Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

L’effort – donner du plaisir à Hachem

+ L'effort - donner de la satisfaction à Hachem :

-> Chaque juif a le désir sincère de donner à Hachem de la satisfaction (na'hat).
Il y a un plaisir très profond à savoir qu'Hachem est fier de vous. Le sentiment qu'Hachem est déçu provoque une douleur très profonde.

Ce qui rend Hachem fier, c'est notre effort.
La vie est pleine de hauts et de bas. La spiritualité est rarement cohérente. Ce qui importe à Hachem, c'est l'intensité de notre travail, pas nécessairement ce que nous accomplissons.
Un cycliste qui gravit une montagne peut aller plus lentement qu'il ne le ferait sur une plaine, mais il travaille plus dur pour gravir l'inclinaison.
Ce qui donne à Hachem du plaisir, de la satisfaction, c'est que nous essayons de gravir la montagne, et non la vitesse à laquelle nous le faisons.

La Torah ordonne qu'après le 7e jour de Souccot, nous célébrions un jour supplémentaire et fassions un "petit repas", comme l'explique Rachi, célébrant ainsi un 8ejour avec Hachem. C'est le yom tov de Chémini Atséret.
Mais pourquoi Hachem ne veut-il qu'un "petit repas" de notre part? Un repas plus copieux n'aurait-il pas plus de valeur?

Ce 8e, est un jour supplémentaire qui suit 7 jours où l'on offre des korbanot (sacrifices). La Torah prescrit des sacrifices spéciaux pour chaque jour de Souccot, 70 au total, correspondant aux 70 nations du monde. Ces sacrifices expient pour elles et leur apportent la prospérité.

Les nations du monde symbolisent le défi spirituel, et c'est exactement le message.
Lorsque nous sommes confrontés à des périodes de défis spirituels et que les forces qui s'opposent à la croissance spirituelle sont prospères et puissantes, tout ce qu'Hachem attend de nous, c'est que nous fassions de notre mieux, même s'il ne s'agit que d'un petit repas.

Nous ne pouvons pas faire de comparaisons entre nos luttes spirituelles en période de douleur, de souffrance, et celles en période de calme.
Un "petit repas" pendant une épreuve a autant de valeur aux yeux d'Hachem qu'un "gros repas" lorsque les choses sont plus faciles.

En réalité, il se peut que nous donnions à Hachem plus de plaisir avec nos luttes dans la souffrance qu'avec nos succès dans le calme.
Ne pas renoncer à la croissance est un accomplissement primordial. Un "petit repas" peut en fait être plus important qu'un grand repas.

Celui qui essaie de grandir peut être fier de savoir qu'Hachem le regarde du haut des Cieux et le compte parmi ceux qui Lui donnent vraiment du plaisir, de la satisfaction.

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Chémini Atséret 5702 (1941) ]

Hachem tire plaisir de nos actions

+ Hachem tire plaisir de nos actions :

-> Hachem a plusieurs milliers d'anges qui Le louent toute la journée mais qui ne savent toujours pas où se trouve le lieu de Sa gloire. Leur seul désir est de se rapprocher d'Hachem, mais Lui ne désire être proche que des simples êtres humains qui Le servent dans ce monde.

Le Beit Aharon de Karlin explique cela par la parabole d'un roi humain qui possède dans son palais tous les types de plaisirs terrestres imaginables. Il fait travailler pour lui toutes sortes de musiciens qui jouent de tous les instruments possibles et imaginables. Il a aussi un petit oiseau qui lui chante, et il met de côté tous les plaisirs qu'il a et tous les instruments de musique en faveur de cet oiseau, car c'est la seule chose dont il tire un véritable plaisir.

Lorsqu'on lui demande d'expliquer pourquoi il aime tant cet oiseau alors qu'il pourrait apprécier la meilleure musique du monde, il répond : "Ce n'est pas chose si grande que des musiciens professionnels et des instruments coûteux puissent produire de beaux sons. Mais il est incroyable qu'un oiseau non entraîné puisse chanter si joliment".

Les anges sont proches d'Hachem et il leur est donc facile de reconnaître Sa grandeur et de Le servir. Mais le plus grand plaisir d'Hachem est que les êtres humains parviennent à reconnaître la vérité et à se rapprocher de Lui.

-> La guémara (Pessa'him 109a) affirme : "Il n'y a pas de joie sans viande"
Le rav Its'hak de Neshchiz (séfer Toldot Its'hak) explique que bien qu'il ait de nombreux anges qui servent Hachem, Sa seule véritable joie provient de la "viande", c'est-à-dire des êtres humains en chair et en os qui le servent.

Quelques raisons de l’esclavage en Egypte

+ Quelques raisons de l'esclavage en Egypte :

-> Il est écrit dans la guémara Nédarim (32a) :
"Rabbi Abahou dit au nom de Rabbi Eliezer : "Pourquoi Avraham a t-il été puni d'avoir ses descendants esclaves en Egypte pendant 210 ans?"

Chmouel répondit : "Parce qu'Avraham douta de [la crédibilité] de D. [quant à l'accomplissement de Sa promesse – selon Rachi]."
Cela se voit dans le verset : "Mon maître, comment saurais-je que j'en hériterai?" (Béréchit 15:8) "

-> Le Maharal (Guévourot Hachem) de commenter :
"D. plaça les descendants d'Avraham en exil parce qu'il avait manqué de foi et de croyance en Lui.
C'est pourquoi D. mit ses descendants en exil afin qu'ils corrigent cette erreur et croit complètement en Lui.
Ils verraient également le pouvoir des actions qu'accomplit par D. pour ceux qu'Il aime, tout comme Il a montré un pouvoir extraordinaire aux égyptiens à travers les plaies."

[Les Patriarches et les Matriarches devaient être les fondations du peuple juif, c'est pourquoi il était crucial que même la moindre petite déficience personnelle de leur part soit rectifiée, puisque même un petit défaut dans les fondations peut compromettre l'intégrité de la structure toute entière.]

-> Il est écrit dans la Torah : "Mais D. vous a pris et vous a faits sortir du creuset en fer, de l'Egypte, pour être un peuple d'héritage pour Lui, jusqu'à ce jour." (Dévarim 4,20).
Rachi commente "le creuset en fer", par : " c'est un ustensile pour purifier l'or."

Le Rav Yaakov Tzvi Mecklenburg (haKtav véhaKabbala) de nous enseigner :
"[L'Egypte est comparée à un creuset en fer] parce que le but de D. derrière l'esclavage égyptien était de purifier le Peuple juif [de leurs caractéristiques non précieuses], tout comme l'or est purifié dans un creuset.
Il voulait ôter les métaux non précieux pour que seul l'or pur reste.
A cette fin, de nombreux Juifs qui étaient non méritants périrent pendant la plaie de l’obscurité (1) et seulement ceux qui restèrent furent choisis pour recevoir la Torah."

-> Le Sfat Emat (paracha Vaéra) de nous dire que le but de l'exil égyptien était de nous monter notre total dépendance envers D.
"Le but de la sortie d'Egypte était que nous sachions que c'était D. qui nous avait sorti de là ...
Parce que quand une personne oublie cela et qu'elle s'enorgueillit en disant : "ma force et mes capacités ont crée ce succès pour moi" (Devarim 8:17), il doit être conduit à un état d'impuissance totale pour lui montrer que tout vient de D."

D'ailleurs, le Sfat Emet s'exprima aussi à ce sujet (paracha Bo) en disant :
"L'exil dans son intégralité visait à montrer clairement que D. change le monde pour Israël."

=> l'exil vise également à ancrer en nous l'idée que D. modifie le cours de l'histoire pour assurer la destinée du peuple juif.

-> Le rav Dessler (Mik'tav méEliahou) de nous enseigner :
"La possibilité d'atteindre un très haut niveau est envoyée dans le pire environnement possible de façon à ce qu'une personne apprenne que le mal est futile et qu'elle cherche ainsi à atteindre les limites les plus hautes.
...
L'esclavage égyptien amena les Bnei Israël à un état où "ils crièrent à D. [pour retourner vers Lui]" (Chemot 2,23).
Ce retour à D. [Téchouva] qui commença à un extrême [d'esclavage physique et de frustration] fut la cause de leur étonnante ascension vers le niveau spirituel pour recevoir la Torah [qui est comparé au 49e degré de pureté spirituelle]."

-> Une autre raison est que le peuple juif avait un désir excessif d'argent, comme il est rapporté dans la Tossefot Chalem (paracha Vaéra) :
"Au début, on proposa aux Juifs un salaire pour chaque brique qu'ils feraient, mais comme ils étaient assoiffés d'argent, ils en firent plus que nécessaire.
Après cela, les Égyptiens les forcèrent à continuer à faire des briques [au même rythme que celui qu'ils avaient atteint contre un salaire]."

-> Selon certains commentaires, l'esclavage et les difficultés d'Egypte étaient un entrainement pour notre futur.
Ils nous enseignent comment on doit avoir pitié et avoir de la considération pour les travailleurs et les personnels peu qualifiés parce que nous fûmes esclaves.
La Torah transmet cette idée très clairement, "N'oppresse pas un étranger. Tu connais le sentiment d'être étranger, parce que vous avez été des étrangers en Egypte." (Chemot - Michpatim 23:9)

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(1) : Sur le verset : "Les enfants d'Israël étaient armés ('hamouchim) lorsqu'ils sortirent d'Egypte." (Chémot 13,18)

Rachi commente :
"['Hamouchim (armés) peut être compris comme étant un dérivé de 'hamicha (cinq).
Pris dans ce sens, le verset signifie que] seulement un israélite sur cinq quitta l'Egypte et les autres 4/5 moururent en Egypte pendant les trois jours d'obscurité."

"Si quelqu'un d'entre vous veut présenter à D. un sacrifice de bétail, c'est dans le gros ou le menu bétail que vous pourrez choisir votre sacrifice." (Vayikra 1,2)

-> Rabbi Avraham Yéhochoua Heschel d'Apta (le Ohev Israël) propose la lecture suivante de ce verset :

-> "Adam ki yakriv mikèm" = lorsqu'un homme est prêt à se dévouer corps et âme pour le service divin ; il entre dans la dimension de "korban lachem" (un sacrifice pour D.), et d'En-Haut, on considère qu'il a sacrifié son propre sang et sa propre graisse en l'honneur du Créateur.

-> En revanche, "min abéhéma, min habakar ou min hatsone" = celui qui se contente d'offrir des contributions financières, mais n'est pas prêt à dévouer corps et âme pour la gloire de D., verra son sacrifice réduit au titre de "korbané'hem" (votre sacrifice), un sacrifice d'une valeur moindre que le "korban lachem".
Quand un homme veut présenter une offrande, il lui incombe avant tout de "se sacrifier" lui-même, de se rabaisser et de s'humilier afin d'être, lui, l'offrande "pour l'agrément de D."

["mikèm" = de vous-même & le mot korban, sacrifice, renvoi à : karov = rapprocher de D., en sacrifiant de notre intériorité tout ce qui fait écran, prend de la place à une résidence de D. en nous]

D. ne désire pas la chair de l'animal, mais les remords et la soumission qui l’accompagnent.

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-> "Si un homme offre d'entre vous un sacrifice à Hachem" (1,2)

Quand quelqu'un veut offrir un sacrifice, il doit avant tout se sacrifier lui-même, se faire humble, et alors son sacrifice sera agréé par Hachem.
Mais s'il apporte un sacrifice uniquement comme un acte extérieur, sans se rabaisser lui-même, son sacrifice ne sera pas agréé.

Le Chakh dit que c'est pourquoi : "si un homme offre d'entre vous", s'il s'abaisse comme s'il se sacrifiait lui-même, alors "un sacrifice à Hachem", un sacrifice agréé par Hachem.
Mais si "vous offrez votre sacrifice du gros ou du petit bétail", il ne sera pas agréé.

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-> "Un homme qui offre d’entre vous un sacrifice à Hachem"

Le Sforno commente :
Ce que l’homme offre de son corps, quand il s’humilie et se présente avec un cœur brisé, c’est cela le véritable sacrifice.
Si le sacrifice ne s’accompagne pas de repentir et d’humilité, Hachem ne le désire pas.
Un homme qui offre d’entre vous – s’il sacrifie du "vous", de son "moi", c’est un sacrifice pour Hachem.

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-> Le Méam Loez (Vayikra 1,2) enseigne :
"Les hommes apportent des sacrifices pour toutes sortes de raisons.
L'un peut le faire pour se vanter, montrer qu'il est un bon juif et avoir l'air de se repentir, mais en son for intérieur, il reste mauvais et fauteur.
On pouvait connaître la nature d'une personne grâce à son sacrifice : si elle était pervertie, la fumée de son sacrifice montait en spirales tortueuses.
Voyant la fumée s'élever ainsi (et non toute droite), le Cohen savait que le sacrifice était offert avec des motifs indignes et il demandait au Lévi de cesser de chanter.
Le propriétaire du sacrifice repartait humilié.
[...]
La Torah dit : "un homme qui apporte de vous (mikèm) un sacrifice" = vous-même devez être le sacrifice ...
Si vous ne commencez pas par vous sacrifier [l'égo qui est en nous], ce n'est pas un "sacrifice à D." que vous offrez mais un sacrifice à vous-même.
Hachem n'en éprouve nulle satisfaction."
[à l'image de la fumée qui monte en spirales, plutôt que directement, comme signe qu'elle n'est pas vraiment désirée!]

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+ "Il l’offrira (le sacrifice) selon sa volonté, devant Hachem" (Vayikra 1,3)

-> Ce verset nous apprend que le sacrifice doit être offert avec la volonté et l’accord de celui qui l’apporte.
Mais, on peut trouver une autre allusion à ce verset. En effet, l’homme qui apporte un sacrifice, ne doit pas se contenter de l’offrande animale. Il doit aussi s’en inspirer pour offrir et sacrifier toute sa personne et tout son être à Hachem.
Le verset vient ici nous dire que la personne qui apporte un sacrifice "l’offrira avec sa volonté", c’est-à-dire que l’on sacrifiera aussi toute sa volonté, ses désirs et ses aspirations. Tout son être doit s’annuler complètement devant Hachem par le sacrifice.
[Haktav véaKabbala]

-> Pourquoi la Torah commence par ce qui concerne l’holocauste, avant de parler des autres sacrifices.
Rabbénou Bé'hayé (sur ce verset 1,3) explique : Nos Sages ont dit dans le midrach que l’holocauste vient uniquement pour racheter les mauvaises pensées. Or en général, la pensée précède l’acte, c’est pourquoi la Torah a donné les lois sur l’holocauste avant celles des autres sacrifices.

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-> Dans les lois sur la prière, l'auteur du Choul'han Aroukh donne un grand principe :
"La prière vient à la place du sacrifice, c'est pourquoi elle doit être semblable au sacrifice dans l'intention, sans que s'y mêle une autre pensée, de la même façon qu'une pensée étrangère rend un sacrifice invalide.
On doit prier à un endroit fixe, de même que les sacrifices sont offerts à un endroit fixe.
Et rien ne doit s'interposer entre celui qui prie et le mur, comme dans un sacrifice, où ce qui vient s'interposer entre lui et le récipient le rend invalide.

"Et il est souhaitable d'avoir de beaux vêtements spéciaux pour la prière, à l'instar des vêtements des prêtes, mais tout le monde ne peut pas se le permettre."

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+ "Si quelqu'un d'entre vous veut présenter à D. un sacrifice de bétail, c'est dans le gros ou le menu bétail que vous pourrez choisir votre sacrifice."

-> Il est intéressant de rapporter un commentaire sur ce verset du rav Moché Sternbuch.
Pourquoi y remarque-t-on un changement soudain du singulier (quelqu'un - adam) vers le pluriel (vous pourrez - takrivou)?

Cela nous apprend que lorsqu'un homme faute, cela ne l'affecte pas seulement lui, mais cela affecte toute la communauté dans son ensemble (arévim)

Ainsi, lorsqu'une personne apporte un sacrifice et amende ses actions, les mauvais effets de cette faute individuelle qui affectaient la nation sont alors guéris, et la nation entière s'en trouve élevée par la même occasion.

=> C'est pourquoi, le début de notre verset fait référence à la téchouva du fauteur en tant qu'individu, et finit en montrant que cela aura un impact sur le monde entier, lui permettant de recevoir une abondance de bénédictions en raison de fait que l'individu à un niveau supérieur de sainteté.

On peut rapporter les paroles du Ram'hal : "Si l’homme s’élève spirituellement, l’univers entier s’élèvera avec lui, mais s’il s’abîme, l’univers entier s’abîme avec lui."
=> La Torah nous dit quelque chose d'incroyable : Si tu veux changer le monde, ce que tu dois faire c'est te changer toi-même ...

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-> D'ailleurs, le midrach sur notre paracha (Vayikra rabba 4,7) enseigne :
"Il est écrit dans Yirmiyahou (50,17) : "Israël est un agneau pourchassé".
Pourquoi Israël est-il comparé à un agneau?
De même qu'un agneau, lorsqu'il reçoit un coup sur la tête ou sur un seul membre, tout son corps le ressent, ainsi chez Israël, un seul individu faute et le peuple entier le ressent.
Rabbi Chimon bar Yo'haï disait : Ceci est à l'image d'un groupe de voyageurs sur un bateau. Soudain, l'un d'eux saisit une pioche et commence à percer le plancher sous son siège. Ses compagnons lui disent : "Que fais-tu?"
Il leur répond : "Que vous importe? Je ne fais que creuser sous mon propre siège!"
Ils leur rétorquent : "Mais l'eau va pénétrer et inonder le navire tout entier!""

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+ "Un homme qui offrira parmi vous" (adam ki yakriv mikèm - Vayikra 1,2)

Apparemment, le verset aurait dû plutôt dire : "Un homme parmi vous qui offrira".
Le verset fait allusion à : "Un homme qui offrira (yakriv -> karov)", littéralement : "qui rapprochera".
Un homme pourra bien plus se rapprocher et s’élever quand il se trouve "parmi vous", parmi le peuple et la collectivité. Mais s’il reste seul, sa progression sera plus réduite.
[Sfat Emet]

[nécessité d'apprendre de toute personne ; un enseignant apprend davantage de ses élèves ; en permettant à autrui de s'élever spirituellement, alors Hachem en fait de même avec nous ; transmettre clairement à autrui, c'est s'assurer d'avoir bien compris cet enseignement ; ...]

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+ "Lorsqu'un homme parmi vous (mikèm) apporte un sacrifice à Hachem" (v.1,2)

Le Méam Loez (Vayikra 1,8) enseigne :
L'homme doit éviter de commettre 3 péchés au prix de sa vie s'il le faut : l'idolâtrie, l'immoralité et le meurtre.
Si des non-juifs veulent le forcer à transgresser l'un de ces 3 commandements et qu'il livre sa vie pour sanctifier le Nom de D., il et considéré comme un sacrifice sur l'autel.

Si un homme se laisse brûler plutôt que de commettre l'une de ces 3 fautes, il est semblable à un holocauste (ola) entièrement consumé.
S'il est tué d'une autre manière et que son corps reste entier, il est semblable à une expiation ('hatat).

Cette idée est mentionnée par allusion dans le verset : "Lorsqu'un homme parmi vous apporte un sacrifice à Hachem" = si un non-juif force l'un de vous à commettre une faute sous menace de mort et que vous ne cédez pas, votre mort sera considérée comme un sacrifice à Hachem.

"Si le Cohen qui a été oint pèche, pour la culpabilité du peuple." (Vayikra 4,3)

Il est écrit dans la guémara Avoda Zara (4b) :
"Israël n'a confectionné le veau d'or que pour ouvrir la voie aux futurs repentants.

[Le roi] David n'était pas, naturellement enclin à perpétrer son méfait [avec Bat Chéva], ni Israël à commettre le sien [à savoir le veau d'or] ...
Pourquoi alors ont-ils agi ainsi?

Pour t'apprendre que si un individu a péché, on lui dit : "Va donc [prendre exemple] sur l'individu [qui a péché et s'est repenti, à savoir David]", et que si la communauté a péché, on lui dit : "Va donc [prendre exemple] sur la communauté [d'Israël, qui a commis le péché du veau d'or et s'est repentie]." "

Selon le Rav Avraham, le frère du Gaon de Vilna, on trouve dans notre verset une allusion à cet enseignement :
- Si le Cohen = allusion à Aharon qui a été impliqué dans le péché du veau d'or ;
- ... qui a été oint = allusion à David, "l'oint de D." ;
- ... pèche = comment ces géants ont-il pu perpétrer de tels péchés?
- ... pour la culpabilité du peuple = afin de montrer au peuple (à la collectivité, tout comme à l'individu), les voies du repentir.

Source (b"h) : issu du "Talelei Orot" du rav Yissa’har Dov Rubin

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-> "Si le Cohen oint fauterait comme la faute du peuple" (Vayikra 4,3)

Littéralement, le verset dit : "Si le Cohen oint fauterait pour la faute du peuple". On peut l'expliquer de la façon suivante :
Le Cohen oint, c'est le Cohen Gadol. Cet homme doit être normalement un grand Juste (tsadik). Comment envisager que même une personne de cette envergure en vienne à fauter?
La réponse est : "pour la faute du peuple". En effet, parfois, Hachem entraîne que même un Juste parfait puisse commettre une certaine faute, involontairement, pour qu'il s'efforce de trouver le chemin du repentir et corriger sa faute. Et de cette façon, cela aidera le reste du peuple. En effet, cela ouvrira la porte à tous les gens simples du peuple qui auront fauté et qui ne connaissent pas de chemin pour se corriger, pour qu'eux aussi puissent se repentir.
Quand le Juste s'efforcera et trouvera un remède à sa faute, il influera au sein du peuple entier un esprit de repentir et il dévoilera à tous le chemin de la réparation.
C'est pour cela qu'Hachem provoque parfois que même le Juste faute. C'est pour que par ses efforts pour corriger, il aide le peuple aussi à s'amender.
C'est "pour la faute du peuple" = pour aider le peuple à corriger ses fautes.
[rabbi Yissa'har Dov de Belz]

Vivons personnellement le Séder de Pessa’h …

+++ Vivons personnellement le Séder de Pessa'h ...

+ Il est écrit dans la Haggada de Pessa'h : "A chaque génération, on doit se considérer comme étant soi-même sorti d’Egypte" (bé'hol dor vador 'hayav adam lir'ot ét atsmo kéilou yatsa mimitsra'im)
Et de poursuivre : "D. n’a pas seulement sauvé nos pères, mais nous aussi, Il nous a sauvés avec eux ..."

+ Le Maharal (Guévourot Hachem - ch.61) d'expliquer à ce sujet :
"Chaque personne doit se voir comme ayant quitté l'Egypte elle-même ...
Il est fait allusion à cela dans le verset "Et tu raconteras à tes enfants ce jour là en disant : 'c'est du fait de ce que D. a fait pour moi quand j'ai quitté l'Egypte' " (Chemot 13:8).
Le verset ne dit pas "ce que D. a fait pour nous", mais "pour moi" comme si, toi aussi, tu avais quitté l'Egypte."

+ Le Rambam (lois de 'hamets et matsa 7,6) de dire à ce sujet :
"Dans chaque génération, l’homme doit se conduire comme s’il avait lui-même quitté l’esclavage de l’Egypte maintenant, comme le verset le dit : "Et Il nous a fait sortir de là-bas"
Et c’est à ce sujet que D. nous a ordonné dans la Torah : "Souviens-toi que tu étais esclave", c'est-à-dire comme si toi-même tu étais un esclave et tu es devenu libre et a été racheté."

+ La guémara Pessa'him (116b) à ce sujet :
"Dans chaque génération, une personne doit se considérer comme s’il avait personnellement quitté l’Egypte"

+ Le Midrach Léka'h Tov (paracha Nitsavim) nous enseigne qu'au moment de la traversée de la mer Rouge, ainsi qu'au don de la Torah, toute la nation juive était présente, et de conclure par :
"Vous devez savoir que même les âmes et les esprits des personnes décédées et des générations futures sont présentes ici."

+ Le rav Nathan Scherman de nous enseigner (introduction de sa Haggada) :
"Chaque époque à son Egypte, son propre type d'esclavage et de tentation qui inhibe le développement individuel et collectif.

Et c'est pourquoi, chaque année le Séder nous rappelle que "cette nuit est différente des autres nuits" : différent des autres soirs de l’année, mais aussi différent de tous les soirs de Séder qui précédèrent dans l'histoire, parce que chaque époque à sa propre Egypte."

Le Séder est l’occasion de ré-expérimenter la sortie d'Egypte, avec toute sa puissance et son potentiel.
Le soir du Séder, chaque individu peut accéder à sa propre guéoula personnelle, comme le dit le Rabbi Shalom Brezovsky (Netivot Chalom) : "Plus une personne ancre en elle-même la croyance qu’elle est maintenant en train de quitter l’Egypte, dans le présent, plus elle entraînera son propre salut et la rédemption de son âme."

=> Choisissons de vivre réellement la nuit du Séder pour profiter au maximum de tout ce que peut nous apporter notre libération, notre sortie d'Egypte version 5775 ...

[L'opportunité spirituelle de Pessa'h est d'être capable d'identifier à quelle forme d'"Egypte" on est assujetti et de commencer à s'en libérer ...]

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-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Chémot p.2) enseigne que les 600 000 juifs qui sont sortis d'Egypte, contenaient les âmes de tous les juifs des générations à venir.
C'est ce que nous signifions dans la Haggada : "D. n’a pas seulement sauvé nos pères, mais nous aussi, Il nous a sauvés avec eux ...", comme il est écrit : "Il nous a fait sortir de là" (Vaét'hanan 6,23).

En effet, nos âmes étaient là-bas, en compagnie des 600 000 qui ont quitté l'Egypte.

[ainsi, non seulement, c'est un événement qui se reproduit chaque année avec la même intensité, mais en plus originellement nous l'avons réellement vécu (avec les âmes de tous les juifs de l'histoire de ce monde!)]

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-> L'homme doit remercier Hachem pour les miracles grâce auxquels ses ancêtres ont été sauvés de la mort car il en bénéficie également.
En effet, si ses ancêtres étaient morts, lui ne serait jamais né, ces miracles lui sont donc également salutaires.
[Méam Loez - Yitro 18,12]

"Durant les 7 jours de fêtes (de Souccot), nous lisons le Hallel, mais à Pessa'h nous ne lisons pas le Hallel, si ce n'est le 1er jour et durant la nuit du Séder.
Pourquoi?

Car : "Lorsque ton ennemi tombe, ne te réjouis point ; s'il succombe, que ton cœur ne jubile pas!" (Michlé 24,17) "

[Yalkout Chimoni - paracha Emor]

Quelle chance de faire partie du peuple juif, avec une religion si humaine!!
Quelle chance d'être juif(ve) !! 🙂

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-> Le Touré Zahav fait remarquer que c'est uniquement le 7e de Pessa'h que les égyptiens se sont noyés, entraînant que nous devrions nous retenir de lire le Hallel complet qu'en ce 7e jour de Pessa'h.
Cependant, puisque le 7e jour est un Yom Tov, tandis que les autres jours sont du 'hol haMoed, alors nous n'y récitons également pas le Hallel afin de ne pas laisser apparaître que nous fêtons davantage le 'hol que le Yom Tov.
[rapporté par le Beit Yossef - Shibolé haLékét 490]

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-> Les prophètes (névi'im) en Egypte ont composé les parties du Hallel de "lo lanou" jusqu'à la fin.
Ce n'est que par la suite, lorsque les juifs sont véritablement sortis d'Egypte, qu'ils ont composé le début : "Haalélou avdé Hachem" et "bétsét mitsraïm".
C'est pourquoi, avant de commencer le repas du Séder nous récitons la partie du Hallel que nous avons ajouté à la sortie d'Egypte, et nous terminons par la bénédiction "acher guéalanou" (qui nous a délivré).
Ce n'est qu'après [le repas de fête] que nous disons le restant du Hallel.
[Pessa'h Dorot]

-> Dans le premier pérek du Hallel, nous trouvons que la lettre "youd" apparaît à 5 reprises, à la fin des mots : amagbi'i, amachpili, mékimi, léochivi, mochivi, et cela peut sembler superflu.
La guématria du "youd" est de 10, et cela fait allusion au 5*10 plaies (50 au total) que les égyptiens ont reçu à la mer Rouge.
[Rokéa'h]

-> Dans la bénédiction "acher guéalanou", nous disons : "Et Tu nous as fait arriver à cette nuit pour manger la matsa et le maror" (véigui'anou alaïla azé léékhol bo matsa oumaror).
Le Rokéa'h (371) écrit que le fait de dire cela est équivalent à dire "chéé'héyanou".
C'est ainsi que nous disons 2 fois "chéé'héyanou" le soir du Séder : une fois pendant le kiddouch de yom tov de Pessa'h, et une fois à ce moment pour la mitsva de la matsa et du maror.

La naissance du peuple juif …

+ La naissance du peuple juif ...

La naissance du peuple juif comprend 3 phases et peut être comparé à la gestation et à la naissance d'un enfant
(les commentaires proviennent du Rav 'Haïm Friedlander - Sifté 'Haïm) :

1°/ 1ere phase : L'exil en Egypte = le fœtus dans le ventre :
"L'exil en Egypte est comparé à la gestation d'un fœtus dans le ventre.
Un fœtus se développe à l'intérieur, caché de tout regard extérieur.
De la même façon, D. forma le peuple juif et le prépara à sa guéoula alors qu'Il était caché de tout regard."

2°/ 2e phase : La sortie d'Egypte = la naissance :
"La sortie d'Egypte est comparée à la naissance d'un enfant.
Nos Sages expliquent : tout comme une personne guide et tire le fœtus du ventre, ainsi D. sortit le peuple juif d'Egypte (Yalkout Chimoni, 828)."

3°/ 3e phase : De la sortie d'Egypte jusqu'au don de la Torah = croissance et maturation :
"A partir de la sortie d'Egypte et jusqu'au don de la Torah, la naissance est suivie d'un moment de croissance et de maturation.

L'élévation spirituelle reçue au Mont Sinaï était un cadeau.
La phase suivante nous est destinée, nous devons travailler pour acquérir ces niveaux spirituels et les utiliser pour construire notre personnalité

C'est pourquoi les 49 jours qui suivent la sortie d'Egypte sont un moment de préparation spirituelle et de croissance pour nous préparer à recevoir la Torah au Mont Sinaï."

Notre formation en tant que peuple est pareille à aucune autre dans l'histoire.
Notre qualité de peuple n'est pas basée sur la révolution, la victoire à la guerre, la conquête d'un territoire ou tout autre manifestation normale d'une fierté nationale ou d'une lutte pour l'indépendance.

D'ailleurs, nous fûmes un peuple avant même d'avoir notre propre terre :
"[Le Rav Friedlander commente la phrase suivante dans la prière de Alénou : ] "Il ne nous a pas fait comme les peuples des autres terres” (chélo assanou ké'goyé a'adama) : le peuple juif n'est pas comme les autres peuples du monde, parce que notre formation et notre existence en tant que peuple n'est pas liée à un territoire ....

Nous ne sommes pas devenus un peuple en nous installant sur la Terre d'Israël.
Mais au contraire, en étant un peuple uni, nous reçûmes la Torah, ensuite nous restâmes dans le désert pendant 40 ans à manger de la manne, et seulement après, nous reçûmes un instrument complémentaire avec lequel nous pourrions accomplir la Torah: la terre d'Israël."

=> Profitons de Pessa'h pour renaître spirituellement, et avoir une vie pleinement réussie.

Le prophète Yé’hezkel (Yé'hezkiel 16,4) nomme Pessa'h comme : "le jour de votre naissance".
Cependant plus qu’une simple "fête d’anniversaire", l’essence de la nuit du Séder est d’intégrer et d’assimiler les thèmes les plus fondamentaux du judaïsme.
C'est ce que nous essayerons de faire dans les publications à venir b"h ... 🙂

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-> La Torah a été donnée au mont Sinaï, qui est aussi connu comme : Har Paran et Har 'Horev.
Les premières lettres de ces 3 noms (Paran Sinaï 'Horev - פארן סיני חורב) forment le mot : Pessa'h (פסח).
Cela nous enseigne que tout l'objectif de la sortie d'Egypte était de recevoir la Torah au mont Sinaï.
['Hodech ha'Aviv - p.55]

"Et quand une âme offrira un sacrifice de min'ha à D., son sacrifice sera de farine ; elle versera sur elle de l'huile, et mettra sur elle de l'oliban." (Vayikra 2,1)

Qui vient présenter une min'ha, si ce n'est le pauvre, précise Rachi.

Le 'Hafets 'Haïm explique que certaines personnes reconnaissent qu'elles ne sont pas assez scrupuleuses dans l'observance de la Torah et des mitsvot, mais elles se réconfortent en se disant qu'il en existe d'encore plus laxistes qu'elles.
Mais quelle piètre consolation!

Ces gens oublient que chacun est jugé selon son niveau et ses disposition individuelles.
Celui qui est apte à atteindre un plus haut niveau d'observance et ne l'a pas fait sera tenu pour responsable et devra rendre des comptes, contrairement à un autre ayant atteint lui aussi des résultats moyens, mais n'ayant été doté de capacités plus limitées.

Ce principe s'observe dans le domaine des sacrifices : Alors que le pauvre s'acquitte de son obligation avec une paire de colombe, le riche doit présenter un mouton ou une chèvre.
S'il apportait la même chose que l'indigent, son offrande ne serait nullement agréée.

Ainsi en est-il dans le domaine de la sagesse : le riche en savoir ne s'acquitte absolument pas de son obligation s'il se met à servir D. comme le pauvre en sagesse.

Source (b"h) : issu du "Talelei Orot" du rav Yissa’har Dov Rubin

Le mot Siyoum …

+ Le mot Siyoum ...

Le mot Siyoum s'écrit en hébreu : סיום
Savez-vous quelle est la particularité de ces lettres?

Ces 4 lettres ont la même valeur numérique en révélé et en caché.
Expliquons cela ...

Chaque lettre de l'alphabet hébreu s'écrit en fonction de sa prononciation.
Par exemple, la lettre א s'écrit : אלף
Elle a pour partie révélée/prononcée : le א (valeur de 1) et pour partie cachée les 2 autres lettres : לף (valeur de 80+20 =110).

On constate qu'il y a seulement 4 lettres dans l'alphabet hébraïque qui ont une équivalence entre leur partie révélée et cachée, et ces lettres sont celles du mot : siyoum (סיום).

Ainsi :
- la lettre ס (samé'h) s'écrit : סמך, sa lettre révélée est : ס (soit 60) et ses lettres cachées sont : מך (soit : 40+20 =60).
De même,
-> le י (youd) s'écrit : יוד, sa lettre révélée est : י (soit 10) et ses lettres cachées sont : וד (soit 6+4=10) ;
-> le ו (vav) s'écrit : וו, sa lettre révélée est : ו (soit 6) et sa lettre cachée est : ו (soit 6) ;
-> le מם (mém) s'écrit : מם, sa lettre révélée est : מ (soit 40) et sa lettre cachée est : ם (soit 40).

Le Gaon de Vilna a commenté ce phénomène en disant que de la même façon que les lettres cachées ont la même valeur que les lettres révélées, le fait de participer à un Siyoum est un événement qui concerne autant les personnes qui n'ont pas participé à l'étude (les personnes "cachées"), que celles qui y ont participé (les personnes "révélées").

Comment comprendre ces paroles du Gaon de Vilna disant qu'une personne qui a pris part au cycle d'étude et une autre qui n'y a pas pris part sont autant attendues l'une que l'autre au siyoum?

Le rav Yits'hak Hutner de répondre par un principe fondamental : les individus sont évalués en fonction de ce pour quoi ils donnent de la valeur.

Ainsi, même si une personne n'a pas pris part à l'étude, en venant au siyoum, elle exprime son soutient, son estime à ceux qui y ont pris part, et elle montre aussi toute la valeur, l'importance qu'elle accorde au fait de finir un cycle d'étude.

=> Toute personne doit participer à un siyoum, afin d'encourager ceux qui y participent (dont le rav), afin de témoigner concrètement que l'étude de la Torah est quelque chose de grande valeur à ses yeux, et par conséquent elle s'en trouve également valorisée (dis-moi en quoi tu donnes de la valeur, et je te dirai ce que tu vaux ...)

Source (b"h) : compilation et traduction personnelle d’un dvar Torah du rabbi Moshé Kormornick