-> "Sim'ha Torah est une fête aigre-douce pour moi.
D'un côté, je me réjouis grandement de notre précieuse Torah.
D'un autre côté, je suis triste du fait que de nombreux juifs profanent quotidiennement la Torah.Ainsi, le plus j'ai de la joie à Sim'ha Torah, le plus je ressens fortement de la peine concernant le niveau jusqu'où les gens ont pu descendre [spirituellement]."
[Rav Israël Salanter]
"[A Chémini Atsérét, ] Hachem dit aux juifs : "il m’est difficile de vous voir partir" (Rachi - Vayikra 23,35-36).
Cette séparation fait référence à la distanciation des juifs, chacun retournant dans sa propre maison après avoir était si proches les uns des autres pendant la fête à Jérusalem [les gens montaient ensemble au Temple à Jérusalem].
Hachem dit alors : cette séparation est difficile pour Moi"[le Tiférét Chmouel - Rav Chmouel Zvi d'Alexander]
=> A l'image des parents, Hachem adore voir l'union, l'amour entre Ses enfants, ce qui est particulièrement le cas pendant les fêtes.
Souccot
+ Souccot :
-> La guémara (Soucca 11b) apporte 2 avis :
- selon Rabbi Akiva : le mot Souccot est à prendre littéralement, il s'agit d'un souvenir de nos 40 années d'errance dans le désert, durant lesquelles nous avons été protégés de la forte chaleur par des cabanes dans lesquelles nous vivions.
- selon Rabbi El'azar : les Souccot font références aux Nuées de Gloire (Anané haKavod) qui entouraient notre peuple dans le désert.
-> Selon le Séfer haTodaah, il est possible que les 2 soient vraies, "cela et cela étant les paroles de D."
Au début, les juifs ont construit des édifices physiques, et en récompense de leur don de soi d'avoir quittés l'Egypte dans des maisons aussi temporaires et sans se plaindre, Hachem les a alors enveloppés dans les Nuées de Gloire.
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-> Lorsque les juifs ont quitté l'Egypte, ils ont été immédiatement enveloppé de Nuées de Gloire.
Suite à la faute du Veau d'or, ces Nuées sont parties, et c'est uniquement après que Hachem a accepté leur téchouva à Yom Kippour, qu'elles sont revenues.
Pendant les 40 années suivantes, ces Nuées ont voyagé avec eux dans le désert, et c'est ces 2e Nuées de Gloire dont nous commémorons à Souccot.
Cela explique aussi pourquoi nous nous asseyons dans des Souccot à partir du 15 Tichri, et non pas au mois de Nissan, mois durant lequel nous avons quitté l'Egypte.
En effet, c'est la téchouva de Yom Kippour qui nous a fait mérité ces Nuées de manière durable.
[le Gaon de Vilna]
[Ainsi, Souccot est la célébration du pouvoir de la téchouva, car même si l'on a fait les pires fautes, on sait qu'avec Yom Kippour, papa Hachem peut tout nous pardonner, comme il l'a fait avec nos ancêtres en ramenant les Nuées de Gloire, malgré la terrible faute du Veau d'or.]
-> Les Nuées de Gloire sont un signe de la protection et du pardon de Hachem.
Pendant 40 années, elles ont accompagné les juifs, malgré les nombreuses fois où ils ont testé D.
Ainsi, nous nous réjouissons avec ce symbole qui signifie que Hachem nous pardonne et renouvelle notre relation avec Lui.
Plus que cela, nous avons mérité de recevoir de nouveau la Torah, malgré la faute du Veau d'or.
[le Pa'had Its'hak]
-> Le midrach (Chir haChirim rabba 1,24) fait remarquer que même si le peuple juif a connu bien des tragédies durant son histoire, aucune n'a été aussi difficile et dévastatrice que le décret faisant que la présence divine ne réside plus parmi nous.
En effet, une fois que nous perdons cette connexion avec D., toute la lumière et toute la joie de notre vie disparaissent, laissant place à une vie misérable et triste en comparaison.
Rabbénou Bé'hayé (Chémot 33,4) ajoute que notre "bassesse" (sans la présence divine) est directement proportionnelle à notre "hauteur/grandeur" (avec elle).
[la Soucca ressemble à notre corps qui est matériel et temporaire ; tandis que l'intérieur est semblable à l'âme, au divin, qui est éternel.
Après avoir confessés nos fautes (à Kippour), Souccot est un moment opportun pour prendre conscience de l'impact négatif de nos fautes.
En effet, fauter c'est s'éloigner, s'exclure des bras de Hachem (Nuées/Soucca), c'est quitter LA Source de la Vie.
A l'aube d'une nouvelle année de notre vie, à nous de garder ces moments forts (Roch Hachana, Kippour, Souccot, ...) qui ont révélé notre vraie nature : si magnifique, si élevée.
Papa Hachem a toujours les bras grands ouverts pour nous, est-ce que nous souhaitons vraiment aller vers Lui (tachouv hé) ou bien contre Lui (en fautant)? ]
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-> Pourquoi les femmes sont-elles exemptes de la mitsva de la Soucca, sachant qu'il y a une règle disant que si les femmes ont fait partie du miracle, elles doivent également participer à la mitsva (ex: les bougies à 'Hanoucca, la matsa à Pessa'h, ...). Or, elles ont également bénéficié des Nuées de Gloire dans le désert.
Le 'Hatam Sofer dit que puisque les femmes n'ont pas pris part à le faute du Veau d'or, les Nuées ne vont revenir que pour les hommes, et non pas pour les femmes, car elles ne les ont jamais vraiment quittées.
Ainsi, c'est uniquement les hommes qui doivent s'asseoir obligatoirement dans la Soucca, pour se rappeler des Nuées qu'ils ont fait partir par leur faute, et qui vont revenir par leur téchouva.
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-> Selon le Gaon de Vilna, dans la Amida de Yom Tov, nous disons :
- "Tu nous as choisis d'entre tous les peuples" (ata bé'hartanou) = c'est relatif à Pessa'h, où la nation juive est née, choisie parmi toute par Hachem ;
- "Tu nous as aimés" (aavta otanou) = c'est Shavouot, où nous avons reçu le plus beau des cadeaux : la Torah ;
- "et Tu nous as désirés" (vératsita banou) = c'est Souccot, qui symbolise le fait que Hachem nous désire suite à l'acceptation de notre téchouva après notre faute.
[C'est la matérialisation des paroles du Rambam (Hilkhot Téchouva 7,4) : "Une personne qui a fait téchouva est aimée et chérie par D., comme si elle n'avait rien transgressé".
=> Se basant sur ce constat, nous nous réjouissons à Souccot, plus que jamais! En effet, quoique nous puissions faire de mal, nous serons toujours les bien-aimés de papa Hachem!! ]
Le Gaon de Vilna ajoute qu'il en est de même dans la suite de cette prière :
- "et Tu nous as élevés d'entre toutes les nations" (véromamtanou) = c'est Pessa'h, en nous choisissant comme peuple ;
- "et Tu nous as sanctifiés par Tes Commandements" (vékidachtanou) = c'est Shavouot, en nous donnant la Torah ;
- "et Tu nous as rapprochés notre Roi ..." (vékéravtanou malkénou) = c'est Souccot.
[C'est la matérialisation des paroles du Rambam (Hilkhot Téchouva 7,7) : "Quelle est formidable/merveilleuse la téchouva! Un jour, une personne peut être séparée de D., et le jour d'après, elle peut être attachée à la présence divine.
Tout de suite à Kippour, Souccot est ce moment d'union avec Hachem, un moment de plénitude, de joie absolue.
Plus aucune faute vient nous distancier de Lui, que c'est bon d'être dans Tes bras!! ]
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-> Dans le désert, il y avait 3 grands miracles : la manne, le puits de Myriam et les Nuées de Gloire.
Pourquoi est-ce que nous ne commérons que les Nuées et pas les 2 autres?
1°/ Le Mabit (Beit Elokim - Chaar Hayéssodot 37) explique que la manne et le puits étaient certes spectaculaires, mais néanmoins ils ne faisaient que fournir des besoins vitaux au peuple.
En effet, comment survivre sans eau et nourriture en plein désert?
Par contre, les Nuées de Gloire étaient non seulement pas nécessaires, mais par elles Hachem démontrait Son énorme amour pour nous.
Par exemple : lorsqu'il y avait une montagne ou une vallée, les Nuées aplanissaient le terrain pour ne pas nous demander des efforts : à l'arrière elle tuait les serpents et scorpions, à l'avant elle protégeait de la chaleur étouffante ; une autre devant montrait le chemin le jour et éclairait la nuit ;...
[il y avait 7 Nuées de Gloire, chacune avec sa mission propre]
Selon le Ibn Ezra, les Nuées de Gloire brillaient d'une lumière surnaturelle, semblable à celle créé par Hachem durant les 6 jours de la Création.
Les Nuées entouraient les juifs de tous les côtés, les protégeant des ennemies, et étaient comme des piliers allant du sol au Ciel.
-> "Afin que vos générations sachent que j’ai donné des Souccot pour demeure aux bné Israël, quand je les ai fait sortir du pays d'Egypte, moi Hachem (יְהוָה), votre D." (Emor 23,43)
Le Bné Yissa'har (Ma'amré Tichré) fait remarquer que le Nom Divin utilisé est celui de l'Attribut de Miséricorde, car par ce cadeau des Nuées, Hachem a fait pour nous une bonté spéciale.
=> Les Nuées de Gloire reflètent l'amour spécial de Hachem envers les juifs, et c'est cela que nous fêtons à Souccot.
[D. ne nous a pas donné un bouclier protecteur basique, mais des Nuées de Gloire aux multiples fonctions, témoignant de Son amour infini pour nous!]
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-> Les Nuées étaient une expérience de grand proximité avec Hachem.
Le Ari Zal (Pri Ets 'Haïm 'Hag Souccot 1) dit que les lettres du mot Soucca (סכה) sont le symbole de Hachem serrant dans Ses bras le peuple juif.
[b'h, voir également : https://todahm.com/2014/10/23/soucca-etreinte-damour-de-d ]
Il ajoute que ces 3 lettres renvoient aux différents types de Soucca cashères, et également aux différentes façons d'enlacer quelqu'un!
Il est écrit : "Son bras gauche soutient ma tête et sa droite me tient enlacée" (Chir haChirim 8,3)
Selon le Arizal, la 1ere partie fait référence aux Yamim Noraïm, et la seconde à Souccot.
D'ailleurs, le Maharal (Nétsa'h Israël 54) enseigne que les Nuées de Gloire sont synonymes de la présence divine, l'aspect de Hachem qui réside en nous.
=> Quelle chance nous avons d'avoir cette mitsva de la Soucca qui vient nous rappeler d'à quel point Hachem nous aime!
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-> Le 'Hida (au nom du Séfer Tséma'h David) écrit que la manne et l'eau du puits de Myriam pouvait avoir le goût que nous désirions manger ou boire.
Ainsi, lorsque nous sommes dans la Soucca, mangeant de délicieux plats et boissons, nous pouvons également avoir en tête le souvenir de la manne et du puits.
-> "A chaque fois que nous célébrons un Yom Tov, la même influence propre à cette fête nous affecte d'une manière identique à celle présente à l'origine, où moment où le miracle s'est produit."
[le Kédouchat Lévi - Kédouchat Pourim]
=> Bien plus qu'un souvenir, Souccot c'est revivre pleinement ce qui s'est passé dans le désert : l'incroyable proximité avec Hachem, suite à notre téchouva.
-> On comprend pourquoi Souccot est appelée : le zman Sim'haténou (le moment de notre réjouissance), et que le Rambam (Hilkhot Loulav 8,12) dit que nous devons à cette fête être encore plus joyeux et heureux.
Le Netsiv (Dévarim 16,15) enseigne que le mot 'hag (fête) signifie : une danse.
A Souccot nous avons la mitsva d'être joyeux, et selon le Arizal (Chaar haKavanot) d'une manière générale l'élément essentiel d'une mitsva est d'être joyeux de la faire.
Ainsi à Souccot, nous nous réjouissons de faire la mitsva d'être joyeux, et à l'idée de pouvoir rendre Hachem joyeux.
La joie est totale!!
-> Souccot est la seule fête qui est appelée : la fête de Hachem ('hag Hachem - חַג-יְהוָה - Emor 23,39).
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2°/ Le Sfat Emet donne l'explication suivante.
Selon la guémara (Shabbat 130a) : "Toute mitsva que les juifs ont accepté dans la joie, est toujours accomplie de nos jours dans la joie".
Nous pouvons lire comment les juifs ont mérité d'avoir les Nuées de Gloire : "Ainsi parle Hachem : Je te garde le souvenir de l'affection de ta jeunesse, de ton amour au temps de tes fiançailles, quand tu me suivais dans le désert" (Yirmiyahou 2,2)
Par contre, la manne et le puits n'ont été obtenus que suite à des plaintes des juifs sur le fait de manquer de nourriture et d'eau.
=> C'est pour cela que nous ne sommes pas méritants de nous souvenir d'eux par le bais de mitsvot, contrairement à aux Nuées de Gloire (Souccot).
[les Nuées de Gloire nous rappellent à quel point Hachem nous comble du meilleur, et à quel point nous devons éviter de nous plaindre à Lui.
Selon la guémara (Taanit 9a), Hachem nous a donné 3 cadeaux dans le désert : le puits, la manne, et les Nuées de Gloire.
Ainsi, de toute façon nous aurions reçu de l'eau et de la manne, mais à cause de nos plaintes nous avons perdu l'occasion d'avoir des jours de fêtes spécifiques pour ces autres bontés de D.!]
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3°/ La manne et le puits ont bénéficié à tout le monde, même au érev rav.
Par contre les Nuées de Gloire étaient réservées uniquement au peuple juif, [les autres suivants le peuple en dehors de ces Nuées].
[le Bné Yissa'har]
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-> Le Bné Yissa'har, citant le 'Hida, écrit que c'est particulièrement les Nuées de Gloire qui peuvent témoigner du fait que les juifs sont spéciaux, qu'il sont uniques aux "yeux" de Hachem.
En effet, dans le désert le Erev Rav était "recraché" à l'extérieur des Nuées (c'est réservé uniquement à mes enfants, à mes biens-aimés!), tandis qu'ils pouvaient bénéficier de la manne et du puits.
En effet, il est normal que Hachem fournisse au Erev Rav le minimum pour vivre (nourriture et eau), mais de la bonté supplémentaire par le biais des Nuées, cela ne leur a pas été octroyée.
=> Ainsi, les Nuées témoignent de l'unicité des bné Israël, et c'est pour cela que Hachem a fixé une fête pour s'en rappeler.
[A Souccot nous célébrons cela (à quel point Hachem nous aime plus que tout!, à quel point nous lui sommes précieux, proches, ...), et la prise de conscience de cette réalité nous génère un état de joie énorme (zman sim'haténou)!]
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-> Le Pélé Yoets enseigne que chaque juif doit ancrer en lui que dans ce monde il n'est que de passage comme un nuage qui passe, et qui est de courte durée.
Le 'Hida (dans son Roch David) explique que c'est peut-être pour cela que l'on réalise Souccot en souvenir des 7 Nuées de gloire (en correspondance aux 7 jours de Souccot).
En effet, Souccot vient nous rappeler que ce monde-ci n'est que provisoire comme un nuage qui passe, et que Hachem n'a pas créé l'homme pour dormir, manger et travailler, mais bien au contraire pour Le servir afin de mériter plus tard le monde futur.
[D. nous demande de sortir de nos maisons, pour vivre temporairement dans la Soucca, pour aider à matérialiser la réalité que nous ne sommes que de passage dans ce monde.]
De plus, nous pouvons voir en allusion dans : "anané kavod" (les Nuées de gloire), que seul celui qui se comporte dans ce monde comme un : "anan" (un nuage), alors il aura le "kavod" (la gloire), dans le monde à venir.
[si tu considères que ce monde passe extrêmement rapidement, que tu n'as pas de temps à perdre dans les futilités, alors tu remplis ta vie au maximum (sans remettre à plus tard), et alors tu seras rempli éternellement de gloire après ta mort.
Le nuage est fait de particules d'eau (or, il n'y a d'eau si ce n'est la Torah), qui bien que visible n'est pas palpable (matière, comme le yétser ara qui nous vend du vide).
L'eau a la particularité de changer d'état (solide, liquide, ...) = être souple pour accomplir la volonté de D., et cela symbolise l'importance de l'humilité, d'accepter de se soumettre au Maître du monde, et non à son égo, sa naturalité.]
+ "Cela valait la peine à Hachem de créer le monde et de le maintenir pendant 6000 années, afin qu'un seul juif prononce rien qu'une seule fois : "Barou'h hou ouBarou'h Chémo".
Et 1000 "Barou'h hou ouBarou'h Chémo" n'équivalent pas l'extrême grandeur d'un seul "Amen" ; et 1000 "Amen" n'atteignent pas l'importance d'un seul : "Amen, yéhé chémé rabba".
Et 1000 "Amen, yéhé chémé rabba", ne valent pas la force d'un seul mot de la Torah!"
[le Saba de Kelm]
"Un père m'a demandé une fois de faire une bénédiction à son fils.
A la place, je lui ai dit une leçon très importante : "Apprends-lui à sourire!" "[Rav Shlomo Zalman Auerbach]
Le Loulav
-> Le Loulav :
"On illustre par une parabole : 2 hommes en litige sont entrés chez le roi pour être départagés et personne, à part le souverain, ne connaissait les détails du cas.
Le roi a jugé l'affaire sans qu'on sache lequel, des 2 plaignants, a eu gain de cause.Le roi dit : "Celui qui sortira en brandissant une épée, tout le monde saura qu'il a gagné".
De même, les juifs et les non-juifs sont amenés en jugement à Yom Kippour ... Hachem dit : "Prenez vos loulavim en main afin que tout le monde sache que vous avez gagné dans le jugement!"[midrach Tan'houma - Emor 18]
Les 4 espèces
+ Les 4 espèces :
-> Il est écrit dans le midrach (Vayikra Raba 30,14) :
"La branche de palmier du loulav ressemble à la colonne vertébrale d'un homme, le myrte aux yeux, le saule aux lèvres, et le cédrat au cœur.
[Le rapprochant du Téhilim 35,10, le midrach ajoute : ] Le roi David a déclaré : "Aucun organe n'est plus important que ceux-là, qui équivalent à eux seuls à l'ensemble du corps."
=> L'homme doit les dominer et les utiliser pour le service divin.
-> Rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h) nous dit que les transgressions commises par ces 4 organes seront pardonnées grâce à ces 4 espèces, car tout péché est absous quand l'homme accomplit une mitsva en contrepartie.
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-> Il est écrit dans le midrach (Béréchit rabba 10) que chaque herbe a un ange dans le ciel qui la frappe et lui dit : "Grandis!"
Le Mégalé Amoukot, précise que cet enseignement s'applique à toutes les plantes ... à l'exception des 4 espèces du loulav : aucun ange n'a de pouvoir sur elles.
Elles se développent uniquement grâce à la Providence divine.
Le Bné Yissa'har ajoute que l'on peut alors comprendre un autre midrach (Vayikra Raba 30,2) : "Israël et les autres nations sont jugés à Roch Hachana ... Lorsque les enfants d'Israël sortent avec les loulavim le 1er jour de la fête de Souccot, ils savent qu'ils ont gagné leur procès".
En effet, en prenant les 4 espèces, qui ne sont pas sous l'emprise d'une force céleste, les juifs réaffirment qu'à la différence des autres nations, ils sont au-dessus de toute prédestination astrale et sont dirigés exclusivement par la Providence particulière (Hachem).
-> De façon identique, le Séder haYom écrit :
"Tout arbre ou végétal a un ange qui le gouverne d'en-Haut en lui disant : "Pousse!"
Ces 4 espèces, Hachem ne les a pas confiées à un ange, Il les frappe et les surveille pour ainsi dire Lui-même afin qu'elles poussent.
C'est pourquoi Il nous a ordonné de prendre ces 4 espèces particulières pendant la fête, pour montrer à touts que les juifs sont le peuple de D., il est entre Ses mains et ne doit craindre aucune créature au monde.
Même le Satan n'a aucun pouvoir sur eux, parce qu'ils sont marqués du signe du Roi."
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-> Il est écrit dans le midrach (Vayikra Raba - paracha Emor) :
- Le cédrat, savoureux et odoriférant, fait allusion aux juifs qui brillent à la fois par la Torah et les bonnes actions.
- La branche de palmier dattier, dont le fruit est savoureux, mais pas odoriférant, représente les juifs qui se distinguent par la Torah mais pas par leurs bonnes actions.
- Le myrte, odoriférant mais non savoureux, évoque les juifs qui ont de bonnes actions à leur actif, sans Torah.
- Enfin, le saule, ni savoureux ni odoriférant,fait allusion aux juifs sans Torah et sans bonnes actions.
Comment D. agit-il à leur égard?
Les anéantir, il n'en est pas question!
D. déclare : " Qu'ils se rassemblent en un seul bouquet afin que les uns fassent expiation pour les autres."
Le rabbi Moché 'Haïm Luzzato (le Ram'hal - Messilat Yecharim - chap.13) nous livre un enseignement se rapportant à ce midrach :
"A l'élite du peuple qui aspire à se rapprocher de D. et à faire profiter de ses mérites le commun des fidèles qui dépendent d'elle, il appartient d'observer les règles de grande piété que les autres ne peuvent pratiquer : à savoir, les lois de l'ascèse, voulues par D.
En effet, il est impossible que le peuple tout entier atteigne un même niveau ; chacun, selon ses capacités intellectuelles parvient à un degré différent.
Il est donc nécessaire qu'il y ait au moins une élite qui tente, par une préparation impeccable, d'atteindre la perfection.
Grâce à elle, ceux qui ne sont pas préparés jouiront, eux aussi, de l'amour de D. et de Sa présence, comme le disent les Sages à propos des 4 espèces du loulav : "Qu'ils se rassemblent en un seul bouquet afin que les uns fassent expiation pour les autres". "
"Car la portion de Hachem [dans ce monde-ci], c'est Son peuple" (Haazinou 32,9)
-> Rav 'Haïm de Volozhin s'interrogea un jour à propos d'un enseignement du Tana déBé Eliyahou, selon lequel l'un des Attributs de Hachem est qu' "Il est satisfait de Sa portion".
Comment peut-on limiter Son domaine à une "portion" alors que tout l'univers est à Lui?
Son maître, le Gaon de Vilna, a répondu à sa question en citant le verset ci-dessus, et il expliqua :
"Hachem est heureux d'avoir choisi Israël pour être Son peuple, et non une autre nation du monde.
Il est heureux de Sa portion, même aux moments où elle décline spirituellement.
Il n'en fait pas moins, alors résider Sa présence divine en son sein. Il reste "avec" elle et ne l'abandonnera jamais, car Il est satisfait de Son choix."
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+ "Car la part d'Hachem, c'est Son peuple ; Yaakov est le lot de son héritage"
-> Le Ritba commente :
Israël n'est pas soumis à l'influence des étoiles du Ciel, car il est le "lot" d'Hachem, mais Israël est au-dessus des mazalot.
["Le mazal n’exerce pas de contrôle sur Israël" (én mazal léIsraël – guémara Shabbath 156a)]
C'est seulement lorsque les fils d'Israël ne se conforment pas à la volonté de Hachem que leur vie est à la merci de leur mazal ; dans ce cas, leurs fautes les séparent d'Hachem et ils perdent leur privilège d'être au-dessus du mazal, comme dit Hachem dans le verset du cantique d'Haazinou : "Je leur déroberai Ma face, Je verrai ce que sera leur avenir, car ... ce sont des enfants sans loyauté" (Haazinou 32,30).
A cause de leur déloyauté, Hachem leur retire alors Sa Providence et ils seront soumis au mazal comme les autres nations, que D. en préserve.
"Comprenez les années des générations" (Haazinou 32,7)
Que signifie ce verset ?
En fait, chaque génération et chaque période reçoit du Ciel une nouvelle compréhension dans la Torah, qui correspond et qui est adaptée à la nature de la génération.
Les tsadikim et les Sages de chaque période comprennent et diffusent la Torah selon ce qui leur est demandé de comprendre et d’enseigner aux personnes qui vivent dans leur génération.
[ainsi, chaque génération a les meilleurs rabbanim, qui lui transmettent les paroles les plus pertinentes]
[le 'Hidouché haRim]
"Ce qui est caché est à Hachem votre D. . Et ce qui est dévoilé est à nous et nos enfants, pour accomplir toutes les paroles de cette Torah" (Nitsavim 29,28)
Ce verset fait allusion au fait qu'il existe 2 temps pour la venue du Machia’h :
- le 1er est le temps décidé par Hachem, qu’Il ne révèle à personne.
Ainsi, le verset écrit : "Ce qui est caché est à Hachem votre D.", allusion au temps de la délivrance qui est caché et que personne ne peut connaître.
- le 2e temps est celui qui peut être déterminé par l’homme, s’il se comporte selon la Volonté Divine.
Ce temps est en quelque sorte dévoilé, car il est entre nos mains. En effet, l’homme peut faire venir le machia'h chaque jour, s'il respecte les mitsvot et s’affaire à l’étude de la Torah.
Ainsi, le verset continue par : "ce qui est dévoilé", il existe un temps dévoilé et que l’on peut connaître. Ce temps appartient "à nous et nos enfants".
Et le verset se conclut par : "pour accomplir toutes les paroles de cette Torah", car faire la volonté de Hachem est la condition permettant de précipiter la venue du machia'h, de la guéoula.
[Il s'agit de "cette" Torah, et pas de celle que l'on voudrait s'inventer pour s'arranger!]
[le Ktav Sofer]
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-> "Ce qui est caché est à Hachem" : Afin qu'Israël ne puisse pas arguer que sa responsabilité ne peut pas être engagée pour des fautes qu'il ignore, Moché assure le peuple que les fautes cachées sont du ressort de D. Seul et que ceux qui ont commis ces fautes en porteront seuls la responsabilité.
En revanche, tous ont l'obligation de veiller à l'intégralité du peuple en sanctionnant les fautes commises ouvertement ("ce qui est dévoilé est à nous et à nos enfants").
[Rachi ; Ramban ]
-> Ainsi, chacun doit savoir que s'il est en mesure, par ses remontrances, d'empêcher son ami ou un homme de sa communauté de commettre une faute, et qu'il s'abstient de le faire, il en sera également responsable.
Nos Sages l’énoncent clairement : "Quiconque peut empêcher les gens de sa maison de fauter et y renonce est tenu pour responsable de leurs actes ; s'il peut influencer ses concitoyens, il sera tenu pour responsable de leurs actes ; s'il peut influencer le monde entier, il sera tenu pour responsables des actes du monde entier ..."
[guémara Shabbath 54b]
-> On peut citer le Ohr ha'Haïm (Nitsavim 29,9) :
"Moché évoque séparément chaque catégorie de personnes (chefs de tribus, anciens, officiers, tout homme d'Israël, jeunes enfants, femmes, ...) pour souligner que chacun est responsable des autres selon ses capacités.
Les dirigeants peuvent avoir une influence sur un grand nombre de personnes tandis que le commun du peuple n'en aura que sur un cercle très restreint.
D. ne nous demande pas l'impossible mais nous avons l'obligation de faire ce qui est en notre pouvoir."
-> A ce sujet le 'Hafets 'Haïm rapporte le midrach (Vayikra rabba 4,6) suivant :
" "Israël est comme un agneau égaré" (Yirmiyahou 50,17)
Pourquoi Israël est-il comparé à un agneau?
Car tout comme un agneau lorsqu'on le frappe à la tête ou à l'un de ses membres, tout son corps le ressent (les agneaux avançant généralement en groupe très serrés, lorsqu'une bête est frappée et cesse d'avancer, tout le troupeau s'arrête), il en est de même pour le peuple juif : un seul de ses membres faute et toute l'assemblée le ressent.
Rabbi Chimon bar Yo'haï a enseigné : Ceci est à l'image de voyageurs naviguant en bateau.
L'un deux saisit soudain une pioche et se met à creuser sous sa place.
Les autres s'exclament : "Que fais-tu?", et il leur répond : "Que vous importe? Ne suis-je pas en train de creuser sous MON siège?"
Les autres lui rétorquent : "Mais l'eau va entrer et envahir tout le bateau!". "
=> Dans le futur, même au plus intègre, on lui montrera toutes les occasions qu'il eut, durant son existence, d'empêcher ses prochains de fauter.
Les juifs sont responsables les uns des autres, et du fait de sa négligence, il devra porter une part de leur faute.
[ceci est une des raisons expliquant que nous devons confesser (vidouï) toutes les fautes, mêmes celles qu'on aurait à priori pas faites!]
<--->
-> "Vous vous tenez tous aujourd’hui devant Hachem votre D., chefs de tribus, vos anciens et vos responsables, chaque homme d’Israël" (Nitsavim 29,9)
Le Alshich haKadoch commente :
Habituellement, Moché s'adresse aux dirigeants du peuple juif d'abord, et ensuite il enseigne au restant du peuple.
Cependant, là il va parler directement et simultanément à tout le monde. Pourquoi cela?
Ici, les juifs acceptent sur eux-mêmes d'être les garants les uns des autres. Afin de le faire, ils doivent tous se considérer comme équivalents.
Chaque personne, indépendamment de son titre ou de sa position sociale, doit aider son prochain juif à suivre la volonté de Hachem.
Et en réalité, c'est uniquement Hachem qui peut véritablement connaître le niveau d'une personne.
Celui qui semble être un dirigeant et une personne pieuse peut en réalité être inférieur au plus bas des juifs, et inversement.
<--->
-> "Chefs de tribus, vos anciens et vos responsables, chaque homme d’Israël" (v.29,9)
Rachi explique : "Vos chefs, vos tribus" (רָאשֵׁיכֶם שִׁבְטֵיכֶם) par : "vos chefs de vos tribus" (רָאשֵׁיכֶם לְשִׁבְטֵיכֶם).
Pourquoi le verset n'a-t-il utilisé le "laméd" (ל), comme Rachi?
Cela indique que les responsables ne sont pas séparés des tribus. Chacun d'entre nous peut être un leader/dirigeant.
Tout juif doit faire tout son possible, car chaque juif a le potentiel pour être un responsable/leader.
On ne doit pas laisser notre yétser ara nous convaincre que nous sommes incapables de s'élever vers des grandeurs et nous persuader de ne même pas essayer.
[rabbi Moché Feinstein - Darach Moché]
[chaque juif a l'obligation de se dire que le monde n'a été créé que pour lui. Ainsi, chaque juif est le responsable de la survie du monde, puisqu'il a un apport unique dans l'histoire a faire. C'est pour cela que l'on doit investir toutes nos potentialités dans la réalité, afin que le monde puisse atteindre sa plénitude, le plus de proximité possible avec Hachem, la source de toute bénédiction.
Le yétser ara fait tout pour que nous ayons une valeur de nous-même amoindrie. En effet, moins nous avons conscience de nos capacités, de notre grandeur, moins nous visons grand, plus nous nous contentons du minimum, et nous passons à côté d'exploiter la pleine mesure de notre vie.]
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+ "Ce qui est caché est à Hachem votre D. . Et ce qui est dévoilé est à nous et nos enfants, pour accomplir toutes les paroles de cette Torah" (Nitsavim 29,28)
-> Ce verset fait également allusion aux membres du peuple d'Israël qui se sont tellement assimilés au sein des nations qu'ils ont oublié leur origine.
Lorsque la rédemption finale arrivera, ces âmes cachés, connue de D. Seul, rejoindront le reste du peuple juif et retrouveront le judaïsme de leurs ancêtres.
[Rachi - Téhilim 87,6]
[Par contre, pour les juifs que nous connaissons et qui sont éloignés de la Torah, nous nous devons de faire le maximum pour les impacter positivement : par notre exemplarité, par notre joie de vivre, par nos marques de considération/d'amour à leur égard, par nos prières pour qu'ils reviennent vers Hachem, ... ]
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+ "Ce qui est caché est à Hachem notre D., et ce qui est dévoilé est à nous et nos enfants" (29,28)
"Ce qui est caché" = fait référence aux sentiments du cœur tels que l'amour, la crainte, la joie, qui sont cachés dans le cœur. L'homme doit consacrer et réserver ses sentiments à "Hachem notre D.", pour L'aimer, Le craindre, se réjouir de Le servir.
En revanche, "ce qui est dévoilé" = c'est-à-dire les actions réalisées par les membres du corps, bien que l'homme doit réaliser les mitsvot avec son corps, malgré tout, il pourra aussi agir pour ses affaires personnelles. Ainsi, il pourra aussi manger, travailler, et s'occuper d'affaires profanes.
Les actions peuvent donc aussi être "à nous et nos enfants" = pour s'occuper de soi et de sa famille.
Malgré tout, le verset poursuit : "Pour accomplir toutes les paroles de cette Torah" = c'est-à-dire que même lorsque l'homme s'occupe de ses affaires personnelles, son intention et sa motivation dans ces actions profanes doivent être orientées à servir Hachem.
En effet, l'intention relève des choses cachées, car elle est cachée dans l'esprit de l'homme. Or, "ce qui est caché revient à Hachem" = ainsi, même l'intention dans les actes profanes réservés à ses besoins, doit être "pour accomplir toutes les paroles de cette Torah".
[Sfat Emet]
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"Les choses cachées sont à Hachem notre D. et les choses découvertes à nous et à nos enfants à jamais" (29,28)
Les commentateurs ont dit : Les mots "(L'hachem) Elokénou VéHaNiglot Lanou OuLebaneinou» ("(à Hachem) notre D., et les choses découvertes à nous et à nos enfants" - אֱלֹהֵינוּ וְהַנִּגְלֹת לָנוּ וּלְבָנֵינוּ) sont l’acronyme de Elloul (אלול).
Cela signifie que l’essentiel de la téchouva porte sur les fautes commises en secret, parce que les fautes commises en public, l’homme s’en repent puisque son cœur sait que les gens sont au courant, alors que les fautes qu’il a commises en secret, il s’imagine qu’il n’a pas besoin de s’en repentir.
La Torah nous met donc en garde en disant : "les choses cachées sont à Hachem notre D. et les choses découvertes à nous et à nos enfants" = de même que chacun se repent des fautes qu’il a commises devant d’autres personnes et devant ses enfants, il doit se repentir du plus profond du cœur des fautes qu’il a commises envers lui-même.