Aux délices de la Torah

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Pessa’h & Les fêtes juives

+ Pessa'h & Les fêtes juives :

-> Les fêtes juives sont appelées "moadim", terme que l’on traduit littéralement par "rendez-vous."
Les fêtes sont des rendez-vous dans le temps.

-> Les fêtes juives sont appelées aussi : " 'haguim" (חגים), provenant de : " 'houg" (חוג) qui signifie : un cercle.
En effet, ce sont des moments d'union entre les enfants (tous les juifs) et leur papa (Hachem).

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-> "zman sim’haténou (le temps de notre joie) : les fêtes sont non seulement des moments de réjouissance, mais elles sont également des sources de joie et d'inspiration pour le restant de l'année"
['Hidouché haRim]

-> "Chacune des fêtes juives apporte avec elle un cadeau spirituel qui nous inspire durant toute l’année."
[le Nétivot Chalom]

-> "Les moadim (rendez-vous) interrompent les activités ordinaires de notre vie et nous impulsent un nouvel état d'esprit, de la force et de l'inspiration pour le futur, en revivifiant les idées sur lesquelles notre vie est fondée."
[Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch - 'Horeb - chap.23]

-> Les Yom Tov sont des jours de fête qui illuminent le monde en reflétant le Or haGanouz, une lumière d'une intensité unique créée par Hachem au Commencement, mais dorénavant réservée aux tsadikim dans le monde futur.
[le Sfat Emet - rapportant le Zohar (paracha Emor) ]

-> Selon le rav Shimchon Raphaël Hirsch ('Horev) : "Les moadim (convocations), moments de rencontre, nous invitent à nous consacrer totalement à la réflexion et à assimiler parfaitement les idéaux qu'ils recèlent.
De même que dans l'espace, "moèd" désigne un endroit fixe où les gens se rassemblent dans un but précis [comme le Ohel Moèd], ainsi dans le temps, ce terme désigne un moment appelant à se rassembler pour exercer un même activité, spirituelle dans notre cas ... Rompant avec la monotonie du quotidien, les "moadim" nous font acquérir l'esprit, la force et le désir de persévérer, en rafraîchissant les principes sur lesquels est fondée notre existence et en effaçant les effets négatifs de nos activités routinières parfois néfastes pour notre corps et notre esprit.
Cette rupture restaure notre pureté et nous permet d'espérer la bénédiction."

-> "Voici les moadé de Hachem que vous proclamerez (achèr tikréou otam) convocations saintes" (Emor 23,37)
Selon le midrach : "achèr tikréou otam" (vous les proclamerez) peut être lu : "achèr tikréou atèm" (vous proclamerez vous-même).
Ainsi, on doit s'appeler, se convier soi-même au moment des fêtes (moadim), pour vraiment vivre des retrouvailles uniques avec Hachem, et non les accomplir extérieurement par habitude, laissant alors seul Hachem pendant ces moments propices pour s'unir .

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+ Pessa’h est appelé zman ‘hérouténou, le temps de notre liberté.

-> "Le mot 'hérout (liberté - חרות) est lié à 'harout (gravé - חרות) (cf.Pirké Avot 6,2).
L'esprit de libération qui nous pénètre à ce moment de l'année (Pessa'h), doit rester en permanence gravé dans le cœur de chaque juif.

Pessa'h doit nous libérer de toutes les chaînes qui nous sont fatales, afin de nous permettre d'être nous-même durant toute l'année."
[Rabbi Aharon de Karlin ]

-> "[A Pessa'h] Notre Père miséricordieux (Hachem) nous a donné le cadeau de la liberté en coupant les chaînes de notre esclavage.

Nous devons lier nos vies à Sa volonté afin de ne pas être au service de nos passions et de nos caprices."
[Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch]

-> Selon le Kédouchat Lévi, chaque année depuis plus de 3 300 ans, à Pessa'h nous recevons de nouveau une aide spirituelle qui nous permet d'échapper à l'emprise des forces du mal, à condition de vouloir se rapprocher d'Hachem et de s'améliorer, comme ce fut le cas pour nos ancêtres, en sortant d'Egypte.

-> En Egypte, les juifs étaient descendus au 49e niveau d'impureté (sur une échelle de 50).
Selon le Birkat Avraham de Slonim, la sortie d'Egypte doit nous servir de réponse à notre yétser ara qui déclare : "Tu es descendu si bas. Tu m'es prisonnier à vie!"

De même que les juifs en Egypte étaient au fond du fond, et ils ont pu s'en sortir (recevant même la Torah quelques jours après!), de même, nous pouvons toujours nous en sortir en criant de toutes nos forces auprès de Hachem, afin de pouvoir se libérer de notre impureté, notre petitesse, nos défauts, ...

=> Notre situation n'est pas pire que celle de nos ancêtres, esclaves en Egypte, alors nous n'avons aucune raison de baisser les bras.
Pessa'h est l'occasion de proclamer à nos épreuves combien Hachem est grand, Maître de tout, et que nous n'avons aucune raison d'en avoir peur.

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-> "Il n’est d’homme libre que celui qui se consacre à l’étude de la Torah" (Pirké Avot 6,2)

Le Méiri de commenter : "La Torah est une source de liberté qui permet à l'homme d'être fidèle à lui même et à son âme divine, d'être libre de pouvoir vivre en harmonie avec sa véritable intériorité.
A défaut de cela, il est esclave de ses passions, des mœurs de la société, ..."

Le Ramban, dans une lettre à son fils, écrit : "Soumets ton corps à ton âme, car d'une telle soumission naît la liberté dans ce monde et dans le monde futur".

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-> La Torah a été donnée au mont Sinaï, qui est aussi connu comme : Har Paran et Har 'Horev.
Les premières lettres de ces 3 noms (Paran Sinaï 'Horev - פארן סיני חורב) forment le mot : Pessa'h (פסח).
Cela nous enseigne que tout l'objectif de la sortie d'Egypte était de recevoir la Torah au mont Sinaï.
['Hodech ha'Aviv - p.55]

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-> Nous appelons la fête : Pessa'h, afin de témoigner l'amour que nous avons pour D. qui est passer (passa'h) sur les maisons des juifs, n'y tuant personne cette nuit-là.
Nous exprimons notre gratitude d'avoir été sauvés en Egypte d'une mort (physique et spirituelle) certaine.

De son côté, Hachem appelle cette fête : 'hag haMatsot.
Selon rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (le Kédouchat Lévi), D. utilise un nom qui fait des louanges au peuple juif, qui a été capable de fuir l'Egypte pour le désert, sans aucune provision à l'exception de quelques matsot.
Hachem exprime toute l'affection qu'Il a de nous avoir vu Lui faire aussi intensément confiance.

=> Pessa'h est ce rendez-vous de retrouvailles, où lorsque nous sommes tous réunis (les enfants d'Israël avec leur papa Hachem), nous pouvons alors laisser s'exprimer pleinement tout l'amour que nous avons l'un envers l'autre.

Nos fêtes sont des moments de grandes émotions, de grande proximité avec Hachem, qui doivent nous renforcer et nous accompagner tout le restant de l'année.

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-> Il est rapporté dans les écrits du Arizal qu'à chaque moment spécial de l'année comme Pessa'h, Shavouot et Souccot, les choses que nous célébrons se produisent de nouveau [comme à l'époque].
A Pessa'h, nous quittons l'Egypte. A Shavouot, nous recevons la Torah. Et il en est de même pour chacune des autres fêtes [juives].
[Méor Enayim - Yitro]

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-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem, 4e partie, chap.7) écrit :
"Chaque rectification qui s'est produite, et chaque grande lumière qui a illuminé [le monde] à un certain moment, lorsque cette période [de l'année] revient, une lumière semblable à la lumière initiale brille de nouveau, et les effets de cette rectification sont renouvelés chez quiconque l'a reçue ...
Ainsi en est-il de la fête de Shavouot et du don de la Torah."

"Les jours de Nissan sont d'une valeur inestimable, et une heure en Nissan compte comme une journée, [de par la puissance de kédoucha de ce mois]."

[Rav Avraham de Sokhochov - le Avné Nézer]

-> Selon le Kédouchat Lévi, durant ce mois, l'homme peut recevoir une aide divine même s'il n'en est pas digne, car c'est Hachem qui fait le 1er pas pour nous purifier.

Par exemple :
Il est écrit : "Hachem a dit à Israël : "Ouvrez-Moi une porte de Téchouva comme le chas d’une aiguille, et Je vous ouvrirai une porte dans laquelle des charrettes et des carrosses pourront entrer" (midrach Chir haChirim rabba 5,6).
Selon le Kédouchat Lévi, à Pessa'h nous n'avons même pas besoin d'ouvrir les portes de la Téchouva. En effet, Hachem passe au-dessus (passa'h) les "portes", Il prend Lui-même l'initiative et nous inspire à nous repentir.
Le Séder commence par Kadéch (sanctifie), qui est suivi par : Our'hatz (nettoyer [de nos fautes]), car c'est uniquement durant les jours de Pessa'h que Hachem nous sanctifie d'abord, ce qui nous pousse à nous nettoyer de nos fautes (et non l'inverse comme à l'habitude).

=> A nous de ne pas laisser cette occasion nous échapper!

"Unique est Ma colombe fidèle, Ma parfaite" (Chir haChirim 6,9)

Selon le Zohar le terme : "Ma parfaite" (תַמָּתִי) doit être interprété comme : "Mon jumeau" (téomati - תאומתי).
D'une certaine façon, Israël est le jumeau de Hachem, car les 2 ont le pouvoir d'influencer le cours de la création.

=> Le Zohar met en avant l'incroyable grandeur de chaque juif.

D'ailleurs, la 1ere phrase qu'on dit le matin (modé ani) se termine par : "grande est ta confiance" [en me donnant autant de puissance d'impacter le monde en bien ou en mal - bé'hémla rabba émounaté'ha].

Réch Lakich (midrach Vayikra rabba 24,9) affirme : "Un verset proclame : 'Tu seras constamment (rak) au-dessus (de tout)' (Ki Tavo 28,13).
[Hachem a dit au peuple juif :] On pourrait croire que votre niveau atteindra le Mien, ainsi le verset précise : 'seulement' (rak), ce terme limitatif précise que Ma grandeur dépassera (toujours) la vôtre. "

=> Contrairement à ce que nous laisse croire notre yétser ara, chaque juif a en lui des capacités divines, en témoigne la précision de Hachem, qui montre à quel point nous pouvons tendre vers Lui.

Tout l'enjeu de ce monde est de prendre conscience de notre grandeur phénoménale, afin d'agir en conséquent!

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"[Hachem dit :] Je règne sur les êtres humains. Qui règne sur Moi?
Les tsadikim."

[guémara Moèd Katan 16]

Le Maguid de Kozhnitz y voit une allusion dans le verset : "Tous tes enfants seront des élèves de Hachem" (Yéchayahou 54,13 - וְכָל-בָּנַיִךְ לִמּוּדֵי יְהוָה).

Il rend : לִמּוּדֵי יְהוָה, par : "des enseignants de Hachem"
D'une certaine façon, les tsadikim, enseignent à D. comment agir envers Ses enfants.

"Tu me verras par derrière ; mais ma face ne peut être vue" (Ki Tissa 33,23)

Selon le 'Hatam Sofer, ce verset fait allusion au fait que pour percevoir la providence d’Hachem dans le monde, on peut s’en rendre compte en voyant "l’arrière", en réfléchissant à ce qui s’est passé et en voyant comment tous les événements ont concouru pour atteindre notre bien.

Mais on ne peut pas voir le devant (ma face).
Avant que l’histoire ne se déroule, quand on se trouve par exemple au début d’une épreuve difficile, on ne peut pas encore bien percevoir la bonté divine et Sa main qui dirige tous les événements.
Mais à la fin de "l'épisode", en faisant marche "arrière", on pourra alors constater la grandeur d’Hachem et Sa bonté, comment Il a fait coïncider tous les événements qui se sont passés pour amener notre bien.

Alors que nous venons de sortir de la fête de Pourim, ce message prend tout son sens ...

Tout ce qui nous reste à faire est de croire sans aucun doute que simplement la raison nous en est cachée. C’est pour nous cette foi qui est bonne, car nous ne recevrons de récompense que pour la foi.
[à l'image du fait d'attendre la venue du machia'h à chaque instant, car même s'il ne vient pas notre atteinte fait infiniment plaisir à Hachem, et nous recevrons une récompense pour chaque moment de l'avoir attendu.
Ainsi, nous ne devons pas désespérer, mais plutôt être plein de confiance en Hachem, et savoir que l'on génère des mérites et de la joie à papa Hachem, et il y a rien de mieux pour que tout se passe de la meilleure des façons!]

C’est ce que signifie le verset : "vous verrez Mon arrière", une fois que le but de la chose se sera réalisé, on verra et on comprendra rétroactivement ce qui s’est passé. Mais le verset nous annonce explicitement : "Mon avant ne sera pas vu", on ne verra pas et on ne comprendra pas le but.

[nous avons tendance à donner des conseils à Hachem quand ce n'est pas exactement comme nous le voudrions (ex: "pourquoi lui il a et pas moi").
- "Tu me verras par derrière" = d'une certaine façon la Torah nous rappelle que tant que nous faisons passer Hachem en premier et nous en second, alors nous pouvons espérer voir Hachem (qui est devant nous) et ainsi le suivre sur le bon chemin de notre vie.
- "mais ma face ne peut être vue" = par contre si nous dirigeons notre vie en fonction de notre vision des choses, en fonction de ce que nous voulons, imaginons, ... alors notre égo est devant Hachem, et alors nous ne voyons pas Hachem (il est derrière nous).
On peut même se créer une idole sous les habits de Hachem, pour légitimer le culte que nous vouons à notre personne dans le périmètre de la halakha.
Mais un juif doit agir humblement en mettant Hachem devant Lui en permanence (comme l'affirme le roi David : chiviti Hachem lénégdi tamid), qui est la seule façon d'y voir quelque chose dans l'obscurité de ce monde, d'évoluer dans le émet.]

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-> Le Ora'h lé'Haïm donne l'explication suivante.
L’arrière : fait allusion aux impies (réchaïm), qui sont en arrière puisqu’ils "tournent le dos" à Hachem.
L’avant (la face) : au contraire représente les justes (tsadikim), qui marchent devant Lui.

Hachem dit à Moché : Tu verras Mon arrière, c’est-à-dire que tu pourras cerner et appréhender la patience, l’amour et la compassion que J’ai pour les réchaïm. Mais, le grand amour que J’ai pour les tsadikim, ainsi que la récompense extraordinaire que Je leur réserve pour leurs bonnes actions, cela tu ne pourras jamais l’appréhender.

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+ "Tu me verras par derrière".
Rachi commente : Il lui a montré le nœud de [Ses] tefilin.

Selon le Ora'h lé'Haïm (rabbi Avraham 'Haïm de Zlotchov), Hachem transmet un important message à Moché :
-> "par derrière" (a'horaï) = c'est une référence aux moments où les juifs se sont éloignés de Hachem, qu'au lieu de marcher en avant dans Ses chemins, ils marchent dans les leurs, derrière Sa Volonté.
[Hachem a demandé à Avraham "marche devant Moi et sois intègre" (Lé’h Lé’ha 17,1) => derrière Hachem = c'est lorsque l'on agit de façon opposée à ce que D. attend de nous]
-> Hachem montre à Moché le "nœud de [Ses] téfilin" = quelque soit la distance dont peut s'éloigner les juifs, Hachem continuera toujours à les aimer. A l'image de ce nœud des téfilin, le lien entre D. et les juifs est solide et total.
=> C'est pour cette symbolique fondamentale que Hachem a montré à Moché le nœud de Ses téfilin.

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-> "Tu verras (véraïta) mon arrière, et ma face ne sera pas vue"

Rachi : Il lui a montré le nœud des tefilin.

Le Avné haChoham fait remarquer que le mot véraïta (וְרָאִיתָ) est formé des initiales de : "Vékecher Téfilin Raa Eikh Ihyé" (Et il a vu comment était le nœud des téfilin).

"Sur l'ordre du Cohen, on apportera, pour quiconque se purifie, 2 oiseaux vivants, purs, du bois de cèdre, de l'écarlate et de l'hysope." (Métsora 14,4)

La purification du lépreux s'effectuait en mettant du sang de ces oiseaux, sur le pouce de sa main droite, sur l'orteil de son pied droit et enfin sur le lobe de son oreille droite.
De l'huile était également utilisée, ainsi que du bois de cèdre et de l'hysope.

Le 'Hida (Midbar Kedmot) va nous montrer comment chacune de ses actions, venait réparer la faute commise par un des membres de cet homme devenu lépreux.

On peut distinguer 5 façons d’enfreindre les lois relatives au lachon ara (médisance) :

-> la 1ere = du fait de la simple parole ==> en contrepartie, on utilise l'oiseau qui siffle.

-> la 2e = lorsque l'on a dû se déplacer pour aller raconter le lachon ara ==> on met du sang sur l'orteil.

-> la 3e = lorsque l'on a écouté le lachon ara ==> le sang est placé sur le lobe de l'oreille.

-> la 4e = lorsque l'on a entendu du lachon ara et que l'on avait la possibilité de protester (en hébreu cela se dit : "béyado" = dans sa main - sa possibilité), et que l'on ne l'a pas fait : le sang est placé sur la main.

-> la 5e = lorsque l'on a fait l'éloge d'une personne devant un auditoire qui a alors rétorqué : "et pourtant nous avons entendu que cette même personne avait telle et telle chose ..." ==> c'est pourquoi, on apporte du bois de cèdre et de l'hysope, comme pour signifier : "Tu as élevé ton ami comme le cèdre, le plus haut des arbres, mais cela l'a amené à être rabaissé comme l'hysope ..."
Et il faut donc se garder de dire des éloges de quelqu'un devant des gens qui risquent de compléter nos propos par de la médisance.

"Aller se présenter devant le roi, implorer et supplier devant lui (mil'fanav) pour son peuple" (Esther 4,8)

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Pourim) commente :
Le terme "devant lui" (mil'fanav) semble superflu. La signification, cependant, peut être comprise avec l'explication suivante : Nos Sages soulignent que le roi A'hachvéroch était en fait plus racha que Haman ; A'hachvéroch n'aurait pas pu se soucier moins du bien-être des juifs.
Néanmoins, Mordé'haï ordonna à Esther de s'approcher du roi, persuadé que lorsqu'Esther se présenterait devant lui, la Chékhina l'accompagnerait, ce qui se produisit effectivement.
Mordé'haï espérait que le roi racha absorberait un peu du rayonnement spirituel qui accompagnerait l'entrée d'Esther, et que cela changerait son attitude de sorte qu'il accepterait de s'occuper du bien-être des juifs.

L'expression "supplier devant lui pour son peuple" (oulvakech milfanav al ama) fait allusion à cette idée.
Lorsqu'Esther se tenait "devant lui", c'est-à-dire devant le roi, ce racha, il la regardait et l'absorbait dans son cœur.
En effet, A'hachvéroch n'aurait pas pu se soucier davantage du bien-être des juifs. Il regarderait Esther et absorberait une partie de l'éclat spirituel qui l'envelopperait en raison de la présence de la Chékhina, ce qui l'inciterait à protéger les intérêts des juifs.

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=> La présence Divine qui accompagnait Esther a influencé A'hachvéroch pour qu'il soit mieux disposé à l'égard des juifs.

Joie d’Adar & sainteté

+ Joie d'Adar & sainteté :

-> Le mois d'Adar tombe à la fin de la partie de l'année au cours de laquelle nous lisons les parachiyot de Chémot à Michpatim, connus sous leur acronyme de Chovavim.

La période au cours de laquelle sont lues les parachiyot de Chémot à Michpatim est propice à l'élévation des étincelles saintes des klipot, c'est-à-dire de la Sitra A'hara, dans laquelle elles sont tombées en raison de nos fautes. La Sitra A'hara, à son tour, est symbolisée par Essav (Zohar 3:185a).

Or, lorsque les étincelles sont ramenées à leur place élevée, D. en tire un immense plaisir.
C'est un peu comme lorsque le fils qui vit loin retourne chez son père, celui-ci éprouve un plaisir plus grand que celui qu'il éprouve avec ses enfants qui vivent près de lui.
Cette idée est également exprimée par l'enseignement : "A l'endroit où se tient un pénitent, même le juste absolu ne peut se tenir" (guémara Sanhédrin 99a).

Ce concept est également évoqué dans les enseignements : "lorsque commence le mois d'Adar, nous augmentons notre joie" (guémara Taanit 29a).
Lorsque nous élevons les étincelles de la Sitra A'hara ; comme l'indique le nom du mois d'Adar (אדר), qui est lié au mot pour "manteau" (אדרת - adéret) dans la phrase décrivant Eisav à la naissance, qu'il avait un "manteau poilu", ces étincelles entrent dans le domaine de la sainteté, et par conséquent notre joie augmente.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Michpatim 24,10 ]

"C'est un temps de détresse pour Yaakov, et il en sera délivré" (Yirmiyahou 30,7)
Le Baal Shem Tov commente : c'est des jugements sévères eux-mêmes que jaillit la délivrance (personnelle, collective).
[Beit Israël Zidichov - Vayétsé ]

Shabbath est la pensée de D., les autres jours Sa parole

"Les jours de la semaine, vous pouvez travailler et accomplir tout votre travail, mais le 7e jour est un Shabbat pour Hachem, votre D." (Yitro 20,9-10)

-> Ce passage peut être compris à la lumière de la déclaration du Zohar (2:88a) concernant les mots : "Hachem a béni le 7e jour et l'a sanctifié" (Béréchit 2,3) = "Il l'a béni par la manne (en faisant descendre de la manne supplémentaire le 6e jour) et l'a sanctifié par la manne (en ne faisant pas descendre de manne le 7e jour)".

En règle générale, il y a des personnes qui parlent sans interruption, tandis que d'autres ponctuent leur discours de pauses, se donnant ainsi le temps de réfléchir à ce qui doit être dit.
A l'instar de ce 2e type de personne, les 6 jours de la Création correspondent au domaine de l'action, dans lequel la parole de D. s'est déjà manifestée.
En revanche, le Shabbath fait allusion au domaine de la pensée, aux pauses entre les mots.

C'est pourquoi la manne, qui est l'actualisation physique de la bénédiction d'Hachem, n'est pas tombé le Shabbath, puisque le Shabbath symbolise le domaine de la pensée, où le potentiel n'a pas encore été actualisé. Ce domaine est caché et dissimulé dans le Ein Sof, et il ne peut être révélé à l'humanité et se manifester dans le domaine de l'action. Ce n'est que pendant les 6 jours ouvrables que le domaine physique de l'action peut se manifester. Néanmoins, tout émane et coule de la pensée, qui influence ensuite la parole et se manifeste en tant que telle.
En conséquence, Shabbath affecte les 6 jours de travail qui suivent. (Zohar 1:75b)

C'est la signification de l'énoncé : "Il l'a béni avec la manne et l'a sanctifié avec la manne". La bénédiction pour que la manne tombe pendant la semaine provient du Shabbath.
Shabbath est "la source de la bénédiction" (mékor habéra'ha - Lé'ha Dodi) et la manne est la manifestation physique de cette bénédiction. La manne sert d'archétype à toute la générosité dont nous jouissons pendant les six jours de la semaine, et qui découle de Shabbath.

Par conséquent, pendant la semaine, lorsque le monde de l'action se manifeste, sa composante divine n'est pas discernée empiriquement, c'est-à-dire que nous ne pouvons pas voir la divinité dans les choses et les actions physiques.
Cependant, le Shabbath, l'aspect physique/matériel de la création est dissimulé et caché au sein de D., car seul le domaine de la pensée est alors manifeste ; il est donc possible de discerner empiriquement que tout est "une portion de Dieu en haut" (Iyov 31,2).

C'est l'allusion au verset "Tu peux travailler 6 jours et accomplir tout ton travail, mais le 7e jour est un Shabbat pour Hachem, Ton D." = le Shabbath, tout retourne à sa racine, à la cause de toutes les causes, et l'aspect divin de la réalité est palpable, car nous réalisons alors qu'en vérité, il n'y a pas de physicalité indépendante. [Likouté Torah - Béhar].
Au contraire, la nature matérielle de la réalité est dissimulée et cachée dans la pensée d'Hachem, et tout ce que nous percevons est l'aspect Divin de la réalité.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Yitro 20,9-10 ]

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-> Les jours de la semaine manifestent la parole de D., tandis que le Shabbat manifeste la pensée de D.

"Le roi ôta son anneau de sa main et le remit à Haman" (Esther 3,10)

-> "Plus grande fut la cession de l'anneau royale [à Haman] que les 48 prophètes et 7 prophétesses qui livrèrent leurs messages aux enfants d'Israël sans parvenir à les remettre sur le droit chemin, alors que le fait d'avoir ôté l'anneau royal les ramena sur la bonne voie"

[guémara Méguila 14a]