Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ Rabbi Eli'ézer dit : Les réchaïm, éloignés de la Torah et de D., qui ne croient pas en la résurrection des morts, doivent savoir que le bâton d'Aharon qui avala les serpents créés par les sorciers égyptiens se transforma momentanément en une créature, animée d'un souffle de vie.
Et si D. a pu donner une vie à ce bout de bois sec, il ressuscitera certainement les corps qui ont déjà abrité une âme sainte et qui se sont appliqués jour et nuit aux mitsvot.

En amollissant, par une rosée régénératrice, un os resté intact dans la terre, Hachem le rendra comme le levain d'une pâte, qui s'étendra de tous les côtés pour reconstituer tous les membres du corps, dans lequel Il mettra un nouveau souffle de vie.
On assistera alors à une véritable résurrection, et non à une nouvelle Création.
[Zohar - Vaéra p.28a ]

Les repas copieux renforcent le mauvais penchant ...
Ceux qui s'enivrent interrompent le flux de bénédictions qui se déverse sur Israël.
[...]

Il ne faut pas manger comme un glouton, mais comme si on était en présence du Roi des rois, pour que la nourriture soit bénie dans les entrailles, tandis que "le ventre des réchaïm n'en a jamais assez" (Michlé 13,25).
[séfer Dévarim Chéakédoucha - chap.1]

Chaque mot qui sort de la bouche d'une personne [juive] s'élève dans le Ciel et agit pour le bien ou pour le mal.
[Zohar - Béchala'h p.47b ]

Par amour pour les Bné Israël, Hachem les a rapprochés de Lui plus que toutes les autres nations du monde.
Il leur a donné la Tora et, notamment, le Shabbath, le jour plus saint que tous les autres, jour de repos et de joie, de délices physiques et spirituelles.
[Zohar - Béchala'h p.47a]

La crainte du Ciel

-> Certains servent Hachem par crainte : ils implorent Sa miséricorde pour être préservés des malédictions, des maladies et des châtiments qui s'abattent, ici-bas et dans le monde futur, sur ceux qui contreviennent à Ses commandements.
Ils demandent aussi à ne pas avoir besoin d'une aide matérielle, à ne pas se retrouver sous domination étrangère et à ne pas assister à la mort ou au malheur de l'un de leurs descendants.

En vérité, servir Hachem par crainte, c'est accomplir la tâche difficile de surmonter le mauvais penchant et la tentation par peur de ne pas être parfait devant Hachem.

Ainsi, après qu'Avraham s'est montré prêt à sacrifier son fils, l'Eternel lui dit (Vayéra 22,12): "Maintenant Je sais que tu crains D.", parce que c'était l'épreuve la plus difficile.
De même, il est écrit (I Méla'him 18,3) : "Ovadia craignait D." parce qu'il lui était très difficile de Lui rester fidèle à cause d'Izével, la femme du roi A'hav, qui persécutait les serviteurs d'Hachem.
Ou encore : "Révérez l'Eternel vous, Ses saints" (Téhilim 34,10), en accomplissant des choses auxquelles le cœur est réfractaire.
[séfer haRokéa'h 2a]

L’amour et la joie au service d’Hachem

+ L'amour et la joie au service d'Hachem :

-> Attachée à Hachem par de forts liens d'amour et de joie, l'âme ne sert pas son Maître contre son gré ; même si on voulait l'en empêcher, elle brûlerait du désir de Le servir et d'accomplir la volonté du Créateur avec joie et droiture, conformément à la recommandation : "Servez Hachem dans la joie" (Téhilim 100,2) et encore "La joie sur les cœurs droits" (Téhilim 97,11).

Au lieu de Le servir pour son profit ou sa gloire, l'homme doit se dire : "Moi qui suis méprisable et délaissé par les hommes, qui suis ici aujourd'hui et demain dans la tombe, moi qui ai été conçu dans la faute et qui suis plein de déchets, comment ai-je été choisi et créé pour devenir le serviteur du Roi de gloire?"

Quand l'âme est animée d'une crainte profonde, l'amour brûle en elle et sa joie augmente. La sagesse de l'homme illumine sa face et il réjouit tous ceux qui aiment Son nom ; elle l'incite à accomplir la volonté du Créateur de tout cœur, avec joie et ardeur.

Celui qui aime Hachem ne pense pas à son honneur personnel ni aux vains plaisirs de ce monde ; il n'a d'autre aspiration que d'accomplir Sa volonté et d'inciter les autres à sanctifier Son nom en se dévouant corps et âme pour Lui, comme Avraham, qui jura de ne rien prendre du butin (voir Béréchit 14,23), pour que le roi de Sodome ne prétende pas l'avoir aidé à s'enrichir, et comme Pin'has, qui n'hésita pas à mettre sa vie en danger en tuant Zimri (Bamidbar 25,7-8).

Il ne cherche pas à faire l'important, ne prononce pas de vaines paroles, ne regarde pas les femmes, ne répond pas aux insultes, ne pense qu'au Créateur, chante Ses louanges, et un amour ardent anime toutes ses pensées.
[séfer haRokéa'h 2a]

Accomplis les mitsvot par amour [d'Hachem] afin de ne pas en venir à haïr Hachem à cause de la crainte qu'Il t'inspire.
[séfer haRokéa'h 2a]

Celui qui s'applique à l'étude de la Torah n'a rien à craindre ni des mondes Supérieurs ni des mondes inférieurs. Il est protégé de toute maladie grave, car il est sans cesse relié à l'Arbre de vie et s'y nourrit chaque jour.

Par conséquent, l'homme doit s'adonner à l'étude de la Tora jour et nuit, comme il est écrit : "Tu la méditeras jour et nuit" (Yéhochoua 1,8). Car s'écarter de la Tora ou s'en séparer équivaut à se couper de l'Arbre de vie.

[Zohar - Introduction p.11a ]

+ Il nous est ordonné de nous rappeler chaque jour du miracle de la sortie d'Egypte.
Mais d'une certaine manière, le miracle de Pourim est encore plus grand que celui de la sortie d'Egypte.
En Égypte, Hachem a sauvé les juifs de l'esclavage ; dans l'empire perse, il les a sauvés de l'anéantissement total.
=> Pourquoi, alors, ne pas rappeler quotidiennement le miracle de Pourim?

Mordé'haï a pris des mesures pour forcer le miracle de Pourim à se produire. Il a demandé à Esther de mettre sa vie en danger en se rendant à l'improviste auprès d'A'hachvéroch pour plaider la cause de son peuple.
Le décret de destruction ne devait pas entrer en vigueur avant 11 mois. Esther objecte qu'elle sera bientôt convoquée chez A'hachvéroch et qu'elle pourra alors plaider sa cause sans risquer sa vie.
Mordé'haï lui ordonne sévèrement de s'y rendre en toute hâte.

Hachem a miraculeusement aidé Esther à atteindre son objectif, mais nous ne devons pas suivre l'exemple de Mordé'haï.
"Le machia'h viendra à l'improviste" (guémara Sanhedrin 97a) = nous ne devons pas insister pour qu'il vienne avant l'heure.

La rédemption messianique sera semblable à la rédemption de l'Égypte. Les Bné Israël n'ont pas essayé d'obtenir la rédemption de l'Égypte par la force ; ils ont servi leurs oppresseurs jusqu'à ce que D. les libère.
La rédemption finale, elle aussi, ne sera pas obtenue par notre force, mais par le ciel.
C'est pourquoi nous rappelons chaque jour les miracles de l'exode, mais pas ceux de Pourim.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 1, Za'hor 4]

‘Had Gad’ya (selon le Gaon de Vilna)

+ 'Had Gad'ya :

-> Dans son commentaire sur la Haggada, le Gaon de Vilna commente l'allégorie historique cachée dans les mots simples du poème 'Had Gadya :
Les mots "mon père" évoquent Yaakov Avinou, qui acheta le droit d'ainesse, représenté dans le poème par un jeune bouc, à son frère Essav. Yaacov légua ce droit d'ainesse à Yossef, le fils ainé de sa femme principale Ra'hel, bien que Yossef fût son 11e fils.
Ceci causa aux frères ainés de Yossef des sentiments indus de rancœur et de jalousie. Ces sentiments, et les actes qu'ils causèrent, tels que la vente de Yossef à des marchands d'épices ismaélites, sont évoqués par le chat qui mangea le chevreau.
[avant que la Torah ne fût donnée, la kéhouna (prêtrise) était l'une des prérogatives de la bé'hora (aîné). Comme les Cohanim devaient porter des vêtements particuliers pour accomplir le service divin, Yaacov fit fabriquer une tunique spéciale pour Yossef. Mais les frères de Yossef prirent ce cadeau bien intentionné de leur père comme un signe supplémentaire de ce qu'ils considéraient comme un favoritisme indu. C'est pourquoi ils l'arrachèrent avant de le jeter dans le puits (voir Kli Yakar sur Beréchit 27,3) ]

L'injustice des frères fut la cause de leur descente en Egypte et de l'asservissement du peuple sous l'autorité des cruels contremaitres égyptiens. Comme l'enseignent nos Sages : "A cause des 2 séla de fine laine que Yaakov donna à Yossef au-delà de ce qu'il donna à ses autres fils, les frères de Yossef l'envièrent et les événements s'enchainèrent jusqu'à ce que nos ancêtres descendent en Egypte" (guémara Shabbat 10b).
'Had Gadya décrit ces méchants contremaitres égyptiens comme le chien qui mordit le chat.
[ En quoi le chien symbolise-t-il les Egyptiens? Le rav Moché Shlomo Tolokhin, élève du Gaon de Vilna, cite des sources anciennes décrivant l'une des idoles égyptiennes comme l'image gravée d'un chien méchant. ]

Quand vint le moment de libérer Israël de l'esclavage, Hachem ordonna à Moché de lever son bâton et de faire venir des plaies sur l'Egypte. C'est le bâton de Moché qui frappa le chien.
Ce bâton fut transmis d'un dirigeant à l'autre à travers les générations jusqu'à la destruction du premier Temple (Zohar - Hakdama 6b), à cause des pratiques idolâtres du peuple juif.
A ce moment-là, le bâton leur fut repris ; cela aussi était une conséquence de l'idolâtrie. [le Gaon de Vilna explique que l'idolâtrie était la faute principale qui causa la destruction du premier Temple.]
[Un midrach (Yalkout Chimoni - 'Houkat 763) similaire enseigne : "Quand D. dit à Moché : 'Prends le bâton' (Bamidbar 20,8), Il parlait du bâton qui avait été en possession de Yaakov ... Il appartint ensuite à Moché ... en fin de compte, il appartint au roi David ... et ce bâton resta en possession d'un roi après l'autre jusqu'à la destruction du [premier] Temple. Ce bâton sera remis au machia'h". ]

Or la métaphore du feu est employée pour décrire le mauvais penchant pour l'idolâtrie qui est le feu qui brûla le bâton.
Les Anché Knesset Haguedola (membres de la Grandes Assemblées), les Sages qui vainquirent le yétser ara par leurs prières et leur jeûne de 3 jours, sont l'eau qui éteignit le feu de l'idolâtrie. C'est cette Assemblée vénérable qui fit construire le 2e Temple.
[la guémara (Yoma 69b) raconte la façon dont les Anché Knesset Haguedola ont supplié D. de détruire le yétser ara pour l'idolâtrie : "Ce yétser ara est ce qui a détruit le Temple, mis le feu au Hékhal, tué de nombreux tsaddikim et exilé Israël de son pays ; et pourtant, il continue à danser parmi nous! ... Ils jeunèrent pendant trois jours et nuits consécutifs et ce yetser ara leur fut livré. A ce moment-là, une forme de lion de feu sortit du Kodech Hakodachim". ]

Le bœuf qui but l'eau sert de double métaphore : il désigne le royaume d'Edom, c'est-à-dire l'Empire romain auquel nos Sages (guémara Pessa'him 118b) appliquent le verset : "un troupeau de bœufs parmi les veaux des nations" (Tehillim 68,31) ; c'est aussi la haine gratuite qui régnait dans le pays à l'époque du 2e Temple et qui fut la cause sous-jacente de la destruction par la main d'Edom.
Dans 'Had Gad'ya, le bœuf qui boit l'eau comprend donc 2 éléments qui s'associèrent pour détruire le Temple : la puissance militaire des légions romaines et la haine gratuite répandue parmi les Bné Israël. Cette analogie est renforcée par une interprétation allégorique originale de la première michna dans Bava Kama qui énumère 4 catégories de causeurs de dommage : chor (le bœuf), bor (le puits), ma'vé (le dévoilement) et hav'er (le feu).
[le terme mav'é, littéralement : dévoilement, fait allusion aux dents de l'animal qui sont couvertes par les lèvres lorsqu'il ne mange pas, mais qui sont dévoilées lorsqu'il mange.
Employé dans la Michna, le mot ma'vé évoque les dommages secondaires infligés par un animal au cours d'une activité agréable. Le principal exemple est le dommage causé par un animal affamé qui mange un aliment appartenant à quelqu'un d'autre que son propriétaire.
Un autre exemple est le dommage causé par un bœuf qui se frotte contre un mur pour calmer ses démangeaisons et renverse le mur.]
Selon cette interprétation, les trois derniers causeurs de dommage représentent les trois causes sous-jacentes de la destruction du Temple : le meurtre, l'adultère et l'idolâtrie : le bor/puits (ou tombe) est une métaphore de la mort ou du meurtre, ma'vé dévoilement symbolise l'adultère et hav'er/le feu fait allusion au yétser ara pour l'idolâtrie.
La défaillance spirituelle principale qui conduisit à la destruction du 2e Temple par I'Empire romain était la haine gratuite, qui reflète le dommage effectué par les pas lourds et maladroits d'un chor/ bœuf.

Edom représente un bœuf puissant parmi les nations non saintes, mais il existe un bœuf puissant correspondant dans le royaume de la sainteté, machia'h ben Yossef, le mahcia'h qui se lèvera parmi les descendants de Yossef, comme le dit Moché dans sa bénédiction aux tribus de Yossef : "[Yossef est] Son premier-né, la majesté est sienne ; ses cornes sont les cornes du bœuf sauvage avec lesquelles il encornera les nations" (Dévarim 33.17).
Machia'h ben Yossef soumettra, mettra à l'épreuve et vaincra les descendants d'Essav/Edom.
[Comme l'enseigne la guémara (Bava Batra 123b) : "les descendants d'Essav ne tomberont devant nulle autre que la descendance de Yossef" ).]
Dans 'Had Gad'ya, Machia'h ben Yossef est représenté par le cho'het qui abat le bœuf.

Une fois que machia'h ben Yossef aura vaincu Edom, il succombera à Samaël, l'ange de destruction décrit comme l'Ange de la mort qui abattit le cho'het.
Ensuite, Hachem viendra, amènera avec Lui machia'h ben David et abattra l'Ange de la mort.
Israël reviendra alors à son niveau spirituel passé, et le bâton qui appartint successivement à Yaacov, Moché, le roi David et tous les rois de sa dynastie, et qui avait été enlevé à notre peuple avec la destruction du premier Temple, sera rendu au peuple juif.

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=> Nous voyons que la sinat hinam (haine gratuite) des frères de Yossef a conduit à l'esclavage en Egypte, et la sinat 'hinam répandue dans les dernières années du 2e Temple est responsable de sa destruction et de l'exil du peuple juif hors de sa terre.
La correspondance entre notre exil en Egypte et notre exil d'Erets Israël est donc évidente. Les Bné Israël descendirent en Egypte à cause de la haine gratuite ;" ils y devinrent un grand peuple [unifié]" et furent délivrés.
De même, les Bné Israël descendirent dans notre exil actuel à cause de la haine gratuite, et font à présent une prière fervente, par le poème allégorique Had Gadya, pour supplier D. d'envoyer machia'h ben Yossef, le cho'het qui abattra le bœuf de la haine gratuite, traçant ainsi la voie au machia'h ben David qui nous fera devenir une nation unie, méritant la délivrance, et nous ramènera sur notre terre pour toujours.

Il reste pourtant une question : pourquoi le poète anonyme ayant composé 'Had Gadya a-t-il caché cette prière dans un poème aussi trompeusement simple?
La réponse à cette question est que le poète ne voulait pas distraire les participants du thème principal du soir du Séder qui est la louange et les remerciements à D. d'avoir délivré le peuple juif de l'esclavage en Egypte en les déconcentrant et en réduisant leur joie par le rappel de l'exil actuel et de notre Délivrance tant espérée.
b'h, puisse la guéoula arriver bientôt, à notre époque …
[ rabbi Dovid Hofstedter - Darach David]