Aux délices de la Torah

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"De même qu'en Egypte, Hachem a nommé 2 messagers pour mener les juifs en dehors de l'esclavage : Moché et Aharon, de même nous aurons 2 émissaires au moment de la délivrance finale : Machia'h ben Yossef et Machia'h ben David.

Pourquoi cela?
Un pour sortir les juifs de l'exil, et un autre pour sortir l'exil des juifs."

[rabbi Chmouël Mohilever]

"Ne faites pas la même erreur que j'ai pu faire, me disant qu'il y a encore le temps, que je ferai téchouva et que je modifierai mon caractère lorsque je serai plus âgé.

C'est ce que j'ai fait, et regarde-moi maintenant!
Je suis vieux et je n'ai plus la force pour changer mes habitudes!
N'attendez pas, faites-le dès maintenant!"

[Rabbi Its'hak Blazer de Pétersbourg - élève du rav Salanter]

La jalousie : c’est se détruire !

+ La jalousie : c’est se détruire!

-> Là où il y a de la jalousie, il y a de la souffrance.
Là où il n'y a pas de haine, il y a de la réussite et une longue vie.
[Rav 'Haïm Palaggi - Moéd Kol 'Haï]

-> "Quand un homme aspire à la table [c'est-à-dire aux biens et aux revenus] d'un autre homme, le monde s'obscurcit pour lui"
[Rav - guémara Beitsa 32b]
[notre bonheur dépend de la façon dont nous voyons le monde. Etre jaloux, c'est le voir en plus noir!]

-> "La jalousie, la concupiscence et les honneurs excluent l'homme du monde"
[Pirké Avot 4,21 - Rabbi El'azar haKappar]

Le rav Leib 'Hassman dit que l'on peut perdre à la fois :
- ce monde-ci, en ne profitant pas de la vie que Hachem nous a accordé (en souhaitant toujours ce qu'autrui a, plutôt que de profiter de ce que l'on a déjà!) ;
- et à la fois le monde à venir, puisque perdant son temps et son énergie à rechercher ce que nous n'avons pas, plutôt que de travailler à constituer son patrimoine éternel.

-> Au sujet de la soif des honneurs, le Ram'hal (Messilat Yécharim chap.11) écrit : "C'est ce désir qui opprime le cœur de l'homme, plus que toute ambition et aspiration. Si cette soif ne l'habitait pas, l'homme se suffirait de manger ce qu'il trouverait, de se vêtir de quelques étoffes qui cacheraient sa nudité et de dormir sous un toit qui le protégerait des dangers.
Sa subsistance lui serait venue aisément et il n'aurait éprouvé nul besoin de s'évertuer à s'enrichir.
Mais c'est parce qu'il refuse de se voir inférieur à ses amis qu'il choisit de s'empêtrer de tous ces maux dont il ne voit jamais la fin".

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-> Comme pour les autres fautes, une personne jalouse va être punie mesure pour mesure.
On va l'amener au paradis (gan Eden) pour y observer les tsadikim se réjouissant de la lumière de Hachem, et puis on va l'amener en enfer (Guéhinam) pour subir sa punition.
Ainsi, sa souffrance est aggravée par sa jalousie pour les tsadikim, qui profitent eux de leur récompense.
[le Magen Avot - sur Pirké Avot 4,21]

-> Chaque faute affaiblit une partie correspondante du corps humain.
Lorsqu'une personne écoute des paroles interdites, une impureté s'établit dans ses oreilles ; lorsqu'elle refuse d'aider son prochain, une impureté va se fixer sur ses mains ; ...
Cependant, le pire scénario possible est la faute permettant à l'impureté de s'établir sur le cœur, et cette faute est : la jalousie et la haine qui en résulte.
En effet, un cœur ainsi souillé a un impact négatif sur l'ensemble des autres organes et membres d'une personne.
['Hafets 'Haïm - Ahavat Israël]

-> "Il vaut mieux 100 morts plutôt qu'une seule occasion d'être jaloux. "

[midrach Tan'houma Vaét'hanan - Paroles de Moché rabbénou une fois que Yéhochoua a été nommé responsable du peuple juif à sa place, et qu'il n'a pas entendu ce que Hachem a pu dire à Yéhochoua dans le michkan]

Le Alshich haKadoch (Michlé 27,4) dit que Moché a pu face à face aux anges les plus destructeurs, mais il n'a pas pu se débarrasser de la jalousie.

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-> Lorsqu'une personne est dépourvue de jalousie, cela apporte la guérison au corps et à l'âme.
[Kad haKéma'h]

-> "La jalousie est la carie des os" (Michlé 14,30)

-> "Tout celui dont la jalousie ronge le cœur voit ses os se putréfier"
[guémara Shabbath 152b]

-> Si quelqu'un n'est pas jaloux, ses os ne pourriront pas (il reste entier).
[guémara Shabbath 156b]

Le Ibn Ezra (Béréchit 18,27) note que le mot : étsem ("atsamot" au pluriel) signifie : "os", et également : "l'essence" d'une personne.
Une personne jalouse refuse sa propre essence, en voulant copier les autres (je désire ce qu'autrui a, et non ce que j'ai!), sa punition est donc que ses os vont se décomposer.

Le Ibn Ezra enseigne que les os constituent l'essentiel du corps humain. Ainsi, lorsqu'un homme éprouve de la jalousie envers autrui, c'est-à-dire qu'il ne réussit pas à exploiter son potentiel envers autrui et se contente d'imiter ses semblables, son identité ne lui survivra pas et ses os se décomposeront après sa mort : "la jalousie est la crie des os".

En effet, le rav Its'hak Goldwasser (Yitspon laYécharim Touchiya) enseigne que la jalousie est synonyme de perte d'identité. En effet, tant qu'un homme a conscience de sa spécificité et du rôle exclusif qu'il doit jouer ici-bas (il est à sa juste place, s'occupant de son rôle unique dans l'Histoire du peuple juif), ressentant que "le monde a été créé pour lui" (selon l'expression de nos Sages dans les Pirké Avot), il n'y a en lui pas de place pour la jalousie.
C'est seulement lorsqu'il se considère comme noyé dans la masse qu'il commence à se comparer aux autres, à se mésestimer et à jalouser.

Par ailleurs, le rav Réouven Mélamed fait remarquer que le pire est que souvent nous ne ressentons pas le besoin d'une chose avant que quelqu'un d'autre l'acquiert. Ce qui fait que notre "moi" est dépendant des autres.

[Il est ironique de constater que seuls ceux qui se voient comme complets, comme ayant tout ce qu'il faut dans ce monde, auront leur corps qui restera complet pour l'éternité.]

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-> "L'envie fait pourrir les os" (ourkav atsamot kin'a - Michlé 14,30)
Le Rav Wolbe (voir Alei Chour - vol.1) explique ainsi ce verset :
Les os (atsamot) représentent la force intérieure de l'homme (atsma), ses talents et ses capacités.
Un homme jaloux des autres laisse son potentiel se perdre. Au lieu de cultiver ses propres talents et ses forces, il est préoccupé par l'effort futile de ressembler aux autres.
La jalousie est destructrice notamment parce qu'elle empêche l'homme de devenir ce qu'il est capable de devenir, et qu'il a été créé pour devenir, ce qui gâche ses "os", sa force et son potentiel.

Effectivement, le dernier des 10 Commandements (Yitro 20,14), est l'interdiction de "lo ta'hmod", ne convoite pas, qui interdit de désirer ce que possède autrui. Elle conclut les 10 Commandements parce que, dans un sens, elle comprend tous les autres. Si un homme est rongé par la jalousie, il est incapable de développer ses traits de caractère et d'accomplir la volonté d'Hachem selon son potentiel.

-> Nos Sages enseignent : "Qui est riche? Celui qui est satisfait de son lot" (Pirké Avot 4,1).
D'autre part, nos Sages (midrach rabba Kohélet 1,34) enseignent que par nature : "celui qui a cent désire deux cents". Comment peut-on donc atteindre le sentiment d'être satisfait de son lot?

Le rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h 'Haïm) explique : lorsqu'un homme devient brusquement fortuné, il est délirant d'enthousiasme. Cependant, après un moment, il s'habitue à sa richesse et son enthousiasme diminue progressivement. Plus le temps passe, moins il se considère riche et plus il désire avoir davantage.
Mais l'enthousiasme de quelqu'un qui comprend que chaque sou qu'il gagne vient d'Hachem et qu'il peut lui être repris à tout moment, ne faiblit jamais.
Chaque moment qu'Hachem lui permet de garder sa richesse est une raison de se réjouir. Cet homme est si heureux et reconnaissant de ce qu'il a qu'il ne désire jamais davantage. Il est vraiment riche!

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-> "Quiconque convoite ce qui ne lui appartient pas n'obtiendra pas ce qu'il désire et se verra privé de ce qu'il possède"
[guémara Sota 9a-b]

b'h, explications à ce sujet : https://todahm.com/2020/07/22/14458

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+ Illustrations de : "La jalousie est la carie des os" :

-> Après la mort de Yaakov, lorsque ses frères lui ont demandé pardon pour ce qu'ils ont pu lui faire, Yossef a pleuré (Vayé'hi 50,17).
Rabbi 'Haïm Berlin (fils aîné du Nétsiv) explique qu'il a pleuré car il ne pouvait pas leur prouver qu'il ne ressentait aucune jalousie, ni rancune.
En effet, ce n'est qu'après sa mort, en voyant que ses os sont restés intacts que cela a pu être prouvé pour sûr.

-> Rabbi Its'hak Zilberstein (Alénou léChabéa'h - Pin'has) rapporte le cas d'une femme juive qui a été enterrée dans un cimetière chrétien.
Lorsqu'elle a été transférée dans un cimetière juif, il s'est avéré que son corps n'avait aucune trace de décomposition.
En faisant des recherches sur sa vie, on a trouvé qu'elle a perdu connaissance à l'âge de 17 ans, et ce durant 70 ans, jusqu'à sa mort.
Le rav 'Haïm Kanievsky a expliqué que si son corps est demeuré intact, c'est que du fait de son état végétatif, elle n'a pas été jalouse d'autrui.

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-> b'h, voir aussi que : "notre jalousie détruit le Temple" : https://todahm.com/2021/05/23/notre-jalousie-detruit-le-temple

[être jaloux c'est à chaque instant détruire son Temple intérieur, mais également le Temple collectif que nous attendons tous si impatiemment. Or, ces lieux permettent à Hachem de résider au plus proche et au plus fortement de nous, et ce pour nous combler de Son amour et de Ses bénédictions. La jalousie cause ainsi des dégâts énormes!]

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-> Celui qui se venge par jalousie, détruira sa maison.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Maison (bayit)]

Lorsque nous appelons Hachem à l'aide, en croyant véritablement que personne et absolument rien d'autre que Lui peut nous venir en aide, alors nous recevons une aide Divine spéciale.

[Rabbénou Bé'hayé - Michpatim 22,22]

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-> Si quelqu'un traverse une période difficile, le seul fait d'avoir du bita'hon peut lui permettre de s'en sortir.
[Rabbénou Yona - Michlé chap.3]

-> La guémara (Moed Katan 28a) enseigne que 3 choses sont déterminées pour une personne avant sa naissance : sa durée de vie, le nombre de ses enfants, et combien d'argent elle aura.

Le Maharcha (fin de Nidda) écrit que même ces choses peuvent être modifier si une personne se tourne vers Hachem, en ne comptant que sur Son aide.

-> Si une personne se trouve dans des problèmes financiers, elle doit renforcer son bita'hon en Hachem. Cela va créer le conduit nécessaire pour que D. lui envoie l'abondance Divine (shéfa).
[Kad haKéma'h]

-> Même durant une période de famine, une personne qui a du bita'hon est certaine d'avoir ce dont elle a besoin.
['Hovot haLévavot - chaar haBita'hon]

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Le tuyau par lequel Hachem envoie les bénédictions dans ce monde, dépend d'à quel point nous comptons sur Lui pour de l'aide : le plus nous dépendons de Lui, le plus nous aurons de bénédictions.
[Rabbi Aharon Kotler - Michnat Aharon - maamar haBita'hon]

"Lorsqu'une personne se tient debout pour réciter la amida, pour ainsi dire, le bras droit d'Hachem l'enlace."

[midrach Chir haChirim rabba 2,19]

C'est pour cette raison, que la guémara (Béra'hot 21a) commente : "Si seulement nous pouvions prier toute la journée, car ainsi nous pourrions être constamment connectés à Hachem"

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-> Le 'Hafets 'Haïm enseigne que prier pour une autre personne est un moyen de réaliser la mitsva de témoigner de la bonté à son prochain.
[de plus : "Toute personne qui prie pour un besoin de son prochain, alors qu’elle en a elle-même besoin, se verra exaucée en 1er" - guémara Baba Kama 92a].

Après notre mort, nous aurons une vision claire de l'impact exceptionnel de toutes ces prières : combien de personnes se sont mariées grâce à nous, combien ont pu continuer à vivre, combien ont pu retrouver un travail, ...
[A l'inverse, on nous montrera ce qu'on aurait pu faire si l'on avait davantage prié (pour soi, pour d'autres), et cela pourra devenir une source de honte éternelle si l'on a de notre vivant négligé l'impact de nos prières!]

=> De même que durant notre prière Hachem nous enlace, de même nous pouvons décupler ce moment en y ajoutant d'autres frères juifs à cette étreinte familiale pleine d'union, d'amour et de joie!

La jalousie (Introduction)

+ La jalousie - Introduction - Quelques paroles de nos Sages :

-> La jalousie fait perdre plus à une personne que tout autre mauvais trait de caractère.
[Nétivot Olam]

-> Examine toutes les histoires du Tana'h et tu y verras que tous les échecs peuvent être attribués à la jalousie, à l'envie, et aux honneurs.
[Rabbi Leib ‘Hassman - Ohr Yahel]

-> La jalousie est sans aucun doute le mauvais trait de caractère le plus efficace pour être retiré de ce monde.
[Rabbi 'Haim Chmoulevitz - Si'hot Moussar - Bamidbar 5731]

-> La jalousie n'est pas seulement un mauvais trait de caractère, c'est une maladie grave et dangereuse.
[le Roch - Or'hot 'Haïm]

-> L'essence de la jalousie est un désir profond d'être quelqu'un d'autre, et dans sa forme extrême c'est une annulation complète de soi-même.
[Rav Wolbe - Alé Chour]

[ainsi, lorsque nous ne sommes plus au commande de nous-même par jalousie, alors le yétser ara devient libre de faire ce qu’il souhaite !]

-> Au bout du compte, toutes les fautes peuvent être attribuées à la convoitise.
[Gaon de Vilna - Even Chléma - chap.3]

Par exemple, rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadik) affirme : "Le lachon hara et la calomnie proviennent de la jalousie et de la colère."

[en effet, puisque je n'ai pas ce qui selon moi doit me revenir de droit, alors au nom de cette injustice tout m'est permis! ]

-> La jalousie nous fait transgresser de nombreuses mitsvot sans que l'on s'en rende compte : "Ne hais pas" ; "Ne te venge pas" ; "Aime ton prochain comme toi même", ... [par exemple : à chaque fois que nous y pensons!]
La personne cible de notre jalousie, va inévitablement également nous haïr.
[Rav Méïr Margoliot]

"Les traits de caractère (midot) sont si essentiels, que la Torah n'a expressément pas donné une mitsva de les travailler, de la même façon qu'une fondation est forcément nécessaire lorsque nous construisons une maison.

Les midot sont si fondamentales, que sans une fondation solide de bonnes midot, il n'y a pas de Torah, et on ne peut pas avoir les 613 mitsvot sans elles."

[Rabbi 'Haïm Vital]

"Lorsqu'un homme décède, ses membres témoignent qui il était"
[guémara Taanit 11a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada sur cette guémara) commente :
"L'impact des actions est inscrit sur les membres de l'homme qui les accomplies.
Il ne s'agit pas ici d'un témoignage verbal, mais d'une véritable preuve. On pourrait comparer cela à une attestation écrite et signée par des témoins prouvant l'acte d'une personne."

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"Au moment où un homme décède et rejoint le monde de vérité, tous ses actes témoignent devant lui : "c'est ainsi que tu as fait à cet endroit, ce jour-là", et l'homme de répondre par l'affirmative."
[guémara Taanit 11a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada afférent) commente :
"Nous savons que si un homme a commis une faute à un endroit, il y appose l'empreinte de sa faute. Une impureté sera désormais inhérente à l'endroit à jamais et sera nuisible aux personnes qui s'y rendront. Cette force impure pourra même les faire fauter.

Inversement, un endroit dans lequel de bonnes actions ont été accomplies, comme l'étude de la Torah, l'accomplissement de mitsvot, contient une sainteté dans ses murs qui rejaillira sur les personnes s'y trouvant."

=> Dans le monde de Vérité, nous pourrons nous rendre compte d'à quel point nous avons pu impacter en bien ou en mal le monde.
En effet, de même que lorsque l'on marche sur le sable nous y laissons des traces, de même lorsque nous évoluons dans ce monde nous y laissons des traces, sous formes de forces d'influence éternelles, fruit de notre comportement.

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-> Le Rambam (Hilkhot Téchouva - chap.3) enseigne :
"Lorsque l'homme commet ne serait-ce qu'une seule faute, il se rend coupable lui-même, mais fait en même temps pencher le monde entier du côté de la faute, entraînant ainsi la corruption à grande échelle.
Et inversement, lorsque l'homme accomplit une bonne action, il fait pencher le monde entier du côté du mérite, engendrant délivrance et bienfaits."

[lorsque je faute dans un endroit particulier, c'est comme si j'y mettais pour toujours une "peau de banane", signifiant que jusqu'à la fin des temps, pour toute l'humanité, en ce lieu il sera plus facile d'y fauter.
Et inversement, dans le cas d'une bonne action.]

Réincarnations & paracha Chémot

+++ Réincarnations & paracha Chémot :

+ Quelle est la raison profonde qui poussa Batya a prendre le risque de sauver Moché?

-> Selon le Arizal (Chaar haGuilgoulim), Batya, fille de Pharaon, était une réincarnation de 'Hava.
Or, 'Hava est la mère de toute l'humanité, et elle n'est pas née de parents : Hachem ayant pris une partie d'Adam pour la créer.

- Le nom Batya (בתיה) est constitué de : בת - יה (bat ya) = la fille de Hachem.
- Moché (משה) est l'acronyme de : Moché (משה), Chét (שת) et Hével (הבל), dont il en était la réincarnation.

=> Batya ('Hava) a pris Moché, car elle avait beaucoup de miséricorde pour ses propres enfants (Chét et Hével).

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-> Rabbi Eliezer Friedman poursuit cette idée un peu plus loin.

C'est 'Hava qui a donné à son mari du fruit interdit, entraînant alors leur exil du gan Eden, avec l'obligation de vivre une vie difficile, plein d'efforts, et avec l'apparition de la mort.
D'une certaine façon, 'Hava est "responsable" à chaque fois qu'une personne va mourir, puisqu'elle a conduit à introduire cette réalité.

Cependant, Moché a permis de ramener la vie dans le monde, en libérant le peuple juif de l'esclavage et en apportant la Torah, au point où l'on parle de : Torat Moché du Sinaï!
En effet, la Torah c'est la vie, et c'est l'héritage qu'il nous laisse chaque jour.

Batya en récupérant Moché du fleuve, elle lui a sauvé la vie, mais également celle de chacun des juifs (car seul Moché avait la capacité de faire sortir le peuple!), et en réalité c'est toute l'humanité, le monde entier qu'elle a également sauvé en permettant le don futur de la Torah (en effet, si à un seul instant personne n'étudie la Torah, alors le monde disparaît immédiatement!).

=> C'est ainsi que Batya (réincarnation de 'Hava) a pu effacer la faute originelle de 'Hava.

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-> Le Chla haKadoch explique la raison pour laquelle le peuple d'Israël fut asservi précisément en Egypte, chez Pharaon le roi d'Egypte.
Pharaon avait les caractéristique du serpent avant la faute de l'arbre de la connaissance, qui par conséquent a fait fauter tout Israël (toutes les âmes d'Israël étaient incluses dans Adam).
Ainsi, Hachem a réincarné toutes ces âmes contenues dans Adam. Elles fautèrent malgré elles sous le conseil du serpent avec l'arbre de la connaissance. C'est pourquoi elles subirent la difficulté de l'esclavage en Egypte chez Pharaon, le serpent des 6 premiers jours de la création. C'est donc par son intermédiaire qu'elles devaient réparer les dommages causés par le serpent.

-> Le Tsor ha'Haïm (Chémot 2,5) enseigne :
"La fille de Pharaon descendit pour se baignait près du fleuve" (Chémot 2,5).
D'après le midrach (Chémot rabba 1) : "Elle descendit se laver des impuretés de la maison de son père".
C'est-à-dire réparer les impuretés du serpent qu'était Pharaon, son père.

Tout ceci par le mérite d'un seul homme, Moché qui va recevoir la Torah et la transmettre à son peuple.
Moché était la réincarnation d'Adam, et lorsqu'il était dans le panier sur le Nil, sa simple présence réussit à soumettre les forces des klipot de l'idolâtrie du fleuve.
Puis, lorsque Batia descendit vers le fleuve, elle fut attirée par une très grande force de sainteté.
A ce moment précis, elle comprit que Moché était la réincarnation d'Adam le premier homme.
Elle sut qu'elle le fit fauter dans sa première réincarnation. Ainsi elle sauva sa vie et étendit son bras pour épargner cet enfant destiné à la mort et l'amener vers la vie.
Il devait réparer toutes les âmes qui fautèrent avec l'arbre de la connaissance et qui avaient été réincarnées en Egypte pour s'épurer.
Et grâce à cet acte de noblesse, elle mérita elle-même en se baignant de se purifier des impuretés du serpent, c'est-à-dire "des impuretés de la maison de son père".

Ainsi, Batia étant la réincarnation de 'Hava, elle fournit tous les efforts nécessaires pour sauver Moché, la réincarnation d'Adam. En effet, afin de réparer la mort qu'elle lui causa par sa faute lors de sa réincarnation précédente, mesure pour mesure, elle lui sauva la vie dans cette réincarnation.

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-> Rabbi Ména'hem Azaria de Pano écrit :
"Batia la fille de Pharaon était la réincarnation de 'Hava. Or puisque 'Hava fut directement créée par Hachem, elle fut appelée Batia : בת - יה (bat ya) = la fille de Hachem.
Il est rapporté dans le midrach (Vayikra rabbia 1) une explication sur la fille de Pharaon : Hachem dit à Batia : fille de Pharaon! Moché n'était pas ton fils et malgré tout tu l'as appelé ton fils. De même que tu n'es pas ma fille, Je t'appellerai ma fille, comme il est : "Eux furent les enfants de Batia".

Il est également mentionné que la fille de Pharaon épousa un homme qui se prénommait Mérèd : "Eux furent les enfants de Batia, fille de Pharaon, qu'avait épousée Mérèd" (Divré haYamim 1,4-18).
Nos Sages (guémara Sanhédrin 19b) précisent que Mérèd était en réalité Kalev ben Yéfouné, comme il est rapporté : "Mérèd est-il réellement son nom? Pourtant Kalev est son nom. Hachem dit : puisque Kalev s'est rebellé (rebellé = Mérèd) contre l'avis des explorateurs, il épousera la fille de Pharaon qui s'est elle aussi rebellée contre les impuretés de la maison de son père".

-> Rabbi Nathan Shapira ajoute que puisque 'Hava entraîna la mort dans le monde, lorsque Batia sauva Moché de la mort, cela entraîna l'annulation du décret de Pharaon ordonnant de jeter tous les nouveau-nés mâles dans le Nil. Grâce à son intervention, elle sauva un très grand nombre d'âmes de la mort.
C'est le sens des paroles de la guémara (Soucca 12b) : "Dès que Yo'hévét déposa Moché sur le fleuve, le décret de Pharaon contre tout Israël fut annulé".

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-> Moché était la réincarnation d'Adam, qui incluait en lui toutes les âmes de l'humanité.
De même Moché avait des mérites qui étaient équivalents à tous ceux du peuple d'Israël.
Moché était la réincarnation de la bonne partie partie d'Adam, c'est-à-dire après que ce dernier se soit repenti de façon complète de la faute de l'arbre de la connaissance, comme il est rapporté : "Adam était d'une grande piété car lorsqu'il vit que la punition de la mort vint par sa faute, il jeûna durant 130 ans" (guémara Erouvin 18b).
Ainsi, Moché naquit après 130 ans d'exil en Egypte. En effet, il était âgé de 80 ans lorsqu'il fit sortir les Bné Israël d'Egypte après 210 ans d'esclavage.
C'est le sens du verset : "Elle le vit car il était bon" (Chémot 2,2), elle vit qu'il possédait la bonne partie d'Adam.
[rav Yaniv Yaakov]

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-> Le Arizal rapporte que Yo'hévét était elle aussi la réincarnation de 'Hava. De la même façon que 'Hava enfanta après s'être séparée d'Adam durant 130 ans, de même Yo'hévét conçut Moché à l'âge de 130 ans après s'être séparée d'Amram.
L'enfant contenait des étincelles d'âme de Chét, le 3e fils d'Adam, conçu après qu'Adam se soit repenti.
C'est la raison pour laquelle il est dit à propos de Moché : "Elle vit qu'il était bon".

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+ Comment comprendre que Moché a pu se marier avec une fille de Yitro, un des principaux prêtes idolâtres de l'époque? Est-ce vraiment approprié pour un enfant de la tribu de Lévi?

-> "Celui qui verse le sang de l'homme, par l'homme (baadam) son sang sera versé" (Noa'h 9,6)

Le Chla haKadoch note que le mot : baadam (par l'homme) est en trop, et cela afin de nous enseigner que si quelqu'un est tué par les mains d'un d'autre, alors son âme réincarnée devra tuer celui qui l'a tué.

Le premier meurtre de l'histoire du monde fut lorsque Caïn a tué son frère Hével. C'est ainsi, que la future réincarnation de Hével devra tuer la future réincarnation de son frère Caïn.

-> Rabbi Chimchon d'Ostropoli (grand kabbaliste du 17e siècle) nous livre le développement suivant.
Il est écrit : "Caïn a subi vengeance" (Béréchit 4,24), qui se dit : "youkam Caïn".

- Caïn a été réincarné dans 3 personnes, qui sont l'acronyme du mot : youkam (יֻקַּם), soit : Yitro (י), Kora'h( ק) et Mitzri (מ).
- Moché rabbénou était la réincarnation de 2 âmes : Chét et Hével.
[le nom Moché (משה) est l'acronyme de : Moché (משה), Chét (שת) et Hével (הבל)]

=> C'est pourquoi selon nos Sages, il était nécessaire pour Moché de venger la mort de Hével par Caïn en : tuant l'égyptien (Mitzri), en se débarrassant de la nation de Kora'h, et en convertissant Yitro.

-> Le nom Moché (משה) est l'acronyme de : Moché (משה), Chét (שת) et Hével (הבל).
Rabbi Chimchon d'Ostropoli fait remarquer que les lettres restantes des noms שת et הבל forment le mot : תבל.
Afin de pouvoir achever la réparation totale des noms Chét et Hével, Hachem se dévoila à Moché dans une "flamme de feu" (lavat éch - לַבַּת אֵשׁ). Or, le terme לַבַּת (flamme) est composé des mêmes lettres que תבל.
Ainsi, en se rapprochant de cette flamme de feu, Moché répara les lettres restantes qui complètent les noms de Chét et Hével, finalisant leur réparation (tikoun).
["Un ange d'Hachem lui apparut dans une flamme de feu au milieu d'un buisson" (Chémot 3,2)]

=> Pourquoi cela?

Selon le Zohar (Tikouné Zohar 69,102) : "En contemplant la Présence Divine qui descendit durant son sacrifice, Hével se rendit passible de la peine de mort. Ainsi, Hével ne bénéficia pas d'une protection particulière lorsque Caïn son frère vint le tuer".

D'après ce Zohar, le Arizal (Chaar haGuilgoulim hakdama 34) écrit :
"C'est en contemplant la Présence Divine qu'Hével se rendit passible de la peine de mort ; et c'est la raison pour laquelle Caïn réussit à le tuer. C'est par le mérite que "Moché cacha son visage" (Chémot 3,6), que la réparation d'Hével put s'opérer.
C'est pourquoi Moché était la réincarnation d'Hével. Ce dernier s'étant endommagé en contemplant la Présence Divine lorsque Hachem descendit vers son sacrifice, Moché quant à lui, cacha son visage devant le buisson ardent".
[en cachant son visage, Moché put ainsi réparer l'âme d'Hével.]

Le Arizal ajoute que la raison pour laquelle Moché n'a pas eu des enfants qui ont été des grands tsadikim est parce qu'ils sont nés avant la vision du buisson ardent, et par conséquent, avant que Moché ne répare les lettres restantes des noms de Hével et Chét.
Il y a également une autre raison à cela ; toutes les âmes du peuple juif sont considérées comme les enfants de Moché, comme les sages nous ont enseigné : Moché était équivalent à tout Israël (Mékhilta Yitro 1), car de la même façon qu'Adam contenait en lui toues les âmes de l'humanité, Moché contenait en lui toutes les âmes d'Israël.
Ainsi, Guerchon et Eliézer étaient semblables à tous les autres enfants d'Israël.

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-> Selon le midrach (Béréchit rabba 22), Caïn et Hével sont nés avec des sœurs jumelles, avec lesquelles ils se sont mariés ensuite.
Cependant, Hével est né avec une jumelle supplémentaire (à partir des mots : "elle enfanta encore son frère Hével" - Béréchit 4,2).
Cela a rendu Caïn jaloux, qui a alors tué Hével afin de pouvoir revendiquer pour lui cette sœur.

Tsipora, la fille de Yitro, était une réincarnation de cette fille.

=> C'est pourquoi, Moché, la réincarnation de Hével, devait se marier avec Tsipora, la jumelle pour laquelle il était destiné, qui lui a été accordée par Yitro, la réincarnation de son meurtrier : Caïn.

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-> Le rav Yissa'har Chmouëli Beniahou enseigne :
Qui était Tsipora?
Tsipora était d'une très grande pureté. Ses actions étaient dignes de louanges. Elle était la réincarnation de la 2e sœur jumelle d'Hével. Elle n'a jamais écouté les arguments de Caïn.
C'est cette dispute qui attira le regard Azael (עזאל) [ange venu sur terre pour prendre conscience du libre arbitre d'un juif à la différence des anges ??]. Il posa les yeux sur elle, comme cela est décrit : "Les fils de D. virent que les filles de l'Homme étaient belles" (Béréchit 6,2).
Elle refusa de l'écouter tant qu'il ne lui apprendrait pas le Nom ineffable de D.
Il accepta et lui transmit le Nom de D., et grâce à cela elle monta immédiatement dans les mondes supérieurs sans avoir commis une seule faute sur son passage sur Terre.
Yitro était quant à lui la réincarnation de Caïn. Ainsi lorsqu'il la trouva, il s'occupa d'elle et la rendit à Moché, réincarnation d'Hével, puisqu'elle était son âme sœur depuis les 6 jours de la création.

Il est rapporté dans le midrach (Chémot rabba 81,31) qu'elle fut appelée Tsipora car elle a purifié la maison de son père comme un oiseau ...

Tsipora vint rejoindre Moché seulement après la sortie d'Egypte et l'ouverture de la mer Rouge, et de ce fait n'eut pas le mérite d'entonner le chant prophétique que prononcèrent les Bné Israël pendant la traversée de la mer.
Ainsi Tsipora revint en réincarnation à travers Déborah qui composa un chant prophétique à sa place.

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-> voir également l'enseignement du Ben Ich 'Haï et du Yaarot Dvach : https://todahm.com/2019/01/12/8065-2

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+ Pourquoi avons-nous été exilés en Egypte, d'après le Sod?

-> Le Arizal nous enseigne que la génération qui fut asservi en Egypte provient des étincelles d'âmes qu'avait perdu Adam au cours des 130 années durant lesquelles il se sépara de 'Hava jusqu'à la naissance de 'Hét, comme il est écrit : "Adam vécu 130 ans, et il engendra à sa ressemblance, selon son image" (Béréchit 5,3).
Les Sages du Talmud (guémara Erouvin 18b) déduisirent de ce verset qu'il n'a pas, jusqu'à cet âge, engendré à son image, qu'il perdit sa semence en vain et généra des esprits et des démons et non des hommes de chair et de sang.

Ces âmes se réincarnèrent ensuite dans la génération du Déluge. Cependant, ils commirent la même faute en détruisant leur semence jusqu'à ce qu'ils fussent effacés de la surface de la terre, comme il est écrit : "Hachem vit que le mal de l'homme était grand sur la terre" (Noa'h 6,5).

Le processus de réparation de ces âmes est comparable au processus d'extraction de l'or. En effet, pour extraire l'or de ses minerais, il doit être nettoyé minutieusement, suivant plusieurs étapes, à plusieurs reprises, afin d'être dégagé de tous ses résidus jusqu'à ce qu'il devienne totalement pur.
Les âmes perdues par Adam durant ces 130 années devront passer par un processus de purification similaire. Ces étincelles d'âmes primordiales sont d'une sainteté très élevée et sont toutes prisonnières des forces du mal.
Elles devront en être libérées par le biais de multiples purifications, en l'occurrence par des réincarnations, afin de retrouver leur état de perfection originelle.
Elles furent donc réincarnées dans la génération du Déluge, puis durant la génération de la tour de Bavél, de Sodome, jusqu'à être réincarnées au sein du peuple juif durant l'esclavage en Egypte.

-> Le Tsror ha'Haïm ajoute :
C'est pourquoi il a été décrété à leur encontre un esclavage aussi pénible et affligeant en Egypte.
Après la faute commise par la génération du Déluge, qui détruisait sa semence en vain, mesure pour mesure, Pharaon décréta : "Tout fils qui naîtra, vous le jetterez dans le fleuve" (Chémot 1,22).
Ainsi, seuls les nouveau-nés mâles furent condamnés à être jetés dans le Nil, car ils étaient la réincarnation des hommes morts noyés durant le Déluge pour avoir perdu leur semence en vain.
[...]

En correspondance avec la faute de la génération de la tour de Bavél, comme cela est exprimé ainsi : "Venez, fabriquons des briques" (Noa'h 11,3), il fut décrété à leur égard : "Ils leur rendirent la vie amère par un dur labeur sur l'argile et les briques" (Chémot 1,14).
Parce qu'ils construisirent une ville et une grande tour, mesure pour mesure, il fut décrété à leur propos : "Par leur labeur, ils construisirent des villes pour Pharaon, Pitom et Ramsès" (Chémot 1,11).
[...]

Moché était la réincarnation de 'Hét (qui est né après 130 années où Adam perdit sa semence en vain), et il ne provenait pas de cette semence perdue, ainsi qu'il est écrit à propos de Moché : "La femme conçue et donna naissance à un fils. Elle le vit, il était bon" (Chémot 2,2).

Lorsque l'homme crée un dommage dans le monde d'en bas, il forme une brèche dans les mondes supérieurs. Ainsi, les forces du mal (klipot) se nourrissent de cette source d'abondance, à l'endroit où se situe cette brèche, ce qui fait écran et diminue le flux d'émanation vers notre monde ici-bas.
C'est pourquoi les Bné Israël descendirent en Egypte qui représente la sources des forces du mal.
Ces klipot se saisirent de l'abondance du daat des mondes supérieurs et se matérialisèrent dans la civilisation.
[au regard du niveau très élevé d'Adam, sa semence en vain, a donné de grandes puissance aux forces du mal]
C'est la raison pour laquelle ils furent asservis en Egypte, et c'est le secret du verset : "Et vous, Hachem vous a pris, il vous a fait sortir du creuset de fer, de l'Egypte" (Vaét'hanan 4,20). L'Egypte était le creuset de fer dans lequel on place l'or afin de l'épurer et de lui extraire tous ses résidus.

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-> "Hachem fait correspondre l'un à l'autre" (Téhilim 7,14)

-> Le rav 'Haïm Vital enseigne :
Même chez les nations et les peuples du monde, la réincarnation existe.
=> Quel est l'intérêt pour les nations de revenir en réincarnation dans ce monde puisque la réincarnation n'a lieu d'être que pour la réparation de l'âme que seul Israël possède?

Rabbi 'Haïm Vital répond que le sitra a'hra n'est que le reflet du sitra déKédoucha.
Et si les forces de sainteté font descendre des âmes dans le monde pour qu'elles puissent être réparées, ainsi les forces du mal font également descendre des âmes dans le monde.
Cela ressemble à un singe qui imite les pas de l'homme.

Batya, la fille de Pharaon

"L'enfant grandit et elle l'amena à la fille de Pharaon et il devint un fils pour elle. Elle lui donna le nom de Moché, disant : "Parce que je l'ai tiré (méchiti'ou) de l'eau"."" (Chémot 2,10)

-> Moché avait 10 noms : Yéred, 'Héver, Yékoutiel, Avigdor, Avi Socho, Avi Zanoa'h, Touvia, Chémaya, Lévi et Moché (midrach rabba Vayikra 1,3).

-> Bien qu'il avait ces différents noms, la Torah entière ne l'appelle que par le nom donné par Batya, la fille de Pharaon. Hachem ne l'appela jamais par un autre nom. (midrach Chémot rabba 1,26)

-> Le 'Hida (Chem haGédolim) fait remarquer qu'il est notable de constater qu'aucun Tana ou Amora ne s'est appelé : Moché.
Pour cette raison, l'expression est devenue : "De Moché (rabbénou) à Moché (le Rambam), il n'y a pas de Moché" = en effet, aucun Tana ou Amora ne portait ce nom saint et pur.

-> Le père de Moché (Amran) et sa mère (Yo’hévét) l’appelèrent Yékoutiel (selon le Yalkout chimoni), nom qui veut dire qu’il a enseigné aux juifs à placer leur espoir et leur confiance en D.

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-> Selon le Ibn Ezra, la fille de Pharaon lui a donné le prénom égyptien Monios, qui en hébreu, se traduit par Moché, tiré de l’eau.

-> La guémara (Sotah 36b) enseigne que Pharaon, son père, ne connaissait pas l'hébreu.
Comment Batya pouvait-elle connaître cette langue?
Lorsque les juifs sont arrivés en Egypte, elle l'a appris d'eux.
[Daat Zékénim miBaalé Tossafot]

-> Il est probable que ce soit la mère de Moché, Yo'hévét, qui a nommé Moché.
Elle a dit à Batya qu'elle nommait le bébé Moché par gratitude du fait qu'elle l'a sorti de l'eau.
[Tossefét Bra'ha]

-> Il est écrit : "La fille de Pharaon descendit se baigner au fleuve" (Chémot 2,5)
Le midrach commente qu'elle avait de la lèpre (tsara'at), entraînant qu'elle ne pouvait pas se baigner dans de l'eau chaude, mais uniquement dans du froid comme l'est le Nil.
A l'instant où elle a touché Moché, elle a été immédiatement guérie.

Cependant, le Tikouné Zohar ajoute que sa tsara'at a été transmise à Moché, qui en est resté atteint pendant pratiquement 80 années, jusqu'au moment où Hachem a parlé avec lui au buisson ardent, et où il en a été guéri.

[malgré cela, selon le Ibn Ezra, à chaque fois qu’on l’appelait "Moché", cela lui rappelait le sauvetage des eaux du fleuve par Batya, et à chaque fois, il l’a remercié en son cœur! ]

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-> Hachem a placé dans la bouche de Batya le nom : Moché (משה), qui se lit à l'envers : Hachem (השם).
[Tsor haMor]

Le Torat Gavriel enseigne également que le nom lui a été communiqué par inspiration divine (roua'h haKodech), le Ciel jugeant ce nom approprié.
En effet, dans le verset elle le nomme tout d'abord : Moché, et ensuite en donne l'explication.

-> Il aurait été plus correcte de l'appeler : machouï (משוי) : "celui qui a été tiré".
Le nom : Moché (משה) implique qu'il s'est sorti lui-même de l'eau. En effet, ses propres mérites (futurs) ont entraîné qu'il en soit sauvé.
[midrach haGadol]

Le Rokéa'h enseigne que c'est parce qu'il va sauver d'autres de l'eau dans le futur, lorsqu'il mènera le peuple juif dans la traversée de la mer Rouge, survivant à l'armée égyptienne.

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-> Pharaon lui-même ne connaissant pas l'hébreu, et il avait même fait jurer à Yossef de ne le révéler à personne.
=> Comment sa fille pouvait-elle parler la langue sainte, pour le nommer Moché : "car je l'ai retiré de l'eau"?

Rabbi Yi'hiya Na'hmani (le Imré Noam) explique que lorsque Yossef parlait avec Pharaon en hébreu, ce dernier ne savait pas lui répondre, et il lui a fait jurer de ne le révéler à personne. Malgré tout Pharaon n'a pas eu confiance en Yossef à ce sujet, et il avait peur que cela se sache.
C'est pourquoi, il a été obligé d'apprendre l'hébreu, et de cette façon la langue sacrée a été apprise dans toute sa maison, et sa fille savait parler cette langue.

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-> Il était considéré comme si Moché avait été noyé dans l'eau, et qu'il n'était plus l'enfant de ses parents.
Batya disait que puisqu'elle l'a sauvé de l'eau, c'est comme si elle en était sa mère.
[Nétsiv - Haémek Davar]

-> En lui donnant ce nom ("je l'ai tiré de l'eau"), Batya, la fille de Pharaon, voulait mettre en avant qu'elle avait pris un bébé qui avait déjà été jeté dans l'eau.
Ainsi, le décret de Pharaon a bien été respecté, et elle ne risquait pas la mort puisque n'ayant pas agi en opposition avec le décret du roi.
[Gaon de Vilna]

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-> Batya est allée se tremper dans le fleuve afin de retirer l’idolâtrie (avoda zara) de la maison de son père, et afin de se convertir au judaïsme.
[guémara Méguila 13a]

[peut-être qu'en nommant Moché, elle faisait référence à Hachem qui l'a "sorti" de l’idolâtrie, de l'eau du mikvé (le fleuve), l'amenant alors à faire partie de Son peuple.]

-> "La fille de Pharaon descendit pour se baigner dans le fleuve"
La guémara (Sotah 12b) commente : "Cela nous enseigne qu'elle est descendue pour se laver de l'idolâtrie de son père."
Elle s’est rendue auprès du Nil pour faire la tévila (l'immersion) pour devenir une convertie au judaïsme (Rashi - Sotah 12b).
Certains commentateurs enseignent que le fait qu'elle soit allée se baigner justement dans le fleuve pour se purifier des idoles de son père, et non à un autre endroit, était dû au fait que le fleuve était l'idole de l'Egypte, comme l'écrit Rachi (Chémot 7,17). C'est là qu'elle est allée se convertir, pour annuler leur idole, et montrer qu'elle n'y croyait pas.

Selon la guémara (Taanit 7a), "l’eau, c’est la Torah" , mais l'eau symbolise également l'humilité ("de même que l’eau coule d’un point haut vers un point bas, de même les paroles de Torah restent uniquement chez celui qui est humble").
=> C'est ce que dit le verset : "La fille de Pharaon descendit se baigner dans le fleuve", elle est descendue de sa grandeur en tant que fille de roi pour se tremper dans l'eau de la Torah.
[rabbi David Pinto]

-> Que venait faire une princesse égyptienne, fille de Pharaon dans le fleuve de la région de Goshèn, habitée uniquement par les juifs?
En lui donnant ce nom, Batya exprimait [indirectement] qu'elle a été "tirée en dehors" de son palais habituel vers le fleuve afin de sortir ce bébé de l'eau.
[le Alshich Hakadosh]

Le 'Hokhmat haTorah note que c'est uniquement parce que son père Pharaon, a décrété que tous les bébés garçons juifs doivent être jetés dans le fleuve, qu'elle a eu le mérite de retirer Moché de l'eau.

=> On voit comment Hachem peut absolument tout faire. Lorsque plein de fierté, on pense avoir trouvé LA solution pour éviter un décret divin, et bien c'est justement notre action qui va permettre d'amener notre perte.
[on peut observer la même chose dans le récit de Pourim avec Haman, qui a mis en place la potence sur laquelle il sera finalement pendu!]

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne :
Batyah, la fille de Pharaon qui a sorti Moché du Nil et l’a élevé, a choisi de le nommer Moché car elle l’avait retiré du fleuve, Méshitihou en hébreu.
On peut se demander, alors que l’Egypte en entier recherche le futur sauveur d’Israel et tue tous ses garçons pour essayer de l’éliminer, pourquoi elle choisit de l’appeler par le nom qui pourrait le dénoncer? En plus Pharaon lui même ainsi que ses devins, ceux-là même qui ont lancé la chasse à l’homme pour trouver Moché, parce qu’ils l’ont vu prophétiquement "tomber dans l’eau", vont l’appeler de ce nom. Ne pouvaient-ils pas avec toute leur sagesse et leur intelligence deviner de qui il s’agit?

En fait, c’était un plan de la Providence Divine qui les a aveuglés et rendu idiots pour que le monde entier comprenne, au moment où Moshé va revenir en tant que sauveur d’Israel et que Pharaon et ses ministres vont comprendre qu’il a grandit dans le palais sous leur yeux et avec le nom trahissant sa nature, qu’Hachem est capable de faire ce qu’il veut, qu’il est la seule Sagesse et la seule Intelligence, et que seule sa volonté s’accomplit. C’est cette émouna qu’Hachem a voulu inculquer à son peuple pour toutes le générations par l’intermédiaire de tous les événements de la sortie d’Egypte.

[le midrach nous relate certes l'incident où Moché jeune a mis la couronne de Pharaon, mais ce dernier n'a eu peur que de perdre sa royauté, et pas d'autre chose!]

Le Ben Ich 'Haï écrit : "Hachem ne leur a donné aucune compréhension ou aperçu de la vérité."
[cela est une leçon pour nous, étant humains, nous avons par définition des limitations à comprendre ce qui se passe. Mais plus que cela, nous ne pouvons voir, penser, ... que selon ce que Hachem nous le permet!
L'exemple de Pharaon est frappant, où sur le moment ils pensaient être très malins (c'est bon on voit le futur, on tue les 1ers nés dans le Nil, ...), mais au final ils ont été dirigé en erreur par Hachem.]

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-> b'h, Autre dvar Torah sur ce verset : https://todahm.com/2016/04/25/4319

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"Yo'hévét (enfanta un fils et) vit qu'il était bon (tov)" (Chémot 2,2)
Une braïta enseigne : selon rabbi Méïr, son nom était Tov ; selon rabbi Yéhouda, il s'appelait Touvia ; selon rav Né'hémia, le mot "tov" indique qu'il était apte à la prophétie ; selon A'hérim, il était né circoncis ; selon les autres sages, la maison fut remplie de lumière lorsque Moché naquit, car ils ont rapproché notre verset : "Elle vit que la lumière était bonne (ki tov)", et le verset : "D. vit que la lumière était bonne (ki tov)" (Béréchit 1,4).
[guémara Sota 12a]

-> Du fait que Moché est né le 7 Adar, ses parents ont pu le cacher durant 3 mois (lunaires) et le jour où ils ont dû le mettre dans le fleuve était donc le 6 Sivan, le futur jour réservé au don de la Torah.
Le verset "elle vit qu'il était bon" fait donc allusion à la Torah (désignée : tov) qui sera donnée au peuple d'Israël le 6 Sivan par le mérite de Moché.
C'est pourquoi Yo'hévét a caché son fils Moché dans sa maison, sans aucune crainte jusqu'au jour du don de la Torah, car le mérite de la Torah future le protégeait.
[Alchikh haKadoch]

-> C'est Myriam qui a nommé son frère Tov à sa naissance inspirée par une intuition prophétique, et sa mère Yo'hévét aurait agréé ce prénom.
[Ets Yossef]

-> Le prénom Tov a été attribué par sa mère Yo'hévét, car elle a pressenti que cet enfant amènerait un bienfait (tova) à Israël et la délivrance (guéoula) du peuple.
[Maharcha]

-> Rabbi Yéhouda a ajouté au prénom Tov (טוב) les lettres youd et hé (du Tétragramme) pour former le prénom Touvia (טוביה).
En effet, dans l'expression du verset (v.2,2) : ki tov hou (כי טוב הוא), le mot טוב est entouré de la lettre youd (du mot כי) et de la lettre hé (du mot הוא).
Ce prénom Touvia montre donc qu'Hachem s'est associé à cet enfant.
[Maharcha]

-> Dès que Moché a été sauvé des eaux du Nil par Batya, le décret de Pharaon de jeter les nouveaux-nés mâles dans le fleuve a été abrogé.
Donc Moché a indirectement fait du bien (tov) aux nouveau-nés qui sont nés après lui ; c'est pourquoi rabbi Méïr a dit qu'il s'appelait Tov.
Et pour rabbi Yéhouda, le rajout des lettres youd et hé pour former le nom טוביה (Touvia) fait allusion au fait qu'après le sauvetage de Moché et l'annulation du décret, les gens ne craignaient plus de se marier ou de se remarier.
La Présence Divine, symbolisée par la lettre youd de l'homme (ich - איש) et la lettre hé de la femme (icha - אשה), régna donc de nouveau dans les foyers juifs.
[Adérét Eliyahou]

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-> Le Séfer Kav HaYachar (ch.54) rapporte :
Il est écrit dans le Zohar parachat Chela’h Lekha : Il y a en haut un palais qui est réservé à Batya la fille de Pharaon, et plusieurs myriades et milliers de femmes tsadkaniot avec elle. Chacune a sa place spéciale, où elle connaît un immense plaisir.
Trois fois par jour, on proclame : "Voici la silhouette de Moché le prophète fidèle qui arrive", et alors Batya sort à un autre endroit où un rideau est tendu, elle voit à travers le rideau l’apparence de Moché, et elle dit : "Heureux est mon sort d’avoir élevé cette lumière!"
Ensuite elle retourne vers les femmes qui sont installées avec elle avec de beaux habits, comme elle était en ce monde, dans des habits qui éclairent d’une grande lumière.
On les appelle les femmes sereines (nachim cha’ananot).

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+ Quelques récompenses de Batya d'avoir sauvé Moché :
- elle était première-née de Pharaon et a été épargné lors de la plaie des 1er nés (Pessikta déRav Kahana 7) ;
- elle s'appelait avant Tarmous, et son acte de bonté lui fit mériter l'honneur d'être appelée : "fille de D." (Batya). [Pirké déRabbi Eliézer 47]
- elle aura comme récompense de rentrer vivante au gan Eden. (midrach Michlé 31,15).

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-> Le Zohar haKadoch (Chéla'h) écrit que Batya, la fille de Pharaon, est dans un endroit au gan Eden avec les femmes les plus justes qui ont jamais vécu. Trois fois par jour, on lui montre une image de Moché Rabbénou et on lui dit : "Heureuse êtes-vous, que vous avez été responsable d'élever ce grand tsadik!"
Elle est l'une des 7 personnes qui est allée au Gan Eden alors qu'elle était encore en vie.
Hachem lui-même l'a nommé : "Fille d'Hachem" (bat-YA).

Moché avait d'autres prénoms, mais il est connu par celui qu'elle lui a donné.
Tout cela en raison du fait qu'elle a risqué sa vie pour empêcher que Moché ne meurt dans le fleuve.
Elle est crédité d'avoir élevé "l'enseignant de tous les juifs" (rabban chél kol Israël). Elle reçoit une récompense inimaginable au Gan Eden.

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-> Le midrach (Chémot rabba 18,3) explique que les femmes aînées moururent également, à l'exception de Batya, la fille de Pharaon, car elle avait un défenseur : Moché.

Nos Sages (Déré'h Erets Zouta - chap.1) comptent Batya, fille de Pharaon, parmi les dix personnes qui montèrent vivantes au Gan Éden.
Le Zohar (parachat Chéla'h 167b) nous enseigne que Batya, la fille de Pharaon, se trouve dans un palais et que des milliers de femmes ont le mérite d'être avec elle. Chacune a un endroit, bien à elle, avec des lumières et des plaisirs à profusion. Trois fois par jour, on annonce que le portrait de Moché le prophète, fidèle serviteur de D., va apparaître. Batya sort alors, se prosterne devant le portrait de Moché et dit : "Heureux est mon sort d'avoir élevé cette lumière". C'est son plus grand plaisir au monde!
En effet, elle eut le mérite d'être la mère de Moché Rabbénou

-> Nos Sages (midrach Chémot Rabba 1,26) révèlent que la fille de Pharaon embrassait, enlaçait et éprouvait une grande affection à l'égard de Moché, comme s'il était son propre fils. Elle ne le sortait pas du palais du roi. Moché était si beau que tout le monde désirait le contempler.
Celui qui le voyait ne pouvait plus détacher son regard de lui. Pharaon lui-même l'embrassait et l'enlaçait.

Le midrach (Vayikra Rabba 1,3) nous raconte : Rabbi Yéhochoua de Sikhnin au nom de Rabbi Lévi nous enseigne : Hachem dit à Batya fille de Pharaon : "Moché n'était pas ton fils, mais tu l'as considéré comme tel, même toi, qui n'es pas Ma fille, Je t'appellerai Ma fille, comme il est dit: "Voici les enfants de Batya, Bat-Ya : la fille de D."."
Batya mérita que de tous les noms donnés à Moché, c'est celui qu'elle choisit qui fut retenu.

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-> Selon le Zohar (paracha Chémot), Batya a mérité d'être au centre de toutes les saintes Imahot (Matriarches) :
Chaque matin, Sarah Iménou quitte sa demeure céleste et se rend au héchal de Rivka Iménou. Elles se souhaitent le bonjour et vont voir Léa et Ra'hel. Toutes les quatre rendent ensuite visite à Yo'héved, avant d'arriver à la forteresse qu'est la demeure céleste de Batya. Elles la remercient d'avoir sauvé Moché Rabbénou et se mettent ensemble à prier pour le machia'h.

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-> D'après certaines opinions, Batya n'était pas la fille de Pharaon mais l'une de 2 sœurs abandonnées, amenées au palais en raison de leur beauté exceptionnelle.
La seconde sœur, nommée Tsipora, a été adoptée par Yitro et deviendra, plus tard, l'épouse de Moché.
[des 2 sœurs : Pharaon a pris Batya, et Yitro a pris Tsipora]
[midrach Talpiot ; Sifté Cohen]

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-> Sur Batya, voir également : https://todahm.com/2021/01/21/30283