Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"La Emouna se traduit par : une certitude de la proximité de D., et de la vérité de la Torah, dont les directives sont suivies fidèlement en toutes circonstances. "

[rav Wolbe]

"Et de là (au milieu de l’exil) tu chercheras D. et tu Le trouveras" (Dévarim - Réé 14,1)

Le Baal Chem Tov disait : "De là, signifie : d’où que tu puisses te trouver. "

Le Baal Chem Tov nous transmet le message que D. est partout, et peut être trouvé, quel que soit le niveau de la personne.

=> Quel que soit l’endroit ou le moment, vous Le trouverez, si seulement vous prenez la peine de Le chercher.

L’amour que D. a pour nous dépasse celui d’un père pour son enfant.
Il nous a promis de ne jamais nous abandonner.
Nous sommes toujours proches de Lui et Il nous est toujours accessible.

"Puisqu'ils haïssent la discorde et aiment la paix, le moment est venu que Je leur donne la Torah."

[traité Déré'h Erets Zouta]

+ Kora'h : avoir un minimum de reconnaissance ...

-> Le Midrach précise que durant 7 jours , Moché chercha à résister à l'ordre de D. en lui intimant de faire sortir Israël (tant était grande son humilité).
Après ce laps de temps, D. dut lui expliquer que, s'il n'y allait pas, nul autre n'irait à sa place et qu'Israël se perdrait en Egypte.

=> Aussi, Moché Rabbénou ne méritait-il pas un peu plus de reconnaissance de la part de son élève qui aurait été encore un esclave en Egypte sans son recours!?
[on peut rajouter toutes les interventions ultérieures de Moché auprès de D. pour défendre le peuple juif.]

-> De plus, le midrach nous enseigne que Kora'h était le plus riche de tous les enfants d'Israël, à tel point qu'il possédait 300 mules blanches pour porter les clés de ses trésors (guémara Pessa'him 119a ; guémara Sanhérin 110a).
Ces trésors avaient été accumulés par Yossef lors des ventes de blé, durant la grande famine de son époque.

Kora'h réussit à retrouver un tiers de ces immenses trésors grâce à Moché qui lui en indiqua le lieu de cachette.
Il lui expliqua également comment les récupérer.

La guémara (Sanhédrin 110a) de nous dire : "R. 'Hama bar 'Hanina a révélé : Yossef cacha 3 trésors en Egypte : l'un d'eux fut découvert par Kora'h, un autre par Antonin et le 3e est gardé en réserve pour les tsadikim du monde à venir."

Selon nos Maîtres, Kora'h avait soif de richesses.
Il était le trésorier de Pharaon et espérait vivement qu'après la rédemption, les juifs resteraient en Egypte, ce qui lui aurait permis d'entrer en possession du trésor royal.
Son avidité fut telle que D. lui accorda la possibilité de découvrir une partie de ce trésor.
Il faut savoir que ce que récupéra Kora'h correspondait à l'une des fortunes les plus immenses qui n'ait jamais existé.

Trop de richesse apporte beaucoup de force et d'assurance à l'homme, cependant ceci peut l'amener à en oublier sa véritable place, surtout vis-à-vis de son maître en Torah.

Kora'h pensait que sa richesse et son ascendance lui donnaient le droit d'accéder à un poste honorifique.
Cela l'entraîna à se rebeller contre son maître (qui lui permis d'avoir toute cette richesse!) et contre la Torah.
Mesure pour mesure, D. engloutit toute sa fortune avec lui.
C'est ainsi que ni lui, ni ses richesses n'eurent de place dans ce monde.

On peut se demander aussi si l'attitude de Kora'h n'était pas une façon de refuser d'assumer sa dette de gratitude vis-à-vis de Moché ...

[ Il n'est pas si facile d'avoir un regard plein de reconnaissance vis-à-vis d'autrui, et nous pouvons être tenté d'utiliser tout moyen pour effacer cette dette (dénigrer, banaliser, ...). ]

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-> A propos de la fortune colossale de Kora’h, la guémara (Pessa’him 119a) enseigne : "Yossef a caché 3 trésors en Egypte, l’un a été découvert par Kora’h, l’autre a été découvert par Antoninus fils d’Assuérus, et le dernier est resté caché pour les Tsaddikim dans l’avenir"

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique qu’il existait 3 provenances bien distinctes de l’argent ayant servi à acheter le blé de Yossef : L’argent des idolâtres, l’argent des voleurs et l’argent de ceux qui respectaient les 7 lois des Bné Noa’h.
D. inspira Yossef, de façon miraculeuse, afin qu’il répartît ces 3 types de trésor en 3 lieux différents.
Kora’h découvrit le trésor relatif à l’argent des idolâtres, Antoninus découvrit le trésor relatif à l’argent des voleurs, celui relatif à l’argent des gens droits resta caché pour les temps futurs.

-> Pour donner une idée de l’ampleur de la richesse de Kora’h, la guémara (Pessa’him 119a) poursuit : "300 mules blanches portaient les clés des coffres-forts de Kora’h".
La guémara interprète le verset : "La richesse est gardée pour le malheur de celui qui la possède" (Kohélet 5,12) comme faisant référence à la richesse de Kora’h : "Parce qu’il s’enorgueillit de sa grande richesse (qu’il utilisa pour influencer ses futurs acolytes), il fut rejeté de ce Monde" [selon le Rachbam : sa fortune causa sa perte].

-> Pour mieux comprendre l’origine de la fortune de Kora’h et pourquoi celle-ci lui causa sa perte, on peut rapporter le midrache (Bamidbar rabba 18,15) suivant : Le verset : "S’empare-t-il des villes en ruines, de maisons qui ne sont pas habitables, étant destinées à ceux qui partent en exil. Il ne s’enrichira pas, sa fortune ne subsistera point" (Iyov 15,28-29) constitue une critique adressée à Kora’h qui s’est révolté contre les pouvoirs attribués par D. à Moché et à Aaron. En effet, Kora’h exerçait les fonctions de trésorier principal chez Pharaon et il accumula sa légendaire richesse en puisant dans les trésors de l’Égypte qui lui étaient confiés.

-> Afin de comprendre en quoi consiste ce reproche qui lui est fait d’avoir ainsi "pioché" dans les trésors de cet infâme tyran, le Maggid de Doubno (Michlé Yaakov) nous raconte la parabole suivante: Un aubergiste s’aperçut qu’un homme bizarre se promenait dans sa taverne d’une table à l’autre, un comportement qui attira bien sûr son attention. Il se mit donc à le filer en tentant de n’éveiller auprès de lui aucun soupçon et il comprit qu’il s’agissait en fait d’un vulgaire voleur qui profitait de l’état d’ivresse des clients pour les démunir des quelques sous qu’ils avaient en leur possession! L’aubergiste l’attrapa donc par le cou en le secouant comme une paillasse et le traîna jusqu’à son bureau pour lui faire subir un interrogatoire en règle. Là, le larron essaya de plaider sa cause en arguant qu’il n’avait fait aucun mal à l’aubergiste lui-même puisqu’il ne s’en était pris qu’à ses clients ...
Le patron des lieux lui répliqua en ricanant : "Ceux qui viennent chez moi boire un verre ne quittent jamais l’auberge avant d’avoir dépensé tout leur argent! Voler de leur poche, cela équivaut à réduire mon propre gain"
Kora’h croyait justifier son appropriation des trésors égyptiens par le fait qu’ils étaient "voués à la perte". Or, ce faisant, il n’a pas pris en compte que les richesses égyptiennes avaient été justement promises au Peuple d’Israël lors de l’Alliance passée par D. avec Abraham Avinou [Alliance au cours de laquelle, Hachem lui annonça : "Après cela, ils (tes descendants) sortiront (d’Egypte) avec une grande richesse (Rékhouch Gadol)" - Lé'h Lé'ha 15,14)].
C’est pour cela qu’il est dit, à propos du châtiment de Kora’h : "La terre ouvrit son sein et les dévora, eux et leurs maisons, et tous les gens de Kora’h, et toute la richesse (qu’il s’était accaparé)".
Ainsi, chaque somme soustraite du trésor de Pharaon était-il en fait un détournement de fonds d’un argent qui revenait à ses propres frères hébreux.

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-> Nos Sages (interprétant le mot "Vayika’h" (Il prit - וַיִּקַּח) enseignent que Kora’h a fait une mauvaise acquisition (מקח רע - Méka’h Ra) pour lui-même, comme s’il avait pris (לָקַח - Laka’h) et volé de l’argent qui ne lui revenait pas
[«mauvaise acquisition (Méka’h Ra), car prenant aussi sa source dans l’idolâtrie (selon l’explication du Ben Yéhoyada) ou encore, comme l’explique le Arizal, parce que Kora’h "prit" le "mauvais côté" de Kaïn (le fils ainé d’Adam Harichone), à propos duquel, il est dit : "Elle conçut et enfanta Kaïn, en disant: “J’ai acquis (Kaniti (קָנִיתִי) – qui s’apparente au mot Kaïn - קַיִן) un homme, conjointement avec Hachem!" (Béréchit 4, 1), c’est-à-dire, que ‘Hava, sa mère, lui donna un nom (Kaïn - קַיִן) qui rappelle l’idée "d’acquisition" (Kiniyan - קנין) (proche de l’idée de richesse à laquelle Kaïn et Kora’h furent prédestinés) et aussi l’idée de "jalousie" (Kinah - קנאה) (que montra Kaïn envers son frère Abel, et plus tard, Kora’h envers Moché et Aaron) – Chem miChmouël].

"Kora'h a prit" (Kora'h 16,1)

Selon le Midrach Rabba (18,3), Kora'h a confronté Moché à la question suivante : "Est-il nécessaire de fixer une mézouza sur le montant de la porte, d'une pièce remplie de Séfer Torah?"

Moché lui a répondu positivement.

Pourquoi une pièce pleine de Sifrei Torah a-t-elle besoin à son extériorité d'une mézouza (de courts extraits issus d'un séfer Torah)?

Le slogan des 1ers réformistes était : "Yéhoudi bévété'ha vé'adam bétsété'ha" (Soit un véritable juif à la maison, mais à l'extérieur soit une personne comme tout le monde).

De la même manière, Kora'h a dit à propos des juifs : "Toute la communauté est sainte" (kol a'éda koulam kédochim) , "D. réside parmi eux" (ouvéto'ham Hachem - 18,3)
Il voulait dire par là que tous les juifs sont saints car ils ont tous D. qui résident dans leur cœur (béto'ham).
Pour Kora'h, il est suffisant d'être un bon juif à l'intérieur, sans le montrer à l'extérieur.

Moché a fermement exprimé son désaccord, et a insisté sur le fait que même si une maison ou une personne est pleine de Torah, il est impératif de l'être aussi à l'extérieur.

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-> Le fait que Kora'h ait précisément choisi de poser à Moché ces 2 questions a un sens symbolique.
Toutes 2 ont un rapport direct avec sa dispute fondamentale avec Moché et Aharon.
En effet, la mézouza représente Moché, par lequel la Torah a été donnée et par laquelle il a acquis sa supériorité.
La laine bleue, quant à elle, fait allusion à Aharon dont la suprématie provenait des vêtements de prêtrise.

En d'autres termes, Kora'h affirmait : puisque la communauté entière était sainte [depuis le Don de la Torah au Sinaï] et imprégnée de la Torah qui élève tous les hommes, qu'avait-on besoin de mézouza, c'est-à-dire de Moché, et de laine bleue, c'est-à-dire d'Aharon?
[Méam Loez - Kora'h 16,1]

"La mort? Ce n'est rien, sinon un changement de demeure.
L'homme avisé privilégie la seconde demeure."

[Rabbi Ména'hem Mendel de Kotsk]

+ Un jour, l’empereur romain demanda à Rabbi Yéhochoua :
"Pourquoi les mets du Shabbath répandent-ils une si bonne odeur ?"

Rabbi Yéhochoua lui répondit : "C’est grâce à une épice, appelée Shabbath."

L’empereur lui dit : Donne-m'en !"
Rabbi Yéhochoua lui répondit : "Elle ne sert qu’à celui qui observe le Shabbath."

[Guémara Shabbath 119a]

L’importance de chacune de nos larmes …

+ L'importance de chacune de nos larmes ... (par le Rav Aryeh Lévine)

Une femme déboussolée est venue voir le Rav Aryeh Levine à son domicile, à Jérusalem.
Elle avait perdu récemment son mari après une longue et douloureuse maladie, et c'est pourquoi elle venait écouter des mots de réconfort de ce grand Sage.

Elle supplia : "S'il vous plaît, dites-moi ce qu'il est arrivé au torrent de larmes que j'ai versé.
Est-ce que tout est parti en pure perte?
Tout cela n'a-t-il servi à rien?"

Le Rav Aryeh lui a répondu plein de compassion :
"Lorsque le moment viendra pour vous de quitter ce monde, et d'accéder au trône divin, on vous montrera à quel point vos larmes sont précieuses.

On vous dira que D., Lui-même, a rassemblé chacune des gouttes de vos larmes, les chérissant comme des pierres précieuses.

Et on vous montrera, qu'à chaque fois qu'un décret difficile menace le peuple juif, D. prend une de vos larmes et efface ce mauvais décret."

"Le fardeau est adapté au chameau"

[guémara Kétoubot 67a]

=> Plus le chameau est robuste et plus son propriétaire le charge.
D. agit ainsi à notre égard ...

"La terre ouvrit sa bouche et les engloutit." (Kora'h 16,32)

Pourquoi furent-ils punis de cette façon?

Le Rabbi de Strikov dit : Moché était plus humble que tout homme sur la surface de la terre.
Bien qu'il se mît réellement au niveau de la terre, ils l'attaquèrent et lui reprochèrent : "Pourquoi vous érigez-vous..."

Même cette humilité-là, de s'effacer jusqu'à terre, était à leurs yeux une forme d'orgueil.
=> Il ne leur restait donc qu'à descendre plus bas que terre, pour être humble d’après lui ...
C’est ce qui se passa : la terre s’ouvrit et il y descendit à l’intérieur, c’est-à-dire sous la terre.

-> Rabbénou Bé'hayé dit qu'en voulant atteigne le sommet du peuple, de façon inadéquate, il a été puni en atteignant le point le plus bas du guéhinam.
On peut lier cela à : "L'orgueil de l’homme amène son abaissement, la modestie est une source d’honneur" (Michlé 29,23)

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-> Le Zev Zahav enseigne : Moché était le plus petit des hommes de la terre à ses propres yeux, et malgré tout Kora’h et sa bande prétendaient "Pourquoi est-ce que vous vous enorgueillissez?"
D’après eux, même une telle humilité d’être plus bas que terre était aussi considérée comme de l’orgueil, par conséquent il ne leur restait qu’à descendre en dessous de la terre.

-> Le rav Morde'haï ‘Haïm de Slonim donne une autre explication : Les gens de Kora’h cherchaient la vérité, ils ont dit à Moché : "Il est sûr que tu n’as pas entendu cela directement de Hachem", or il est écrit "la vérité fleurira de la terre" (Téhilim 85,12), c’est pourquoi on les a envoyés en-dessous de la terre et là ils ont trouvé la vérité.
Là-bas ils ont dit : "Moché est vérité, sa Torah est vérité et nous sommes des trompeurs".

-> Le châtiment de la bande de Kora’h était qu’ils soient avalés avec tout ce qu’ils possédaient.
Pourquoi la terre a-t-elle aussi avalé tout ce qu’ils possédaient?

Le Sforno répond : pour qu’ils ne méritent pas que les tsadikim profitent de leur travail, selon ce qu’ont dit nos maîtres (cité par Rachi Vayikra 5,17) : "La Torah établit qu’il y a une bénédiction pour celui qui trouve une mitsva sans le savoir". Disons que quelqu’un avait une pièce d’argent dans son manteau, elle est tombée et un pauvre la trouve et en profite, la Torah lui attribue une bénédiction.
Donc même ce mérite a été enlevé à Kora’h et sa bande.

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-> "Qu’ils descendent avec tout ce qui est à eux vivants au Chéol" (Kora’h 16,33)

Il y a lieu de demander pourquoi Kora’h et toute sa bande ont été punis de façon tellement exceptionnelle, descendre vivant au Chéol, un châtiment dont on ne trouve un exemple en aucun autre endroit?

Le Yichma’h Israël (rabbi Yaakov 'Haïm Sofer) l’explique en disant que tous les comportements de Hachem avec nous sont mesure pour mesure. Comme Kora’h avait voulu monter au plus haut niveau, qui est la kéhouna guédola, on l’a fait tomber jusqu’au Chéol, qui est le niveau le plus bas du Guéhénam.

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-> Le rav Yonathan Eibschutz (Tiférèt Yonathan) explique que Kora’h et sa faction remirent en question les raisons des mitsvot, alors qu’ils ne connaissaient pas leur profondeur infinie. En effet, l’homme ne peut appréhender les raisons des mitsvot ; on ne tente de les expliquer qu’afin de faciliter leur accomplissement, puisqu’il est plus aisé de faire quelque chose qu’on comprend. Cependant, il ne faut pas croire que nous connaissons leurs raisons véritables. Les mitsvot correspondent à la volonté de D., aussi ne sommes-nous pas en mesure de saisir leurs raisons essentielles.
Kora’h et sa faction, qui prétendirent que les mitsvot n’ont pas une grande profondeur, furent punis, mesure pour mesure, en tombant dans les profondeurs de la terre, où ils devaient comprendre, de manière ultime, que la Torah est plus profonde que l’abîme.

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-> Rabbi 'Hanina dit : "Prie pour la paix du gouvernement, car si on ne le craignait pas, les hommes s’entre-dévoreraient vivants." (Pirké Avot 3,2)

Il est donc important d’instaurer un roi et des chefs, pour la bonne marche du royaume.
Ainsi, Kora'h qui ne voulait qu'il n’y ait aucun dirigeant, provoquerait à la longue que les hommes "se dévorent vivants" et que la quiétude de la nation soit ébranlée. C’est pourquoi, mesure pour mesure, sa punition fut d’être lui-même avec son groupe "dévorés vivants", par la terre qui s’ouvrit et les engloutit vivants.

[le Kli Yakar]

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-> Pourquoi Kora'h devait-il être englouti par la terre, plutôt que frappé par l’une des 4 formes de peine de mort en vigueur au tribunal? Pour quelle raison D. choisit-Il de lui infliger une mort si étrange?

Rabbi Mordé'haï Chmouël Krol l’explique ainsi :
Nos Sages affirment qu"il existe un décret selon lequel le souvenir du défunt s’efface du cœur de l’homme". Or, Hachem désirait que nous nous souvenions à jamais de Kora’h afin que nous en déduisions notre devoir de nous éloigner de la querelle. Il était donc nécessaire de le punir d’une manière marquante, de sorte que cela reste à jamais gravé dans notre mémoire et nous serve de leçon.

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"Si c'est une création de l'Éternel, la Terre ouvrira sa bouche et les avalera avec tout ce qui est à eux, ils descendront vivants dans la tombe et vous saurez que ces hommes ont provoqué Hachem" (Kora'h 16,30)

=> Pourquoi Moché a-t-il choisi de punir Kora'h et son assemblée par une mort aussi singulière?

-> Le Arizal (Likouté Torah - Kora'h) nous dévoile que Moché était la réincarnation d'Hével tandis que Kora'h, qui s'était opposé à lui de façon virulente, était la réincarnation de Caïn son frère.
Ainsi, de même que Caïn jalousa son frère Hével durant son premier guilgoul (réincarnation) et le tua, de même Kora'h jalousa Moché.

-> Le Chla haKadoch (Torat Ohr - Kora'h ot.5) ajoute :
La terre ouvrit sa bouche et engloutit Kora'h mesure pour mesure afin d'effectuer la réparation de sa réincarnation précédente. En effet, la terre avait avalé le sang d'Hével, comme il est écrit : "La voix des sangs de ton frère crie vers Moi depuis la terre" (Béréchit 4,10).
Ainsi, lorsqu'un homme fait couler le sang d'un autre homme, la victime tuera à son tour son assassin et accomplira le verset : "Celui qui verse le sang de l'homme par l'homme, son sang sera versé" (Noa'h 9,6).
C'est la raison pour laquelle Moché, qui était la réincarnation d'Hével, tua Kora'h réincarnation de Cain par l'intermédiaire de la terre.

[ ainsi, puisque Caïn a versé le sang de Hével, la réparation pourra se faire lorsque Hével (réincarné en Moché) provoquera la mort de Caïn (réincarné en Kora’h).
Et puisque Hachem, s’adressa à Caïn après son crime, en lui disant : ""tu es maudit à cause de cette terre, qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère (Hével)" (Béréchit 4,11).
La réparation, qui doit être mesure pour mesure, implique que la terre ouvre sa bouche pour cette fois engloutir Kora'h. ]

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=> Quelle est l'origine de la jalousie de Caïn et de Kora'h?

-> Le Chla haKadoch nous éclaire par une explication d'après le Zohar (Béréchit 54a) sur l'origine de la jalousie de Cain envers Hével : le serpent des six jours de la création inocula sa souillure à Adam et 'Hava à la suite de la faute originelle. En conséquence, leur naquit deux fils : un qui était du côté de la kédoucha (sainteté), le second du côté de la souillure du serpent et de la klipa (impureté).
Hével hérita du côté de la sainteté d'Adam et de 'Hava tandis que Caïn naquit avec le mélange de la souillure du serpent.
[la guémara (Shabbath 146a) dit que le serpent s'unit à 'Hava et lui transmit de la souillure.
Le Arizal nous avertit de bien se garder de comprendre cet enseignement selon son sens littéral. (cela se passait à un niveau spirituel, et non physique).
Après avoir fauté avec le fruit de l'Arbre, Adam souhaita se repentit le jour même de la faute. C'est de ce début de téchouva, qu'Hével viendra au monde avec un début de réparation. (Zohar Béréchit 54a).
Ainsi, le Arizal nous explique que Caïn fut beaucoup plus atteint par le mal que son frère cadet hével. ]

Rachi explique au nom du midrach (rabba 18,6) que le serpent des six jours de la création fit fauter Adam et 'Hava car il les vit cohabiter ensemble et il la désira.
Ainsi, en les voyant tous les deux, il fut épris de jalousie. Une fois souillée, 'Hava transmit à son fils Caïn cette jalousie qui va se déclarer contre son frère Hével et se terminer par son assassinat.
Lorsqu'il se réincarna en Kora'h, cette jalousie originelle se déclarera de nouveau contre Moché qui est le guilgoul d'Hével.
La jalousie de Caïn et de Kora'h a donc pour origine la jalousie du serpent originel envers Adam et 'Hava.

-> À présent, nous comprenons pourquoi Moché choisit de punir Kora'h précisément par cette sanction exceptionnelle : "La Terre ouvrira sa bouche et les avalera avec tout ce qui est à eux, ils descendront vivants dans la tombe" (Kora'h 16,30). En effet, Moché dans sa grandeur réussit à comprendre que la réparation de Kora'h devait précisément avoir lieu par la terre afin de réparer le crime qu'il commit dans sa vie antérieure.

-> Le Ohr ha'haïm haKadoch enseigne au sujet du rôle de la terre :
il est écrit (guémara Sanhédrin 37b) : "Depuis le jour où la terre ouvrit sa bouche pour recevoir le sang d'Hével, plus jamais elle ne l'ouvrit, comme il est écrit : "Du coin de la terre, nous entendons des cantiques : gloire aux Justes!" (Yéchayahou 54,16). Les cantiques proviennent du coin de la terre et non de la bouche de la terre."

Nous apprenons d'ici que la bouche de la terre, après avoir avalé le sang d'Hével, se ferma et ne prononça plus de cantiques qu'avec en quelques sorte les "commissures de ses lèvres".
Ainsi, le Ohr ha'Haïm haKadoch explique que lorsque Moché souhaita punir cette assemblée de réchaïm, il fut nécessaire de rouvrir la bouche de la terre comme autrefois pour les avaler afin que cette dernière puisse réparer son acte antérieur. En effet, après avoir avalé un homme juste (Hével), elle devait rouvrir cette fois-ci sa bouche pour avaler les ennemis d'Hachem.

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-> "Dix choses furent créées le 6e jour avant la création, au crépuscule : "la bouche de la terre qui engloutit Kora'h" (Pirké Avot 5,6).
Rava nous enseigne qu'il s'agit de l'entrée du guéhinam. (guémara Sanhédrin 110a)

Les Sages (guémara Baba Batra 74a) nous enseignent que tous les 30 jours, le guéhinam les ramène à l'endroit où ils furent engloutis vivants et ils crient : "Moché est authentique et sa Torah est vérité".

Le Rachbats (Magen Avot) écrit qu'un tremblement de terre est quelque chose de similaire à cet événement mais il laisse une faille. Cependant, la bouche de la terre qui engloutit Kora'h est un événement unique et il n'y eut jamais rien de semblable.