Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Je donne de la tsédaka à toute personne dans le besoin, peu importe qui elle est.
Après tout, Hachem m'a donné de l'argent. Pourquoi devrais-je être plus spécifique [que Lui] quant à qui je donne?"

[rabbi Moché Leib de Sassov]

Hachem a du plaisir à entendre les louanges que Lui chantent les anges au Ciel.
Encore plus que cela, Hachem apprécie les louanges provenant des âmes des tsadikim au Ciel.
Et encore davantage que cela, Hachem apprécie les louanges provenant des âmes ici dans ce monde, emprisonnées dans un corps, qui n'ont pas la capacité de Le percevoir, et qui malgré tout chantent des louanges remplies d'amour à D.

[Ohr ha'Haïm haKadoch - Kora'h 16,22]

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-> Le Séfer Ki Ata Imadi ajoute que puisque Hachem prend davantage de plaisir des louanges de ceux qui ont du mal à Le distinguer, alors combien davantage en est-il d'une personne qui Le loue alors qu'elle a des souffrances, des difficultés dans sa vie, ce qui l'empêche de voir D., voir l'incite à s'en éloigner.

Si en plein milieux des difficultés, nous exprimons notre confiance, notre amour pour Hachem, alors cela constitue la forme la plus élevée de louange, et cela procure à Hachem une joie/satisfaction énorme!

=> Lorsque nous traversons une période douloureuse/compliquée dans notre vie, notre yétser ara nous incite à penser : comment une personne aussi minable que toi, peut oser faire des louanges à D., qui est si bon envers toi! Tu n'as pas honte!
Mais la réalité est l'exact opposée : de par notre situation, Hachem éprouve grâce à nous une joie bien supérieure à celle des autres personnes.

==> Certes ma situation est difficile et je désire qu'elle s'améliore au plus vite, mais en attendant, tâchons d'en profiter car elle donne à ma prière une valeur exceptionnelle, unique.

Celui qui fait téchouva se sauve non seulement lui-même, mais en purifiant son âme, il sauve également toutes les générations à venir qui sont liées à son âme.
Ainsi, sa téchouva va en arrière pour corriger ses mauvais comportements, et en avant pour redresser la route vers le futur de ses enfants et des générations à venir.

[Sfat Emet]

Les juifs sont tous liés au niveau de leur âme, et ne forment qu'une seule unité.
[Sfat Emet]

[le peuple juif est une entité unique, que seule la matière divise]

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+ Avoir de la reconnaissance envers chaque juif :

-> "Même les juifs les plus insignifiants sont remplis de mitsvot comme une grenade [l’est de graines]."
[guémara Sanhédrin 37a]

=> Nous devons avoir de la gratitude envers tout juif, car nous avons pu profiter indirectement du flux positif qu'a entraîné ses mitsvot.

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+ Aimer chaque juif, pour le mal indirect que nous lui avons infligé :

-> "Les juifs sont tous liés entre eux.
Leurs âmes sont unies, chacune contenant [en elle] une partie de toutes les autres [âmes].
C’est pourquoi : "Tous [les juifs] sont responsables les uns des autres." (guémara Sanhédrin 27b )
[En effet,] Lorsqu’un juif faute, il porte atteinte non seulement à son âme, mais également à sa partie de lui-même qui est présente au sein de tous les autres juifs."
[rabbi Moché Cordovero - Tomer Dévora]

-> Selon la guémara (Shabbath 55a), il y a uniquement 4 personnes dans l'histoire du monde qui sont mortes sans n’avoir jamais fait de faute.
Il s'agit de : Binyamin (le fils de Yaakov), Amran (le père de Moché), Yshaï (le père du roi David) et Kilav (le fils du roi David). Selon certains, on peut y ajouter : Lévy et Yéhochoua.

=> Combien nous devons être remplis de honte face à tout juif pour lui avoir infligé indirectement les conséquences de nos fautes.
Rien que pour cela, nous devons toujours être bienveillants, au point d'en venir à aimer chacun de nos frères juifs.

[en effet, quoiqu'on puisse reprocher à autrui, cela sera toujours inférieur à la la souffrance que nous lui avons imposée à cause de notre mauvais comportement!)]

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b’h, par exemple également à ce sujet :
-> https://todahm.com/2020/07/21/14356-2
-> https://todahm.com/2015/06/24/3470-2

La Torah (citations du Sfat Emet)

+ La Torah (quelques citations du Sfat Emet) :

Les juifs peuvent rechercher, ou même essayer tout moyen pouvant leur venir en aider, mais ils ne seront jamais complètement aidés, si ce n'est grâce à la force de la Torah.
[Sfat Emet]

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-> Toute la Torah est constituée de Noms de D. dans des combinaisons différentes.
Ceux qui étudient la Torah, l'expliquent, plongent dans ses profondeurs sont tous en train d'appeler le Nom Divin.
Le plus souvent Son Nom est appelé, le plus intime D. devient avec celui qui l'appelle, et Hachem lui répond en bontés.
[Sfat Emet]

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-> L'objectif de la Torah et des mitsvot est de purifier ceux qui les observent. Et grâce à cela, ils ont la capacité d'absorber encore davantage de lumière et de sainteté, les préparant pour la rencontre ultime avec le Créateur.
Dans le monde à Venir, les âmes seront récompensées par la plus pure des lumières résultant de leurs actions [dans ce monde].
[Sfat Emet]

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-> La Torah est la voix de Yaakov, la puissance des juifs, et tout celui qui s'y rattache n'a pas à avoir peur des mains d'Essav, le racha.
[Sfat Emet]

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-> Les 10 Commandements résonnent dans le cœur des juifs pour l'éternité. Mais ce son s'est retiré au fond de nous, sauf s'il est stimulé.
En observant tout d'abord les mitsvot, nous en venons à entendre la Voix de D. des profondeurs de notre cœur.
[Sfat Emet]

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-> Chaque lettre de la Torah a la force de ramener à la vie un mort, si seulement nous savions comment [le faire].
[Sfat Emet]

+ "Qui réjouit Sion avec ses enfants"
(conclusion de la 5e des Shéva bra'hot - messaméa'h tsion bévanéa - משמח ציון בבניה)

-> Le rav Yossef 'Haïm Sonnenfeld fait remarquer que la guématria de cette expression est de : 613.
Cela fait allusion au fait que la terre d'Israël (Sion) ne se réjouit que lorsque nous y respectons les 613 mitsvot.

"Heureux est le peuple d'Israël qui n'a pas besoin d'intermédiaire [pour s'adresser à D.]
[...]
L'étude et la prière vont de pair : les efforts engagés dans l'étude contribuent à accroître la lumière des prières, et la prière favorise l'étude.
Réciproquement, des prières prononcées de façon "mécanique" éloignent les progrès dans l'étude, et l'étude menée avec indolence empêche les prières [d'être exaucées]."

['Hazon Ich - Kovets Igrot 2]

-> "Il y a un temps pour la prière, et un autre pour l'étude"
[guémara Shabbath 10a]

+ "Écarte-toi du mal et fais le bien" (Téhilim 34,15)

Lorsque l'on souhaite faire des bonnes choses, le mauvais penchant se présente avec les montagnes de fautes qu’on a commises, non pas pour qu’on s’en repente, mais plutôt pour décourager/refroidir l’homme de réaliser la bonne action.

Ainsi, "écarte-toi du mal" = ne considère pas le mal que tu as commis, "et fais le bien" comme si tu n’avais jamais fauté.

[le Beit Avraham]

"Ils sont notre pain. Leur protection les a quittés : Hachem est avec nous" (Chéla'h Lé'ha 14,9)

-> Rachi : Iyov un juste dont la présence constituait une source de mérite et de protection [pour eux, à l'image d'un bouclier], n'est plus en vie.

-> Selon Rabbénou Bé'hayé, D. guide et protège une nation par l'intermédiaire d'un représentant céleste.
Or, D. a retiré les "anges gardiens" des peuples de Canaan, les rendant alors impuissants face aux enfants d'Israël.

-> Le Méam Loez écrit : Lorsqu'on homme est destiné à mourir, la nuit de Hochana Rabba, le décret est finalement scellé et on dit qu'il a perdu sa protection. Pour nous apprendre, qu'un décret de mort avait été scellé contre les habitants de Cana'an, la Torah emploie la même expression : "Ils ont perdu leur protection" ...

[Ils dirent au peuple: ] "Si D. le désire, les habitants du pays seront réduits au néants car Il les combattra pour nous ... Ne les craignez pas car Hachem notre source de protection, vit éternellement!
Tant qu'il est avec nous, nous n'avons rien à craindre. Mais si vous vous révoltez contre Lui, Il se séparera de nous et nous aurons raison d'avoir peur du plus faible d'entre eux."

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+ "Ils sont notre pain. Leur protection les a quittés" :

-> Le 'Hatam Sofer est d'avis que la manne qui est tombée durant 40 ans dans le désert n'était pas une nouvelle création, même si selon nos Sages elle fait partie des 10 objets qui furent créés la veille du Shabbat [de la Création] au crépuscule (Pirké Avot 5,6).

Pour lui, à ce moment, tout le flux de bénédiction (le chéfa) qui devait tomber du Ciel dans les fruits de la terre d'Israël, tombait à la place dans la manne, ne laissant que des miettes aux habitants d'Israël d'alors.

Le 'Hatam Sofer affirme que c'est pour cela que parmi les fruits d'Israël, les explorateurs n'ont pas pris :
- de la datte = car la manne "avait la saveur d'un gâteau frit au miel [de datte]" (Béchala'h 16,31) ;
- des olives = car la manne "avait le goût d'une pâte pétrie à l'huile [d'olive]" (Béaaloté'ha 11,8).

Ainsi, ils n'ont pris que des goûts que l'on ne pouvait pas retrouver naturellement dans la manne (des raisins, des figues et des grenades).
En effet, puisque la manne recevait tout le flux Divin à la place de la terre d'Israël, alors un fruit provenant d'Israël aurait un goût totalement vide en comparaison de sa version présente dans la manne. Cela aurait pu paraître comme se moquer d'Israël (puisque cet état était temporaire, en attente du retour du peuple sur sa terre, et la fin de la manne).

=> C'est ce que dit Kalev dans le verset : "Ils sont notre pain. Leur protection les a quittés : Hachem est avec nous" = en réalité, nous mangeons le pain/la manne (blé) provenant du flux de bénédictions Divines qui devrait normalement tomber en Israël, tandis que les résidents d'Israël ne mangent que les restes.

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+ "N'ayez pas peur du peuple de la terre, car c'est notre pain" (Chéla'h Lé'ha 14,9)

-> Le rav Mikaël Mouyal enseigne :
Comme l'explique Rachi, Kalev et Yéhochoua dirent au peuple de ne pas craindre les habitants de Canaan car "on les mangera comme du pain", sans difficulté. Mais on peut s'étonner. Après la description des explorateurs qui parlèrent de géants, d'un peuple puissant et effrayant, comment Kalev et Yéhochoua répondirent-ils à ces arguments en disant de ne rien craindre? Mais finalement, la crainte du peuple liée à la terrible puissance des Cananéens n'a pas trouvé de réponse dans les propos de Kalev et Yehochoua?

Si on analyse les mots qu'ils ont employé, ils dirent : "car c'est notre pain". Si toute leur intention était de dire qu'ils "mangeront" ce peuple sans aucune difficulté, comme du pain, ils auraient donc dû dire : "Car c'est du pain".
Le pain, c'est la nourriture de base. La vie de l'homme en dépend. Ce que Yéhochoua et Kalev voulaient suggérer au peuple, c'est que la conquête de Canaan est fondamentale et vitale pour le Service Divin du peuple juif. C'est en entrant en terre sainte que l'accomplissement de la Torah sera complète. L'objectif Divin est que le peuple juif Le serve en terre sainte, autour du Temple de Jérusalem.
Le peuple Juif sans la terre d'Israël manquera d'un élément vital pour son existence en tant que peuple serviteur d'Hachem.
Kalev et Yehochoua voulaient signifier au peuple que certes les habitants de Canaan sont redoutablement puissants. Mais notre vie dépend de la conquête d'Israël, car c'est là-bas que le Service d'Hachem pourra être effectué comme il se doit et ce service Divin, c'est notre raison de vivre. "C'est notre pain", notre vie en dépend.
Ainsi, toutes les difficultés et les empêchements n'ont plus aucune importance. Quand un homme sait qu'une certaine action est vitale pour lui, il sera prêt à surmonter tous les obstacles, car sa vie en dépend. Rien ne pourra l'arrêter.
Un homme qui souhaite étudier la Torah et pratiquer les mitsvot mais trouve cela trop difficile, le secret de sa réussite c'est qu'il réalise que c'est vital pour lui, "c'est son pain". Car alors il soulèvera des montagnes, surmontera tous les obstacles et réussira finira par réussir.

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-> "Ne craignez point l’habitant de la terre car il est notre pain" (14,9)

=> Pourquoi comparer l’habitant de la terre à "notre pain"?

-> Le Deguel Ma'hané Efraïm enseigne :
L’homme est instinctivement craintif du monde extérieur et des dangers naturels de la vie. Mais en réalité, c'est la Chékhina qui se caché dans les dangers que l’homme perçoit. Si l’homme veut surmonter les peurs de sa vie et des dangers naturels, il doit prendre conscience que c’est Hachem qui se voile dans tous ces dangers.
Tel un père qui se déguiserait en lion pour impressionner son enfant, et corriger ses mauvaises actions. L’enfant finit par comprendre que le lion n'est que son père et ne lui fera aucun Mal. Il comprendra que s'il se déguise en lion, c'est pour lui montrer le bon et cherchera à y répondre le plus favorablement, en essayant d'améliorer son comportement.
Si le père constate une amélioration chez son enfant, il s'en réjouira et cessera de tenter de lui faire peur.

C’est ce que dit Calev : vous avez vu des géants, des créatures qui vous ont impressionnés, mais n’en ayez pas peur, ces habitants sont en fait "notre pain". Le pain c’est ce qui nourrit. Le pain c'est ce qui donne la vie.
Ainsi, le Zohar dit que la Chékhina est appelée "pain" car c'est Hachem Qui donne vie à TOUT.
Calev invite le peuple, à percevoir à travers ces géants et tout ce qui lui paraît menaçant, "notre pain", la vitalité des choses. Ne pas s'arrêter aux apparences, mais aller y rechercher la vitalité pour comprendre que c’est Hachem qui envoie les épreuves.
Hachem souhaite qu’on Le craigne. Hachem attend qu’on revienne vers Lui en se tournant vers Lui pour Lui demander Son Aide.
Telle la métaphore d'un chien qui cherche à mordre le bâton tenu par son Maître. Ce bâton est utilisé pour dresser le chien jusqu'à ce qu’il comprenne que ce n’est pas le bâton qui lui veut du Mal mais c'est son maître qui le dresse pour son Bien.
Dès lors que l’homme réalise que ses peurs et les dangers de la vie, sont l'expression même de la Chékhina qui s'y cache pour l'aider à s'améliorer, il se tournera vers Hachem, et cessera d'avoir peur du monde qui l'entoure.

"La halakha est qu'à la fin de la amida, nous devons faire 3 pas en arrière avant de pouvoir dire : "shalom".
En effet, pour la paix (shalom), cela vaut la peine de faire quelques pas en arrière."

[rav 'Haïm de Brisk]

=> les disputes éclatent souvent parce que notre égo (le "moi je"), se met tellement en avant qu'il empiète sur autrui.
A l'inverse, en prenant un peu de recul, nous donnons davantage de place pour permettre à notre prochain d'exister, de se sentir quelqu'un d'important.
Ainsi, parfois il est nécessaire de se mettre en arrière pour le shalom, avant de revenir ensuite à sa place.

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-> Par ailleurs, nos Sages expliquent que nos 3 pas en arrière au moment de la amida, représentent le fait que nous nous éloignons de Hachem.

Éloignés de D. nous prenons alors conscience de notre petitesse, de notre total dépendance à Lui. Cela est la préparation indispensable avant de s'avancer et démarrer notre prière de tout cœur.

[Plus nous développons notre conscience d'avoir un besoin vital de D. pour toute chose de notre vie, plus nous nous investissons pleinement dans notre prière!]

[A un certain niveau, il en est de même avec autrui. Nous prenons recul de nos proches (3 pas en arrière), et par cela nous réalisons à quel point nous avons besoin d'eux, à quel point ils nous apportent du positif dans notre vie. On peut alors s'avancer vers eux, prêt à laisser passer leurs quelques défauts, qui sont maintenant si minimes en comparaison!]

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-> b'h, divré Torah sur la notion de shalom : https://todahm.com/2019/07/08/la-paix