, un sifflement ou un souffle.
La tradition juive mentionne divers sons désagréables (comme Yoma 20b,21a qui parle entre autre du "son de l'âme au moment où elle quitte le corps"), et le midrach (Kohélet rabba 6,6) compare l'âme quittant le corps au bruit des eaux agitées.

3°/ Les survivants d'une expériences de mort imminente (EMI) décrivent une conscience de la séparation en une sorte de corps fantôme, de champ d'énergie, de nuage ou de forme de lumière.
Le Zohar (2:150a) mentionne une sorte de corps éthéré (de nature céleste), ou vêtement de lumière, qui fait référence à l'âme séparée du corps.

4°/ De plus, les survivants d'une EMI se décrivent comme traversant une porte sombre, une grotte, un tunnel ou une vallée.
Il est à noter que le Téhilim (23,4) décrit une marche à travers la " la sombre vallée de la mort" (bégué tsalmavét).
Le Zohar (1:127a) dit que l'entrée dans les royaumes célestes se fait par la caverne de Makhpéla.

5°/ Les survivants d'une EMI décrivent avoir rencontré des entités de nature célestes et légères qui leur sont familières, telles que des membres de leur famille ou des amis décédés auparavant.
La tradition juive dit également qu'au moment du décès les âmes voient leurs parents et leurs amis, et qu'ils les accompagnent jusqu'à leur lieu de repos éternel. [Zohar 1:218b]
Les maris et les femmes se retrouvent dans l'au-delà (Zohar 3:167b), les familles et les êtres chers se réunissent dans l'autre monde (rabbi Yallish - Kéhilat Yaakov - part.1 Gan Eden 8), et les enseignants (maîtres spirituelles) et leurs élèves se retrouvent également (rabbi 'Haïm Vital - chaar Haguilgoulim - hakdama 10).

6°/ Cette perception des âmes provenant d'autres dimensions de la réalité peut se produire avant même la mort proprement dite. [Nichmat 'Haïm - maamar 2:21 ]
Nous le voyons notamment dans le cas des justes (tsadikim), comme lorsque Rabbi Yo'hanan ben Zakaï était sur le point de mourir, il a dit : "Préparez une chaise pour Hiziyahou, le roi de Judée (Yéhouda), qui vient du monde d'en-Haut pour m'accompagner (de mon état de vivant à celui après ma mort)." [guémara Béra'hot 28b ]

7°/ On décrit souvent une lumière brillante et omniprésente, que beaucoup identifient comme étant le Créateur. Cette lumière émane des vibrations puissantes et d'amour inconditionnel.
Les gens décrivent l'immense plaisir que leur procure cette lumière.
On peut comparer cette description avec la Michna (Pirké Avot 4,29) : "Mieux vaut un instant dans l'au-delà que tous les plaisirs de ce monde."
De plus, une âme voit la présence Divine avant de quitter le monde physique. [comme l'affirme à de nombreuses reprises le Zohar 1:98, 99a, 118b ; 3:53a ]

La terre d’Israël

+ La terre d'Israël :

"La terre d'Israël est particulièrement distinguée par Hachem, et les actions [des juifs] ne peuvent être parfaites que là-bas.
Beaucoup des mitsvot données au peuple juif ne s'appliquent pas à ceux qui ne vivent pas dans la Terre ; et le cœur [d'un juif] ne peut pas être pur, et leur intention ne pourra pas entièrement consacrée à Hachem, sauf dans le lieu connu pour avoir été spécialement choisi par D. (la terre d'Israël)"
[Kouzari 5,23]

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-> La renaissance de la nation juive en terre d'Israël est le fondement de la téchouva ultime, tant pour la nation d'Israël que pour le monde entier.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 17,1 ]

-> Les juifs ne peuvent être une nation qu'en terre d'Israël, et non en dehors de celle-ci.
[Zohar - Vayikra 93b]

-> Dans une lettre, le rav Avraham Kook écrit :
"La source de la bassesse morale qui continue d'assombrir le monde provient du manque de reconnaissance de la valeur et de la sagesse de la terre d'Israël. Ainsi, la faute des explorateurs (méraglim), qui ont parlé de manière désobligeante de cette terre agréable, reste non corrigé.
Pour rectifier cela, la louange, la splendeur, la sainteté et l'honneur de la Terre doivent être proclamés au monde entier."

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-> A maintes reprises, la Torah répète que le peuple juif doit vivre sa vie unique selon la Torah en terre d'Israël. [Dévarim 1,8 ; 1,26 ; 3,18 ; 4,1 ; 4,5 ; 4,14 ; 5,27-30 ; 6,1-3 ; 6,18 ; 7,13 ; 8,1 ; 11,1 ; ... ]
Lorsque la sainte nation juive mène une vie sainte selon la Torah en Terre Sainte, le réceptacle est formé pour apporter la lumière d'Hachem au monde. La nation d'Israël devient un phare international, un exemple et une "lumière pour toutes les nations du monde" (Yéchayahou 42,6).
[...]

A l'époque du Second Temple, lorsque nous avons failli à respecter les normes morales élevées que nous imposait la Torah, nous avons été punis et exilés de la Terre [d'Israël]. Le récipient terrestre d'Hachem a été brisé. Israël a été conquis, Jérusalem a été rasée, la Terre a été dévastée. Le peuple élu de D. a été dispersé et avili.
Tout comme les juifs, la Présence d'Hachem est allée en exil (Méguila 29a). Sa lumière dans le monde s'est cachée. En effet, l'humanité a été coupée d'Hachem (à la différence de l'époque du Temple où Sa présence était manifeste).
Ainsi, pour rectifier cette tragédie et ramener le monde vers D., le peuple juif doit retrouver son statut antérieur, y compris une vie nationale en Israël, le seul endroit au monde où la Torah peut être observée dans son intégralité en raison des nombreux commandements propres à la Terre.

A un niveau plus profond, le Zohar (Vayikra 73a) enseigne que la nation d'Israël, la Torah et Hachem ne font qu'un.
Chaque juif porte en lui une partie de la présence Divine (la Chékhina).
Lorsqu'un juif retourne en terre d'Israël, il ramène en fait Hachem avec lui. C'est le concept kabbalistique de "faire ressortir les étincelles de sainteté enfouies dans les klipot" (rav Kook - Moussar Avikha - midot haRiya).
Puisque l'âme d'un Juif est imprégnée de la lumière de la Chékhina, lorsque le peuple juif retourne en masse en Israël, la lumière d'Hachem dans le monde revient avec lui.
[rav David Samson ; Tsvi Fishman - commentaires sur Orot haTéchouva ]

La Torah nous affranchit du cours naturel des événements. Si nous nous identifions à la nation de la Torah et conformons nos actes à l'esprit de la Torah, la Torah nous élèvera au-delà des contingences naturelles. Dès lors, ce qui est inaccessible de par l'ordre naturel des choses sera à notre portée à travers le mérite de la Torah.
[Maharal - Tiféret Israël 1]

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-> "Si l'on te dit que l'on trouve de la sagesse chez les nations, tu dois le croire. Si en revanche, on te dit qu'il y a de la Torah chez les nations, ne le crois pas" (midrach Eikha rabba 2,13).

Faire disparaître nos souffrances = la ségoula du Shomer Emounim

+ Faire disparaître nos souffrances = la ségoula du Shomer Emounim :

-> Le Shomer Emounim (maamar Hachgakha Pratit - chap.20) écrit qu'une personne peut mériter d'avoir une relation spéciale avec Hachem, dans laquelle Hachem lui accorde une protection supplémentaire.
Plus on est connecté à Hachem, plus Hachem est proche de nous.
Pour y parvenir, il faut croire en la hachgakha pratit d'Hachem. Dès qu'il arrive quelque chose à une personne, que cela semble être une bénédiction ou le contraire, elle doit reconnaître que cela vient uniquement d'Hachem. Chaque élément a été soigneusement planifié et coordonné. Cela ne résulte pas de l'action d'une autre personne ou des circonstances (du hasard).
Plus une personne croit à cela, plus elle sera connectée avec Hachem et plus l'œil d'Hachem sera sur elle.

La guémara (Nida 16b) rapporte qu'une fois qu'un bébé est conçu, Hachem décide déjà comment sera sa vie : sera-t-il faible ou fort, sage ou stupide, riche ou pauvre. Tout dépend du but pour lequel cette âme descend dans ce monde.
Le Shomer Emounim écrit que la décision d'Hachem quant à savoir si le bébé sera faible ou fort inclut le nombre de défis qu'il devra relever en raison de cette faiblesse ou de cette force. Il en va de même pour les autres domaines. Il est décidé combien de chagrin une personne devra endurer dans ses relations avec les autres, y compris sa femme et ses enfants. Si un homme se comporte dans son mariage comme il est censé le faire, mais que sa femme ne lui rend pas la pareille, c'est un décret du Ciel.
La guémara (Erouvin 41b) dit qu'un homme qui a une femme difficile n'aura jamais à voir le visage du Guéhinam.

Mais il existe des moyens pour une personne d'atteindre la réparation (tikoun) dont elle pense avoir besoin pour ses souffrances sans avoir à endurer de chagrin, de peine.
Si on est persuadé que nos souffrances viennent d'Hashem, et au lieu de se mettre en colère ou de s'énerver, on accepte que c'est Hachem qui nous fait cela pour notre bien, alors rien que cette émouna peut tout changer. Au point qu'on n'aura plus besoin de la souffrance prévue avant cela.
Hachem peut changer le cœur de sa femme pour qu'elle soit gentille et douce. Il en va de même pour un mari.
La émouna dans la hachgakha d'Hachem adoucit les jugements et les transforme en bénédictions.

Nos Sages (Rachi - Yitro 20,6) disent que la mida (Attribut) d'amour bienveillant d'Hachem est 500 fois plus grande que Sa mida de rigueur strict.
Il a été décrété que Yossef passerait deux années supplémentaires en prison en raison d'un manque de émouna. Il a été décrété que la génération du Midbar resterait dans le désert pendant 40 ans ; comme le dit le verset : "pour chaque jour de la mission des méraglim, les juifs ont dû errer dans le désert pendant un an (40 jours = 40 ans)".
Si c'est ainsi que Hachem punit, alors lorsqu'il s'agit de récompenser, un décret sévère d'un an peut être réduit à un jour, ou une heure, ou une minute, voire à rien du tout.
S'il est décrété que quelqu'un doit endurer une certaine souffrance pendant une certaine période pour accomplir son tikoun dans ce monde, il pourrait réduire la durée de la souffrance tout en accomplissant le tikoun. Comment cela? Par le fait de croire fortement que cela vient d'Hachem et non des circonstances ou des autres gens.
Cela peut réduire considérablement la nécessité de la souffrance. Cela peut rapprocher la personne d'Hachem et lui faire bénéficier d'une protection spéciale résultant de leur nouvelle relation unique (de proximité).

Le Shomer Emounim apporte des versets pour le prouver. Croire que tout vient d'Hachem est une ségoula merveilleuse.

Tout vient de Hachem, mais c'est à nous de le croire intérieurement, d'en être persuadé. Plus nous lui attribuons tout à Hachem, plus nous mériterons cette relation extraordinaire et verrons ainsi la rigueur sévère du Ciel se transformer en bontés, en pluie de bénédictions.

Sur les différents niveaux de sainteté qui existent dans le monde. Le plus haut niveau de sainteté est évidemment celui de Hachem. Il est clair que rien d'autre n'est aussi saint que Lui.
Étonnamment, cependant, le 2e niveau de sainteté est celui de la terre d'Israël.
[rav Avraham Saba (1440-1508) - Tsror Hamor - paracha Mattot]

=> on ne se rend pas compte de l'incroyable sainteté de chaque recoin de la terre d'Israël. En apparence on pense voir une terre identique aux autres, mais en réalité c'est le degré de sainteté qui vient juste après celui d'Hachem.

"Il existe une chambre au Ciel qui est connue sous le nom de "lémaala midéré'h hatéva". Elle est au-delà de la nature.
Lorsqu'un juif donne de la tsédaka d'une manière surnaturelle, cela va accomplir pour lui des miracles qui sont surnaturels."
[rav Its'hak de Vork]

Faire du ‘hessed ouvre toutes les portes

Au Ciel, chaque mitsva est examinée pour déterminer comment une personne l'a accomplie, avec quelle intention, si elle l'a fait avec joie ou non, ...
Mais il y a une mitsva qui n'est pas examinée au Ciel pour voir si elle a été accomplie avec orgueil, désir d'être honoré, ... Il s'agit de la mitsva de faire du 'hessed (bonté).
Quand une personne fait du 'hessed et aide un autre juif, toutes les portes s'ouvrent devant elle, et la valeur de la mitsva de faire du 'hessed est très grande au Ciel.
Même si cette mitsva n'est pas accomplie léchem chamayim, toutes les portes s'ouvrent pour celui qui l'accomplit.
[séfer Emouna Chéléma]

La contribution de l’individu au peuple juif

Lorsqu'un individu (juif) s'élève et se purifie, il insuffle ses qualités spirituelles à l'ensemble de la nation ...
Par conséquent, la force spirituelle de la nation dépend de la croissance individuelle de chaque personne.
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël 6,2 ]

Le pouvoir du tsadik

+ Le pouvoir du tsadik :

-> Rabbi Na'hman de Breslev enseigne : chaque bonne pensée ou bonne action accomplie par un juif, où qu'il se trouve, est une nouvelle "brique" dans la reconstruction du Temple sacré. Chaque brique a une fonction différente. Certaines servent de fondations, d'autres de charpente, ...
Chaque mitsva accomplie par un juif, chaque mot de la Torah et chaque prière doivent être apportés au tsadik de la génération.
Le tsadik les élèvera et les placera à leur juste place. Seul le vrai Tsaddik sait comment placer chaque élément à sa juste place. [Likouté Moharan I, 2:6 ]

-> On a un jour demandé à Rabbi Nathan : "Qui est le plus grand? Une personne simple qui se lie au tsadik ou un érudit qui n'est pas lié au tsadik?"
Rabbi Nathan répondit : "Examinez le chapitre sur la construction du Tabernacle (Chémot 35-40). Si un juif éminent avait fait don d'une arche, d'une table ou de tout autre objet de valeur pour le Tabernacle (Michkan) et avait essayé de faire utiliser cet objet sans l'avoir d'abord apporté à Moché, il n'aurait pas été accepté. Mais lorsque même le juif le plus simple faisait un petit don au Tabernacle par l'intermédiaire de Moché Rabbénou, celui-ci était considéré comme très précieux et était accepté sans hésitation". [Avné'ha Barzel p.74 n°62 ]

-> Rabbi Nathan écrit : Le principal espoir d'Israël réside dans sa confiance envers les grands tsadikim.
Une personne peut vaciller, ses forces peuvent décliner, mais le grand tsadik possède une force spirituelle énorme.
Il cherche toujours à repérer chaque goutte de bien qu'un juif accomplit. Ce bien est immédiatement pris par le tsadik et placé à sa juste place. [Likouté Halakhot - Min'ha 7:63].

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-> Au cours de la vie d'une personne. Rabbi Na'hman enseigne : Le tsadik a le pouvoir d'élever toutes les âmes, y compris celles qui n'ont pas fait le moindre effort dans le sens de la spiritualité. [Likouté Moharan I, 13:2, fin).
Il peut rectifier les âmes de ses disciples même s'ils n'ont pas accompli leurs actes, même s'ils ont été négligents. Même s'ils ont été malveillants dans leurs actes, le tsadik a le pouvoir de les élever.

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+ Après la mort d'une personne :

-> La guémara (Sotah 10b) enseigne : le roi David a élevé son fils Absalom des sept niveaux du Guéhinam au Gan Eden.
Rabbi Na'hman dit : "Je peux aussi le faire. Je peux faire sortir une personne des sept niveaux du Guéhinam et la placer dans le Gan Eden". ['Hayé Moharan 298]
Il a également dit un jour : "Il est plus facile de rectifier les âmes de mille personnes déjà décédées que de rectifier l'âme d'un tsadik vivant, car celui-ci a encore le libre choix". ['Hayé Moharan 94 ]

-> Rabbi Nathan écrit :
Quelle est la signification du verset : "Car Tu n'abandonneras pas mon âme au Chéol (Guéhinam), tu ne laisseras pas Ton 'hassid voir l'abîme (cha'hat - guéhinam)" (Téhilim 16,10)? Si quelqu'un est un 'hassid pieux, pourquoi devrait-il descendre au Guéhinam?
Et si les deux parties du verset font référence à la même personne, pourquoi cette redondance ?

Rabbi Nathan répond : Quelqu'un qui est attaché au vrai tsadik ne restera pas dans le Guéhinam. S'il doit subir un châtiment, celui-ci ne durera pas éternellement, car le tsaddik le fera sortir. Pourquoi?
Parce que "Toi, Hachem, Tu ne permettras pas à Ton 'hassid, le saddik, de souffrir au Guéhinam".
Puisque je suis attaché au tsaddik, le tsadik doit venir me sortir de là. Il ne peut pas rester, "car Tu ne souhaites pas qu'il voie le Guéhinam".
Ainsi, mon attachement au Tsaddik est mon assurance pour l'au-delà contre le Guéhinam.
[Likouté Halakhot - Hashkamat HaBoker 4:4 ]

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+ Après le décès du tsadik :

-> Les tsadikim sont plus grands après leur décès qu'ils ne l'étaient de leur vivant (guémara 'Houlin 7b).
Le pouvoir et la capacité dont disposent les tsadikim pour rectifier les âmes sont encore plus grands après leur départ de ce monde.
Nos Sages (Erouvin 19a) enseignent : Avraham fait sortir les juifs du Guéhinam.
Pendant l'exil babylonien, c'est Ra'hel qui a pour ainsi dire forcé Hachem à prêter serment concernant la rédemption des juifs. [Pessita d'Eikha rabbati 24]
Moché a défendu les juifs contre l'attaque d'Haman. [midrach Esther rabbah 7,18] ...

-> Sur son lit de mort, Rabbi Yo'hanan ben Zakaï se mit à pleurer. Ses disciples ne comprenaient pas pourquoi un homme aussi grand et saint pouvait pleurer.
"Deux chemins s'ouvrent devant moi, leur dit Rabbi Yo'hanan, l'un vers Gan Eden, l'autre vers Guéhinam. Je ne sais pas lequel je vais emprunter" (Béra'hot 28a).

Rabbi Na'hman demanda : "Pensez-vous vraiment que Rabbi Yo'hanan avait peur d'être envoyé au Guéhinam?"
La réponse est la suivante. Rabbi Yo'hanan ne savait pas s'il avait atteint le niveau nécessaire pour entrer au Guéhinam et en retirer certaines âmes alors qu'il était lui-même en route vers le Gan Eden. ['Hayé Moharan 602]

Le Tikouné Zohar (32) ajoute : Le tsaddik entre dans le Guéhinam pour en retirer toutes les âmes qui ont envisagé de se repentir mais ne l'ont pas fait. Le Tsaddik intercède en leur faveur.

Le Arizal écrit également que les tsadikim s'efforcent de corriger, de rectifier et d'élever toutes les âmes de ceux qui ont besoin d'être rectifiés, même après leur propre décès. [chaar HaKavanot - Mizmor Shir léYom HaShabbat).

En fait, leur objectif principal est de veiller à ce que chaque âme soit rectifiée.
En ce sens, rabbi Na'hman enseigne : "Quand le machia'h viendra, il rectifiera tout le monde". [Avné'ha Barzel - p.21 n°4).

La veille de son décès, rabbi Na'hman a dit à ses disciples : "Pourquoi vous inquiéter, puisque je pars avant vous?"
Rabbi Nathan ajouta : "Même ceux qui n'ont pas eu le privilège de connaître le Rabbi de son vivant peuvent encore compter sur lui, à condition de se rendre sur sa tombe sacrée, de lui faire confiance, d'apprendre ses enseignements sacrés et de s'habituer à suivre ses voies". ['Hayé Moharan 122]