Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"C'est une grande mitsva de réconforter une personne triste et de l'aider à dissiper ses inquiétudes."

[guémara Taanit 22]

-> "Une femme doit réjouir ses amies (femmes) par des paroles positives, car il s'agit d'une grande mitsva qui nous concerne tous."

[le Gaon de Vilna - dans sa lettre adressée à sa femme avant de partir en Israël]

"Ce sera en récompense de ce que vous écouterez [ces décrets]" (וְהָיָה עֵקֶב תִּשְׁמְעוּן - Ekev 7,12)

La guématria de : וְהָיָה עֵקֶב (véaya ékev - ce sera en récompense) est la même que : בא הקץ (ba akets - le temps de la libération est arrivé).

L'année juive de la destruction du Temple est : 3828, si on y ajoute : 172 (valeur de עֵקֶב - en récompense), on arrive à : 4000, qui est l'année à partir de laquelle le machia'h peut venir.
En effet, nos Sages (guémara Avoda Zara 9a) disent : "4000 années après la Création commence l'époque du machia'h".

Rabbénou Efraïm de conclure : si le machia'h n'est pas encore arrivé c'est uniquement à cause de nos nombreuses fautes.

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-> "Ce sera, parce que (ékev) vous aurez écouté" (véaya ékev tichméoun - Ekev 7,12)

Nos Sages disent que le terme : "véaya" (ce sera - והיה), est un mot qui implique de la joie.
[d'ailleurs, les lettres permettent de former le Nom d’Hachem (יהוה)]
Le mot : "ékev" (עֵקֶב) fait allusion au : "ikvéta déMéchi’ha" (les pas du machi'ah - ikvéta (les pas - עקבתה) est similaire à "ékev" (עֵקֶב)), qui est la période précédant la venue du machia’h (il n'est pas là, mais on "entend" ses pas annonçant son arrivée imminente).

Le verset peut être interprété comme affirmant que si la génération qui est immédiatement avant la venue du machia'h prend en compte la volonté d'Hachem, alors cela rend Hachem [extrêmement] joyeux (comme l'atteste le terme : "véaya").
['Hidouché haRim]

-> Le mot "véaya" implique de la joie, et le mot "ékev" fait allusion à la période qui précède l'arrivée du machi'ah.
La guémara (Sanhédrin 98a) dit que si le peuple juif est méritant alors Hachem va activer la venue de la guéoula. Et s'il n'est pas méritant alors, la guéoula va venir au temps limite qui lui a été fixé.
Ainsi, si nous faisons attention à la Torah comme il le faut, alors grâce à cela nous allons accueillir la guéoula dans la joie avant son temps [donc à tout moment, sans devoir l'attendre une seconde de plus!].
[Noam Mégadim]

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-> b'h, également à ce sujet : https://todahm.com/2015/08/10/3684

"S'il se trouve un homme animé de haine pour son ami (lérééou), le guette, se jette sur lui et le frappe de manière à lui donner la mort" (Choftim 19,11)

Comment se peut-il qu'on haïsse un ami?
En effet, si c'est un ami, il faut l'aimer et prendre soin de lui.

Le Ohr ha'Haïm répond qu'allégoriquement ce verset fait référence au yétser ara qui se déguise en notre "ami", alors qu'il nous haït.
Nous devons avoir conscience que le yétser ara nous "guette" constamment, attendant de se "jeter sur lui", et "le frapper de manière à lui donner la mort" en le faisant fauter.

 

"Alors Moché a séparé 3 villes (de refuge) à l’est du Jourdain" (Vaét'hanan 4,41)

Pourquoi Moché a tant voulu préparer les 3 villes de refuge qui se trouvaient à l'est du Jourdain, alors qu'elles ne pouvaient fonctionner tant que les 3 autres se trouvant en terre d’Israël n'étaient pas établies ?

En fait, quand Moché a tué l’égyptien qui battait un hébreu, Moché a pris la fuite à Midyan pour sauver sa vie.
Cependant, Moché craignait que cela soit un manque de confiance en Hachem que de fuir pour se protéger : Peut-être aurait-il dû rester et avoir confiance qu'Hachem le sauverait là où il serait? Ou peut-être fallait-il fuir car Hachem souhaite que l’on diminue le miracle le plus possible?

Ce doute le perturbait.
Mais quand Hachem demanda d'instituer des villes de refuge pour que les tueurs involontaires puissent s'y enfuir et se protéger des vengeurs et ce, bien qu'il ne mérite pas la mort car il était involontaire, il déduisit de cela qu'en fait Hachem souhaite qu'il prenne la fuite et se protège pour adopter un comportement naturel et diminuer le miracle.

=> Moché a alors compris qu'il avait bien agi lui aussi en s’enfuyant, et pour exprimer sa joie, il prépara les 3 villes de refuge à l'est du Jourdain.

[le Ktav Sofer]

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"Alors Moché a séparé 3 villes (de refuge) à l’est du Jourdain"

-> Tous les versets qui précèdent celui-ci sont consacrés à des réprimandes que Moché adressa aux Juifs. Ainsi, on peut se demander quel lien ce verset, qui parle du fait que Moché réserva des villes de refuge à l'est du Jourdain, a-t-il avec les réprimandes?

Nos Sages enseignent que les villes de refuge à l'est du Jourdain ne pouvaient recevoir les tueurs involontaires que lorsque les villes de refuge seront établies en terre d'Israël. Ainsi, Moché, qui n'allait pas entrer en terre d'Israël, n'avait aucune obligation de réserver les villes à l'est du Jourdain, qui ne serviraient à rien du vivant de Moché.
Malgré tout, Moché exprima son amour puissant pour les mitsvot, et même s'il n'avait aucune obligation de réserver ces villes de refuge, le simple fait de savoir qu'il ferait par là quelque part une bonne chose, cela le poussa à agir.

Cette attitude de Moché était en soi une grande réprimande pour le peuple. Car Moché montra là l'exemple que l'on doit accomplir les mitsvot non pas par contrainte, pour être quitte de son obligation, mais par amour et volonté.
Moché montra par là au peuple qu'il n'est pas suffisant d'accomplir les mitsvot, mais il faut aussi les réaliser avec amour, au point qu'on les ferait même si on n'en avait aucune obligation.
Cela est en soi une grande leçon de morale.
[rabbi Moché Feinstein - Darach Moché]

+ "Lorsqu'une personne ouvre sa main, ses 4 doigts (hormis le pouce) ont tous des longueurs différentes.
Lorsqu'elle ferme sa main autour de son pouce, tous ses 4 doigts ont la même taille.

De même, il y a 4 niveaux de charité : à un frère ou proche dans le besoin (léa'hékha) ; à un pauvre de sa ville (léaniyékha) ; à quelqu’un d'extrêmement pauvre (léévyonéh'a) et à un pauvre résidant en Israël (béartsékha).

Ainsi, le verset : "Ne ferme pas ta main" (Réé 15,7) signifie qu'il ne faut pas faire la tsédaka d'une main fermée en donnant à tout le monde exactement la même chose, mais plutôt, "Ouvre-lui plutôt ta main" (v.15,8) + donne aux pauvres, chacun selon ses besoins appropriés."

[Rav Shalom Rokéa'h - le Sar Shalom]

[Il faut s'adapter aux besoins de chacun, que ce soit dans l'importance du montant donné, mais également dans le reste.
Certaines personnes n'ont principalement pas besoin d'argent, mais ont besoin de marques d'estime, de l'écoute, de la joie, de la confiance en Hachem, de conseils, ...

Il ne faut pas donner par habitude, en se déchargeant d'un fardeau, mais en se mettant à la place de l'autre en ressentant réellement sa douleur, tout en étant joyeux de pouvoir faire la volonté de D. en aidant un frère juif! ]

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-> La guémara (Kétoubot 67b) apprend du verset : "Prête-lui en raison de ses besoins, de ce qui peut lui manquer!" (Réé 15,8), que l'on est obligé d'offrir à un pauvre même un cheval pour se déplacer et un serviteur courant devant lui.

Puisqu'il est nécessaire de pouvoir se déplacer sans en devenir malade, on comprend le besoin du cheval.
Mais pourquoi doit-on fournir un serviteur courant devant? C'est une demande ridicule!

Rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk dit que nos Sages nous enseignent une grande leçon de la psychologie humaine : le fait de donner à un fou de sa folie, c'est également un important acte de bonté!

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-> "Car tu lui ouvriras (au pauvre) suffisamment ta main, suivant ses besoins" (Réé 15,8)

-> Nos Sages (guémara (Kétoubot 67b) commentent ce verset ainsi : "suivant ses besoins" :
"Cela inclut même le fait de lui donner un cheval pour se déplacer et un serviteur pour courir devant lui. On raconte que Hillel Hazakène avait acheté un cheval et avait recours à un serviteur pour courir devant un pauvre de bonne famille (qui avait jadis connu cette richesse). Une fois, il ne trouva pas de serviteur et se mit lui-même à courir devant lui."

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch demande à propos de cette guémara : on peut encore comprendre qu'Hillel donnât à ce pauvre un cheval pour se déplacer, mais comment se fit-il qu'il courut en personne devant lui alors qu'il était le Nassi (le chef spirituel) du peuple d'Israël?

Il lui était, en effet, défendu de se rabaisser à courir devant ce pauvre pour satisfaire ses caprices uniquement parce qu’il s'était habitué par le passé à ce qu'un serviteur le fasse.
Cela prouve, répond-il, qu'il faut considérer les sentiments d'autrui comme un cas de "Pikoua'h Néfech" (une question de vie ou de mort). Hillel comprit également que ce serait dangereux pour ce pauvre s'il lui manquait ce à quoi il avait été habitué depuis toujours, à savoir qu'un serviteur coure devant lui.
De ce fait, même s'il était Nassi (et tenu par la Torah de veiller à l'honneur dû à son rang), néanmoins "Pikoua'h Néfech do'hé kol haTorah" (le danger de mort repousse toute la Torah), et il était autorisé, et même obligé, de courir devant lui afin de lui sauver la vie.

-> Le rav Elimélé'h Biderman conclut :
Cela vient nous enseigner l'importance extrême de prodiguer, autant que nous le pouvons, du bien à notre prochain, tant physiquement que financièrement [que moralement]. On prendra garde à ne jamais humilier un juif, quel qu'il soit, et on lui attribuera tous les honneurs qui lui reviennent.
Et même si les honneurs sont illusoires dans ce monde, néanmoins, en ce qui concerne autrui, il nous est interdit de penser de cette manière. Mais au contraire, on l'honorera par tous les moyens en notre pouvoir.

"Mais il reconnaîtra pour premier-né le fils de celle qui est haïe" (Ki Tétsé 21,17)

Le Gaon de Vilna fait remarquer que les seules lettres de l'alphabet hébraïque dont la valeur numérique est le double de la précédente, sont : le ב (bét), le כ (kaf) et le ר (réch).
En effet, le bét (2) vaut le double du aléph (1) ; le kaf (20) le double du youd (10), et le réch (200) le double du kouf (100).

Ces mêmes lettres forment le mot : בכר (fils premier-né - bé'hor).
Cela reflète le droit conféré au premier-né de recueillir le double dans la succession paternelle.

"Vous marcherez après Hachem votre D." (Réé 13,5)

Pourquoi le verset emploie-t-il le mot "après (a'haré), qui a une connotation de séparation et de distance?

En effet, Rachi dit : "Toutes les fois qu'il apparaît, le mot "a'haré" contient une idée d'éloignement". (Réé 11,30)
Or, ne sommes-nous pas tenus de nous attacher à Hachem et de nous tenir aussi "proches" de Lui qu'il est possible?

Rabbi Avraham Mordé'haï Alter de Gour donne la réponse suivante :
Plus nous reconnaissons Sa grandeur et notre propre insignifiance, plus nous nous rendons compte de notre éloignement par rapport à Lui.
C'est seulement après avoir pris conscience de la distance qui nous sépare de Lui que nous pouvons essayer de devenir plus "proches".

[une des explications concernant l'extrême humilité de Moché est le fait qu'aucun être humain n'a pu se tenir aussi proche de Hachem que lui.
Or, plus on est proche de D., plus on se rend compte de son véritable éloignement, de sa petitesse. ]

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-> Rabbi 'Hama, fils de rabbi 'Hanina dit : Que signifie ce verset : "Vous suivrez Hachem, votre D." (Réé 13,5)?
Est-il possible que l'homme suive la Présence Divine, alors qu'il est écrit : "Car Hachem ton D. est un feu dévorant"(Vaét'hanan 4,24)?
Il faut donc comprendre suivre Hachem dans le sens de suivre Ses comportements (et Son exemple).
[guémara Sota 14a]

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-> Plus un homme développe sa tendance à prendre, plus il s'éloigne de son Créateur et plus il limite sa perception spirituelle.
Par contre, un homme qui pratique les actions de 'hessed, qui étudie la Torah et qui pratique les mitsvot avec enthousiasme et de façon désintéressée est un donneur ; il "ressemble" alors à son Créateur et s'attache à lui.
Dans cet attachement, il n'y a pas de limitations, car toute aspiration à s'élever dans la pureté des midot, dans la recherche de la Vérité dans les actes de 'hessed et dans le don de soi avec enthousiasme, n'est jamais limitée.
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou - tome.1,p.32 ; tome.4,p.50]

"L’araméen a fait perdre mon père et il est descendu en Egypte" (Ki Tavo 26,5)

Nos Sages expliquent que l’araméen c’est Lavan, qui a voulu éliminer mon père, Yaakov.

On peut cependant se demander quel est le lien entre la volonté de Lavan de faire disparaître Yaakov notre père, et la descente en Egypte. Apparemment ces 2 faits sont bien distincts et n’ont pas de lien.

-> Selon Rachi, le lien entre les 2 est la volonté des autres peuples de faire du mal à Israël.
Non seulement Lavan a voulu faire du mal à Israël, mais d’autres encore ont aussi cherché à nous nuire, tels que les Égyptiens qui ont fait du mal aux Hébreux après que Yaakov soit descendu en Egypte.

-> Selon le Alchikh haKadoch, si Lavan n'avait pas trompé Yaakov en lui faisant épouser Léa alors que c'est de Ra'hél qu'il voulait faire sa femme, c'est celle-ci qui lui aurait donné tous ses enfants, et l'on peut penser que Yaakov aurait alors été son aîné, accepté comme tel par tous ses frères
En conséquence de cela, c'est Lavan, d'une certaine façon, qui a causé la jalousie entre les fils de Yaakov et Yossef, et sans cette détestation, il n'y aurait pas eu de descente en Egypte.

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-> Rabbi Moché Feinstein (Darach Moché) explique que lorsque Yaakov vécut chez Lavan, celui-ci voulut le "faire perdre" spirituellement, par son influence mauvaise et pécheresse. Et malgré cela, Yaakov réussit à tenir et à y respecter les 613 mitsvot, sans se laisser aucunement corrompre par la perversité de Lavan.

Cette expérience permit à Yaakov d’en conclure que même quand il vit dans une influence mauvaise, il a la capacité de réussir à tenir spirituellement.
De la sorte, lorsque plus tard Yossef se trouvait en Egypte et qu’on proposa à Yaakov d'y descendre pour le rejoindre, il accepta.
En effet, bien qu'il savait qu'en Egypte se trouvait aussi beaucoup d’impureté, malgré tout, il s'inspira de son expérience chez Lavan pour être rassuré que même en Egypte, il saura garder sa pureté.

Ainsi, c’est parce que "Lavan a voulu faire perdre mon père (Yaakov)" spirituellement, par son influence dépravée, et que Yaakov a quand même tenu, que lorsqu'on proposa plus tard à Yaakov de rejoindre Yossef, il accepta et "il descendit en Egypte", assuré qu’il y tiendrait aussi et préserverait sa sainteté.

En effet, s’il n’avait pas connu l’expérience chez Lavan, alors il n’aurait pas accepté de descendre en Egypte, même pour rejoindre Yossef, car il aurait eu peur de l’influence négative des égyptiens.

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-> Le 'Hatam Sofer propose une autre explication, qui s’éloigne de la réponse précédente.
Il rapporte l’enseignement de nos Sages selon lequel l’esclavage d’Egypte a servi à purifier et à raffiner les juifs de l’impureté originelle (faute d'Adam haRichon) se trouvant en chaque être vivant.

D'après le midrach, Avraham a transmis à Yichmaël la part de cette impureté originelle qui était en lui. De la sorte, Yits’hak est sorti plus raffiné.
Mais celui-ci avait encore une part d’impureté en lui qu'il fit passer chez Essav. Ainsi, Yaakov est sorti complètement pur.

On peut alors se demander pourquoi fallait-il aller en Egypte pour se raffiner de l’impureté originelle, puisque cette impureté était complètement éliminée dès la génération de Yaakov?

La réponse est que Lavan a réussi quelque peu à introduire une certaine souillure très fine dans l’âme des tribus, qui ont évolués dans son entourage (c'est en cela que cette réponse s'éloigne de la réponse du Darach Moché pour qui Lavan n’a pas réussi à avoir d’influence néfaste sur Yaakov et ses enfants).
Et c’est justement pour se raffiner et s'épurer de cette impureté reçue de par l'influence de Lavan qu'il fallait descendre en Egypte pour y être asservi et ainsi se nettoyer de cette souillure.

=> C'est ce à quoi le verset fait allusion : "Lavan a fait perdre mon père", en introduisant cette souillure spirituelle en lui et en ses enfants. Et de ce fait, "il est descendu en Egypte" pour s’épurer et se raffiner de cette impureté.

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-> Selon le 'Hidouché haRim, l’araméen qui se dit "Arami" (ארמי) fait allusion au "Ramaï" (רמאי), le fourbe et le trompeur (ces 2 mots ont les mêmes lettres).

Ainsi, celui qui trompe les autres (et lui-même) et s’écarte de la vérité de la Torah, même si un tel individu a des parents illustres dont le mérite devrait le protéger, malgré tout il ne pourra pas bénéficier du mérite de ses ancêtres.

=> "Le Ramaï", le malhonnête qui est en moi, c'est-à-dire ma tromperie, "a fait perdre mon père" = m’a privé du mérite de mes pères, pour ne plus pouvoir en profiter.

"Un vêtement d’homme ne sera pas sur une femme, et un homme ne portera pas un vêtement de femme" (Ki Tétsé 22,5)

Selon Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Halakhot), ce verset peut s’expliquer de façon allusive.
La femme symbolise la douceur et l’homme la fermeté.

-> Quand il est nécessaire d’adopter une attitude féminine, pleine de douceur, comme par exemple quand on prie à Hachem et lui demande de nous aider dans un certain domaine, alors on ne choisira pas la dureté et on ne priera pas en exigeant.

-> Mais à d’autres moments, pour défendre la Torah que certains réchaïm bafouent par exemple, il faut alors opter pour une attitude masculine ferme et stricte.
Dans un tel cas, on ne se comportera pas avec la douceur propre à la femme.

=> Ce verset s'explique ainsi : chaque situation mérite un comportement adapté.

"Tu diras en ton cœur : Ma force et la puissance de ma main m'ont assuré ce succès" (Ekev 8,17)

-> L'une des raisons pour lesquelles nous devons nous laver les mains le matin est que l'impureté régnant sur l'homme pendant son sommeil et se dissipant à son réveil adhère encore à elles.
Nous devons donc procéder à ces ablutions pour l'en faire disparaître.

Pourquoi les mains plutôt qu'une autre partie du corps?

-> Le Mélits Yochèr explique car c'est à elles que l'homme attribue ses succès dans le monde matériel, et il n'existe pas de plus grande source d'impureté qu'une telle pensée.
En effet, la croyance en ses propres aptitudes se situe aux antipodes de la foi en Hachem, Créateur et Maître de toutes choses.

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-> Le Saba de Kelm fait remarquer qu'il n'est pas écrit : "de crainte que tu ne dises en ton cœur", mais de manière affirmative : "tu diras en ton cœur", et ce car l'homme est naturellement enclin à attribuer chaque succès à ses actions et à ses propres pouvoirs.

C'est pourquoi, il est écrit dans le verset suivant : "alors, tu te souviendras de Hachem ton D., car c'est Lui qui te donne la force pour réaliser un succès" (v.8,18)

[naturellement nous avons des pensées de type : "c'est grâce à moi que ...". Pour les combattre, nous devons alors apporter des pensées du type : "C'est grâce à Hachem que ..."! ]

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-> "Nos Sages (guémara Sanhedrin 26b) affirment que la Torah atténue la force de l'homme.
Savez-vous à quoi fait référence la "force" de l'homme?
Si un sot étudie la Torah, il cessera de dire : "C'est ma propre force, c'est le pouvoir de mon bras, qui m'a valu cette richesse" (Ekev 8,17).
C'est cette force-là qui sera atténuée par l'étude de la Torah."

[le Maguid de Zlotchov - rabbi Yé'hiel Mikhal de Zlotchov - Mayim Rabbim (Ekev)]

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-> Le Léka'h Tov enseigne :
"Non seulement les conséquences de nos actes dépendent de la volonté Divine, mais même nos initiatives et nos idées sont inspirées par Hachem, comme Onkelos l'indique dans son targoum : "C'et Lui qui t'aura donné le conseil d'acquérir des biens [judicieusement].
[...]
Nous savons que : "tout est décidé par le Ciel, sauf la crainte du Ciel".
Malheureusement, beaucoup d'hommes ont tendance à inverser les termes de cette affirmation et à penser que dans le domaine spirituel, où les décisions n'appartiennent qu'à eux seuls, ils ne peuvent se battre contre la nature dont ils sont dotés et acceptent leur niveau spirituel comme une fatalité.
Inversement, pour les questions d'ordre matériel, qui dépendent uniquement de D., ils pensent pouvoir tout maîtriser à leur gré."

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-> "Tu te souviendras d'Hachem car c'est Lui Qui te donne la force" (Ekev 8,18)

-> La traduction araméenne de Onkelos rend ce verset ainsi : "Tu te souviendras d'Hachem, car Il te donne le conseil pour acquérir des biens".
Cela signifie que non seulement Hachem donne la force et l'énergie pour s'occuper de ses affaires, mais Il donne aussi le conseil et la pensée eux-mêmes dans l'esprit et le coeur de l'homme, pour réaliser ses entreprises. Tous les projets, les idées, les plans que l'individu conçoit dans son esprit dans tout ce qu'il entreprend dans la vie, lui sont en fait envoyés par Hachem et viennent de Lui.

=> Le Baal Chem Tov se base sur ce principe pour expliquer l'enseignement de nos Sages selon lequel les réchaïm (impies) sont remplis de regret. S'il s'agit des regrets pour leurs fautes, pourquoi sont-ils alors considérés comme des réchaïm? Le regret des fautes constitue une démarche de repentir et il n'est donc plus un racha!

C'est pourquoi, le Baal Chem Tov explique que ces regrets qui emplissent le coeur des réchaïm concernent en fait les affaires matérielles. Il n'est pas ici question des regrets pour les fautes, mais de regrets concernant leurs entreprises. En effet, l'homme doit savoir clairement que non seulement tout ce qui lui arrive dans la vie mais même tout ce qu'il entreprend par ses actions, tout est déterminé par Hachem. Et même les idées et les pensées qu'il conçoit pour la réussite de ses activités lui viennent d'Hachem, comme l'a rapporté Onkelos.
Un homme qui sait cela ne peut dès lors plus concevoir aucun regret en ce qui concerne les affaires de ce monde et ce qu'il a entrepris dans la vie, car tout cela a été voulu et réalisé par Hachem. Et s'il regrette ses décisions et ses actions d'ordre matériel, c'est bien qu'il lui manque cette confiance et cette foi en Hachem Qui est Lui le Seul à l'origine de tout.
Et c'est pour cela qu'il est appelé "racha (impie)", parce qu'il n'a pas réelle confiance en Hachem. C'est uniquement dans le domaine spirituel, en ce qui concerne les bonnes ou les mauvaises actions qu'un homme fait dans le domaine du service d'Hachem, que l'homme a le libre arbitre. Dans ce domaine, c'est lui le seul à décider quelles actions il fera, s'il empruntera la bonne voie, celle de la Torah, ou non.