Aux délices de la Torah

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Nous ferons et nous comprendrons

+ Nous ferons et nous comprendrons :

-> Avant de conclure l'alliance avec Israël, D. va proposer la Torah aux autres peuples de la terre, afin d'écarter toute protestation de leur part lorsqu'ils se plaindront qu'on ne leur a pas laissé le choix de la refuser ou de l'accepter.
[Rachi - Dévarim 2,26]

-> Selon la Mékhilta (Yitro), Hachem dira aux nations :
"Comment vouliez-vous que Je vous confie les 613 mitsvot alors que vous ne vous êtes pas montrées prêtes à observer les 7 mitsvot noa'hqiues qui s'appliquent à tous les êtres humains?"

-> Selon le Zohar, à peine les nations du monde ont-elles respiré une bouffée de Torah, qu'elles ont dit :
"Le peuple d'Israël n'a qu'à recevoir la Torah, elle n'est pas pour nous!
Toutes ses interdictions sont une source de déboires qui les mènera rapidement à leur perte ; nous nous emparerons alors des trésors qu'ils laisseront après eux".

-> La guémara (Avoda Zara 3a) enseigne qu'un jour viendra où :
"Les ennemis jurés des juifs s'avanceront tous et témoigneront de la force d'âme et de la loyauté du peuple d'Israël. Ils témoigneront qu'en dépit de toutes les difficulté qu'ils ont endurées, les juifs ont fidèlement observé la Torah".

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-> En contraste total avec l'insolence des autres peuples, les juifs se préparent à recevoir la Torah.
Un vendredi matin, veille du jour du don de la Torah, tout le peuple qui compte 3 000 000 d'hommes, de femmes et d'enfants, se rassemble et déclare d'une seule voix : "Naassé véNichma" (Nous ferons et nous comprendrons).

-> Selon le Malbim (Chémot 24,7), cela implique :
Nous ferons tout ce que D. nous dit de faire même si nous n'en comprenons pas la logique, et nous écouterons attentivement afin de comprendre l'essence des commandements et de les accomplir convenablement, comme un esclave sert son maître.

-> Le Kéli 'Hemda (Béchala'h) enseigne que, de même que les non-juifs devaient, pour accepter la Torah, aller à l'encontre de leur tendance au meurtre, à l'immoralité, et au vol, de même, le peuple juif devait s'opposer à ses inclinations naturelles et s'abstenir de s'approcher de la montagne, malgré leur amour pour D. et la Torah.

Les nations ont refusé toute limitation, et Israël les a toutes acceptées, au point qu'une condition préalable au don de la Torah, était l'interdiction de s'approcher de la montagne!!

-> "Nous ferons et nous écouterons" : Comment faire une action si on n’a pas écouté au préalable ce qu’il faut faire?
Le rabbi Ména'hem Mendel de Kotsk donne la réponse suivante :
En général, les savants connaissent la sagesse de par leur réflexion, entraînant qu'au final chacun ne peut atteindre qu’une compréhension limitée à son niveau et ses capacités intellectuelles.
Cependant, Hachem a accordé aux juifs un moyen d’atteindre une compréhension des choses qui dépasse même leurs facultés intellectuelles. Ce secret, c’est la pratique des mitsvot.

Quand on accomplit une mitsva, on reçoit du Ciel un éclairage spirituel qui permet à l’homme d’atteindre des dimensions de compréhension qui dépassent ses capacités habituelles.
=> "Nous ferons et nous écouterons" = quand on agit, par le fait même de l’action et de l’accomplissement des mitsvot, on arrive à une écoute des choses et une compréhension encore plus grande que celle qu’on avait avant d’avoir fait.
=> Le secret du peuple Juif, c’est l’action.

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-> Dans la paracha Béchala’h, pendant l’attaque surprise de Amalek, à chaque fois que Moché avait ses mains au-dessus de sa tête, le peuple juif avait le dessus, et sinon, c’était l’inverse.
Selon rabbi Akiva Tatz, une des explications est que lorsque les mains (naaché, l’action) sont au-dessus de la réflexion (nichma), alors on a : "naaché, vénichma", et Israël gagne.
Cependant Amalek (le yétser ara qui est en nous!) souhaite que nous inversions les priorités, nous faisant aller à notre perte.

Le Ohr Guédaliyahou enseigne que nous devons avoir les mains au-dessus de notre tête, vers le Ciel, démontrant notre certitude que rien ne peut avoir lieu dans ce monde, si Hachem n’a pas donné au préalable son accord.

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+ Quelques conséquences de la déclaration : "Naassé véNichma" :

-> Elle a causé une grande agitation dans le Ciel, et "une senteur s'est élevée jusqu'aux sphères supérieures pour s'offrir à D."
[midrach Chir hachirim rabba 1,12]

-> Soudain, une voix céleste retentit : "Qui a révélé à Mes enfants ce secret connu uniquement des anges de services?" [guémara Shabbath 88a]

Rachi commente ce passage en disant que les juifs se sont avérés d'exceptionnels serviteurs de D., semblables aux anges de service, déclarant à leur Maître : "Vos désirs sont des ordres".

Ils se sont même élevés plus haut que les anges qui, d'essence purement spirituelle, n'ont pas de mauvais penchant.

-> Au même moment, tandis que la voix céleste fait la louange d'Israël, 600 000 anges de service descendent sur le mont Sinaï, chacun tenant 2 couronnes, qui sont chacune formées par l'éclat de la présence divine.
Les anges les déposent sur la tête de chacun des membres du peuple juif, l'une venant les récompenser d'avoir dit : "nous ferons" et l'autre d'avoir dit : "nous écouterons".

Le Maharcha dit qu'une était pour les commandements positifs et l'autre pour les commandements négatifs qu'ils ont accepté de respecter.
La couronne placé sur le côté droit représente également la prêtrise, et celle du côté gauche : la royauté.

-> Le midrach Tan'houma (Tétsavé) dit qu'un 2e groupe de 600 000 anges de service est descendu du ciel pour revêtir les enfants d'Israël d'une armure spirituelle destinée à les protéger contre les maladies, les souffrances et l'ange de la mort.

Les anges ont effleuré également le visage des enfants d'Israël pour le faire resplendir d'un éclat sublime.

Lorsque peuple commettra la faute du veau d'or, 1 200 000 descendront leur reprendre les couronnes et les armures, qu'ils ne mériteront, hélas, plus.
Mais, ces présents seront rendus lorsque le macchia'h viendra.
[guémara Shabbath 88a ; Pessikta déRav Kahana]

Les Tossefot font remarquer que les anges ont pu mettre 2 couronnes sur la tête des juifs, mais ils n'ont pu en retirer qu'une seule à la fois.
Cela nous apprend que, b"h, les anges de destruction ont moins de force que les anges de service.

-> Dès que le peuple a déclaré : "Nous ferons et nous comprendrons", D. lui a accordé 3 récompenses : le pays d'Israël, le machia'h et le monde futur.
[Rokéa'h - Chémot 24,7]

-> Hachem lui accorde aussi officiellement le titre de : "Mon peuple premier-né", confirmant ainsi le droit d'aînesse de Yaakov.
Les enfants d'Israël deviennent ainsi le peuple bien aimé de D. et l'aînée des nations du monde.
[guémara Shabbath 89b]

-> Suite à cette déclaration, Israël a mérité l'assurance que la paix régnerait parmi eux.
[midrach Bamidbar rabba 14,10]

-> En récompense immédiate, D. guérit tout le peuple de toutes les maladies et de tous les handicaps et infirmités.
Les aveugles deviennent clairvoyants, les sourds entendent et les boiteux marchent normalement.
Les handicapés mentaux se trouvent soudain en pleine possession de toutes leurs facultés.
[midrach Vayikra rabba 18,4]

Selon le Komèts haMin'ha, le peuple juif qui s'est purifié et élevé au plan spirituel en s'engageant inconditionnellement à respecter la Torah, vient de mériter, à l'instant même, la perfection physique.

-> Hachem retire à l'ange de la mort toute autorité sur Son peuple et lui dit : "Ce sont Mes enfants. Ne leur fais aucun mal!" [midrach Vayikra rabba 18,3]

D. lui dit également : "Tu as toujours le même pouvoir sur les nations du monde.
Seul le peuple d'Israël est soustrait à ta juridiction [...] Je les ai fait pénétrer à l'intérieur du rayonnement de Ma présence, dans lequel tu n'es pas autorisé à l'introduire. Tu auras suffisamment à faire avec les autres nations."

Malheureusement ce fait ne durera pas longtemps, dès que la faute du veau d'or sera commise, D. leur retirera le rayonnement qui les protège, et l'ange de la mort se remettra à l'ouvrage.

-> C'est ce même jour (veille du don de la Torah), grâce à leur mérite acquis, que chacun va pouvoir percevoir selon son niveau la présence divine.

"Moché monta ainsi que Aharon, Nadav et Avihou, et 70 des Anciens d'Israël. Ils virent le D. d'Israël et sous Ses pieds, il y avait quelque chose de semblables à une brique de saphir, et pure comme la substance du Ciel" (Michpatim 24,9-10)

-> Rachi commente : Elle (la brique) était devant Ses yeux pendant le temps qu’a duré la servitude afin de lui rappeler les souffrances d’Israël qui était asservi à la fabrication de briques. Dès l’instant de leur libération, elle devint devant Lui lumière et joie.

-> Ils vont également tous voir un aperçu du Ciel et du Trône de Gloire, avec sous ce Trône, quelque chose de semblable à une brique de spahir.
Elle symbolise la pitié de Hachem pour les souffrances de Ses enfants forcés de fabriquer des briques sous le fouet des égyptiens. En effet, lorsque l'asservissement avait atteint son paroxysme, les égyptiens arrachaient des enfants juifs à leur mère et les utilisaient comme brique, afin d'arriver aux quotas irréalisables qu'ils avaient imposé. Ils couvraient ainsi l'enfant de chaux et de ciment, dans l'indifférence totale des cris déchirants de la mère et de l'enfant.

L'ange Michaël était descendu prendre une brique, symbole de la souffrance du peuple d'Israël et l'avait déposée sous le Trône de Gloire.
['Hizkouni ; Hadar Zékénim - Chémot 24,10]

-> D'après le Zohar, la brique est restée sous le Trône de Gloire jusqu'à la destruction du Temple, moment où D. l'a jetée en symbole de la "colère" et de l'absence de compassion qu'Il entretenait vis-à-vis de Ses enfants.

-> D'après la guémara (Yérouchalmi Soucca 4,3), la brique est restée jusqu'à ce que Son peuple soit délivré.
Cela témoigne bien de la notion que lorsque nous souffrons, D. souffre aussi en parallèle (un papa ne peut pas être bien si Son fils ne va pas bien!).

-> Rabbénou Bé'hayé rapporte que cette pierre avait aussi une signification spéciale pour les Anciens du peuple.
En Egypte, ils étaient contremaître sur leurs frères, et ils ont préféré se taire plutôt que que de dénoncer ceux qui n'avaient pas achevé leur quota de briques, quitte à recevoir les coups à leur place.
Leur compassion pour leurs frères leur a fait mériter d'être élevés, de faire faire partie des gardiens de la loi, au sein du peuple juif et d'avoir une vision moins confuse de la présence divine.

-> "Aux yeux d'Hachem, chaque brique faite de boue et d'argile était précieuse comme du saphir.
Le travail très difficile a transformé les juifs en une nation méritante de recevoir la Torah, capable d'atteindre des sommets de proximité avec Hachem.
Dans notre vie individuelle, quelques soient nos souffrances, nous pouvons révéler notre grandeur en prenant des "briques de boue" et en les transformant en pierres précieuses d'une rare beauté [aux yeux d'Hachem]."
[Rabbi 'Haïm Israël Belsky - Enei Israël]

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-> Le rav Yérouh'am Lébovitz (Daat Torah) enseigne que pour "porter" réellement la douleur de son prochain, cela suppose que l'on s'imprègne de sa situation de manière sensible, en la matérialisant sous nos yeux, car il n'y a de souffrance partagée que celle qu'on éprouve physiquement.
Au sujet de Moché, Rachi écrit : "Il fut témoin de leurs souffrances = il concentra sur eux son regard et ses pensées pour ressentir leurs souffrances". Le midrach (Chémot rabba chap.1) ajoute qu'après avoir été témoin des souffrances de ses frères : "il courbait l'échine et aidait chacun d'eux".
=> S'il agit ainsi, ce n'était pas pour leur prêter main-forte, mais pour ressentir leur servitude de manière concrète et sensible.

De même que pour partager la douleur d'autrui, une implication active s'impose, de même doit-on s'associer physiquement aux réjouissance de notre prochain.

=> On voit cela dans la brique :
- association aux souffrances : "Elle était devant Ses yeux pendant le temps qu’a duré la servitude afin de Lui rappeler les souffrances d’Israël qui était asservi à la fabrication de briques" ;
- association à leur joie : "Dès l’instant de leur libération, elle devint devant Lui lumière et joie".

[lorsque l'on rencontre quelqu'un qui a pu subir d'importantes souffrances même longtemps après (comme les rescapés de la Shoa), nous devons garder clairement en face de nous ce rappel, et agir avec tout le respect et la considération que cela implique.]

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"Moché monta avec Aharon, Nadav Avihou et 70 des Anciens d'Israël. Ils virent le D. d'Israël ... [Hachem] n'envoya pas la main contre les dirigeant d'Israël. Ils eurent une vision de D. et mangèrent et burent"(Michpatim 24,11)

-> Selon le Targoum : ils perçurent une vision de l'éclat Divin et se réjouirent que leurs sacrifices eussent été agréés par Hachem.
Cette joie était aussi satisfaisante que de la nourriture et de la boisson.

-> A ce moment-là, ils éprouvèrent un grand plaisir à atteindre le niveau de la prophétie et à découvrir cette vision. Il en furent satisfaits et réconfortés comme s'ils avaient mangé.
Le contentement physique ne dure que l'instant où le palais goûte l'aliment, alors que la nourriture du monde futur consiste en la vision du Divin, un goût éternel.
[le Sifté Cohen]

-> Comment imaginer que les anciens mangèrent et burent en percevant la Présence Divine?
En fait, ces anciens n'étaient pas arrivés au niveau de Moché de "se nourrir" de la Présence Divine au point de ne plus avoir besoin de manger. Eux, bien qu'ils perçurent la Présence Divine, malgré tout, ils avaient quand même besoin de manger et boire.
[Yad David]

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-> Rabbi Méïr de Lublin enseigne que : "Notre maître Moché était bègue. Pourquoi?
Afin que les gens ne puissent pas prétendre que c'est parce qu'ils furent séduits par ses discours que les juifs s'exclamèrent : 'Nous ferons et nous entendrons'."

Les 10 Commandements

+ Les 10 Commandements :

-> Ils recèlent des allusions à la Torah toute entière.
Les 620 lettres qui les composent font allusion aux 613 mitsvot plus les 7 jours de la Création.
D'après certains commentateurs, elles font allusion aux 613 mitsvot plus les 7 lois noa'hiques incombant à toute l'humanité.

Ces 620 lettres font également allusion aux 248 membres plus les 365 nerfs du corps.
Selon le midrach (haHéfets), les 248 mitsvot positives sont symbolisées par les 248 lettres des 3 commandements positifs : Ano'hi ; za'hor et kabéd.

Selon Rabbénou B'hayé, les 10 Commandements correspondent aux 10 organes principaux du corps : le cœur, le cerveau, la bouche, les yeux, les oreilles, les mains, les pieds, le foie, les reins et la mila.

Le mot "kéter" (couronne - כתר) a une valeur numérique de 620.
Si l'on respect la Torah, elle forme une couronne, sinon, elle se transforme en "karét" (כרת), retranché du monde.

Le Léka'h Tov (Vaét'hanan) dit que les 10 Commandements correspondent aux 10 paroles par lesquelles D. a créé le monde, ainsi qu'aux 10 plaies d'Egypte.

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-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché) écrit que les 10 commandements contiennent 620 lettres qui correspondent aux 613 commandements de la Torah ainsi qu'à 7 commandements des Sages ce qui fait en tout 620.

Le 'Hatam Sofer ajoute que les 7 dernières lettres des 10 commandements "acher léréékha" (אשר לרעך) correspondent aux 7 commandements des Sages.
Nous en trouvons une allusion à travers les 7 dernières lettres [des 10 commandements] qui sont les acronymes :
- le א = avélout = le deuil = correspond aux 7 jours de deuil ;
- le ש = sim'ha = la joie = correspond à la joie des nouveaux mariés durant les 7 jours de fête ;
- le ר = ré'hitsa = l'ablution des mains = représente la mitsva de nétilat yadaïm ;
- le ל = lé'hem = le pain = la consommation d'un pain cuit par un non-juif est prohibée par les Sages ;
- le ר = rachouyot (רשויות) = les domaines = représente toutes les lois concernant le érouv ;
- le ע = Amalek = il s'agit de la lecture de la méguilat Esther qui fut instituée par les Sages en souvenir de la disparition d'Haman et de ses conseillers, descendants d'Amalek, qui furent tués le 13 du mois d'Adar ;
- le ך = Cohanim = représente le miracle de 'Hanoucca qui fut institué par les Cohanim.

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+ 1er Commandement : Je suis Hachem

-> Au départ, nos Sages ont pensé instituer la récitation des 10 Commandements tous les jours, de la même façon que nous récitons quotidiennement le Shéma.
Ils ne l'ont pas fait de crainte que les hérétiques ne soutiennent que cette seule lecture suffit, et ne rejettent alors toute la Torah.

-> La Torah commence par la lettre bét (ב), représentant le chiffre 2, en symbole aux 2 premiers commandements qui proclament la souveraineté et la Toute Puissance de D. sur tout l'univers [Tikouné Zohar 32 - 76a].

La lettre bét (ב) par laquelle débute la Torah vient mettre en relief que, de la même façon que rien ne la précède excepté le aléph (א), rien n'a précédé la Création, excepté l'Unique, Hachem.
[michna Rabbi Eliézer sur Yitro]

--> Les 10 Commandements commencent par le mot : Ano'hi (Je - אנכי), dont les lettres renvoient :
-> pour le א : le chiffre 1 représente l'Unité de D. ;
-> pour נכ : soit 50 (noun) + 20 (kaf), faisant un total de : 70, en allusion aux 70 nations de la terre que D. domine ;
-> pour le י : il représente les 10 Commandements.

Selon la guémara (Shabbath 105a), le mot : Ano'hi, est aussi un acronyme de l'affirmation araméenne : "Ana nafchi katavit yaavit" (Moi [Hachem], mon âme, Je l'ai écrite et Je l'ai donné [dans la Torah]).
=> Tâchons de regarder la Torah comme elle l'est réellement : l'âme de D.!!
L'étudier et la vivre, c'est faire un avec l'âme de D. (concept totalement infini, au-delà de notre compréhension), c'est à chaque fois Lui être plus lié et plus proche.
Son origine prestigieuse et sa véracité totale ne peuvent pas être remise en question (puisque qu'étant l'âme de D.).

-> En proclamant : "Je suis votre D.", aux enfants d'Israël, Hachem leur disait que même si un seul juif Le rejetait, c'est comme si toute la nation Le rejetait.
[midrach haGadol]

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+ 2e Commandement : Tu n'auras pas d'autres dieux

-> La Mekhilta rapporte que le général romain Aggripas demanda à Rabban Gamliel : "Pourquoi D., toujours plein de miséricorde, affirme-t-il être jaloux des idoles et promet-Il de détruire sans pitié ceux qui les servent? Comment peut-Il être jaloux d'idoles de pierre et de métal, de gravats insignifiants qui ne représentent pour Lui aucune menace et ne peuvent Lui faire concurrence?"

Rabban Gamliel répond que cela ressemble à une femme qui apprend que son mari a pris une autre épouse qui a moins de qualités qu'elle, attristée de voir son mari perdre son temps avec une femme tout à fait quelconque.

=> Rabban Gamliel de conclure : "D. est en colère contre les idolâtres, car au lieu de Lui consacrer leur temps, ils se perdent à servir de vulgaires morceaux de bois et de pierre".

-> Il est intéressant de noter que D. punit ceux qui ont pratiqué l’idolâtrie pendant 4 générations, tandis que la récompense pour le respect de ce 2e Commandements (Tu n'auras pas d'autres dieux) s'étend sur 2 000 générations, soit 500 fois plus longtemps!!

-> Le Yalkout Réouvéni dit au nom du Zohar que lorsqu'un homme n'éduque pas son fils, c'est comme s'il fabriquait une idole. L'enfant finira par devenir un fils rebelle.

-> La guémara (Sanhédrin 102a) rapporte que Rav Achi a demandé au roi Ménaché : "Tu es un grand érudit! Comment as-tu pu adorer des idoles?"
Le roi Ménaché lui a répondu : "Si tu avais vécu à mon époque, tu aurais relevé le bas de ton vêtement et tu aurais couru auprès des lieux d'idoles".

A plus forte raison, nous-même si l'on avait vécu à cette époque ...

-> La guémara (Yoma 69b) rapporte que les Sages de la grande Assemblée ont prié pour l'élimination de la force de l’idolâtrie, qui était très puissante à l'époque.
Après 3 jours et 3 nuits, un jeune lion fougueux sortit du Saint des Saints.
Le prophète Zé'haria a alors dit : "C'est le yétser ara de l’idolâtrie".
Suivant les instructions du prophète, nos Sages l'ont mis dans un pot de plomb et l'ont scellé avec du plomb, ce qui limita énormément la passion pour ce type de yétser ara.

Bien que nous n'avons plus conscience de ce que représente ce yétser ara, nous devons faire attention à l’idolâtrie moderne, qui fait que l'on donne davantage d'importance à quelque chose d'autre plutôt qu'à Hachem (comme le culte de l'argent).

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+ 3e Commandement : Tu ne prononceras pas le nom de Dieu en vain

-> Selon le Tiféret Israël, il est plus grave d'enfreindre ce commandement que le précédant (avoir d'autres dieux), car en adorant les idoles, on se détourne de D. et on cherche d'autres voies d'accès à la divinité, mais en proférant un serment futile au nom de D., on continue à voir en Lui le Maître du monde tout en Le déshonorant et en Le rabaissant.

-> Prononcer le nom de D. inutilement amoindrit notre crainte et notre respect envers D.

-> La guémara (Shavouot 39a) enseigne que la terre a tremblé en entendant Moché transmettre ce commandement et dire : "Car D. ne laissera pas impuni celui qui invoque Son Nom en vain".

Le Zohar (Yitro 91b) rapporte que si la terre a tremblé, c'est parce qu'elle s'est sentie en danger.
En effet, le ventre de la terre contient d'immenses réservoirs capables d'inonder le monde entier.
Ils sont scellés par une pierre sur laquelle est gravé le Nom de D.
Lorsqu'un homme prononce ce Nom en vain, ces lettres se détachent peu à peu, et le sceau se desserre, menaçant de céder sous la pression des eaux souterraines.
Dans Sa miséricordes, Hachem envoie un ange graver à nouveau le Nom sur la pierre et empêcher les eaux de s'échapper.
On comprend ainsi facilement que la terre ait tremblé.

-> Comme punition pour la transgression de ce commandement, le pécheur peut soit : perdre sa part au monde futur (Eliyahou rabba 26), perdre ses enfants et sa famille toute entière (guémara Shavouot 39a), être attaqué par des bêtes sauvages ou des envahisseurs, perdre son bétail ou sa fortune (guémara Shabbath 33a).

Le roi Yanaï qui avait souvent prononcé le nom de D. en vain, bien que ce fût pour attester de choses vraies, vit détruire 2 000 villes et villages lui appartenant (midach tan'houma Vayikra 7).

La guémara (Guittin 35a) raconte l'histoire d'un homme qui avait confié la garde d'une pièce d'or à une veuve.
Après l'avoir mise dans la poche de son tablier, la femme se mit à pétrir du pain, et la pièce tomba dans la pâte.
Un peu plus tard, un mendiant se présenta à la porte et, la veuve, ignorant que la pièce d'or se trouvait dans l'une de ses miches, lui donna un morceau du pain fraîchement cuit.
Lorsque le propriétaire de la pièce vint la réclamer, la femme, qui avait complètement oublié son existence, n'avait pas la moindre idée de l'endroit où elle se trouver, mais elle était certaine de ne l'avoir pas utilisée pour son propre compte.
Elle lui répondit ainsi : "Je ne la trouve pas pour l'instant, mais sachez que je ne l'ai pas volée. Que la mort emporte mon fils si j'ai utilisé cette pièce!"

Or, quelque temps plus tard, son fils mourut car elle avait utilisée la pièce, à son insu, et avait alors invoqué en vain le Nom de D. (Rachi et commentaires sur cette guémara).

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-> "Tu ne prendras pas le Nom de Hachem ton Dieu en vain, car Hachem ne pardonnera pas à celui qui aura pris son Nom en vain"

=> Pourquoi cette faute est-elle si grave que s’en repentir ne sert à rien?

Rabbi Meïr de Prémichlan enseigne :
Si par exemple quelqu’un mange un aliment interdit, et qu’il est écrit dans le livre d’en haut qu’il a mangé un aliment interdit, quand il se repent, toute cette phrase est effacée du livre et on ne voit plus rien.
Mais quand il est écrit dans le livre qu’il a juré en vain par le Nom de Hachem, le Nom de Hachem est écrit
dans le livre, et par conséquent même s’il se repent, il est impossible d’effacer la phrase, car il est interdit d’effacer le Nom de Dieu.
Il reste donc des traces de la faute.
C’est ce que veut dire le verset "Hachem ne pardonnera pas".

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch explique le 3e commandement : "Tu n'invoqueras pas le nom d'Hachem ton D. à l'appui d'un mensonge" = "Cela signifie qu'il ne faut pas chercher à se montrer aux autres plus pieux qu'on l'est en vérité".

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+ 4e Commandement : Souviens-toi du jour du Shabbat

-> "La sainteté du Shabbath est si grande que, de la même façon qu'un roi s'installe sur son trône, la présence divine réside sur celui qui respecte le Shabbath"
[Yalkout Réouvéni]

-> Par respect pour la sainteté du Shabbath, les châtiments imposés aux âmes, dans l'autre monde, sont suspendus ce jour-là et, à peine le Shabbath commence, tous ceux qui se trouvent en enfer sont relâchés et n'y reviennent qu'après la fin du Shabbath (midrach Asséret haAdibrot).

Un grand rabbin (le 'Hafets 'Haïm?) donnait un cours de Torah à une communauté, et une fois l'heure de la fin de Shabbath dépassée, il sentit une impatience grandissante dans l'assemblée : faisons arvit au plus vite, Shabbath est terminé!

Le rabbin a dit : qui peut dire que dans sa famille, il n'a pas un ancêtre qui est en enfer?
La règle est que l'on remet souffrir en enfer les personnes, que lorsque le dernier minyan de sa ville fait sortir Shabbath.
Etes-vous impatient d'amener au plus vite les atroces souffrances de l'enfer sur vos ancêtres, en voulant faire sortir au plus vite Shabbath?

-> Bien que D. nous a interdit de faire des images et autres représentations permettant de le représenter, Il nous a donné une façon symbolique de le faire : en vivant le Shabbath, nous gardons Sa présence en mémoire.
=> En pensant au Shabbath toute la semaine et en nous y préparant, nous gardons à l'esprit l'image de D., si l'on peut s'exprimer ainsi, et Son rôle en tant que Créateur du monde.
[midrach Asséret haAdibrot]

-> L'étude des lois de Shabbath est si importante qu'elle est comparable à l'étude de toute la Torah.
[guémara 'Houlin 5a, Zohar 88]

-> "Za'hor ét yom haShabbath lékadécho" (Pense au jour du Shabbath pour le sanctifier - Chémot 20,7).
Selon le Baal haTourim, les 5 mots de ce verset suggère que l'observation du Shabbath est équivalente aux 5 livres de la Torah.

-> Pour d'autres réflexions sur le Shabbath : https://todahm.com/category/fetes-2/shabbath

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+ 5e Commandement : Honore ton père et ta mère

-> En honorant ses parents qui l'ont mis au monde, l'ont entretenu et élevé, l'homme apprend à éprouver de la reconnaissance à l'égard de D. pour Ses multiples bienfaits.
[Ramban]

-> 3 partenaires participent à la formation d'un être humain : un père, sa mère et Hachem.
Le père fournit les os, les nerfs, le cerveau, les ongles et le blanc des yeux de l'enfant.
La mère lui fournit la peau, la chair, le sang, les cheveux et la pupille de l’œil.
Quant à Hachem, Il lui fournit l'esprit, l'âme, la vue, l'ouïe, le toucher, la parole, la marche, l'intuition, la compréhension et la raison.
[Zohar 93a]

-> D. désire que ces 3 partenaires soient honorés.
Cependant, si un parent dit à son fils de commettre une faute, il doit ignorer cet ordre, et obéir à Hachem.

-> La récompense promise est la longévité (Mékhilta), d'éviter de commettre la moindre faute, et en particulier la profanation du Shabbath, ainsi que l'honneur et la richesse dans ce monde et une part plus importante dans le monde futur (Eliyahou rabba 26).

-> La longévité est la conséquence naturelle de la mitsva de respect ses parents.
Hachem n'a pas besoin d'y interférer, les jours [de sa vie] s'allongeant d'eux-mêmes.
[le Or ha'Haïm]

-> Rachel voulait anéantir tout objet d’idolâtrie de la maison de son père, en volant ses idoles (térafim).
Le Zohar (1,8) rapporte qu'elle a, quand même, été puni pour avoir porté atteinte à son père (même si l'intention est bonne), en mourant durant sa grossesse, sans pouvoir profiter d'un moment avec son bébé Binyamin.

[Certes, au regard de sa grandeur, D. l'a jugé très sévèrement, mais cela nous apprend à quel point il faut être vigilant à l'honneur et au respect de nos parents]

-> La guémara (Kiddouchin 31a) nous rapporte l'épisode du remplacement d'une des pierres du pectoral du Cohen Gadol, appelée le "Yachfé", et qui lui empêchait de réaliser son service sacrificiel dans le Temple.
Nos Sages sont allés voir un non-juif s'appelant : Dama Ben Nétina, qui possédait une telle pierre très précieuse.
Il était prêt à la leur céder, en échange de 60 bourses remplies de dinars d’or.

Dama alla chercher la pierre quand il vit que son père était allongé, ses jambes étendues et ses pieds posés sur le coffre dans laquelle elle se trouvait. Il retourna auprès des Sages et les informa que, pour l’instant, il ne pouvait la leur donner.
Ils pensèrent que peut-être il en voulait davantage et doublèrent la somme proposée ! Cependant, Dama s’en tint à son refus. Les Sages essayèrent d’augmenter leur offre encore et encore ! Mais il campa sur sa position. Quand ils se rendirent compte qu’il resterait inflexible, ils s’en allèrent.

Quand son père se réveilla, Dama rappela les Sages et leur dit : "Voici, je suis prêt maintenant à vous vendre la pierre".
Les Sages voulurent lui payer la dernière somme proposée. Dama leur dit : "Vais-je vous vendre l’honneur que j’ai rendu à mon père pour de l’argent ? Je n’en tirerai aucun profit !"

Quelle récompense Hachem lui réserva-t-il ?
L’année suivante naquit dans son troupeau une vache rousse et le peuple d’Israël la lui acheta pour l’équivalent de son poids en or !

Nos Sages enseignent que cela met en avant le comportement des juifs, qui n'agissent pas uniquement en suivant la logique (comme Dama et les non-juifs), mais parce que : "comme t'a ordonné Hachem, ton D." (ils sont prêts à dépenser un somme énorme pour acheter une vache rousse, l'exemple type des mitsvot ['hok] dont nous ne comprenons pas le sens).

Le Meshech Chochma demande, pourquoi est-ce qu'il s'agit particulièrement de la pierre précieuse appelée : "Yachfé", et qui est liée à la tribu de Binyamin.
La raison est que c'est le seul qui n'a pas été lié à la vente de Yossef, qui a causé à leur père Yaakov une peine infinie.
Puisqu'il a honoré son père à la perfection, il a mérité que se soit sa pierre qui soit liée à l'exemplarité du respect des parents.

-> Le Séder haDorot (10) rapporte que Rabbi Yéhochoua ben Elem va partager le même Gan Eden que le boucher de sa ville : Nanas, ce-dernier accomplissant tous les jours la mitsva de respect de ses parents âgés, de son mieux.
Rabbi Yéhochoua s'est même exclamé : "Quelle chance j'ai d'être ton voisin dans le monde à venir!"
[nous voyons ici que le fait d'honorer ses parents peut nous faire gagner une récompense équivalente à celle d'un saint Tana. La récompense est énorme!]

-> Pour d'autres réflexions sur le respect des parents : https://todahm.com/category/moussarpensee-juive/respect-des-parents

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+ 6e Commandement : Tu ne tueras point

-> Ce commandement vient immédiatement après l'honneur des parents car il implique que quiconque néglige de soutenir ses parents est considéré comme un meurtrier.
[Eliyahou rabba 26]

Il enseigne aussi qu'il y a des limites à l'honneur des parents et qu'il est interdit de donner la mort à un homme sous prétexte de défendre l'honneur des parents.
[midrach Asséret haAdibrot]

-> Le 6e commandements, en tête des commandements figurant sur la 2 Table, fait face au 1er commandement qui demande de reconnaître la puissance de Hachem.
L'homme a été créé à l'image de D.
Ainsi, quiconque fait couler le sang d'un homme est, en un certain sens, considéré comme ayant porté atteinte à l'image de D.

-> Lorsqu'une personne commet un crime, l'âme de la victime crie vers D. :
"Maître du monde, regarde ce qui est arrivé.
Tu m'as créé, Tu as veillé sur moi depuis la matrice de ma mère pour que la naissance se passe sans incident.
Dans Ta grande miséricorde, Tu m'as guidé et soutenu toute ma vie. Tu m'as édifié et maintenant, ce meurtrier est venu et a détruit Ton oeuvre.
Tu as créé le monde pour qu'il soit peuplé et celui-là le dépeuple?
Ô, mon D.! Exerce sur lui Ta vengeance!"

A ce moment, la colère de Hachem se réveille. Il condamne le meurtrier aux flammes de l'enfer, et la victime trouve l'apaisement.
[midrach Asséret haAdibrot]

-> De plus, le meurtrier nie l'existence de D., car il se dissimule de ses semblables pour qu'on ne le voie pas commettre son crime.
Il ne se soucie pas du fait que D. l'observe.
Là aussi, nous voyons un lien entre le 1er et le 6e commandement.

-> L'interdiction du meurtre inclut le suicide.
Celui qui prend sa propre vie ou se met en danger sans se soucier de préserver son existence est coupable de meurtre et perd sa place au monde futur (Pessikta rabba 23).

Nos Sages emploient la notion de : "suicide personnel", dans le cas où l'on perd notre temps pour des choses futiles.
Chaque seconde qui passe est une part de notre vie que l'on ne peut plus récupérer.
Le fait de l'utiliser pour rien, le fait de tuer le temps, c'est comme tuer sa vie ...

-> Il existe de nombreuse façon de 'faire périr' une personne, comme : embarrasser ou humilier quelqu'un et le faire pâlir ou rougir (guémara Baba métsia 58b), tout ce qui peut potentiellement entraîner la mort (ex: porter de faux témoignage, répandre des calomnies, donner un mauvais conseil), ...

-> Le meurtre est si grave que la seule façon de faire justice est la mort du meurtrier.
[Pessikta Rabba 23]

-> Selon le Targoum Yonathan, Hachem a prévenu le peuple juif : le mépris de la vie humaine entraîne l'arrivée d'envahisseurs assoiffés de sang.

-> Selon la guémara (Shabbath 33), c'est à cause du sang versé que le 1er Temple a été détruit et que la présence divine a quitté le peuple juif.

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+ 7e Commandement : Tu ne commettras pas d’adultère

-> Ce commandement vient en 2e position sur la 2e Table, et est placé en face du 2e commandement (ne pas avoir d'autres dieux).
La Mekhilta nous enseigne : Se détourner de son ou sa conjoint(e) pour en rechercher d'autres équivaut à se détourner de D. pour rechercher des dieux étrangers.

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+ 8e Commandement : Tu ne voleras pas

-> On transgresse ce commandement même si la victime est si riche que qu'elle ne sent pas la perte subie [rav Saadia Gaon].

-> Le Kad haKéma'h précise que voler ce qui appartient à un non juif, est d'une certaine façon pire que voler un autre juif, car cela entraîne une profanation du nom de D. ('hilloul Hachem).

-> L'interdiction du vol, 3e commandement de la 2e Table, est placé en face de l'interdiction d'invoquer le nom de D. en vain, parce que le voleur sera facilement porté à prêter un faux serment pour faire croire à son innocence.

-> Celui qui vole en cachette est arrogant parce que sa dissimulation montre qu'il n'a peur que des hommes mais n'éprouve aucune crainte de D.

-> "Viens et vois comment est grande la force du vol. La génération du déluge a transgressé toutes les prescriptions qui lui avaient été faites, mais finalement, elle n’a été détruite qu’à cause du vol."
[guémara Sanhédrin 108a]

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-> "Tous les gains d’une personne sont prédéterminés d’un Roch Hachana à l’autre [et personne n'est en mesure ]" (guémara Beitsa 16a)
-> "Personne ne peut rien prendre de la portion réservée à un autre, fût-ce l’épaisseur d’un cheveu" (guémara Yoma 38b)

Le rav de Kozheglov (Séfer Erets Tsvi) enseigne :
Dès lors, lorsque le yétser ara incite une personne à poursuivre une hichtadlout superflue au détriment de l'étude de la Torah ou de la prière ou encore en transgressant un quelconque interdit, elle devra se souvenir que la jouissance qu'elle espère en retirer lui a déjà été octroyé à Roch Hachana.
Le choix de quand et comment obtenir cette jouissance réside dans ses mains.
S'il se retient de la prendre de manière interdite, elle lui parviendra exactement dans la même mesure de manière permise.
La pensée suivante pourra l'aider à se renforcer au moment de l'épreuve : si on lui a donné la possibilité de l'obtenir en transgressant un interdit, c'est qu'il est certain qu'elle lui revient. Ainsi, ne vaut-il pas mieux s'en abstenir?
Hachem lui sera alors (si on peut dire) "redevable" de cette jouissance qu'il lui accordera avec un "supplément" en récompense de sa retenue.

Il en est de même de la subsistance d'un homme qui est fixée d'un Roch Hachana à l'autre.
Même le voleur qui a l'impression d'avoir "gagné" l'argent de son forfait doit savoir qu'en réalité il ne lui a été donné l'opportunité de pouvoir voler que parce que cette somme devait lui revenir. S'il n'avait pas été stupide, il l'aurait obtenue proprement.

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+ 9e Commandement : Tu ne feras pas de faux témoignage

-> Cet interdit, 4e sur la 2e des Tables de la Loi, se trouve en face du commandement ordonnant d'observer le Shabbath, parce que porter un faux témoignage équivaut à nier le témoignage du jour du Shabbath selon lequel D. a créé le monde en 6 jours et S'est reposé le 7e.

[le vendredi soir, lors de la récitation du Kidouch, nous attestons de ce fait là : "ot hi léolam" (c'est un signe éternel). Comment peut-on alors faire de faux témoignages, reniant l'origine divine de toute chose, alors que nous vivons le témoignage évident du Shabbath chaque semaine? ]

-> De même qu'il est interdit de porter un faux témoignage, il est défendu de s'abstenir de porter un témoignage véridique.
Se taire lorsqu'il faudrait parler est une autre forme de mensonge qui équivaut à un faux témoignage.
[Yeffé Toar 6,1]

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+ 10e Commandement : Tu ne convoiteras pas

-> L'interdiction de convoiter, 5e commandement de la 2e colonne sur les Tables est placée en face de l'obligation de respecter ses parents.
Selon certaines opinions, cela sous entend que celui qui convoite finira par donner naissance à un enfant qui le méprisera et honorera un homme qui n'est pas son père.

D'après d'autres opinions, les parents qui convoitent donnent un mauvais exemple, ce qui conduira leurs enfants à leur manquer de respect.

-> L'interdit de convoiter, dernier des 10 commandements représente l'opposé absolu du 1er commandement qui nous ordonne d'avoir foi en D.
En effet, celui qui croit sincèrement en D. ne convoitera jamais ce que Hachem a donné à un autre.
Le 1er commandement s'adresse au côté positif du cœur de l'homme et le 2e, à son côté négatif.
[Kad haKéma'h]

-> Selon le Rambam (Hilkhot Guézéla), l'interdiction de convoiter peut affecter toutes les lois de la Torah.
Lorsqu'on se laisse dominer par le désir, il n'y a pas de fin à ce qu'on se permet de faire et aucun des interdits de la Torah ne peut empêcher un individu de commettre une transgression pour assouvir ce dont son cœur à soif.

Le Ramban fait remarquer qu'à l'inverse, celui qui ne se laisse pas aller à la convoitise sera toujours bienveillant à l'égard de ses prochains, car les sujets habituels de désaccord seront inexistants.

[combien la vie nous est-elle plus agréable lorsque ce que possède autrui n'est pas à mes yeux, source de jalousie, mais au contraire une source de joie.
Personne ne peut rien me prendre, ni rien recevoir, sans qu'un décret divin n'en a pas décidé ainsi.
Il n'y a pas de concurrence de bonheur (comme un enfant jaloux de ce qu'a son frère/sœur), car D. n'a pas de limite dans ce qu'il peut nous donner.
Ce que je n'ai pas, c'est parce que Hachem, dans son infinie sagesse, sait que cela ne me serait pas profitable! ]

-> Pour celui qui a foi en D. et est convaincu que Hachem donne à chacun ce qui lui revient, toute chose appartenant à autrui sera exclue du domaine des possibilités et il ne les convoitera pas.
[Ibn Ezra]

-> Nous disons dans le Shéma : "Tu aimeras D. de tout ton cœur".
Pour celui qui aime Hachem de tout son cœur, il n'y a pas de place pour la convoitise en son cœur.
[haKétav véhaKabala]

-> Il est permis d'être 'jaloux' des érudits et d'envier leur vaste connaissance de la Torah car cela stimule et inspire à étudier davantage.
[Zohar ; guémara Baba Batra 21a]

-> Selon le Targoum Yonathan, de même qu'un individu aura convoité ce qui ne lui appartient pas, le gouvernement lui prendra ce qui ne lui appartient pas.

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+ 5 vs. 5 :

-> Les 5 premiers commandements reflètent les principes fondamentaux de la foi selon la Torah.
Si on veille scrupuleusement à l'observance des 5 premiers commandements, on n'envisagera jamais de transgresser les 5 derniers parce qu'on sera sincèrement convaincu que le Maître de l'univers observe chacun de nos gestes.
[Tossefta Chévou'ot]

-> Le serpent du Gan Eden a enfreint les 5 derniers commandements.
Il a porté un faux témoignage en disant à 'Hava que D. leur avait interdit la consommation de tous les arbres du Jardin.
Il l'a induite en erreur, a tenté de la souiller puis a amené la mort sur toute l'humanité à tout jamais, devenant lui-même un meurtrier.
Tout cela, parce qu'il convoité 'Hava.
[Yalkout Réouvéni]

-> Celui qui convoite, non seulement n'obtiendra pas l'objet de son désir mais finira par perdre ce qu'il a déjà.
On a tout à perdre à un tel comportement.
Ainsi, lorsque le serpent a convoité 'Hava, non seulement il n'a pas réussi à satisfaire son désir mais il a perdu son statut de roi des animaux et a été privé des pieds qui le plaçaient au-dessus de tous, le laissant diminué et rampant sur la terre (guémara Sotah 9b).

-> On peut noter également que le nom de D. ne figure pas sur le côté gauche des Tables (commandement 6 à 10), car Hachem ne désirait pas que Son nom soit associé aux meurtriers, voleurs, ...
Cela aurait été comparable à placer l'effigie ou le nom du Roi dans un lieu impur, ce qui causerait un déshonneur au Roi.
['Hizkouni - Dévarim 2,12]

"La sainteté du Shabbath est si grande que, de la même façon qu'un roi s'installe sur son trône, la présence divine réside sur celui qui respecte le Shabbath"

[Yalkout Réouvéni]

-> Par respect pour la sainteté du Shabbath, les châtiments imposés aux âmes, dans l'autre monde, sont suspendus ce jour-là et, à peine le Shabbath commence, tous ceux qui se trouvent en enfer sont relâchés et n'y reviennent qu'après la fin du Shabbath (midrach Asséret haAdibrot).

Le 'Hafets 'Haïm donnait un cours de Torah à une communauté, et une fois l'heure de la fin de Shabbath dépassée, il sentit une impatience grandissante dans l'assemblée : faisons arvit au plus vite, Shabbath est terminé!

Il a dit : qui peut dire que dans sa famille, il n'a pas un ancêtre qui est en enfer?
La règle est que l'on remet souffrir en enfer les personnes, que lorsque le dernier minyan de sa ville fait sortir Shabbath.
Etes-vous impatient d'amener au plus vite les atroces souffrances de l'enfer sur vos ancêtres, en voulant faire sortir au plus vite Shabbath?

-> Bien que D. nous a interdit de faire des images et autres représentations permettant de le représenter, Il nous a donné une façon symbolique de le faire : en vivant le Shabbath, nous gardons Sa présence en mémoire.
=> En pensant au Shabbath toute la semaine et en nous y préparant, nous gardons à l'esprit l'image de D., si l'on peut s'exprimer ainsi, et Son rôle en tant que Créateur du monde.
[midrach Asséret haAdibrot]

-> L'étude des lois de Shabbath est si importante qu'elle est comparable à l'étude de toute la Torah.
[guémara 'Houlin 5a, Zohar 88]

-> "Za'hor ét yom haShabbath lékadécho" (Pense au jour du Shabbath pour le sanctifier - Chémot 20,7).
Selon le Baal haTourim, les 5 mots de ce verset suggère que l'observation du Shabbath est équivalente aux 5 livres de la Torah.

+ Hachem dit à Israël : "Mes enfants, tant que les portes de la prière sont ouvertes, priez et repentez-vous, car J'accepte de vous ce "don corrupteur" dans ce monde.

Mais dès que Je serai assis en jugement dans le monde futur, je n'accepterai pas de présent corrupteur, comme il est écrit : 'Il ne favorisera aucun rachat et tes nombreux présents corrupteurs, Il ne les acceptera pas' "

[midrach Téhilim 17]

Le monde d'en-Haut est tout justice, on examine de très près et on retient les fautes les plus fines, tandis que dans ce monde quelques mots ont le pouvoir d'effectuer d'énormes réparations.
=> Tâchons d'en profiter b"h ...

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-> "Si tu attends qu'on cesse de te déranger pour étudier la Torah, cela n'arrivera qu'au cimetière. Là, personne ne viendra t'interrompre, mais on ne peut pas y étudier. Alors étudie maintenant"
[rav Eliyachiv]

Shavouot

+ Shavouot :

-> "La joie que nous avons vécu lors du don de la Torah dépasse le bonheur que nous avons eu au moment de la sortie d'Egypte."
[Séfer ha'Hinoukh - mitsva 306]

La période du Omer est là afin de nous permettre de prendre conscience que : "N’est d’homme libre que celui qui se voue à l’étude de la Torah" (Pirké Avot 6,2)
=> La finalité d'un homme libre n'est pas de se libérer d'Egypte, mais d'être un serviteur de Hachem ...

-> "A chaque Shavouot, une étincelle d'envie et de désir s'éveille dans le cœur de chaque juif.
C'est cette même étincelle que les juifs ont ressenti au moment du don de la Torah"
[Yaavetz - Siddour de rav Yaakov Emden]

-> "Shavouot, qui est située entre Pessa'h et Souccot est considérée comme [la fête] qui a le plus de valeur"
[Sfat Emet - Shavouot]

-> "Chacun des yamin tovim a une mitsva qui lui est spécifique : la matsa à Pessa'h, la Soucca et les 4 espèces à Souccot, le Shofar à Roch Hachana.
Mais Shavouot, qui incarne les 613 mitsvot, est la plus magnifique."
[le Tiféret Shlomo]

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+ Shavouot : jour du pardon de nos fautes

-> "Chaque année à Shavouot, lorsque nous acceptons sur nous les obligations de la Torah, Hachem nous pardonne nos fautes"
[guémara Yérouchalmi Roch Hachana 4:5]

-> "Shavouot est considérée comme notre jour de mariage, durant lequel Hachem, le fiancé, prend le peuple juif comme Sa fiancée. [...]
Toutes nos fautes sont pardonnées à Shavouot, de la même façon que Hachem pardonne les fautes de chaque fiancé et fiancée le jour de leur mariage."
[Kédouchat Lévi]

-> "D. a fixé Yom Kippour, jour où Il a donné les 2e Table de la Loi aux juifs, comme le jour du pardon des fautes.
Sans aucun doute, Il pardonnera nos fautes à Shavouot, le jour où nous avons reçu la Torah"
['Hessed lé'Avraham]

-> Durant un Shavouot, le Rabbi de Berditchev a plaidé :
"Maître du monde! A Roch Hachana, Tu es le Roi et le Juge. Tu ne peux pas renoncer à Ton honneur, car la loi juive est qu'un roi ne peut pas renoncer à l'honneur qui lui est dû.
Mais aujourd'hui, à Shavouot, le moment du don de la Torah, Tu es notre Rav. Aujourd'hui, Tu peux pardonner toutes nos fautes et échecs, car la loi juive est qu'un rav a le droit d'abandonner son honneur"

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+ Shavouot : le jour où nos prières sont exaucées :

-> Le Zohar nous enseigne qu'à Shavouot, Hachem déclare : "Demandez moi tout ce dont vous avez besoin, et Je vous le donnerai!"

-> "Je suis (ano'hi), Hachem, ton D. qui t’ai tiré du pays d’Egypte. Ouvre largement ta bouche et je la remplirai." (Téhilim 81,11)
Rachi commente que cela signifie de prier pour toute chose que nous avons besoin, et Hachem réalisera nos demandes.

Le 'Hessed lé'Avraham fait remarquer que ce verset des Téhilim commence par : "ano'hi", et que c'est peut être une allusion à Shavouot, le jour où Hachem a donné les 10 Commandements, qui commencent par : "Ano'hi Hachem" (Je suis Hachem).
Cela nous indique que c'est à Shavouot que Hachem accomplira nos prières venant du fond du cœur.

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+ "Tu célébreras la fête de Shavouot en l'honneur de Hachem, ton Dieu" (Dévarim 16,10)
Comment célébrer Shavouot en faisant un honneur à Hachem?

En priant pour une fin de l'exil de la présence divine, c'est-à-dire prier pour que la présence divine puisse se réjouir, lorsqu'elle résidera à nouveau dans le Temple.
[le Tiféret Shlomo - Shavouot]

Appréhender l’absence du Temple

+ Appréhender l'absence du Temple :
-> Comment comprendre ce que représente notre vie sans le Temple?
Le 'Hafets 'Haïm rapporte la métaphore suivante : imaginons que demain matin, à notre réveil, nous découvrons que le soleil ne s'est pas levé.
Nous ignorons la valeur du Temple, car sa destruction a eu lieu il y a très longtemps et notre situation actuelle nous convient.
 
Le Gaon de Vilna affirmait qu'il pouvait avoir une infime notion de ce qu'étaient les Tanaïm (Sages de la michna) et les Amoraïm (Sages du Talmud), alors qu'il ne pouvait pas se représenter ce qu'était un juif simple au temps du Temple : ce juif se levait le matin sans aucune faute, car toutes ses fautes étaient effacées chaque jour lors de l'offrande perpétuelle : le korban tamid (midrach rabba - chap.21).
De là, le Gaon de Vilna tirait l'enseignement de la perte incommensurable du Temple.

La Bar mitsva

+ La Bar mitsva :

-> "A l'âge de 13 ans pour un garçon, et à l'âge de 12 ans pour une fille, l'âme est pleinement développée. Ils deviennent obligés d'accomplir les mitsvot et sont tenus responsables de leur transgression."
[Shoul'han Arou'h haRav 2]

-> "Le nombre 13 a la même guématria que : é'had (un).
Lorsqu'un garçon atteint l'âge de 13 ans, son âme a acquis la maturité suffisante pour accepter les mitsvot d'Hachem, qui est l'Un."
[Chem miChmouel]

-> "Le nombre 13 a aussi la même guématria que : aava (amour).
L'amour de Hachem commence à se développer chez une personne lorsqu'elle devient bar mitsva, car elle prend alors sur elle de respecter les mitsvot de la Torah.
A ce moment, Hachem réveille Ses 13 attributs de miséricorde à l'égard de Ses enfants."
[le Chlah haKadoch]

-> Nos Sages disent que l’appellation : "bar mitsva" (le fils de la mitsva) renvoie au fait que de même qu'on reste toujours le fils de nos parents, on reste toujours assujetti à l'accomplissement des mitsvot, et qu'on ne peut pas rompre ce lien.

-> "Le mot : "mitsva" est proche de l'araméen : "tsavta" (un lien, un attachement).
Par l'accomplissement des mitsvot, une personne s'attache elle-même avec la sainteté, et profite alors d'une vie pleine de joie, de foi et d'espérances.
Un garçon qui atteint l'âge de 13 ans, qui se soumet au joug des mitsvot, se connecte alors à une vie pleine de pureté et de sainteté, et on l'appelle ainsi : bar mitsva."
[Sfat Emet]

-> Le 'Hatam Sofer dit que la 1er mitsva qu'un bar mitsva réalise est le fait de se réjouir de son acceptation des mitsvot de la Torah, réalisant ainsi le commandement de : "servir Hachem, ton D. dans la joie et le contentement du cœur" (Dévarim 28,47).

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-> Nos Sages dans le Zohar (1ere partie, p.78) disent que dès qu'il rentre dans sa 14e année soit le jour de la Bar Mitsva une lumière divine pénètre en lui, le nettoyant de toute impureté et faisant ainsi place à un fruit nouveau saint et parfait, digne de louanges.
[rapporté par le Ohr ha'Haïm - Tazria 12,3]

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-> "Si les 13 ans d'un garçon tombent un jour où nous lisons la Torah, il a priorité sur toutes les autres personnes qui ont un droit à y être appelée, à l'exception du fiancé le jour de son mariage.
Il a les mêmes droits que le fiancé, le Shabbath précédant son mariage.
Pourquoi est-il si privilégié?

Le jour de sa bar mitsva, il devient un juif adulte, et il rend hommage publiquement à Hachem pour le fait de pouvoir respecter les mitsvot, comme s'il recevait la Torah au Sinaï."
[Biour Halakha 136]

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-> "Au commencement de sa 14e année, un garçon est doté du Ciel d'une âme sainte et pure."
[Or ha'Haïm - Béréchit]

-> "Selon les Sages de la Kabbala, à la brit mila, une personne reçoit une partie de son âme appelée : "néfech", qui est animale, fournissant les forces élémentaires.
A la bar mitsva, on lui accorde une partie d'âme supérieure, nommée : "roua'h". "
[Séder haYom - Avot 5,25]

-> "Il y a 3 partenaires à la création d'un homme : son père, sa mère et Hachem.
Lorsqu'il devient bar mitsva, atteignant l'âge adulte, son composant divin émerge, et il reçoit une âme plus élevée"
[Sfat Emet]

-> "Faisant référence à sa bar mitsva, le roi David a dit : "Moi [Hachem], aujourd'hui Je t'ai mis au monde'" (Téhilim 2,7)
Pourquoi aujourd'hui?
Car avant sa bar mitsva, il n'était pas un fils à part entière, car il n'avait pas une âme supérieure, ce qu'il n'a reçut qu'en ce jour."
[Zohar]

-> "Un garçon qui va devenir bar mitsva, devient membre du club fermé des connaissances proches de Hachem.
A sa bar mitsva, il reçoit le yétser atov (bon penchant), qui est un associé proche de D., étant Son agent nommé pour réveiller dans le cœur du garçon un désir intense pour la Torah, les mitsvot et les bonnes actions."
[le Baal haTanya à son fils]

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-> "Une personne doit se réjouir le jour de la bar mitsva de son fils de la même façon que si elle l'amenait à la 'houppa"
[Magen Avraham 225,4]

-> "C'est une grande mitsva que de préparer un repas de fête en l'honneur de la bar mitsva d'un garçon, car Hachem tire énormément de plaisir d'un père célébrant le fait que son fils prenne sur lui l'obligation d'accomplir les mitsvot"
[Maharal - Tiféret Israël - chap.51]

-> "Lorsqu'un garçon a 13 ans, il est prêt à accomplir les mitsvot de la Torah, et en ce jour un repas de fête doit être organisé, qui doit être aussi joyeux qu'un repas de mariage"
[Zohar 'Hadach - Béréchit 20b ]

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+ Le repas de fête : mélange du matériel et du spirituel :

-> "L'enfant grandit, il fut sevré. Avraham fit un grand festin le jour où l'on sevra Its'hak" (Vayéra 21,8)
Le midrach rabba explique que cela fait référence à la bar mitsva de Its'hak, jour à partir duquel il a été libéré du yétser ara, en recevant le yétser atov.
C'est en l'honneur de cela qu'Avraham a fait un grand festin.

Nos Sages demandent pourquoi parle-t-on de : "grand festin" (michté gadol)?
Le repas de la bar mitsva a 2 objectifs :
-> stimuler le corps afin qu'il apprécie la mitsa ;
-> apaiser le yétser ara, à l'image du magnifique repas que nous mangeons avant Yom Kippour, afin qu'il ne vienne pas nous accuser en ce jour.
En effet, le yétser ara est prêt à mener une attaque totale en ce jour où le yétser atov arrive.
Afin de le calmer, nous lui "jetons un os", en faisant un repas de fête.
Le yétser ara, qui a alors un âge de 13 ans, est dénommé : "adulte" (gadol), tandis que le yétser atov est appelé : "un petit garçon" (yéléd).
Le verset appelle ce repas un : "michté gaodol = un festin pour le gadol", car il a pour objectif d'apaiser le yétser ara.

-> "Comment est-ce qu'un acte physique, comme avoir un repas festif, est à rapprocher avec une mitsva qui est purement spirituelle?
De même, qu'une mitsva est principalement un concept spirituel réalisé par des actions physiques pour le bénéfice de l'âme, le plaisir matériel de manger et de boire lors d'une fête, amène de la joie spirituelle à l'âme, qui aspire à se réjouir dans les mitsvot"
[Aboudraham]

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-> "Le jour de la bar mitsva d'un garçon, les âmes de ses ancêtres descendent de leur demeure au paradis afin de voir et de prendre part à la joie de leur descendant."
[Zohar - Tan'houma]

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-> Hachem nous a accordé une âme sainte, provenant d'un lieu plus élevé que le Trône de Gloire.
Ceci n'est pas vrai des non-juifs. Bien qu'ils marchent, parlent, et sont doués d'intelligence, leur âme [en comparaison] n'est que poussière.
[...]
On enseigne " "Lorsqu'on va se purifier, on reçoit de l'aide" (guémara Shabbath 104a ; Yoma 38a).
Ce qui signifie : jusqu'à 13 ans, un garçon [12 ans pour une fille] a une âme n'étant pas fondamentalement différente des autres créatures.
Durant ces années, il est par conséquent uniquement préoccupé par les vanités du monde. Mais à sa majorité, il est examiné minutieusement dans les cieux : s'il est jugé comme incliné à faire le bien, il reçoit une âme sainte.

[Le Zohar 'Hadach 10c rapporte :]
Un jour rabbi Chimon bar Yo'haï fit un grand festin en l'honneur de tous les sages.
Le voyant si joyeux, ils lui demandèrent : "Pourquoi cette joie soudaine?"

Il répondit : "Mon fils devient bar mitsva en ce jour, et mon cœur s'emplit de joie. Je vois qu'il est digne, et aujourd'hui il va recevoir une âme immortelle et sainte."

Mais si un enfant n'aspire pas au bien, alors au moment de ses 13 ans, il ne mérite pas un tel don. Par conséquent l'âme avec laquelle il est né demeure en lui.

Il en va de même de ceux qui ne croient ni en D., ni n'observent la Torah.
Tout ce qu'ils possèdent n'est autre qu'une âme issue de la terre.

[Méam Loez - Béréchit 2,7]

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-> Selon la guémara (Nida 45), Hachem a conféré à la femme un pouvoir de discernement supérieur à celui de l'homme.
C'est pourquoi les jeunes filles sont bat mitsva à 12 ans, un an avant la bar mitsva des garçons à 13 ans.
[Ben Ich 'Haï - guémara Taanit 24a]

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-> Le mot araméen בר (bar), équivalent hébreu de בן (ben), renvoie à l’inclusion dans un groupe spécifique.
Un בן עולם הבא (ben olam aba), littéralement "fils du monde qui vient", vise celui qui se focalise sur le olam aba, qui se rattache à la vie éternelle.
Un בר מצוה (bar mitsva) désigne celui qui est soumis aux commandements. [guémara Baba Métsia 96a]

=> Pourquoi le terme בר מצוה (ou בת מצוה pour une fille) est-il utilisé, par opposition au terme que nous utilisons pour celui qui pèche, un בעל עבירה ?
Le lien filial est un lien absolument insécable : peu importe les écarts d’un enfant, il reste toujours un fils ou une fille. Ceci est différent d’un lien par alliance : un mari (בעל) et une femme ont toujours la possibilité de divorcer. Le lien matrimonial peut être rompu.
De même, une personne qui commet un péché peut toujours s’en séparer en s’abstenant de récidiver. La faute reste accidentelle et non essentielle.
En revanche, un juif a un lien infrangible avec la mitsva, même s’il ne l’accomplit pas durant un certain temps. Cela lui est inhérent.
[rav Yéhochoua Alt]

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-> Quand un garçon devient-il bar mitsva?
Il y a une ma’hloket pour savoir si un garçon devient bar mitzva le soir, au début de sa journée d’anniversaire, 13 ans plus tard, ou s’il ne devient bar mitsva qu’exactement 13 ans plus tard, à la minute où il est né.
Le rav Sternbuch (Moadim ouzmanim siman 288) écrit que le rav de Brisk réveilla son fils qui était né à 3 heures du matin, la nuit de sa bar mitsva (le Amoud ha-cha’har était alors 3h30). Le rav de Brisk resta éveillé toute la nuit pour lever son fils afin qu’il récite la Birkat haTorah, le Kriat Shema de la nuit et la Zekhirat Yetsiat Mitsraïm.
En effet, ce que le garçon avait dit avant d’aller dormir ne suivait pas l’opinion selon laquelle on devient bar mitsva 13 ans plus tard à la minute près, par rapport à l’heure de naissance.

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+ La bar mitsva :

-> Hachem fait du bien à l'humanité, car lorsqu'une personne atteint l'âge de 13 ans, il place auprès d'elle deux anges gardiens pour la protéger, l'un à sa droite et l'autre à sa gauche.
Lorsque quelqu'un marche dans le droit chemin, ils se réjouissent avec lui et l'encouragent à être joyeux ; ils proclament devant lui : Honorez l'image du Roi.
Mais lorsqu'il emprunte un chemin tortueux/tordu, ils le pleurent et s'éloignent de lui.
[Zohar 2,106b ]

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-> Une personne possède une âme sainte, qui commence à se lier à elle lors de sa circoncision, et plus encore lorsqu'elle commence à étudier comment observer les mitsvot.
Néanmoins, la composante principale lui est infusée lors de sa bar mitsva, lorsqu'il devient obligé par la loi de la Torah d'observer les commandements (mitsvot).
L'achèvement et l'infusion primaire de l'âme sainte dans une personne [la transformant en un juif adulte et complet] se produisent à 13 ans et un jour pour un homme, et à 12 ans pour une femme, et c'est donc à partir de ce moment-là qu'ils sont obligés par la loi de la Torah d'observer les commandements, et qu'ils deviennent passibles de sanctions pour leurs fautes.
Cette âme sainte commence à être infusée [dans le corps] lorsque l'on étudie [à un jeune âge] à observer la Torah et ses commandements, une obligation imposée par les Sages [aux parents].
[ rabbi Shnéour Zalman de Liadi - Choul'han Aroukh haRav - Mahadoura Batra 4,2 ]

-> "La joie est ce qui rend riche.
L'homme peut posséder de l'argent à n'en plus finir, s'il manque de joie, il restera toujours pauvre"

[Rabbi Its'hak haCohen de Lublin]

 

-> "Le bonheur et la jouissance ne sont pas extérieurs à l'homme, mais plutôt dans son cœur"
[Rambam]

On cherche le bonheur partout (parfois en allant très loin!), alors qu'il réside tout près, en nous-même ...

-> "Le bonheur ne se trouve pas dans la matérialité.
Le seul homme heureux sur terre est celui qui est riche spirituellement"
[Rav Dessler - Michtav maEliyahou]

-> "L'homme doit être heureux d'être juif.
Celui, qui ne l'est pas est ingrat vis-à-vis de D."
[le maguid de Mézéritch]

-> "La joie sauve de tous les malheurs"
[Rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk]

"Le mariage est à l'image de la création du monde : de même que le monde a été créé en 10 paroles, de même les Sages ont prescrit que les bénédictions soient récitées en présence de 10 hommes, en s'appuyant sur le verset : "Boaz prit 10 hommes" (Ruth 2,10), et ils ont institué dans la 7e bénédiction 10 expressions de joie.

De même que la création du monde a duré 7 jours en comptant le Shabbath, de même ils ont institué 7 bénédictions, l'une d'elles étant prononcée sur le vin en regard du Shabbat, qui doit être sanctifié avec du vin en son début (kidouch) et à sa fin (havdala)."

[Rabbénou Bé'hayé]

+ "Rien de ce que l'on donne à autrui n'est perdu ; c'est un prolongement de soi dans l'autre, et c'est cela qu'on appelle "l'amour".
[...]
Cet amour vient du fait que les époux se complètent l'un l'autre. L'homme seul n'est pas entier, parce qu'il ne peut mener à bien sa mission ; aussi chacun apportant à l'autre sa plénitude, mari et femme s'aiment puisque, nous venons de le voir, celui qui donne aime.
[...]
C'est ce que je dis toujours aux jeunes couples au moment de leur mariage : "Veuillez à toujours satisfaire les besoins de l'autre avec autant d'ardeur que maintenant, et sachez que lorsque vous commencerez à avoir des exigences l'un vis-à-vis de l'autre, cela marquera la fin de votre bonheur."
[...]
Le lien idéal entre un homme et son épouse pourra s'établir lorsqu'ils parviendront tous les 2 au niveau du don ; alors leur amour ne cessera jamais et leur vie sera pleine de bonheur et de satisfaction, tous les jours de leur existence."

[Rav Dessler - Mikhtav Mééliyahou]

-> "Si tu veux aimer ton prochain, cherche à lui faire du bien"
[Dérekh Erets Zouta - chap.2]

-> Une femme déclara au Rabbi de Loubavitch qu'elle avait la nostalgie de sa 1ere année de mariage : "A cette époque-là, nous nous aimions..."
Avec un sourire le Rabbi lui répondit : "A cette époque, ce que vous avez ressenti n'était qu'un transfert de ce que vous avez peut-être vu dans un film ou lu dans un livre. Pour forger un amour véritable, de nombreuses années d'efforts sont nécessaires."