Aux délices de la Torah

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"Tout endroit que la Torah a éclairé de sa lumière et de sa sainteté, ne serait ce qu’une seule fois, sera éternellement empreint de sainteté et restera constamment saint."

[Rabbi 'Haïm Volozhin - Néfech ha'Haïm 4,30]

Le Omer : leçon de gratitude envers D. …

+ Le Omer : leçon de gratitude envers D. ...

-> Il est écrit dans la Torah (Vayikra 23;10) : "[D. parla à moché : ] Parle aux enfants d'Israël et dis-leur : quand vous entrerez sur la terre que je vous donne et que vous ramasserez les récoltes, vous devrez apporter l'Omer des prémices de votre récolte au Cohen. Il devra balancer l'Omer devant D. afin que cela soit un apaisement pour vous ; le jour suivant le Shabbat (le 1er jour de Pessa'h) le Cohen devra le balancer."

-> Le 'Hizkouni (Vayikra 23,10) de commenter : "Ce ne serait pas convenable de manger de la nouvelle récolte sans en avoir apporté une partie en cadeau de remerciement à D."

=> Au début de la nouvelle récolte annuelle, alors que l'on commence à récolter les fruits de notre travail, la Torah nous demande d'apporter une offrande de remerciement à D. (le Omer), pour reconnaître que toutes les céréales que notre champ a produit sont véritablement un cadeau de D.

-> Le Midrach (Vayikra Rabba 28,1) nous enseigne :
"Rabbi Yanaï dit : "Le monde fonctionne de telle manière que lorsqu'une personne achète de la viande au marché, il doit faire beaucoup d'effort et travailler beaucoup jusqu'à ce qu'il puisse la cuisiner.

Et alors que les gens dorment, D. fait souffler le vent et apporte les nuages pour que les plantes poussent et que les fruits soient nourris et nous Le payons qu'avec la valeur du Omer.
C'est le sens du verset: “vous devrez apporter l'Omer des prémices de votre récolte au Cohen."

-> Le rav Friedlander (Siftei 'Haïm vol.3) de nous dire :
"De façon à ce qu'une personne ne pense pas, que D. nous en préserve, "ma puissance et la force de mes mains", il ne devrait pas penser : j'ai labouré et j'ai planté et maintenant je récolte, je suis celui qui produit les céréales!

C'est pourquoi la Torah lui enseigne qu'il n'a pas fait tout ça de ses propres forces ; mais D. lui a donné sa subsistance, et tout vient de Lui.
Comment cette leçon est-elle enseignée?

Par le fait que nous donnons à D. la première et plus précieuse partie de notre récolte.
Nous admettons donc que tout vient de D.

Quand nous lions cette première partie [à D.], la première partie reflète toutes les parties et tout est sanctifié."

"Si nous maintenons la sainte Torah de toute notre force comme il se doit, nous apporterons une abondance de sainteté, de bénédiction et de lumière [spirituelle] dans tous les mondes."

[Rabbi 'Haïm Volozhin - Néfech ha'Haïm 4,11]

Le choix du métier …

+ Le choix du métier ...

La guémara Kiddouchin (30b) nous enseigne qu'un père doit veiller à marier son fils, à lui inculquer un métier, et à lui apprendre à nager.

Le rav Breisch (grand rabbin de Zurich) avait l'habitude de dire aux parents qui lui demandaient conseil quant à l'avenir de leurs enfants :
"Peu importe le métier.
L'essentiel est que cette profession ressemble à la nage, dans laquelle, bien que le corps se trouve entièrement immergé, la tête reste au-dessus des flots.

De même, quel que soit le métier exercé, il ne doit engager que le corps, et non l'âme.
Il faut garder la tête lucide au-dessus des vagues afin de pouvoir étudier la Torah, une fois le travail effectué."

Faire le compte des jours et des semaines …

+ Le Omer : Faire le compte des jours et des semaines ...

La guémara 'Haguiga (17b) de nous enseigner :
"Abayé dit qu'il y a une mitsva de compter les jours comme le précise le verset : "Comptez 50 jours" (Vayikra 23) ; et il y a aussi une mitsva de compter les semaines, comme le dit le verset : "7 semaines vous compterez pour vous" (Devarim 16).
De plus, [à la fin de la période du Omer] la fête est appelée : "Semaines" (Shavouot)."

Ainsi, à titre d'exemple le 16e jour du Omer, nous nous rendons quitte du compte du Omer en disant : "Aujourd'hui nous sommes le 16e jour du Omer, ce qui correspond à 2 semaines et à 2 jours."

=> Quel est l'intérêt de compter les jours et les semaines à la suite d'avoir dit le chiffre du Omer? Qu'est-ce que cela apporte?

Le rav Soloveitchik nous enseigne que par le fait de d'ajouter le compte des jours et des semaines, on se sensibilise aux différents aspects du temps.
Lorsque l'on compte les semaines, cela renvoie à une perspective de long-terme, tandis que le fait de compter les jours renvoie aux aspects du quotidien.

-> En se focalisant sur les semaines, nous fixons un cap vers un futur positif, nous sommes rempli de rêves qui nous donnent des ailes (comme on dit : l'espoir fait vivre).
Nous arrivons à dépasser/accepter les difficultés du moment dans l'optique d'atteindre un futur meilleur.

Mais en ayant le tête trop sur des objectifs long terme, on peut en arriver à négliger le présent.
-> Il est ainsi nécessaire d'y ajouter une vision centrée sur le fait de grandir au quotidien, à chaque instant (d'où le compte aussi des jours).
Il arrive souvent de rêver grand, mais le fait de ne pas faire les efforts nécessaires, de se raconter des histoires (en dehors de la réalité), d'être borné/rigide sur ses désirs sans s'adapter à la réalité (tant qu'on a fait le maximum de nos possibilités, faut être souple), ...

L'Alter de Slabodka disait : "Une personne doit être prête à donner tout son futur pour un jour, afin de ne pas finir sa vie en ayant perdu tous ses jours pour un futur."

=> L'ajout des semaines et des jours, au chiffre du Omer, vient nous apprendre qu'à l'image du fait que 2 jambes sont nécessaires pour avancer, il faut user des 2 visions (le long terme et le court terme ; le rêve d'un futur et la réalité quotidienne) pour évoluer/avancer pleinement dans sa vie.

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-> Si nous manquons de compter le Omer pendant une seule journée, nous pouvons continuer à compter, mais sans la bénédiction. Pourquoi cela?

-> Le midrach nous apprend que Rabbi Akiva était un simple berger totalement ignorant en Torah, et tout a changé lorsqu'à l'âge de 40 ans, il a remarqué que des gouttes d'eau ont pu faire un trou dans de la pierre.
Il a alors raisonné que si l'eau pouvait trouer une pierre si dure, alors la Torah (qui est comparée à l'eau) peut pénétrer dans la chair molle de son cœur. Il a commencé par apprendre l'alphabet hébraïque, jusqu'à devenir le plus grand sage de sa génération.
Quelle est le message plus profond que rabbi Akiva a pu tirer de l'eau?

-> Le rav 'Haïm Shmoulévitch explique que si on place une casserole pleine d'eau sur le feu pendant 30 secondes, puis on la retire pendant 5 minutes, puis on la remet sur le feu durant 30 secondes, ... au final on n'arrivera jamais à faire bouillir l'eau. Pourquoi cela?
Ce qui compte n'est pas le temps passé sur le feu, mais la continuité. L'eau doit rester 60 secondes consécutive sur le feu, avant d'en arriver à bouillir.

De même, rabbi Akiva était septique sur son potentiel d'étude à son âge. Mais à la vision de l'eau, il a compris que la force de l'eau c'est sa régularité.
Bien qu'une seule goutte d'eau ne laisse pas de trace visible, son effet cumulatif est énorme, au point de laisser un trou dans une pierre, à l'image de Rabbi Akiva qui est devenu le leader de sa génération.

=> La période du Omer, menant au don de la Torah (Shavouot), nous demande de ne pas manquer un seul jour, pour nous apprendre symboliquement l'importance de la stabilité dans l'étude de la Torah.
Rabbi Akiva nous enseigne que l'essentiel n'est pas l'âge, mais la constance, la régularité de notre étude.
A l'image de l'eau qui bout, ce qui compte n'est pas le temps global d'étude, mais le temps consécutif d'étude. En effet, la continuité permet d'atteindre des hauteurs largement supérieures à celles obtenues par un cumul identique mais morcelé!
[il n'y a de pleine bénédiction dans l'étude que lorsqu'il y a constance, et c'est l'allusion contenue dans le fait que nous ne pouvons plus compter le Omer avec la bénédiction, si nous manquons de le faire un seul jour!]

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-> Le Sfat Emet transmet l'idée qu'en terme d'étude de Torah, ce qui compte principalement n'est pas le nombre d'heures consacrées, mais le fait d'avoir en tête de ses priorités la Torah, de constamment chérir et se tourner vers nos moments de la journée où nous étudions.
Par exemple, pendant notre travail, en regardant l'heure, on doit être impatient et joyeux à l'idée que nous allons bientôt pouvoir étudier.

[Pour avoir un beau collier de perles, il faut un fil tout simple qui va permettre de les maintenir relier entre elles.
Nous ne récitons pas de bénédiction si nous ratons un jour de le faire, et cela pour nous enseigner à l'approche du don de la Torah, l'importance de toujours maintenant un fil directeur permettant de relier toutes nos perles, ces moments sublimes où nous étudions la Torah.
Quoique nous puissions faire dans la routine de notre vie, dans la matérialité de ce monde, nous n'oublions pas l'essentiel : connaître et vivre Torah!]

+ "Un des dires préférés de Rav était :
Le monde futur n'est pas comme ce monde.
Dans le monde futur, manger, boire, la maladie, les affaires, la jalousie, la haine et la compétition n'existent pas.
Au lieu de cela, les vertueux sont assis avec leurs couronnes sur la tête, appréciant la radiation de la présence Divine."

[guémara Béra'hot 17a]

Le Omer : des jours en or …

+ Le Omer : des jours en or ...

Le rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm vol.3 reprenant le 'Hemdat Yamim) de nous enseigner :

"Il est important de savoir que les jours entre Pessa'h et Shavouot sont extrêmement sanctifiés.
Durant ces journées, la sainteté grandit continuellement jusqu'au jour du don de la Torah, et pendant [ces jours] chaque juif trouvera l'assistance divine pour amender son âme, la sanctifier et la purifier.
Ce sont des jours redoutables, au sommet du monde.

Des sources antiques nous disent que ces jours sont un signe pour le reste de l'année.
Si une personne étudie beaucoup et fait beaucoup de mitsvot, alors il agira de cette manière du début jusqu'à la fin de l'année, et l'opposé est également vrai, que D. nous en préserve."

"Applique-toi à écouter les paroles de tes maîtres de peur de passer à côté d'une perle."

[Midrach Chmouel]

Les paroles du Sage pénètrent le cœur et transcendent l'être lorsqu'elles sont écoutées attentivement.

Une parole anodine pour une personne, peut être une perle pour une autre, qui va lui ouvrir de nouveaux horizons positifs de vie ...

=> Ne loupons aucune perle de nos Sages, car c'est elles (mis en application) qui vont donner toute notre valeur ...

"Le lépreux avait comme punition l'exclusion des 3 camps, une situation que l'on peut expliquer ainsi : la lèpre surgissait à cause de la faute de la médisance pour notamment, avoir cherché chez l'autre des traces de Mal.

On disait alors à cet homme, puisque tu es tellement fort pour rechercher des fautes, profite de ton éloignement pour réfléchir ... à tes propres failles."

[Rav Israël Salanter - Métsora]

Compter le Omer de façon croissante …

+ Compter le Omer de façon croissante ...

Lorsque que l'on attend un grand événement, nous faisons un compte à rebours, qui est un signe de notre excitation.

=> Pourquoi réaliser un compte des jours de façon additif (1,2,3,4,...)? Ne sommes-nous pas impatient de recevoir la Torah à Shavouot?

Lorsque que l'on réalise un compte à rebours, on espère que le temps nous séparant de l'événement va disparaître, à l'image d'un couple de fiancés qui sont impatients d'être enfin mariés ...

Selon le 'Hidouché haRim, chacun des 49 jours du Omer est un cadeau précieux de D. possédant en lui une grande aide divine afin d'atteindre des hauteurs [spirituelles].
Le 'Hidouché haRim enseigne que chaque jour du compte du Omer, nous nous élevons à un niveau de pureté supérieur. Ainsi, nous ne sommes pas seulement enthousiasmés de recevoir la Torah à Shavouot, mais nous sommes également heureux que chaque jour qui passe, car chaque jour [du Omer] nous amène plus proche de notre Père qui est au Ciel.

=> Ainsi, il faut avoir conscience que le Omer est une opportunité exceptionnelle, dont chaque jour est une capsule pleine de potentialités de perfectionnement de son être, permettant de travailler sur nos traits de caractère, afin d'arriver au don de la Torah le mieux habillé intérieurement.

Pour illustrer cette idée, on peut citer une analogie inspirée d'un dvar Torah du rav Pinkous.
Imaginons le cas d'une personne souhaitant nous donner 5 000 000 d'euros.

-> Dans le cas où cette personne décide de nous donner l'intégralité de cette somme dans 49 jours :
=> On peut imaginer nos sentiments durant la période d'attente : nous serions très impatient et nous penserons constamment au jour J (en se disant pourvu que ce jour arrive au plus vite!), ...

-> Dans le cas où la personne décide de nous donner chaque jour 100 000 euros, jusqu'à arriver dans 49/50 jours à une somme cumulée totale de 5 000 000 d'euros :
=> A nos yeux, chaque jour sera très attendu, et sera plein d'enthousiasme, de grande joie à la vision de l'arrivée des 100 000 euros du jour sur notre compte.
Chaque jour est un enrichissement supplémentaire, unique ...

C'est exactement la même chose pour le Omer, durant lequel chaque jour vaut beaucoup plus que 100 000 euros, car permettant de développer notre lien, notre attachement à D. (et ceci n'a pas de prix!!)

==> C'est pourquoi, nous comptons de façon additive le Omer car chaque jour est une nouvelle opportunité en or permettant d'atteindre un niveau supérieur dans notre attachement à D.

[A l'image des bougies de 'Hanouca, la symbolique est aussi que la vie est faite pour progresser, s'améliorer constamment.]

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-> Le rav Chimchon Pinkous a écrit :
"Quand une personne compte les jours jusqu'à une certaine date, les jours intermédiaires n'ont aucune signification.
D'ailleurs, une personne qui attend un énorme cadeau à la fin de 50 jours considère ces jours comme "50 jours qui m'empêchent de déjà recevoir mon cadeau", et quand un jour passe, il ne reste plus que 49 jours.

Mais pour ce qui est du compte du Omer, c'est différent.
Ces jours sont des journées de construction spirituelle, et quand une personne construit un bâtiment à 10 étages, chaque étage compte : j'ai construit un étage, un second, un 3e ...
Il ne dit pas : "Il m'en reste neuf à construire".

Ainsi, pendant les jours du compte du Omer, nous nous construisons et nous nous préparons à Matan Torah (don de la Torah).
D. aurait été prêt à nous donner directement la Torah, mais nous n'étions tous simplement pas prêts à ce moment-là.

C'est pourquoi nous comptons les jours de préparation et comptons les “étages” spirituels qui nous préparent à Matan Torah. "

=> Les jours du compte du Omer sont une période d'ascension spirituelle.
Compter chaque jour montre que l'accomplissement de chaque jour est comme l'ajout d'une autre brique à une structure
Dans ce cas, la structure représente notre propre caractère que nous devons préparer et "construire" afin de recevoir la Torah
(il n'y a pas de raccourci/d'échappatoire possible => faut travailler, faire des efforts personnels - aucun immeuble ne s'est construit tout seul ...).

-> Le rav Aryeh Carmel nous apprend une belle notion : les 49 jours du Omer sont un processus permettant de passer d'une liberté physique (que nous partageons avec les animaux), à un but et une destinée spirituels (qui est seulement une aspiration humaine).
Pour reprendre ses mots :
"[L'offrande du] Omer à Pessa'h était issue de la récolte d'orge.
L'offrande de Shavouot était de blé.

L'orge est principalement destinée aux animaux alors que le blé est plus pour les hommes.

La Torah fait allusion au fait que l'indépendance physique maintient l'homme, du point de vue de la Torah, à un niveau bestial.
Compter 49 jours signifie un processus de raffinement en 7 étapes et nous conduit à un statut d'être humain à part entière avec notre acceptation de la Torah, 7 semaines après la sortie d'Egypte."

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Pour nous, la sortie d'Egypte à Pessa'h (liberté physique) n'est pas un aboutissement, une finalité.

L'ultime liberté, c'est de se soumettre à la volonté de D. : à sa Torah, à Shavouot.

Nous sommes tous influencés par les valeurs goys de notre milieu environnant.
Le Omer est une période permettant un beau et nécessaire recadrage avec nous même, afin de faire de nous des êtres humains au sens noble/juif du terme.

On a une aide particulière de D. pendant cette période pour réussir dans cette démarche, alors profitons-en!

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+ Si nous comptons le Omer avec bénédiction le soir uniquement, c'est parce que le compte du Omer permet d'affaiblir l'Attribut Divin de Rigueur qui s'exprime la nuit.
[Séfer 'Hayé Avraham - rapportant le Tsor haMor]

[Peut-être que nous comptons de façon cumulative pour apprécier la chance de pouvoir affaiblir l'Attribut de Rigueur, laissant alors davantage de place à l'infinie miséricorde Divine. Quelle chance! Quel amour de Hachem à notre égard!!]