Aux délices de la Torah

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La gratitude (selon rav Sacks)

+ La gratitude (par le rav Jonathan Sacks) :

-> Je me souviens de la mort de mon père et du fait que nous, ma mère, mes frères et moi, faisions shiva. À maintes reprises, des gens venaient nous raconter les gentillesses qu'il avait eues pour eux, dans certains cas plus de 50 ans auparavant.
De nombreuses personnes qui ont fait shiva ont vécu des expériences similaires. Je me suis dit que c'était émouvant et, en même temps, que c'était triste que mon père ne soit pas là pour entendre ces mots. Quel réconfort cela lui aurait apporté de savoir qu'en dépit des nombreuses épreuves qu'il a traversées, le bien qu'il a fait n'a pas été oublié.
Il est tragique que nous gardions si souvent notre sentiment de gratitude pour nous-mêmes, ne l'exprimant à haute voix que lorsque la personne envers laquelle nous nous sentons redevables a quitté cette vie et que nous réconfortons les personnes en deuil.
Mais telle est la condition humaine. Nous ne savons jamais tout ce que nous avons donné aux autres, combien le mot gentil, l'acte attentionné, le geste réconfortant changent des vies et ne sont jamais oubliés.
[Covenant and Conversation: Numbers p.138]

-> Chaque jour, nous commençons nos prières matinales par une litanie de remerciements, car nous sommes ici, avec un monde dans lequel nous vivons, une famille et des amis que nous aimons et dont nous sommes aimés, sur le point de commencer une journée pleine de possibilités, dans laquelle, par des actes de bonté aimante, nous permettons à la présence Divine de s'écouler à travers nous dans la vie des autres."
[Studies in Spirituality p.259]

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-> Le judaïsme, c'est la gratitude dans l'attitude.
[Studies in Spirituality p.88]

-> Le judaïsme est une discipline soutenue qui consiste à ne pas tenir la vie pour acquise.
[Covenant and Conversation: Genesis p.119]

-> La prière juive est un séminaire permanent sur la gratitude.
[Essays on Ethics p.289]

-> Une partie de l'essence de la gratitude est qu'elle reconnaît que nous ne sommes pas les seuls auteurs de ce qui est bon dans notre vie.
[Essays on Ethics p.290]

-> Lorsque les juifs avaient peu de raisons de remercier Hachem, ils Le remerciaient, Le priaient et venaient à la synagogue et à la maison d'étude pour écouter et tenir compte de Sa parole. Lorsqu'ils avaient toutes les raisons de le remercier, beaucoup tournaient le dos à la synagogue et à la maison d'étude.
[Covenant and Conversation: Deuteronomy p.127]

Encourager autrui

+ Encourager autrui :

"Il y a de nombreuses années, au début de ma carrière rabbinique, j'attendais toujours un mot d'encouragement de la part d'une personnalité rabbinique de haut rang. Je travaillais dur, j'essayais d'innover des approches, je cherchais de nouvelles façons d'impliquer les gens dans la vie et l'étude juive.
Vous avez besoin de soutien dans ces moments-là, car prendre des risques et subir les inévitables critiques est émotionnellement épuisant.

Les encouragements ne sont jamais venus. Le silence m'a fait mal. Il rongeait mon cœur comme de l'acide.
Puis, dans un éclair de lucidité, j'ai pensé : Et si je renversais tout le scénario? Et si, au lieu d'attendre que le rabbin X m'encourage, je l'encourageais lui? Et si je faisais pour lui ce que j'espérais qu'il ferait pour moi?
Ce moment a changé ma vie. Il m'a donné une force que je n'avais jamais eue auparavant. J'ai commencé à en faire une éthique.
N'attendez pas d'être félicité/encouragé : Félicitez les autres.
N'attendez pas d'être respecté : Respectez les autres.
Ne restez pas sur la touche à critiquer les autres. Faites quelque chose vous-même pour améliorer les choses. N'attendez pas que le monde change : Commencez le processus vous-même, puis gagnez d'autres personnes à la cause."
[rav Jonathan Sacks - Judaism’s Life Changing Ideas - p.290-291]

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[donner de la chaleur morale (ex: un encouragement, un sourire, ...), c'est comme allumer une bougie en autrui, ce qui lui donne de la vie et lui permet d'allumer la bougie interne d'autres personnes. ]

La jalousie (rav Sacks)

"La jalousie/convoitise est l'incapacité à comprendre le principe de la Création ... à savoir que chaque chose a sa place dans l'ordre des choses. Chacun d'entre nous a sa propre tâche et ses propres bénédictions, et nous sommes tous aimés et chéris par Hachem.
Vivre selon ces vérités, c'est faire régner l'ordre. Abandonnez-les et c'est le chaos.
Rien n'est plus inutile et destructeur que de laisser le bonheur de quelqu'un d'autre diminuer le sien, ce que la jalousie est et fait."
[rav Jonathan Sacks - Essays on Ethics p. 108]

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-> "Les sociétés de consommation sont construites sur la création et l'intensification de la jalousie/convoitise, c'est pourquoi elles conduisent les gens à avoir plus et à en profiter moins."
[rav Jonathan Sacks - Essays on Ethics p. 108]

"Avraham s'est levé de devant son mort (Sarah)" ('Hayé Sarah 23,3)

-> Le rav Zev Wolf de Strikov(séfer Zer Zahav) explique qu'après l'épreuve difficile de la akéda, Avraham entendit un ange dire que l'on savait qu'il était un homme qui craignait Hachem et que, par conséquent, il aurait une descendance nombreuse qui serait qui seraient bénis de toutes les bonnes choses.
Cependant, lorsqu'il rentra chez lui à la maison, il fut confronté à la tragédie de voir que Sarah, sa chère femme, était décédée.
Cela a donné une opportunité au yétser ara de tenter de l'embrouiller et d'égarer ses pensées.
C'est pourquoi le verset atteste qu'"Avraham s'est levé", ce qui signifie qu'il s'est levé et a gardé le plein contrôle de ses pensées, ne remettant jamais en question les voies d'Hachem et acceptant pleinement que tout ce qu'Il fait est pour le bien.

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[nous devons suivre l'exemple de notre Père Avraham, lorsque nous nous trouvons dans une situation difficile, un moment de déprime, ... on ne doit pas se morfondre au sol plus que nécessaire, mais plutôt se lever/renforcer et aller de l'avant (ex: reconnaître qu'on ne comprend pas, qu'au final tout sera pour notre bien, et même utiliser des moyens externes pour retrouver le moral/joie).

"Its'hak pria Hachem, en face de sa femme, car elle était stérile. Et Hachem l'écouta" (Toldot 25,21)

-> Le verset peut être traduit comme signifiant que Its'hak a prié pour Hachem et que Hachem a prié pour lui.
Le rabbi Naftali de Ropshitz explique cela en citant la guémara (Béra'hot 7a) qui dit : "Comment savons-nous que Hachem prie? D'après le verset : Et Its'hak pria Hachem ..."
En priant dans ce monde, Its'hak a poussé Hachem à prier au Ciel.

Le rabbi de Ropshitz explique également que Its'hak a tellement prié dans ce monde qu'Hachem lui a répondu en lui accordant la sagesse et la connaissance nécessaires pour savoir comment prier d'une manière qui soit efficace dans les mondes supérieurs.
Ainsi, lorsqu'il est dit que "Hachem a prié pour lui", l'intention est qu'Hachem lui a donné la capacité de prier directement devant Lui.

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[On sait que : "maassé avot siman labanim" (les actions des Patriarches [Avot] impactent les actions futures de leurs descendants - midrach Tan'houma Lé'h Lé'ha 9).
Lorsque nous prions en ayant l'intention d'être 100% face à Hachem (rien d'autre peut nous aider/sauver que Lui), alors non seulement Hachem nous aide à prier d'une meilleure manière, mais également, d'une certaine façon, on peut pousser Hachem à prier pour nous! ]

Parler à la mézouza

+ Parler à la mézouza :

"Ils s'approchèrent de l'homme qui gouvernait la maison de Yossef et lui parlèrent, à l'entrée de la maison" (Mikets 43,19)

-> Le rav Pin'has de Koritz (séfer Imré Pin'has) demande pourquoi les tribus (shévatim) se sont adressés spécifiquement à l'homme qui était en charge de la maison de Yossef à côté de la porte.
Il cite le séfer Sifté Cohen (écrit par un élève du Arizal) qui donne la réponse suivante :
Yossef a accompli toutes les mitsvot de la Torah et il avait certainement une mézouza sur la porte de sa maison. Lorsque les shévatim, les frères de Yossef, se tenaient près de la porte, ils ne parlaient pas du tout à l'homme qui se tenait là. Ils se sont plutôt adressés à la mézouza, sur laquelle figure le nom divin "Shadaï", car c'est ce nom qui a été utilisé par leur père lorsqu'il les a bénis et a dit que "Kél Shadaï" subviendrait à leurs besoins (Mikets 43,14).

Le rav Pin'has ajoute : "Chaque fois qu'une personne se trouve près d'une mezouza, elle doit se concentrer sur ce nom d'Hachem et lui demander de dire 'daï' (assez, ça suffit), et de mettre fin à nos souffrances".

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[ on a tendance à voir la mézouza comme faisant partie du décors, mais on doit davantage en profiter pour s'éveiller à la Tout-Puissance d'Hachem, et Lui demander de mettre fait à toutes nos souffrances, problèmes, ennemis, ... ]

"Pharaon envoya quérir Yossef et on le pressa hors du cachot" (Mikets 41,14)

-> La guémara (Roch Hachana 10b) dit que Yossef a été libéré le jour de Roch Hachana (de l'année 2230 de la Création).

-> Le 'Hidouché haRim (cité dans Yalkout Yéhouda) demande pourquoi il est important de nous dire quel jour c'était.
Il répond qu'il s'agit d'une leçon pour toutes les générations futures. Il explique que "Yossef" symbolise le "juif intérieur" qui se trouve en chacun de nous, et c'est ce qui se libère à Roch Hachana.

En d'autres termes, certains juifs sont emprisonnés en eux-mêmes. Ils sont piégés par leur yétser ara et ne peuvent s'échapper de cette prison.
Malgré tout, à Roch Hachana, ils peuvent se libérer. C'est pourquoi ce mois s'appelle "Tichri", dont la racine est "chari" (libre). Pendant ce mois, chacun peut se libérer [plus facilement] de sa prison personnelle.

Se relier aux juifs est une ségoula pour que nos prières soient acceptées

+ Se relier aux juifs est une ségoula pour que nos prières soient acceptées :

"Il dit : "[Ce sont] mes frères [que] je cherche (ét a'haï ano'hi mévakech). Dis-moi de grâce" ... il les trouvea à Dotha " (Vayéchev 37,16-17)

-> Le séfer Zéra Kodech déclare que ce verset laisse entendre que chaque fois qu'un juif se tient devant Hachem en prière et dit 'léchem yi'houd ... béchem kol Israël' (... au nom de tout Israël), ses prières seront exaucées grâce à sa connexion avec peuple juif.
Même s'il n'est pas un grand tsadik qui suit toujours les voies de la Torah, il sera considéré comme s'il avait observé toute la Torah.

C'est ce qui ressort de l'expression "mes frères" prononcée par Yossef, lorsque je me connecte à mes frères du peuple d'Israël. Alors : "ano'hi mévakech" = je suis capable de prier et de demander à Hachem ce dont j'ai besoin et mes prières sont exaucées.
Il est ensuite dit "vayimtsa'em bédotam" (et il les a trouvés à Dothan). Cela peut être traduit comme signifiant que celui qui fait cela sera considéré comme s'il avait respecté toutes les lois (dat) de la Torah, même s'il n'est pas vraiment un grand tsadik.

"Apporte-moi du gibier et prépare-moi des mets succulents (matamim) que je mangerai et je te bénirai devant Hachem avant ma mort" (Toldot 27,7)

-> Le Baal haTanya (Likouté Amarim - chap.27) écrit que le mot "matamim" (qui est au pluriel) fait allusion à deux types de avodat Hachem, qui peuvent être comparés à deux types différents d'aliments savoureux.
Le premier type de avodat Hachem est comparable à une nourriture sucrée et délicieuse. Cela symbolise le fait de servir Hachem en vainquant complètement notre yétser ara et en transformant son amertume en douceur.
Le second type est comparable à un aliment amer ou épicé qui est trempé dans quelque chose de sucré pour lui donner un bon goût. Cela symbolise le fait de servir Hachem en luttant contre ses désirs pendant qu'ils sont encore forts et en les surmontant par la résolution de ne pas laisser leur amertume nous affecter.

[éventuellement, on peut dire que faire les mitsvot c'est faire plaisir à Hachem, c'est comme lui cuisiner des mets succulents. Il y a les mitsvot assé (où l'on n'a pas très envie, pas vraiment de kavana) et malgré tout nous nous surpassons pour Hachem, c'est "une nourriture sucrée et délicieuse". Il y a aussi les mitsvot lo taassé (où l'on a envie naturellement de faire quelque chose de très tentant), mais on se retient de le faire pour Hachem, c'est "un aliment amer ou épicé qui est trempé dans quelque chose de sucré pour lui donner un bon goût".
"je mangerai et je te bénirai" = Hachem désire et apprécie nos mitsvot, et notre comportement positif Lui permet de nous bénir davantage. ]

"Lorsque des étudiants me demandent des conseils sur leur carrière, je leur dis que la chose la plus importante est de rêver. Rêvez de ce que vous aimeriez faire, être, réaliser.
Rêvez du chapitre que vous aimeriez écrire dans l'histoire de notre peuple.
Rêvez de la différence que vous aimeriez faire dans le monde ...
Les rêves ... sont le point de départ de notre réflexion sur l'avenir. Ils indiquent la direction de notre voyage."
[rav Jonathan Sacks - Judaism’s Life Changing Ideas - p.189]