Aux délices de la Torah

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La vérité & le mensonge

"Vous (atèm) êtes appelés : Adam"
[atèm kérouyin adam - אתם קרויין אדם - guémara Yébamot 61a]

Le mot : "vous" (atèm - אתם), contient les mêmes lettres que : émet (vérité - אמת). En effet, seul celui qui adopte la vérité est digne d'être appelé : Adam (un homme).

[Shomer Emounim 1,55]

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-> Rien n'est plus grand que la vérité et la joie.
Rien n'est pire que le mensonge et la tristesse.
[Rabbi Yéhouda Horowitz]

-> Un mensonge est la chose la plus détestable au monde.
[Rabbi Aharon de Karlin]

-> Une personne qui dit uniquement des paroles de vérité aura ses jours allongés et ne mourra pas avant son heure.
[Rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha]

-> Tout celui qui prend garde à dire la vérité, non seulement il sauve sa propre âme, mais également celles de ses enfants.
['Hafets 'Haïm - Sefas Tamim]

-> Le dévouement d'une personne pour la vérité va créer un ange qui la guidera dans le chemin des tsadikim.
Mais si une personne est menteuse, l'ange créé va la conduire dans le chemin des réchaïm.
[Tana déBé Eliyahou Zouta - chap.3]

-> La vérité rapproche la guéoula.
[Rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot]

Le Gaon de Vilna enseigne que la guéoula ne peut commencer sans des personnes de Vérité.

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-> Le Ben Ich 'Haï (Drachot - paracha Choftim) enseigne qu'en repoussant le mensonge, l'homme empêche les forces du mal de tirer leur vitalité de la kédoucha.
[on comprend ainsi pourquoi le mal désire tellement que nous mentions car grâce à cela il arrive à se renforcer, à prendre des forces dans la kédoucha (sainteté).]

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-> Hachem nous a choisis pour être Ses enfants en raison de notre capacité à reconnaître la vérité ...
Lorsque Hachem a donné la Torah à Israël, Il a implanté en chaque juif un amour pour la vérité, quelles que soient les conséquences.
[Sfat Emet - 5655]

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-> De nombreux soucis arrivant sur une personne sont dus au fait qu'elle est ancrée dans le mensonge et qu'elle ne s'attache pas à la vérité. En effet, les mots de sa bouche et de son cœur ne sont pas en accord.

Par contre, la personne dont la bouche et le cœur sont en cohérence, aura la capacité d'annuler tous les jugements difficiles qui sont sur elle.
=> Ainsi, lorsque l'on parle des paroles de vérité et de sincérité, cela entraîne la disparition de nos soucis.

[Déguel Ma'hané Ephraïn - rabbi Moché 'Haïm Ephraïm de Sedlikov]

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-> Le yétser ara (le mauvais penchant) ne travaille que sur une seule chose : t’enlever le point de émet (la vérité) qui est en toi.
Quand il y arrivera, il te laissera prier et étudier comme tu le souhaite, car du moment qu’il t’a enlevé la vérité qui est en toi, peu lui importe ce que tu feras ensuite.
[Rabbi Ména’hem Mendel de Kotzk]

-> Il est écrit dans le Zohar Hakadosh (A 2 b) que la Sitra A’hara – l’autre côté (surnom du Satan dans le Zohar) est appelé Shéker (mensonge).

-> Je sais comment amener tous les fauteurs à faire téchouva, à l'exception des menteurs.
[Rabbi Bounim de Peshischa]

-> Je préfère le racha qui sait qu'il est racha, que le tsadik qui sait qu'il est tsadik.
Le premier est honnête, et Hachem aime la vérité.
Le second est malhonnête, car personne n'est exempt de fautes, et Hachem déteste le mensonge.
[le 'Hozé de Lublin]

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+ "La vérité poussera de la terre" (Téhilim 85,12)

-> Le 'Hidouché haRim dit : lorsque l'on enterre profondément dans le sol le mensonge jusqu'à ce qu'il se décompose, alors la vérité va pousser.

-> Le rabbi de Slonim (Ohr Yécharim) commente ce Téhilim :
"Oui, la vérité est proche de vous sur le sol, mais vous ne voulez pas vous penchez et l'atteindre."

[Pour acquérir la vérité, il est nécessaire tout d'abord d'avoir de l'humilité. En effet, c'est lorsque l'on se fait petit, plus bas que terre, que la vérité peut alors se développer.
Il faut rechercher LA vérité, en étant prêt à descendre notre orgueil (moi JE sais, moi Je décide, ...) pour l'atteindre, plutôt que de rechercher notre Vérité, en restant à la même hauteur, en n'étant pas prêt à sacrifier de notre égo, préférant ne voir que ce qui va dans notre sens.]

-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Nous travaillons tous dans les pompes funèbres, nous sommes tous des fossoyeurs ...
Qu'enterrons-nous? La vérité.
Mais cet enterrement-là ne nous sera pas utile.
Le verset dit : "La vérité va germer du sein de la terre" (Téhilim 85,12) = c'est-à-dire, combien nous enterrerons la vérité, plus elle germera et viendra à la lumière.

Nous ne sommes pas prêts à accepter un véritable reproche de quiconque, nous ne voulons pas entendre : "les dépositaires de la Torah ne m'ont plus connu" (Yirmiyahou 2,8).
Les gens par nature sont occupés à enterrer la vérité jour et nuit. Une femme a du mal à reconnaître la vérité devant son mari, le mari ne veut pas reconnaître la vérité face à son épouse, et ainsi avec chacun de nous, nos amis, notre Rav, avec nos parents, aucun de nous n'est prêt à reconnaître la vérité, c'est la raison pour laquelle nous l'enterrons.

Yéhouda n'était pas ainsi. Il était le grand de la génération, et la force de reconnaître la vérité [dans l'épisode avec Tamar où il aurait pu s'esquiver] a entraîné Yéhouda à engendrer le roi machia'h.

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+ "Le sceau de Hachem est : la Vérité (émét)"
[guémara Yoma 69b ; Shabbath 55a]

-> Rabbénou Yona de commenter : Puisque le sceau de D. est la Vérité, alors notre âme est façonnée de Vérité.

[Lorsque nous disons des mensonges, nous diminuons notre néchama (âme), à l'image de verser de l'eau dans un feu]

-> Le rabbi de Kotzk fait remarquer qu'un sceau Royal est un objet unique, de même à partir du moment où la Vérité devient multiple, qu'elle est copiée, alors ce n'est plus la Vérité.

-> Le 'Hafets 'Haïm dit que l'image sur un sceau est renversée par rapport à qu'il va produire sur un papier.

Ceci explique pourquoi au cours de notre vie nous pouvons avoir beaucoup d'interrogations en observant la Vérité de Hachem dans ce monde.
Cependant, dans le monde à venir, l'impression du sceau Divin sur du "papier" sera claire à nos yeux, nous permettant d'avoir un vision correcte de la réalité.

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+ "Le sceau de Hachem est : la Vérité (émét)"
[guémara Yoma 69b ; Shabbath 55a]

-> Le Smag (dans ses drachot) dit :
"Maintenant que notre exil actuel a été autant prolongé, il revient aux juifs ... de s'accrocher au Sceau de Hachem, qui est comme on le sait, la Vérité.
On ne doit pas mentir aux juifs et aux non-juifs, on ne doit les tromper d'aucune manière.
Lorsque le temps arrivera où Hachem délivrera Son peuple, les nations du monde diront : "Cela est mérité, car ils sont des gens honnêtes, et l'enseignement de la vérité était sur leurs lèvres".
Cependant, si les juifs sont des trompeurs dans leur relation avec les non-juifs,les nations du monde diront : "Regardez ce que Hachem a fait : Il a choisi pour Sa nation des escrocs et des fraudeur!""

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-> Tout celui qui ment est considéré comme ayant jeté un Séfer Torah au sol.
[Tikouné Zohar - tikoun 22,p.68]

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-> "Hachem est proche de tous ceux qui l’appelle, de tous ceux qui l’appellent avec émet (la vérité)" (Téhilim 145,18)
Hachem va accomplir les mots/demandes des gens qui sont fidèles à la vérité.
[Séfer 'Hassidim (1195)]

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-> Tous ceux qui mènent leur vie avec honnêteté et intégrité auront leurs prières qui seront répondues.
Cela provient du verset de la prière d'achré : "Hachem est proche de tous ceux qui l'appelle, de tous ceux qui l'appellent avec vérité" (Téhilim 145,18).
[rabbénou Bé'hayé - Kad haKéma'h]

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-> Dans notre recherche de la Vérité, nous devons rechercher [en nous] tous les domaines desquels nous avons exclu Hachem [préférant mettre des illusions à la place] ...
Le plus fortement nous sommes connectés à la Vérité, le moins l'exil aura d'impact sur nous.
[Sfat Emet]

-> Au cœur des traits de caractère (midot), nous devons combattre l'illusion et le mensonge.
[l'Alter de Slabodka]

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-> Dire des mensonges est un acte de destruction de soi-même, car la Vérité est la fondation de la santé de l'âme.
C'est pourquoi, nous sommes obligés de rester dans les limites de la Vérité.
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva 3,184]

-> On peut l'illustrer par les paroles du Maharcha (guémara Shabbath 55a ; Sanhédrin 97a) :
"Même si l'on réduit ou détruit un petit peu, qui est [symbolisé par la perte du] aléph (guématria de : 1, soit le plus petit chiffre) du mot "émet" (Vérité - אמת), ce qui restera est le mot : mét (mort - מת)."

[la Vérité est pure. Dès qu'on lui retire la moindre chose de vraie, alors cela devient du mensonge (emballé dans un semblant de vérité), et c'est une destruction, une mort de soi-même. ]

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+ "Fuis la parole de mensonge" (Michpatim 23,7)

-> Le terme : "tir'hak" (fuis - תִּרְחָק) peut également signifier : "Tiens-toi à distance".
L'explication est : dès que vous prononcez un mensonge, vous vous éloignez de D.
[Rabbi Zouché d'Hanipol - le plus jeune frère du Noam Elimélé'h - Ménorat Zahav - paracha Béhar]

[c'est soit du fuis un mensonge et Hachem reste avec toi, soit tu restes dans ta tendance naturelle de dire un mensonge et c'est alors Hachem qui te fuit!]

-> Le rabbi Aharon de Karlin (Beth Aharon) commente ce verset :
Un mensonge est la chose la plus méprisable au monde. Je doute que même le repentir puisse expier une mensonge. Car la repentance (téchouva) pour un menteur est en elle-même un mensonge.

-> Lorsque le mensonge est enterré, la Vérité jaillit.
['Hidouché haRim]

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-> "Eloigne-toi de la parole mensongère" (Michpatim 23,7)
Rabbi Mendel de Kossov dit : "C'est que dans le monde entier, on ne trouverait pas un seul homme qui soit totalement vérité.
Au fond, le monde se partage en 2 sortes de personnes : celles qui sont proches du mensonge et celles qui cherchent à s'en éloigner".

[nous devons fréquemment nous demander à quel type de personne nous appartenons actuellement. Est-ce que nous faisons un effort pour chercher à s'éloigner de tout mensonge, ou bien non?]

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-> "Éloigne-toi du mensonge" (midvar chéker tir'hak - Michpatim 23,1)

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 74) parle avec véhémence de l’aspect méprisable du mensonge : "Le mensonge est considéré comme abominable et honteux par tout le monde, il n’existe rien de plus répugnant ... La Torah nous enjoint donc de nous distancer considérablement du mensonge, comme il est écrit : "Éloigne-toi du mensonge"."

Il explique ensuite que la Torah n’emploie un terme d’éloignement pour aucune autre mitsva, ce qui prouve la gravité de cette faute. De plus, cela nous enseigne qu’il faut même s’écarter d’une infime éventualité de tromperie.

Le Séfer ha‘Hinoukh souligne qu’Hachem est un « D. de vérité » et que seule une personne qui cherche à émuler Hachem peut recevoir Sa bénédiction.

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-> "Vous ne mentirez pas au préjudice de votre prochain" (Kédochim 19,11)
Les sages de Kotzk ajoutaient à ce propos que "non seulement il ne faut pas mentir aux autres, mais il ne faut pas se mentir à soi-même".

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-> b'h, divré Torah sur la vérité : https://todahm.com/2015/12/27/la-verite
-> https://todahm.com/2021/01/21/30277
-> https://todahm.com/2015/02/16/2831-2
-> https://todahm.com/2014/02/01/1075-2
-> https://todahm.com/2018/02/20/6074-2

- https://todahm.com/2022/03/17/35326

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+ Qu'est-ce que la vérité et qu'est-ce que le mensonge?

-> "Nous avons été éduqués selon le principe que la vérité consiste à raconter des faits tels qu'ils sont produits et le mensonge à les déformer.
Ce principe se vérifie dans certains cas, mais souvent il n'est pas en vigueur.
En effet, parfois il est interdit de rapporter des faits tels qu'ils sont, par exemple, d'émettre des propos blessants alors qu'il n'y en a ni l'utilité ni l'obligation. Il faut justement déformer si l'on peut dire la vérité quand elle risque plus de nuire que d'aider.
Ainsi, la vérité revient parfois à du mensonge puisqu'elle engendre le mal et le mensonge à de la vérité, puisqu'il apporte le bien."
[rabbi Dessler - Mikhtav méEliyahou]

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-> "Le monde se maintient grâce à 3 choses : la loi, la vérité et la paix" (Pirké Avot 1,18).

La vérité est l'un des 3 piliers sur lesquels repose le monde.
Lorsque les gens disent la vérité, la bénédiction descend du ciel, comme il est écrit : "La vérité poussera de la terre et la charité regarde du ciel. Hachem accordera aussi le bien et notre terre produira sa récolte" (Téhilim 85,12-13) = lorsque les gens disent la vérité, le ciel est charitable envers nous et la terre produit une récolte abondance.
[...]

Le maintien de la paix constitue le seul cas où il est permis de mentir (darké chalom), là le motif n'est pas de tromper mais uniquement d'éviter les querelles.
Cependant, même cela n'est permis que dans certaines circonstances, dans de rares occasions (déré'h mikré) et non en tant que pratique courante.
Si l'on s'habitue à mentir dans les cas permis, le yétser ara nous en fera trouver continuellement.

La guémara (Yébamot 63) raconte que la femme de Rav avait pour habitude de le contrarier. S'il demandait un certain aliment, elle en préparait un autre. Elle ne respectait jamais sa volonté.
Pour les Sages de la guémara, les choses matérielles n'avaient pas d'importance.
Rav ne prêtait pas garde à ces contrariétés futiles et s'en riait comme si elles ne l'affectaient pas. Il agit ainsi longtemps afin d'éviter les querelles chez lui.
Lorsque son fils rabbi 'Hiya grandit, il remarqua que sa mère faisait exactement le contraire de ce que son père désirait. Il eut donc recours à un subterfuge pour faire respecter la volonté de son père.
Chaque fois que Rav demandait quelque chose, il transmettait le message inverse à sa mère, ainsi son père obtint enfin ce qu'il désirait.
Un jour, Rav dit à son fils : "Il semble que ta mère ait changé ses habitudes!"
Rav 'Hiya confia à son père la ruse à laquelle il recourait pour y parvenir.
Rav lui répondit : "Tes intentions sont louables mais ce que tu fais est interdit. Tu risques de t'habituer à mentir alors que la Torah dit : 'Éloigne-toi du mensonge'."

La guémara (Sanhédrin 97a) raconte qu'il y avait une fois une ville appelée Kouchta. Ce nom, qui signifie "vérité" [en araméen], lui fut donné parce que les habitants de cette ville ne disaient jamais de mensonge.
Et personne n'y mourait prématurément.

Un homme vint un jour habiter dans cette ville, se maria et eut 2 fils.
Un matin, une voisine vint rendre visite à sa femme. Cette dernière se lavait les cheveux à ce moment-là et l'homme dit à la voisine qu'elle était absente. Au même moment, un accident se produisit et ses 2 fils moururent.

Les citoyens vinrent enquêter sur la cause de ce drame.
Lorsqu'ils apprirent ce qu'il s'était passé, ils demandèrent à cet homme de quitter la ville et lui dirent : "Nous ne voulons pas que tu vives parmi nous car tu as amené la mort dans notre ville. Jusqu'à présent, un tel malheur ne s'était jamais produit car nous veillons très scrupuleusement à ne pas dire de mensonges. Ne reste plus parmi nous."
[Méam Loez - Michpatim 23,7]

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-> Le Guéhinam qu'on éprouvera dans le monde à venir pour nos fautes est le très douloureux embarras de faire face à la Vérité des erreurs de notre vie.
La guémara (Béra'hot 12) enseigne : "Celui qui commet une faute et qui en est embarrassé, est pardonné". Le profond sentiment de honte est en soi une forme de Guéhinam.
[rabbi Tsadok haCohen de Lublin]

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-> Trop gémir à la douleur représente une once de mensonge.
[rabbi Pin'has de Koritz]

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-> Si chacun dirige sa vie selon sa vérité, nous arriverons à la situation de : "Un homme et son prochain se dévoreront l'un l'autre" (guémara Avoda Zara 4).
Même les voleurs ont des justifications à leur comportement.
[rabbi Nissim Yaguen]

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-> L'excès de paroles conduit fatalement au mensonge.
[rabbi Raphaël de Brachd]

-> Si tous les gens parlaient vrai, le machia'h serait déjà là.
[rabbi Pin'has de Koritz]

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-> Là où il n'y a pas de vérité, tu ne trouveras ni grâce ni foi.
[rabbi Na'hman de Breslev]

-> Je préfère encore que mon souffle m'abandonne plutôt que de proférer un mensonge.
[...]
Si les hommes craignaient le mensonge autant qu'ils refusent l'adultère, le machia'h serait déjà arrivé.
[...]
Les grands menteurs sont en fait des réachaïm. Ils ont des tendances à l'idolâtrie. Car la vérité et la foi sont interdépendantes.
[rabbi Pin'has de Koritz]

-> Si, aux yeux des hommes, le mensonge était aussi grave que la débauche, le monde serait sauvé.
[rabbi Mendel de Kotzk]

-> Je ne te demande qu'une chose : ne mens pas.
[...]
Je peux aider les grands pécheurs à se repentir. Mais je ne peux rien pour les menteurs.
[rabbi Sim'ha Bounim de Peschi'ha]

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-> La vérité absolue n'existe pas dans ce monde-ci.
[...]
La plupart des gens ne peuvent pas faire face à la vérité toute nue.
C'est pourquoi elle ne s'impose à eux que sous des déguisements.
[rabbi Na'hman de Kassov]

-> A l'intérieur de tout mensonge, il y a du vrai.
[Baal Chem Tov]

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-> Il est des hommes qui savent porter la vérité aux autres et pas à eux-mêmes.
[...]
Pour que naisse la vérité, il faut d'abord enterrer le mensonge.
[...]
Tout peut être imité sur terre, sauf la vérité.
Une vérité imitée n'est plus la vérité.
[rabbi Mendel de Kotzk]

-> Il ne suffit pas de ne pas mentir. Encore faut-il s'éloigner du mensonge et le fuir.
[rabbi Zoucha d'Anipoli]

-> Rien ne fut plus difficile pour moi que mon combat contre le mensonge.
Cela m'a pris 13 ans et m'a brisé les membres et les os. Mais j'en suis venu à bout.
[rabbi Pin'has de Koritz]

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-> "99% de véridique = 100% de mensonge"
[rabbi Shimon Schwab]

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+ La Torah est l'expression de la Vérité :

On peut citer :
1°/ "Emet (אֱמֶת), c’est la Torah, comme il est dit : ‘Acquiers la Vérité et ne la revends pas’ (Michlé 23,23)" (guémara Bérakhot 5b)
[du fait que la Torah soit éternelle et infinie, étant la parole Divine, elle est définie par le terme Emet – (Ets Yossef dans le Ein Yaacov).
On peut remarquer que les mots "indénombrable" (én mispar - אֵין מִסְפָּר - voir Iyov 9,10) totalisent la même valeur numérique que le mot אֱמֶת Emet (441)]

2°/ "Il n’y a de Vérité que la Torah, comme il est dit : ‘Acquiers la Vérité et ne la revends pas, non plus que la Sagesse, la Morale et l’Intelligence’" [guémara Yérouchalmi Roch Hachana 3,8]
La Torah désigne la Vérité absolue, car ses Lois sont source de Vérité du fait qu’elles émanent de D., à propos duquel il est dit : "Et Hachem, D., est Vérité" (Jérémie 10,10).

On peut noter que pour compléter les 248 mots du Shéma Israël (correspondant aux 248 mitsvot positives et aux 248 organes du corps), on ajoute le mot "émet" après les derniers mots : "Hachem votre D."
Le verset suivant y fait allusion : "Et vous (véatem - וְאַתֶּם) qui êtes attachés à Hachem, votre D., vous êtes tous vivants aujourd’hui" (Vaét'hanan 4,4).
Si vous attachez le mot Emet (אֱמֶת - constitué des mêmes lettres que Atem - אַתֶּם) à la fin du Shéma : "Hachem votre D.", vous mériterez d’être «tous vivants aujourd’hui», car vous recevrez la force de vie de vos 248 organes.

3°/ "Emet est la Signature de D." (le mot אֱמֶת Emet est formé de la première lettre [א - aleph], de celle du milieu [מ - mém] et de la dernière lettre [ת - Tav]. Ce schéma désigne Hachem, selon la formule : "Je suis le Premier et Je suis le Dernier, Je suis présentement") [guémara Chabbath 55a - Rachi].

De plus, le Arizal [voir Paana’h Raza] explique que la "Signature de D." fut dévoilée lorsqu’Hachem se révéla à Moché sous l’appellation "Je Suis celui qui est" (éyé acher éyé - א־היה אשר א־היה - Chémot 3,14).
En effet, le Nom divin (éyé - א־היה) a pour valeur numérique 21, ainsi l’expression (éyé acher éyé - א־היה אשר א־היה) fait allusion l’opération 21X21 = 441, soit la valeur numérique du mot Emet (אֱמֶת).

4°/ Le verset : "Le début de Ta parole est Vérité" (Téhilim 119,160) suggère que nous pouvons révéler la "Signature de D." dans les premiers sujets de la Torah.
Ainsi, le Baal haTourim fait-il remarquer que les lettres qui terminent chacun des mots "Béréchit Bara Elokim" (Au Commencement D-ieu créa - אל־קים בְּרֵאשִׁית בָּרָא) forment le mot Emet (Vérité - אֱמֶת), car D. utilisa la vérité pour créer le Monde.
Par ailleurs, le ‘Hidouché haRim (Séfer Hazekhout) remarque : "Les 10 Commandements commencent par la lettre Aleph א (de אָנֹכִי Anokhi) ; c’est la base de la Torah Ecrite. La Michna commence par la lettre Mem מ (de מאימתי Méamataï – Depuis quand lit-on le Shéma le soir). Le Talmud commence par la lettre Tav ת (de תנא Tana – On enseigne)."
On peut aussi remarquer que Rachi commence son commentaire sur la Torah par la lettre Aleph א (de אמר Amar – Il a dit) et prend soin de le terminer par la lettre Tav ת (de יישר כחך ששברת Yacher Korkha Chéchabarta – Tu as bien fait de briser [les Tables]). De plus, le mot situé exactement au milieu de la Torah est le mot גחָּוֹן Ga’hone (accroupi). Rachi termine son commentaire sur ce mot par le terme מֵעָיו Ma’av (son ventre), qui commence par un Mem מ.
Ainsi, trouvons-nous cachées, dans le commentaire de Rachi sur la Torah, les 3 lettres du Sceau divin : אֱמֶת

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+ "Envoie pour toi des hommes" (Chéla'h Lé'ha 13,2)

-> Moché envoya les explorateurs pour visiter la terre sainte. Quand ils revinrent, ils présentèrent au peuple un rapport de leur visite. Quand on analyse le texte, on peut s'apercevoir qu'ils ne firent que dire ce qu'ils ont vu. Apparemment, ils n'ont fait que dire la vérité, ce que leurs yeux ont vu.
=> Où était donc la faute?

-> Le Rabbi Mendel de Kotsk explique que dire la vérité ce n'est pas se contenter de décrire la réalité telle qu'elle est. Car ne pas modifier la réalité c'est simplement ne pas mentir. Mais ce n'est pas encore dire la vérité. Ainsi, quelqu'un peut ne pas mentir, en décrivant la réalité telle qu'elle est, mais sans qu'on puisse encore affirmer qu'il dise la "vérité".
En fait, la vérité, c'est lire et interpréter la réalité en conformité avec la Parole d'Hachem. Si quelqu'un décrit une situation sans rien modifier à la réalité, mais que ses yeux humains lui laissent interpréter les faits de façon différente à la Parole d'Hachem, alors si c'est un homme de vérité, il fournira tous les efforts nécessaires pour s'ingénier à l'interpréter en conformité avec la Parole Divine, et pas selon ce que ses yeux humains le laissent comprendre.

Ainsi par exemple, un homme qui a travaillé durement et à reçu en rétribution un grand salaire, s'il se dit que c'est son travail qui lui a permis d'avoir ce salaire, ce ne sera pas la vérité, même si c'est ce qui paraît de la réalité. Car la vérité c'est qu'Hachem a béni son travail et c'est Lui Qui lui a envoyé le salaire, comme il est dit : "Il bénira toutes les actions de tes mains".

=> Certes, les explorateurs n'ont fait que décrire la réalité de ce que leurs yeux ont vu lors de leur visite de la terre, mais malgré tout ils ont commis en cela une grave faute. Leur erreur a été de ne pas avoir voulu investir des efforts pour mettre en accord cette réalité qu'ils ont vue avec la Parole d'Hachem qui avait dit que cette terre était une bonne terre. Ils ont décrit ce qu'ils ont vu, les géants, les fruits énormes, les nombreux enterrements, ..., ce qui a débouché à la conclusion évidente qu'ils ne pourront pas conquérir une telle terre.
Ce qu'on leur reproche c'est de ne pas s'être efforcé d'interpréter les mêmes faits, mais selon la Vérité de la Parole d'Hachem, comme l'ont fait Yéhochoua et Kalev qui proclamèrent : "Cette terre est très très bonne".
Ne laissons pas les apparences de nos yeux humains diriger notre jugement. Au contraire, c'est la vérité de la Torah qui doit orienter notre lecture de tous les événements de nos vies.

Le Temple

+ Le Temple d'En-Haut :

-> La guémara ('Haguiga 12b) décrit qu'au Ciel, il a une ville céleste construite sur le modèle de la Jérusalem sur terre, et ainsi il y a un Temple, dans lequel les sacrifices sont apportés quotidiennement par l'ange Michaël.

-> Le Temple d'En-Haut n'a été créé que pour correspondre à celui d'en-bas.
En effet, Hachem aime tellement le Temple construit par les juifs, qu'Il a créé une copie En-Haut, dans le monde spirituel.

Les anges n'ayant pas de libre arbitre, le plaisir que ressent Hachem à voir les juifs peiner pour faire Sa volonté est incomparablement plus élevé.
Lorsque notre Temple a été détruit et que le service y a été interrompu, Hachem a juré de ne plus entrer dans le Temple d'En-Haut tant que celui d'en-bas ne sera pas restauré.
[midrach Tan'houma - Pékoudé 1]

-> La destruction du Temple sur terre, a entraîné une diminution du nombre de serviteurs Célestes d'Hachem, ce qui implique une réduction de l'honneur de D. également dans le Ciel.
[selon la guémara 'Haguiga 13b]

Le Maharcha commente que depuis que les chants de Louange ont cessé dans le Temple sur terre, les anges ont arrêté de chanter leurs chants (qui sont secondaires par rapport à ceux des hommes).

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+ Le Temple : l'honneur d'Hachem

-> "Comme elle se dresse magnifique, joie de toute la terre, la montagne de Sion [Jérusalem], aux flancs dirigés vers le Nord, la cité d’un Roi puissant! [Hachem]" (Téhilim 48,3)

Rabbi Avraham, le fils du Gaon de Vilna, dans son Rav Péalim, rapporte les données suivantes pour illustrer la splendeur du Temple :

-> il y avait des rideaux recouvrant chacune des 7 Portes de la Court (azzara).
Ils étaient décorés d'or et de motifs.
12 000 kikars d'or ont été filés et tissés pour élaborer ces rideaux (soit environ 550 tonnes d'or!).

-> Les récipients utilisés pour contenir le sang étaient tous réalisés en métaux précieux. Il y en avait : 650 000 en or, et 1 200 000 en argent.

-> Le Temple avait des dizaines de milliers de ménorah en or, chacune incrustée de pierres précieuses qui valait chacune une fortune.
Il y avait des tables en or, des ustensiles en or, dont certains étaient incrustés de pierres précieuses.

-> les murs (et plafond) du Heikhal étaient recouverts d'épaisses plaques d'or, sur lesquelles étaient incrustées des milliers de pierres précieuses.
[le rav El'hanan Hoberman, dit qu'il y en avait pour plus de 450 tonnes d'or (en se basant sur les commentaires de Divré haYamim I - 29,4)]
[il est à noter que le 2e Temple n'avait pas d'or sur ses murs, mais du marbre sublime laissant apparaître des vagues de l'océan. Cette beauté était exceptionnelle/inégalée au point où nos Sages (Baba Batra 4a) disent : "Celui qui n'a pas vu le Temple d'Hérode (le 2e) n'a jamais vu un édifice véritablement magnifique". ]

-> Une grande partie de ces pierres précieuses et de cet or, a été préparée par le roi David, dans l'attente de la construction du 1er Temple (survenue après sa mort).
Il y a consacré plus de 1,1 million de kikar d'or (environ 50 000 tonnes d'or!).

Par la suite, le roi Chlomo et le restant du peuple juif ont également apporté leur contribution.

=> Le Temple était un palais unique dans sa magnificence, éveillant les cœurs à la Suprême grandeur de Hachem.

"Dans le fond des mers, il existe des pierres précieuses à l’intérieur de pierres très lourdes. Il faudra de grands efforts pour briser la pierre pour atteindre la pierre précieuse. Et plus la pierre est dure, plus la pierre précieuse aura de valeur.
De même, quand une personne voit que son cœur est très dur et lourd comme une pierre, cela est le signe qu’une pierre précieuse et un grand trésor y sont enfouis."

[le Beit Avraham]

"A Yom Kippour, nous affligeons notre corps par le jeûne, tandis qu'à Pourim nous affligeons notre âme par la boisson. En effet, peut-il y avoir une plus grande affliction que de devenir saoul et perdre tout notre sens du discernement?"
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev]

[un juif doit être vigilant à chaque instant de ne pas se faire avoir par son yétser ara. Ainsi, lorsqu'à Pourim il n'a plus toute sa tête, il est alors dans un état de détresse, de panique. Je suis tellement vulnérable, Hachem protège moi!
Cette prise de conscience doit nous renforcer pour le restant de l'année à toujours avoir toute sa tête pour rester fidèle à la volonté de D., et ce même si la matérialité de ce monde peut nous rendre ivre de désirs.]

Selon le Arizal, les lumières de sainteté (orot akédoucha) qui sont venues dans le monde au moment du miracle de Pourim étaient sans précédent. Même lors des périodes les plus miraculeuses telles qu'à l'ouverture de la mer Rouge, le don de la Torah, et l'époque du 1ere Temple où les miracles étaient courants, ces lumières si extraordinaires n'étaient pas présentes.

Le Arizal ajoute qu'à chaque année à Pourim, ces mêmes lumières remplissent à nouveau le monde!

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-> Rabbi Guttman (de Ramat Chlomo) rapporte que de nombreux secrets du monde sont cachés dans les versets de la Méguilat Esther, et que selon nos Sages au moment où celui qui va la lire fait la bénédiction préalable (al mikra méguila), il va créer un tumulte au Ciel qui ouvre des Portes qui ne sont pas mêmes ouvertes à Yom Kippour!

=> Paradoxalement, il n'y a pas de miracle spectaculaire dans la méguila (tout est caché dans la naturalité/normalité), le nom de D. n'y apparaît même pas, ... et pourtant c'est un des jours où Hachem est le plus proche de nous, attendant impatiemment nos prières pour les exaucer.
Pourim est un jour où des opportunités en or d'atteindre une véritable proximité avec Hachem flottent dans l'air, n'attendant uniquement que nous fassions l'effort de s'en saisir.

"Hachem avait dit à Avram : Eloigne-toi de ton pays, de ton lieu natal et de la maison paternelle, et va au pays que Je t'indiquerai" (Lé'h Lé'ha 12,1)

-> Le Zéra Kodéch (rabbi Naftali Tsvi Horowitz de Ropshitz) de commenter :

Avraham était obsédé par son infériorité.
Il pensait : "Comment oserais-je aspirer à devenir un tsadik et à proclamer la grandeur de D.! Ma ville natale Our Kasdim est une cité pécheresse. Les membres de ma famille seront tous des idolâtres. Comment quelqu'un avec un tel pedigree/parenté pourrait-il devenir un homme saint?"

Alors qu'il est vrai qu'une personne doit méditer sur son indignité, il est néanmoins écrit : "Son cœur grandit dans les voies de D." (Divré Hayamim II 17,6), qui signifie que lorsque vient le moment de servir Hachem, vous devez être fier et plein d'assurance, confiant dans le fait que D. pardonne et qu'Il fait le bien envers Ses serviteurs.

=> C'est ce que D. voulait dire lorsqu'Il s'adressa à Avraham : "Éloigne-toi de ton pays, de ton lieu natal" = vous pensez que vos origines souillées et vos ancêtres défaillants vous empêchent d'atteindre le degré suprême de sainteté. Chassez ces pensées de votre esprit!
Soyez vaillants dans les voies d'Hachem! Vous serez celui qui fera connaître le Nom de D. dans le monde."

[chaque juif en tant que descendant d'Avraham, se doit de suivre son chemin, et non celui que notre yétser ara souhaite nous faire prendre (pour qui te prends-tu à vouloir faire autant de mitsvot?, soit humble! = fait le minimum dans ta judaïcité, spiritualité).
De même que Avraham malgré ses origines est devenu le fondateur du peuple juif, de même en suivant son exemple (viser notre grandeur spirituelle), nous avons l'assurance qu'également : "Vous serez celui qui fera connaître le Nom de D. dans le monde"]

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-> Rachi : Va pour toi = Pour ton bonheur et pour ton bien.

-> "Va pour toi" = Il y a dans cet ordre une allusion pour tout juif : "lé'h lé'ha" = de servir Hachem dans le plaisir et la joie.
En effet, le service de D. s'appelle une marche. Ainsi qu'il est écrit dans les Téhilim : "Je marcherai devant Hachem dans les pays de la vie" (Tehilim 116,9).
A ce propos, la Torah ordonne que la marche devant Hachem soit pour ton agrément et pour ton bien, dans le plaisir et la joie.
De plus, "quitte ton pays et ta patrie" = sépare-toi de toutes les vanités du monde qui t'entoure, et de la maison de ton père, des habitudes ancrées en toi depuis le jour où tu es né dans la maison de ton père, va et sépare-toi de toutes ces vanités et des habitudes de ton enfance, progresse! Améliore-toi!
[le Ouva haLévi]

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+ "Va pour toi, hors de ton pays, de ton lieu natal et de la maison paternelle, vers le pays que Je t'indiquerai"

-> Le rabbi Na'houm de Tchernobyl commente :
Hachem a dit à Avraham, qui pratiquait l'hospitalité à une grande échelle : "Va t'en" (lé'h), et sois toi-même nomade, ainsi tu sauras exactement de quoi souffrent les invités nomades.
Mais sache que c'est pour ton profit et pour ton bien (lé'ha), pour que tu accomplisses ensuite la mitsva avec un grand plaisir et une grande joie, une fois que tu auras bien compris le cœur des invités.

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-> Le rabbi Bounim de Pschis'ha nous fait comprendre ce verset de la façon suivante :
"Etant donné que la vision du tsadik éclaire les yeux de l'homme et lui ajoute de la sagesse, Hachem enjoignit à Avraham de se rendre en un lieu où il montrerait son visage saint et lumineux aux autochtones.
Telle est l'ordre : "Va pour toi, hors de ton pays, de ton lieu natal et de la maison paternelle, vers le pays que Je t'indiquerai (aréka - אַרְאֶךָּ)".
Ce dernier mot est un verbe transitif pouvant être décomposé en : "aré oté'ha", autrement dit : "Je te montrerai là-bas, ainsi que ton saint visage, afin que les gens acquièrent la crainte du Ciel et la sainteté en t'observant, de même que [par la vision] de ton comportement."

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+ "Avraham partit comme le lui avait dit Hachem" (Lé'h Lé'ha 12,4)

-> Hachem avait promis à Avraham qu'il avait tout intérêt à partir ( "Va pour TOI").
Hachem lui donnerait une bonne renommée, des enfants, des richesses, ... Cependant, il est écrit : "Avraham partit comme le lui avait dit Hachem" = c'est-à-dire sans aucun calcul!
Si Hachem dit de s'en aller, Avraham s'en va, comme Hachem le lui a dit, et non pour recevoir une récompense!
[Sfat Emet]

[d'une certaine façon, le fait de pouvoir réaliser la volonté de D. est en soi une si grande chose, un si grand honneur, qu'aucune récompense n'a de valeur en comparaison!]

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-> "Avram partit comme le lui avait dit Hachem, et Loth alla avec lui. Et Avram était âgé de 75 ans à sa sortie de 'Haran" (Lé'h Lé'ha 12,4)

-> Le Ben Ich 'Haï (Lé'h Lé'ha) commente :
Nous apprenons en général la promptitude à faire les mitsvot d’Avraham, et c’est exactement la raison de la précision de son âge dans ce verset. En effet, après avoir reçu l’ordre d’Hachem de quitter ‘Haran, on aurait pu penser qu’il aurait pris le temps de se préparer à un long voyage ou qu’il aurait pris le temps de convaincre certains membres de sa famille de le suivre. Mais non, à peine l’ordre reçu, Avram prend ses affaires, lève le camps et s’en va, sans attendre et sans se retourner. Seul Loth vient avec lui, car il est enclin à le suivre, et qu’il n’a pas besoin de prendre le temps de le motiver à le suivre.
C’est le sens du mot "kaachèr" (כַּאֲשֶׁר), on le traduit par "comme", mais il veut dire aussi "quand", Avram est parti de suite "quand" Hachem le lui a dit.
Et n’allez pas croire qu’il a agit sur un coup de tête, qu’il était impulsif ou irréfléchi. Non c’était un vieillard de 75 ans, il a bien la tête sur les épaules, sait très bien à quoi il s’engage et ne fait rien sans y réfléchir.
Il agit par sagesse, uniquement pour répondre à l’appel d’Hashem pour accomplir son ordre.

"Tu ne me donneras rien" (Vayétsé 30,31)

-> Lavan a voulu fixé un salaire constant et établi à l'avance, et Yaakov lui a expliqué : Tu ne me donneras rien, parce que si le salaire est fixé à l'avance et assuré, je risque de me détourner de ma confiance en Hachem.
Je veux recevoir ma subsistance directement des mains de D., en fonction de ce qu'Il suscitera, des [bêtes] mouchetées ou des tachetées dans les naissances du troupeau.
Je ne veux pas un sou qui me soit promis à l'avance, ainsi j'aurai sans cesse les yeux tournés vers Lui, et Il me donnera ma nourriture en son temps.
En ce sens : "Tu ne me donneras rien" = Je ne voudrais certainement pas avoir un salaire fixe.

[rabbi David Kim'hi]

"Le peuple cessa d’amener (les offrandes pour le Michkan)" (Vayakél 36,6)

-> Dans la Torah, le terme : cessa (vayikalé - ויכלא) apparaît uniquement à 2 reprises : dans notre verset, et une autre fois dans le verset : "La pluie cessa (vayikalé - ויכלא - Noa'h 8,2)", concernant le déluge.
Le lien entre ces 2 occurrences est que c'est en donnant à la tsédaka que l’on attire sur nous le flux de la bénédiction divine.

Ainsi, si l'on cesse de donner, ce flux aussi se retire. De sorte que si "le peuple cesse d’amener", alors "la pluie cesse" de descendre.
La pluie, symbole du flux divin, cesse de s’épancher si le peuple aussi cesse de donner à la tsédaka.

[l'Admour de Bobov]

Le 'Hafets 'Haïm disait qu'il était incapable de dire le moindre lachon ara parce qu'il s'imaginait toujours debout devant la cour céleste d'Hachem tandis qu'ils écrivaient chaque mot qu'il prononçait.

Rabbi Israël Salanter a dit à ses disciples qu'il savait que le 'Hafets 'Haïm serait le prochain dirigeant spirituel de la génération parce que tous les autres croyaient en Hachem, mais que le 'Hafets 'Haïm voyait Hachem.

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-> Selon le Rema, au début de son commentaire dans le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm), l'un des principes fondamentaux du judaïsme est d'être constamment conscient que "chiviti Hachem lénegdi tamid" (Hachem est toujours devant moi - Téhilim 16,8), car : "la façon dont on s'assoit, agit et conduit ses affaires lorsqu'on est seul n'est pas la même que lorsqu'on se tient devant un grand roi".
Le plus grand facteur de motivation pour grandir dans le service d'Hachem est d'imaginer et de sentir qu'Hachem Lui-même l'observe à chaque instant et attend simplement qu'il se conforme à Ses commandements pour pouvoir le combler de Son infinie bonté.

Un exemple de quelqu'un qui a vécu avec une telle conscience est le Yessod véChorech haAvoda, qui a écrit dans son testament (chapitre 22) que si son nez coulait, il s'arrêtait immédiatement pour l'essuyer, même s'il était au milieu de quelque chose de très important, parce que "il n'est pas respectueux de se présenter devant le Créateur avec un nez sale".

Notre grandeur d’être juifs

+ Notre grandeur d'être juifs :

-> Il est vital à tout juif de se rappeler qui il est et la grandeur de son âme.
La Torah nous ordonne : "vous serez saints" (kédochim tiyou), ce sur quoi le midrach (Vayikra rabba 24) commente :"Une personne aurait pu aurait pu penser qu'elle pouvait être aussi sainte que Moi. C'est pourquoi le verset dit : "Car je suis saint : Ma sainteté est plus grande que la tienne."
[d'une certaine façon, un juif(ve) peut tellement s'élever spirituellement pour tendre vers le Divin, qu'on a besoin que Hachem nous précise dans la Torah qu'on pourra pas totalement L'égaler. ]

Rabbi 'Haïm Chmoulévitz (Si'hot Moussar - 5731 - chap.18) explique :
"La suggestion qu'une personne puisse penser qu'elle peut être comme Hachem est incroyablement effrayante, et si nos Sages ne l'avaient pas dit, il serait impossible de le dire.
Cependant, ils ont compris le niveau extraordinaire que nous sommes capables d'atteindre, devenir comme Hachem, et le verset ne nie pas cette grandeur, mais souligne plutôt que la grandeur d'Hachem l'emporte toujours sur la nôtre".

Notre âme est née devant le Trône de Gloire d'Hachem (l'intériorité de D.) et possède des pouvoirs et des capacités de grandeur presque infinis.
Nous avons tendance à sous-estimer nos potentialités spirituelles, et c'est une terrible tragédie de ne pas suffisamment les exploiter lors de notre bref passage dans ce monde.

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=> Comment se fait-il que, souvent, nous n'apprécions pas notre grandeur potentielle?

-> Le rav Hutner fait une observation sur l'histoire du monde :
Adam haRichon, le premier homme, avait la plus grande perception d'Hachem, mais au fil des générations, la conscience d'Hachem a diminué. À la 4e génération de l'histoire, le culte des idoles a démarré. Au départ, l'idolâtrie a commencé parce que les gens pensaient qu'Hachem était si grand et infini qu'il était impossible qu'Il puisse traiter avec les humbles humains sur une base personnelle, et par conséquent, ils ont cherché un intermédiaire. Depuis lors, le déni de la présence et de l'implication d'Hachem dans le monde n'a cessé de croître.

Même si, au fil des générations, la majorité des non-juifs ont adhéré à une forme de religion et accepté l'existence de D., une nouvelle catégorie de personnes s'est récemment développée : les athées, qui nient totalement l'existence d'un Dieu. Les athées affirment que le monde s'est créé tout seul et que les hommes ont évolué à partir de formes de vie plus primitives.
Aujourd'hui, la négation d'Hachem est si répandue que les gens nient même ce qui fait leur spécificité en tant qu'êtres humains. Ils nient la présence et le pouvoir de l'âme (néchama - part de divinité) qui leur donne la capacité de choisir le bien contre l'adversité et d'atteindre la grandeur et la noblesse.

Mais un juif est différent! Il vit avec la connaissance qu'il a la capacité d'atteindre des sommets spirituels incroyables parce que qu'il a en lui une âme qui a des pouvoirs infinis qui m'ont été donnés par le Créateur infini du monde.
Pour citer le rav Tsadok haCohen (Tsidkat HaTsadik 154) :
"De la même manière que l'on est tenu de croire en Hachem, on est tenu de croire en soi-même ... que son âme vient d'Hachem et qu'Hachem éprouve du plaisir et de la joie lorsque nous faisons Sa volonté".

De même, le Yaavets (Yaarot Dvach - drouch 16) demande de nous :
"Il est obligatoire de se rappeler à chaque seconde que nous sommes les enfants du Roi puissant et redoutable, et il n'est pas convenable que nous nous comportions comme de modestes paysans.
Si un juif se souvenait de l'immense grandeur de chaque juif, du fait qu'il est plus élevé que les anges, il lui serait impossible de sombrer dans les frivolités et les mondanités de ce monde et de se laisser entraîner par aux désirs [interdits]. "

[ nier sa propre grandeur, c'est nier Hachem, qui a planté Sa néchama (part de D.) en vous.

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-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva 5:2) affirme que chaque personne a le choix de devenir un tsadik comme Moché Rabbénou.

Le rav El'hanan Wasserman explique que cela ne signifie pas qu'il peut devenir aussi grand que Moché, mais que, de la même manière que Moché Rabbénou a utilisé tout son potentiel pour atteindre le plus haut niveau possible, nous avons nous aussi la possibilité de développer nos forces et nos capacités uniques afin de nous élever à des niveaux spirituels fantastiques que nous pensons souvent être bien au-delà de nos capacités.

-> Le rav Segal (roch yéchiva de Manchester), pendant le hakafot animé de Sim'hat Torah, à un moment donné, les garçons dansaient énergiquement tout en chantant de toutes leurs forces la chanson bien connue "Ano, ano, ano av-do d'Koudcha Brich Hou" (Je, je, je suis un serviteur du Hachem" (extrait de la prière que Brich Shmé prononcée en sortant le Séfer Torah de l'arche). L'un des étudiants s'approcha du Rosh Yeshiva et demanda : "Il est certainement hautain de chanter "Je, Je, Je". Peut-être serait-il plus approprié de chanter "Je suis un serviteur, un serviteur, un serviteur" ?

"D. nous en préserve!" s'écria le roch yéchiva. "Je, et encore je, et encore je !"
Nous devons nous rappeler la grandeur de notre âme. Je suis un digne serviteur d'Hachem. Nous ne pourrons jamais nous le rappeler assez souvent.

Chaque juif a une tâche personnelle et une grandeur qu'il ne faut pas sous-estimer. Comme le dit la michna (Sanhédrin 5:4), chaque personne doit dire : "Le monde a été créé pour moi".
Il ne faut pas confondre cela avec de l'orgueil. Le 'Hovot haLévavot écrit qu'il existe une forme autorisée et nécessaire d'orgueil : la joie et la fierté que l'on éprouve à l'égard de la Torah et des mitsvot que l'on a eu le mérite d'accomplir.