Aux délices de la Torah

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"Tel est le fondement de l'homme : jamais un juif ne devra se dire : "Que suis-je et quelle est ma force? Comment mes actes insignifiants pourraient-ils influer sur le monde?"
Il devra au contraire savoir, comprendre et ancrer dans les tréfonds de son cœur qu'aucun détail de ses actes, de ses paroles et de ses pensées ne sera jamais perdu, que D. préserve.
Ses actions sont au contraire incommensurables, au point que chacune d'elles s'élève dans les Cieux selon la racine de son âme, et agit dans le Firmament, dans les Mondes purs des Lumières célestes.

En vérité, lorsque le sage comprend cela véritablement, son cœur est saisi de tremblements en prenant conscience de tous les mauvais actes qu'il a commis, et en comprenant à quel point un légère faute peut abîmer et détruire, que D. préserve, bien davantage que ce que firent Nabuchodonosor et Titus.
En effet, par leurs méfaits, Nabuchodonosor et Titus ne causèrent absolument aucun dommage ni destruction dans les Mondes supérieurs, car ils n'avaient aucune part ni aucune racine dans ces Mondes pour que leurs actes puissent les affecter."

[rav 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm - Portique I - chap.4]

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Le Néfech ha'Haïm y est également écrit :
"L'homme doit savoir, comprendre et fixer dans ses pensées que tous les détails de ses actions, des ses paroles et même de ses pensées, à chaque instant ont des effets colossaux.
Si Nabuchodonosor et Titus ont détruit le Temple en bas, ils n'ont rien pu faire en Haut dans les mondes de vérité, dans les mondes spirituels car ils n'ont pas de racines suffisamment hautes pour les atteindre.
Par contre, un juif par ses fautes, ses mauvaises paroles et mêmes ses pensées peut endommager le monde d'en-Haut, et même le Temple d'en-Haut.

Comme nos Sages disent dans le midrach : Titus n'a fait que moudre de la farine déjà moulue car le Temple avait déjà été détruit (spirituellement) par les fautes des juifs.

L'homme inclut en lui tous les éléments de la Création, tous les Sidré Béréchit, tous les Sidré Merkava, tous les éléments du Temple et du Michkan, chaque élément dépend d'une partie de son corps, de son âme ou de ses forces ...
Comme le dit également la quémara (Kétouvot 5a), les actions des tsadikim sont plus grandes que la Création du Ciel et de la terre."

"Ordonne à Aharon et à ses fils en disant : "Voici la règle de l'offrande d'élévation (holocauste)" (Tsav 6,2)

-> "En disant" = selon le midrach, c'est une allusion au fait que la lecture orale du passage relatif à ce sacrifice revêt elle-même un grande importance.
Le 'Hafets 'Haïm commente que de la même façon que l'effet néfaste des fautes peut être corrigé par le biais des sacrifices, la Torah elle-même peut amener leur réparation par le biais de son étude.

-> "Lorsqu'un homme, dans une synagogue ou une maison d'étude, évoque verbalement les passages des sacrifices (korbanot) et du service sacerdotal, et qu'il les prononce avec attention, une alliance est scellée à son sujet, stipulant que les anges chargés de mentionner ses démérites pour le tourmenter ne pourront lui faire que du bien."
[Rabbi Krouspédaï - Zohar - Vayéra 100a]

-> Le passage de la prière du matin : "ézéou mékomane" contient l'essentiel des lois relatives aux sacrifices.
Or, la guémara (Ména'hot 110a) rapporte que toute personne qui étudie les lois relatives aux sacrifices ['hatat (péché), acham (faute), ...], est considérée comme avoir fait un tel sacrifice.

-> Dans la guémara (Méguila 31b), Avraham demande à Hachem qu'est-ce qui permettra d'expier les fautes des juifs, lorsque le Temple et ses sacrifices n'existeront plus?

Hachem lui répondit : "J'ai déjà prévu un texte traitant des sacrifices. Que mes enfants le lisent et Je leur compterai comme s'ils avaient fait des sacrifices quotidiens et leur pardonnerai toutes leurs fautes."

"Quiconque souhaite accroître ses mérites dominera son mauvais penchant, fera preuve de générosité et apportera en sacrifice la plus belle bête de l'espèce qu'il aura choisie.
Il est dit en effet dans la Torah : "Hével offrit, de son côté, des premiers-nés de son bétail, de leurs parties grasses. Hachem Se montra favorable à Hével et à son offrande" (Béréchit 4,4).

Il en va de même pour tout ce que l'on accomplit pour le D. de bonté : on offrira ce que l'on a de plus beau et de meilleur.
Si l'on édifie une synagogue, celle-ci sera plus belle que notre résidence personnelle.
Si l'on donne à manger à un affamé, on lui offrira ce qu'il y a de meilleur et de plus sain de notre table.
Si l'on habille un démuni, on le vêtira de nos plus beaux habits.
Si l'on consacre un bien au Temple, on lui vouera la plus belle de nos possessions, comme le dit le verset : "Toute graisse sera pour Hachem" (Vayikra 3,16)."

[Rambam - Michné Torah - fin des lois sur Issouré Mizbéa'h]

"Il n'y a pas de "maintenant" (עַתָּה) si ce n'est pour un langage de téchouva"
[midrach Béréchit rabba 21,6 - en véata ella lachon téchouva]

-> Le Avodat Israël commente :
En effet, le mauvais penchant décourage l’homme de la Techouva en lui rappelant qu’il est plein de fautes et n’a donc plus d’espoir.
Alors, il faut lui répondre : "Certes j’ai commis plein de fautes, mais c’est du passé! Et maintenant, je vais changer et me repentir!"

[le yétser ara nous pousse à remettre à plus tard nos bonnes résolutions. Nous devons le combattre avec ses armes : Juste maintenant, j'accomplis la volonté de D., et ensuite on verra ...]

Le Méam Loez (Ki Tissa 32,30) écrit : "Un repenti doit penser qu'à présent il vient de naître et qu'il n'est plus le même qu'hier".

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-> "Et maintenant (véata), Israël, qu'est-ce que Hachem, ton D., demande de toi? Uniquement de craindre Hachem, ton D., d'aller dans toutes Ses voies, de L'aimer et de servir Hachem, ton D., de tout ton cœur et de toute ton âme, d'observer les commandements de Hachem et Ses décrets, que je t'ordonne aujourd'hui pour ton bien" (Ekev 10,12-13)

Il n'y a pas de "maintenant" si ce n'est pour un langage de téchouva.
C'est une allusion au fait que lorsque nous avons des pensée de téchouva, alors les impuretés (klipot) nous sont immédiatement retirées, et nous sommes alors attachés à la sainteté.
[Dvach Léfi]

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-> "Même le plus grand racha, si on lui promettait qu’il finira par connaître Hachem et par devenir un tsadik, il serait prêt à supporter toute la difficulté de la Torah et des mitsvot avec joie.
Mais le problème c’est qu’il désespère et n’y croit pas. Il se dit que puisqu’il ne sera jamais un tsadik, alors mieux vaut qu’il se laisse aller à tout ce que son cœur désire!"
['Hatam Sofer]

=> Tout juif a une partie Divine en lui, et il a donc de sublimes potentialités à exprimer.
Et maintenant : regarde la vie avec positivisme, cherche à construire, et non pas à justifier de faire "tout ce que ton cœur désire".

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-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 7,4) : "Une personne qui a fait téchouva est aimée et chérie par D., comme si elle n’avait rien transgressé."

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+ "Aujourd'hui (hayom azé) Hachem ton D. t'ordonne d'accomplir ces lois" (Ki Tavo 26,16)

-> Le 'Hafets 'Haïm de commenter :
Le yétser ara a l'habitude de toujours se dire : aujourd'hui je n'ai pas le temps, j'étudierai la Torah et j'envisagerai de me repentir plus tard, demain est un autre jour, je m'amenderai.
Il lui dit cela le lendemain aussi, et il se comporte ainsi avec lui pendant toute sa vie.
C'est pourquoi, la Torah nous met en garde : "aujourd'hui Hachem ton D. t'ordonne d'accomplir = aujourd'hui, sans remettre à demain.

[le yétser ara souhaite que nous soyons un tsadik, mais demain.
Ainsi, tout notre travail est de le vouloir, mais dès maintenant, aujourd'hui!

Par ailleurs, on peut se retrouver étouffé devant l'ampleur du travail à accomplir en spiritualité. Cependant, la Torah nous conseille d'aborder cela, jour par jour, en y investissant le meilleur de nous-même (aujourd'hui je me donne à fond pour être au top, demain on verra!)]

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+ "Yitro le prêtre de Midiane entendit" (Yitro 18,1)

-> Yitro était parfaitement conscient que s'il ne venait pas immédiatement rejoindre Moché et les Bné Israël, le Satan aurait affaibli son empressement, retardant son élan au lendemain puis à la semaine suivante jusqu'à lui faire perdre définitivement cette opportunité unique.
C'est la raison pour laquelle il abandonna tout, instantanément et ne donna aucune possibilité au mauvais penchant d'avoir une emprise sur lui.
Il en est ainsi pour chaque juif, qui par son éveil de repentir et de bonnes actions, désire ardemment revenir vers son Créateur. Dans la majorité des cas, cette personne se dit : avec l'aide de D., demain, car aujourd'hui c'est trop compliqué! C'est alors que le mauvais penchant intervint et le freine sans que cet homme n'y prête attention.
C'est à ce sujet que nos Maître nous ont enseigné : "Sors faire la guerre contre Amalek, demain". [Rachi - guémara Yoma 52b]

Le combat que le mauvais penchant, que l'on appelle Amalek, mène contre l'homme peut se résumer en un mot : "Demain!"
Ainsi, notre réponse doit être sans équivoque "Moi, c'est aujourd'hui!"
Et ce combat est sans fin, tout au long de la vie de l'homme.
Ceci corrobore le verset : "Tu les sacrifieras aujourd'hui et demain" (Yitro 19,10). En effet, le mauvais penchant argumente ainsi : "Ecoute-moi, seulement aujourd'hui, et demain tu pourras commencer à te sanctifier et suivre la voie d'Hachem".
L'homme devra répondre aux mauvais penchant : "Je me sanctifierai en accomplissant les mitsvot et en étudiant la Torah dès aujourd'hui ainsi que demain et chaque jour de ma vie".
[Tsor ha'Haïm - Yitro]

[d'une certaine façon on doit dire au yétser ara : "tu as raison je vais t'écouter, mais là je suis occupé, repasse demain!"]

"Une personne seule, qui est assise et étudie la Torah, la présence divine est avec elle"

[guémara Béra’hot 6a
-> afilou ya'hid ha'osék baTorah haShé'hina chrouya]

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-> Le rav Soloveitchik dit à ce sujet :
"Lorsque je suis immergé dans l'étude de la Torah, je ressens comme si Hachem se tient debout derrière moi, mettant Sa main sur mon épaule, regardant avec moi le texte se trouvant sur la table et souhaitant m'entendre à ce sujet.
[...]
Lorsque j'ouvre une guémara, seul ou avec d'autres personnes, comme lorsque j'enseigne, j'ai l'impression d'entendre les doux pas de quelqu'un d'invisible, qui vient et s'assoit avec moi ... regardant par dessus mes épaules ...
Ceci n'est pas mystique ... [comme la guémara Béra'hot (6a) l'affirme : ] à chaque fois que nous étudions la Torah nous avons un rendez-vous, une rencontre avec Hachem."

Mordé'haï inclinait sa tête en signe de salut respectueux à tout juif ordinaire qu'il croisait dans la rue.
Mais à Haman, le personnage n°2 du royaume, il restait la tête droite.
[basé sur le Méam Loez - Meguilat Esther 3,5]

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-> Haman remarquait également que Mordé'haï, bien qu'alors très âgé, avait toutes ses forces pour se prosterner durant les prières, témoignant à Hachem toute sa soumission.

-> Le rabbi Avigdor Miller enseigne qu'à chaque fois que nous nous prosternons durant notre prière, c'est une opportunité en or, pour exprimer fortement en nous notre remerciement à D. sur une chose particulière de notre vie.

La guémara nous enseigne qu'un roi juif doit rester prosterné durant toute sa amida. Pourquoi cela?
Rabbi Miller répond que c'est parce qu'un roi a tellement de choses sur lesquelles remercier Hachem.

Vachti : est-elle devenue une vache?

+ Vachti : est-elle devenue une vache?

-> Le midrach (Pessikta Rabbati 14) rapporte l'histoire d'un juif qui a vendu sa vache à un non-juif de Perse.
La semaine qui a suivi cette vente, le non-juif est retourné voir le vendeur pour se plaindre du fait que sa vache refusait de faire tout travail le Shabbath.

Le juif a compris que l'attitude de son ex-vache provenait de son habitude à ne pas travailler auparavant le Shabbath.
Il a alors murmuré à son oreille : "Pendant que je te possédais, tu n'avais pas le droit de travailler le Shabbath, mais maintenant que ton propriétaire est un non-juif, cela te devient permis".
La vache s'est immédiatement levée et a labouré le champ de son nouvel acheteur.

Le non-juif très impressionné par la vue de cette vache "pieuse", s'est dit à lui-même : "Si une vache qui ne peut ni parler, ni penser, est capable de reconnaître son créateur, à plus forte raison, moi qui suis créé à l'image du Créateur!"
Il s'est converti au judaïsme, et il était connu comme : Rabbi 'Hanina ben Torosa (le fils de la vache).

=> Quel est le rapport avec Pourim?

-> Le Rama di Pano (Gilgoulé Néchamot), élève de Rabbi Moché Cordovero, révèle que cette vache était la réincarnation de Vachti, qui a été puni pour avoir forcée les jeunes filles juives à travailler le Shabbath, et le converti Perse était une réincarnation de A'hachvéroch.
Par le biais de cette épisode, ils ont pu totalement se rectifier.

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-> Rachi (Esther 1,12) explique que la reine Vachti refusa de se présenter devant le roi car elle était atteinte de la lèpre. Cette racha faisait travailler les filles d'Israël dévêtues durant Shabbat transgressant de ce fait son observance. Ainsi, le roi demanda, mesure pour mesure par Providence divine, qu'elle se présente à la cours nue durant Shabbat.

-> Ainsi dans ce récit, A'hachvéroch et Vachti font tous 2 amende honorable.
Vachti avait contraint des jeunes filles juives à travailler le Shabbath, et la vache, dans laquelle résidait l'âme de Vachti, avait été criée et battue pour tenter de l'obliger à labourer le Shabbath.
Cela a servi de forme de rectification pour l'âme de Vachti.
L'âme d'A'hachvéroch a également atteint un niveau d'expiation lorsqu'elle est revenue dans ce monde en tant que non-juif qui s'est finalement converti au judaïsme.

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-> Le midrach précédent (Pessikta Rabbati 14) poursuit en fournissant une autre révélation étonnante.
Non seulement l'âme d'A'hachvéroch est revenue dans ce monde en tant que non-juif converti au judaïsme, mais, après son convertion, il a étudié et maîtrisé la Torah.
Sa stature s'est accrue parmi ses contemporains et il a fini par atteindre le niveau d'un Tana. Il fut connu sous le nom de : rabbi Yo'hanan ben Torsa, soit "rabbi Yo'hanan, le fils de la vache".
Il fut appelé ainsi parce que sa conversion avait été précipitée par les événements entourant la vache qu'il avait achetée.
Jusqu'à ce jour, ajoute la Pessikta, nous racontons des divré Torah en son nom.

-> Le rav Wolfson note que la guématria des premiers mots de la paracha Para : "zot 'houkat" a la même valeur que "amélé'h A'hachvéroch".
La paracha Para (vache [rousse]) est lue le Shabbath suivant la fête de Pourim.

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-> "Mais la reine Vacthi refusa de venir" (Esther 1,12)

-> La guémara (Méguila 12b) explique pourquoi Vachti a désobéi à l'ordre de son mari A'hachvéroch d'assister à son festin. La guémara indique que l'ange Gavriel est venu et lui a confectionné une queue. Par embarras, elle a refusé d'aller voir A'hachvéroch.

Le rav Yonathan Eibschutz (Yaarot Dvach - 'helek 1, drouch 8) explique que cela ne doit pas être compris littéralement. Vachti ne s'est pas vu pousser un extension en forme de queue.
Cependant, l'ange Gavriel l'a imprégnée d'un sens de la tsniout ; il lui a inculqué la modestie/pudeur.
Dans sa nouvelle tenue modeste, elle ne pouvait en aucun cas se conformer aux instructions d'A'hachvéroch.
Bien que Vashti n'ait pas eu de véritable queue dans le récit de Pourim, il est ironique de constater, selon la Pessikta, que lorsque Vachti s'est réincarnée des années plus tard en réincarnation sous la forme d'une vache, elle avait en fait littéralement une queue.

Pourim est un jour très très important.
Il est plus important que Shavouot, car nous avons été forcés à y accepter la Torah.
En effet, le mont Sinaï a été suspendu au-dessus de nos têtes, nous obligeant et nous forçant à la recevoir [ou sinon à mourir ensevelis].
A Pourim, les juifs ont accepté la Torah par amour (cf. guémara Shabbath 88a), et selon cet aspect, Pourim est plus important que Shavouot.

Pourim est également plus important que Pessa'h, car Pessa'h célèbre le passage de l'esclavage à la liberté, tandis qu'à Pourim nous célébrons le sauvetage de la mort à la vie.

Ainsi, Pourim est plus important et plus saint que Pessa'h et Shavouot.

['Hatam Sofer - Drouchim p.156]

Pourim & l’étude de la Torah

+ Pourim & l'étude de la Torah :

-> Le Rama (Darchei Moché 695) enseigne que l'obligation de faire un grand festin à Pourim, découle du fait que c'est un jour où l'on reçoit la Torah (yom matan Torah), à l'image de Shavouot.
Il écrit ensuite que nous devons étudier la Torah à table avant de commencer le festin de Pourim.
[en l'étudiant à ce moment, nous montrons clairement que c'est elle que nous célébrons!]

-> Le Yessod véChorech haAvoda (chaar hamifkad chap.6), cite le midrach Shochar Tov, qui affirme que Haman a décrété que les juifs ne pouvaient pas étudier la Torah.
Ainsi, si nous festoyons à Pourim, c'est en partie car nous avons actuellement la possibilité de l'étudier [preuve de notre victoire totale sur Haman, et de l'éternité de la Torah].

["Pour les juifs, il y avait lumière et joie" (méguilat Esther 8,16)
Selon nos Sages (Méguila 16b) : "la lumière c’est la Torah" (ora zé Torah).
=> Puisqu'il y avait de nouveau la Torah, alors par conséquent il y avait de la joie véritable! ]

-> Haman était un descendant de Amalek.
Rabbi Chmouël Rovosky dit qu'en étudiant la Torah à Pourim, nous développons notre conscience que pour mettre à mort notre yétser ara (le Amalek en nous!), il faut s'armer de la Torah.

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-> Le Steïpler (Binyan Olam - chap.15) nous apprend qu'une personne qui étudie durant les moments où la majorité des gens n'étudie pas, aura davantage de réussite dans son étude. En effet, il lui sera possible d'accomplir en peu de temps, ce qui normalement en prendrait beaucoup plus.
Pourquoi cela?

Le rav Kareleinstein apporte 2 raisons :
1°/ Lorsque tout le monde n'étudie pas, alors il nous est un peu plus difficile de se mettre sérieusement à étudier, et ainsi nous obtenons un salaire plus important, selon le principe que la récompense est proportionnelle à l'effort investi.

2°/ A chaque instant, Hachem envoie dans le monde un certain montant d'aide Divine pour ceux qui étudient la Torah.
Dans les moments où peu de personnes étudient (ex: Pourim, veille de Shabbath, vacances des yéchivot, ...), le "gâteau" est réparti en moins de personnes, qui auront alors toute une plus grosse part d'aide Divine.

[=> Moins de juifs étudient la Torah, plus celui qui le fait sera aidé par Hachem. Quelle opportunité!]

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-> Mordé'haï a accédé au cheval du roi en montant sur le dos d'Haman qui a dû se courber.
Cette position relative contient une allusion : par le mérite de la Torah, Mordé'haï a acquis un niveau supérieur à celui du 1er ministre Haman.

Cette supériorité peut être confirmée de 2 façons :
- la lettre lamed s'écrit pleinement : למד et signifie : apprendre/étudier (du verbe lilmod).
Lorsque l'on prend l'alphabet hébraïque avec en haut le aléph, puis en dessous, le bét, ... et qu'on cherche les lettres qui sont en-dessous de celles qui composent : למד, on obtient le nom : המן (Haman).
[laméd -> mém ; mém -> noun ; dalét -> hé]
- la lettre laméd (ל), qui symbolise l'étude de la Torah dépasse en hauteur les autres lettres de l'alphabet.
[Ben Ich 'Haï]

[Pourim est un jour où l'on doit développer en nous notre joie, notre fierté d'avoir la Torah, qui nous confère une sublime protection, supériorité par rapport au restant de la Création.
(même l'homme le plus riche, le roi, le 1er ministre de la plus grand puissance mondiale, ... ne valent rien face à l'infinie élévation éternelle qu'apporte la Torah!)]

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+ "Pour les juifs, ce n'étaient que lumière et joie, allégresse et marques d'honneur" (Méguilat Esther 8,16)
Rav Yéhouda dit :
"La lumière" se rapporte à la Torahh ...
"La joie" se rapporte au jour de fête ...
"L'allégresse" se rapporte à la pratique de la brit mila ...
"Les marques d'honneur", c'est le port des téfilin ...
Rabbi Eliézer haGadol précise qu'il s'agit des téfilin de la tête.
[guémara Méguila 16b]

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-> Habituellement, c'est le mot : "or" (אור) qui est utilisé dans les versets du Tana'h pour désigner la lumière, comme par exemple :
- "Mais pour tous les Bné Israël, il y avait de la lumière (aya or) dans leurs demeures" (Chémot 10,23) ;
- ou : "Car la mitsva est un flambeau et la Torah une lumière (Torah or)" (Michlé 6,23).

Cependant, ici (Méguilat Esther 8,16), au lieu d'écrire le langage habituel : "aya or" (ce n'était que lumière - היה אור), le texte l'a écrit au féminin : היתה אורה (haïta ora).
C'est pourquoi rav Yéhouda dit qu'il s'agit de la lumière de la Torah, car la Torah est désignée au féminin (c'est la "fiancée" d'Israël).
[Maharcha]

[d'une certaine façon, Pourim est une sorte de Saint Valentin, une journée propice à renforcer notre relation avec notre fiancée : la Torah!]

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-> "La lumière se rapporte à la Torah" : le but de la guéoula est que les juifs s'élèvent et parvienne à ressentir dans leur intériorité que la seule véritable lumière est contenue dans la Torah, et que la lumière physique du soleil est pâle devant la lumière spirituelle contenue dans la Torah.
[d'après le Sfat Emet]

-> La lumière de la Torah = c'est la manière intellectuelle de servir Hachem ; le plaisir que l'on retire d'une étude approfondie nous rapproche de D.
La joie ... c'est la manière émotionnelle de ressentir la sainteté ... et notre gratitude envers Hachem.
[Maharal- Ohr 'Hadach]

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-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Les lettres du mot : "ora" (אורה) du verset d'Esther (8,16) font allusion à la Torah Écrite et à la Torah Orale données à Moché au Har Sinaï :
1°/ la 1ere lettre : א (aleph) de ce mot : אורה fait allusion à la Torah Écrite. En effet, elle est constituée de la lettre : vav de guématria 6 et de 2 lettres youd, de guématria 10 chacune, soit un total de 26 qui correspond à la guématria du Nom Divin (יהוה) de guématria 26.
Or, la Torah écrite correspond au Tétragramme (יהוה), c'est pourquoi les 10 Commandements, qui sont un condensé de la Torah Écrite, commencent par la lettre aléph dans : anokhi (Je suis ... - אנכי).

2°/ la seconde lettre : vav (ו) de guématria 6 fait allusion à la Torah Orale, car la Torah Orale contient 6 traités.

3°/ les 2 dernières lettres du mot : אורה, forment le mot : ar (montagne - הר), en allusion au fait qu'aussi bien la Torah Écrite que la Torah Orale ont été données à Moché au Har Sinaï.

[Le rav Soloveitchik, se basant sur le midrach Tan’houma (début de Noa’h) enseigne que lorsque les juifs ont proclamé : "naasé vénichma" (au Har Sinaï), il s’agissait uniquement de la Torah Écrite, et c’est pourquoi Hachem a dû suspendre le Har Sinaï pour qu’ils en viennent à accepter la Torah Orale.
C’est ainsi que Pourim est le jour du don de la Torah Orale.

Nous fêtons Shavouot comme jour d’acception de nous-même de la Torah Écrite, et à Pourim nous amplifions cela en acceptant également de nous-même la Torah Orale.
=> Puisque Pourim marque notre acceptation de toute la Torah, la lumière est alors totale, et la fête, la joie, ... est également totale!
D'où l'importance en ce jour de l'étudier, pour concrétiser cela! ]

"Si tel est le bon plaisir du roi, qu'il soit rendu un ordre écrit de les faire périr, et moi, je mettrai 10 000 kikars d'argent à la disposition des agents [royaux] pour être versés dans les trésors du roi" (Méguilat Esther 3,9)

-> Selon le 'Hatam Sofer, lorsque Haman a donné à A'hachvéroch ces 10 000 kikar d'argent, il lui a conseillé de les donner aux pauvres.
En effet, A'hachvéroch aurait du mal à expliquer comment il a pu accepter un pot-de-vin pour permettre d'anéantir une nation toute entière.
Par cela, il n'avait pas besoin d'utiliser cet argent de ses fonds propres, et cela lui permettait de prouver qu'il agissait uniquement pour le bien de son pays!

-> Le 'Hida (Ahavat David 11d) rapporte les paroles de Haman à A'hachvéroch : "Si vous le désirez, vous pouvez consacrer tout cet argent pour la tsédaka! Il est certain que le mérite de la tsédaka, va nous protéger et se tenir devant nous pour nous faire réussir dans nos actions, et renforcer nos mérites face à ceux d'Israël!
Cela vaut la peine que nos Shékalim viennent annuler leurs Shéakim."

[de nombreux autres commentateurs affirment également que Haman a donné 10 000 kikars d'argent à la tsédaka, comme par exemple parmi les "récents" : le Pri Tsadik (Shékalim 15) ; le Yaarot Dvach (Pourim) ; le 'Hazon Ovadia (p.311) ; ... ]

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-> Le 'Hatam Sofer poursuit que lorsque les gens verront que l'argent ira à la tsédaka, ils raisonneront que Haman est quelqu'un de bien.
En effet, puisqu'étant un modèle en terme de tsédaka, s'il souhaite tuer tous les juifs, c'est forcément qu'il le fait avec les meilleures intentions pour le bien du pays.

-> La guémara (Méguila 16a) rapporte que lorsque Haman est venu voir Mordé'haï afin de lui revêtir des habits royaux pour le mener sur le cheval royal, celui-ci était en train d'enseigner les lois de kémitsa (קמיצה - la façon dont le Cohen mesurait la farine avec sa poignée (komets) dans le cadre des sacrifices apportés sur l'Autel).

Haman lui a dit : "Ta poignée de farine a repoussé mes 10 000 kikars d'argent!"

=> La kémitsa est quelque chose de spirituelle, c'est une mitsva, tandis que les 10 000 kikars sont d'ordre matériel, c'est un pot-de-vin. N'est-ce pas évident que le spirituel repousse le matériel? Qu'y a-t-il de si spécial?

Le rav Nevenzahl explique que la comparaison de Haman prend tout son sens dans le fait que les 10 000 kikar de Haman étaient en réalité également spirituels, puisqu'étant de la tsédaka!
Haman affirme alors que la mitsva de Mordé'haï a vaincu sa propre mitsva.

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"Parmi les descendants de Haman, il y en a qui ont étudié la Torah à Bné Brak"
[guémara Sanhédrin 96b]

=> Quel mérite a permis à certains de ses descendants de se convertir au judaïsme, et même à étudier la Torah?

Le rav Nevenzahl suggère que c'est grâce à l'importante somme d'argent qu'il a versée à la tsédaka.

-> Le ‘Hazon Ich explique qu’il s’agit des petits-fils de la fille de Haman. Or, la règle chez les non-juifs est que la transmission se fasse d’après le père, qui dans notre cas n’était pas un descendant d’Amalek.
Par contre, s’ils ont combattu contre les juifs, il est impossible de les accepter.

-> Quel illustre personnage a été un descendant de Haman?

Le Métivta (sur guémara Sanhédrin 96b) affirme que Rabbi Akiva fait partie des descendants de Haman qui ont étudié à Bné Brak.
Une version du Séfer ha'Hinoukh (mitsva 425) également explicitement cela.

-> Rabbénou Nissim (guémara Béra'hot 27b) et le Rambam (vers le début de l'introduction au Michné Torah) écrivent que Rabbi Akiva venait d'une famille de convertis.

-> Selon la guémara (Sanhédrin 32b), son lieu principal où il a vécu est : Bné Brak.

-> Rachi (guémara Baba Métsia 11b) rapporte que Rabbi Akiva s'occupait tout particulièrement de la tsédaka (gabbaï tsédaka).

=> Le rav Nevenzahl suggère que cela n'est pas une coïncidence, et que cela provenait du fait que son arrière-arrière-arrière grand-père (Haman) avait donné à la tsédaka une importante somme.

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-> Il est évident que Haman a donné à la tsédaka avec les pires intentions possibles : pour aider à anéantir le peuple juif! Néanmoins, il a quand même mérité une certaine récompense pour cela.
Il est évident qu'il est punie au Guéhinam pour ses terribles fautes, et pour son désir d'avoir cherché à détruire les juifs, mais malgré cela il reçoit une récompense pour sa bonne action.

Nos Sages nous enseignent également que Balak a mérité une récompense pour les 42 sacrifices qu'il a pu offrir à D. dans le but de maudire le peuple juif.
En effet, malgré ses mauvaises intentions, il a mérité d'avoir comme descendante : Ruth, le roi David, ...

=> S'il en est ainsi chez les réchaïm, à combien plus forte raison devons-nous considérer avec importance les conséquences positives de nos bonnes actions!!

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-> La mitsva du demi-Shékel (ma'hatsit aShékel – מחצית השקל) a fait pencher la balance face aux 10 000 kikar d’argent qu’Haman voulait donner à A’hachvéroch pour anéantir les juifs.

En effet, la guémara (Méguila 13b) explique : "Rech Lakich disait : Il était connu et dévoilé devant Celui Qui a créé le monde par Sa parole, qu’Haman pèserait ces pièces contre les juifs, et c’est pourquoi Il fit précéder leurs Shékels aux siens.
C’est aussi pourquoi on a la coutume, le 1er Adar, d’écouter la paracha Chékalim."

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-> Pour anéantir le peuple juif, Haman a été prêt à débourser 10 000 kikars d'argent. Selon le rav Lumbroso cela équivaut à 680 tonnes d'argent!

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-> Lors que Névou'hadnétsar, roi de Bavél, assiégea la ville de Jérusalem et qu'il emmena en exil les dirigeants de cette ville, il est écrit : "Il exila ... tous les dirigeants et tous les vaillants guerriers, au nombre de 10 000" (Méla'him II 24,14).

=> C'est pourquoi Haman a voulu, en allusion, offrir au trésor royal 10 000 kikars d'argent qui correspondaient aux 10 000 chefs exilés par le roi Névou'hadnétser pour forcer la main d'A'hachvéroch et lui signifier : si ton prédécesseur Névou'hadnétsar a jugé bon d'exiler les 10 000 dirigeants juifs, c'est une preuve que ce peuple est nuisible et mérite d'être exterminé.
[Méam Loez]

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2014/02/23/1177-2