Aux délices de la Torah

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Derrière le mot Roch Hachana …

+ Derrière le mot Roch Hachana ...

Le calendrier juif suit le cycle de la lune, et non celui du soleil.
C'est ainsi qu'il y a 354 jours en une année (selon le calendrier lunaire).
La valeur numérique du mot : Shana (année - שנה) est de 355.
Comment expliquer cette différence de 1?

On apprend de cette 'divergence' un principe fondamental.
Tous les jours de l'année ne valent rien, si on n'y ajoute pas Un, l'Unique : D. ; la conscience qu'Il est la source et le maintient de tout (ex : Lui seul peut être appelé : Eternel, car sinon tout a une date de fin de vie, et d'ailleurs toute chose n'existe à chaque instant uniquement parce que D. le permet).

Le mot Roch (ראש - la tête) est l'acronyme de : רצון אבינו שבשמים ( = ratson avinou shébachamayim = la volonté de notre Pére au Ciel).
Tâchons de faire de ce Roch Hachana, un nouveau départ vers une année ayant comme devise permanente : "faire la volonté de D.", afin d'utiliser notre vie au mieux, en vivant (b"h) le meilleur.

D'ailleurs, le mot Roch (ראש) peut se décomposer en : char (שר - chef) aléph (א = Un, symbole de l'Unique, l'unicité : D.).
D. doit régner sur notre vie!!

D. n'a besoin de rien, suivre sa volonté, c'est pour notre bien.
==> Prenons la résolution de mettre D. à notre tête, afin de vivre une année pleine et remplie du meilleur.

Source (b"h) : dvar torah du rabbi Benjamin Blech

--> "Si l'homme veut être reconnu méritant aux yeux du Ciel, il doit faire partie de la communauté et être nécessaire aux autres, que ce soit sur le plan spirituel ou sur le plan matériel.
Qu'il ne soit pas vivant uniquement pour lui-seul."

[le Saba de Kelm]

--> Le 'hessed avec sa femme & ses enfants ...
Suite à la citation du Saba de Kelm, ci-dessus, il peut paraître intéressant d'effectuer le rappel suivant :

"Tu dois aimer ton conjoint comme toi-même, parce que c'est justement toi-même : ni lui, ni toi, n'êtes un autre.

Le Zohar haKadoch expose de façon "séche" que celui qui  fait beaucoup de 'hessed à l'extérieur de son foyer, sans réellement chercher à donner chez lui (avec ses proches), est une personne dont les actes de bonté n'ont que très peu de valeur.

La qualité de ba'al 'hessed (un homme bon et généreux) ne peut se révéler que si le comportement d'une personne vis-à-vis de son conjoint et de ses enfants est en adéquation avec cette appellation."

[issu du "Chéva'h Ichto" du Rav Ména'hem Berros]

Les enfants … miséricorde obligée …

+ Les enfants ... miséricorde obligée ...

Le Gaon de Vilna enseigne :
"La souffrance d'éduquer les enfants permet de se sauver des affres du Guéhinam.
Pour quelle raison?

Tout d'abord parce que, comme le disent nos Maîtres, le "guidoul banim" (=faire grandir les enfants) est une grande souffrance en soi, tant les difficultés sont nombreuses et variées.
Ensuite, parce que cela demande beaucoup de patience et exige beaucoup de miséricorde.

Tout cela entraîne, mesure pour mesure, que la miséricorde de D. se réveille et s'épanche sur nous."

Source (b"h) : issu d'un dvar torah du Rav Menahem Berros

Téchouva & étude de la Torah …

+ Téchouva & étude de la Torah ...

--> "Le principal de la téchouva d'un homme consiste à étudier la Torah, et à l'augmenter selon ses capacités.
Car seule la Torah peut sensibiliser et transcender l'être humain en ce monde de ténèbres."
[Rabbi Chabtaï de Rachkof]

--> "Même celui qui est enfoncé, à D. ne plaise dans les plus grandes profondeurs des écorces des forces du mal, en aucune façon, ne devra se désespérer, car s'il veut étudier la Torah, il doit savoir que celle-ci possède une puissance sans pareille qui peut le sortir des profondeurs les plus insondables.
La Sainte Torah peut soulever tout homme, même si celui-ci se trouve dans la 50e porte de l'impureté.
Elle peut l'en sortir et l'élever de palier en palier jusqu'aux plus hautes élévations spirituelles."
[Rabbi de Klozenbourg]

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-> "Ce n'est qu'après avoir pensé à se repentir que l'on pourra étudier la Torah."
[Méor vaChémech - Dévarim]

-> "Celui qui souhaite étudier la Torah commencera par prononcer des regrets [sur ses fautes] et il se repentira avant de s'affairer à l'étude bien que l'essentiel du repentir soit dans l'étude de la Torah elle-même qui est appelée "lumière". Celle-ci éclaire l'homme lorsqu'il se repentit afin d'expier ses fautes et même dans ce cas, son étude devrait être précédée par des regrets et un repentir sincère."
['Hatam Sofer - dans ses drachot maamar Shababth Shouva 39b]

-> Rabbi Eliyahou de Vidas (Réchit 'Hokhma - chaar téchouva 2,24) rapporte au nom du Zohar (Nasso 123a) les paroles suivantes : "Après avoir regretté ses fautes, il se repentira et se consacrera à l'étude de la Torah. Cependant, sa Torah n'est pas acceptée sans un repentir sincère ... Et c'est la raison pour laquelle : "Tout homme qui a un défaut n'approchera pas" (Téhilim 50,16), car les fautes de cet homme dégageant une odeur nauséabonde, comment pourrait-il se rapprocher du Roi? Au contraire, le Roi s'en éloigne."

-> C'est aussi ce que soutient Rabbi Yo'hanan lorsqu'il dit : "Heureux est l'homme qui a grandi dans la Torah, dont le labeur est dans la Torah et qui procure du plaisir à son Créateur" (guémara Béra'hot 17a), c'est-à-dire qu'il se plonge dans l'étude de la Torah dans un état de pureté, en s'étant au préalable nettoyé de ses fautes, et réjouit ainsi le Créateur. Mais celui qui dégage une odeur nauséabonde à cause de ses fautes, sa Torah ne réjouit pas son Créateur.

En effet, lorsque l'homme étudie la Torah, il attire sur lui la Présence divine et lorsque celui-ci est propre de toute faute, la Présence divine trouve un trône sur lequel elle peut s'installer et se reposer tout comme un homme pourrait s'asseoir sur une chaise confortable qui lui procurerait du plaisir.
Nous retrouvons cette notion à travers les paroles du Talmud et des décisionnaires : "Lorsqu'une mauvaise odeur se trouve dans un endroit, il est interdit d'étudier la Torah ou de prier là-bas. On devra s'éloigner de quatre coudées depuis l'endroit où l'on ne sent plus la mauvaise odeur." (Choul'han Aroukh OH sima 79)

-> La source du devoir fondamental de se repentir avant d'étudier ou d'accomplir un commandement nous a été dévoilée par le Arizal (chaar ayi'houdim chaar tikouné avonot chap.11) :
"Toutes les bonnes actions accomplies par un juif qui ne s'est pas repenti, non seulement n'ajoutent pas à la sainteté, mais au contraire, renforcent la klipa (force du mal/impureté) et c'est à son propos qu'il est écrit : "D. dit au racha : qu'as-tu à raconter Mes lois et apporter Mon alliance sur tes lèvres?" (Téhilim50,16), car il fait pénétrer la sainteté à l'intérieur de la klipa et sa faute est très grande.
Lorsqu'il se repentit, il extrait cette sainteté qu'il a donnée à la klipa pour la replacer au sein de la sainteté (kédoucha) et il est écrit à ce propos : "Il a dévoré une fortune, et il faut qu'il la rejette" (Iyov 20,15).
C'est ceci que l'on nomme "repentir" c'est-à-dire remettre les choses à leur place. En effet, par cette action, il va d'une part soumettre la klipa pour en extraire la sainteté qui était sous son emprise mais aussi renforcer la sainteté.
C'est sur ce principe que nos Maîtres de mémoire bénie s'appuient pour dire : "Les fautes volontaires se transforment pour lui en mérite" (guémara Yoma 86b)."

-> Un autre enseignement de nos Sages s'inscrit dans ce fondement : "Heureux est celui qui vient ici avec son étude dans la main" (guémara Pessa'him 50a).
Parfois, l'homme étudie intensément la Torah durant toute sa vie mais en quittant ce monde, lorsqu'il monte dans le Ciel, il cherche sa Torah mais il ne la trouve pas. Il en est stupéfait. Il s'est tellement efforcé dans l'étude toute sa vie! Mais où est donc sa Torah?
C'est alors qu'on lui dévoile que des voleurs, les hitsonim, lui ont dérobé sa Torah car il ne se repentissait pas de ses fautes avant de commencer son étude et c'est la raison pour laquelle les Sages ont enseigné : "Heureux est celui qui vient ici avec son étude dans la main".
[Tsor ha'Haïm - 'Houkat]

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-> Rabbi Yéhochoua Ben Lévi a dit : que veut dire : "et celle-ci est la loi que plaça Moché"? (Vaét'hanan 4,44).
Si l'homme est méritant, la Torah sera pour lui un élixir de vie et s'il ne l'est pas, elle sera pour lui un élixir de mort. [guémara Yoma 72b]

Pourtant, la guémara (Kidouchin 30b) nous enseigne également : "Ainsi Hachem a parlé à Israël : Mes enfants, J'ai créé le mauvais penchant et Je lui ai créé comme remède la Torah. Si vous vous affairez à la Torah, vous ne serez pas livrés entre ses mains."

=> Comment la Torah peut-elle être un élixir de mort?
Le Gaon de Vilna (Even Chéléma 1,11) explique que la Torah est pour l'âme ce qu'est la pluie pour la terre. Cette dernière fait germer des parfums de vie et des parfums de mort et il en est ainsi pour la Torah.
On devra donc épancher notre cœur et se repentir sincèrement chaque jour avant et après l'étude pour qu'elle devienne un élixir de vie.

Téchouva : Ne jamais désespérer de sa situation …

+ Téchouva : Ne jamais désespérer de sa situation ...

"Si tu es une personne très éloignée, au point qu'il te semble à chaque instant te souiller devant ton Créateur, sache que chaque mouvement et geste entrepris par une personne ordinaire afin de s'écarter très légérement de sa condition actuelle,  revêtent un caractère très important et inestimable aux yeux de D.

Dans les mondes supérieurs, une telle personne parcourt en réalité ainsi des milliers de milliers de lieux.
[...]
Prenons conscience que D. se glorifie du plus petit d'Israël !!
Même un pêcheur, tant qu'on  le nomme Israël recèle un éclat particulier dont le Créateur se pare.

Il est donc interdit à l'homme de se désespérer, et ce même s'il s'est souillé et dégradé énormément que D. préserve.

L'amour que lui porte D. n'a pas disparu, il peut toujours revenir à Lui."

[Likouté Moharan]

"Lorsqu'on étudie la Torah, on devient une cause de bénédiction pour le monde.
[...]
Lorsque les enfants d'Israël s'occupent de la Torah et qu'ils accomplissent la volonté de leur Père qui est dans les Cieux, D. Lui même se tourne vers eux pour les bénir."

[Tana débé Eliahou - chap 18]

Roch Hachana = se faire juger principalement sur son futur …

+ Roch Hachana = se faire juger principalement sur son futur ...

Le Rambam enseigne (lois sur la Téchouva II,2) :
"En quoi consiste la Téchouva?
La personne concernée doit abandonner sa faute, l'écarter de sa pensée et décider intérieurement de ne plus récidiver.  [...]
Elle doit bien entendu regretter sa faute.  [...]
La sincérité de sa Téchouva doit être telle que D., qui connaît le secret de sa conscience, doit pouvoir témoigner de sa résolution de ne plus jamais récidiver."

Cet enseignement du Rambam est capital, mais il est souvent mal compris.
En effet, nous aurions tendance à penser que D. va nous juger essentiellement sur ce que nous avons fait l'an passé, mais le jugement de D. n'est pas comparable à celui des hommes, qui ont l'habitude de juger ainsi.

D. ne juge pas en priorité l'année qui est passée, mais essentiellement l'année à venir.
Bien qu'il soit nécessaire d'exprimer le regret sur le passé et la nette volonté de ne pas recommencer, le désir d'un avenir plus "propre" reste l'essentiel.

==> D. juge essentiellement la volonté de l'homme, l'ambition ou l'espoir qu'il caresse à s'écarter des fautes ... même si, dans le présent, il est encore loin du compte.

Le Shabbath avant Roch Hachana, on lit presque toujours les 2 parachiot : nitsavim et vayélé'h :

Lorsque l'homme faute, il trébuche et se retrouve à terre  ...
... alors "Nitsavim" = être debout   => suite à une faute, le yétser ara cherche à développer en nous un sentiment de culpabilité, de dénigration de nous-même (ex : A quoi ça sert que je fasse de nouveau la volonté de D., je suis plein de fautes, trop nul,...       Que D. nous en protège!).
Il faut sortir de ce piège post avéra, et réaliser le processus de Téchouva, afin de se remettre debout ...
... et ensuite "Vayélé'h" = "il alla" => on ne s'attarde plus sur le passé, on va de l'avant plein d'espoir, plein d'ambition, plein de rêves d'agir pour le meilleur ... (=ce que D. nous conseille de faire!)

+ Supplément :
Comme on a facilement tendance à le faire, évitons les beaux discours pleins de bonne volonté, qui nous donnent bonne conscience sur le moment, mais qui ne se traduisent pas en actes dans le futur ...
b"h, tâchons d'être sincère avec D., et prenons de petites résolutions que nous pouvons tenir fermement sur la durée.

Roch hachana, c'est la tête (roch) du changement (choné <-chana).
Il faut faire de notre Roch Hachana le commencement d'une dynamique positive qui va influencer toute notre année à venir.

Que D. nous aide à nous préparer au mieux pour ce grand jour, qu'est Roch Hachana, et que ce jour puisse être le début d'une année remplie que du meilleur pour tout le klal Israël individuellement et collectivement. Amen!

Source (b"h) : inspiré de dvar Torah du rav Menachem Berros, du Rav Gérard Touaty et Rav Yoel Benharrouche

"Je ne comprends pas pourquoi certaines personnes font si attention à ne pas avaler un insecte vivant quand, de l'autre côté, ils engloutissent un homme vivant."

[Rabbi Baroukh de Méziboz]

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-> Une explication est qu'on dévore autrui par nos paroles négatives à son sujet.
Une autre explication est qu'on n'a pas peur d'avaler un homme vivant = il s'agit de nous-même en n'utilisant pas tout notre potentiel. [on tue le temps qui est de notre vie, on tue l'être humain qu'on aurait pu être si on investit pas les efforts nécessaires pour cela]

"Pour que la vérité germe, il faut enterrer le mensonge."

[Rabbi Menachem Mendel de Kotsk]

"Qui se considère comme un rien ne manque de rien, car un rien n'a besoin de rien."

[Rabbi 'Haïm de Cenz]