Aux délices de la Torah

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Ne jamais élever la voix sur un juif

+ Ne jamais élever la voix sur un juif :

-> On raconte que le 'Hafets 'Haïm faisait très attention à ne jamais élever la voix sur qui que ce soit.
Même si des gens le dérangeaient et l’ennuyaient sans raison, il ne leur criait jamais dessus
Il disait : "Le verset dit qu’il ne faut pas faire de peine à une veuve ou à un orphelin (Michpatim 22,21), et la Mékhilta (18,179) dit que cela s’applique en réalité à tout le monde. Je ne veux pas transgresser cette interdiction."

Le corps des tsadikim après leur mort

+ Le corps des tsadikim après leur mort :

-> Lorsque le corps de grands tsadikim a pu être ramenés en Israël et réinhumés, bien qu'ils soient décédés il y a de nombreuses années, leurs corps sont restés intacts et on a l'impression qu'ils ne sont décédés que récemment. Or, nous savons que le corps, une fois enterré, commence à se décomposer.
Y a-t-il une signification au fait que le corps du tsadik ne semble pas se décomposer?

Lorsque nous sommes en vie, notre corps et notre âme se combinent pour créer l'être humain. L'âme a besoin du corps et le corps a besoin de l'âme.
Au moment de la mort, les deux partenaires de vie se séparent. Lorsque l'âme voit ce qu'est devenu le corps qu'elle appelait autrefois son foyer, elle est très peinée.
Pour alléger la souffrance de l'âme d'un tsadik, Hachem veille à ce que le corps du tsadik ne se détériore pas et soit dans le même état que lorsque l'âme et le corps ne formaient qu'une seule entité vivante.

[ rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach 1 ]

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[on peut noter que moins on donne d'importance à la matérialité dans ce monde (développant sa spiritualité), plus on aura de pouvoir d'impacter notre élément matériel (corps) après notre mort! ]

Yaakov dit à Yossef qu'il a conquis le pays des Emorites "avec mon épée et mon arc" (bé'harbi oubékachti - Vayé'hi 48,22).

Le Targoum Onkelos traduit le mot 'harbi (mon épée), par "prière établie", et kachti (mon arc) par "prière personnelle".
Le Messé'h 'Hokhma enseigne que ce Targoum Onkelus met en lumière la différence entre la prière établie, c'est-à-dire les prière fixée par nos Sages, et nos prières personnelles.

La comparaison des prières fixées par nos Sages à une épée nous enseigne à quel point ces prières sont puissants. Même une personne faible ou peu qualifiée peut blesser gravement quelqu'un avec une épée.
De même, les prières établies pour nous par nos Sages sont intrinsèquement puissantes. Même une personne qui n'a pas de compréhension ou de niveaux profonds de kavana (intention) peut accomplir beaucoup en récitant ces prières établies.
Le rav Shimshon Pinkous enseigne que non seulement nous puisons dans la grandeur des Anché Knesset HaGuédola (sages de la grande Assemblée) chaque fois que nous récitons ces prières, mais que nous puisons également dans les pouvoirs spirituels d'Avraham, d'Its'hak et de Yaakov lorsque nous faisons la prière de cha'harit, de min'ha et de arvit, respectivement.

D'autre part, nos prières personnelles sont comparées à des flèches. La puissance d'une flèche dépend de la force avec laquelle elle a été tirée, et elle n'atteindra sa cible que si elle est correctement dirigée. La force de nos prières personnelles dépend de leur profondeur.

"Voici les ordonnances que tu placeras devant eux" (Michpatim 21,1)

-> Rachi commente : "La paracha des dinim (lois) est juxtaposée à la paracha de l'autel dans la Torah pour nous enseigner que le Sanhédrin sera situé à côté de l'autel (dans le saint Temple)".

-> Le Maharal (Gour Aryé) enseigne :
Quel est le lien entre l'autel et le sanhédrin?
Le thème commun est qu'ils apportent tous deux la paix au monde. L'autel apporte la paix entre les juifs et Hachem, et le Sanhédrin apporte la paix entre les juifs.

Comment l'autel apporte-t-il la paix entre le peuple juif et Hachem?
Lorsqu'une personne faute, sa faute l'éloigne d'Hachem. Lorsqu'elle expie sa faute en se repentant et en apportant une offrande, sa relation avec Hachem est rétablie. En effet, la racine du mot "korban" (sacrifice) est karov (proche). Les sacrifices permettent de combler le fossé qui se creuse entre Hachem et le fauteur en raison de ses fautes.

On peut comparer cela à l'effet du Sanhédrin. Le Sanhédrin résout les conflits entre des personnes qui, autrement, n'étaient pas d'accord entre elles.
[ le Sanhédrin aide à maintenir la paix entre les hommes en réglant les différends, et c'est pour cette raison que le Sanhédrin est situé à côté de l'Autel. ]
Cette idée se retrouve dans la Mékhilta (Michpatim 21,11), qui déclare : "Pourquoi la mitsva des dinim a-t-elle été mentionnée en premier parmi toutes les mitsvot [qui sont mentionnées dans la Torah après le don de la Torah? Parce que lorsqu'il y a un différend entre un homme et un autre, il y a de l'hostilité entre eux, mais lorsque le différend est tranché, il y a de la paix entre eux".

La paix que le Sanhédrin apporte au sein du peuple juif est une condition préalable essentielle à la paix entre Hachem et les juifs. Les querelles entre juifs éloignent la Présence divine.
Les querelles entre juifs, ou entre un mari et une femme, sont un affront à la Présence divine qui réside parmi eux. En conséquence, le Talmud déclare que lorsqu'un homme divorce de sa femme, cela fait couler des larmes sur l'autel.
L'autel est au centre de la relation de l'homme avec Hachem. Lorsque le lien d'un homme avec sa femme est rompu, cela a également un impact sur sa relation avec Hachem, qui est symbolisée par l'autel.

Le concept selon lequel la paix avec Hachem dépend de la paix avec les autres hommes est symbolisé par l'interdiction de la Torah d'utiliser du métal pour tailler les pierres de l'autel.
La Mékhilta (Yitro 20,22) déclare : "Les pierres de l'autel n'entendent pas et ne voient pas. Cependant, parce qu'elles apportent la paix entre les juifs et Hachem, la Torah déclare : "N'agitez pas le fer (c'est-à-dire n'utilisez pas le fer pour tailler) sur elles".
Certes, celui qui apporte la paix entre un homme et un autre, ou entre un homme et sa femme, ou entre deux villes ou deux nations, sera à l'abri de la punition. Pourquoi le fer ne peut-il pas être utilisé pour tailler les pierres de l'autel?
La réponse est que la paix entre Hachem et les juifs, apportée par l'autel, dépend de la paix entre les hommes. Une épée (qui est faite de métal) signifie la désunion entre les hommes. Ainsi, l'interdiction d'utiliser du métal sur l'autel signifie que la désunion entre les hommes perturbe notre unité avec Hachem.

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"Voici les ordonnances que tu placeras devant eux" (Michpatim 21,1)

-> Rachi commente : "De même que [les 10 Commandements] viennent du [mont] Sinaï, ces [mitsvot] viennent aussi du Sinaï".

-> Le Maharal (Gour Aryé) enseigne :
Comme nous le savons, toutes les mitsvot viennent du mont Sinaï. Cependant, il était nécessaire que la Torah déclare que les michpatim, les ordonnances, proviennent également du Sinaï, car ces mitsvot régissent le commerce et les relations interpersonnelles.
Toutes les nations ont des lois pour maintenir la société civile. Ainsi, nous aurions pu croire que les michpatim ont été promulguées par Moché pour le bénéfice de la société civile et qu'elles ne sont pas d'origine divine.
C'est pourquoi la Torah nous informe que les michpatim proviennent également du mont Sinaï et ne sont pas moins divines que les autres mitsvot de la Torah. En effet, tout bénéfice pour la société civile est accessoire et ne constitue pas l'objectif premier de ces mitsvot.

Ce qui précède souligne l'importance de porter les litiges monétaires devant un tribunal rabbinique plutôt que devant un tribunal non juif. Lorsqu'une personne porte son litige devant un tribunal rabbinique, elle reconnaît la supériorité des michpatim divines de la Torah. À ce titre, cette personne est considérée comme ayant porté son litige devant Hachem, comme le dit la Torah : ki hamichpat l'Elokim hou" (les michpatim sont pour Hachem).

En revanche, celui qui porte un litige devant un tribunal non juif implique que les michpatim de la Torah sont d'origine humaine et non divine. Il dit que les michpatim sont simplement destinées à maintenir la société civile, et que par conséquent, il n'y a pas de différence entre un tribunal rabbinique et un tribunal non juif, que D. nous en préserve.

+ Il y a une règle : Hachem accomplit la volonté de ceux qui Le craignent (rétson yéré'av yaassé - Téhilim 145,19).
Conformément à la manière dont le peuple juif souhaite que D. dirige le monde, il le fait avec bonté et miséricorde.

C'est ce à quoi fait allusion le verset "Vous observerez le Shabbath parce qu'il est saint pour vous" (Ki Tissa 31,14), ce qui signifie que Hachem est Celui qui agit "pour vous" = Il dirige tous les mondes comme vous le souhaitez.
[le terme "la'hem" signifie aussi "pour vous" = selon nos désirs. En craignant et respectant la sainteté de Shabbath, on acquiert un pouvoir. En se cens, selon le midrach (Chémot rabba 25,12), lorsqu'un juif observe Shabbath, il peut émettre un décret et Hachem l'exécutera. ]

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bo 12,2]

=> Plus nous avons de la crainte d'Hachem, plus Hachem exauce nos désirs et dirige le monde conformément à nos souhaits.

La réciprocité de la prière

Lorsqu'un pauvre demande à un riche de satisfaire sa demande, et que ce dernier a les moyens de le faire, le riche doit compatir à la situation du pauvre s'il veut avoir de la miséricorde. Une fois que le riche s'identifie à la douleur du pauvre, il acquiescera certainement à sa demande.
De même, lorsque le peuple juif est en détresse, il crie à Hachem d'avoir pitié de lui, en espérant qu'il se montrera compréhensif à son égard.

Puisque D. répond toujours aux demandes de Sa nation, l'individu doit également adresser ses pensées et ses prières à Hachem. Le mot même de "prière" (téfila) connote "l'attachement", comme dans le verset : "J'ai été uni [naftoulé] par les liens divins [niftalti]..." (Béréchit 30,8).
Alors Hachem répond, en quelque sorte, en s'attachant à eux, afin d'avoir pitié d'eux.

Tel est donc le sens profond du verset "D. vit les Bné Israël, et D. connut (vayéda Elokim - Chémot 2,25)".
Le verbe "connaître" (vayéda) implique "l'attachement", comme dans le verset "Adam connut (vayéda) 'Hava" (Béréchit 4,1).
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chémot 2,25]

Alénou Léchabéa’h

+ Alénou Léchabéa'h :

-> La conclusion de nos 3 prières se fait par le Alénou Léchabéa'h, qui a été composé par Yéhochoua alors qu'il conduisait le peuple juif à travers le Jourdain pour enfin entrer en terre d'Israël après 40 ans d'errance dans le désert.

La 1ere partie exprime la prise de conscience de la grandeur d'Hachem et du fait qu'il n'y a rien d'autre que Lui dans le monde. Nous déclarons également notre immense fierté et notre joie d'être Son peuple élu et de mériter d'avoir une relation personnelle et aimante avec le Roi infini et tout-puissant.
Le Yessod véChorech haAvoda (porte 5, chap.10) écrit que la joie de dire Alénou Léchabéa'h devrait nous remplir de la plus grande joie possible que l'homme puisse jamais ressentir.

-> Le Kaf ha'Haïm (Ora'h 'Haïm 622:6), citant des sources kabbalistiques anciennes, écrit que le fait de dire Alénou à la fin des prières garantit que toutes les bénédictions et l'abondance que nous avons gagnées grâce à notre prière ne seront pas volées par certaines forces spirituelles impures/accusatrices.

Le rav Pinkous (à la fin de Néfech Chimshon sur le siddour) explique que ce concept énigmatique ne fait pas seulement référence aux bénédictions de santé, de richesse, ... qu'Hachem nous a promises en récompense de notre prière.
Au contraire, le principal succès de la prière était la clarté d'esprit atteinte pendant la prière. Nous avons pris conscience de la grandeur d'Hachem et de son contrôle total sur tous les événements du monde.
Nous nous sommes tenus dans l'intimité absolue du Kodech haKodachim (dans la Amida) et avons vu que rien n'existe dans le monde en dehors d'Hachem et de Sa volonté.
Tout cela se passe pendant la prière, mais lorsque nous retournons dans le monde extérieur, le yétzer ara essaie de nous faire oublier toutes les vérités que nous avons apprises et de nous convaincre que la vie est une suite de coïncidences et que nous sommes responsables de notre propre destin.
Si le yétser ara réussit, il nous vole en effet la bénédiction ultime que nous avions acquise.

Selon le Ramban, le but de la Création du monde est pour permettre à l'homme de reconnaître et proclamer que Hachem a créé le monde (rien ne peut exister une seconde sans qu'Il le permette) et qu'Il contrôle ce qui s'y passe, à la fois le monde en général mais également chaque petit détail de la vie d'une personne (sans ne peut se faire sans un décret Divin le permettant).
Dire Alénou Léchabéa'h aide à consolider la vérité le but de la Création du monde (kavanat hayétsira) dans notre esprit, et de cette façon, agit comme un bouclier pour contrecarrer toute tentative du yétser ara de nous faire perdre ce que nous avons gagné pendant la prière.

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-> Le Alénou Léchabéa'h est tellement beau et puissanteque nos Sages nous disent qu'elle doit être prononcée avec crainte et trépidation, car au moment où nous le prononçons : "Toutes les armées célestes écoutent, et Hachem se tient debout avec tout Son entourage céleste, qui proclame :
Heureux le peuple pour lequel il en est ainsi, heureux le peuple dont D. est Hachem" (voir Michna Béroura 132:8).

=> Après avoir terminé toute la prière, nous nous levons pour la grande finale au cours de laquelle, avec fierté et joie, nous déclarons qu'Hachem est notre Roi et le Maître du monde, et nous prions pour que tout le monde se joigne à nous. Et Hachem lui-même, dans toute Sa gloire, avec les légions célestes, vient écouter votre grande déclaration. Les légions célestes attendent de vous suivre et de chanter les louanges du peuple juif et d'Hachem.
D'où l'importance de ne pas négliger le Alénou Léchabéa'h, pour ne pas retirer notre couronne qui symbolise notre statut de peuple élu, pour ne pas montrer un désintérêt à Hachem avec les anges Célestes, pour ne pas fouler du pieds cette conclusion de la prière où l'on proclame la toute-Puissance et Unicité d'Hachem, ...

"Vous le mangerez à la hâte" (Bo 12:12)

-> Pourquoi les juifs devaient-ils consommer l'offrande de Pessa'h à la hâte s'ils n'allaient quitter l'Égypte que le lendemain?

Le Imré Emet (Likouté Yéhouda) explique que c'est au cours de cette nuit qu'ils ont commencé à devenir le peuple élu de d'Hachem, de vrais juifs.
Un juif doit être comme un soldat, en perpétuel état de préparation pour exécuter la volonté de D. avec zèle.

"Puis, moi-même, Je désolerai cette terre, si bien que vos ennemis, qui l'occuperont, en seront stupéfaits" (Bé'houkotaï 26,32)

-> Rachi explique : Il est bien pour Israël, que les ennemis ne trouvent pas satisfaction de leur terre, puisqu’elle sera désolée pour ses habitants.

-> Le Ramban ajoute que durant tous les exils, notre Terre n’accepta pas nos ennemis. C’est une preuve que l’on ne trouvera nulle part ailleurs, une terre qui est aussi bonne et large, mais qui peut être tellement dévastée par ailleurs. Ceci, parce que dès lors que nous la quittons, elle n’accepte aucun autre peuple, aucune autre langue. Tous tentent de s’y installer, sans succès.

=> Une lecture superficielle nous laisserait penser qu’il s’agit d’une mauvaise chose que la terre reste désolée quand nos ennemis y résident, mais nos Sages soulignent que c’est en fait un point positif. Rachi et le Ramban affirment que c’est une preuve de la Providence ; cette même Terre peut être incroyablement fertile quand le peuple juif y habite et totalement dévastée quand nous sommes en exil.

-> Le rav Moché Sternbuch (Taam véDaaat) développe cette idée : à travers les siècles, les nations se sont battues pour la Terre, mais aucune n’a réussi à la cultiver avec succès. Cela prouve la véracité de la Torah ; cette prédiction ayant été faite il y a des milliers d’années, et s’étant réalisée.

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[dans un cours de Aish haTorah, on fait remarquer que la terre d'Israël fait partie d’une région appelée "Croissant fertile" en raison de sa productivité. Pourtant, dès que le peuple juif quitte la terre, elle se transforme en désert et aucune des nombreuses nations qui l’ont habitée n’a réussi à la cultiver.]

[Seul un Texte dicté par D. pourrait faire une prédiction si audacieuse et avec une telle assurance.
En plus de l’aspect "preuve" de ce phénomène, cela doit renforcer notre émouna, notre foi en la Providence et en ce lien que nous avons avec la Terre.]

"Efraïm et Ménaché seront à moi comme Réouven et Shimon ... c'est par vous qu'Israël bénira, en disant : "Que D. te rende semblable à Efraïm et à Ménaché"" (Vayé'hi 48,5,20)

-> Quelle est la signification du fait que les fils de Yossef soient comme les fils de Yaakov?

Le Sfat Emet explique que ce n'est pas le niveau particulier des tribus qui est important ici. Il s'agit plutôt de l'accomplissement d'Efraïm et de Ménaché, qui ont transcendé le niveau de leur génération pour atteindre celui d'une génération antérieure. C'est sur leur capacité à se surpasser que Yaakov met l'accent.
C'est pourquoi chaque garçon juif a la bénédiction d'imiter Efraïm et Ménaché, car chacun a ce potentiel de traverser les générations et d'entrer en contact avec la grandeur de ses ancêtres.