Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Fais-moi connaître Tes voies" (Ki Tissa 33,13)

D’après la guémara Béra’hot (7a), Moché demanda à D. :
"Maître du monde, pourquoi tel juste est-il comblé de bonheur et tel autre frappé par le malheur, tel méchant comblé de bonheur et tel autre frappé par le malheur ? "

Le ‘Hafets ‘Haïm de commenter :
Beaucoup s’interrogent : pourquoi un tel est-il pauvre et tel autre est-il riche ?
Souvent, le 1er se conduit exactement comme le second et parfois, il est encore plus méritant que lui.

Venu au monde pour un temps limité, l’homme veut avoir une réponse à toutes ses réponses, et notamment : pourquoi un tel est pauvre alors que tel autre est riche.

S’il avait vécu avec le pauvre et le riche pendant plusieurs centaines d’années, il aurait vu qu’au siècle précédent, la situation était inversée.
Après les avoir soumis à l’épreuve de la richesse ou à celle de la pauvreté, le Ciel a interverti les rôles.

L’homme qui ne peut avoir une vue d’ensemble du monde durant sa brève existence est comme un hôte de passage.

=> Au lieu de nous interroger sur la conduite de D. dans le monde, nous devons être convaincus, que tout ce qu’Il fait est pour le bien.

[Le ‘Hafets ‘Haïm comparait l’homme à un bébé qui gesticule et crie dans son berceau, avec une moue de colère, comme s’il était tout puissant, alors qu’il est aussi faible qu’un prisonnier pieds et mains liés.]

" … et il tomba dans le peuple, ce jour-là, environ 3 000 hommes. " (Ki Tissa 32,28)

Que représente ce nombre ?

Parmi 600 000 personnes seulement 3 000 prirent activement part au culte idolâtre du veau d’or.
Comment dès lors 0,5% seulement a-t-il pu entraîner avec lui les 99,5% restants, qui ont acquiescé par une complicité silencieuse ?

Il est terrifiant de constater que l’immense majorité a pu se laisser entraîner vers l’abîme, sans manifester un quelconque signe d’opposition.

Le Maharil Diskin de répondre que le secret de cette énigme réside en fait dans une parole de nos Sages : "Quiconque suspecte quelqu’un sans preuve ou de façon illégitime, est frappé de plein fouet. "
Comment cela ?

En ce qui concerne le veau d'or, lorsque le Erev Rav (l’ensemble des non-juifs) proclama : "Voici ton D. ! ", un silence pesant et dramatique s’installa parmi les Bné Israël.

Pourquoi se taisaient-ils ?
Chacun des Bné Israël regardait ses voisins et se demandait : "Pourquoi ne protestent-ils pas ? Comment comprendre ce silence ?
C’est sûrement le signe que tous, à part moi, acquiescent. Et si c’est ainsi, qui suis-je pour m’opposer à tout le monde ? Comment prendre le risque d’une mise en quarantaine ? "

En revanche, si chacun avait jugé son prochain positivement (léKaf Zé’hout), avec un a priori favorable, il se serait probablement dit : "il est certain que si tel se tait, ce n’est pas qu’il soit d’accord avec les agissements de ces idolâtres, mais simplement parce qu’il se sent seul, exactement comme moi ! "

=> Des rassemblements se seraient alors organisés parmi le peuple pour contrer les desseins du Erev Rav.

Et si ce scénario n’a pas eu lieu, c’est parce que : ils "suspectaient des gens sans preuve ou de façon illégitime".

C’est ainsi qu’une infime minorité, qui eut l’audace d’agir à découvert, l’emporta sur une majorité qui ignorait sa force, et se sentait incapable de réagir.

[ ça fait froid dans le dos de voir les conséquences du fait de ne pas chercher à juger son prochain de façon bienveillante ... ]

Source (b"h) : le Séoudat aMélé’h du rav Moshé Pell

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"Hachem parla à Moché : Va, descends, car ton peuple que tu as fait monter du pays d'Egypte s'est corrompu" (Ki Tissa 32,7)

-> Rachi commente : c'est un reproche implicite [de Hachem] à Moché, une façon de lui dire : "Ceux qui ont provoqué la faute sont ton peuple, le érev rav égyptien que tu as accepté de ta propre initiative.

-> Avant de monter au Ciel pour recevoir les tables de la Loi, Moshé rassura son peuple : "Je reviendrai dans 40 jours, avant midi" (guémara Shabbath 89). Dans l’intervalle, il désigna Aaron et 'Hour (le fils de Myriam) comme responsables du peuple juif (Midrash Hagadol 32,1).
Le jour où Moché est parti ne devait pas compter dans les 40 jours car ce n’était pas une période complète de 24 heures (Moshé ayant passé la nuit précédente dans le camp). Mais les Bnei Israël ont compté ce jour dans leur calcul. Ils attendirent donc l’arrivée de Moshé avec un jour d’avance.

Le Satan a profité de cette erreur de calcul, pour montrer aux Bnei Israël, l’enveloppe physique dont Moshé s’était dépouillé (il n’était alors qu’être spirituel), afin de leur faire croire que Moshé était mort.
Les égyptiens qui avaient rejoint le peuple juif lors de sa sortie d’Egypte (= le erev rav), face à cette fausse prophétie (Moshé ayant assuré qu’il reviendrait), faiblirent plus rapidement, et ils allèrent voir les responsables du peuple afin de changer la situation, imposant la fabrication du Veau d'or.

-> b'h, Voir également la partie "Erev rav" du divré Torah suivant :https://todahm.com/2017/07/25/le-veau-dor

-> Le Gaon de Vilna révèle que dans chaque génération, les juifs hérétiques et réchaïm sont des descendants du érev rav, et à l'époque précédant la guéoula par le machia'h, ils vont proliférer et avoir davantage de pouvoir, ce qui va entraîner des dommages énormes pour les justes de cette génération.

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch ajoute que pendant les jours immédiatement précédents la révélation de la guéoula, les juifs seront très prospères et respectables. A ce moment, de nombreux convertis seront attirés par rejoindre la religion juive pour des considérations matérielles et non spirituelles.
C'est alors que Moché rabbénou rectifiera son acte qui a été critiqué par Hachem.
En effet, puisqu'à l'époque du machia'h, Moché rabbénou menera de nouveau le peuple, il va vigoureusement rejeter toute conversion non sincère, repoussant tous ceux souhaitant monter dans le "train en marche" des juifs uniquement par intérêt matériel.

Nos Sages nous enseignent : "Les convertis ne seront plus acceptés au moment du machia'h"
[guémara Yébamot 24b]
[C'est ainsi que Moché corrigera totalement son mauvais choix passé en Egypte, en faisant le "tri" parmi les dernières conversions au judaïsme de l'histoire.]

Le progrès …

+ "Ils firent de leur ventre leur D., de leur habillement leur loi, et de l’amélioration de leur habitat leur morale. "

[‘Hovot haLévavot – Chaar haPrichout 2 -> à propos des juifs s'écartant de la Torah, se laissant alors aller à leurs instincts]

+ " L'aspiration exclusive consistant à améliorer le monde "de l’extérieur" n’élimine pas le mal à la racine, mais, en plus, elle détruit l’Homme lui-même. "

+ "Les prodiges de l’homme se cachent dans l’intériorité de son être : qu’il fasse l’effort de les dévoiler par ses actions."

[Rav Wolbe]

-> Le rav Wolbe de dire :
"Le monde se développe, nous nous efforçons d’exploiter au maximum la nature au profit de notre confort, mais cela, toujours au dépens de l’Homme.
En "agrandissant" et développant le monde, la civilisation diminue l’Homme qui, continuellement tourné vers ce qui se trouve hors de lui-même, ne fait qu’affaiblir et nier son intériorité.

[Par exemple,] Il se peut que la conquête de l’espace ait ouvert de nouveaux horizons à l’humanité.
Peut-être lui permettra-t-elle de gagner de nouvelles planètes ou de nouvelles étoiles, dont les conditions atmosphériques seraient adaptées à la vie de l’homme et lui permettraient d’y ériger des villes ou même des pays, de s’y établir et de s’y développer dans des conditions que nous ne sommes pas encore en mesure d’évaluer.
Mais, même en supposant que cela soit réalisable, l’Homme s’en trouverait-il plus heureux ?

Non seulement cette aspiration exclusive (le fait de chercher le bonheur en dehors de l'homme), qui consiste à améliorer le monde "de l’extérieur" n’élimine pas le mal à la racine, mais, en plus, elle détruit l’Homme lui-même. "

-> Le rav Wolbe de nous enseigner suite à cela :
"Si on me demandait quel est mon "article de foi", et bien je répondrais que je crois en la grandeur de l’Homme.

Je crois et j’ai la certitude que l’homme est tellement grand, qu’il peut se tenir devant son Créateur, qu’il L’entend lorsqu’Il s’adresse à lui (par la prophétie) et qu’il peut lui parler directement par la prière.
Et la grandeur du peuple d’Israël est bien ce qui lui a permis de vivre l’événement unique de cette rencontre avec son D., durant laquelle, par la prophétie, il a entendu les 10 Commandements directement de Sa bouche.

Tous les hommes croient en D., mais tous ne croient pas en la grandeur humaine.
L’Homme ne croit pas toujours, ni à la possibilité d’établir un lien vivant avec D., ni même avec celle d’un dialogue avec D. par lequel Celui-ci s’adresserait et se révélerait à lui ...
Or, c'est pourtant tout cela qui constitue notre foi.

En attendant [la venue du Macchia’h qui nous dévoilera toute la force et la grandeur humaine], essayons de nous contenter des "prodiges" réalisés par chacun individuellement.

Que chacun d’entre nous fasse l’effort de révéler tous les trésors de grâce et de bonté enfouis dans son cœur, et toute l’ardeur de sa foi.

Les prodiges de l’homme se cachent dans l’intériorité de son être : qu’il fasse l’effort de les dévoiler par ses actions. "

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+ Supplément :
Le rav Wolbe écrit :
"La définition du Gadol, du "Grand" est : la noblesse intérieur, sans apparat, la vraie noblesse devant laquelle on ne peut que se soumettre.
...
Le secret de la grandeur de nos guides spirituels est leur pouvoir absolu sur eux-mêmes.

Plus un homme parvient à se contrôler, plus se manifestent les forces spirituelles qui lui révèlent la Vérité, tant à ses propres yeux qu’à ceux qui l’observent, tout en leur faisant découvrir leur mission en ce monde."

Plus : https://todahm.com/?s=techno (publications antérieures)

"Toutes les mitsvot que D. donna à Israël, Il les lui donna au grand jour, hormis le Shabbath qui fut donné en privé, discrètement, comme il est dit : "Entre Moi et les enfants d'Israël, il est un symbole perpétuel" "

[guémara Bétsa 16a]

=> Tâchons d'accueillir, de profiter au mieux du plus intime des commandements de D. : le Shabbath!!

"Plus on peine pour nos enfants, plus la satisfaction que l'on retirera d'eux sera grande"

[Rabbi 'Haïm Kanievsky]

+ Suppléments :
-> Le Roi Salomon nous a conseillé : "Éduque ton enfant selon son chemin propre"
(=> Acceptons la personnalité unique de notre enfant, et offrons lui un foyer chaleureux où il puisse la développer en toute sérénité)

-> "Quel est le principe fondamental sur lequel repose toute la réussite de l'éducation?
La réponse se trouve dans un seul mot : l'amour!"
[Rav Moché Kletskin]

(=> "L'amour et l'encouragement représentent la nourriture psychique de l'enfant, et les soins qui lui sont accordés en sont les vitamines" - Sarah Hassan)

-> Le rav Moché haLévy Soloveïtchik commenta l'expression populaire disant : "Petits enfants, petits problèmes ; grands enfants, grands problèmes" ainsi :
"Si lorsque les enfants sont petits, on ne se soucie pas tellement de leur éducation et on ne s'investit pas outre mesure, lorsqu'ils grandiront, ils nous causeront alors de grands soucis ...
Mais si on s'inquiète de leur éducation lorsqu'ils sont encore petits et que l'on investit toutes nos forces pour leur faire suivre le droit chemin, ils ne nous causeront alors que de petits soucis."

+ "La foi est l'ouverture de la "fenêtre de notre cœur" par laquelle l'homme prend conscience qu'il n'est pas seul, et reconnaît la présence du Créateur qui dirige le monde à tout instant.
Il peut dès lors contempler son prochain avec amour.

La foi met l'homme à l'abri de l'égoïsme, de cette conception selon laquelle "Moi et personne hors de moi." "

[le rav Wolbe]

"Se trouve-t-il un seul individu, dans cette génération, qui soit apte à faire des remontrances?
Il voit la paille dans l’œil du voisin, et ne voit pas la poutre dans le sien! "

[le Sifri sur la guémara Arakhin 16b]

"Dans les générations précédentes, lorsqu'on rencontrait une personne inconnue, on remerciait D. de nous avoir fait connaître un nouveau juif, car on venait de trouver un nouvel être à aimer dans le monde."

[Paroles d'un homme de 90 ans au rav Wolbe lors de fiançailles]

"Si l’on recule de 3 pas à la fin de la amida (la partie centrale de la prière) et que l’on n’est pas une personne différente, c’est que la prière a été un échec. "

[Rabbi Akiva Tatz - au nom de nos Sages]

Le Rav de dire à ce sujet :
"Ce que D. désire en 1er lieu dans notre prière, c’est que nous nous mettions en position de demandeurs.
Ceci implique que c’est bien à Hachem que nous attribuerons clairement la réalisation de notre demande. "

Honorer son prochain …

+ Honorer son prochain ...

1°/ Donner de la valeur à autrui ...

Le monde dans lequel nous vivons est caractérisé par la notion de valeur.
Chaque chose possède une certaine valeur, celle-ci étant définie par son prix.

Le Rav Wolbe nous fait remarquer que l'homme, en tant qu'individu, possède également sa valeur.
Cette valeur ne pouvant être déterminée par un prix, comment allons-nous l'évaluer?
Qu'est-ce qui détermine la qualité d'une personne?

Le rav Wolbe (Alé Chour) nous dévoile que c'est le kavod ( =le respect et l'honneur) que nous témoignons à l'autre qui détermine sa valeur.

Le mot kavod (כבוד) est composé des mêmes lettre que kavèd (lourd - כבד) : cette similitude nous apprend qu'en honorant quelqu'un ou quelque chose, je lui donne du "poids", de l'importance (je le valorise!).

Le respect d’autrui n’est pas seulement une question de politesse, c’est surtout une injonction de D. afin de découvrir les qualités de chacun et de percevoir en lui l’image de D.

=> Plus je considère mon prochain avec respect, plus je témoigne de sa valeur.
(ex : recevoir autrui avec un sourire, lui manifester notre plaisir de le rencontrer, le complimenter, porter de l'intérêt à son avis, à son travail, à sa famille, ...)

2°/ Plus on respect autrui, plus on est quelqu’un de respectable.

-> A propos de la visite des 3 anges sous forme humaine à Avraham alors qu’il était assis à l’entrée de sa tente (Béréchit 18, 1-2), le midrach Béréchit Rabba (48,9) de dire :
"Rabbi Lévi nous précise : l’un d’eux ressemblait à un boulanger, le second à un capitaine de vaisseau et le 3e à un arabe.
Avraham se dit : si je vois la providence divine planer au-dessus de leur tête, je saurais que ce sont de grands personnages.
Si je les vois se témoigner mutuellement des marques de révérence, je saurais alors qu’ils sont honorables. "

-> Le rav Eliahou d’Izmir (Chévét Moussar – chap.43) donne une explication intéressante à ce sujet :
"Quand on se conduit envers son prochain avec respect/considération, on devient soi-même une personne digne à tout point de vue pour la seule raison que si nous considérons autrui, nous l’élevons.
Il nous honorera à son tour et cela nous grandira de recevoir des marques de respect d’un être important à nos yeux.
Ce n’est pas le cas si nous rabaissons autrui et il n’en résultera aucune gloire pour nous-mêmes si cet homme, méprisable à nos yeux, voulait nous honorer. "

-> Les Pirké Avot (4,1) nous enseignent : "Qui est digne de respect ? Celui qui respecte son prochain.
Rabbénou Yona l’explique de la façon suivante : "Le respect que l’on témoigne à son prochain, c’est à soi-même qu’on l’octroie car on déclenche en lui une envie irrésistible de nous honorer. "

Le ‘Hida (Zéroa Yamin 4a) insiste sur l’importance du fait que nous devons prendre l’initiative de nous conduire avec courtoisie avec notre entourage et de ne point attendre qu’autrui nous honore en premier.

[ =>Soyons des générateurs d’énergies positives en témoignant à autrui de l’attention, de la joie qu’on a en sa présence, …
Honorer autrui, c’est lui donner de l’oxygène, de l’eau vitale lui permettant alors d’exprimer pleinement ses belles potentialités au grand jour.
=> Ne soyons pas passif en attendant d’être honorer pour honorer autrui, c’est à nous de faire le 1er pas, c’est entre nos mains !]

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+ Supplément :
Le Rambam dit que nous devons respecter même ceux qui nous méprisent. (Hilkhot Yéssodé haTorah 5,11)

"Juge tout le monde avec indulgence. " (Pirké Avot 1,6)
Rabbi Yo’hanan a enseigné qu’un cœur bon est ce qu’il y a de plus avantageux dans la vie. (Pirké Avot 2,9)

Il y a la fameuse histoire (‘Hovot haLévavot) d’un maître du Talmud accompagné de ses disciples qui traversait un champ où se trouvait une charogne.
Les élèves s’écrièrent : "Quelle odeur nauséabonde ! "
Le Rav leur répondit : "Admirez la blancheur de ses dents ! "

=> Il faut investir toutes nos forces et notre énergie pour tenter de justifier et excuser notre prochain (ses paroles ont dépassé sa pensée car il était énervé ou fatigué, il a agi involontairement ou par ignorance, il doit déjà le regretter mais il a honte de l’exprimer, …)