Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"La prière à un pauvre lorsqu'il s'enveloppe et déverse sa parole devant Hachem" (Téhilim 102,1)

-> Le Toldot Yaakov Yossef (paracha Vaeét'hanan) cite le Baal Chem Tov qui explique ce verset.
Il demande pourquoi est-il dit "la prière à un pauvre" (téfila léani), plutôt que "une prière d'un pauvre" (téfila mé'ani), et répond par l'allusion suivante : il était une fois un roi aimable et puissant qui avait proclamé que quiconque avait besoin de quelque chose pouvait venir le voir et lui présenter sa requête. Certaines personnes demandaient de l'or ou de l'argent, tandis que d'autres demandaient un poste haut placé, ...
Un sage a fait une demande différente : il a demandé à pouvoir parler au roi 3 fois par jour. Le roi était très heureux, car il voyait à quel point cette personne l'aimait et appréciait plus que tout au monde de passer du temps avec elle.
Par conséquent, il a dit que sa demande serait acceptée et qu'il serait autorisé à entrer 3 fois par jour, et qu'à chaque fois qu'il viendrait, il pourrait prendre tous les trésors qu'il souhaiterait dans le palais.

Selon cela, il explique que le roi David appelle Hachem "le pauvre" (ani) parce qu'Il ne tient rien dans Ses mains et qu'Il remet tout à des anges qu'Il nomme pour prendre soin de tous les trésors du monde.
Le roi David demande à Hachem la permission de "s'envelopper" de Lui, c'est-à-dire d'être capable de se connecter à Lui en "déversant sa parole" à Lui trois fois par jour, sachant que si cette demande est accordée, il pourra prendre tout ce dont il a besoin dans les trésors d'Hachem.

"Les épices, l'huile pour la lumière, l'huile pour l'onction et les encens" (Vayakel 35,28)

-> La racine du mot kétoret (encens) est kotor, ou "attachement".
Le rav Eliyahou Eliezer Dessler (Mikhtav méEliyahou V) explique que son étymologie fait allusion à la capacité de l'encens à créer un attachement (dvékout) avec Hachem.
L'offrande d'un parfum odorant fait allusion à l'idée que nous nous attachons à notre Créateur sans motifs indignes. Cette offrande dit : "Nous voulons faire Ta volonté et Te donner le plaisir et la satisfaction de nos actes".

Shabbath un avant gout du monde à Venir

+ Hachem voulait donner à tout le peuple juif une part dans le monde à venir. Il leur a donc donné la Torah et les mitsvot afin qu'ils puissent la gagner en étudiant la Torah et en observant les commandements. (Makot 23b)
Hachem a voulu donner au peuple juif un avant-goût de la récompense qu'ils recevraient dans le monde à Venir, et c'est pourquoi Il lui a donné le Shabbath. Le plaisir éprouvé le Shabbath s'apparente au bonheur ressentie dans le Monde à Venir (Shabbat est 1/60ème du monde à Venir - Béra'hot 57b).
Le Shabbath, chacun peut discerner ce plaisir spirituel.

Cependant, la récompense d'une mitsva n'est pas donnée dans ce monde (Kidouchin 39b), alors comment est-il possible pour une personne d'expérimenter le bonheur du Shabbath si le bonheur du Shabbath est un avant-goût de la récompense pour notre observance des mitsvot?
C'est pour cette raison que D. a avec sagesse donné le Shabbath au peuple juif, non pas comme une récompense, mais comme un cadeau.
Bien que la récompense pour les mitsvot ne soit pas donnée dans ce monde, D. peut offrir un cadeau dans ce bas monde, permettant à ceux qui réalisent Sa volonté en observant le Shabbath d'éprouver un plaisir qui se rapproche du bonheur ressenti dans le monde à Venir.

C'est le sens profond de la phrase "Observez seulement Mon Shabbath" (Ki Tissa 31,13), que nous pouvons interpréter comme signifiant : "Je ne peux pas vous donner la récompense pour l'observation du Shabbath dans ce monde, mais en observant le Shabbath, vous aurez un avant-goût du plaisir spirituel qui vous attend comme récompense, et cela servira de signe, d'indication, concernant la récompense que vous recevrez dans le monde à Venir".

C'est ce que signifie le verset lorsqu'il dit : "C'est un signe ... pour savoir que Je suis le D. qui vous sanctifie" (Ki Tissa 31,13), ce qui implique que "en observant le Shabbath, vous saurez que Je suis le D. qui vous sanctifie, vous préparant ainsi pour le monde éternel, le monde qui est une expérience continue de la conscience Divine élevée du Shabbath". (voir Tamid 7:4 ; Roch Hachana)
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ki Tissa 31,13 ]

Hachem a puni les égyptiens non pas pour avoir violé Sa volonté, mais pour le bien de Moché et de Son peuple, Israël.
C'est pour cette raison qu'un verset dit : "Car c'est pour eux que D. fait la guerre à l'Egypte", en mentionnant spécifiquement "pour eux" (lahém - Béchala'h 14,25).
En d'autres termes, D. a combattu au nom de Moché et du peuple juif comme une expression de son amour pour eux plutôt que comme un acte de vengeance contre l'Egypte.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Yitro 18,1 ]

"Comme la biche aspire aux cours d'eau, ainsi mon âme aspire à toi Hachem"
[Téhilim 42,2
- kéayal taarog al afiké mayim, ken nafchi taarog élé’ha Elokim]

Que fais-tu pour Hachem?

+ Que fais-tu pour Hachem?

-> Le rav Haïm de Brisk a un jour demandé à un homme riche : "Vos machst du?" (c’est une salutation yiddish standard qui signifie littéralement : "Que faites-vous?").

L’homme a répondu qu’il était impliqué dans une certaine entreprise et qu’il avait beaucoup de réussite. Quelques minutes plus tard, Rav Haïm a demandé à nouveau : "Vos machst du?"

L’homme a pensé que peut-être rav Haïm ne l’avait pas entendu la première fois, alors il a répété sa réponse.

Le rav 'Haïm de Brisk posa alors la même question une troisième fois, et l’homme riche dit avec étonnement : "J’ai déjà dit que je fais telle et telle affaire (avec succès)!"

Le rav 'Haïm dit alors : "Je ne t’ai pas demandé ce que fait Hachem. Hachem s’occupe de tes affaires et te fournit ton parnassa. Je te demande ce que tu fais toi. Nos Sages disent que tout est entre les mains de Hachem, sauf la crainte du Ciel (yirat chamayim). Je te demande ce que tu fais pour la yirat chamayim. Est-ce que tu étudies et sers Hachem? Est-ce que tu fais du 'hessed et donnes de la tsédaka?"

Si l’on veut donner de la Tsédaka, Hachem l’aide

+ Si l’on veut donner de la Tsédaka, Hachem l’aide :

-> Le Sar Shalom de Belz (séfer Midbar Kodech) dit que que le verset (Térouma 25,2) est une garantie d'Hachem qu’Il ​​aidera quiconque désire donner de la tsédaka, afin de s’assurer qu’il ne manquera de rien et qu’il pourra donner autant qu’il le souhaite.
Le verset dit que si une personne a un cœur qui l’inspire à donner, "on lui prendra son don/prélèvement (térouma)", ce qui signifie que Hachem veillera à ce qu’elle ait la capacité de réaliser son désir de donner.

"Voici les ordonnances que tu placeras devant eux" (élé amichpatim acher tassim lifnéhem - Michpatim 21,1)

-> Le séfer Agra déKalla explique que le mot "tassim" (placer - תָּשִׂים), signifie aussi "sima" (sentir, ressentir).
Il écrit que le verset dit que le peuple juif a reçu l'ordre de "sentir" les michpatim. Lorsque les gens font des affaires entre eux, ils doivent avoir le sentiment que tout leur succès dépend de leur honnêteté et de leur droiture et qu'ils doivent suivre les règles de la Torah.
Par exemple, si une personne est informée par un beit din qu'elle doit de l'argent à son prochain, elle doit accepter que c'est pour son bien. Elle doit sentir que le fait de lui retirer cet argent est dans son intérêt ultime, car c'est ce que la Torah considère comme la chose la plus juste et la plus éthique à faire. Et elle doit sentir que le fait de renoncer à cet argent conduira à sa propre réussite, car on ne peut réussir qu'avec de l'argent gagné de manière éthique, selon les valeurs de la Torah.

Il s'agit là d'une leçon importante que chacun doit prendre à cœur. Parfois, une personne pense qu'elle est très intelligente et qu'elle a été très maligne de tromper son ami en lui soutirant de l'argent. Elle doit savoir qu'elle n'a trompé personne d'autre qu'elle-même. Elle s'est seulement volé lui-même, car il ne connaîtra ni succès ni bénédiction tant qu'il possédera de l'argent qu'il a gagné malhonnêtement.

<--->

-> On raconte que deux hommes s'adressèrent un jour au rav Meir de Premishlan et lui dirent qu'ils allaient s'associer pour faire des affaires. Ils demandèrent au rabbi de les conseiller et de les guider dans la gestion de leur entreprise. Le rabbi prit un bout de papier et y inscrivit les lettres suivantes : "aleph, beit, guimel, dalet".
Ils étaient très confus et lui demandèrent de leur expliquer.

Il leur dit : "C'est le Aleph Beit des affaires. Aleph signifie émouna. Beit signifie bra'ha (bénédiction). Guimel signifie guézéla (vol). Dalet signifie dalout (pauvreté).
Si vous êtes honnête et que vous faites des affaires avec émouna, vous obtiendrez beaucoup de bra'ha. Mais si vous êtes malhonnête et que vous vous engagez dans la guézéla et la tromperie, vous deviendrez pauvre."

"Si un homme donne à son prochain de l'argent ou des ustensiles à garder" (Michpatim 22,6)

-> Le séfer Divré Israël écrit que ce verset laisse entendre que pour observer la Torah correctement, il faut de l'argent ou des ustensiles , c'est-à-dire qu'il faut avoir suffisamment d'argent pour avoir la possibilité d'avoir ce dont il a besoin pour observer la Torah et accomplir les mitsvot.

Bien que nos Sages (Pirké Avos 6:4) disent que la voie de la Torah consiste à "manger du pain avec du sel, boire de l'eau mesurée, dormir sur le sol et vivre une vie de douleur, et faire des efforts dans la Torah", cela ne s'applique qu'aux personnes qui sont à un niveau élevé et qui possèdent de "bons ustensiles", c'est-à-dire un haut niveau d'intellect.
Cependant, les personnes qui ne possèdent pas de tels "bons récipients/ustensiles", doivent avoir suffisamment d'argent pour servir Hachem correctement. Ceci est particulièrement vrai dans la génération actuelle, la dernière génération avant l'arrivée du machia'h, au sujet de laquelle nos Sages disent (Erouvin 41B) : "La pauvreté éloigne une personne de la volonté d'Hachem".
C'est pourquoi il est nécessaire d'avoir suffisamment d'argent pour pouvoir observer la Torah correctement.

En conséquence, le verset peut être lu comme disant que : "Lorsqu'un homme donne", dans ce contexte, le mot "homme" fait référence à Hachem.
"A son prochain" = il s'agit d'une référence au peuple juif, qui est appelé "ami" d'Hachem (Tan'houma Yitro 5).
"argent ou des ustensiles" = cela signifie qu'Hachem doit nous donner soit suffisamment d'argent pour accomplir la Torah correctement, soit les ustensiles appropriés pour être en mesure d'observer la Torah même sans beaucoup d'argent.

"N'abîme pas les coins de ta barbe" (Kédochim 19,27)

=> La Torah interdit de se raser à la lame, pour ne pas abîmer les poils de la barbe. Bien plus, idéalement, un juif doit porter la barbe. Mais pourquoi cela?

-> Rabbi Nathan de Breslev explique que l'essentiel du judaïsme consiste à apprendre à connaître Hachem. Le juif doit grandir et s'élever dans la connaissance d'Hachem de jour en jour. Hachem est Infini, et on peut toujours Le connaître de plus en plus, jusqu'à l'infini. Ainsi, certaines connaissances peuvent être inaccessibles à une personne, du fait de son niveau spirituel actuel. Mais, il pourra avec le temps, par des efforts de réflexion et en se sanctifiant, accéder plus tard à ces connaissances. Toute sa vie, l'homme intègre des connaissances qui lui étaient encore occultés jusque là.
Les poils de la barbe, qui sont à l'extérieur de son visage, mais pénètrent à l'intérieur de son corps, sont les
canaux qui permettent de faire passer la connaissance d'Hachem de l'extérieur à l'intérieur. C'est par la barbe que la Sagesse Divine jusqu'à présent trop haute pour soi, qui était encore extérieure à soi, pourra pénétrer en lui et lui devenir accessible. Et cela constitue toute la vie du juif.
Quand on détruit le poil par la lame, on déracine ce conduit qui pouvait permettre à la connaissance d'Hachem de pénétrer en soi et par cela, on se prive d'une élévation qui est vital pour le juif. D'où l'importance de cette mitsva.

<-------------->

"Ne taillez pas les coins (péat - פְּאַת) de votre tête, et ne rase pas les coins de ta barbe" (Kédochim 19,27)

-> Concernant la 2e partie du verset, Rachi explique qu’il s’agit de la barbe et ses côtés, à savoir 5 endroits : deux à chaque joue, en haut près de la tête, là où elle est large et où il y a deux coins aux tempes, et un au bas du menton, à la jonction des deux joues.
[la guémara (Makot 20a) explique que l’on est condamnable uniquement si l’on a rasé la barbe avec une lame, et uniquement s’il s’agit d’un rasage qui provoque une destruction du poil, arraché à la racine, mais s’il s’agit de se raser avec des ciseaux, même si le résultat de ce rasage ressemble à celui du rasage à la lame, il n’y a là aucun interdit selon le Din – Voir Choul’han Aroukh Yoré Déah 181]

-> Au-delà du caractère divin de cette interdiction, les commentateurs rapportent différentes raisons, parmi lesquelles :

1°/ Tout juif doit prendre soin que sa physionomie ne puisse se confondre avec celle des non-juifs, appelés "ceux qui rasent les coins de la barbe" (Yirmiyahou 9,25) [Zohar I, 219b] ; la barbe représente pour le juif l’insigne de sa dignité : הדרת פנים זקן (Hadrat Panim Zakan - la barbe est l’ornement de la face de l’homme) [Shabbath 152a].
Le Rambam écrit : "Il était coutume chez les prêtres idolâtres d’enlever leur barbe. C’est pourquoi la Torah a défendu de retirer la barbe". [Lois sur l’idolâtrie 12,7]

2°/ "Raser la barbe» est considéré comme un signe de deuil en usage chez les populations non-juives. [Ibn Ezra]

3°/ L’emploi du rasoir donne au visage de l’homme une apparence féminine, le dépouillant du caractère distinctif que lui a donné la nature. [Abravanel]

4°/ Hachem a interdit de se raser la barbe, afin de ne pas abolir le signe qu’Il a inscrit dans le genre masculin, pour le séparer du genre féminin, car celui qui fait cela fait le contraire de Sa Volonté, comme celui qui sème des mélanges de plantes interdits.
Il est écrit à propos de tout ce qu’a fait Hachem dans la Création "selon son espèce", alors que ce geste viendrait
mélanger les espèces. [Rabbénou Bé’hayé]

5°/ L’homme est créé à l’image de D. et c’est avant tout sur le visage de l’homme couvert d’une barbe que se reflète cette apparence divine, comme l’explique le Zohar [Idra Zouta Kadicha] : Les "treize Attributs de Miséricorde" se dévoilent à travers la "Barbe du Petit Visage".

Le Tséma’h Tsédek [Dérekh Mitsvotékha] explique que des "13 Attributs de Miséricorde", représentés par les 13 touffes de la barbe, émane une puissante miséricorde qui atténue les sévérités. Il en résulte, que grâce au port de la barbe, les rigueurs sont transformées en situations agréables et adoucies.
C’est le sens profond du verset: "C’est comme la bonne huile qui, répandue sur la tête, descend sur la barbe, sur la barbe d’Aharon, qui descend sur le bord de ses vêtements (ou au sens figuré, sur les treize Attributs de Miséricorde qu’elle symbolise)" (Téhilim 133,2).

C’est sur la base de cet enseignement, que les Tsadikim professent le conseil (Ségoula) de laisser pousser la barbe, à ceux dont l’Attribut de rigueur a molesté (à noter que le mot פאה [Péa - coins] a pour valeur numérique 86 comme le Nom divin de la Rigueur [ אלקים Elokim], pour indiquer que le fait de ne pas se raser les «coins» de la barbe, adoucit la Rigueur sur soi).

Ainsi, révèle le Midrache Yalkout Réouvéni, celui qui respecte le précepte "Ne taillez pas (en rond) les coins de votre tête, et ne rase pas les coins de ta barbe» est protégé des Klipot (forces du Mal) par l’intermédiaire des trois anges MikhaEl מיכא־ל , GabriEl גבריא־ל et NouriEl נוריא־ל , dont les initiales des noms forment le mot מגן (Maguen) – Bouclier.

6°/ Les deux Péots, que certains laissent pousser de chaque côté du visage, représentent deux signes et deux témoins de la judaïcité de l’homme. [Ben Ich 'Haï - Ben Ich ‘Haïl – ‘Helek 1 – drouch 3]

C’est pourquoi il existe une coutume qui consiste à laisser les Péots à l’enfant qui rentre au ‘Heder, lors de sa première coupe de cheveux à l’âge de trois ans. En effet, explique le Zéra Kodech, les Péots, qui descendent le long du visage en direction du coeur, permettent de relier la tête (l’esprit) au coeur (les sentiments). Ils symbolisent le principe "le cerveau dirige le coeur" - l’intellect, représenté par les trois Attributs ‘Hokhma (חכמה - Sagesse), Bina (בינה - Intelligence) et Daat (דעת- Connaissance) [correspondant aux 3 premières années de l’enfant] domine le yétser ara qui loge dans le coeur de l’homme.