Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Moché exposa les moments fixés de Hachem aux enfants d'Israël" (Emor 23,44)

-> La guémara (Méguila 32a) commente sur ce verset, qu'une partie de la mitsva des fêtes est d'y lire le passage de la Torah traitant d'elle.
[la paracha Emor a cette particularité d'aborder toutes les fêtes juive présente dans la Torah]

=> Quelle est la signification cela?

Nous allons voir la réponse du Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Méguila 32a).

-> Le Séfer Chaar Hé'hatser rapporte que :
- les chaloch régalim (Pessa'h, Shavouot et Souccot) viennent en expiation pour la faute du Veau d'or, et à chaque fête lorsque nous lisons son passage afférent dans la Torah, cela apporte du pardon à notre nation.

- le peuple juif a servi le Veau d'or pendant une durée de 6 heures, avant que Moché ne descende du Ciel et que les juifs fassent alors téchouva.

Lorsqu'un morceau de nourriture non cashère se retrouve mélangé dans un récipient, il est nécessaire d'avoir 60 fois plus de nourriture cashère pour que cela s'annule et que la totalité reste considérée comme cashère (le batél béchichim).
De la même façon, les 6 heures de faute avec le Veau d'or, nécessitent 60 fois plus de temps pour parvenir à ce qu'elle soit annulée, expiée.
Il faudrait alors : 6*60, soit 360 heures de sainteté pour effacer les dégâts des 6 heures de cette faute.

Selon la Torah, il y a :
- 7 jours de Pessa'h => soit 7*24= 168 heures ;
- 7 jours de Souccot => soit 168 heures ;
- 1 jour de Shavouot => soit 24 heures.
=> On arrive à un total de : 360 heures.

==> Par la réalisation des chaloch régalim, nous pouvons nullifier la faute du Veau d'or.

De plus en lisant le passage relatif à la fête en cours, nous réalisons la parole de nos Sages : "Celui qui étudie le passage relatif aux korbanot, c'est comme s'il avait sacrifié les korbanot" (guémara Ména'hot 110a).
Ainsi, par notre lecture des mitsvot et des korbanot associés à la fête, c'est comme si nous la faisons de la meilleure des manière possible, contribuant à nettoyer la nation juive de la faute du Veau d'or.

Par ailleurs, la lecture de ces passages est considérée comme une étude de la Torah.
Or, une faute détruit des mondes En-haut, et la téchoua seule n'est pas suffisante pour reconstruire ce qui a été détruit, nous devons rebâtir cela par la Torah.
Ainsi, la guémara (Béra'hot 64a) appelle ceux qui étudient la Torah des bâtisseurs (bona'ikh), car par leur étude de la Torah ils construisent un monde de spiritualité.

=> En lisant ces passages, nous étudions la Torah propre à ce jour, et nous reconstruisons ce que la faute du Veau d'or a pu détruire.

"Le fils de la femme israélite blasphéma le Nom (Divin)… et le nom de sa mère était Chlomit fille de Divri" (Emor 24,11)

-> Rachi explique que la Torah trouve le besoin de préciser le nom de la mère du blasphémateur, pour nous enseigner que parmi tout le peuple, elle fut la seule femme à s’être débauchée.
De là, on voit l’éloge du peuple dont toutes les femmes juives (sauf elle) restèrent pures.

On peut ajouter que l’éloge du peuple ressort encore davantage du fait que cette femme soit la seule à s’être débauchée, plus que si aucune femme ne s’était pervertie. Car si aucune femme ne s’était débauchée, on aurait pu invoquer pour l’expliquer une raison sociologique ou autre. On aurait pu dire qu’il existe un facteur général qui explique ce fait, mais on n'aurait pas vu la réelle valeur de chaque juive.

=> Cependant l’exception prouve que leur pureté ne venait pas d’une règle transcendante liée à la globalité du peuple, mais de par leurs efforts personnels. Et cela renforce encore bien davantage leur éloge [et la grandeur des femmes juives].

[Rav Chimchon Pinkous]

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-> "Le fils de la femme Israelite blasphéma le Nom" (Emor 24,11)

=> Le Zohar dit qu'un homme d'Israël insulta la mère de cet homme, qui était Chlomit Bat Divri. Pour défendre l'honneur de sa mère, il blasphéma. Mais en quoi un blasphème peut-il défendre l'honneur d'une personne?

-> Lors de l'exil d'Egypte, les femmes juives ont toutes réussi à préserver leur pureté. Aucun égyptien ne s'approcha d'elles. A l'exception de Chlomit Bat Divri qui fut abusée par un égyptien et de cette union naquit ce blasphémateur.
Le Chem Michemouel dit que l'homme qui insulta sa mère, la traita de femme de mauvaise moeurs. Alors, pour la défendre, son fils usa du même argument que Caïn quand il tua Hevel : "Suis-je le gardien de mon frère?" = c'est-à-dire, comme l'expliquent nos Sages : "Ce n'est pas moi son gardien, mais Toi!".
C'est Toi Hachem Qui dirige le monde. Si tu l'avais souhaité, tu l'aurais protégé et ne l'aurait pas laissé mourir ! A l'image de Caïn, le fils de Chlomit Bat Divri dit : "Puisque Hachem dirige le monde, s'Il n'a pas empêché ma mère d'être abusée c'est qu'Il l'a souhaité, c'est donc Lui le responsable! Et s'Il n'a pas eu la capacité d'empêcher cela, c'est qu'Il n'est pas Tout-Puissant et ne dirige pas vraiment le monde".

Tel était le blasphème qu'il prononça pour défendre sa mère. Mais il a ici commis une erreur monumentale. Nos Sages disent que Chlomit Bat Divri était la seule femme juive qui avait eu un comportement un peu léger. Elle se permettait de parler (Divri) avec les hommes et de les saluer (Chlomit).
Quand Hachem voit qu'une personne n'est pas vigilante vis à vis d'une certaine faute, alors il ne l'en protégera pas même dans une situation où cette faute sera contre son gré, comme ici où elle fut abusée. Au lieu de remettre la responsabilité à Hachem, il eût mieux fallu qu'il reconnaisse celle de sa mère.
Quand quelqu'un fait très attention à s'éloigner d'une faute, il en sera protégé même miraculeusement, même dans un cas de force majeure. Et à contrario, s'il a dû transgresser un interdit à contre gré, cela révèle un manque de vigilance le concernant.

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-> "Fait sortir le blasphémateur et lapidez-le devant toute l'assemblée" (Emor 24,14)

=> Pourquoi le blasphémateur devait-il être lapidé hors du camp et devant tous les juifs, ce qui n'est pas le cas des autres condamnés?

En fait, cet homme était le fils d'un égyptien (qui avait abusé d'une femme juive). Son père n'étant pas juif, il devait résider hors du camp. Mais, refusant cette situation, il est venu planter sa tente dans le camp, arguant qu'il faisait partie intégrante de la communauté.
Se voyant repoussé, il se mit à blasphémer. Sa punition devait être mesure pour mesure.
Puisqu'il voulait s'installer dans le camp, sa peine était de sortir hors du camp. Et puisqu'il prétendait faire partie intégrante de la communauté, au même titre que tous les autres membres de l'assemblée, sa peine était aussi d'être lapidé en présence de toute l'assemblée.
[rabbi de Loubavitch - Likouté Si'hot]

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-> "Le fils de la femme Israélite a blasphémé le Nom" (Emor 24,11)

-> Nos Sages expliquent que cet homme était le fils de l'Egyptien que Moché a tué pour avoir frappé un Hébreu. Cet égyptien avait abusé d'une femme Hébreu, Chelomit Bat Divri, la seule femme d'Israël qui avait un comportement un peu léger avec les hommes. Elle saluait les hommes qu'elle croisait et tenait avec eux la conversation. Ce qui a éveillé les sens d'un égyptien à vouloir abuser d'elle. Lorsque son mari a compris ce qui s'était passé, l'Egyptien a réagi avec violence envers lui et commença à le battre. Témoin de cette scène, Moché tua l'égyptien. Mais Chelomit Bat Divri conçut un enfant de cet égyptien. Celui-ci devint l'homme qui a blasphémé dans le camp.

Nos Sages disent qu'il a prononcé verbalement le Nom de Hachem pour le bénir (comprenez l'inverse). Bien qu'il était un racha, il connaissait le secret du Nom Divin.
Rabbi Yéhouda Petaya, un des plus grands kabalistes du 20e siècle (disciple du Ben Ich 'Haï et rav Kadouri) écrit dans son Min'hat Yéhouda :
J'ai vu en rêve que l'homme de père égyptien, fut réincarné par la suite en cet homme (le Notsri - idolâtré par les chrétiens [Jésus]), qui prononçait également le Nom Divin en toutes lettres.
Il appliquait sur lui-même le verset de Hochéa : "De l'Egypte j'ai appelé mon fils", car l'origine de son âme provenait de cet homme d'Egypte. Il était lui aussi fils d'une femme de mauvaises moeurs, comme le rapporte la guémara à la fin du traité 'Houlin. C'est pourquoi, lui aussi mourut exécuté par le Tribunal [il fut lapidé comme le raconte la guémara Sanhedrin, dont le Texte a été censuré, mais que l'on peut retrouver dans certaines éditions].
C'est parce que sa mère l'avait conçu d'une relation de débauche, (traité Shabbat) que ses adeptes ont fait circuler l'information selon laquelle il n'avait pas de mère, pour occulter ce scandale.

[ à son sujet voir aussi : https://todahm.com/2015/02/16/guemara-jesus ]

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"Le fils d’une femme israélite sortit, et il [était] le fils d’un homme égyptien, au milieu des enfants d’Israël ; ils se querellèrent dans le camp, le fils de la femme israélite et un homme israélite" (Emor 24,10)

-> Rachi explique que les mots "il sortit" se réfèrent au paragraphe précédent. Il se moqua et dit : " "Le jour du Shabbath il les disposera devant Hachem" : l’habitude du Roi est de manger du pain frais chaque jour, [or celui-ci] est un pain rassis, vieux de neuf jours."

=> L’incident concernant le Mékalel (le blasphémateur) commence par un mot énigmatique : "il sortit" et l’on ne sait pas bien d’où il sortit.
Rachi rapporte plusieurs interprétations, dont l’une affirme qu’il sortit du précédent paragraphe.
Celui-ci évoque le Lé'hem haPanim (le pain de proposition) qui était disposé sur le Choul’han chaque veille de Shabbath et qui y restait toute la semaine durant. Le Mékalel se moqua de cette pratique, arguant qu’il était tout à fait inapproprié de donner au Roi un pain rassis et qu’il ne convenait pas du tout de laisser le Lé'hem haPanim dans le Michkan pendant si longtemps. À la suite de ce débat, il en vint à blasphémer D.

La guémara (Ména'hot 29a) affirme par ailleurs que ces pains étaient sujets à un miracle particulier. Ils étaient placés sur le Choul’han chaque Shabbath et restaient tout de même frais et chauds toute la semaine.
Elle ajoute que quand le peuple montait à Jérusalem lors des Trois Fêtes (Pessa’h, Shavou'ot et Souccot), les Cohanim montraient ces pains à la fin de la semaine passée en ville sainte en leur disant : "Voyez donc combien vous êtes chéris par l’Omniprésent : Il accomplit un miracle et garde le pain frais et chaud durant toute la semaine".
=> Dans ce cas, de quoi le Mékalel se plaignit-il ; les pains n’étaient absolument pas rassis, ils étaient très frais, bien chauds, comme s’ils sortaient du fourneau?

-> Le Imré Émet explique que la nature de ces pains se reflétait dans leur nom : Lé'hem haPanim (littéralement : "le pain du visage").
Or le verset nous informe que "Comme dans l’eau le visage répond au visage, ainsi chez les hommes, les cœurs se reflètent" (Michlé 27,19). Cela signifie que l’individu est considéré de la façon dont il voit les autres. Ainsi, s’il a un regard positif sur son entourage, celui-ci sera mutuel tandis que les autres le verront d’un mauvais œil si lui-même considère négativement autrui.

Le Lé'hem haPanim portait ce nom, parce qu’il servait de miroir à quiconque l’observait. Il avait l’apparence du regard qu’on lui portait.
Donc quand on l’admirait, à la fin des Fêtes de Pèlerinage, et qu’on le voyait tout chaud et frais, on y percevait la bonté d’Hachem et on réalisait à quel point Il nous aime. Par contre, un regard cynique et une attitude négative laissaient apercevoir un pain froid et rassis. C’était le cas du Mékalel et c’est pour cette raison qu’il vit ce pain de manière négative et qu’il en vint à blasphémer le nom de D.

-> Le rav Yéhonathan Gefen enseigne :
Cette leçon est pertinente dans notre quotidien. Notre regard sur le monde joue sur notre approche, sur notre comportement. Une personne optimiste verra tout en rose et ceci influera inévitablement sur maintes situations dans sa vie. À l’inverse, l’individu au regard morose verra tout d’un œil négatif et cela aura un effet dévastateur sur sa manière d’agir.
Comment faire partie de la première catégorie? C’est en observant les lois de la Torah et en appliquant son mode de vie. Ceci inclut les lois du langage et l’obligation de juger autrui favorablement. On ne peut respecter correctement ces mitsvot qu’en étant aimable et en voyant le monde bienveillamment.

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On le mit en lieu sûr, jusqu'à ce qu'une décision intervînt de la part d'Hachem (Emor 24,12)

-> La paracha Emor s’achève avec l’incident du Mékalel, qui blasphéma le Nom d’Hachem.
La Torah (dans le verset ci-dessus) nous raconte qu’après son acte odieux, il fut emprisonné en attendant la sanction qu’il méritait. Rachi rapporte un midrach qui affirme qu’il y avait alors un autre homme qui attendait son verdict : le Mékochech (celui qui avait publiquement enfreint le Shabbat), et il était dans une autre cellule.
La situation des 2 hommes était bien différente. Le Mékochech était condamné à mort, mais l’on ne savait pas quelle peine devait lui être infligée. Par contre, en ce qui concerne le Mékalel, le doute portait sur la sanction même : était-il condamnable ou pas?

-> Le Sifté 'Hakhamim précise que s’ils avaient été incarcérés ensemble, le Mékalel aurait souffert injustement, puisqu’il aurait pu imaginer subir la même peine de mort que son compagnon. Pour lui éviter une anxiété inutile, il fut enfermé séparément.

-> Le rav Mordékhaï Gifter ajoute que s’ils avaient été placés ensemble, cela aurait également pu causer au Mékochech une souffrance superflue : si le Mékalel avait été exempté et qu’il l’avait su, sa douleur aurait été d’autant plus grande, parce qu’il est plus affligeant d’être seul à traverser une épreuve que de la partager. Par conséquent, le Mékochech fut éloigné et inconscient du sort du Mékalel.

-> Le rav Yéhonathan Gefen commente :
Cet incident nous montre la sensibilité qu’impose la Torah : ces 2 hommes avaient transgressé de terribles fautes, mais furent tout de même traités avec égard.
De plus, nous apprenons que même lorsqu’une personne mérite une sanction, il faut faire très attention à ne pas lui causer plus de tort que nécessaire. Malgré la gravité du jugement de ces deux individus, leur souffrance ne devait pas être plus grande que celle exigée par la Loi.

Ce principe est appliqué plusieurs fois dans la Torah, dans la Halakha, par nos Sages. Par exemple, on n’a pas le droit de dire du lachon ara, même à des fins utiles, si cela va causer un dommage plus important que celui mérité. (’Hafets ’Haïm, Hilkhot Lachon ara, Klal 10, Séif 2)

Les Guédolim (dirigeants spirituels de la génération) ont toujours fait preuve d’une grande sensibilité quand il leur fallait réprimander quelqu’un ou agir pour une certaine cause. [un bon objectif ne justifie pas de blesser autrui pour cela ]
Par exemple, il arriva, à maintes reprises que le rav Chakh soit contrarié par l’attitude d’un certain Roch Yéchiva (directeur d’une institution de Torah) ; un jour, il entreprit un long voyage pour lui en faire le reproche. Quand il arriva à destination, il ne resta qu’un court instant et prit congé sans faire aucune remontrance.
Il expliqua ensuite que la femme du Roch Yéchiva était présente durant sa visite et Rav Chakh ne voulut pas le réprimander devant elle. Tous les efforts déployés pour ce déplacement ne valaient pas une peine superflue causée à un juif.

Dans notre quotidien, nous avons maintes occasions de réprimander ou de punir, en particulier nos enfants ou nos élèves. Mais il est essentiel de ne pas être trop dur ; il vaut mieux éviter une remontrance s’il est probable qu’elle cause plus de dommages que nécessaire.

Le fait que la Torah juge important de nous préciser que le Mékalel et le Mékochech furent séparés pour être épargnés de toute souffrance inutile nous montre à quel point nous devons faire attention, dans nos relations avec notre prochain, à ne pas lui infliger une peine non méritée.

"Celui qui est déjà mort de son vivant, c'est l'homme matérialiste dont l'âme est enterrée dans son corps et dans une vie d'illusions.
Le décès [réel] de cet homme est synonyme d’anéantissement, d'une vanité égale à celle de sa vie : son corps se décompose, son âme est consumée, tous 2 sont changés en cendres à l'instar de la poussière qui marqua leur vie.
Il n'était rien [de son vivant], et il ne reste rien [à sa mort].

Alors en quoi consiste sa mort? A la disparition totale de ses illusions ...
[...]

Tout homme ayant été en contact avec la Vérité ne meurt jamais. Il se dépouille simplement de son habit terrestre et il s'élève à un niveau céleste, qui le renforce et le purifie davantage.

Nos Sages disent en ce sens : "Les tsadikim sont plus grands après leur mort que de leur vivant" = leur valeur grandit, leurs connaissances grandissent, ils s'élèvent dans la vie de la Vérité, la vie du monde qui les habite."

[Rav Eliyahou Dessler - dans une lettre à son fils]

"Quand au Cohen supérieur à ses frères, sur la tête duquel aura coulé l'huile d'onction ... il ne doit pas découvrir sa tête ni déchirer ses vêtements" (Emor 21,10)

-> Pourquoi l'appelle-t-on Cohen Gadol?

Car il se différencie des autres Cohanim sur 5 points : en sagesse, en force, en beauté, en richesse (selon le Torat Cohanim, s'il ne l'était pas les autres Cohanim devront se cotiser pour qu'il devienne le plus riche d'entre eux!) et en âge ...

En ce qui concerne la force, il était fort physiquement car, lorsqu'Aharon balança les 22 000 Lévi'im [pour les consacrer] en une seule journée, il les soulevait chacun d'eux et les balançait en avant puis en arrière, vers le haut et puis vers le bas.
Il devait donc posséder une force physique colossale.
[midrach Vayikra rabba 26,9]

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-> D. ne fait régner [en permanence] sa Présence que sur l'homme fort, riche, sage et humble.
[guémara Nédarim 38a]

Rabbi Yo'hanan y cite l'exemple de Moché rabbénou qui avait une force exceptionnelle [par exemple, il portait les Tables de la Loi, qui avaient un poids total d'environ 500kg, ou bien pendant la semaine d'inauguration du Michkan chaque jour il montait et démontait tout seul les lourds éléments le composant!].

-> Le Rambam (Yessodé haTorah 7,1) va commenter ce passage de la guémara :
"La prophétie ne peut se poser que sur un homme doué d'une grande sagesse, fort dans ses vertus qui ne laisse pas son yétser ara se renforcer dans les choses de ce monde, mais qui domine ses passions en permanence."

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-> On a pu voir que : "il était fort physiquement car, lorsque Aharon balança les 22 000 Lévi'im en une seule journée"

Le rav Chmoulévitch fait remarquer que durant une journée (de 24h) sans interruption, Aharon avait alors 4 secondes environ pour opérer le soulèvement et également les 4 balancements de chacun des 22 000 Cohanim, ce qui est naturellement impossible pour tout homme.
Le 'Hizkouni affirme d'ailleurs que cet exploit relevait du miracle.

=> Si cela est miraculeux, comment peut-on en tirer de là que tout Cohen Gadol doit être fort?

On a pu voir du Rambam l'idée que : "Qui est fort? Celui qui domine ses (mauvaises) tendances" (Pirké Avot 4,1).
Cependant, la réalité est que personne n'est capable de maîtriser son yétser ara uniquement par ses propres forces, comme nos Sages enseignent : "Si ce n'était Hachem qui lui vient en aide, jamais il ne pourrait le vaincre [le yétser ara]" (guémara Kidouchin 30b).

=> On peut répondre à la question par le fait que l'intervention Divine est proportionnelle à l'investissement de l'homme.
Aharon avait d'énormes forces qu'il a utilisé à 100%, et par ce mérite, Hachem lui est venu en aide, réalisant un miracle.

==> A l'image du Cohen Gadol, nous devons chacun à notre niveau exploiter toutes nos forces internes pour réaliser la volonté de D., en se battant pour ne pas céder à notre paresse naturelle.
Par cela nous permettons à l'intervention/l'aide de D. d'être la plus importante possible dans notre vie!

Le rav 'Haïm Chmoulévitch enseigne que nous ne devons pas baisser les bras sous prétexte que "l'on ne peut pas", mais au contraire, on "élèvera son cœur" vers Hachem et on s'apercevra que nous sommes dotés de forces dont nous ignorions l'existence.

[il faut se dire : c'est peut être difficile mais je peux le faire, et j'ai une obligation d'investir toutes mes capacités internes. Le résultat final dépend de D.
"Certes il y a 22 000 Cohanim et uniquement 24h, mais si telle est la volonté Divine alors je dois m'y lancer à fond!"

Et non : c'est possible, mais cela est trop difficile, alors plutôt ne rien faire. En effet, la paresse nous fait tout perdre!
"Pourquoi commencer à soulever et balancer les Cohanim, de toute façon c'est trop dur il y en a trop : 22 000!! Autant ne rien faire!"
=> Aharon nous apprend la bonne vision à avoir dans notre vie!]

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-> Tous les actes des tsadikim sont toujours accomplis avec empressement. [naassé vénichma!]
[...]
Le paresseux viendra à toi avec des discours de nos Sages ... avec des arguments intelligents ... et il ne voit pas que ses arguments ne sont pas engendrés par son appréciation de la situation mais ont pour source sa paresse qui l'entraîne vers ce type d'arguments [et de discours]
[...]
Le roi Chlomo affirme : "Le paresseux se targue de plus de sagesse que 7 conseillers avisés [du roi habitués à répondre à toute question]" (Michlé 26,16)
Car la paresse ne le laisse même pas ressentir les choses pour lesquelles il a des obligations.
Il va donc penser que tout le monde est dans l'erreur ou fou ; lui seul est un sage [puisqu'ayant des raisons pour justifier son oisiveté].

[Ram'hal - Messilat Yécharim - chap.7]

Le roi Shaül était très grand de taille, et physiquement imposant.
Lorsque David est devenu le roi d'Israël, et qu'il a été oint par une huile spéciale, nos Sages affirment qu'il a grandi physiquement jusqu'à atteindre la bonne taille/corpulence pour revêtir les habits royaux laissés par son prédécesseur (Shaül), qui lui étaient alors largement surdimensionnés..

Lorsqu'un Cohen Gadol est oint d'une huile spéciale, lui aussi devient une nouvelle personne avec une apparence physique nouvelle.
Pour cette même raison, il ne doit pas devenir impur, même pour son père ou sa mère (à la différence des autres Cohanim), puisqu'il n'est plus physiquement lié à eux [étant une nouvelle personne!].

[Rabbi Yonathan Eibschutz - Tiféret Yonathan]

Tout ce qui existe appartient à Hachem et rien ne peut échapper à Sa Volonté. Même le mal n’existe que du fait de Sa Volonté.
Cependant, si le bien reflète Sa Volonté profonde, le mal n’existe que du fait de Sa Volonté extérieure.
Ainsi, même celui qui a fauté ne s’est pas exclu de la Volonté Divine et Lui appartient toujours. En se repentant, il passera de la Volonté extérieure à la Volonté profonde [de D.].

[Yessod haAvodah - Rabbi Avraham de Slonim]

[Hachem déclare : ] "Soyez bénis, Cieux, Terre et êtres du Char [Divin], si vous révélez à Mes enfants ce que Je fais pendant la prière du matin, lorsqu'ils déclarent devant Moi : "Kadoch! Kadoch! Kadoch!"
[...]
Apprenez-leur à lever les yeux au Ciel, en direction de leurs lieux de prières, à élever les talons et le corps au moment où ils Me sanctifient. Car Je ne connais pas de plus grande satisfaction dans le monde que ce moment où ils lèvent leurs yeux vers les Miens, et où Mes yeux se tournent vers les leurs.

A cet instant, Je saisis Mon trône céleste, gravé à l'effigie de Yaakov, Je l'enlace et l'embrasse, Je Me souviens de leur exil et précipite leur délivrance."

[midrach cité dans le Tanya Rabbati
- cité également dans la Michna Broura 125,5 où le 'Hafets 'Haïm ajoute que si à ce moment de la prière les juifs se repentaient, ils seraient aussitôt délivrés.]

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-> Au moment où les juifs se rassemblent dans les synagogues et les maisons d'étude, et répondent [dans le kaddich] : "yéhé chémé rabba", Hachem hoche la tête et dit : "Heureux le Roi qui est ainsi glorifié dans Sa demeure! Pourquoi ce Père a-t-Il fait exiler Ses enfants? Malheurs aux enfants qui ont été chassés de la table de leur Père!"
[guémara Béra'hot 3a]

Le Rokéa'h (Hilkhot Béra'hot) cite la suite des propos tenus par Hachem à ce moment : "Quand pourrai-Je retourner dans Mon Sanctuaire? Quand pourrai-Je rassembler Mes enfants, les rescapés d'Israël, mêlés aux nations idolâtres, afin qu'ils Me glorifient et proclament la sainteté de Mon grand Nom?"

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-> Le Tana déBé Eliyahou (chap.16) rapporte qu'il y a dans les Cieux près de 5 milliards d'anges, qui se tiennent devant D. et sanctifient chaque jour Son grand Nom, du lever du soleil jusqu'à son coucher en déclarant : "Kadoch! Kadoch! Kadoch!", et du coucher du soleil jusqu'à son lever en clamant : "Barou'h chem kévod mal'houto".

De plus, selon la guémara ('Houlin 91), les anges n'ont pas forcément le mérite de sanctifier ainsi le Créateur continuellement. Certains n'ont ce privilège qu'une fois par mois, d'autres une fois par an, certains n'en ont le mérite qu'une fois par jubilé (yovél => tous les 50ans!).

[nous pouvons le faire 2-3 fois par jour (cha'harit, min'hat et parfois moussaf), en utilisant notre libre arbitre faisant que cela est encore plus précieux aux yeux de D. que les milliards d'anges!]

-> Le rabbi Beifuss affirme que lorsqu'un homme sanctifie ainsi D., alors cela entraîne que son âme s'en trouve elle aussi sanctifiée.

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->"Lorsqu'une personne répond : "Amen yéhé chémé rabba" de toutes ses forces [c'est-à-dire en étant parfaitement concentrée], on déchire la sentence prononcée à son encontre, comme il est dit : "Les décrets furent annulés en Israël quand le peuple s'est dévoué à rendre grâce à Hachem" ...
Même si l'on trouve chez cet homme des soupçons d'idolâtrie, on lui pardonnera"
[Rabbi Yéchoua ben Lévi - guémara Shabbath 119b]

-> Le rav Elimélé'h Biderman apporte l'explication suivante :
Lorsque nous faisons des fautes (que D. nous en préserve), les anges Accusateurs parlent contre nous.
Ils déclarent que justice doit être faite, car nous avons déshonoré le Roi.
Si nous disons : "amen yéhé chémé raba", cela révèle que notre désir principal est d'augmenter l'honneur d'Hachem.
Si parfois nous fautons, alors ce n'est pas volontaire. Cela n'est évidemment pas un signe de rébellion.
Ainsi, le "amen yéhé chémé raba" nous protège et nous aide à atteindre le pardon de nos fautes.

"Dès lors qu'un homme méprise même une seule mitsva et se montre un tant soit peu négligent envers l'honneur du Ciel, il profane le Nom de D."

[Rabbi Eliézer de Metz - Séfer Yéreïm 340
- sur le verset : "Ne profanez pas Mon saint Nom, afin que Je sois sanctifié au milieu des enfants d'Israël" (Emor 22,32) ]

Il est impossible de séparer les bonnes vertus humanistes de la foi et de la crainte de Hachem.
Il est faux de se dire : "Moi je ne suis pas croyant, mais je respecte les hommes" ...

Car sans crainte du Ciel, l’homme pourra en venir à justifier les pires méfaits et les pires crimes.

[Rabbi Moché Feinstein - Darach Moché - Emor (24,16-17)]

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-> Les réchaïm placent leur propre personne au-dessus d’Hachem, alors que les tsadikim placent Hachem au-dessus de leur personne.
Lorsque les réchaïm servent Hachem, ils L'utilisent pour qu'Il fasse leur volonté à eux!
[selon le midrach]

[A tout moment : "Est-ce que je fais la volonté de Hachem ou bien la mienne?"
En tuant mes désirs personnels, pour ceux de D., je contribue chaque fois davantage à développer mon amour, mon attachement pour Lui. ]

"La Présence Divine ne quitte jamais un juif pendant Shabbath, un Yom Tov, et même pendant un Shabbath de la semaine"
[Zohar]

=> Shabbath est notre jour d'intimité totale avec Hachem.
Comment peut-on ne pas en être fou de joie?
Comment peut-on se comporter comme le restant de la semaine sans honorer et profiter de Sa présence permanente à nos côtés?

[le rav Pinkous enseigne que nous terminons le chant de : "Shalom Alé'hem" (vendredi soir avant le repas), par : "bétsété'hem léShalom (allez en paix!)" = nous demandons aux 2 anges qui nous ont raccompagné de la synagogue, de nous laisser seul en tête à tête avec notre papa Hachem! ]

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[Selon nos Sages, le "Shabbath de la semaine" fait référence au cas d'une personne dans une situation extrême ou en voyage, qui a perdu toute notion du temps (comptant alors 7 jours, et faisant Shabbath même si ce n'est pas la bonne date en réalité).
Ainsi, quelque soit le moment où cette personne pourra réaliser Shabbath, Hachem ne la quittera pas en ce jour!]