"La supériorité de l'homme sur l'animal consiste en la capacité de l'être humain à avoir conscience de sa nullité, ce qui signifie qu'il peut être humble et réaliser qu'il n'est rien.
C'est un concept auquel aucun animal ne peut accéder."[le Rabbi de Kotzk]
"Quand il se contemple, l'homme bascule dans la tristesse.
Qu'il ouvre les yeux sur la création qui l'entoure et il connaîtra la joie."[le Baal Chem Tov]
+ Allons ‘hessed …
+ Allons 'hessed ...
Selon le Gaon de Vilna : "Le plus grand 'hessed que l'homme puisse faire envers D. est d'en faire ici bas avec les autres."
Le Chla haKadoch disait :
"Que l'homme fasse très attention à ce qu'une journée de sa vie ne se passe pas sans donner du 'hessed à autrui.
Que ce soit avec son argent, son corps, son esprit, son temps, il faut qu'il fasse du 'hessed ...
Il faut toujours s'évertuer à trouver quoi faire en faveur de l'autre, et alors D. se conduira envers toi avec générosité."
Le Midrach explique que, de même que l'ombre répète de façon identique les gestes d'une personne, D. reproduit, en faveur de celui qui fait du 'hessed aux autres, les gestes de ce dernier.
Selon le Zohar haKadoch (paracha Emor) : "Tout acte sur terre crée un acte similaire au Ciel. Si cet acte est méritoire, la force spirituelle qui lui correspondra en haut le sera également."
Il est écrit dans la guémara (Shabbath 151b) : "Tout celui qui a pitié des autres, on a pitié de lui dans les Cieux."
Selon le Ram'hal dans le Messilat Yécharim :
"C'est là une chose évidente!
D. se comporte avec l'homme, mesure pour mesure.
Tout celui qui a pitié de l'autre et lui fait 'hessed, D. a pitié de lui, et Il lui fait 'hessed en lui pardonnant ses fautes.
Ce pardon là est une justice en soi, puisque l'homme va au-delà de sa propre rigueur, il est de fait que D. dépasse également Sa rigueur. [...]
Celui qui fait 'hessed recevra du 'hessed.
Et tout ce qu'il pourra augmenter à ce sujet, lui sera augmenté pour le salaire."
Nous trouvons, dans "Les portes de la téchouva" de Rabbénou Yona :
"Même un pauvre qui véritablement n'a pas les moyens de donner quoi que ce soit de tsédaka, peut accomplir la mitsva de 'hessed.
Comment peut-il faire?
Qu'il offre des paroles de réconfort au coeur du malheureux, des paroles qui lui seront agréables à entendre, et qui lui donneront du courage pour ne pas désespérer de ses efforts et des difficultés.
Qu'il lui montre également du respect, tout cela le comblera et le renforcera!
Comme nous l'enseignent nos Sages dans la guémara Baba batra 9b :
"6 bénédictions récompensent celui qui donne un sou à un pauvre, et 11 bénédictions récompensent celui qui le rassure par des paroles." "
Le 'Hafets 'Haïm rapporte ce passage de Rabbénou Yona en écrivant :
"Il est un grand 'hessed que celui de consoler un juif affligé par la pauvreté ou par une autre peine." (aavat 'hessed III - chap 8).
+ Supplément :
Le 'Hafets 'Haïm disait :
"Quelle que soit la manière dont nous accomplirons les mitsvot de 'hessed, il est clair qu'elles plairont à D.
Cependant, il faudra se renforcer suffisamment sur son mauvais penchant, afin de ne pas lui céder, et afin de ne pas espérer retirer honneur et gloire auprès des autres pour la tsédaka et le 'hessed que l'on réalise, ce qui pourrait causer un tort immense à la mitsva.
Pour se prémunir de telles mauvaises pensées, chacun réfléchira et se rappellera qu'il ne possède rien car tout appartient à D., comme il est écrit :
'Tout vient de Toi, et nous n'avons donné que de ce qui T'appartient' (Divré hayamim II - chap.23)"
Source (b"h) : compilation personnelle de dvar Torah du rav Menahem Berros sur les fêtes de Tichri
Avoir un regard lucide sur sa vie …
+ Avoir un regard lucide sur sa vie ...
Si l'homme voyait à quel point il est démuni de Torah et de mitsvot, il comprendrait qu'il n'a pas vraiment de quoi s'enorgueillir.
Et, même s'il a acquis quelque savoir en Torah et possède quelques mitsvot à son actif, un examen de conscience honnête ne lui montrera-t-il pas qu'il n'a utilisé qu'une infime partie du potentiel que D. lui a accordé?
Chaque être humain est envoyé sur terre avec la mission de se parfaire selon les capacités que D. lui a accordées.
Quelle sottise d'éprouver de la fierté parce qu'il a reçu une grande intelligence, car cette sagesse ne lui appartient pas.
Elle lui a été confiée par D. pour accomplir une mission qu'il est le seul à pouvoir accomplir.
Chacun doit méditer sur la façon dont il utilise les dons qu'il possède et se demander comment il emploie son temps et combien il en gaspille.
Souvent, celui qui se croit si doué et intelligent, verra qu'il n'a vraiment pas de quoi s'enorgueilir.
Source (b"h) : issu du livre "Chémirat haLachone" du 'Hafets Haïm
L’unité du peuple d’Israël …
+ L'unité du peuple d'Israël ...
Dans la guémara (Yérouchalmi Nédarim 9,4), le Smag rapporte l'idée suivante :
Un homme marche en chemin lorsque, soudain, l'un de ses pieds butte contre l'autre et le fait trébucher ; le voilà par terre, couvert de bosses et d'égratinures.
Songera-t-il à se venger du pied "coupable" au lieu de panser ses blessures?
En voudra-t-il à ce pied?
Sûrement pas, car ses pieds, tout comme ses mains ou son visage sont des parties d'un seul et meme corps, le sien.
Ce qu'il devrait faire, c'est réfléchir un peu et comprendre que ce sont ses fautes qui l'ont fait trébucher.
[...]
Chacun, tout en faisant partie d'un tout, possède son indépendance et sa personnalité distincte, à la manière d'un corps qui est un tout mais qui est composé d'éléments distincts qui possèdent chacun une fonction individuelle.
Ce n'est que dans ce monde où l'âme de l'homme est enfermée dans son enveloppe de chair et se soucie de sa propre personne, qu'elle se voit comme une entité distincte.
Mais en réalité, il n'en est rien, et tous les juifs ne font qu'un.
Source (b"h) : issu du livre "Chémirat haLachone" du 'Hafets Haïm
-> "Le véritable exil, c'est le confort en exil, ce qui dissipe en nous la conscience de l'exil."
[Rabbi Dov de Sokhatchov]-> "Le principe de l'exil d'Egypte, c'était l'accoutumance.
Un exil n'est véritable que lorsqu'on s'y habitue."
[Rabbi Its'hak Meïr de Gour]
La puissance d’un ‘Amen’ …
+ La puissance d’un 'Amen' …
Il est bon de faire attention à bien répondre amen au Kadich et à la Kédoucha, et il faut surtout pas parler durant ces passages importants de la prière.
Plus que tout, il faudra faire attention à bien se concentrer pour répondre : "Amen yéhé chémé raba mévara’h lé’alam lé’almé almaya" ( = Amen, Que le Nom du Seigneur soit béni à tout jamais …)
Nos Sages écrivent dans la guémara (Shabbath 119b) :
"Rabbi Yéhochoua ben Lévi enseigne : "Lorsqu'une personne répond : Amen yéhé chémé rabba" de toutes ses forces [c'est-à-dire en étant parfaitement concentrée], on déchire la sentence prononcée à son encontre, comme il est dit : "Les décrets furent annulés en Israël quand le peuple s'est dévoué à rendre grâce à Hachem" ...
Même si l'on trouve chez cet homme des soupçons d'idolâtrie, on lui pardonnera […]
Reich Lakich enseigne : Quiconque répond : ‘Amen , yéhé chémé raba …’ de tout son cœur verra s’ouvrir, devant lui, les portes du Gan Eden, car il est écrit :
"Ouvrez les portes, pour que puisse entrer un peuple de justes, gardien de la confiance (=chomer émounim - Yéchayahou 26,2)
Ne lis pas : ‘gardien de la confiance’ (chomer émounim), mais : ‘ché-omrim amen’ (=qui disent amen).
Car, que signifie répondre Amen ?
C’est faire valoir sa confiance en D., qu’Il est un D. juste, droit et digne de confiance, comme cela est compris dans ce mot (אמן), acronyme de : él Mélé’h Néémane = D., Roi de confiance (אל מלך נאמן).
Amen (אמן) singnifie, dans son explication la plus large (אל מלך נאמן), D., Roi de confiance, Je crois en toi (= ani maamin [bé’ha] - אני מאמין dont la 1ere lettre de chaque mot et la dernière du 2e forment aussi le terme : Amen – אמן). "
[Fin du passage de la guémara Shabbath 119b]
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-> Le rav Elimélé'h Biderman apporte l'explication suivante :
Lorsque nous faisons des fautes (que D. nous en préserve), les anges Accusateurs parlent contre nous.
Ils déclarent que justice doit être faite, car nous avons déshonoré le Roi.
Si nous disons : "amen yéhé chémé raba", cela révèle que notre désir principal est d'augmenter l'honneur d'Hachem.
Si parfois nous fautons, alors ce n'est pas volontaire. Cela n'est évidemment pas un signe de rébellion.
Ainsi, le "amen yéhé chémé raba" nous protège et nous aide à atteindre le pardon de nos fautes.
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+ Supplément :
Le Midrach Rabba (Dévarim 7) rapporte que rien n’a autant de valeur que le ‘amen’ prononcés par les juifs.
Le midrach Tan’houma (paracha Tsav) rapporte :
"Celui qui répond ‘amen’ dans ce monde-ci méritera de dire ‘amen’ dans le monde futur, comme il est écrit : "Béni soit l’Eternel pour toujours, amen et amen" (Téhilim 89,53)
Pourquoi le mot ‘amen’ est-il répété 2 fois ?
Le 1er ‘amen’ dans ce monde-ci, et le 2e ‘amen’ dans le monde futur. "
Le Pélé Yo’éts émet une opinion similaire : " les 'Amen, yéhé chémé Rabba …', Baré’hou et la Kédoucha se tiennent au sommet du monde et les hommes n’en ont pas conscience. "
Le ‘Hida (dans le Kécher Goudal) remarque : "Il faut faire très attention à répondre ‘amen’ avec une grande concentration car la punition de celui qui manque un ‘amen’ par mépris est sans limites. "
Le Rav Aharon ben Barou’h Halévy explique :
"Le terme ‘amen’ permet le maintien et la consolidation de tous les univers, supérieurs et inférieurs.
Tous ces mondes dépendent du ‘amen’, car il représente le début, la cause, la source … de tout le côté positif des bénédictions qui elles-mêmes, proviennent de la bénédiction suprême.
Décrire ce processus et l’abondance des bienfaits qui en résultent dépasse l’entendement des êtres humains.
La force de ce mot emplit tout l’espace, déborde de tous les côtés, dans toutes les dimensions.
Tout est en lui et rien ne lui manque ni du point de vue de ce qui est révélé ni dans le domaine caché (de la Torah).
Le mot ‘amen’ contient des secrets merveilleux, d’une profondeur extraordinaire, des secrets insondables qui dépassent l’entendement humain.
Qui peut prétendre raconter les manifestations de la puissance Divine ? "
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-> "Sachez que le fait de répondre Amen a une influence très bénéfique sur la personne, aussi bien matérielle que spirituelle, et éloigne les maladies de son foyer.
Chacun d'entre nous doit réfléchir à ce qui est plus important pour lui : "préférons-nous aller chercher l'aide des médecins ou répondre Amen à haute voix, qui est une ségoula merveilleuse pour être épargné de tous ces maux et produire de grandes délivrances dans tous les domaines."
[rabbi Eliyahou Raata - rapporté dans La voie à suivre du rabbi David Pinto - Vayétsé 5777 (n°960]
-> "Il est écrit : "Ouvre les portes, pour que puisse entrer le peuple juste, gardien de la loyauté (chomer emounim)".
Le fait de répondre Amen renferme le pouvoir d'ouvrir les portes du Gan Eden, et d'amener la bénédiction sur le monde.
Il est simplement extraordinaire de constater comment un mot si petit peut produire des effets si gigantesques!"
[rabbanite Meïzlich - fille de l'Admour de Bobov - rapporté dans La voie à suivre du rabbi David Pinto - Vayétsé 5777 (n°960)]
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b'h voir également :
- le kaddich : https://todahm.com/2020/03/22/le-kaddich
- https://todahm.com/2019/07/07/9498-2
- https://todahm.com/2020/09/21/15035-2
+ "Tous les peuples de la terre verront que tu portes le nom de D. et ils te craindront." (Ki Tavo 28;10)
La guémara (Ména'hot 35b) nous révèle que le verset fait référence aux téfilin de la tête, dans les mots : "... tu portes le nom de D. ..."
A ce propos le Gaon de Vilna dit un jour à ses élèves :
" Il n'est pas écrit : 'les téfilin qui sont sur la tête', mais 'les téfilin de la tête'.
Il n'est pas suffisant simplement de porter les téfilin, il faut ressentir que toute leur signification est présente dans la tête, et c'est là qu'on pourra dire : 'que tu portes le nom de D.'
Le Rambam explique (dans Hilkhot Téfilin - chap 4,25) :
"la kédoucha des téfilin est incommensurable, et à l'instant même où elles sont sur son bras et dans sa tête, une personne est humble, possède la crainde de D., n'est pas attirée par les futilités, n'a pas de mauvaises pensées et son coeur est tourné vers la vérité et la justice."
On peut se demander : Mais pourtant, j'ai déjà vu des juifs avec les téfilin qui avaient un comportement léger, et ne correspondaient pas à la description du Rambam ...
Dans le même état d'esprit que la réponse du Gaon de Vilna, la réponse à cette interrogation se trouve écrite dans l'extrait du Rambam ci-dessus.
"A l'instant où les téfilin sont ... dans sa tête ..." = il ne s'agit pas seulement d'avoir les téfilin 'sur la tête', mais de savoir dans sa tête que l'on porte sur nous un objet de sainteté comparable à un séfer Torah, un objet qui est de plus le signe de l'alliance avec D.
["Ce sera pour toi comme un signe sur ta main et comme un souvenir entre tes yeux." - Chémot 13,9].
Sources (b"h) : issu du "le repas du roi" du rav Moché Pell + "la mitsva et son histoire" du rav Its'hak Shnéor & C & J.Hagège
"La liberté de choisir le bien suppose l'existence du libre accès au mal.
Et le niveau de bien qui peut être manifesté est en proportion directe avec l'intensité de l'horreur que le mal peut générer."[Rav Akiva Tatz]
Réveille l’espion qui est en toi …
+ Elloul - Réveille l’espion qui est en toi …
Selon le targoum Onkelos, le mois d'Elloul est le mois propice à "l’espionnage existentiel".
En effet, il est écrit :
"Et D. parla à Moshé en disant : Envoie pour toi des hommes afin qu’ils espionnent/explorent la terre de Canaan … " (Chéla'h Lé'ha 13 ; 1-2)
Onkelos traduit en araméen le verbe ‘espionnent’ par : ‘vi-alléloune’ (ויאללו).
Lorsque nous observons bien ce verbe, nous retrouvons la racine de : Elloul (אלול).
Elloul, c’est l’espionnage par excellence.
C’est l’introspection qui va jusqu’au plus profond de soi, pour rechercher ce qui va ou ce qui ne va pas, comme il est écrit dans cette même paracha : "Et vous verrez si la terre qui est habitée est bonne (tov) ou mauvaise (ra’a) …" (Chéla’h Lé’ha – 13,19).
L’exploration du fond de notre personne doit nous permettre de trouver nos faiblesses ; à nous de les remplacer par des traits de noblesse.
S’explorer, en vue de se rectifier, avec le but de se dominer, c’est là le 1er acte d’amour que nous devons effectuer.
Dans le même état d’esprit, il est écrit dans le Likouté hala’hot :
" Lé’h Lé’ha (va pour toi), signifie : va dans toi-même, va vers le plus profond de toi-même, là où se trouve ta vérité existentielle.
Tout ton périple spirituel et même physique devrait se dérouler dans ton for intérieur, dans la vérité qui est enracinée en toi, dans ton cœur, au plus profond.
Ne prête pas attention aux voix du mensonge, aux voix de l’illusion et de la tentation.
Le monde est obscurci de mensonges, certes, mais malgré tout, tu dois chercher inexorablement la vérité. Ne te laisse pas leurrer.
[…] Nous ne devons pas nous éloigner de D. à cause des notions de vérités personnelles, obscurcis que nous sommes par une insensibilité devenue croissante.
Au contraire, nous devons chercher et avoir foi en la bonté et en la vérité de D.
A chaque fois, nous devons recommencer de nouveau cet effort et nous rapprocher ainsi davantage de Lui, quel que soit le lieu où nous nous trouvons car Sa générosité est très grande. "
Source (b"h) : compilation personnelle de dvar Torah du rav Menahem Berros sur les fêtes de Tichri