Aux délices de la Torah

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"Afin que mon âme te bénisse" (Toldot 27,4)

-> Les questions les plus difficiles de cette paracha sont sans aucun doute l'intention d'Its'hak d'accorder la bénédiction à Essav et l'usurpation de cette bénédiction par Yaakov par la ruse.
Selon le Sfat Emet (5632), Its'hak savait qu'Essav n'était pas un tsadik. Cependant, Its'hak avait l'impression qu'Essav n'était pas une cause perdue et qu'en recevant la bénédiction, la petite étincelle de sainteté en lui pourrait être réveillée.
En effet, la Torah rapporte la protestation d'Essav : "Il a pris ma bénédiction" (Toldot 27,36), ce qui indique qu'elle lui revenait de droit.

Pourquoi alors Yaakov est-il venu lui prendre cette bénédiction qui lui était destinée?
Ce n'était pas pour lui-même, car ce type de bénédiction "de la dernière chance" n'était pas nécessaire pour quelqu'un d'aussi élevé spirituellement que lui. Elle était plutôt destinée à ses descendants, le peuple juif, pour les périodes de leur histoire où leur lien avec Hachem serait le plus fragile.
Même alors, grâce à cette bénédiction, les juifs auraient la capacité d'agir sur l'étincelle juive [qui restera quoiqu'il arrive présente et disponible pour être réveillée. Ainsi, même au plus bas, chaque juif a toujours en lui des braises d'élévation spirituelle, permettant de s'enflammer pour papa Hachem. ].

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-> Le Beit Israël offre une perspective sur l'intention d'Its'hak de donner la bénédiction à Essav.
Comme nous le voyons dans son contenu, la bénédiction portait sur la réussite matérielle. Au fond, les Patriarches (Avot) étaient complètement détachés de la matérialité. (la privation extrême dans laquelle certains de leurs descendants exceptionnels ont choisi de vivre en est la preuve).
C'est pourquoi Its'hak pensait qu'une telle bénédiction n'était pas nécessaire pour Yaakov, et il la désigna donc pour Essav, qui, espérait-il, en ferait bon usage.

Rivka, cependant, reconnaît la fonction cruciale que la réussite matérielle jouera dans l'histoire juive. S'il est vrai qu'il y aura des générations où la Torah sera étudiée en dépit d'énormes difficultés, il y en aura d'autres où la Torah ne pourra s'épanouir que grâce à la prospérité. [un manquement de parnassa, pouvant empêcher tout épanouissement d'une vie de Torah]
Ainsi pragmatiquement, le futur de l'étude de la Torah exigeait l'acquisition de la bénédiction par Yaakov.

Le Beit Israël observe également que le rôle de Rivka dans la garantie de la réussite matérielle future de la nation est caractéristique de la conception de la guémara selon laquelle la réussite matérielle domestique est assurée par la maîtresse de maison.

L’étincelle d’Avraham est toujours présente en chaque juif

+ L'étincelle d'Avraham est toujours présente en chaque juif :

"Avram, Je suis un bouclier pour toi ; ta récompense est très grande" (Lé'h Lé'ha 15,1)

-> Hachem promit à Avram qu'Il serait pour lui un "bouclier".
Outre sa signification la plus directe, à savoir que Hachem protégerait Avram de ses ennemis physiques, les rabbanim de Gour y voient l'assurance de la survie spirituelle de chaque Juif.

Ceci est perçu à deux niveaux. Comme l'a enseigné le Arizal (Pri Ets 'Haïm - chaar haAmida 3), le mot "maguen" (bouclier) dans ce contexte peut être pris dans le sens de l'araméen, qui signifie "libre".
Chaque juif possède en son cœur une étincelle de son ancêtre Avraham, fourni gracieusement, c'est-à-dire indépendamment de nos réalisations spirituelles personnelles.
Non seulement cette judéité essentielle est fournie dès le départ, mais elle est immuable. Hachem agit comme un bouclier, veillant personnellement à ce que l'étincelle d'Avraham (en chaque juif) reste inextinguible, même si le juif tombe très bas ou s'il s'égare (en faisant les pires choses).
[Likouté Yéhouda - p.122]

Les mots sont intrinsèquement saints parce qu'ils viennent du cœur, qui est le Kodech Hakodachim (saint des saints), et sortent par la bouche, qui est le Heikhal.
Lorsque les premiers hommes priaient, leurs prières traversaient les cieux et s'élevaient de plus en plus haut pour susciter la miséricorde divine. C'est par elles que s'accomplissent les paroles : "Vous direz un décret, et il s'accomplira pour vous" (Iyov 22,28), parce qu'ils faisaient attention aux 22 lettres que l'on prononce avec la bouche, pour s'assurer de ne pas les souiller par des paroles insensées.
[Pélé Yoets - Eré'h Si'ha]

[le Pélé Yoets aborde ensuite l'importance d'acquérir la qualité du silence, car les mots peuvent sortir très rapidement de notre bouche. ]

Lorsqu'on dit les Pessouké déZimra à la synagogue, 3 groupes d'anges célestes se rassemblent à ce moment pour les dire en même temps que les Bné Israël.
[Zohar - Térouma 131b ]

Yaakov a mérité la richesse grâce à la prière

+++ Yaakov a mérité la richesse grâce à la prière :

"Yaakov souleva ses pieds et se dirigea vers la terre des habitants de l'est" (Vayétsé 29,1)

-> Rachi : "Yaakov souleva ses pieds" = lorsqu’il a reçu la bonne nouvelle qui lui annonçait la protection divine, son cœur a comme soulevé ses pieds et il lui a été facile de marcher.

-> Le séfer Divré Israël demande pourquoi il ne dit pas que "sa tête souleva ses pieds", puisque nos Sages (guémara Erouvin 41b) disent que le corps d'une personne est dirigé par sa tête.
Que signifie "son cœur a soulevé ses pieds" ?

Le Divré Israël répond que "le cœur" fait référence à l'avoda de la prière, comme le disent nos Sages (guémara Taanit 2a) : "Le service du cœur est la prière".
"Les pieds" se réfèrent à la richesse et aux moyens de subsistance, comme le disent nos Sages (guémara Pessa'him 119a) : " 'Et tous les biens à leurs pieds' (Ekev 11,6), cela fait référence à l'argent d'une personne, qui l'établit sur ses pieds."
Lorsque le verset dit que Yaakov a levé ses pieds, cela signifie qu'Hachem lui a promis qu'il recevrait la terre sur laquelle il se tenait. Hachem voulait dire qu'Il mettrait Yaakov debout et lui faciliterait l'accès à la richesse.
Yaakov a mérité cela grâce à son avoda de la prière. Ainsi, son "cœur", c'est-à-dire sa prière, "a soulevé ses pieds", ce qui signifie qu'il lui a permis d'atteindre la richesse.

Nos Sages (guémara Kidouchin 82a) l'affirment clairement : "La richesse ne s'acquiert pas par le travail. Il faut plutôt la demander à Celui qui possède toutes les richesses".
En d'autres termes, il faut prier Hachem pour devenir riche.

Le verset dit ensuite que Yaakov s'est rendu au pays des "bné kédem", les habitants de l'est (il s'agit de la maison ancestrale d'Avraham : Aram et Our Kasdim, des régions situées à l'est de la terre d'Israël).
Le peuple juif est également appelée "bné kédem" (comme dans Téhilim 74,2).
Ainsi, le verset peut être compris comme disant que la prière de Yaakov a créé la richesse à la fois pour lui-même et pour le peuple juif des générations futures qui l'imiteront en priant Hachem pour avoir de la parnassa, richesse (conscient que tout uniquement d'Hachem).

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+ La génération avant l'arrivée du machia'h :

-> Les Divrei Israël ajoute que cela s'applique spécifiquement à notre génération, celle qui précède l'avènement du machia'h. Nous dépendons de la prière pour notre réussite.
Le mot "ses pieds" (raglav) fait allusion à la dernière génération (les pieds étant l'extrémité du corps). [ ikvéta dé'méchi'ha (talon du machia'h, période juste avant la guéoula) ]

Ainsi, le verset dit que "les pieds", la dernière génération, doivent s'appuyer sur "le coeur", la avoda de la prière.

Hachem fait preuve de bonté envers ceux qui suivent les voies de la Torah

+++ Hachem fait preuve de bonté envers ceux qui suivent les voies de la Torah :

"Yaakov poursuivit son chemin et un ange d'Hachem vint à sa rencontre (vayifguéhou)" (Vayétsé 32,2)

-> Le rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk (séfer Ohel Torah) explique ce verset en disant que lorsqu'il est dit que Yaakov est allé "sur son chemin", cela signifie qu'il est allé dans les voies de la Torah, et le mot "vayifga" fait toujours référence à la prière (voir Béra'hot 26b).

=> Le verset dit donc que lorsque l'on suit les voies de la Torah, même les anges qui infligent habituellement des punitions aux gens prieront pour nous et demanderont la bonté Divine.

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-> Dans le même ordre d'idées, le rabbi de Ruzhin explique le verset : "Un cœur brisé et écrasé ne sera pas méprisé par Elokim" (Téhilim 51,19). Il dit que cela signifie que lorsqu'une personne fait la prière avec un cœur brisé, même Elokim, qui indique la midda d'Hachem de jugement strict, ne travaillera pas contre elle.
Même les anges Accusateurs seront d'accord pour affirmer que ses prières doivent être entendues.

"Lorsque Lavan entendit parler de Yaakov, le fils de sa sœur, il courut vers lui... et il raconta toutes ces choses à Lavan." (Vayétsé 29,13)

-> Le séfer Kol Sim'ha cite le rav Sim'ha Bounim de Pshischa qui dit qu'à cette époque, Yaakov ne reconnaissait toujours pas à quel point Lavan était fourbe et racha.
Lorsqu'il lui décrivit à quoi ressembleraient ses petits-enfants, il voulut lui dire quelque chose qu'il apprécierait et aimerait. Il lui dit donc que ses descendants accepteraient un jour la Torah.
Il lui dit qu'en faisant cela, ils apporteraient beaucoup de joie à Hachem, ce qui est le but principal de la vie.

C'est ce que laisse entendre le verset lorsqu'il est écrit qu'il lui a dit "toutes ces choses". Lorsque la Torah a été donnée, les mêmes mots sont utilisés : "Et Hachem dit toutes ces choses" (Yitro 20,1). Cela nous montre que c'est ce que Yaakov disait à Lavan.

"Les tardives (aatoufim - הָעֲטֻפִים) étaient pour Lavan et les précoces vont à Yaakov" (véaya aatoufim léLavan, véakéchourim léYaakov - Vayétsé 30,42)

-> Le rabbi de Kobrin commente ainsi ce verset :
"Atoufim" (les tardives [allusion à ceux qui sont loin, ceux qui font des fautes] ), "sont allées vers Lavan". Il s'agit d'une référence à Hachem, qui purifie le peuple juif de nos fautes et nous rend blancs (lavan).
Cependant, cela ne fonctionne que si "les kéchourim vont à Yaakov". Nous devons être liés (kachour) à un tsadik comme Yaakov. Si nous sommes liés à un tel tsadik (aux Yaakov de notre génération), nous serons purifiés et blanchis.

L’échelle – Bien utiliser l’argent

+++ L'échelle - Bien utiliser l'argent :

"Il rêva, et voici qu'une échelle était dressée sur le sol, et son sommet atteignait le ciel ; et voici que des anges de D. montaient et descendaient sur cette échelle" (Vayétsé 28,12)

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï) relate une leçon à laquelle ce verset fait allusion :

La guémara (Erouvin 86a) dit que Rav Yéhouda haNassi honorait les hommes riches.
Le 'Hida (Pessa'h Einayim) cite le Arizal (séfer Halikoutim - Vayétsé) qui explique que la raison pour laquelle il honorait les riches est que la richesse est un don d'Hachem qu'Il envoie à des individus spécifiques. Si Hachem choisit une personne pour devenir riche, cet homme devient un réceptacle pour recevoir la bonté et la bienveillance d'Hachem sur une base constante.
Par conséquent, Rabbi honore les riches parce qu'ils ont le mérite d'être un récipient qui accepte constamment l'influence d'Hachem.
Puisque l'argent est un cadeau envoyé par Hachem, il faut accorder de la valeur à l'argent qu'Hachem lui donne. Il doit le traiter avec respect et ne pas le gaspiller pour des choses frivoles.
C'est la raison pour laquelle Yaakov est retourné chercher les petites jarres qu'il avait laissées derrière lui (guémara 'Houlin 91b). Puisque Hachem les lui a données, il les a traitées avec respect et n'a pas permis qu'elles soient jetées.

Il y a encore plus de raisons d'honorer les personnes riches si elles utilisent l'argent qu'Hachem leur a donné pour des bonnes choses. Quelqu'un qui gaspille son argent dans des maisons et des voitures de luxe n'est pas le type de personne riche qui mérite d'être honorée.
Mais si quelqu'un utilise son argent pour faire beaucoup de tsédaka, il mérite d'être honoré.

Hachem lui a fait don de cet argent. Il lui est descendu d'un lieu saint. S'il l'utilise correctement, il crée une sainteté dans ce monde qui s'élève dans les hauteurs, ce qui a pour effet de renvoyer plus de bonnes influences dans ce monde.

C'est ce que suggère notre verset. La guématria de "soulam" (l'échelle), est la même que la valeur numérique de "mamon" (l'argent).
Bien que l'échelle soit posée sur le sol, ce qui signifie que l'argent est une chose terrestre et matérielle, sa tête se trouve dans les Cieux, ce qui signifie qu'elle crée la sainteté au-dessus.

C'est pourquoi les tsadikim font attention à leur argent et le traitent avec respect. Ils savent qu'il a une source sainte et qu'il peut être utilisé pour la sainteté.

Le verset indique ensuite une deuxième raison pour laquelle l'argent est important.
"Les anges d'Hachem montaient et descendaient". Cela indique que des étincelles de sainteté et des âmes, qui peuvent prendre la forme d'une plante, d'un animal ou d'une personne, montent et descendent entre ce monde et l'autre par le biais de la mitsva de la tsédaka.
La sainteté est envoyée vers le haut lorsque les riches donnent la tsédaka et les âmes (néchamot) descendent dans ce monde pour bénéficier à l'humanité.

"Et tu vivras par ton épée" (Toldot 27,40)

-> Le rav Pin'has de Koretz explique ce verset comme signifiant que la vie entière d'Esav dépend de son épée. Il ne peut vivre et prendre plaisir à la vie qu'en poignardant, en blessant et en faisant du mal aux autres. Un juif, en revanche, n'éprouve aucun plaisir à faire du mal aux autres. Au contraire, son plaisir dans la vie vient de l'aide qu'il apporte aux autres.

Le Sefer Imré Pin'has raconte que le rav Pin'has de Koretz se mettait très en colère contre les personnes qui prenaient plaisir à blesser les autres, même si elles aimaient seulement faire des blagues méchantes sur d'autres personnes. Il dira que le fait de tirer du plaisir de la douleur ou de l'inconfort de quelqu'un d'autre est un trait de caractère d'Essav.
Seuls les non-juifs jouissent de la douleur des autres, mais un juif ne doit pas tirer de plaisir de telles choses.

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+ Le combat contre la corrida et la lutte/boxe :

-> Les gens cherchent souvent à se divertir en assistant à divers événements. Parfois, même s'il ne semble pas y avoir d'interdiction explicite d'assister à ces événements, quelque chose ne va pas.
On a demandé au rav Ovadia Yossef (Yé'havé Daat 3,66) s'il était permis, d'un point de vue halakhique, d'aller dans un stade pour assister à des corridas.
Il a répondu sans équivoque que c'était complètement contraire à l'éthique de la Torah.
Il a expliqué que la tauromachie faisait partie de la culture de personnes cruelles, étrangère aux descendants de Yaakov. Comme le dit la Guemara (Yébamot 79a), il y a 3 marques d'identification d'un juif : miséricordieux, timide et bienfaisant.
Dans la tauromachie, le taureau est affamé, torturé et excite avant d'entrer dans l'arène. Or on nous enseigne (guémara Béra'hot 40a) qu'il est interdit à une personne de manger avant de donner à manger à son animal.
De plus, la guémara (Baba Métsia 85a) raconte qu'un jour, Rabbi ordonna à sa servante qui balayait d’épargner les belettes, citant le verset "Sa miséricorde est sur toutes Ses créations" (véra'hamav al kol maassav - Téhilim 145,9).
Au Ciel, mesure pour mesure, on décida : puisqu'il fait preuve de miséricorde, soyons miséricordieux envers lui ...

Celui qui entre dans un stade pour assister à la tauromachie et paie le droit d'entrée est l'ami d'un destructeur, il est "messayéa yédé ovré avéra" (voir Guittin 61a et Avoda Zara 55a), aidant ceux
commettant des transgressions ...
Aller là où les gens s'amusent sur la cruauté de la douleur des animaux implante ce trait chez les gens qui en jouissent. Ils "détruisent" leurs âmes. C'est une mitsva de promulguer de ne pas assister à de tels événements.

-> Un moniteur demanda un jour au rav Mordé'haï Finkelman s'il pouvait aller à un match
de lutte. Le rav répondit par une question : "Vous voulez voir des gens se faire du mal les uns aux autres?"
Le rav Finkelman poursuivit : "Je n'ai jamais assisté à un match de lutte, mais je suis sûr que la foule applaudit et crie des choses comme : 'Frappez-le encore!' Ai-je raison ?"
La personne hocha la tête. Le rabbin dit alors : "C'est barbare. Un juif devrait ressentir de la douleur quand quelqu'un d'autre est blessé!"