Aux délices de la Torah

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Un bon orgueil

+ Un bon orgueil :

-> L'orgueil, l'arrogance, est un péché capital dans l'éthique religieuse en général. Il existe néanmoins un "bon orgueil", dont il est dit "son cœur était élevé (fier) dans les voies d'Hachem" (II Divré Hayamim 16,6).
Cet orgueil n'est pas préjudiciable à l'idéal d'humilité, mais elle le soutient et le renforce ('Hovot Halévovot - chaar Hakeniya - chap.9).
C'est la fierté en Hachem et en la Torah, qui conduit ainsi au service de D. et à l'accomplissement des mitsvot, alors que l'humilité négative est répugnante à ceux-ci (voir Kéter Shem Tov, sect.68 & 393).

[nos Sages parlent de : "gaava dikédoucha", un orgueil de sainteté (puisqu'il nous pousse à agir pour avoir davantage de sainteté, spiritualité). ]

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-> En général, il convient de choisir une voie médiane (le "juste milieu"). En ce qui concerne l'orgueil et la colère, cependant, il faut s'en éloigner le plus possible.
Ces deux traits de caractère équivalent à de l'idolâtrie (Hilkhot Déot 2,3).
L'orgueil positif évoqué dans la section précédente ne contredit pas ce principe : il n'est pas personnalisé, c'est-à-dire qu'il ne s'agit pas d'estime de soi, mais exclusivement de la gloire d'Hachem.

En ce sens, le Baal Shem Tov enseigne que :
"L'orgueil purifie ce qui est souillé et souille ce qui est pur" : un faux sentiment d'humilité, se dire "je ne suis pas digne d'approcher Hachem", souille, car il vous empêche de remplir vos obligations . Mais il est surmonté (ce qui nous purifie) par l'orgueil de "son cœur est orgueilleux dans les voies d'Hachem".
[l'orgueil à priori (avant d'accomplir une mitsva), ou dans un but de regarder dans son sac de mitsvot (en étant fier, orgueilleux, et ayant de l'estime spirituelle de nous!) pour se renforcer dans un moment de faiblesse, pour se renforcer face aux tentations du monde environnant, aux faiblesses de la nature humaine, ... Tout cela est nécessaire pour vaincre notre yétser ara et allant de l'avant au mieux de nous-même. (lui à l'inverse il prône une humilité immobilisante, un manque de confiance spirituelle ...) ]

D'autre part, celui qui semble pur et qui remplit ses obligations est souillé par son orgueil, par l'autosatisfaction et l'estime de soi dans son service d'Hachem.
[on parle d'un orgueil à postériori (postérieur aux mitsvot) qui vient alimenter notre égo dans un but non nécessaire spirituellement (se renforcer pour agir davantage).
L'idée est qu'il y a un équilibre à trouver en fonction des moments, comme l'idée qu'on a 2 poches, une affirmant que le monde n'a été créé que pour moi (quelle personne grandiose je suis, tout le monde doit être à mes pieds d'exister grâce à moi!), et l'autre disant que je ne suis rien (même pas poussière, sans Hachem qui me donne la vie, la force, ... à chaque seconde). ]
[Kéter Shem Tov, sect.393 ]

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-> Hachem déclare à propos de toute personne orgueilleuse : "Moi et lui, nous ne pouvons cohabiter dans le monde" ; comme il est dit : « Je ne peux supporter celui qui a les yeux hautains et le cœur orgueilleux" (Téhilim 101,5)" [guémara Sotah 5a ].

Le Baal Shem Tov enseigne que ce passage prouve que l'orgueil est pire qu'une faute flagrante : de toutes les formes de faute et d'impureté, il est dit "Qui demeure avec eux au milieu de leur impureté" (A'haré Mot 16,16 ; c'est-à-dire que la Chékhina reste parmi eux malgré leur contamination spirituelle ; Yoma 56b).
Cependant, à propos des orgueilleux et des arrogants, il est dit : "Lui et moi ne pouvons cohabiter dans le monde".
[cité par rabbi Yaakov Yossef de Polnoy - Tsafnat Panéa'h - Yitro ]

-> L'orgueil, même la moindre pensée à ce sujet, est une problème très grave ...
Avec l'orgueil, on cause donc une grave souillure en-Haut et on "repousse les pieds de la Chékhina", comme il est écrit : "Quiconque a le cœur orgueilleux est en abomination pour Hachem" (Michlé 16,5).
[Baal Shem Tov - Tsava'at haRivach - 92 ]

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-> Un érudit de la Torah représente l'honneur de la Torah. Pour lui-même, il doit être humble, comme tout le monde. Mais en même temps, il doit aussi se souvenir de ce qu'il représente et se comporter en conséquence (voir Maïmonide, Hilchot Déot - chap.5 ; et cf. Hilkhot Talmud Torah 6,10 & 12).
Dans ce contexte, il doit manifester (extérieurement - cf. Rambam - Hilkhot Déot 1,4-5 et 2,3) un minimum d'orgueil, c'est-à-dire "un huitième d'un huitième".
[cette quantité symbolique est choisie parce qu'elle représente le contenu du plus petit instrument de mesure dans la Halakha (Tossafot - Roch Hachana 13a) ]

[à l'image d'une personne qui porte un séfer Torah et dont tout le monde lui témoigne tout d'un coup beaucoup de considérations, d'honneur.
De même, tout l'orgueil est pour cette Torah (non l'égo de la personne), et pour le principe qu'une chose considérée comme grande a plus de chance d'entrer profondément en nous car elle davantage de valeur/importance à nos yeux. ]

Notre relation notre monde matériel (par le Baal Shem Tov)

+ Notre relation notre monde matériel (par le Baal Shem Tov) :

-> Gardez à l'esprit que tout dans le monde est rempli du Créateur, béni soit-Il. Tout ce qui se produit à travers les pensées de l'homme à l'aide de divers dispositifs, même la chose la plus insignifiante qui se passe dans le monde, tout cela est par Sa providence, béni soit-Il.
Ainsi, cela ne devrait faire aucune différence pour vous que votre objectif ait été atteint comme vous le souhaitiez ou non. Comme tout vient du Créateur, vous savez qu'il est préférable pour vous que les choses ne se soient pas déroulées comme vous le souhaitiez.

Gardez à l'esprit que tout, que ce soit le monde des Sphères, le monde des anges ou le monde du Trône, n'est rien devant Lui. Car tout se trouve dans l'espace vide de Sa lumière restreinte, de Sa contraction de Soi, et tout a été créé par une seule parole.
Pourquoi alors devriez-vous être attiré par quoi que ce soit de désirable dans ces mondes alors que tout n'est qu'une seule parole de [D.] ? Il vaut mieux s'attacher au-delà des mondes, à ce qui est primordial, c'est-à-dire au Créateur, plutôt que de s'attacher à quelque chose qui est subordonné.
[toute chose prend racine dans le Divin, alors autant se réjouir directement à la racine, dans sa source qui est permise. ]

C'est ce que signifie le Zohar (II;134b) lorsqu'il dit : "Heureux les justes qui savent fixer leur volonté sur le Roi suprême, et non sur ce monde et ses vains désirs" ; car tous les mondes sont destinés à la destruction. [Sanhédrin 97a]
[ les mystiques s'accordent généralement à dire que cela ne doit pas être pris au sens littéral, mais fait référence à la destruction de tous les aspects négatifs et au renouvellement de l'univers à un niveau sublime de pureté - rav 'Haïm Vital - cité dans Ohr Hakhama sur Zohar II;10a ]

Gardez donc toujours à l'esprit de vous attacher au Créateur, d'un amour total qui soit plus grand que celui que vous portez à toute autre chose au monde ; car tout ce qui est bon dans ce monde trouve sa source en Lui.
Pensez (en vous-même) : "Je souhaite toujours apporter satisfaction à [D.], Le servir constamment".
Vos pensées doivent toujours être attachées au Monde Suprême, à [D.]. C'est ce à quoi fait allusion le verset "il ne quittera pas le sanctuaire" (Vayikra 21,12).
[Nous sommes là où se trouve votre pensée. Ainsi, lorsque notre pensée est concentrée sur le monde Suprême, nous ne le quittons jamais vraiment.]

Lorsque vous devez parler longuement de questions mondaines, pensez que vous descendez du Monde Suprême vers le bas. Soyez comme quelqu'un qui quitte sa maison pour aller dehors avec l'intention de revenir immédiatement, en pensant tout au long de son départ : "Quand pourrai-je rentrer chez moi?"
De même, même lorsque vous parlez de questions relative à ce monde, pensez toujours au monde Suprême, car c'est là que se trouve votre demeure principale auprès du Créateur, et ramenez immédiatement vos pensées à leur attachement originel.
David dit ainsi à son fils Salomon : "Je m'en vais par le chemin de toute la terre (I Méla'him 2,2), c'est-à-dire comme une personne en voyage dont l'esprit et le désir sont tournés vers le retour à la maison dans la plus grande hâte.
[Baal Shem Tov - Tsava'at haRivach - 84 ]

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-> Sans l'effusion et la vitalité d'Hachem, l'homme est incapable de faire le moindre mouvement. [Likiutim Yékarim, sect.54 ; Kéter Shem Tov, sect.200 ]
En ce sens, on peut donc dire que "le Créateur est dans chaque mouvement, et qu'il est impossible de faire le moindre mouvement ou de prononcer la moindre parole sans la capacité conférée par le Créateur. C'est en effet le sens de "toute la terre est remplie de Sa gloire" (Yéchayahou 6,3)". [Maguid Dévarav LéYaakov - sect.38 ; Kéter Shem Tov, sect.273 ]

-> "Les justes (tsadikim) ... considèrent ce monde comme insignifiant, et leur séjour ici n'est que temporaire ... Tout comme un étranger aspire à retourner dans son lieu de naissance, eux aussi aspirent à retourner à leurs racines et à leur origine"
[rabbénou Bé'hayé - Kad Hakéma'h]

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-> Voici un autre enseignement du Baal Shem Tov (Tsava'at haRivach - 90) :
Si vous voyez soudainement une belle femme, réfléchissez : "D'où vient sa beauté? Si elle était morte, elle n'aurait plus cette apparence ; d'où vient donc sa [beauté]?
Il faut nécessairement dire qu'elle vient de la force divine qui se diffuse en elle. C'est elle qui lui donne sa beauté et son teint rouge. La racine de la beauté se trouve donc dans la force divine.
Pourquoi alors devrais-je être attiré par une simple partie? Je ferais mieux de m'attacher à "la racine et au cœur de tous les mondes" (Hachem) où se trouvent toutes les formes de beauté."

Il en va de même lorsque l'on observe d'autres objets physiques, tels qu'un récipient.
Dites-vous : "D'où viennent la beauté et la forme de ce récipient? Sa substance matérielle est clairement sans valeur. Cependant, sa beauté et sa forme, sont la réalité spirituelle et vitale du récipient, qui est une partie divine d'En Haut [car la vitalité de toutes les choses physiques est une partie divine d'En Haut - tout élément/objet dans ce monde doit avoir une étincelle de divinité (plus ou moins importante) rien que pour pouvoir exister. ].

De même, lorsque vous mangez, gardez à l'esprit que le goût et la douceur des aliments proviennent de la force vitalisante (qui lui donne sa vie) et de la douceur d'En Haut, et que c'est là leur vitalité. Car la matière inorganique possède elle aussi une force vitale (étincelle de divinité), comme le prouve le fait qu'elle existe et qu'elle est durable.
Il s'ensuit donc que la vitalité divine d'En Haut se trouve partout.

En considérant les choses de cette manière, vous les regardez avec votre esprit, et cela n'est pas fait pour vous faire plaisir, mais en relation avec l'Ein Sof (Hachem), béni soit-Il. Cela est efficace pour nier les pensées (inappropriées).

C'est un principe établi que ce que vous pensez pendant la journée affecte les pensées que vous avez lorsque vous dormez et rêvez. Ainsi, en suivant la procédure ci-dessus tout au long de la journée, vous mériterez de voir dans vos rêves la force de vie de cet objet physique. Votre vision (perception empirique) pendant la journée n'est que physique ; mais lorsque votre pensée s'attarde sur la réalité spirituelle inhérente au matériel, alors dans votre rêve, vous verrez la spiritualité nue, dépouillée de son vêtement (extérieur). Car [le terme] 'halom (rêve) est une expression de "périodes de 'halim" (Roch Hachana 28a), qui signifie fort, solide.

Pendant la journée, la force de vie de l'homme est faible parce qu'il est lié à son corps [matériel] ; c'est pourquoi il ne voit pas la force de vie inhérente aux matières physiques.
Cependant, la nuit, la force de vie s'étend au-delà du corps ; elle est donc forte et permet de percevoir la force de vie (étincelle de divinité) elle-même.
Cela peut conduire à des niveaux de prophétie. Ainsi, il est écrit de tous les prophètes que "je lui parle dans un rêve" (Béaaloté'ha 12,6), à l'exception de Moché, notre maître, qui était capable de percevoir la force vitale de la matière physique même lorsqu'il était éveillé.

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-> La force de vie de toute chose est une étincelle de la Chékhina.
Et cela même la matière inorganique (c'est-à-dire la poussière, les pierres, ...), qui se doit de possèder nécessairement une force de vie spirituelle, tout comme les végétaux, les animaux et les êtres humains.
[rabbi 'Haïm Vital - Eits 'Haïm 39,3 ; voir aussi Tanya - Chaar Hayi'houd, chap.1-2 ]

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-> Toute chose prend racine dans le Divin, alors autant se réjouir directement à la racine, dans sa source qui est permise.
En ce sens, le Baal Shem Tov donne une exemple : "Si j'aime cet 'chose', comme par exemple une femme, qui n'est qu'une "goutte putride" (Avot 3,1), combien plus devrais-je aimer Hachem!"
De même (selon le Baal Shem Tov), lorsque vous voyez quelque chose qui vous fait peur, dites-vous : "Pourquoi devrais-je avoir peur de cela? Ce n'est qu'un être humain comme moi, sans parler d'un animal ou d'une bête. Puisque le D. redoutable, est investi dans cet être [lui permettant d'exister], à combien plus forte raison devrais-je craindre [D.] Lui-même!"

+ Les prières du Shabbat sont particulièrement appréciées en-Haut (voir Zohar II:135aff. et III:243a).

-> "La porte de la cour intérieure ... sera fermée pendant les six jours ouvrables, mais elle sera ouverte le Shabbat" (Ézéchiel 46:1 ; voir Zohar I:75b). Les jours de semaine, la prière demande donc beaucoup plus d'efforts.
Le Shabbat est un jour saint particulièrement propice. "L'autre côté" (l'impureté) est mis de côté, et il y a une manifestation de la divinité rayonnante.

Dans l’épreuve, il nous reste que la crainte d’Hachem

+ Dans l'épreuve, il nous reste que la crainte d'Hachem :

-> Hachem teste la descendance des saints Patriarches (les juifs) de la même manière, comme le dit le verset : "Car Hachem, ton D., te met à l'épreuve pour savoir si tu aimes Hachem, ton D., de tout ton cœur et de toute ton âme" (Réé 13,4).
Le cœur de l'épreuve est lorsque la personne ne voit pas la lumière de la sainteté et se sent éloignée, que ce soit sur le plan physique ou spirituel, assaillie par des pensées mauvaises.
Le Baal Shem Tov explique que lorsqu'une personne est mise à l'épreuve, tous ses niveaux spirituels et ses réalisations lui sont retirés, et ce n'est que par une simple crainte fondamentale du Ciel qu'elle peut surmonter l'épreuve.
Si une personne devait résister à son épreuve tout en conservant toutes ses réalisations spirituelles, ce ne serait pas une véritable épreuve, car lorsqu'elle perçoit la lumière de la sainteté, tout ce qu'elle veut, c'est faire la volonté d'Hachem. C'est pourquoi tous ses niveaux lui sont d'abord retirés, ne lui laissant que son émouna, qui est sa crainte d'Hachem, car la émouna est la porte d'entrée vers la crainte de D., car comment peut-on craindre Hachem si l'on ne croit pas en Son existence?
De cette manière, la personne est véritablement mise à l'épreuve pour savoir si elle suivra les directives d'Hachem même dans cette situation (d'obscurité).

-> Le Méor Enayim (Vaéra) enseigne : "Une épreuve (nissayon), c'est lorsque le lien que l'on a développé avec Hachem par son intellect est supprimé pendant la durée des épreuves, ne nous laissant que le libre choix. Sans cela, ce ne serait pas vraiment une épreuve, un test, car grâce à notre lien avec Hachem, un tsadik restera sûrement sur sa voie".
Ainsi, l'illumination spirituelle d'une personne doit d'abord être obscurcie, ne lui laissant que sa crainte du Ciel ; ensuite, elle est mise à l'épreuve pour voir si sa crainte du Créateur seul lui permettra de résister à l'épreuve.

-> Le Lev Sim'ha (Vayéra, Amarim) écrit :
C'est ce à quoi fait allusion l'enseignement de nos Sages (Béra'hot 33b) selon lequel "tout est entre les mains du Ciel, sauf la crainte du Ciel" = lorsqu'une personne est mise à l'épreuve, toutes ses réalisations spirituelles peuvent lui être retirées par "les mains du Ciel", sauf sa crainte du Ciel, qui reste en elle même pendant l'épreuve.

-> Lorsque Avraham a vécu l'épreuve de la Akéda, le verset : "Il vit le lieu de loin" (vayar ét amakom méra'hok - Vayéra 22,4).
Le Maguid de Kozhnitz (Avodat Israël - Vayéra) explique que Hachem, qui est appelé HaMakom (l'Endroit), semblait distant d'Avraham, le rendant incapable de se connecter avec Hachem au niveau qui lui convenait. C'était là le véritable test : la suppression de son niveau spirituel.
Pourtant, même ainsi, il s'est renforcé grâce à sa émouna, pour accomplir le commandement d'Hachem.
Après la Akéda, les acquis spirituels d'Avraham lui revinrent, et il fut capable de percevoir clairement comment Hachem l'avait accompagné tout au long du chemin, veillant à ce qu'il surmonte l'épreuve.
Avraham légua ce pouvoir à tous ses descendants, leur permettant ainsi de se fortifier pour surmonter les défis même lorsqu'ils traversaient des moments sombres, que ce soit sur le plan physique ou spirituel.

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-> Maintenant, une personne peut se demander : à quoi cela sert-il de savoir que Hachem, qui est bon et fait le bien, est présent en toutes circonstances, si cette connaissance, ainsi que toutes mes autres réalisations spirituelles, me sont retirées lorsque je suis soumis à une épreuve?

Le Sfat Emet de Brezan (Vayéchev) répond que plus une personne s'efforce continuellement de se renforcer dans le service d'Hachem, plus elle grave dans son âme la détermination de ne pas s'écarter de Sa volonté.
L'habitude devient une seconde nature pour une personne, et cette marque reste gravée dans son âme même lorsque toutes ses réalisations spirituelles lui sont retirées. Cette marque sacrée lui insufflera la force nécessaire pour surmonter toutes ses épreuves.

Quand nos difficultés sont en réalité une bénédiction

+ Quand nos difficultés sont en réalité une bénédiction :

-> Le Béer Mayim 'Haïm (Vayigach) explique qu'il existe quatre façons générales dont Hachem fait du bien à une personne en lui infligeant des souffrances.
1°/ une personne peut souffrir afin d'augmenter sa récompense dans le monde à Venir, car toute la douleur de ce monde est insignifiante comparée à un seul instant de plaisir à percevoir la lumière de Hachem dans le monde à Venir. Ainsi, même une vie entière de souffrance vaut la peine pour un seul instant de plaisir dans le monde à Venir.
2°/ la souffrance peut servir à effacer les fautes d'une personne, la sauvant ainsi du châtiment du Guéhinam, et un instant dans le Guéhinam est pire que n'importe quel châtiment que l'on puisse endurer dans ce monde, il est donc certainement préférable de souffrir mille fois plus dans ce monde que de connaître le Guéhinam.
3°/ une personne peut être amenée à souffrir afin de l'inciter à se repentir et à se rapprocher d'Hachem. Ainsi, toute forme de souffrance est, en vérité, extrêmement bénéfique pour une personne.

4°/ ce 4e type d'objectif est encore plus bénéfique que les précédents : parfois, Hachem cherche à apporter du bien à une personne, mais cela ne peut se faire que par des moyens qui, à première vue, semblent nuisibles. Ce n'est qu'avec le temps que le grand bénéfice lui apparaîtra clairement, comme nous le voyons parfois. A propos de tels cas, nos Sages (midrach Chémot rabba 23,3) disent que Hachem guérit avec le même instrument qu'Il a utilisé pour frapper ; cela signifie que ce qui semblait être un coup se révélera être la guérison et le salut de la personne.

-> Cela peut éclairer l'obscurité de la situation dans laquelle chaque juif peut se trouver ; même si les choses semblent complètement désespérées, il doit savoir que ce n'est qu'une illusion et qu'en réalité, tout cela est purement pour son bien.
Hachem promet à tout juif : "Je suis avec lui dans sa difficulté" (Téhilim 91,15).
Chaque once de douleur qu'un juif ressent, Hachem la ressent également. Comme le dit le prophète : "Il souffre de toute leur douleur" (Yéchayahou 63,9).
La guémara ('Haguiga 15b) écrit que lorsqu'une personne souffre, la Chékhina dit : "Malheur à ma tête, malheur à mon bras".
Hachem souffre lorsque nous souffrons. Lorsqu'un juif souffre, Hachem le ressent également. Lorsque nous pleurons, Il pleure.
Ainsi, Hachem est à nos côtés, veillant à nous et ce qui nous arrive n'est qu'un moyen nécessaire pour pouvoir nous donner encore plus de bien (libre arbitre oblige, nous ne comprendrons cela que dans le monde à Venir, et notre bouche se remplira de rire en comprenant à quel point Hachem nous a aimé dans ce monde alors que nous pouvions en penser le contraire! ).

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+ Une descente nécessaire pour mieux remonter :

-> [Hachem dit à Yaakov : ] "Je descendrai avec toi en Egypte; Moi-même aussi je t'en ferai remonter (véano'hi aalé'ha gam alo)" (Vayigach 46,4)

-> Nos Sages expliquent que la redondance apparente des mots "aalé'ha gam alo" qui signifient littéralement "je t'élèverai et je m'élèverai aussi", indiquent une double ascension : non seulement tu t'élèveras à nouveau après être descendu en Égypte, mais tu t'élèveras à des hauteurs encore plus grandes qu'auparavant.
Car ce n'est qu'en descendant dans ce qui nous est [actuellement] dissimulé, que nous pouvons mériter de monter à des niveaux élevés.
[une souffrance peut avoir comme objectif de donner à Hachem la capacité, la force (ténou oz l'Elokim) nécessaire pour nous combler ensuite de super bénédictions. ]

Ce principe reste en vigueur même après l'époque des Patriarches (Avot), car ce qui leur est arrivé est un signe pour toute leur descendance, qui est censée imiter leurs actions.
Chaque juif doit savoir que même dans l'obscurité des épreuves et des difficultés qui nous entourent et menacent de nous engloutir, Hachem est là pour nous protéger et nous sauver.

Le Shem MiShmouel (Vayigach 45,26) ajoute :
"la descente d'une personne vers des niveaux inférieurs n'est pas une descente absolue. Une personne sage qui anticipe les développements futurs discernera les prémices d'une ascension dans chaque revers et, inversement, lorsqu'elle connaîtra la réussite, elle ne deviendra pas orgueilleuse, car elle se rendra compte que chaque ascension recèle un potentiel de chute.
C'est là un conseil vraiment sage pour empêcher une personne d'être écrasée par ses fardeaux ; elle doit faire confiance à Hachem et compter sur Lui pour que sa descente soit son ascension, et que ce qui la détruit serve à la construire."
[rabbi David Abou'hatséra - maamaré Emouna ouBita'hon]

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+ Le but de la dissimulation d'Hachem est une plus grande révélation de Sa royauté :

-> "Il y eut le soir et il y eut le matin" (vayéhi érev, vayéhi boker - Béréchit 1,5).
Il y a d'abord "le soir", les ténèbres et la dissimulation, et seulement après vient "le matin", la bonté et l'illumination.
Hachem a intégré ce modèle dans le monde dès le début de la Création : les ténèbres précèdent toujours la lumière, qui suit immédiatement, et il en va de même pour chaque personne : ses moments de ténèbres et de difficultés ne sont qu'une préparation à la bonté et à la miséricorde qui s'ensuivront.

Lorsque le verset dit : "Il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le premier jour", il exprime que l'obscurité et la lumière ne sont pas deux entités distinctes, mais les parties d'un tout ; ensemble, elles constituent un jour.
Chaque période difficile qu'une personne traverse n'est pas une réalité en soi, mais simplement une préparation au bien qui suivra, car la lumière ne peut être expérimentée sans être précédée par les ténèbres.
Le but même des ténèbres (obscurité) est de permettre à la lumière d'illuminer plus puissamment, comme nous l'enseignent nos Sages : "Il n'y a pas de lumière si ce n'est celle qui émane des ténèbres" (Zohar - Tétsavé 184a).
La lumière la plus puissante est celle qui rayonne de l'obscurité, car la lumière d'une bougie n'éclaire pas aussi bien pendant la journée que pendant la nuit, et ce n'est que lorsque l'obscurité règne que la splendeur et la douce lumière de la bougie sont perceptibles.
Cela enseigne à l'homme que même lorsqu'il voit une épaisse obscurité devant lui, que ce soit dans le domaine physique ou spirituel, ce qui signifie qu'il est incapable de servir Hachem avec une ouverture d'esprit, il doit savoir que son salut se trouve dans l'obscurité elle-même.

[parfois Hachem diminue la lumière dans notre vie, pour pouvoir faire en sorte que notre vie puisse être finalement plus lumineuse (et pas seulement dans l'éternité du monde à Venir)! ]

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+ Le but de l'obscurité = mériter l'ascension spirituelle :

-> Le Sfat Emet enseigne concernant la bénédiction que nous récitons chaque matin : "Qui a formé la lumière et créé les ténèbres" (yotser ohr ouboré 'hochékh) :
nous savons qu'il existe quatre "mondes", c'est-à-dire quatre niveaux de création (tsilout, béria, yétsira, assiya), et le monde de Bria (Création), est plus élevé que celui de Yétsira (Formation).
Pourquoi, alors, appliquons-nous le verbe "créer" aux ténèbres (boré 'hochékh), et celui de "former" à la lumière (yotser ohr)? La lumière n'est-elle pas à un niveau supérieur aux ténèbres?

Le Sfat Emet (Mikéts 5639) explique que même si pour nous, les ténèbres semblent n'être qu'une absence de lumière, ce n'est en réalité pas le cas. L'obscurité est plutôt une création en soi, comme l'indique l'expression "et créa les ténèbres".
Le but de la création des ténèbres (obscurité) est que lorsque le monde n'est pas digne de recevoir l'illumination de Hachem, cette lumière est cachée dans un niveau encore plus élevé, qui est "les ténèbres", afin d'empêcher les réchaïm d'y accéder.
Ainsi, même si une personne se perçoit comme étant entourée d'obscurité, elle doit savoir qu'elle est sur le point d'atteindre un niveau supérieur et qu'en surmontant les difficultés et en continuant à servir Hachem, elle méritera une révélation de lumière qui surpassera son niveau actuel.

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-> "Les nuages et l'obscurité dense l'entourent [Hachem]" (Téhilim 97,2)
Les nuages et l'obscurité dense qui entourent la gloire de Hashem signifient que la personne est enveloppée dans les ténèbres et ne peut concentrer son cœur, car elle se sent éloignée de Hachem. Néanmoins, elle doit savoir que les périodes de dissimulation [de la lumière divine] sont particulièrement propices pour se rapprocher de Hachem.
En effet, rabbi 'Haïm Chayke de Homdoura, un élève du Maguid de Mézéritch, explique que lorsqu'une personne est plongée dans sa vie dans les ténèbres et l'obscurité, l'empêchant de se concentrer clairement sur son service divin (avoda), c'est une occasion unique pour elle de se rapprocher de Hachem.
Le nuage et l'obscurité dense sont le signe qu'en réalité on est tout près d'Hachem, et très proche de Son Trône de Gloire.
Même si le voile nous affaiblit dans notre service d'Hachem, on ne doit pas désespérer, mais se renforcer pour se relever rapidement, sachant qu'il s'agit d'un moment propice pour obtenir davantage de proximité avec Hachem (ét ratson).

=> Il faut se fortifier et ne pas se décourager lorsqu'on traverse des périodes de dissimulation du divin, de l'obscurité, car ces périodes offrent une plus grande opportunité d'ascension, c'est très propice pour s'élever davantage vers des sommets spirituels élevés.

[nos Sages emploient régulièrement le multiple de fois 1 000, par exemple pour dire qu'une action pour Hachem dans la douleur a beaucoup plus de valeur.
Est-ce que si pour une journée de travail où vous gagnez normalement 100 euros, pour quelques difficultés supplémentaires (temporaires) vous receviez alors 100 000 euros, accepteriez-vous cela? En seriez-vous triste ou joyeux de l'opportunité?
De même, nos périodes d'obscurités sont des moments où Hachem est plus proche de nous (souffrant avec nous), mais aussi des occasions de gagner beaucoup plus pour en profiter éternellement. ]

Remercier Hachem quand tout va bien bien, nous dispense de nombreuses souffrances

+ Remercier Hachem quand tout va bien bien, nous dispense de nombreuses souffrances :

-> Le Alchikh haKadoch (Tzav 7,11-13) explique que le but des souffrances et des difficultés est d'inciter une personne à remercier Hachem pour tout le bien qu'Il lui accorde constamment - "pour Tes miracles qui sont avec nous chaque jour ; et pour Tes merveilles et Tes faveurs à tout moment".
La guémara (Béra'hot 54b) stipule que 4 catégories de personnes sont tenues de rendre grâce [en raison de la situation de danger qu'elles ont eu à traverser] : celles qui voyagent en mer, celles qui traversent le désert, celles qui se remettent d'une maladie et celles qui ont été libérées de prison, toutes mentionnées au chapitre 107 des Téhilim.

Le Alchikh haKadeoch, comme à son habitude, pose de nombreuses questions sur cet enseignement et explique qu'en vérité, chaque personne est tenue de rendre grâce pour chaque type de bien dont elle est bénie, et que ceux qui ne se sont jamais trouvés dans une situation de danger ou de détresse ont en fait une obligation encore plus grande de rendre grâce, car Hachem leur a épargné ces épreuves.
Après tout, celui qui est arrivé à destination sans encombre, après avoir traversé la mer ou le désert sans incident, doit davantage de gratitude à Hachem que celui qui a affronté le danger et a été sauvé, car ce dernier n'a pas bénéficié d'un avantage aussi grand que le premier.
Celui qui n'a pas affronté la pluie, le vent ou la tempête, mais qui a été guidé par Hachem dans la tranquillité, doit une gratitude infiniment plus grande, car Hachem l'a non seulement sauvé, mais aussi protégé de toute détresse.
[ex: une personne qui va avoir du mal à avoir un enfant va remercier Hachem le jour où elle en aura, mais une personne qui a rapidement un enfant doit normalement davantage remercier Hachem, mais en réalité c'est l'inverse, prenant ça pour la naturalité, normalité. ]

Cependant, lorsqu'une personne mène une vie toujours tranquille, elle ne prête pas attention aux nombreuses bontés et miracles dont elle bénéficie à chaque instant, et ne réalise pas à quel point elle devrait être reconnaissante pour chaque souffle.
Hachem lui inflige donc des épreuves, puis, lorsque le danger est passé, il Le remercie et Le loue pour le grand salut dont il a fait l'expérience. À partir de ce moment, il comprendra toute la bonté dont Hashem fait preuve à son égard en le protégeant de tout mal et en lui épargnant les malheurs, et il exprimera sa gratitude pour tout, même pour les dons qui semblent naturels.

=> Ainsi, une personne sage sera donc reconnaissante pour chaque souffle qu'elle prend (ne prenant rien pour acquis), et elle n'aura alors pas besoin d'être assaillie par des épreuves, puisque le but de la souffrance est d'amener la personne à remercier Hachem, et elle le fait déjà.
Avec cette perspective, elle remercie Hachem pour toute la bonté qu'Il lui témoigne à chaque instant de sa vie.

C'est pourquoi le chapitre 107 du Téhilim se termine par ces mots : "Quiconque est sage et gardera ces choses, contemplera les bontés de Hachem".
Après avoir détaillé (dans ce Téhilim) les expériences des quatre catégories de personnes qui sont tenues de rendre grâce, le roi David conclut en disant qu'une personne sage apprendra et se souviendra du message de ce chapitre et se prémunira contre ces problèmes en contemplant les bontés d'Hachem à tout moment.
En reconnaissant la bonté d'Hachem pendant les périodes de tranquillité, lorsqu'il n'est pas en proie à des difficultés, l'homme sage mérite toutes les formes de bonté.
Tout comme une personne qui se trouvait dans une situation désespérée ou gravement malade inviterait ses parents et amis à un repas d'action de grâce, afin de louer et de remercier pour les miracles qu'elle a vécus, une personne perspicace remerciera et louera Hachem pour la bonne vie qu'Il lui a accordée et pour l'avoir protégée/évité du danger en premier lieu. [chaque jour prenons au moins un petit moment où nous imaginons des galères qu'on pourrait avoir et qu'on n'a pas. Alors : Merci Hachem! ]

Grâce à cela, on sera alors épargné de toutes sortes d'adversités, car le but des souffrances, des sauvetages miraculeux qu'une personne vit n'est que de l'inciter à remercier Hachem pour toute la bonté dont Il fait preuve à son égard (comme un réveil, électrochoc dans le train-train quotidien).
Mais lorsqu'on s'en souvient par nous-même et qu'on contemple constamment les bontés d'Hachem, alors on n'a pas besoin de vivre des épreuves et des difficultés.
[rabbi David Abou'hatséra - maamaré Emouna ouBita'hon]

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+ Pourquoi Hillel l'Ancien était convaincu qu'aucun malheur ne frapperait sa famille :

-> Cela éclaire le récit suivant de la guémara (Béra'hot 60a) : "Hillel l'Ancien voyageait un jour lorsqu'il entendit des cris dans la ville. Il dit : "Je suis certain que cela ne vient pas de ma maison".
A son sujet, le verset dit : "Il ne craint pas les mauvaises nouvelles, son cœur est ferme, confiant en Hachem" (Téhilim 112,7).
Rabbi Moché Almochnino (Téfila léMoché - cité par le Chlah haKadoch - Assara Maamarot - maamar 5) dit que Hillel avait habitué les membres de sa famille à reconnaître que tout ce que Hashem fait pour eux est pour leur bien. Ainsi, il était certain que les cris ne provenaient pas de sa maison, car les membres de sa famille n'auraient pas crié même si quelque chose d'apparemment négatif leur était arrivé, car ils auraient su que c'était pour le mieux.

Sur la base de ce que nous avons expliqué ci-dessus, nous pouvons ajouter que, comme Hillel avait inculqué à sa famille que tout est pour le bien et les avait formés à remercier Hachem pour tout, petit ou grand, aucun malheur ne pouvait les frapper, car une personne qui remercie et loue Hachem constamment, même lorsqu'aucun malheur n'est à l'horizon, n'a pas besoin de subir réellement de souffrances.
[rabbi David Abou'hatséra - maamaré Emouna ouBita'hon]

Le tsadik = une fenêtre donnant sur Hachem

+ Le tsadik = une fenêtre donnant sur Hachem :

1°/ Nos fautes nous empêchent de constater qu'Hachem nous regarde d'amour :

-> "Voici, Il se tient derrière notre mur, Il observe par les fenêtres, Il regarde à travers les fentes" (Chir Hachirim 2,9).

-> Le rav Saadiah Gaon explique que lorsqu'une personne regarde par une fenêtre, elle voit ce qui se trouve à l'intérieur, et ceux qui sont à l'intérieur la voient également. Cependant, lorsqu'on regarde à travers une fente (fissure), on peut voir ceux qui sont à l'intérieur, mais on n'est pas vu.
Le verset nous enseigne qu'Hachem veille sur nous de deux manières : lorsque nous sommes dignes que la Providence de Hachem se révèle, Il nous accorde toutes sortes de bienfaits et chacun ressent Sa proximité, éprouvant le sentiment que "la proximité de Hachem est bonne pour moi" (Téhilim 73,28) ; ce qui est décrit comme regarder par les fenêtres.
Cependant, à d'autres moments, nous ne sommes pas dignes de la Providence révélée et devons plutôt faire l'expérience de la dissimulation. Même alors, Hachem continue à regarder à travers les fissures et à veiller sur nous.

-> Le Yad HaKétanah écrit :
"Même dans ce long exil et cette grande obscurité, une personne ne doit pas penser qu'Hachem ne veille pas sur nous. En vérité, même dans cet exil amer, Il veille sur nous ; la seule différence est qu'autrefois, Sa Providence était révélée à tous par le fait qu'Il contournait les lois de la nature, alors qu'aujourd'hui, en raison de nos nombreux péchés, nous ne méritons pas de miracles manifestes.
Au lieu de cela, les miracles se produisent par des moyens naturels, rendant la Hachgakha (providence divine) moins apparente.
C'est le sens de "hester panim", comme le dit le verset : "Je leur cacherai Ma face" (Vayélé'h 31,17).

C'est pourquoi il est dit : "Voici, Il se tient derrière notre mur", car cette séparation est de notre propre fait. Auparavant, Il observait depuis les fenêtres, c'est-à-dire de manière ouverte, à l'instar d'une fenêtre où celui qui regarde peut également être vu par ceux qu'il observe. En d'autres termes, Il accomplissait pour nous des miracles manifestes, à travers lesquels Sa Providence était facilement perceptible, car ces merveilles n'étaient pas soumises aux lois de la nature.

Maintenant, cependant, Il regarde à travers les fentes, comme quelqu'un qui voit son prochain à travers les fissures d'un mur. L'observateur voit ce qu'il verrait s'il regardait par une fenêtre ; la seule différence est pour celui qui est observé, car il ne voit ni ne sait qu'il est observé. S'il était observé sans barrière entre lui et celui qui le regarde, il serait clair pour lui et pour les autres qu'il est surveillé [en permanence par un papa aimant]."

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2°/ Le tsadik nous permet d'observer Hachem même en pleine obscurité de l'exil :

-> Même pendant notre exil, lorsque Hachem regarde à travers les fentes [du mur qui nous sépare de Lui] et est donc invisible pour nous, chaque juif a toujours la capacité de discerner la Hachgakha d'Hachem dans la création grâce au pouvoir d'un tsaddik, car les tsaddikim sont comparés à des fenêtres.
Le 'Hatam Sofer (Drachot - drouch Hesped Shovavim 5554) explique qu'un tsadik est appelé "les fenêtres du ciel", car tout comme la générosité d'Hachem est transmise à travers les fenêtres du ciel aux nations du monde par leurs étoiles et constellations assignées, Son influence atteint le peuple juif à travers les tsadikim.
Lorsque le verset dit qu'Hachem veille depuis les fenêtres, il fait allusion au fait que c'est à travers les tsadikim, appelés fenêtres, que Hachem veille sur nous et nous accorde une bonté et une miséricorde abondantes.

Sur cette base, le 'Hatam Sofer explique que le verset : "Car la mort est montée par nos fenêtres, elle est entrée dans nos palais" (Yirmiyahou 9,20), exprime qu'avec le décès d'un tsadik, une fenêtre s'est fermée, empêchant les juifs de percevoir la Hachgakha d'Hachem.

-> Ainsi, le tsadik est la fenêtre à travers laquelle les prières du peuple juif sont transmises au ciel, et à travers laquelle la générosité divine, tant matérielle que spirituelle, nous est transmise.
En effet, le tsadik sert de lien avec Hachem, comme l'a dit Moché notre maître : "Je me tiens entre Hachem et vous" (Vaét'hanan 5,5), afin de relier le peuple juif à son Père céleste.
Yitro a exprimé la même idée à Moché lorsqu'il a dit : "Tu seras pour le peuple en face d'Hachem, et tu présenteras les affaires à Hachem" (Yitro 18,19). Rachi explique que Moché serait le représentant et l'avocat de la nation devant Hashem.
Le Tiféret Shlomo (Yitro) ajoute que le rôle du tsadik est d'intercéder auprès d'Hachem en faveur du peuple juif, pour tout ce qu'il demande.

-> Ailleurs, le Tiféret Shlomo (Mattot) déclare :
"Aucune prière, supplication ou mitsva accomplie par une personne dans ce monde ne peut parvenir devant Hachem, sauf par l'intermédiaire du tsadik, qui est le fondement du monde.
Lui seul escorte et transmet toutes les mitsvot et les bonnes actions du peuple juif, les présentant favorablement devant Hachem, car il unit et relie tous les mondes avec toutes les prières qui s'unissent à lui, pour le bien."

-> De même, Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan - Torah 9) enseigne :
"Chaque personne doit attacher ses prières au tsadik de la génération, et le tsadik sait comment se concentrer sur les portes appropriées et amener chaque prière à son entrée appropriée. Car chaque tsadik a un aspect de Moché et du machia'h."

-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach - vol.1 - fin du drouch 9) explique que l'affirmation de nos Sages (Yoma 52a) selon laquelle l'amour d'Hachem pour le peuple juif rend inutile tout messager par lequel leurs prières peuvent monter, n'est vraie que pour les tsadikim qui s'attachent à Hachem. Cependant, pour les gens ordinaires, le Temple servait de point central à travers lequel leurs prières pouvaient s'élever vers le Ciel. C'est pour cette raison que nous prions en nous tournant vers le Temple (Béra'hot 30a).
Après la destruction du Temple, cependant, Hachem nous a laissé un reste : les tsadikim, dont le monde ne compte jamais moins de 36 (Soucca 45b) et dont Hachem désire les prières (Yébamot 64a).
Les prières de chaque juif peuvent être attachées aux prières du tsadik et ainsi s'élever directement vers les cieux.
[Hachem aime et accorde de l'importance à la prière sincère de chaque juif (même celui qui a le plus fauté), et le rôle du tsadik est de contribuer à les élever le plus haut pour avoir le plus de bonnes choses qui en résulte. ]

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-> Moché Rabbénou était particulièrement apte à accomplir cette tâche qui consistait à relier les royaumes supérieur et inférieur, car nos Sages (midrach Dévarim rabba 11,4) interprète la description que la Torah fait de lui comme "un homme de D." (ich haElokim - Vézot haBéra'ha 33,1) comme signifiant que sa moitié inférieure était "humaine" et sa moitié supérieure divine.
Ainsi, concernant sa déclaration : "Écoutez, ô cieux ... et que la terre entende" (haazinou achamayim ...vétichma aarets - Haazinou 32,1), nos Sages (Sifrei - Haazinou 306) expliquent qu'il était proche des cieux et éloigné de la terre, c'est pourquoi il a utilisé le terme "écoutez" (impliquant une écoute de près) pour s'adresser aux cieux, et le terme "entendez" (impliquant une écoute de loin) pour s'adresser à la terre.
Moché servait de pont reliant les juifs à leur Père céleste, et était donc plus proche des cieux que de la terre, possédant le pouvoir d'élever les juifs et leurs prières devant Hachem et de gagner Sa faveur.

Une extension de Moché existe dans chaque génération, car chaque génération a des tsadikim qui peuvent relier le peuple juif au Ciel et présenter leurs prières et leurs demandes devant Hachem de manière favorable. Ce faisant, ils révèlent à ceux qui sont enlisés dans la matérialité que ce monde a un Maître, qui les observe et les guide à chaque instant.
Nous comprenons maintenant que, bien que dans notre exil, Hachem regarde à travers les fentes, Il voit, mais n'est pas vu par nous, néanmoins, grâce au tsaddik, nous pouvons mériter de discerner Sa présence et Sa Providence de la même manière qu'Il regarde par les fenêtres.
Même au milieu d'un exil difficile, et pendant toutes les épreuves auxquelles une personne est confrontée, elle a le pouvoir de percevoir et d'expérimenter la présence de Hachem dans le voile, à travers le tsadik qui révèle qu'il existe un Créateur et que tout est ordonné par la Providence d'Hachem pour notre bien ultime.

... le tsadik sert de fenêtre, permettant au peuple juif de regarder à travers et de percevoir la Providence et la présence de Hachem.
[rabbi David Abou'hatséra - maamaré Emouna ouBita'hon]

En s'adonnant à l'étude de la Torah et à l'observance des mitsvot, les juifs purifient l'air même entre la terre et les cieux, retirant le voile [obscurcissant] de la faute et permettant à la lumière d'Hachem de briller de mille feux dans le monde, comme le rayonnement du soleil lorsqu'aucun nuage ne bloque sa lumière.
[rabbi Yaakov de Lissa - Na'halat Yaakov - Noa'h]

La matérialité empêche une personne de voir la bonté d’Hachem

+ La matérialité empêche une personne de voir la bonté d'Hachem :

-> L'une des raisons pour lesquelles les yeux d'une personne sont aveuglés, l'amenant à penser que ce qui lui arrive est mauvais, est qu'elle est plongée dans les affaires de ce monde. En se concentrant jour après jour sur la matérialité, elle devient matérialiste et incapable de percevoir la main d'Hachem qui guide les événements.
Ensuite, lorsqu'elle voit quelque chose qui lui semble incompréhensible, elle pose des questions hérétiques au lieu de réaliser que ses yeux la trompent.
La vraie question concerne sa propre personne : pourquoi s'est-elle autant éloignée? Si cette personne ne cesse pas de courir après les futilités de ce monde, elle peut tomber si bas qu'elle en devient aveugle même aux miracles manifestes d'Hachem, qui sont clairement surnaturels.

Le rav Elimélé'h de Lizhensk (Noam Elimélé'h - sur Dévarim 1,32-33) enseigne :
"Lorsqu'une personne est préoccupée jour après jour par les choses matérielles et les affaires de ce monde, elle devient tellement matérialiste qu'elle ne croit même plus aux miracles et aux prodiges qui sont visiblement évidents."

Le même principe s'applique également dans le sens inverse et, conformément à la règle selon laquelle une mesure positive est toujours plus grande.
Le rav Elimélé'h indique un moyen d'atteindre la sainteté et de se libérer des chaînes de la futilité de ce monde, est de prêter attention aux grands miracles et aux merveilles que Hachem accomplit constamment pour nous. Grâce à cela, nous devenons purifiés et sanctifiés avec une grande sainteté."

Bien que, d'une part, la matérialité de ce monde nous empêche de discerner les merveilles d'Hachem, le résultat est qu'en contemplant activement la grandeur d'Hachem telle qu'elle se manifeste à travers Ses miracles, nous pouvons devenir grandement purifiés et sanctifiés.

=> Nous voyons que lorsqu'une personne contemple les miracles et les merveilles que Hachem accomplit pour elle à chaque instant (petits comme grands), cela inspire son âme à atteindre des niveaux élevés de sainteté, comme l'enseigne le Noam Elimélé'h, car les merveilles d'Hachem ont le pouvoir particulier d'étonner une personne et de laisser une impression sur son âme.
[rabbi David Abou'hatséra - maamaré Emouna ouBita'hon]

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-> Le rabbi Mendel de Kotzk disait que les grands immeubles cachent le ciel, et laissent la sensation à l'homme qu'il maîtrise les choses (c'est bon Hachem on n'a pas vraiment besoin de toi, on gère!).
On peut éventuellement ajouter que le rav Elimélé'h nous recommande de trouver pleins de bontés, de miracles, qu'Hachem fait pour nous. En effet, c'est comme si on faisait des trous dans ces immeubles nous coupant du Ciel, et que malgré la matérialité qui nous enveloppe de partout, on sait que derrière il y a le Ciel, papa Hachem qui nous aime, qui fait tout ...
On met alors de la vie, on fait battre notre coeur de juif(ve).

-> Cela peut également se retrouver dans le Shéma Israël, où l'on va se couvrir les yeux pour amoindrir l'influence du monde matériel, pouvant alors pleinement se focaliser sur l'Unité d'Hachem, en ressentant à quel point Il nous comble de miracles à chaque seconde, à quel point toute chose de ce monde n'existe et ne dépend que de Lui.

Nous sommes malades d’amour pour Toi Hachem

+ Nous sommes malades d'amour pour Toi Hachem :

-> Nos âmes sont malades dans le domaine de l'amour d'Hachem et nous n'avons pas une perception saine de ce qui est le mieux pour nous-mêmes, afin d'assurer notre existence continue.
Le peuple juif déclare : "Je suis malade d'amour [pour toi Hachem]" (Shir HaShirim 2,5), et nous disons également dans le chant Yédid Néfech : "Mon âme est malade de Ton amour".
Les tsadikim ont expliqué que cela signifie que nos âmes sont malades et faibles en ce qui concerne l'amour d'Hachem.

Quand une personne est malade, ce qui est amer lui semble sucré, et vice versa ; parce que nous sommes malades en matière d'amour d'Hachem, nous sommes inconscients (nous n'avons pas tous nos moyens) et nous sommes attirés par la futilité au lieu d'être attirés par l'accomplissement de la Torah et des mitsvot, qui nous attacheraient à l'amour d'Hachem, la joie éternelle.
Ainsi, même si tous nos besoins spirituels sont facilement accessibles, la maladie de nos âmes nous empêche de faire la différence entre le sucré et l'amer, entre le salé et le fade, de sorte que nous ne ressentons pas le manque d'accomplissement des mitsvot, dont nos âmes ont cruellement besoin.
[rabbi David Abou'hatséra - maamaré Emouna ouBita'hon]

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-> La source de cette idée est le Rambam (Hilkhot Déot 2,1), qui compare les maladies spirituelles aux maladies physiques. Cette maladie spirituelle est ce qui nous aveugle et nous empêche de percevoir ce qui est véritablement bon pour nous.
Dans les mots du Rambam :
"Lorsque les gens sont physiquement malades, les choses amères leur semblent sucrées, et les choses sucrées leur semblent amères ; certains patients désirent et ont envie d'aliments non comestibles tels que la terre ou le charbon, et sont dégoûtés par des aliments bénéfiques comme le pain et la viande, tout cela en fonction de leur maladie.
De même, les personnes dont l'âme est malade désirent et aiment les mauvais traits de caractère tout en détestant le droit chemin et en étant réticentes à le suivre, car cela leur est très difficile, selon la gravité de leur maladie.
Yéchayahou a dit à propos de ces personnes : "Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal ; qui font de l'obscurité la lumière, et de la lumière l'obscurité, qui font de l'amer le doux, et du doux l'amer" (Yéchayahou 5,20). À leur sujet, il est écrit : "Ceux qui abandonnent les chemins de la droiture, pour marcher dans les voies de l'obscurité" (Michlé 2,13).