Aux délices de la Torah

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"Ils dirent : "Nous sommes venus vers le pays où tu nous as envoyés, et aussi il est ruisselant de lait et de miel ..." (Chéla'h Lé'ha 13,27)

Rachi d'expliquer : "Tout mensonge qui ne comporte pas à son début une parcelle de vérité ne se maintiendra pas à sa fin [c'est-à-dire qu'il ne sera pas cru]."

Pour rendre crédible le mensonge qu'ils s'apprêtaient à livrer, les explorateurs ont, dans leur réponse, changé l'ordre des questions de Moché (cf.13,18-20) de manière à l'introduire par une affirmation véridique.

-> Rabbi Heschel de Varsovie disait :
"Combien il est ironique de constater à quel point un menteur a besoin de compter sur une vérité de qualité. [En effet,] Si les gens ne croyaient pas en la véracité de sa parole, quel intérêt aurait alors son mensonge?"

-> Nos Sages disent que : "les méchants sont pleins de regrets ..."
Conscient de sa malignité, l'imposteur se sent coupable, et de ce fait, il manque d'assurance.
C'est pourquoi, il préfère livrer d'abord un élément de vérité et remettre ses mensonges à plus tard.

-> Au nom de D., le prophète Yirmiyahou réprimande le peuple d'Israël en disant que : "Leur langue est une flèche acérée et il n'y a que tromperie dans sa bouche ; on parle amicalement à son prochain, mais au fond de soi, on lui tend un piège." (Yirmiyahou 9,7)

Pour quelle raison a-t-il comparé la langue des enfants d'Israël à une flèche?

Le Gaon de Vilna explique que l'archer commence par tirer la flèche vers lui avant de le lâcher pour la lancer au loin.

Plus il la tire préalablement vers lui, plus grande est la force qu'il lui confère et plus ample sera son déplacement.
Ainsi, l'intensité de sa propulsion lui vient précisément de son contraire, à savoir sa traction préparatoire.

=> Il en va ainsi de ceux qui profèrent du lachon ara : ils commencent par émettre un compliment, une parole positive, après quoi ils se mettent à dénigrer et à calomnier.

Et plus, il se seront répandus en éloges sur leur cible, plus la médisance qu'ils proféreront ensuite à son sujet sera vraisemblable et crédible.

La gravité de la profanation du Shabbath …

+ La gravité de la profanation du Shabbath … (par le rav Pinkous)

Lorsqu’un juif profane le Shabbath, il est passible de lapidation, qui est la peine la plus sévère des peines capitales (selon la religion juive), plus même que celle qui sanctionne un meurtre.

Un assassin est mis à mort par l’épée, châtiment de 2 degrés moins grave que la lapidation.

Pour un vol, on n’est pas condamné à mort, alors que si on effectue un travail interdit Shabbath malgré une mise en garde devant des témoins, on est condamné à la lapidation.

D’après la loi, un juif qui brûle un Séfer Torah n’est pas passible de mort, seulement de flagellation pour avoir effacé le Nom divin.

Ceci parce que Shabbath est la plus importante de toutes les mitsvot, et que sa transgression est semblable à l’idolâtrie.

Il existe "en souvenir de l’œuvre de la Création", il est le fondement de la foi juive, comme le disent nos Sages : "Quiconque profane le Shabbath est considéré comme reniant toute la Torah " (Bamidbar Rabba 15,34).

Pourquoi profaner le Shabbath est-il tellement plus grave que manger du porc ?
Pourquoi cela entraîne-t-il la sanction la plus sévère qui soit, la condamnation à mort par le Bet Din de la manière la plus horrible ?

Plus encore, en général, la Torah condamne un homme à mort pour des actes graves, alors que dans le cas du Shabbath, il suffit d’un acte minime (comme enlever la crème du lait ou frotter une allumette) pour être coupable.
Pourquoi punir de façon si terrible un geste si bénin ?

Nous n’avons pas besoin de réponses pour obéir à ce qui nous a été ordonné (ici par la Torah).
Nous sommes croyants, fils de croyants : nous observons le Shabbath et nous le garderons fidèlement même si nous n’en comprenons pas le sens.

"Se mettre au service d'un maître est plus grand que l'étude [de sa Torah]"

[guémara Béra'hot (7b) - paroles de Rabbi Yo'hanan au nom de Rabbi Chimon bar Yo'haï]

-> Le Maarcha commente ce passage en expliquant que voir son maître agir, c'est apprendre comment accomplir la loi, par contre étudier avec lui c'est discuter de nombreuses lois qui n'ont pas forcément d'incidences pratiques.

-> Le Maharal explique que par ce service des sages, on se lie au sage et on reçoit de lui sa Torah.

-> Le pirké avot (6,6) cite le fait de servir des Sages parmi les 48 vertus permettant d'acquérir la Torah.

De plus, le priké avot (1,4) de dire : "Yossé ben Yoézer,homme de Tsérada, disait : "que ta maison soit une maison de réunion pour les sages, attache-toi à la poussière de leurs pieds et bois avec soif leurs paroles."

-> Rachi rapporte sur le fait de "s'attacher à la poussière de leurs pieds", qu'à l'époque, les élèves vivaient auprès de leurs maîtres comme des serviteurs, apprenant autant par leur comportement que par leur enseignement.

-> Le rav 'Haïm Shmoulevits de nous dire : "Bien souvent celui qui a fréquenté les Sages décuple littéralement son potentiel et atteint des niveaux que l'étude seul ne permet pas de viser."

On peut citer l'exemple type du serviteur zélé, en la personne de Yéhochoua bin Noun.
Lorsque Moché Rabbénou est monté chercher la Torah, il a préféré se séparer du reste du peuple pendant 40 jours et 40 nuits et attendre le retour de son maître dans sa tente près du mont Sinaï.
Tout cela pour le servir sur le court chemin qui séparait le bas de la montagne du campement des Bnei Israël.
Plus d'un mois à patienter seul, loin des siens, pour pouvoir servir Moché sur quelques dizaines de mètres ...

Dire à autrui ce qu’il veut entendre …

+ Dire à l'autre ce qu'il veut entendre ...

Nous devons non seulement donner à l'autre ce qu'il veut recevoir, mais il faut aussi lui dire ce qu'il aspire à entendre sur lui-même, et non ce que l'on veut faire entendre.

On apprend ce principe de la guémara (Kétoubot 16b) :

"Comment doit-on danser devant la mariée? [Que dit-on en présence de son époux?]
Selon Beit Chamaï, on présente la jeune mariée comme elle est. [on l'a décrira selon son allure]
Selon Beit Hillel, on dit que la kala est belle et gracieuse. [on loue sa beauté, même si elle en est dépourvue]

Beit Chamaï a objecté à Beit Hillel : "Si elle est boiteuse ou aveugle, proclamera-t-on également qu'elle est une "jeune mariée belle et gracieuse"?
La Torah nous enjoint pourtant : "Éloigne-toi de la parole de mensonge" (Chémot 23,7) "

Beit Hillel répond : "Auprès de celui qui a fait une mauvaise acquisition au marché, louera-t-on cet objet ou le dénigrera-t-on?
Tu es bien d'accord pour dire qu'il faut le louer.
[= Vous reconnaissez certainement qu'il ne convient pas de montrer à un homme le défaut d'une mauvaise acquisition qu'il ne peut plus échanger, et qu'il faut lui en faire l'éloge plutôt que d'en souligner les vices/défauts. Vous admettrez donc que vis-à-vis du jeune marié également, il incombe d'exalter la grâce de son épouse même si elle n'est pas belle.]"

=> De là, nos Sages affirment que l'homme doit toujours se rendre plaisant à ses semblables.

-> Selon Rachi, ils ont voulu signifier qu'il y a lieu de faire à chacun sa volonté.
Une juste conduite envers son prochain ne consiste pas à satisfaire et à exprimer la volonté du donneur, mais à offrir et à exprimer à l'autre ce dont il a besoin et ce qu'il a envie d'entendre, cela parût-il inapproprié aux yeux du "donneur".

-> Pour le Maharal (Nétivot Olam), cet enseignement de la guémara montre clairement que le fait d'adresser à autrui des paroles qui s'harmonisent avec son opinion et son esprit ne s'apparente pas au mensonge, même si la réalité paraît différente à la personne qui les dit.

Voilà pourquoi il relève du devoir d'affirmer au jeune marié que son épouse est gracieuse même si cela n'est pas vrai.
Cela ne s'appelle pas du mensonge, car bien qu'elle ne soit pas belle et gracieuse, la jeune femme est plaisante aux yeux du jeune marié qui l'a choisie.
S'il l'a épousé, c'est en effet qu'elle lui a plu.
Nous le louons donc selon l'idée que s'en fait le 'hatan, pour lequel elle est belle.

La nécessité du besoin …

"Pourquoi les matriarches (Sarah, Rivka et Ra'hel) étaient-elles stériles?
Parce que D. aspirait à leurs prières.

Il dit : "Elles sont riches, elles sont belles, ...
Si Je leur donne [également] des enfants, elles ne prieront pas devant Moi." "

[Midrach Tan'houma - paracha Toldot]

Si D. comblait d'avance tous les besoins d'une personne, elle ne s'attacherait à nul autre qu'à elle-même.

=> Le besoin constitue un moyen de liaison.
Ce n'est pas une faiblesse mais une "ancre de connexion", qui relie l'être humain à son D. et à son entourage.

La Torah nous dit : "Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; Je vais lui faire une aide face à lui."

= Voulant que l'être humain se lie à D., à la société qui l'entoure et à son conjoint, le Créateur l'a conçu de telle manière qu'il se sente mal dans la solitude, afin que sa conscience d'un manque l'incite à établir une relation avec ces 3 "composantes".

."Yits'hak supplia D. en face de sa femme, car elle était stérile. D. l'exauça, et Rivka, conçut." (Toldot 25,21)

L'ordre chronologique semble ici avoir été inversé. Pourquoi nous dire d'abord qu'ils ont prié, puis que la raison de leur prière était la stérilité de Rivka? N'aurait-il pas était plus logique que la Torah s'exprime en sens inverse, en indiquant d'abord que Rivka était stérile, puis qu'elle et son mari ont prié?

Le rav Chlomo Ganzfried nous explique que la progression suivie par le verset est en réalité tout à fait correcte.

La guémara (Yebamot 64a) nous apprend que Rivka était stérile parce que D. prend plaisir aux prières des justes. Il sait que ceux-ci réagissent à la souffrance par des requêtes et suppliques, raison pour laquelle Il les soumet à des épreuves.

=> C'est donc bien Son désir de voir Yits'hak prier qui était la cause de la stérilité de sa femme.

Lorsque l’on prononce le nom de D. …

+ Lorsque l'on prononce le nom de D. ...

"Combien dois-tu bien réfléchir et prendre garde à l'instant où tu émets le nom de D., dit le Tétragramme (יהוה).
Sache que, ce faisant, tu portes dans ta bouche tous les Noms, les Chars, les mondes ainsi que tout ce qu'ils renferment.
[...]
Ce nom fait trembler les mondes sublimes, il alarme toutes les légions des anges célestes qui se demandent l'un et l'autre pourquoi l'univers entier est ébranlé.
[...]
A l'instar d'un arbre dont les racines sont agitées et dont les branches et les feuilles sont ainsi complètement secouées, de même toutes les légions supérieures et inférieures s'agitent-elles dès qu'est prononcé le Tétragramme."

[le Yéssod véChorèch haAvoda]

Que donner à l’autre …

+ Un élève de Rabbi Yisraël Salanter s'est plaint un jour auprès de son maître qu'il ne parvenait pas à entrer dans les bonnes grâces de son épouse bien qu'il fit beaucoup pour elle et qu'il lui offrît maints présents.
Il expliqua : "Ce que je lui donne ne lui plaît pas et n'est jamais assez pour elle."

Rabbi Yisraël lui répondit :
"Vraisemblablement, vous lui offrez ce que vous voulez lui donner, et non ce qu'elle veut recevoir et a besoin de recevoir.

Un acte de bienfaisance se mesure non pas à l'aune de ce que vous estimez lui faire défaut, mais d'après ce qu'elle-même juge bon pour elle et suivant ce qu'elle estime lui manquer."

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Procurer à l'autre ce qu'il veut qu'on lui donne, et non ce que le donneur estime important pour lui, constitue l'un des attributs divins, que le roi David exalte en ces termes : "Tu ouvres Ta main et rassasies chaque être vivant [de l'objet de sa] volonté." (Téhilim 145,16 - Potéa'h ét yadé'ha ...)

Le midrach commente : "Il n'est pas écrit : [Tu rassasies chaque être vivant de] nourriture, mais : volonté, signifiant que D. procure à chacun sa volonté, l'objet de sa demande." (Midrach Chemot Rabba - 25)

Cette affirmation (potéa'h ét yadé'ha ...) est si importante que lorsque nous récitons le Téhilim Achré yochvé bété'ha, dans notre prière, nous devons nous concentrer particulièrement en prononçant ce verset, et celui qui a omis de le faire doit le répéter (Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 51,7)

"Sans la jalousie, le monde ne se maintiendrait pas car personne ne planterait de verger, nul homme ne prendrait épouse, et aucun individu ne construirait de maison."

[Midrach Cho'hèr Tov 37,1]

Combien de livres comporte la Torah écrite?

+ Combien de livres comporte la Torah écrite?

Il est écrit au tout début de notre paracha : "c'est vis-à-vis de la face du Candélabre que les 7 lampes doivent projeter la lumière." (Béha'aloté'ha 8,2)

=> Le Candélabre se composait de 7 lampes tout comme la Torah (la sagesse de D.) est composée de 7 livres.

En apparence, la Torah écrite semble être composée de 5 livres (Béréchit, Chémot, Vayikra, Bamidbar et Dévarim).
Pourtant, en réalité, elle en comprend 7 au total.

En effet, certains signes particuliers employés par D. indiquent que le livre de Bamidbar se subdivise en 3 livres.
C'est dans cette même paracha de Béha'aloté'ha que nous retrouvons cette singularité.
En effet, 2 versets (Bamidbar 10,35-36) ont la particularité d'être entourés de 2 noun (נ) renversés, jouant, en quelque sorte, le rôle de parenthèse.

Selon le Sod (niveau d'explication élevé nommé : secret), nos Sages expliquent que ces versets correspondent à un livre entier : malgré sa quantité infime de mots, son contenu est incommensurable.

=> En créant cette séparation, D. établit donc 7 livres, qui représentent l'entité profonde de la sagesse de la Torah.

-> En correspondance avec ce chiffre 7, nous remarquons que le 1er verset de la Torah, traitant de la Création du monde, contient 7 mots introduisant les 7 jours de la Création.

-> Les 7 jours de la Création donnèrent naissance à l'Histoire humaine qui, selon une tradition de nos Sages, doit s'étaler durant 7 millénaires.

"Celui qui fait le bien autour de soi obtient une place à l'ombre de la présence Divine."

[Talmud de Jérusalem - Taanit 4]