"Toute personne qui s'engage dans la Torah par amour, demeure à l'ombre de la présence divine (chékhina) et profite du flux de gloire."
[Séfer ha'Hassidim 289]
"Moché étendit sa main au-dessus de la mer au-dessus de la mer, et Hachem déplaça la mer par un vent d'est puissant toute la nuit" (Béchala'h 14,21)
-> Pour quelle raison était-il nécessaire que ce soit Hachem qui réalise le miracle de la mer Rouge ("Hachem déplaça la mer")?
En effet, la Torah (Béchala'h 13,18) nous rapporte que les juifs étaient armés. Pourquoi ne leur a-t-Il ordonné de combattre avec leurs armes, entraînant une victoire par les moyens naturels.
Le 'Hatam Sofer donne la réponse suivante.
Les juifs n'avaient pas le droit moralement de combattre les égyptiens.
En effet, ils devaient à l'Egypte une dette de gratitude, pour avoir bien voulu héberger notre Patriarche Yaakov et ses enfants.
Il est écrit : "N'aie pas en horreur l'égyptien, car tu as séjourné dans son pays" (Ki Tétsé 23,8)
Rachi commente : Entièrement, et bien qu’ils aient jeté tes enfants mâles dans le fleuve (Chemoth 1, 22). Et pour quelle raison? Parce qu'ils vous ont hébergés en période de détresse.
"Ne lance pas une pierre au fond du puits duquel tu as bu" (guémara Baba Kama 92b).
C'est ainsi que : "Hachem combattra pour vous et vous, gardez le silence!" (Béchala'h 14,14)
En effet, par reconnaissance il ne convenait pas que les juifs s'engagent dans une bataille contre les égyptiens, et c'est pour cela que "Hachem combattra pour vous".
=> Combien à plus forte raison, devons-nous témoigner de la gratitude à Hachem, Source de toute chose, envers nos parents, ...
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-> "Hachem déplaça la mer par un vent d'est" (Béchala'h 14,21)
=> Quelle a été la fonction de ce vent d'est ?
-> En fait, ce vent d'est fait allusion à l'état que le monde avait au moment de la création. En effet, "un vent d'est" se dit dans le Torah : "Roua'h Kadim" (רוח קדים), qui peut aussi se traduire par "souffle ancien (Kadoum)".
Car les lois de la nature qu'Hachem a créées au moment de la création du monde, sont fixes et ne sont pas appelées à changer. Quand Hachem réalise un miracle qui bouleverse les règles de la nature, Il replace alors le monde dans son état originel, comme au moment de la création, pour y apporter la modification nécessaire au miracle.
Ainsi, quand Hachem ouvrit la mer, Il la déplaça par un vent d'est, c'est à dire "un souffle ancien". Il replaça le monde à sa situation ancienne, de l'époque de la création, pour modifier la nature et réaliser le miracle.
[d'après rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi]
"L'objectif de Hachem dans la Création [du monde] est d'accorder ... le bien ultime qui puisse être supporté par Son ouvrage.
[...]
Lorsque Adam a fauté, il a entraîné le développement du mal à la fois en lui et dans toute la Création, et par conséquent, il lui est devenu beaucoup plus difficile d'atteindre ce bien."[Ram'hal - Dére'h Hachem 2,1 et 3,8]
+ "Tou biChvat, le nouvel an des arbres, se déroule en plein milieu de l'hiver.
Même si le fruit n'est pas encore apparu, nous considérons comme si la nouvelle année avait déjà démarré, car la sève a commencé à monter, et dans la sève est stockée la force interne des arbres. (Rachi)Nous devons apprendre de là comment se comporter avec autrui.
Combien de fois faisons-nous attention uniquement à l'extériorité d'une personne : ses habits et son apparence, et non pas à son intériorité : son âme?Celui qui se tient face à nous peut apparaître vide, sans fruit ou fleur, mais au fond de lui, il existe une force intérieure qui peut produire des capacités extraordinaires : ses fruits.
Si l'on voit un arbre vide et qu'on néglige de prendre soin de lui, alors ses fruits ne vont pas sortir.
Il en est de même, si nous ne prenons pas soin de notre prochain, alors ses fruits et son potentiel vont également ne pas s'exprimer."[Rabbi Asher Balanson - Ohr Yérouchalaïm]
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[nos Sages nous disent que toute parole positive (ex: Torah, des encouragements, de valorisation), aura toujours un impact à terme.
A Tou bichvat, l'arbre est extérieurement nu, pourtant à l'intérieur c'est le moment où la sève va enclencher le processus de vie, menant à son rayonnement au printemps.
Il en est de même, avec les propos positifs (ex: avec les enfants) qui agissent comme la sève, alimentant l'épanouissement personnel.
Ainsi, même si extérieurement l'être semble toujours vide (sans effet), la réalité est que cela a permis d'alimenter sa vie interne, qui se traduira ultérieurement par de sublimes fruits, fleurs.]
"A la mer Rouge, les juifs étaient largement plus nombreux que leurs poursuivants égyptiens, et pourtant ils n'ont pas pensé à se défendre, car ils gardaient toujours leur mentalité d'esclaves.
Le même principe s'applique chez chacun de nous dans sa bataille contre son yétser ara.
Si une personne se voit comme inférieure et se sent excessivement coupable, elle n'essaiera même pas de se battre contre ses pulsions négatives.
Puisqu'elle ne croit pas en elle et en ses capacités, une telle personne se décourage totalement.Notre travail est de nous regarder d'une manière élevée, internalisant la certitude que nous avons un énorme potentiel (divin, puisque D. nous a créé à Son image!).
Soyons conscients de nos forces, et sachons que lorsque nous sommes décidés à être victorieux de nos pulsions (négatives), alors nous en serons victorieux."
[Rav 'Haïm Chmoulévitz - Si'hot Moussar]
"La mer Rouge ne s'est pas ouverte en une seule fois, mais plutôt petit à petit. En effet, alors que les juifs continuaient d'avancer dans le lit sec, [à chaque pas] la mer continuait de s'ouvrir devant eux.
Ceci est à l'image du miracle de la manne, qui ne survenait pas qu'une seule ou deux fois par mois, mais plutôt chaque jour il tombait [du Ciel] une nouvelle portion.
De cette façon, Hachem accoutumait leur nature à avoir confiance en Lui. Par le biais de cette émouna, Hachem rendait apte la Nation juive à recevoir la Torah."
[Rabbénou Bé'hayé - Introduction Béchala'h]
-> "Fournir la subsistance (parnassa) à l'homme est aussi difficile que l'ouverture de la mer Rouge"
[guémara Pessa'him 118a]-> "Il est aussi difficile de mettre ensemble [un mari et une femme] que l'ouverture de la mer Rouge"
[guémara Sotah 2a]=> Est-ce que quelque chose peut être difficile à réaliser pour Hachem?
Nous allons voir b'h 2 explications, ci-dessous.
-> 1°/ La guémara (Sotah 37a) rapporte que lorsque les juifs se sont approchés de la mer Rouge, ils se sont inquiétés, se rendant compte d'à quel point la mer était profonde [et agitée]. Cependant, Na'hchon ben Aminadav a plongé, avançant jusqu'à avoir de l'eau lui arrivant à ses narines, et ce n'est qu'alors que la mer Rouge s'est divisée.
Selon le rabbi Its'hak Marinover, ont apprend de là que Hachem réalise des miracles pour une personne, tant qu'elle ne lève pas son nez vers haut, c'est-à-dire qu'elle tant qu'elle n'est pas orgueilleuse.
En effet, nos Sages (guémara Sotah 4b) affirment que D. dit au sujet d'un orgueilleux : "Moi et Lui, nous ne pouvons pas demeurer ensemble!"
Rabbénou Yona commente : "du fait que Hachem le tient en horreur, il ne bénéficie d’aucune aide divine."
=> Na'hchon a été sauvé en provoquant l'ouverture de la mer pour tout le peuple juif, car il n'a pas levé son nez, le gardant hors de l'eau, en essayant de s'en sortir uniquement par ses propres moyens (je vais nager!).
D'un côté, il était conscient qu'il devait réaliser sa hichtaldout jusqu'au bout, mais d'un autre côté, il est resté convaincu que la finalité est à 100% dans les Mains de Hachem.
[de même que la mer a commencé brusquement à s'ouvrir, de même notre délivrance personnelle et collective peuvent arriver à tout instant, et ce d'une façon totalement inattendue.
A l'image de nos ancêtres, nous devons prier du plus profond de notre cœur, et également faire notre hichtaldout (se jeter dans le bain!).
De plus, pour que Hachem nous vienne en aide, nous devons être humble, nous reposant sincèrement sur Son aide.]
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-> Na'hchon ben Aminadav se jeta dans les flots et accepta de faire don de sa vie au point que les eaux lui arrivèrent au visage.
Le Réchit 'Hokhma écrit à ce sujet que : "nous apprenons de cela que celui qui désire qu'Hachem accomplisse pour lui un miracle au-delà de l'ordre naturel doit faire don de soi et de ses désirs ainsi que ses tendances personnelles.
Hachem se conduira alors en retour Lui aussi au-delà de l'ordre naturel".
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-> 2°/ Les Tossafot (guémara Arakhin 15a) affirment que le trajet dans la mer Rouge avait la forme d'un demi-cercle, puisque les juifs ont émergé du même côté duquel ils ont pu y entrer, mais plus en amont.
Nos Sages (Pirké déRabbi Eliézer 42) enseignent que chacune des 12 tribus avait un chemin unique pour traverser la mer Rouge. Il y avait ainsi 12 demi-cercles concentriques, impliquant que les distances parcourues pouvaient être significativement différentes (très courtes proche du centre, et très longues vers l'extrémité).
Le rav Israël Reisman dit qu'il en est de même avec les chidou'him : certains rencontrent très rapidement leur conjoint, tandis que pour d'autres le chemin est beaucoup plus long.
Même si nous ne pouvons pas connaître à l'avance quel chemin Hachem nous a octroyé, nous devons toujours garder notre émouna, confiant que nous sommes sur le chemin voulu par D. et que la sortie peut avoir lieu à tout moment.
De même que l'ensemble du peuple a chanté la Chirat haYam, de même quelque soit la durée de la recherche de notre conjoint, nous ne devons pas oublier d'exprimer nos louanges de remerciement à Hachem, confiants que tout est pour le bien.
[d'ailleurs, lorsque cela se fait rapidement, au lieu de prendre cela pour la normalité de la vie, il faut doublement apprécier de ne pas avoir eut à subir les frustrations d'atteindre, et d'avoir à la place pu bénéficier des joies du couple, en avance sur les autres! ]
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-> "Fournir la subsistance (parnassa) à l'homme est aussi difficile que l'ouverture de la mer Rouge" [guémara Pessa'him 118a]
Le Alshich haKadoch écrit :
"Mais pourtant, l'ouverture de la Mer Rouge était un miracle, alors que la parnassa de l'homme semble venir de manière naturelle.
[notre yétser ara nous fait être ingrats envers D. : mon salaire arrive depuis des années par virement sur mon compte. J'ai travaillé, j'ai mon argent! ]
En vérité, la raison est que puisque l'homme n'est pas apte à recevoir un certain flux d'abondance, alors ce qu'Hachem lui donne par l'intermédiaire de la nature est considéré comme un aussi grand miracle que l'ouverture de la Mer Rouge."
-> b'h, pour continuer à développer ce point :
- https://todahm.com/2019/07/08/9701
- https://todahm.com/2019/07/08/9693
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-> "Les enfants d'Israël vinrent au milieu de la mer à sec" (Béchala'h 14,22)
"Tout d'abord, ils entrèrent dans les flots violents de la mer, et seulement après la mer partagée devint sèche. Les juifs avaient une foi aveugle en Hachem, et [c'est] leur foi qui provoqua le partage de la Mer.
De la même manière, chaque fois que vous êtes confronté à des difficultés pour gagner votre vie, vous devez croire fermement que Hachem a le pouvoir de combler vos besoins dans l'abondance.
Si vous croyez en cela avec une foi parfaite, alors assurément, D. vous ouvrira Son trésor de bonté. Votre foi est la clé de ce trésor.
De même, si votre problème est de trouver l'âme soeur, ayez simplement confiance en D., en voyant qu'Il a préparé pour vous le conjoint idéal.
Lorsque cela devient votre mode de pensée, D. vous laissera atteindre votre destinée.
Telle est la voie de Hachem : Il tient chaque chose prête pour vous, et à l'instant où vous croyez d'une émouna parfaite que D. y pourvoira, tous les bienfaits qui sont stockés à votre intention sont déversés sur vous."
[Rabbi Yéhouda Leib Eiger (petit-fils de rabbi Akiva Eiger) - dans son Torat Emet (Béchala'h)]
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-> Quelle est la similitude entre gagner sa vie et la séparation de la mer Rouge?
Lorsque les juifs virent les égyptiens derrière eux, et la Mer Rouge devant, ils ne purent imaginer comment D. pourrait les aider.
Certains pensaient que cela se produirait d'une certaine manière, et d'autres d'une manière différente ; mais personne n'aurait cru qu'il pourrait effectivement traverser la Mer Rouge.
=> De la même manière, lorsqu'une personne doit gagner sa vie, elle envisage plusieurs plans, mais D. la conduit selon Sa propre voie.
[rabbi Sim’ha Bounim de Peshischa - 'Hevdat Sim'ha]
-> Face à la mer Rouge déchaînée et l'arrivée de l'armée surpuissance de Pharaon, il y a eu différents groupes avec chacun proposant une solution (combattre les égyptiens, retourner en Egypte, ...).
Hachem ordonna alors à Moché : "Que cris-tu vers Moi? Parle aux Bné Israël et qu'ils avancent" (Béchala'h 14,15).
Le rabbi de Peshischa enseigne qu'Hachem ordonna : "qu'ils avancent" = ce qui signifie : "Cessez de vouloir Me donner des conseils et remettez-vous en seulement à Moi, vous verrez ainsi les prodiges que J'accomplirai pour vous".
En effet, lorsque Hachem fendit la mer, ce fut un miracle inédit jusqu'alors et jusqu'à nos jours.
Le rabbi de Peshischa dit que cela s'applique au sujet de notre subsistance : l'homme doit cesser de vouloir conseiller Hachem la manière de la lui faire parvenir.
Car l'homme a tendance à penser ainsi : "Je vais ouvrir une affaire, il me fera gagner tant et tant".
Mais en réalité, une seule chose lui est demandée : faire ce qui est en son pouvoir et lever les yeux au Ciel en priant qu'Hachem le fasse réussir.
Il pourra alors mériter la bénédiction et le succès de ses entreprises et recevoir la profusion qu'Hachem lui a réservée de Sa main généreuse et bienfaisante.
[ce n'est pas une stratégie élaborée qui a permis d'être sauvés des égyptiens, mais plutôt notre émouna simple et sincère qui a permis de provoquer l'ouverture de la mer Rouge.
Le rav 'Haïm Vittal disait : "Quand un homme cherche des subterfuges (des moyens habiles et détournés se reposant notre intelligence, notre force, ... pour se sortir de l'embarras), alors il ne mérite pas qu'Hachem l'exauce"
D'une certaine façon, de la même façon que l'on va à l'encontre de notre naturalité en mettant tous nos espoirs en Hachem (et nous en notre toute puissance, nos relations, ...), de même Hachem agit alors à notre égard d'une façon au-delà de la naturalité.
La émouna est notre meilleur investissement pour tout changer! ]
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-> b'h, également à ce sujet : https://todahm.com/2020/07/22/14481
-> ainsi que : https://todahm.com/2023/01/24/hachem-desire-nos-prieres
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-> Datan et Aviram n'ont pas quitté l'Egypte avec le reste du peuple juif.
Ils y restèrent et se joignirent même à Pharaon et à son armée poursuivant les juifs.
Mais après que les eaux de la mer Rouge se soient refermées sur les égyptiens, il y a eu un autre miracle : une 2e séparation des eaux pour permettre à Datan et à Aviram de rejoindre les juifs qui étaient déjà arrivés.
[Targoum Yonatan ben Ouziel ; midrach Sékhel Tov 14,21]
-> Au regard de la "difficulté" du miracle de l'ouverture de la mer Rouge, on pourrait désespérer de recevoir une bonne parnassa (subsistance) ou un bon Zivoug (conjoint).
Cependant, le mérite est tout à fait accessible (et donc il n’y a pas lieu de désespérer), puisque selon la tradition, Datan et Aviram, ont bénéficié d'une seconde ouverture de la Mer, malgré le fait qu’ils étaient des réchaïm, pour la raison qu’ils étaient les surveillants juifs qui recevaient des coups pour le compte des Bné Israël. C’est précisément grâce à ce mérite, celui de se sacrifier pour le peuple juif, qu'ils n'ont pas péri durant la plaie de l’Obscurité et que la Mer s’est "déchirée" pour eux.
=> C’est ce comportement qui consiste à faire du bien à son prochain, parfois à son propre détriment, à l’instar de Datan et Aviram, que l’on peut mériter la "déchirure de la Mer" (kri'at ayam) ou son équivalent : une bonne parnassa (subsistance) ou un bon zivoug (conjoint).
[d'après le 'Hidouché haRim]
"Le jour de mon Jugement, je n'aurai pas peur de la question : Pourquoi n'as-tu pas été comme Moché rabbénou?
La question que je me dois de garder à l'esprit est : Pourquoi est-ce que je ne suis pas parvenu à la totalité de ce que Israël Salanter aurait pu être?"
[Rabbi Israël Salanter]
[lors de la traversée de la mer Rouge, il y avait 12 passages, un par tribu. Notre vécu dans ce monde est unique, mais la question finale est la même : as-tu réussi à atteindre le maximum de TA personne?]
"Ils eurent foi en Hachem et en Moché, Son serviteur. Alors chanta Moché (az yachir Moché)" (Béchala'h 14,31 et 15,1)
"C'est précisément parce que les juifs ont cru en Hachem et en Moché, Son serviteur, que Moché a pu chanter cette Chira (le Cantique de la mer).
En effet, lorsque nous croyons en un tsadik, cela a la capacité de donner du pouvoir et des forces à ce tsadik."
[le Déguel Ma'hané Efraïm - Rabbi Moché 'Haïm de Sedlikov]
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-> Rabbi Israël de Rizhin dit :
"Ce n'est pas parce qu'ils ont été sauvés par le miracle de la mer Rouge dont les eaux se sont fendues que les juifs se sont mis à chanter, mais parce que ce miracle a fortifié leur confiance en D. ainsi que le dit le texte : "Et ils eurent foi en Hachem" (Béchala'h 14,31)."
"Dans Sa promesse à Avraham, Hachem n'a utilisé que 2 mots pour indiquer qu'Il va punir les égyptiens pour avoir réduit en esclavage le peuple juif, à savoir : "Je [le] jugerai" (dan ano'hi - דָּן אָנֹכִי - Lé'h Lé'ha 15,14).
Si Hachem a réalisé tellement de miracles pour tenir une promesse d'uniquement 2 mots, imaginez combien plus spectaculaire sera la guéoula finale, qui a été promise à de très nombreuses reprises dans les livres de Névi'im."
[Rabbénou Saadia Gaon ]
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-> Les plaies ont été faits par l'étsba Elokim (le doigt d'Hachem - Vaéra 8,15).
L'ouverture de la Mer Rouge a été provoquée par la yad Hachem (la main d'Hachem), comme il est dit : béyad 'hazaka (avec une main forte - Dévarim 5,15 ; 9,26&29 ; 26,8 ; Téhilim 136,12-3 ).
Comment Hachem accomplira-t-il les miracles dans la future rédemption?
Ce sera Hachem lui-même, comme l'affirme la guémara (Taanit 31a) : dans le futur, Hachem fera un cercle de tsadikim dans lequel Il sera assis au milieu, et chacun d'eux pointera son doigt vers Hachem, comme il est dit : "Il dira ce jour-là, voici notre D., nous avons espéré en Lui et Il nous a sauvés, voici Hachem en qui nous avons espéré, exultons et réjouissons-nous de Son salut" (Yéchayahou 25,9).
Ceci explique le verset : "comme à l'époque de ta sortie d'Egypte (kimé tsété'ha mé'érets mitsraïm), je te ferai voir des prodiges" (Mikha 7,15).
"Kimé" (כִּימֵי) comme les jours, implique que les futurs miracles [de la guéoula] seront encore plus grands que les merveilles de la sortie d'Egypte.
[ les 3 matsot du Séder font référence aux 3 Avot. Par conséquent, la matsa du milieu correspond à Its'hak. Its'hak est notre défenseur de la géoula (guémara Shabbath 89b). Sa matsa est celle que nous cassons et dont le plus gros morceau est l'afikoman.
Ce plus gros morceau représente la future géoula qui sera plus grande que celle de la sortie d'Egypte. ]
Le Gaon de Vilna explique que la paracha Bo commence par : "bo el Pharaon" (venez à Paraon), et que nous devrions littéralement "entrer" dans les lettres de Pharaon (פַּרעֹה).
Puisque pé (פ) s'écrit pleinement : pé-hé (פה), la lettre intérieure est un hé (ה).
Rch s'écrit réch-youd-chin, les lettres intérieures sont donc chin et youd (ש-י).
Ayin s'écrit ayin-youd-noun, les lettres intérieures sont donc youd et noun (נ-י).
Hé s'écrit hé-alef, la lettre interne est donc un alef (א).
Les lettres internes (hé, youd, chin, youd, noun, alef) ont une somme totale de : 376. C'est la même gématria que Essav.
[de plus, ces lettres forment le mot hichiani (הִשִּׁיאַנִי) qui est dit à propos du serpent (Béréchit 3,13) : "ha'na'hach hichiani va'ochél" (le serpent m'a trompé et j'ai mangé), car c'est là qu'Essav est enraciné. ]
Edom-Eisav est le dernier exil. Il s'agit d'une allusion à la délivrance de l'exil Edom avec ces plaies.
Par ailleurs, si nous prenons à nouveau la phrase ""bo el Pharaon" littéralement, c'est-à-dire que nous combinons la somme du mot bo (3) à (el) Pharaon (355), on obtient une guématria totale est : 358, qui est la même que machia'h (358).
[358 est également la même guématria que "na'hach", puisque nous serons alors rachetés de l'exil d'Edom, qui est enraciné dans le serpent - Essav. (voir Pri Tsadik - 'Houkat 16) ]
[c'est ce que suggère le mot vaéra (וָאֵרָא), abréviation de : "ani rishon vaani a'haron" (je suis le premier et je suis le dernier - Yéchayahou 44,6).
Tout comme Hachem nous a rachetés grâce aux plaies qui commencent dans la paracha Vaéra (ani rishon), de même, dans le futur, Hachem nous délivrera en amplifiant les merveilles bien plus qu'en Egypte (vaani a'haron).
En ce sens, le 4e ani maamim est : "je crois avec une foi totale que le Créateur est le premier et le dernier" (ani maamin bé'émouna shléma shé haBoré Yitbara'h Shmo hou richon véhu a'haron). ]
[d'après Yéhochoua Alt]