Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Le 8e jour, on circoncira la chair de son excroissance" (Tazria 12,3)

-> Pendant une brit mila, il est de coutume de bénir l'enfant par : "De même qu'il est entré dans l'alliance (brit mila), de même qu'il puisse entrer dans la Torah, le mariage et les bonnes actions".

Rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk s'interroge : quel est le sens de "il est entre dans l'alliance"? En tant que bébé, il n'est pas entré de sa propre volonté, c'est ses parents qui l'y ont amené.

Il répond que : de même qu'un enfant entre dans cette énorme mitsva (brit mila) sans le moindre sentiment d'orgueil sur le fait de l'accomplir, de même qu'il puisse continuer à réaliser les mitsvot sans arrogance personnelle, mais uniquement afin d'accomplir la volonté de Son Créateur.

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-> Nos Sages émettent l'idée, que l'on accomplit pleinement sa brit mila en faisant celle de ses enfants, car alors nous acceptons rétroactivement la nôtre.

"Le 8e jour, on circoncira la chair de son excroissance" (Tazria 12,3)

-> "Bien que tous les membres du corps humain peuvent être souillés par nos fautes, le sceau royaux de la brit mila reste toujours intact.
C'est pour cette raison que Avraham empêche ceux qui ont une brit mila (selon la loi juive) d'entrer au Guéhinam (Tikouné Zohar 430).
[Gaon de Vilna]

-> Selon le Kédouchat Lévi, Hachem désire que les juifs puissent réaliser autant de mitsvot que possible, et c'est pour cela qu'il a ordonné la brit mila.
[A l'image du roi David (guémara Ména'hot 43b), qui nu dans les bains publics, pris conscience qu'il était nu de toute mitsva, sauf de celle de la mila qui l'accompagne en permanence. Après avoir quitté les bains, il loua D. pour cette mitsva par les mots : "laménatséa'h al achéminit mizmor léDavid - Téhilim 12,1]

Parfois, Hachem envoie Ses bontés indépendamment de nos mérites, et parfois Il désire que ce soit nous qui les amenions par notre comportement.
C'est ainsi qu'une personne loin de la religion risquerait alors de ne pas pouvoir toujours bénéficier de Ses bontés, puisque n'agissant pas selon la Torah, elle n'a alors pas de mérite activant cette bonté.

Pour éviter cette situation, Hachem nous a donné la mitsva d'être circoncit, ce qui permet à chaque juif de réaliser en permanence au moins une mitsva, et ce mérite énorme est suffisant pour éveiller en permanence la miséricorde Divine.

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-> La brit mila physique permet d'ouvrir le cœur à recevoir la Torah, puisqu'elle va retirer les excroissances spirituelles qui empêchent la Torah de pénétrer dans cet enfant.
[Rabbi Akiva Eiger - guémara Nédarim 32a]

-> Le jour de la circoncision est considéré comme le jour de la naissance.
[Maharchal]

A ce sujet, le 'Hatam Sofer commente : "[Avraham] fit un grand festin le jour où il sevra Its'hak" (Vayéra 21,8), de la façon suivante : Avraham a fait une fête chaque année le jour où Its'hak a été circoncis, car c'était son jour d'anniversaire.

[de plus, la coutume est de nommer l'enfant qu'à partir de ce jour, comme si sa vie commence qu'une fois circoncis.]

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°980) écrit :
"Mon ancêtre, Rabbi Yochiyahou Pinto, pose la question suivante : Pourquoi circoncit-on le bébé à peine quelques jours après sa naissance et n’attend-on pas qu’il grandisse pour le faire?
Et de répondre que l’homme n’est en mesure de se prémunir contre son mauvais penchant et les maux de ce monde que grâce à la Torah et les mitsvot. Car la Torah détient un puissant pouvoir le protégeant de toute calamité ; elle est tel un écran empêchant les punitions de s’abattre sur lui et le mettant à l’abri des assauts du mauvais penchant.
Or, le nouveau-né, dénué de Torah, n’a encore rien qui puisse le protéger, aussi comment assurer qu’il soit à l’abri des forces malfaisantes? C’est la raison pour laquelle Hachem nous a ordonné de le circoncire si tôt, afin que le mérite de cette mitsva le protège en attendant qu’il grandisse et devienne capable d’étudier la Torah."

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-> "D. lui apparut" (Vayéra 18,1)
Selon le midrach (Béréchit rabba 48,2) : cela nous enseigne que D. lui est apparu par le mérite de la mitsva de la brit mila.

Le rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsadik - Vayéra 1) enseigne qu'avant la brit mila d'Avraham, D. lui apparaissait seulement lorsqu'Il avait un message particulier à lui délivrer.
Cependant après la brit mila, D. lui est apparu simplement à cause de son niveau spirituel et de sa sainteté.
La Torah dit donc simplement : "D. lui apparut", sans rapporter de communication quelconque lors de cette apparition.

=> Le Darach David affirme que c'est grâce à la brit mila que désormais à chaque génération, un juif circoncis peut devenir digne de recevoir la présence Divine, en particulier en fonction de l'élévation spirituelle qu'il a atteint.

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-> Le chiffre 8 renvoie au monde à Venir, qui doit être l'objectif principal de tout juif.
[Le 'Hafets 'Haïm fait remarquer que l'on consacre beaucoup de temps et d'efforts pour vivre dans ce monde qui est temporaire, mais tellement peu pour notre mort : le monde à Venir, qui est éternel!]

On ne doit pas courir après les folies et les stupidités de ce monde, mais plutôt étudier la Torah et accomplir des mitsvot, en préparation de ce "8e jour".

=> Ce verset peut se comprendre : "Le 8e jour, on circoncira la chair de son excroissance" = un juif doit avoir conscience en permanence que sa vie passe très vite, qu'il devra rendre des comptes sur toutes ses actions.
Le passage du 8e jour (circoncision) au "8e jour" (monde à venir), est très rapide.
[le fait d'avoir toujours cette alliance sur nous, symbolise la nécessité d'avoir cette réalité toujours à l'esprit!]
Cette prise de conscience doit circoncire notre cœur, et nous faire retourner vers Hachem par notre téchouva.

[d'après le Maharam Shick]

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-> "Au 8e jour, on circoncira l’excroissance de sa chair" (Tazria 12,3)

Il y a lieu d’expliquer pourquoi le verset a précisé "l’excroissance de sa chair".
En effet, pour la circoncision de l’esclave il est dit (Bo 12,44) : "Quant à l’esclave acheté à prix d’argent, circoncis-le", sans l’ajout "l’excroissance de sa chair".
De même pour l’étranger, il est dit (Bo 12,48) : "Si un étranger, habite avec toi ... que tout mâle qui lui appartient soit circoncis".

Le ‘Hatam Sofer explique que ceci vient nous enseigner qu’un juif qui n’était pas circoncis et l’est devenu est désormais appelé "circoncis", parce qu’en réalité, son cœur était déjà circoncis pour D., et seule sa chair devait encore l’être.
En revanche, il n’en est pas de même pour le non-juif : bien que circoncis, il est appelé "incirconcis de cœur" jusqu’à ce qu’il se convertisse et accepte de se conduire conformément à la loi de Moché et d’Israël.

Ainsi notre verset, qui parle d’un juif, dit "on circoncira l’excroissance de sa chair" : on ne circoncit que sa chair, car dans son essence, il est déjà circoncis pour D.
Mais quand il s’agit d’un serviteur ou d’un étranger qui se convertit, il n’est pas précisé "l’excroissance de sa chair", car il s’agit d’une circoncision complète, et non uniquement de la chair.

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-> Le midrach Tan'houma (Métsora) enseigne que la mitsva de Nidda a été donnée aux femmes car 'Hava a répandu le sang du monde entier par la faute de l'Arbre de la Connaissance, et c'est pourquoi son sang est versé.
[en effet, c'est suite à cette faute que la notion de mort est apparue, faisant qu'elle est d'une certaine façon responsable de toutes les morts de l'Histoire!]

Adam y a également pris part en mangeant du fruit interdit (eits hadaat), amenant également la mort sur l'humanité, et il a donc besoin d'une réparation pour cela.
Ainsi, les hommes font la brit mila au 8e jour, et du sang est versé comme réparation de sa participation dans la faute originelle.

A cause de l'influence du serpent, tout homme naît avec de l'impureté, mais Hachem dans sa grande bonté, a tout rassemblé en un seul endroit du corps au niveau de l'excroissance (orla), et la brit mila lui retire cette impureté.

[Mélo haOmer]

"Chacun des jours du mois de Nissan a la sainteté de Roch 'Hodech."

[Chla haKadoch]

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-> Les 30 jours de Nissan, chacun correspondant à un Roch 'Hodech, représentent 30 mois, soit 2 ans et demi.

Beit Chamaï et Beit Hillel ont débattu pendant 2 ans et demi pour savoir s'il aurait mieux valu que l'homme soit créé ou pas (guémara Erouvin 13b).

Les Tossafot disent que si c'est un tsadik, alors il évident que c'est mieux qu'il ait été créé.
Or, il est écrit : "koulanou tsadikim" = les membres de la nation choisie par D. sont tous des tsadikim.
[cf. également : "Ton peuple est [composé que] de tsadikim" (véamé'h koulam tsadikim - Yéchayahou 60,21)]

Hachem a choisi la nation juive au mois de Nissan, et c'est considéré comme le commencement du monde, car c'est à ce moment que la Création du monde s'en est trouvée justifiée. (tous les juifs étant alors des tsadikim)

=> Ainsi, les "2 ans et demi" (30 jours) du mois de Nissan, font allusion à cette dispute entre Beit ChamaÏ et Beit Hillel.

[le 'Hatam Sofer - Bo 12,2]

Lorsqu'ils fautent, les gens utilisent l'excuse qu'ils ne sont que des êtres humains, et qu'un humain n'est pas un ange.
En effet, ils ne le sont pas, puisqu'ils sont bien supérieurs [aux anges, qui eux n'ont pas de libre arbitre].

[l'Alter de Slabodka]

"Lorsqu'une femme concevra et enfantera un garçon, elle sera impure durant une période de 7 jours" (Tazria 12,2)

-> Pourquoi une femme qui accouche est-elle impure?

En général, l'impureté provient d’une présence de sainteté qui s’en va. C'est ainsi qu'au moment de la mort, où l’âme qui est extrêmement sainte se retire, alors c’est l’impureté qui vient prendre la place vacante.

Or, nos Sages (guémara Taanit 2a) enseignent que la clé de l’enfantement appartient uniquement à Hachem.
Cela signifie qu’au moment de l’accouchement, Hachem Lui-Même vient permettre au nouveau-né de sortir du ventre de sa mère.
Cependant après l’accouchement, la Présence Divine se retire, et c'est ce retrait de la Sainteté qui provoque l’impureté de l’enfantement.

[Rabbi Mendel de Kotsk - Amoud ha'Emét]

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"Lorsqu'une femme concevra et enfantera un garçon, elle sera impure durant une période de 7 jours ... et si elle enfante une fille, elle sera impure durant 2 semaines" (Tazria 12,2-5)

Pourquoi une telle différence de durée d'impureté?

-> Le Ohr ha'Haïm donne la réponse suivante.
Lorsqu'une femme est enceinte d'une fille, elle s'apprête à mettre au monde un futur créateur de vie, entraînant que la sainteté est plus élevée que lorsqu'elle porte un garçon.
C'est pourquoi après la naissance, la mère a un vide de sainteté plus important pour une fille, qui laisse place à davantage d'impureté de venir combler ce vide.
Il en découle que la mère a besoin de plus de temps pour redevenir pure.

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-> "Une femme qui conçoit et enfante un mâle" (Tazria 12,2)

-> Nos Sages apprennent de ce verset que quand c'est la femme qui "ensemence" en premier, c'est un garçon qui naîtra.
On peut l'expliquer d'après l'allusion. En effet, le lien entre Hachem et Israël est comparé au lien entre un homme et son épouse, la femme symbolisant l'assemblée d'Israël. Quand la "femme ensemence en premier", c'est-à-dire quand le peuple d'Israël s'éveille pour s'approcher d'Hachem en premier, avant même qu'Hachem ne les pousse d'En-Haut à se rapprocher de Lui, alors ce sera un mâle qui naîtra. Le "mâle" symbolise la vigueur et la force.
Si les Juifs n'attendent pas qu'Hachem les réveille et qu'ils se rapprochent de Lui d'eux-mêmes, alors le rapprochement qui en naîtra et en découlera sera plus fort et plus intense, ce sera un "mâle".
[Kédouchat Lévi]

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"Lorsque s'achèveront les jours de sa pureté pour un fils ou pour une fille, elle apportera un mouton dans sa 1ere année comme offrande d'élévation, et une jeune colombe ou une tourterelle comme offrande de faute" (Tazria 12,6)

Pourquoi une femme qui a accouché doit offrir 2 sacrifices différents (un d'élévation et un de faute)?

-> C'est parce qu'elle doit obtenir le pardon pour 2 sortes de fautes :
1°/ le ressentiment qu'elle peut avoir éprouvé contre son mari, voire contre son Créateur, durant l'accouchement que vient expier l'offrande d'expiation (Ibn Ezra) ;
2°/ le serment qu'elle a peut-être fait, au milieu des douleurs de l'enfantement, de ne plus jamais cohabiter avec son mari, que vient expier l'offrande de faute (guémara Nidda 31b).
[Rabbi Chimon bar Yo'haï dit à ses élèves : "Lorsqu'une femme ressent les douleurs de l'accouchement, elle jure de n'avoir jamais plus d'intimité avec son mari. C'est un vœu qu'elle n'observera pas car elle ne peut refuser les relations avec son époux. La Torah demande donc que la femme offre un sacrifice expiatoire pour expier le serment vain qu'elle a prononcé."]

-> Rabbénou Bé'hayé explique que la nouvelle mère n'a pas besoin d'obtenir le pardon sur une faute qu'elle a commise personnellement, mais plutôt son ancêtre : 'Hava.
En effet, avant la consommation du fruit de l'Arbre de la Connaissance, la conception d'un enfant se faisait comme un arbre qui donne ses fruits, c'est-à-dire sans aucune souffrance.
Cette faute a comporté à la fois une mauvaise pensée et une action interdite, et c'est pour cela qu'après une naissance, chaque mère doit apporter 2 sacrifices :
- une offrande d'élévation = pour expier la mauvaise pensée afférente ;
- une offrande de faute = pour expier l'acte interdit commis par 'Hava.

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°877) écrit :
"Le mot "korban" (sacrifice/offrande) vient du terme "hakrava", qui signifie "dévouement, sacrifice".
Autrement dit, pour atteindre l’unité, il faut sacrifier de sa propre personne pour autrui. C’est seulement en mettant de côté ses propres désirs et en prenant en compte les volontés de son prochain que l’on peut atteindre le niveau élevé d’unité ...
La femme qui, en accouchant, a eu un sentiment négatif vis-à-vis de son mari, doit apporter un sacrifice expiatoire, parce que l’homme et la femme sont liés par la chair et que le Nom de D. réside entre eux. Mais en proférant de mauvaises paroles contre son mari, elle a écarté la présence Divine, c’est pourquoi elle doit offrir un sacrifice expiatoire".

[le mot korban est aussi lié au mot "karov" (proche), car il permet de nous rapprocher de D. suite à notre éloignement par nos erreurs/fautes.]

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-> La guémara raconte que les élèves de rabbi Chimon bar Yo'haï lui demandèrent : "Pour quelle raison une femme qui enfante un garçon est-elle impure pendant 7 jours alors qu'une femme qui met au monde une fille est impure pendant 14 jours?"

Il répondit : "Hachem connaît les pensées les plus profondes de l'homme. Il sait qu'une femme donnant naissance à un garçon en est très heureuse.
Elle regrette le serment qu'elle a prononcé et désire à nouveau avoir des relations avec son mari. Elle est donc pure après 7 jours.
Cependant, si elle met une fille au monde, elle n'est pas pleinement satisfaire et appréhende les douleurs de l'enfantement que sa fille devra supporter elle aussi à l'âge adulte.
Une plus longue période passe avant qu'elle ne regrette son serment ; elle doit donc attendre 14 jours avant de devenir pure."
[Méam Loez - Tazria 12,6-8]

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-> La guémara (Nida 31b) enseigne :
Pourquoi la Torah stipule-t-elle qu’une femme qui a accouché d’un garçon [est pure] au bout de 7 jours, et au bout de 14 si c’est une fille? ... Parce qu’à la naissance d’un garçon, tout le monde se réjouit ; aussi regrette-t-elle son voeu au bout de 7 jours ; la naissance d’une fille, au contraire, attriste tout le monde, et elle ne regrette son voeu qu’au bout de 14 jours".

Le Maharcha commente : "Concernant un fils, les gens se réjouissent qu’il n’ait pas à subir plus tard les souffrances de l’accouchement. S’agissant d’une fille, tout le monde s’attriste qu’elle ait elle aussi, à l’instar de sa mère, à subir les douleurs de l’enfantement".

-> Le Kli Yakar quant à lui explique :
"Si la femme qui accouche d’une fille est impure 2 semaines, c’est qu’elle prend sur elle l’impureté de deux femmes : la sienne et celle de sa fille. Car toute femme est tributaire d’une impureté de 7 jours liée à la faute originelle (qui eut pour conséquence la fameuse malédiction : ‘Et tu enfanteras dans la douleur’) et l’impureté s’ajoute à l’impureté".

-> Par ailleurs, ‘Hava ayant fauté la première puis poussé son mari à fauter, son péché nécessite une double réparation (la purification pour une fille) par rapport à celle d’Adam (la purification pour un garçon) [Ets Daat Tov]
[A noter que la femme qui accouche doit amener 2 Sacrifices : un Ola (Holocauste) et un ‘Hatat (Expiatoire), car explique le Chem miChmouel, la femme répare, à chaque naissance, la faute originelle de ‘Hava. Cette première transgression fut en réalité composée de 2 fautes : Tout d’abord dans la pensée lorsqu’elle crut les paroles du Serpent, puis par la suite lorsqu’elle mangea du fruit défendu.
Par conséquent, lorsque la femme accouche et expie cette faute originelle, elle se doit d’amener 2 Sacrifices : un Ola (qui répare les mauvaises pensées - son parjure) et un ‘Hatat (qui répare les mauvaises actions).]

-> Le Baal haTourim donne l’explication suivante : la période de 7 jours d’impureté de la femme qui a accouché d’un garçon peut être assimilée aux sept jours de deuil, puisque ce garçon qui vient au Monde est inéluctablement destiné à mourir un jour.
La fille qui vient de naître, elle-aussi, est destinée à mourir, mais avant elle mettra des enfants au monde destinés aussi à mourir, d’où une double période d’impureté assimilable à un double deuil.
[b'h, extrait d'un dvar Torah du feuillet de la communauté Sarcelles - Tazria 5782]

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-> Celui-ci les offrira devant Hachem, fera expiation pour elle, et elle sera purifiée du flux de son sang. Telle est la règle de la femme qui enfante, qu’il s’agisse d’un garçon ou qu’il s’agisse d’une fille (Tazria 12,7)

-> Le Ben Ich 'Haï commente
On voit de ce verset, comme Rachi nous le fait remarquer et comme la guémara (Sanhedrin 83b) le dit, que c’est le sacrifice qu’offre la femme qui lui amène la pureté. Or, pour l’amener au Temple il faut bien qu’elle se soit trempée au mikvé et soit déjà pure pour entrer. Donc, si elle est déjà pure avant le sacrifice, quelle pureté vient-il amener?

En fait, il faut comprendre quelle est la signification ici des mots "mékor damé'ha" (la source de son sang). Le verset ne parle pas comme on aurait pu le comprendre à priori de la matrice qui est à l’origine du sang de Nida, mais bien de l’impureté du serpent originel, qui en faisant fauter ‘Hava la première femme, lui a communiqué.
C’est cette impureté qui est à l’origine du processus du sang de Nida, et c’est jusqu’à ce niveau que le korban, le sacrifice de l’accouchée vient réparer et purifier. Il purifie de la cause de l’impureté vraiment et pas seulement de son symptôme.

"Le 8e jour, on circoncira la chair de son excroissance" (Tazria 12,3)

-> Le chiffre : 8 (chémini - שמיני) a la même guématria que : "shéfél" (humble - שֵׁפֶל).
C'est une allusion au fait que par l'humilité nous pouvons circoncire notre cœur.

[Rabbi Meshoulim Feivish de Brazan]

"Un homme qui aurait sur sa peau ... une plaie de Tsaraat (sorte de lèpre)" (Tazria 13,2)

-> La paracha précédente (Chémini) se termine par le sujet des animaux cashers et non cashers, et la paracha actuelle (Tazria) traite des plaies (Négaïm) apparaissant en conséquence du fait de dire du lachon ara.
Quel lien y a-t-il entre ces deux sujets?

Dans notre monde, les gens ne sont pas très scrupuleux sur ce qu'ils peuvent dire (ça va, ce n'est pas si grave! ce n'est que des mots!), et dans leur tête ce n'est en rien comparable à la faute de manger non casher.

Par cette juxtaposition, la Torah nous enseigne qu'en réalité, le fait de dire du lachon ara (Négaïm) est beaucoup plus grave que consommer de la nourriture interdite, car mal parler d'autrui est similaire à le tuer.

=> De même que tu fais si attention à ce qui peut entrer dans ta bouche, alors fais [au moins] autant attention à ce qui en sort.

[Rav Israël Salanter - Ohr Israël]

"Parlez aux enfants d'Israël, en disant : Voici les bêtes que vous pouvez mangez parmi tous les animaux de la terre." (Chémini 11,2)

-> A partir des mots : "voici les bêtes" (zot a'haya), nous apprenons que Hachem a pris chacune des espèces animales et qu'Il a montré à Moché ce qui est permis et ce qui est interdit à la consommation.

=> Pourquoi était-il nécessaire de les montrer, plutôt qu'une simple énonciation du nom des animaux cashers?

Nos Sages enseignent qu'Adam n'avait pas le droit de manger de la viande. Ce n'est qu'à l'époque de Noa'h, après le déluge, qu'elle est devenue permise à l'homme.
Pourquoi cela?

Hachem souhaite que l'homme libére les étincelles de sainteté qui sont emprisonnées dans la viande d'un animal.
Adam avait la capacité de libérer ces étincelles uniquement en nommant les animaux, et c'est pourquoi il n'avait pas besoin de les manger.
Cependant, après sa faute, le niveau spirituel d'Adam a chuté, entraînant qu'il n'avait plus la possibilité de libérer les étincelles contenues dans la matière.

Noa'h qui était un "ich tsadik", ne pouvait libérer les étincelles uniquement en mangeant les animaux. C'est pourquoi Hachem a alors rendu permise la viande pour Noa'h, ainsi que pour toutes les générations suivantes.

Si Hachem avait énoncé à Moché les noms des animaux, cela aurait certainement effectué la réparation totale de ces animaux, en libérant toutes les étincelles de sainteté qui étaient contenues en eux.
Par conséquent, puisqu'il n'y aurait alors plus d'étincelles chez les animaux, leur consommation en aurait été de nouveau interdite.

=> Pour éviter cela, D. a montré à Moché les animaux, au lieu de les énumérer.

[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara 'Houlin 42a]

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-> "Voici la bête que vous mangerez" (Chémini 11,2)

Comme la pureté de la nourriture et sa cacherout font partie des choses les plus graves, celui qui les transgresse se fait du mal à lui-même, à son âme et son corps en même temps, et celui qui s’en garde sanctifie son âme et purifie ses membres.
Rabbi Moché Malka (Nétifé haMayim) dit que c'est pourquoi lorsque Moché est venu donner aux bnei Israël les mitsvot qui les concernent, il n’a pas pu se contenter d’enseignements oraux, et il leur a donné les noms des choses impures et pures comme tout le reste des mises en garde. Mais il a bien pris la peine de leur montrer chaque bête domestique et sauvage et chaque oiseau que l’on peut manger ou que l’on ne peut pas manger, pour qu’ils n’en viennent surtout pas à se tromper.

Sifra dit également sur le verset "Voici la bête que vous mangerez" : cela nous enseigne que Moché tenait la bête, la montrait aux bnei Israël et leur disait : "voici ce que vous pouvez manger et voici ce que vous ne devez pas manger", "voici ce que vous devez abhorrer et voici ce qu’il n’y a pas à abhorrer" ; "Voici ce qui est pour vous impur et voici ce qui n’est pas impur".

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"Vous ne souillerez pas vos âmes par toute créature grouillante (chéréts -שֶּׁרֶץ ) qui rampe sur la terre" (Chémini 11,44)

-> Eliyahou haNavi a demandé à Rav Néhoraï pourquoi Hachem a-t-Il créé les créatures grouillantes (les "chératsim")?

Rav Néhoraï lui expliqua qu'elles ont été créées comme défense pour le peuple juif.
En effet, lorsque quelqu'un faute, Hachem dit : "De même que les "chératsim" n'ont pas d'utilité et cependant Je subviens à leurs besoins, alors il est certain que Je me dois de soutenir une personne qui a un but/utilité."

Cependant, si les juifs mangent les "chératsim", alors les "chératsim" ont un but (servir de nourriture!).
Il en découle que les juifs perdent alors le raisonnement (kal va'homer) des "chératsim" qui permet de les sauver lorsqu'ils fautent.
=> C'est la raison pour laquelle manger des "chératsim" est si préjudiciable pour un juif.

[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara Baba Métsia 61b]

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-> Hachem dit : Si Je n'avais fait "monter" le peuple d'Israël depuis l'Egypte que pour lui éviter de se rendre impur en mangeant des rampants (que consomment les autres peuples), cela aurait été une raison suffisante.
[guémara Baba Métsia 61b]

Ya’hats

+ Ya'hats :

-> A ce moment du Séder, nous prenons la matsa du milieu, et nous la coupons en 2 : la plus grande part est mise de côté pour servir d'Afikoman, et la plus petite est remise à sa place.

Rabbi Tsvi Elimélé'h Spira (Tsvi léTsadik) enseigne :
Ya'hats est une ségoula pour une bonne vie.
Puisque la matsa (מצה) a une valeur de 135, et qu'elle ne peut pas être diviser en 2 parties totalement égales, alors on obtient :
- une part plus grande que la moitié = soit 68 = valeur de : 'haïm (vie - חיים) ;
- une part inférieure à la moitié = soit 67 = valeur de de : tovim (bonnes - טובים).

=> La matsa se divise en 2 morceaux formant : "une bonne vie" ('haïm tovim)!

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-> Le rav Shimon Schwab enseigne que la séparation de la matsa fait allusion au fonctionnement du monde, qui se divise en 2 temps :
- une partie petite = elle sert de symbole au "lé'hem oni" : le pain de misère, de pauvreté, que nous mangions pendant notre esclavage.
C'est une allusion à ce monde, qui est limité, et durant lequel nous devons peiner et souffrir pour avoir une vie remplie selon la volonté de D.

- une partie grande = c'est l'Afikoman qui est mise de côté et cachée pour être utilisée plus tard dans le Séder.
C'est une allusion au monde à Venir.
[en fonction de nos actions dans ce monde, Hachem nous y donnera notre récompense, d'une certaine façon c'est à l'image des enfants qui vont recevoir quelque chose en rendant l'Afikoman qu'ils ont dérobé. ]

=> Ya'hats : Ce moment de séparation de la matsa est une ségoula pour mériter b'h, une bonne vie dans ce monde, et éternellement dans le monde à Venir. Amen!

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-> Nous coupons la matsa en 2.
La plus petite partie qui reste visible symbolise la sortie d'Egypte, tandis que la partie la plus grande, que nous cachons, fait allusion à la délivrance future, puisque le moment où cela arrivera nous est caché.
[Drachot 'Hatam Sofer - vol.2 p.306]

"Vous êtes les enfants de Hachem votre D. : ne vous tailladez pas le corps et ne vous rasez pas entre les yeux en l'honneur d'un mort" (Réé 14,1)

-> "Selon le Ibn Ezra, cela signifie que lorsqu'on a conscience d'être les enfants de Hachem, et que Son amour à notre égard est plus intense que celui d'un père pour son fils, il n'y aura jamais lieu de se taillader le corps à cause des malheurs, dont Il nous accable, car tout ce qu'Il fait est pour le bien.

Et si vous ne parvenez pas à le comprendre, soyez tout au moins comme des jeunes enfants qui ignorent le sens des décisions de leur père, mais qui s'en remettent néanmoins à lui.
C'est pourquoi il est dit à la suite : "Car tu es un peuple consacré à Hachem" = tu es un peuple différent des autres nations, et tu ne dois donc pas les imiter."

[Ramban]

[d'un côté il est permis de pleurer la séparation/perte d'êtres proches, mais d'un autre, il nous est interdit de garder le deuil trop longtemps (cf. les durées fixées par nos Sages)]

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+ Les Sages dirent à rav Haménouna le petit lors du mariage de Mar fils de Ravina : "Chantez-nous quelque chose!"
Il entonna ce chant : "Malheur à nous qui allons mourir! Malheur à nous qui allons mourir!"
[guémara Béra'hot 31b]

-> Le Saba de Kelm explique :
Nulle joie n'est plus intense que celle éprouvée lorsque tous les doutes s'effacent, et nul moment n'est plus révélateur de Vérité que le jour de la mort.
Lorsque rav Haménouna mentionna la mort, tous les convives se remémorèrent le but de leur existence et en éprouvèrent une joie immense.

[notre vie peut être difficile actuellement (pourquoi continuer), mais aucun édifice ne s'est fait sans efforts!
A notre mort nous serons alors tellement fier de ce que nous avons pu bâtir grâce aux plans Divins, qui sont parfaits mais hors de notre compréhension sur le moment.]

-> Rabbi Moché Rozenstein (machguia'h de Lomza) propose une autre explication :
En déclarant : "Malheur à nous qui allons mourir!", il leur adressa ce message : "Vous devez être capable de vous réjouir sans pour autant détourner vos pensées du jour de la mort. Si vous réussissez à combiner ce mélange délicat, ce sera la preuve que votre joie est authentique. Mais si seul l'oubli de la mort vous permet de vivre des instants d'allégresse, ce sentiment n'est assurément pas de la joie mais une frivolité ordinaire."

=> Comment parvient-on concrètement à se réjouir en pensant à la mort?

Lorsque l'on sait que l'on a convenablement servi le Créateur par le passé, ou tout au moins quand on prend la résolution de le faire à l'avenir.

[selon nos Sages, puisque la mort est ce moment de retrouvailles éternelles avec notre papa Hachem, le sentiment de peur de la mort prend racine en réalité dans notre peur de devoir affronter le Tribunal Divin, où nous devrons rendre des comptes sur tout (même la pensée que l'on aura eu seul dans son coin!).
Ainsi, lorsque dans ce monde nous faisons le maximum pour être en accord avec la volonté de D., alors il reste principalement la plus grande des joies : celle d'avoir toujours davantage de proximité avec Hachem!

Il ne faut pas être joyeux pour échapper à notre responsabilité "angoissante" de devoir rendre des comptes, mais plutôt être joyeux d'être sur le bon chemin de la Vérité, de pouvoir faire ce qu'il y a de mieux de notre vie (si Hachem le dit!), et cela vaut tous les désagréments passagers. ]