"Tout le monde doit chercher dans la crainte à accomplir les directives de nos Sages qui ont arrangé le Séder et la Haggada.
Ne laissons rien apparaître à nos yeux comme sans importance, car même si plusieurs choses peuvent paraître secondaires ... il n'y a rien d'insignifiant."
[le Maharal]
"Les enfants d'Israël gémirent du sein de l'esclavage et se lamentèrent ; leur plainte monta vers Hachem du sein de l'esclavage." (Chémot 2,23)
Le Or ha'Haïm donne plusieurs explications sur ce verset :
1°/ Malgré le fait que leurs gémissements n'étaient pas des prières dirigées vers Hachem, mais uniquement des cris d'une personne qui souffre, ils sont montés devant D., qui les a accepté.
2°/ Généralement les personnes sont déprimées lorsqu'une situation devient très difficile.
Ce verset souligne que Hachem a pris en compte l'effort supplémentaire nécessaire pour prier tout en étant dans un esclavage très sévère.
["Il n'y a pas de plus grande douleur que d'être esclave, car cela efface l'individualité de la personne, et on l'oblige à agir contre conscience" - Ibn Ezra (Chemot 2,3)]
3°/ Normalement les prières montent au Ciel par des émissaires, comme les anges.
Cependant, les gémissements provenant d'une souffrance, d'une douleur, sont tellement puissants qu'ils montent directement devant Hachem sans aucun intermédiaire.
=> Cela nous éclaire beaucoup sur l'impact de nos prières durant nos périodes difficiles, et à quel point D. fait tout pour qu'elles soient entendues et acceptées.
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-> Rabbénou Bé'hayé commente ce verset :
Même si le moment de la délivrance était arrivé pour eux, ils n'étaient pas méritants d'être délivrés.
Mais ils ont gémi vers Hachem et ces prières étaient très puissantes, au point de leur donner le mérite [d'être sauvés].
La Torah précise que ces prières étaient le fruit de leur travail d'esclaves éreintant, pour nous apprendre que la prière faite par quelqu'un dans une situation de détresse est la prière la plus efficace, celle qui est le plus facilement acceptée par Hachem.
Une personne désespérée met tout ce qu'elle a dans sa prière : ses émotions, ses larmes, son cœur, son âme.
[nos Sages nous recommandent de prier à l'image d'un pauvre qui n'a plus rien, qui ne peut compter sur personne si ce n'est son papa Hachem.
Ce n'est qu'ainsi que nous pouvons lui parler de tout notre être (même de notre intériorité profonde, et pas uniquement par des lèvres qui bougent extérieurement), sans avoir une partie de nous même qui espère en autre chose.]
-> "Quand mon âme, dans mon sein, allait défaillir, je me suis ressouvenu de Hachem, et ma prière a monté vers toi" (Yona 2,8)
Selon Rabbénou Bé'hayé, le prophète Yona nous garantit qu'une prière faite dans la détresse atteint la plus haute place du Ciel.
En Egypte, les juifs étaient à ce moment-là au 49e niveau d'impureté, mais ce qui a compté c'était uniquement leurs prières.
[Peut importe qui nous sommes et ce que nous avons pu faire dans notre vie, la prière sincère venant du cœur peut absolument tout changer.
Il faut prendre conscience de la gravité de la situation, et gémir à Hachem, comme si c'était une question de vie ou de mort.
Nos Sages recommandent d'être toujours joyeux, mais de compresser toutes nos douleurs, inquiétudes, ... dans notre moment où nous prions, et durant lequel nous vidons tout à Hachem, qui seul peut tout faire pour nous aider.
On oublie à quel point Hachem est infiniment grand, et que par nos prières nos soucis deviennent de plus en plus insignifiants (D. s'en chargeant alors!).]
-> Rabbénou Bé'hayé (Chémot 2,23) continue : "La Torah nous enseigne comment être délivré de l'exil actuel.
Notre délivrance nécessite de la téchouva et de la prière, à l'image de la délivrance d'Egypte qui a eu besoin de la téchouva et de la prière avant que Hachem ne réponde à notre détresse ...
C'est en raison du fait que la guéoula est dépendante de la téchouva et de la prière."
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-> "D. vit les enfants d'Israël et D. sut" (Chémot 2,25)
Le Targoum Yonathan traduit ce verset ainsi : "Hachem a vu leur détresse dans l'esclavage, et Hachem a vu la téchouva qu'ils faisaient en privé, alors que personne d'autre [qu'eux-mêmes] était conscient de leur téchouva."
[on peut faire téchouva en partie pour que le regard d'autrui le remarque. Ainsi une téchouva qui se remarque en public n'est pas 100% désintéressée.
Mais une téchouva dont personne n'est au courant si ce n'est Hachem, est lichma (désintéressée), et elle amène la téchouva.
Le rav Elimélé'h Biderman fait remarquer que c'est ce qui se passa en Egypte, comme il est écrit : "D. sut" = seul Hachem avait connaissance de leur téchouva faite en privé, et tout de suite après la Torah aborde le buisson ardent, où Hachem va envoyer Moché pour délivrer les juifs.
Ainsi, la téchouva privée amène notre délivrance personnelle et collective!]
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-> "De l’étroitesse de ma détresse j’ai invoqué D. : il m’a répondu [en me mettant] au large" (min amétsar karati ya, anéni bamer’hav ya - Téhilim 118,5)
La raison est que les prières qui sont répondues sont celles dites dans la détresse.
Comme il est écrit : "Quand mon âme allait défaillir, je me suis ressouvenu de Hachem, et ma prière a monté vers toi" (Yona 2,8) ...
Les prières dans la détresse ne monte pas à Hachem par le biais d'un intermédiaire [un ange], mais elles vont directement à Hachem.
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Chémot 2,23]
[même lorsque tout va bien, nous devons prier Hachem de toutes nos forces, des profondeurs de notre être, comme si notre vie en dépendait, comme si l'on était en train de couler et que seul Hachem peut nous sauver de cette mort certaine!]
-> Rabbénou Bé'hayé (Chémot 2,2) fait remarquer que le jour où Moché a été mis dans un panier sur le Nil, il était en pleine détresse, gémissant fortement à Hachem. C'était un 6 Sivan, qui va être le même jour où il va monter au Ciel pour recevoir la Torah sur le mont Sinaï.
Cela correspond aux paroles du roi David : "Le jour où je t’appelai [dans ma détresse], tu me répondis, tu me donnas du courage en fortifiant mon âme" (Téhilim 138,3).
[cet exemple doit nous renforcer dans le fait que dans notre détresse, nous avons un pouvoir de prière énorme et elles sont exaucées.]
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-> "En Egypte, les juifs étaient incapables de parler. Tout ce qu'ils pouvaient crier est "Oy!". Ces gémissements sont montés au ciel et étaient très précieux pour Hachem
[...]
Certaines personnes sont presque incapables de prier à Hachem à cause des souffrances [de la vie] ... Néanmoins, il ne faut pas perdre espoir. Appelez Hachem Hachem du mieux que vous pouvez.
Même si votre prière ne produit qu'un seul cri à Hachem des profondeurs de votre cœur, Hachem prendra en compte votre pauvreté, vos difficultés, votre bas niveau [du moment], votre localisation, votre situation et dans Sa bonté immense, Il va écouter votre gémissement et Il vous sauvera."
[Yichma'h Israël - Chémot 2 - citant son père le rabbi Yé'hiel Alexander]
-> Lorsque les juifs arrivèrent à la mer Rouge, ils étaient également dans un état où ils n'arrivaient pas à prier, mais uniquement à crier.
Il est écrit : "voici que l'Egypte avançait derrière eux et ils eurent très peur ; les enfants d'Israël crièrent vers Hachem" (Béchala'h 14,10)
Le 'Hidouché haRim écrit : "Il avait été prévu que les juifs ne puissent pas prier à ce moment, afin que dans toutes les générations suivantes, lorsqu'on n'aura pas la force nécessaire pour prier, alors on devra crier à Hachem et Hachem nous sauvera.
Comme il est dit : "Hachem combattra pour vous et vous gardez le silence" (Béchala'h 14,14), que la Mékhilta explique ainsi : même quand les juifs seront silencieux car dans l'impossibilité de prier, Hachem combattra les guerres pour eux."
-> Le Maor vaChéméch enseigne :
On peut s'interroger pourquoi est-il écrit : "Les enfants d'Israël gémirent du sein de l'esclavage" (vayiz'akou - 2,23), et non pas qu'ils prièrent à Hachem (vayitpallel)?
La raison est ... que parfois il y a des anges Accusateurs qui créent un mur de fer qui empêche les prières de monter ...
D'après le Zohar (vol.2,p.63), la solution est : "de gémir des profondeurs de notre cœur et avec toute notre kavana".
Le gémissement est uniquement un son sans mots.
Les anges Accusateurs (mékatéguim) ne sont pas conscients de ce type de prière, seulement Hachem l'est et Il se tourne vers ces gémissements ... et Il répond à ces appels.
C'est une prière bien plus spéciale que les prières habituelles (téfilot) où l'on prononce des mots, que les anges comprennent et peuvent empêcher [de monter vers le Ciel].
Uniquement Hachem connait nos pensées et nos requêtes qui sont exprimées par des cris/gémissements, et Hachem les exécute."
[ => il en résulte que lorsqu'il nous est dur de prier, nous ne devons pas désespérer ou tout abandonner, mais au contraire nous devons déverser notre intériorité en gémissement à D.]
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-> D'une certaine façon, le Zéra Kodech (Vaéra) va encore plus loin :
"[En Egypte] Hachem a entendu l'ardent désir des juifs, à quel point ils voulaient être capables de pouvoir prier vers Lui comme il le faut.
Il est écrit : "Les enfants d'Israël gémirent à Hachem" (vayiz'akou bné Israël él Hachem) de : "min aavoda" = de leur prière [car la prière est appelée : avoda chébalev - le travail du cœur] en raison du fait qu'elle n'était pas comme elle devrait l'être."
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-> b'h, voir également : Hachem écoute nos cris du coeur : https://todahm.com/2020/01/05/38366
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-> La bouche est l'arme la plus puissante du peuple juif, en vertu du verset : "la voix est celle de Yaakov et les mains sont celles d'Essav".
Tout soldat sait qu'il ne lui suffit pas d'être armée d'un révolver et de munitions et de savoir viser, mais il doit également remplir une autre condition : son révolver doit être propre et pas rouillé.
De même, explique le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï), celui qui désire que sa prière ait un effet et soit exaucée doit se soucier de la propreté de sa bouche, veiller qu'elle soit dépourvue de paroles interdites, de médisance, de raillerie, de mensonge et de colportage.
D'ailleurs, nos Sages attestent qu'en Egypte, nos ancêtres restèrent fidèles à leur langue, grâce à quoi leurs plaintes parvinrent aux cieux et ils furent libérés de l'esclavage.
[c'est pour cela qu'il est écrit dans notre verset : "les enfants d'Israël se lamentèrent" puis : "leur plainte monta vers Hachem du sein de l'esclavage"]
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-> b'h, sur ce verset voir également : https://todahm.com/2013/12/25/divers-paracha-chemot
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-> Avec la mort de Pharaon, l'ange gardien de l'Egypte fut lui aussi évincé de sa position. Jusqu'alors, il ne laissait pas les prières des juifs atteindre D.
Une fois l'ange écarté, leurs prières "montèrent devant D."
Bien que Hachem sût que les juif ne méritaient pas d'être délivrés, il eut pitié d'eux à cause des Patriarches, qui priaient pour leurs descendants.
Ceci nous enseigne également que notre rédemption finale ne viendra que par notre repentir et notre prière. Elle est semblable à la 1ere rédemption d'Egypte, qui ne se produisit que grâce à la téchouva (repentir) et à la téfila (prière).
Les larmes que versa Essav lorsqu'il perdit le droit d'aînesse (Béréchit 27,38) est l'une des raisons du difficile exil que nous vivons actuellement. Nous devons pleurer suffisamment pour laver ses larmes, et alors nous serons délivrés.
[le Zohar - rapporté par le Méam Loez - Chémot 2,23-25]
Avadim ayinou …
+ "Avadim ayinou léPharaon béMitsrayim"
Lorsque la Torah parle des esclaves non-juifs de Pharaon, elle dit : "avdé Pharaon", comme dans : "מֵעַבְדֵי פַּרְעֹה" (Vaéra 9,20) ; "עַבְדֵי פַרְעֹה" (Bo 10,7) ; "עַבְדֵי-פַרְעֹה" (Bo 11,3) ; ...
Pourquoi est-ce que pour les juifs, il n'est pas écrit de même : "avadim Pharaon ayinou" ?
-> Le Hararé Kédem commente que contrairement aux non-juifs qui se voient comme totalement esclaves de Pharaon, les juifs ne partagent pas cette mentalité.
Pour eux, seulement leur corps est soumis à ses travaux, mais leur essence reste toujours indépendante.
-> Le midrach (Chémot rabba 5,33) rapporte que chaque Shabbath, les juifs se remontaient le moral en lisant des manuscrits [de leurs ancêtres] qui garantissaient une délivrance par Hachem.
[le Hararé Kédem - Rabbi Yosef Dov haLévi Soloveichik]
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-> "Nous avons été esclaves de Pharaon en Egypte"
La Mékhilta (16,3) de commenter : "Esclaves de rois, mais pas esclaves d'esclaves".
Un serviteur dans un palais apprend tous les codes relatifs à la royauté (la façon de se comporter, l'honneur à témoigner au roi, ...).
L'Egypte était un entraînement important afin de devenir serviteurs du roi des Rois.
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-> "Hachem a spécifiquement placé les juifs en Egypte, car ils sont totalement contraires aux égyptiens.
La beauté de notre pureté a pu pleinement ressortir dans de telles conditions par contraste."
[le Maharal - Gour Aryeh]
Les 10 plaies se sont-elles appliquées également aux juifs?
+ Les 10 plaies se sont-elles appliquées également aux juifs?
-> Le midrach rapporte que le peuple juif a également vécu chacune des 10 plaies, même si cela ne l'a été que très temporairement (contrairement aux égyptiens).
-> Pendant la plaie des 1ers-nés, on sait que chaque maison juive a été épargnée de la mort. Comment ont-ils pu la ressentir?
Rabbi David Heinemann rapporte que selon nos Sages, les égyptiens étaient agonisants durant toute la nuit et ne sont morts qu'au matin.
Ainsi, les juifs ont été momentanément aux portes de la mort, avant de pleinement retrouver leur état normal.
+ Pourquoi est-ce que le peuple a dû subir les 10 plaies?
Selon le 'Hida haKadoch (Géoulat Olam), grâce à cela les juifs ont pu pleinement se rendre compte de ce que Hachem faisait aux égyptiens.
De plus, les 10 plaies correspondent aux 10 Commandements (selon la Pessikta Rabbati - chap.21). D. voulait que les juifs ressentent concrètement les conséquences d'une transgression de ces mitsvot.
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+ Le saviez-vous?
-> Le midrach (Dévarim rabba 1,25) relate que lorsque Og est venu informer Avraham que Lot a été capturé pendant la guerre, il a trouvé Avraham en train de faire des matsot pour Pessa'h.
Le vrai nom de Og est Palit, puisqu'il a été sauvé (פליט) du déluge à l'époque de Noa'h.
Il a changé son nom en Og (ougot - עוגות), suite à la vision de la fine galette (la matsa) que Avraham cuisinait.
On peut facilement comprendre son nom en rapport avec le déluge, mais pourquoi a-t-il changé de nom au regard de Avraham fabriquant ses matsot?
Selon rabbi 'Haïm Zayrchik (Mayanei ha'Haïm), on voit de là l'impact que peut avoir la vision d'un tsadik accomplissant une mitsvot avec beaucoup d'amour, de dévouement.
Néanmoins, le fait que son nom n'est pas été modifié en "matsot", mais plutôt en "gâteau" (og - ougot) indique un degré de superficialité de sa part, à l'image de Essav qui a été appelé "Edom" (rouge), comme la couleur du plat de lentilles qu'il a demandé à Yaakov.
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-> Hachem a décrété que le peuple juif sera en exil pendant 400 années (cf.Lé'h Lé'ha 15,13).
Rabbénou Ephraïm commente que lorsqu'ils ont eu Its'hak, Avraham avait 100 ans et Sarah 90 ans.
L'objectif d'un exil est d'améliorer notre émouna et notre prière vers Hachem.
C'est ainsi que toutes les prières qu'ils ont pu faire pendant 190 années (100+90) afin d'avoir un enfant ont été reportées à leurs descendants, faisant que l'exil en Egypte a duré 210 années (au lieu de 400).
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-> Lorsque Yossef a arrêté Binyamin (suite à la venue de ses frères en Egypte pendant la famine), Yéhouda est devenu furieux.
Les 2 frères ont tellement élevé la voix que l'intégralité des villes de Pitom et de Ramsès en a été détruite.
C'est la raison pour laquelle les égyptiens ont insisté pour que les juifs soient responsables de leur reconstruction.
[Sforno ; Yalkout Réouvéni]
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-> 'Ham, fils de Noa'h a appelé un de ses 4 enfants : Mitsrayim (מִצְרַיִם), utilisant une fin plurielle très inhabituelle : ים.
Ce dernier a continué cette tradition avec ses enfants : Loudim, Anomim, ... (וּמִצְרַיִם יָלַד אֶת-לוּדִים וְאֶת-עֲנָמִים, וְאֶת-לְהָבִים--וְאֶת-נַפְתֻּחִים - Noa'h 10,13).
Le midrach (Béréchit rabba 37,4) explique que ces lettres ים sont celles du mot : yam (mer).
Les égyptiens étaient fou amoureux de leur mer, et c'est pour cela qu'ils faisaient cet ajout à la fin de leurs noms.
Ce qu'ils ne savaient pas, c'est qu'elle serait aussi le lieu de leur mort.
-> "Qui (מִי) est cet Hachem dont je dois écouter la parole en laissant partir Israël?" (Chémot 5,2)
Hachem a dit : "Tu as demandé : Qui est Hachem? (mi Hachem - מִי יְהוָה), tu seras puni par 50 plaies ! (guématria de מִי)."
Il est en effet écrit dans la Haggada : "La main de D. à la mer Rouge a entraîné 50 plaies".
Le mot : מִי à l'envers devient : ים (yam - la mer).
A la mer tu verras qui est Hachem!
[midrach rabba - Chémot]
-> Selon le Beit haLévi, le fait d'avoir été puni en public et d'une manière aussi grandiose, est une bonté d'Hachem envers les égyptiens.
En effet, puisque l'ouverture de la mer Rouge a entraîné une grande sanctification du nom de D. aux yeux de toute l'humanité, ce mérite indirect va réduire leur punition pour les très nombres fautes qu'ils ont commis.
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-> "Qu'il y ait donc surcharge de travail pour eux" (Chémot 5,9)
Amram, le père de Moché, utilisait chaque Shabbath pour discuter sur la délivrance future, consolant et renforçant d'espoir le cœur des juifs qui croulait sous le travail le restant de la semaine.
En représailles, Pharaon a demandé d'augmenter la charge de travail afin qu'ils n'aient plus de temps pour ces bouffées d'air.
[midrach rabba - Vaéra]
-> Le midrach Yalkout Chimoni raconte comment les femmes juives se faisaient belles, aller dans les champs apportant de l'eau et de la nourriture, et comment elles donnaient un soutien moral à leur mari en rappelant que la délivrance était imminente.
Elles ont maintenu en vie la nation juive, et permis sa continuité.
D'ailleurs, nos Sages disent : "Nos ancêtres ont été sauvés d’Égypte par le mérite des femmes vertueuses d'alors, et il en sera de même pour la rédemption future." [Guémara Sota 2b]
=> En plus des très nombreux efforts qu'elles ont fait pour le nettoyage et afin de préparer le repas du Séder, soyons également reconnaissant sur le fait que si l'on est libre aujourd'hui c'est grâce à elle, et il en sera de même pour la guéoula ultime, qui est très très proche (b"h).
Pessa'h est une occasion de dire un très grand : Merci beaucoup les femmes juives!!
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-> Selon le midrach (Yalkout Chimoni 110, 465), nos ancêtres ont été libérés d'Egypte pour 5 raisons :
- suite à leurs souffrances/douleurs ;
- suite à leurs prières ;
- par le mérite de nos Patriarches ;
- par leur téchouva ;
- et car le moment de partir était arrivé.
Il en sera de même pour nous, qui seront délivrés par ces 5 mérites.
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-> Selon le 'Hidouché haRim ("vanits'ak él Hachem"), les juifs priaient tout le temps.
Toutes leurs prières se sont rassemblées attendant une réponse, et au moment où les portes du Ciel se sont ouvertes, elles sont toutes montées vers Hachem, qui les a alors entendu et a déversé Sa miséricorde sur Sa nation.
-> Le Baal Chem Tov enseigne que chaque prière qui vient du cœur a forcément un impact.
Certaines prières fonctionnent immédiatement, d'autres attendent le meilleur moment pour produire leurs effets.
C'est pour cela que nos Sages (guémara Béra'hot 6b) disent que le pouvoir de la prière est une des choses se tenant au sommet de ce monde, mais que [cependant] les personnes dédaignent beaucoup [démotivés de ne pas voir une réponse immédiate].
Pessa'h est un moment où l'on doit prendre conscience qu'aucune de nos prières ne reviendra sans répondre.
Elles attendent juste le meilleur moment pour agir.
[nous n'avons pas conscience de toutes les bontés cachées que D. nous fait!]
[Hachem a dit :] "Je vous ai fait sortir d'Egypte à la condition que vous acceptiez Ma souveraineté sur vous. "
[midrach Chémot rabba 29,3]
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-> "La raison principale de la libération des juifs d'Egypte est afin qu'ils acceptent la Torah au mont Sinaï"
[Séfer ha'Hinoukh 306]
-> "C'est par le mérite de la future acceptation de la Torah, que les juifs ont été libérés d'Egypte"
[midrach Chémot rabba 6,6]
-> La valeur numérique de : "la sortie d'Egypte" (יציאת מצרים) est la même que : "Nous ferons et nous comprendrons" (נעשה ונשמע), soit : 891.
Les juifs ont été libéré afin de pouvoir accepter sans condition la Torah.
De Pessa’h à Shavouot
+ De Pessa'h à Shavouot (selon le Maharal) :
Le 'Hamets correspond au corps, tandis que la matsa correspond à l'âme.
A Pessa'h, nous mangeons uniquement de la matsa, car nos âmes en sont venues à reconnaître Hachem et à désirer s'attacher à Lui.
[Les 3 matsot du plat du Séder font allusion aux 3 niveaux d'âme : néfech, roua'h et néchama]
Pessa'h peut ainsi être comparée à nos fiançailles avec Hachem (kidouchin).
Pendant toute la période du compte du Omer, le peuple juif élève également son corps.
A Shavouot, moment du don de la Torah, les corps ont aussi atteint la perfection, et nous devenons alors complètement mariés avec Hachem (nisou'im).
Puisqu'il n'y a alors plus de différence entre le corps et l'âme (les 2 étant au service de D.), le sacrifice apporté à Shavouot consiste en un mélange de 'hamets et de matsa.
[le Maharal - Dracha Shabbath haGadol 244b]
"En soulignant notre changement radical de l'esclavage à la liberté, nous répétons l'objectif de notre liberté : nous ne sommes esclaves de personne et d'aucune chose, à l'exception de Hachem Lui-même"
['Hidouché haRim]
Réaffirmons notre fidélité à nos origines
-> "Selon le midrach (Chémot rabba 1,8) après la mort de Yossef, beaucoup de juifs ont désiré être comme les égyptiens.
Suite à cela, Hachem a transformé l'amour que les égyptiens ont montré au début aux juifs, en de la haine, et c'est alors que l'esclavage a commencé.
Et cela continue de se produire depuis ..."
[Haggada du Beit haLévi ]
Pessa'h est la date anniversaire de la naissance du peuple juif.
Nous devons en profiter pour réaffirmer notre ferme attention d'être un maillon fidèle de cette chaîne ininterrompue.
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-> "Ce peuple, il vit solitaire, iI ne se confondra point avec les nations" (Balak 23,9)
Lorsque les juifs n'essaient pas de se confondre avec les autres nations, ils vivent en paix.
Dans le cas contraire, ils perdent alors toute importance aux yeux des non-juifs.
[Haémek Davar - Rabbi Naftali Zvi Yehouda Berlin]
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-> Le Rambam a écrit (Michna Torah, Avodat Kochavim 1,3) :
"Leur séjour en Egypte s'allongeant, les juifs ont commencé à apprendre les manières des égyptiens et à servir des idoles comme ils le faisaient ...
Le tronc planté par Avraham était très proche d'être déraciné.
[...]
Et en raison de l'énorme amour d'Hachem envers nous, et de la nécessité de respecter la promesse faite à notre père Avraham, Il a envoyé Moché [pour délivrer le peuple juif]. "
-> "La Haggada proclame : "Celui qui fait la narration de la sortie d'Égypte plus longuement est digne de louanges".
On doit également dire aux autres les miracles personnels que nous avons vécu, car tout miracle tire sa source dans la sortie d'Egypte, et le raconter est louable."
[Séfer haAroukh]
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-> "Pendant la nuit du Séder ... nos louanges ne doivent pas uniquement porter sur le passé mais également sur le présent"
[Piskei Téchouva Ora'h 'Haïm 473]
"La Akédat Its'hak a eu lieu pendant Pessa'h.
Lorsque Avraham a offert son fils Its'hak sur l'autel, les âmes de tous ses futurs descendants ont également "posées leur cou" devant Hachem. "['Hiddouché haRim]