Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"L'homme trébuchera à cause de son frère" (Bé'houkotaï 26,37)

-> Nos Sages ont compris ce verset comme signifiant qu'un seul homme dans la communauté juive peut trébucher (et être puni) à cause des péchés d'un autre membre de la communauté juive.

Pourquoi?
"Parce que tous [les juifs] sont responsables les uns des autres." (guémara Sanhédrin 27b -> chékoulam arévim zé bazé)

-> Le Rav Yéhouda Zev Segal (Roch Yéchiva de Manchester) d'écrire :
"Fondamentalement, tous les juifs ne font qu'un.
Nos âmes sont toutes unies et dans chacune d'elles se trouve une partie de toutes les autres.

Nous nous partageons tous ce qui est connu sous la dénomination de néchama (l'âme) du klal Israël.
Ce concept est à la base du principe : "Tous les juifs sont responsables les uns des autres" (guémara Chavou'ot 39a -> kol Israël arévim zé bazé).

Puisque chaque âme juive possède une partie de toutes les autres, si un juif pèche, sa faute affecte non seulement sa propre âme mais aussi l'âme collective d'Israël.
[Inversement, si l'un accomplit une bonne action, l'âme collective de tous les juifs s'en trouve grandie]."

-> On demanda un jour au Ari zal pourquoi il récitait les prières de confession à Yom Kippour alors qu'il savait pertinemment n'avoir pas commis la plupart des péchés mentionnés dans cette longue liste.
Il répondit : "Je n'ai sans doute pas commis certaines de ces fautes, mais je connais des gens qui ont péché et que je n'ai pas empêchés de fauter et de récidiver.
Je suis donc, moi aussi, coupable."

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-> b'h, également sur l'idée que chacun de nos actes impacte le monde environnant : https://todahm.com/2020/12/26/29654

A qui demander une bénédiction?

+ A qui demander une bénédiction? (réponse du Rabbi de Satmar)

A la fin des années 1940, au cours d'un séjour en Israël du Rabbi de Satmar (Rabbi Yoël Teitelbaum), un rav réputé d'Israël lui demanda à qui il pourrait adresser ses demandes de bénédictions, suite à son départ.

Le Rabbi de Satmar le regarda et lui répondit :
"Va dans n'importe quelle synagogue de Jérusalem le matin.
Si tu vois un homme (barbu ou pas) qui met ses téfilin, et que sous les téfilin de son bras tu voies des numéros (que les Nazis tatouaient sur les bras des prisonniers des camps de concentration), tu peux faire confiance à cet homme et lui confier ta demande personnelle de bénédiction."

"Quand vous le verrez, vous vous rappellerez tous les commandements de D., afin que vous vous souveniez et que vous exécutiez tous Mes commandements." (Chéla'h Lé'ha 15,40)

Lorsque nous regardons comment est perfectionné un tsitsit, nous voyons apparaître 5 nœuds et 8 fils.

Si nous additionnons, la valeur numérique du terme : "tsitsit" (ציצית), qui est de : 600, avec les 5 nœuds et les 8 fils, ont obtient le nombre : 613.
Nous retrouvons ainsi les 613 commandements de la Torah.

Le cœur de l'homme doit être maîtrisé afin d'être soumis, attaché à D.
C'est ainsi que le terme : "tsitsit" (ציצית) a la même valeur numérique que le mot : "kécher" (קשר), qui signifie : "une attache, un lien".

=> Les tsitsit représentent et symbolisent le travail de l'homme sur terre : s'attacher à D., en passant par la maîtrise de son cœur.

Le Réchit 'Hokhma explique le mot : "té'hélét" (bleu azur), qui apparaît dans l'énoncé du commandement des tsitsit (vénaténou al tsitsit hakanaf pétil té'hélét), comme venant du mot : "té'hila" (la fin) : la fin de la vie.

=> Tous les jours de sa vie, l'homme doit se rappeler ses 613 devoirs envers son Créateur (qui ne sont d'ailleurs que pour son bien personnel), mais il doit aussi se souvenir que sa fin est proche et qu'il doit œuvrer sans relâche pour se maintenir et gagner son monde futur.

(la couleur bleu de ce fil renvoie aussi au Ciel, à D., à qui on devra tous rendre des comptes de nos actions)

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Il est important de rapporter, ci-après, des paroles du 'Hafets 'Haïm à notre sujet.

Selon la guémara (Ména'hot 43b) : "la vue conduit au souvenir et le souvenir à la pratique".
La vue des tsitsit rappelle à l'homme ses obligations religieuses, mais ce rappel ne servira à rien pour celui qui ignore la loi juive.

=> On peut donc percevoir dans ce verset l'obligation implicite d'apprendre la Torah et de connaître tous les commandements, afin que celui du tsitsit puisse conduire au rappel des mitsvot et à leur observance.

Le 'Hafets 'Haïm disait ainsi : "Cette mitsva est comme une liste de marchandises à acheter ; elle ne servira à rien si l'intéressé ne connaît pas les différentes sortes de marchandises."

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-> Avant de quitter ce monde, le Gaon de Vilna a saisi ses tsitsit et avec beaucoup d'émotion il a dit : "Combien il m'est difficile de quitter ce monde. En accomplissant une petite mitsva, comme la peu onéreuse mitsva des tsitsit, une personne peut atteindre des niveaux si élevés, au point de pouvoir se réjouir de la présence divine.
Mais où pourrons-nous trouver une telle chose dans le monde de Vérité? Là-bas, même si une personne déploie toutes les gouttes d'effort possibles, elle ne pourra pas arriver à de tels niveaux."

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"Hachem parla à Moché en disant : ... dis-leur qu'ils se fassent des tsitsit aux coins de leurs vêtements ... pour que vous le regardiez, et vous vous souveniez de tous les commandements de Hachem et les accomplissiez, et vous n’explorerez pas à la suite de votre cœur et à la suite de vos yeux, par lesquels vous vous égarez" (Chéla'h Lé'ha 15,37-39)

-> Le fil de tékhélét (couleur turquoise produit par le 'hilazon, une créature aquatique) aide à garder présent à l'esprit nos devoirs vis-à-vis de D. car le tékhélét est semblable à [la couleur de] la mer, la mer à [celle du] Ciel et le Ciel à [celle du] Trône de Gloire.
[guémara Ména'hot 43b]

=> Pourquoi ne pas dire directement que la couleur du tékhélét doit nous rappeler le Trône de Gloire?

Selon le rav Moché Feinstein (Darach Moché), cela nous enseigne une leçon fondamentale dans la spiritualité.
Afin de réussir et de conserver de hauts niveaux spirituels, nous devons y aller pas à pas, sans sauter les étapes.
Si nous souhaitons atteindre le Trône de Gloire, nous devons avancer étape par étape dans la bonne direction, montant progressivement vers des niveaux ayant davantage de sainteté.

Il faut progresser par paliers. Chaque niveau doit être acquis par des efforts, car c'est seulement ainsi que les niveaux peuvent vraiment s'ancrer durablement.
Ceux qui montent rapidement et tentent d'atteindre les hauteurs en un instant, sans les efforts d'une progression graduelle, risquent de ne pas être stabilisés dans ces hauts niveaux, et comme leur élévation n'est pas assez ancrée en eux, le risque de retomber est important.

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-> "Le bleu des franges ressemble à la couleur de la mer, dont la couleur ressemble à celle du Ciel, dont la couleur ressemble au bleu de la pierre précieuse de saphir et donc à celle du Trône de Gloire." [guémara Sota 17a]

-> La ressemblance de la couleur tékhélét (bleu-azur) des tsitsit à celle de la mer fait allusion au 'hilazon, un mollusque qui vit dans la mer et du sang duquel on fabrique la teinture tékhélet ; il ne sort de l'eau que tous les 70 ans.
La couleur du sang du 'hilazone ressemble au bleu de la mer.
[Rachi - guémara 'Houlin 89a]

-> La ressemble du tékhélét des tsitsit au bleu de la mer fait allusion aux miracles accomplis par le Créateur dans la mer en faveur des Bné Israël.
De plus, la ressemblance des fils bleu-azar avec la couleur bleue du Trône de Gloire Divin fait allusion au fait que Hachem observa depuis Son Trône et se souviendra de cette mitsva des tsitsit qui équivaut à toutes les mitsvot de la Torah.
C'est ainsi un grand profit pour nous qu'Hachem mentionne le mérite de nos mitsvot.
[Rachi - guémara Ména'hot 43b]

-> La ressemblance de la couleur des tsitsit à celle du Trône de Gloire à travers celle de la mer, du firmament et du saphir, vient enseigner que quiconque observe la mitsva des tsitsit est considéré comme s'il accueillait la Présence Divine.
[Rachi - guémara Sota 17a]

-> Grâce au tsits (ציץ), plaque en or qui ornait le front du Cohen Gadol, ce dernier pouvait "voir" l'intériorité des hommes.
De même, le mots tsitsit (ציצית), qui est au féminin, permet à l'homme qui les porte aux coins de ses vêtements d'entrevoir la Divinité et d'appréhender Sa justice.
[Zohar]

-> Le rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar - si’ha 44) enseigne :
Par le regard porté par tout homme sur les fils tékhélét des franges de son vêtement, dont la couleur bleu-azur ressemble à celle du Trône Divin, c'est comme si cet homme se tenait près du Trône de Gloire, reconnaissant ainsi son Créateur.
Ainsi, la vision a le pouvoir d'attacher non seulement à la chose observée, mais également à tout ce qui représente une ressemblance, ici par la couleur, à la chose observée.

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+ "Pour que vous le regardiez"

-> Le Rachbam rapporte le sens simple = les tsitsit sont placés sur nos vêtements de façon qu'on puisse voir la frange, et se souvenir des mitsvot.

-> Selon la guémara (Ména'hot 43b), en accomplissant ce commandement avec l'intention appropriée, on apprend à voir la façon dont D. dirige le monde, ce qui revient à Le voir et à garder en mémoire l'obligation de loyauté que nous avons à Son égard.
[ => regarder ses tsitsit, c'est d'une certaine façon regarder Hachem, réveillant ainsi nos obligations à Son égard!]

-> "Mon bien-aimé ... qui observe par le treillis" (métsits (מֵצִיץ) min a'harakim - Chir haChirim 2,9)
Le Gaon de Vilna fait remarquer que le mot "tsitsit" (ציצית) provient de : métsits (observer - מֵצִיץ).
En effet, la guémara (Roch Hachana 29a) nous enseigne que lorsque le peuple juif observe le Ciel, et soumet son cœur à leur Père au Ciel, alors ils réussissent. Mais s'ils n'agissent pas ainsi, alors ils tombent.

-> Le Maharam Shick enseigne l'idée suivante :
"Les tsitsits sont des fils qui se rajoutent à l'habit principal.
Ils font partie du vêtement, mais ne sont pas à proprement parlés le vêtement.
Lorsqu'on regarde nos tsitsit, nous devons réaliser qu'à l'image de ces cordes non tissées, une personne n'est jamais complète. Tant que nous vivons, c'est que nous avons toujours la possibilité de nous améliorer.

Par ailleurs, porter les tsitsit, doivent nous rappeler que Hachem est toujours avec nous : "J'ai placé Hachem constamment en face de moi" (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8) = nous devons toujours voir le Maître du monde dans chacune de nos actions, et en agissant ainsi nous élevons même nos actions les plus banales en des réalisations spirituelles (puisque motivées par la Volonté de D.)."

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-> En regardant les tsitsit, cela nous rappelle notre crainte du Ciel, et notre acceptation de réaliser les mitsvot de la Torah.
Regarder nos tsitsit nous aide également à éviter de transgresser involontairement.
[Rabbénou Méyou'has - רבינו מיוחס]

-> Le té'hélét est comparé à la mer (yam), la mer au firmament (rakia), le firmament au Trône de Gloire (kissé hakavod), et le Trône de Gloire a l'apparence d'une pierre de saphir, comme il est écrit : "et sous Ses pieds il y avait quelque chose de semblable à une brique de saphir" (Michpatim 24,10).
On doit se faire petit, sous les pieds du Trône de Gloire, afin d'être proche du Maître du monde.
[Noda biYéhouda - guémara Soucca 16a]

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+ "Et vous vous souveniez"

-> Selon le Sforno, les franges, comme des insignes royaux, rappellent à ceux qui les portent qu'ils sont en permanence au service du Roi.

-> Selon le Ramban, le tékhélét doit éveiller en nous le souvenir du Trône de Gloire (cf. ci-dessus).

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-> "Et d’ajouter à la frange de chaque coin un cordon d’azur" (Chéla'h Lé'ha 15,38)

Rabbi Chlomo ben Aderet enseigne :
Sache que les tsitsit renferment une notion de regard, comme dans l’expression "qui observe (métsits) par le treillis" (Chir haChirim 2,9), c’est-à-dire que nous devons regarder vers notre fin et tourner nos yeux vers la terre. C’est pourquoi le texte a ordonné "aux coins de vos habits", car le coin se trouve en bas du vêtement.
Les quatre coins sont à mettre en parallèle avec les quatre points cardinaux : on ne pourra pas s’échapper, lors du jour du jugement, par l’un des quatre coins.
Le cordon (ptil) correspond au mauvais penchant qui est tortueux (petaltol), têtu et qui détourne l’homme.
Les huit fils sont comparables aux huit dizaines d’années de la vie d’un homme, comme il est dit "Et, à la rigueur, de quatre-vingts ans" (Téhilim 90,10).
Enfin, les cinq nœuds sont à mettre en parallèle avec les cinq sens (vue, ouïe, goût, odorat et toucher) qui se perdent tous lorsque l’homme quitte le monde.

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-> Dans le passage sur les tsitsit, il est dit (Chéla'h Lé'ha 15,39): "Vous le verrez et vous vous souviendrez de toutes les mitsvot de Hachem". Nos Sages ont appris de là (guémara Mena’hot 43b) que la mitsva de tsitsit pèse autant que toutes les autres mitsvot réunies.
=> Il faut comprendre ce qui est particulier dans les tsitsit pour qu’il suffise de les regarder pour se souvenir de toutes les mitsvot de la Torah.

-> Le Messé'h 'Hochma explique :
Il y a certainement dans les tsitsit des choses profondes auxquelles il faut réfléchir. En effet, la création s’appelle un vêtement (Tikounei Zohar 59 93a), et ce monde-ci n’est pas parfait, mais le Créateur a laissé l’homme le perfectionner. Par la mitsva de tsitsit, Il vient rappeler à l’homme ce perfectionnement et lui en donner l’ordre. Comment?
De même que les tsitsit ne sont complets et cachers que lorsqu’il y a 4 pans au vêtement, et que s’il manque un pan, le tsitsit n’est pas valable, il en va de même de la Création, qui s’appelle un vêtement : l’homme doit la mener à la perfection par la Torah et les mitsvot.
C’est le sens de "vous le verrez et vous vous souviendrez de toutes les mitsvot de Hachem".
En réfléchissant sur la mitsva de tsitsit et sa signification, à savoir que le Créateur vient nous éveiller à amener la perfection, l’homme s’empressera d’exécuter toutes les mitsvot de Hachem pour amener cette perfection.

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°473) ajoute :
"D’après cela, il est possible de dire que c’est la raison pour laquelle on recouvre un défunt justement avec le talit et le linceul et non des vêtements entiers, mais en coupant les tsitsit, pour rappeler aux vivants que c’est seulement tant qu’on est vivant qu’on peut amener un perfectionnement.
Si on le fait, heureux est-on, et on méritera le vêtement des rabbanim dans le monde à venir.
Mais tout cela tant qu’on est encore vivant. Après la mort, il devient impossible d’améliorer quoi que ce soit. C’est pourquoi on coupe les tsitsit, qui sont la norme pour la perfection du talit, pour dire en allusion au vivant que le mort ne peut plus amener quelque perfectionnement que ce soit.
C’est pourquoi les Sages ont dit : "Repens-toi un jour avant ta mort"(Pirké Avot 2,10), il faut amener le perfectionnement tant qu’on est encore vivant, car après la mort on ne pourra plus rien réparer, et on regrettera tout le temps où l’on aurait pu réparer et arriver à la perfection de son vivant, et qu’on a gâché pour rien.
On pleurera le temps perdu et qui ne reviendra plus."

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+ "Vous n’explorerez pas à la suite de votre cœur et à la suite de vos yeux, par lesquels vous vous égarez"

-> Rachi : le cœur et les yeux sont les explorateurs du corps et l'attirent vers la faute : le cœur convoite, les yeux voient, puis le corps commet la faute.

-> Selon le Rambam (Séfer haMitsvot), la Torah nous ordonne de ne pas nous laisser entraîner par les réflexions du moment issues de notre cœur ou par nos yeux, afin de ne pas nous éloigner de la croyance en D.
[l'épisode des explorateurs, nous enseigne qu'un juif doit être fixe dans sa émouna (Volonté de D.), le reste étant de belles illusions que notre yétser ara nous communique pour nous induire dans l'erreur.]

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+ "Je suis Hachem, votre D., qui vous ai fait sortir de la terre d'Egypte" (Chéla'h Lé'ha 15,41)

-> Ce verset signifie que Hachem a fait sortir d'Egypte le peuple juif à la condition qu'ils prennent sur eux la mitsva des tsitsit.
Tout celui qui accepte la mitsva des tsitsit affirme sa croyance dans la sortie d'Egypte, et celui qui n'accepte pas cette mitsva refuse d'y croire.
[midrach haGadol]

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-> "Je suis Hachem votre D. qui vous ai fait sortir du pays d'Egypte" (Chéla'h Lé'ha 15,41)

=> Pourquoi associer la sortie d'Egypte à la mitsva des tsitsit?

En réalité la Torah dit que par la mitsva des tsitsit, le peuple se sanctifiera ("Vous serez saints pour votre D.") et ils ne se détourneront pas ni après leur cœur ni après leurs yeux. Ainsi, on pourrait penser qu'Hachem ne sera avec eux que s'ils atteignent cette sanctification, et peut-être que s'ils ne se sanctifient pas de la sorte, Hachem ne sera plus avec eux.

C'est pourquoi, la Torah ajoute : "Je suis Hachem votre D. qui vous ai fait sortir du pays d'Egypte", et même si les juifs étaient, en Egypte, au plus profond de l'impureté, malgré tout Hachem était avec eux et les y a délivré.
De même, certes les tsitsit ont pour vocation de sanctifier le peuple ; malgré tout, même s'ils n'atteignent pas cette sainteté, Hachem sera avec eux, comme Il le fut en Egypte.
[Kol Ben Levi]

[de même que nous avons des franges de tsitsit à tous les coins, Hachem est toujours avec nous, quoique nous fassions, où que nous allions. Un juif n'est jamais seul!]

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-> Pourquoi a-t-on donné le nom de : "tsitsit"?

Car le Talit possède 4 coins (kanaf).
Or la guématria de 4 fois le mot : "kanaf" (כנף - guématria de 150) correspond au compte du mot tsitsit (ציצית - guématria : 600 = 150*4).
[rav Moché Cohen - Yodé ha'itim]

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-> Un homme en colère devra regarder les tsitsit et sa colère passera.
En effet, le mot kanaf (coin - כנף) a une valeur numérique de 150, comme le mot : kass (colère - כַּעַס) ; ceci suggère que les tsitsit constituent un remède contre la colère.

De plus, si l'on a l'habitude de passer les tsitsit devant les yeux lorsqu'on récite le Shéma, on ne deviendra jamais aveugle.
Outre leur sens simple, les mots "ce seront pour vous des tsitsit" signifient : "ce seront pour vous une vue" car le mot tsitsit est proche du verbe : léhatsits (regarder).
Ce lien entre les tsitsit et la vue est lié au fait que l'on regarde les 2 tsitsit de devant qui ensemble contiennent 16 fils et 10 nœuds, correspondant aux 10 Séfirot.
Leur total est donc de 26 correspondant à la valeur numérique du Nom Divin ...

Les tsitsit comportent 5 nœuds, correspondant aux 5 Livres de la Torah, et 4 coins, pour rappeler à l'homme les mitsvot dans quelque direction où il se tourne ...

L'homme qui observe scrupuleusement ce précepte est considéré comme ayant accompli tous les commandements de la Torah et méritera de contempler l'éclat de la Présence Divine.
[Méam Loez - Chéla'h Lé'ha 15,37-41]

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-> Le Réchit ‘Hokhma (Chaar haKédoucha ch. 6) écrit : Les tsitsit sont une ségoula pour attirer la Présence Divine afin qu’elle vive parmi nous, ainsi qu’il est écrit "aux pans de leurs vêtements pour toutes leurs générations (lédorotam)", c’est comme s’il était écrit ladour itam (vivre parmi eux), c’est pourquoi les Sages ont dit que quiconque est attentif à la mitsva de tsitsit mérite d’accueillir la Présence Divine.

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-> La Michna Broura (par.24 al.47) dit au nom d’auteurs anciens que celui qui fait passer les tsitsit sur ses yeux au moment où il dit la parachat tsitsit dans le Kiryat Chéma est assuré de ne jamais devenir aveugle.

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-> La guémara (Nédarim 25a) affirme que la mitsva des tsitsit équivaut à toutes les mitsvot de la Torah.
Pourquoi cela?

Le Tachbets écrit que du fait que la Torah commence par la lettre : ב (béréchit) et se termine par la lettre : ל (Israël), ce qui forme le mot : לב (lev = cœur), dont la valeur numérique est de : 32, comme le nombre de fils composant le tsitsit.
=> C'est pour cela que nos Sages ont dit que tout celui qui réalise la mitsva des tsitsit est considéré avoir accompli la Torah de son début à sa fin.

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-> Comme un être humain n'a pas la possibilité d'accomplir les 613 mitsvot chaque jour, Hachem nous a donné un, celle des tsitsit, qui les représente tous.
En l'observant, nous nous souvenons tous les jours de toutes les mitsvot que nous nous sommes engagés à accomplir.
Pour Hachem, l'intention de bien agir est équivalente à la bonne action elle-même.
Lorsque nous nous souvenons des 613 mitsvot de D., et y pensons quotidiennement, c'est comme si nous les observions.
Tel est le sens du verset : "vous vous souviendrez de tous les commandements (mitsvot) de D. pour les observer".
Hachem nous a donné le commandement des tsitsit pour que nous nous souvenions de tous les commandements Divins.
Si nous prenons l'engagement de les accomplir, cette résolution est considérée comme un acte ...

Le mot tsitsit provient du mot : "hatsatsa" (regarder), comme dans le verset : "observe par le treillis" (métsits min a'harakim - Chir haChirim 2,9)
En voyant les tsitsit, l'homme se souvient des 613 commandements (mitsvot) et décide de les observer : cette décision lui est comptée comme leur accomplissement.
[...]
Le verset répète : "Ce seront POUR VOUS des tsitsit" = Ne vous attendez pas à ce qu'en portant les tsitsit sans y réfléchir, vous vous souveniez des commandements. Si vous avez passé les tsitsits comme on enfile n'importe quel autre habit, au lieu de penser : "Hachem a ordonné que nous accomplissions cette mitsva pour nous souvenir de tous les commandements", à quoi servent alors les tsitsit? ...
Par contre, si "ce seront pour vous des tsitsit" dont la racine est le mot : "hatsatsa" (regarder) que vous porterez dans le but de les regarder et de vous souvenir des commandements de D., alors "vous les verrez" et vous vous souviendrez de tous les commandements Divins.
[Méam Loez - Chéla'h Lé'ha 15,37-41]

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-> La mitsva de tsitsit compte autant que toutes les autres mitsvot (guémara Chevouot 20a).

-> A cause de la faute de la négligence dans les tsitsit, les enfants de quelqu’un meurent dans leur jeune âge (guémara Shabbat 32b).

-> Quiconque est attentif à la mitsva de tsitsit mérite de voir la Présence Divine (Choul’han Aroukh 24,6).

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-> Par la mitsva des tsitsit, l'homme reçoit un supplément de kédoucha, comme il est dit : léamaan tizkérou ... vi'item kédochim.
[Sifri - au nom de rabbi Yahouda haNassi]
C'est pourquoi le talith possède 4 coins afin de se rappeler Hachem quelle que soit la direction vers laquelle on se tourne.

-> Cette mitsva des tsitsit, lorsqu'elle est réalisée correctement, protège l'homme de la faute (michna Broura 24,5), comme le rapporte la guémara (Ména'hot 44a).

-> Selon le 'Hida, si l'on craint le ayin ara, en regardant nos fils des tsitsit alors nous en sommes protégés.

-> La coutume ancienne des communautés séfarades est de ne pas sortir les tsitsit à l'extérieur.
Cependant, on devra de temps en temps au cours de la journée les sortir pour les voir (Arizal - Chaar hakavanot), car ceci est d'un grand profit pour l'âme et l'empêche de fauter, et cela aide la Présence Divine à mettre fin à la Galout (Kav haYachar - chap.45).

-> On doit faire honneur aux tsitsit en évitant qu'elles ne traînent par terre (Choul'han Aroukh 21,4).
Certains décisionnaires rapportent que ceci amène la malédiction sur l'homme (cf. Beit Yossef - chap.22).
Toutefois, celle-ci ne se concrétise que si la personne n'y prête aucune attention en laissant les fils trainer par terre, et qu'en marchant on les piétine.
Par contre, s'il arrive que les fils tombent à terre et touchent par inadvertance, il n'y a rien à craindre. (Kaf ha'Haïm 21,18).

-> Avant de faire la bénédiction, il faut vérifier les tsitsit et séparer les fils.
Nos Sages rapportent que les lettres qui composent le mot tsitsit (ציצית) sont les initiales de : tsadik (un homme juste) Yafrid (sépare) Tsitsiotav (ses fils) Tamid (toujours). [Arizal]

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-> "Si [rabbi Méïr] compare le fil des tsitsit à un sceau, c'est parce que [les souverains] ont coutume de faire porter leurs armoiries à leurs serviteurs.
Or, le tsitsit témoigne que les enfants d'Israël sont les serviteurs de D."
[Tossefot - guémara Ména'hot 43b]

-> Les tsitsit aux 4 coins des habits ressemblent au sceau du maître sur l'habit de son esclave, pour lui rappeler constamment son statut et ses devoirs envers lui, car véritablement la vue des tsitsit renforce notre motivation à réaliser les mitsvot et à ne pas nous écarter du service Divin en voyant des choses qui nous attirent ou des images indécente ...
[d'après le Séfer ha'Hinoukh]

Il y a aussi une allusion et une évocation au fait que le corps de l’homme et son âme, tout est à Hachem, car le blanc est une allusion au corps qui vient de la terre, et le bleu dont la couleur évoque le ciel est une allusion à l’âme qui vient d’en haut.
En effet, le tekhelet est semblable à la mer, la mer est semblable au ciel, et le ciel est semblable au Trône de gloire, c’est pourquoi les Sages ont dit qu’on attache un fil de tekhelet sur le blanc, car l’âme est supérieure et le corps est inférieur.

[cela nous renvoie à l'idée que nous devons asservir notre corps, notre animalité, au joug d'Hachem, qui se doit d'être supérieur. Nous ne devons pas inverser les priorités, ni oublier la réelle finalité de notre venue dans ce monde.
On attache le tékhelet sur le blanc, car ce monde est un moyen temporaire pour bâtir notre part future éternelle.]

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-> Le Ora’h ‘Haïm écrit que les tsitsit sont un signe de servitude, et quand on regarde le signe de sa servitude on sait qu’on n’est pas libre de faire ce que bon vous semble.

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-> Dans la guémara (Shabbath 32b), Rech Lakich enseigne : Tout celui qui prête attention aux tsitsit est méritant, et 2800 serviteurs prendront soin de lui, comme il est dit : "En ces jours là, 10 hommes de toute langue, de toute nation, saisiront le pan des habits de cet homme, en disant : Nous voulons aller avec vous, car nous avons entendu dire que D. est avec vous." (Zé'haria 8,23).

Le rav Nissm Gaon commente que
- le pan des habits de cet homme, ce sont les 4 coins du talit/tsitsit ;
- 10 hommes de toute langue, ce sont 10 hommes parmi chacune des 70 langues parlées dans ce monde, à savoir 700 hommes ;
=> soit au total : 4 que multiplie 700 = 2800.

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-> On rapporte au nom des Richonim, que celui qui fait passer les tsitsit devant les yeux lorsqu'il lit le 3e paragraphe du Shéma, est assuré de conserver une bonne vue.
[Michna Broura 24,7]

37°C : une bonne température …

+ 37°C : une bonne température ...

Nous savons que le corps humain ne peut se maintenir parfaitement en vie qu'à 37°C.
Ceci peut s'expliquer de la façon suivante.

37 : est la valeur numérique de : "ével" (l'air, l'oxygène -> הבל).
L'oxygène est ce qui est nécessaire au corps pour vivre.

Or, nous pouvons remarquer que "ével" (הבל), est composé des lettres : "lév" (le cœur - לב) et "hé" (l'un des noms de D. - ה).

=> Ceci signifie que lorsque l'on fait fonctionner son cœur (לב) selon la volonté de D. (ה), c'est-à-dire lorsque l'on associe D. au cœur (ה au לב), on obtient alors : "ével" (הבל) : le souffle, l'oxygène.
==> On obtient la bonne température : 37°C, on obtient la vie!!

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+ Bonus :
On apprend dans les pirké avot que l'essentiel est d'avoir un lév tov : un bon cœur.
Il est intéressant de noter que la limite en dessous de laquelle le corps ne tient pas et meurt, est : 32°C, qui est la valeur numérique du mot : "lév" (לב)

La 1ere est la dernière lettre de la Torah forment le mot : לב.
La Torah est ce qui permet d'être pleinement vivant ...

 

Source (b"h) : dvar Torah issu du "Pardess Ména'hem" du Rav Ména'hem Berros

"Il est écrit : "Est-ce que Ma parole ne ressemble pas au feu, dit D., et au marteau qui fait voler en éclat le rocher." (Yirmiyahou 23,29)

Si l'homme se consacre à l'étude de la Torah, cette dernière sera comme un feu et consumera toutes les souillures qui l'ont envahi ; et bien que le yétser ara soit aussi un feu qui brûle, le feu de l'étude de la Torah lui est supérieur et il est capable de le dévorer.

Si le penchant au mal est dur comme le rocher, la Torah elle, est un marteau qui le brise en mille éclats.

Aussi, ne crains rien, même si tu es plein de souillures, car la Torah brûle tout.

Lorsque l'homme étudie la Torah, elle le protège et le sauve.
D., Lui-même, dans Sa gloire, lutte et Il le défend contre tous les accusateurs."

[Rabbi Yaakov Abi'hessera]

"Le pays que nous avons parcouru au cours de notre exploration est une terre excellente.
Si D. est satisfait de nous et nous conduit dans ce pays, Il peut nous le livrer ... Mais ne vous rebellez pas contre D." (Chéla'h Lé'ha 14,7-9)

Le Rabbi Moché Tsvi de Svern de nous enseigner :
"La terre d'Israël peut aider l'homme à s'élever dans la sainteté et à atteindre un haut niveau seulement lorsque l'homme, mû par un réel désir d'être meilleur, fait des efforts sur lui-même.

S'il se laisse aller, le mauvais penchant, qui est bien plus fort en terre d'Israël qu'ailleurs, peut le faire tomber très bas.

Certes, "la terre est excellente" mais souvenez-vous : "ne vous rebellez pas contre D." "

"[La terre] est-elle bonne ou (im) mauvaise" (Chéla'h Lé'ha 12,19)

-> La terre d'Israël est bonne même si (im) vous voyez qu'elle est mauvaise.
Sa sainteté existe toujours mais elle est cachée.
Sous le "mal" superficiel se cache le "bien.
(Séfer haZé'hout)

-> Le Rabbi Yossef 'Haïm Sonnenfeld rapporte à ce sujet : "Vois le bien de Jérusalem" (Téhilim 128,5), et de commenter : l"homme doit s'efforcer de voir seulement le côté positif de Jérusalem".

"Puisse D. nous préserver du désespoir que pourrait causer le retard du Machia'h.

Il convient de se tenir prêt pour attendre la délivrance comme si l'on attendait quelqu'un qui doit arriver.
Et qui sait, peut-être se tient-il déjà derrière notre mur."

[le 'Hafets 'Haïm]

"On peut me déposséder de tout, sauf du D. qui gît en moi."

[Rabbi Aharon de Karlin]

"La conclusion après tout ce qui a été entendu est que tu dois craindre D. et observer Ses commandements, car c’est tout ce que l’homme est." (Kohélét 12 ;13)

La guémara (Shabbath 30b) interprète ce verset comme signifiant que l’univers en entier a été créé uniquement pour celui qui accomplit la volonté de D.

Il peut paraître présomptueux d’affirmer que l’univers en son entier, avec ses galaxies grandes de milliards d’années-lumière et ses innombrables étoiles, soit entièrement créé pour un minuscule être humain dont la présence physique dans ce vaste univers est plus que négligeable.
C’est pourtant précisément ce qu’enseigne le judaïsme.

Dès lors que l’on accepte l’existence d’un D. infini, toute dimension devient dénuée de sens .
[Dans le rapport à l’infini, il n’existe aucune différence entre un millimicron et un milliard d’années-lumière.]

=> Nous devons apprécier cette importance et nous montrer à la hauteur de nos responsabilités.

(Au regard de l'infinie complexité de ce que D. nous met à notre disposition (corps humain, monde environnant), c'est que l'on peut faire de grandes choses avec.

bé'hém'la raba émounaté'ha = grande est la confiance que D. a en nous => Tâchons de ne pas le décevoir, d'être à la hauteur!)