Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Pessa’h = ma, ma, ma???

Pessa'h représente la fête de la connaissance (le da'at), qui est la base de toute vie juive.
+++ Pessa'h = ma, ma, ma???
Chaque juif a une néchama (une âme - נשמה), mot faisant allusion à : néchem ma (il respire le "ma", le questionnement - נשם מה).= La force du juif réside dans sa capacité à s'interroger pour parvenir à s'élever et de le faire humblement.

La matsa symbolise l'humilité.
Le 'hamets (l’orgueil) n'ayant pas eu le temps de s'y développer.

On peut remarquer que le mot : "matsa" (מצה), a la lettre tsadik (signifiant : "un juste"), qui est entourée par les 2 lettres formant la question : "ma?" (quoi? - מה).
Un tsadik est toujours entouré de questions.

Le Gaon de Vilna fait remarquer, que dans la Haggada, il est écrit : "Que dit le sage? ...", et pas directement : "Le sage dit ...", pourquoi cela? [de même pour le racha et le tam]

Le Gaon de répondre, qu'on peut reconnaît une personne à la façon dont elle va se comporter dans le feu de l'action.
Le sage s'emporte, certes, mais c'est parce qu'il veut ardemment comprendre.
Le racha, pour sa part, veut se débarrasser et rejeter (afin d'assouvir son orgueil en refusant de ne pas comprendre, ... - "pour vous ..." et pas pour moi!).

+ Dans la vie, il faut de l'humilité et de la force:
Le mot : 'ho'hma (la sagesse - חכמה), peut se décomposer en 2 :
- ma (מה) = l'humilité (Quoi? Que suis-je?)
- et : koa'h (כח) = la force, la puissance de l'audace sainte.

On commence la haggada par le passage "a la'hma aniya ...", qui parle de notre situation de misère/de détresse en Egypte, en levant une matsa (symbole de l'humilité).
Ce passage est composé de 28 mots, qui est la valeur numérique du mot: "koa'h" (=la force/la puissance).

Un tsadik est fort et humble à la fois ; il est celui qui a compris sa place dans la création ET sa place face à D.
Une place gigantesque et fabuleuse (le monde a été créé pour moi!), mais malgré tout minuscule face à D. (je ne suis rien!).

== b"h, que nous pussions vivre le message de Pessah, c'est-à-dire unir harmonieusement, en nous, la force et l'humilité, afin d'avoir un vie faite dans la 'ho'hma, une vie pleinement réussie!!

Source (b"h) : compilation personnelle (b"h) d'un dvar torah du rav Ména'hem Berros (dans son Pardess Ména'hem)

+ Un verset peut servir d'introduction à l'obligation de suivre une mitsva :
"Zé adavar achèr tsiva Hachem lémor" = "c'est là le commandement qu'a ordonné D. en disant ..."

Le Ben Ish 'Haï fait remarquer que si nous coupons le mot : "lémor" (= en disant - לאמר), nous obtenons : "lo mar" (= aucune amertume - לא מר).

===> Tout ce que D. ordonne doit t'être considéré comme une sucrerie/douceur (car d'elle viendra ton bonheur!).

 

 

Source (b"h) : dvar Torah du Ben Ish 'Haï dans son livre : "Od Yossef 'Haï" (repris par le rav Menahem Berros)

"Il est plus facile de donner un conseil aux autres, qu'à soi-même."

(Rabbi Na'hman de Breslev)

La fête de Péssa’h & la parole

Nous venons de finir la fête de Pourim, dont le fait de manger et de boire (le michté) a été une mitsva.
Nous avons devant nous la fête de Pessa'h, dont le fait de parler est une mitsva.
Elle est pas belle, la religion!! [N'oublions pas d'avoir l'intention de le faire, car telle est la volonté de D. ...]
+++ La fête de Péssa'h & la parole (1ere partie) :
Le Zohar (paracha bo) dit = "la mitsva de la Haggada est de formuler les louanges, dues à D., au sujet de la sortie d’Égypte.
Tel est ainsi le devoir de l'homme, pour toutes les générations : raconter ces louanges! [...]
D. se réjouit de cette narration et dit aux anges : "Venez et écoutez l'histoire de ma louange!
Voici que Mes enfants racontent et se réjouissent de la délivrance que Je leur ai octroyée!" "
La fête de Péssa'h = la fête de la parole.
D'ailleurs, le mot : Péssa'h (פסח), se divise en 2 mots : "pé sa'h" (la bouche parle - פה סח)

Le mot : sa'h (סח) a pour valeur numérique 68, tout comme le mot : haïm (la vie - חיים).
Ainsi, Péssa'h = pé sa'h = la bouche de la vie!

A l'inverse, Pharaon (פרעה) = pé ra (la bouche mauvaise - פה רע)

Le Ari Zal enseigne = "la force de l'homme dans ce monde, et l'essentiel de sa mission, est de séparer le mal du bien!"

Grâce à Pessa'h, nous allons aborder le sujet de la vie, celle que D. nous octroie, seconde après seconde, pour Le servir et pour parvenir à devenir des êtres droits et généreux au sein de son peuple, sachant séparer le bon du mauvais!

++ La fête de Péssa'h & la parole (suite) :Le mot traduisant la détresse est : "métsarim" (מצרים), mot pouvant aussi se lire : "mitsraïm" (Égypte - מצרים), le lieu de toutes les détresses des juifs, le lieu qui tenta d'étrangler l'âme juive ...
Le Séder = il y a une mitsva de parler de la délivrance d'Egypte (de la détresse) par D.Selon le Rav Yéhouda Lébovits = "Le fait d'extérioriser par la parole ce qui est à l'intérieur de soi-même est déjà une libération en soi ..."
De même, le roi Salomon a dit = "Lorsque quelqu'un a des soucis, qu'il le raconte aux autres!"
Lorsque nous communiquons à autrui notre infortune, la pression et le poids des soucis s'évacuent, et nous avons enfin le champ libre : nous pouvons respirer, prendre du recul, afin de continuer à vivre pour nous construire et nous élever!

Tout ce qui est gardé à l'intérieur de nous-mêmes produit une sorte d'asservissement cruel de notre propre être!
Nous nous retrouvons comme cloîtrés dans notre souffrance.

Ainsi, la cérémonie du Séder de Péssa'h vient délivrer (par la parole) notre être de tout asservissement intérieur!

D'ailleurs nos Sages ont dit = "Celui qui multiplie les explications au sujet de la sortie d'Egypte est méchouba'h (=digne de louanges!)."
Dans le mot : "méchouba'h" (משובח) , on peut y découvrir l'idée de délivrance intérieure et d'apaisement : "machav roua'h" (=une bouffée d'air - משב רח).

== Raconter la sortie d’Égypte est une véritable oxygénation de l'âme!!

Source (b"h) : compilation d'un dvar torah du rav Ména'hem Berros (dans son Pardess Ména'hem)
+ Le 'Hafets 'Haïm soulignait, que lorsque 2 personnes signent un contrat d'affaires, ils y écrivent toutes les éventualités : en cas d'incendie, en cas d'inondation, ...
Pourquoi n'y incluent-ils pas aussi l'éventuelle venue du Machia'h?

La réponse est simple, ils ne pensent pas à cela du tout.

+ Le 'Hafets 'Haïm disait souvent, que bien que nous prions pour la venue du Machia'h, nos actions prouvent que ce n'est qu'une prière superficielle, car en fait, ni nous ne changeons, ni nous n'améliorons nos actions.

Dans la vie, arrêtons de remettre les choses à plus tard.
En effet, si on pense vraiment que le Macchia'h peut venir à chaque instant, le "je vais le faire PLUS TARD", n'a plus aucun sens ...

[Il faut se donner à fond, à chaque instant, car le Macchi'ah peut venir à tout moment, et ensuite, il sera trop tard, car il y aura une quasi absence de libre arbitre ... ]

Source (b"h) : pour les 2 paroles du 'Hafets 'Haïm = le livre "Chvivé Or" du Rav Chmouel Walkin (Étincelles de lumière - Perles de sagesse du 'Hafets 'Haïm)
"Et l'ayant égorgé (vayich'hat) ..." (Tsav 8;23)

La cantillation sur ce mot est un chalchélét (שַלְשֶלֶת), et on ne la retrouve qu'à 3 autres endroits dans la Torah :
1°/ lorsque les anges ont dit à Lot de quitter la ville de Sodome ---> le verset dit : "vayit'maéma" = il tardait (Béréchit 19;16)
2°/ lorsque Eliezer est allé chercher une femme appropriée à Yits'hak, et a prié D. pour réussir dans sa mission ---> le verset dit : "vayomar" = Il dit (Béréchit 24,12)
3°/ Lorsque la femme de Potifar a tenté Yossef afin qu'il faute avec elle ---> la Torah dit : "vayéma'én" = Il refusa catégoriquement (Béréchit 39;8)

Quel est le lien entre ces 4 expressions, qui sont chantées en chalchélét?

La guémara Béra'hot 5a = une personne doit mener une guerre face au yétser ara (en y opposant son yétser atov).
S'il y réussit tant mieux, sinon, qu'il se plonge dans l'étude de la Torah.
Si cela n'est pas suffisant, qu'il récite le Shéma, et si ça ne suffit pas qu'il se souvienne du yétser ara du jour de la mort.

Les commentateurs nous disent qu'il ne s'agit pas du "jour de la mort" de l'individu (le Yétser ara étant aussi l'ange de la mort - Baba Batra 16a), mais du moment au D. va égorger le yétser ara (Soucca 52a).

Ainsi, notre guémara (Béra'hot 5a), nous dit que lorsque le yétser ara se manifeste, il faut lui rappeler qu'il va être égorgé (bientôt -b"h), et qu'il ne doit pas être trop fier de lui.

Toute personne doit lutter pour restreindre son yétser ara, mais s'il voit que :
- "vayit'maéma" = le yétser ara s'attarde, et ne veut pas abandonner/le lâcher ;
- "vayomar" = il doit commencer par étudier des paroles de Torah et réciter le Shéma.

Mais si :
- "vayéma'én" = le yétser ara ne veut toujours pas abandonner, alors :
- "vayich'hat" = il doit l'informer que D. va l'égorger un jour, et en entendant cela, le yétser ara va arrêter de l'harceler afin qu'il viole la Torah.

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky

La sainteté de la nuit du Séder

++ La sainteté de la nuit du Séder - Péssa'h :

---> Le chla haKadoch = "la sainteté de cette nuit et de toutes ses prescriptions est très grande, car elle correspond au moment où D. nous a choisis parmi tous les autres peuples, et nous a sanctifiés par Ses commandements.
Il incombe donc de ne pas y parler de sujets qui ne relèvent pas de la Torah et des mitsvot.
Il faut aussi en avertir les membres de sa famille, dont chacun devra suivre mot après mot le déroulement du Séder tout en appliquant sa pensée à D.
Notre seule préoccupation doit être l'accomplissement des commandements liés à cette nuit et le récit des miracles en Égypte."

---> Rabbi Akiva Eiger = "Pendant la nuit de Péssa'h, on doit se conduire dans la sainteté et la crainte du Ciel.
Il faut en même temps se réjouir que D. nous a donné l'occasion d'accomplir en cette nuit-là de nombreuses mitsvot."

---> Le 'Hida = "Un juif doit toujours faire en sorte que ses actions soient compatibles avec la hala'ha, tout particulièrement le soir du Séder.
Quoi que l'on fasse, il faut s'efforcer d'agir d'une manière acceptable selon toutes les opinions. Évitons les formes de conduite fondées sur les avis plus indulgents (koulot), surtout pendant la sainte nuit du séder!"

---> Le 'Hida a dit aussi : "Comme elle est belle et plaisante l'habitude de ceux qui craignent D.!
Du kiddouch jusqu'à la fin du Hallel, ils n'émettent pas une parole de 'conversation profane', car la nuit entière est consacrée à la proclamation de l'unité de D., ce qui rend impossible toute interruption!"

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+ Allusion du Gaon de Vilna à ce sujet :

La 1ere des 4 questions est : "ma nichtana alaïla azé" - En quoi cette nuit est-elle différente?

Le mot 'yom' (le jour) est du genre masculin.
Le mot laïla (la nuit) est un féminin.

Le moment de l'accomplissement de presque toutes les mitsvot de la Torah est le jour, de même que les femmes sont d'habitude exemptées des commandements (mitsvot liées au temps), et que seuls les hommes y sont assujettis.
On remarque, que contrairement aux autres jours de l'année, les mitsvot du Séder, s'appliquent à la nuit, et non au jour.

Par ailleurs, dans cette 1ere question, il est écrit "alaïla azé" (---> azé = un masculin), et non "alaïla azot" (---> azot = un féminin).
Il y a dans cette question un passage du féminin (alaïla) au masculin (azé).

Ainsi, la Haggada demande au travers cette 1ere question :
"Quelle différence a cette nuit (mot au féminin) par rapport aux autres nuits, pour être appelée azé (mot au masculin), et qu'on doive y accomplir plus de mitsvot que d'habitude?"

== La nuit du Séder, n'est pas comme les autres nuits qui sont "féminines" et "manquent de mitsvot", mais est, au contraire, investie d'une sainteté spéciale qui la change complétement, de sorte que la Torah l'appelle le "jour".

[ L'injonction de la Torah :
- Chémot 12;18 = "la nuit vous mangerez des matsot".
- Chémot 13;8 = "bayom a'ou" - ce jour-là (les enfants posent des questions et leurs pères y répondent en montrant la matsa et le maror - selon l'injonction de ce verset :"léma'an" - c'est pour cela ].

Source (b"h) : compilation de divré Torah issus du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

"Les gens sont curieux : ils font attention à ne pas avaler une fourmie, mais ils sont toujours prêts à se dévorer entre eux."

Baroukh de Medzibozh

"Si nous n'avions été envoyés sur terre que pour exécuter correctement les mitsvot liées à la veille de Péssa'h, cela nous aurait suffi!"

(Le Rav Yérou'ham Lévovitz - machguia'h de la Yéchiva de Mir - 1873-1936)

"Des jours de festin (littéralement : boisson - michté) et de joie" (Méguilat Esther 9;22)

Pourquoi nos Sages ont institué que nous exprimions et louions le miracle par l'ivresse?

1°/ Elle nous rappelle en quelque sorte la situation dans laquelle nous nous trouvions à cette époque.
- Au début de l'histoire de Pourim, nous avions toutes les raisons d'être désespérés et de céder à l'ivrognerie, tant les dangers qui nous menaçaient étaient immenses.
- Et après notre salut miraculeux, quand nous fûmes hissés au summum du succès, la boisson et l'ivresse seyaient également à notre position nouvellement acquise.

2°/ Selon le Choèl ouMéchiv = Ce devoir de s'enivrer à Pourim, souligne allusivement l'obligation que nous avons d'ancrer en nos esprits que D. a accompli ces prodiges, et a suscité tous ces événements, ce "au point de ne plus faire la différence entre maudit Haman et béni Mordé'haï".

N'imaginons surtout pas que la cause du décret d'extermination était Haman, et que Mordé'haï a amené la délivrance!
=== Tout, absolument tout a été causé/provoqué et dirigé par D., le Roi de l'univers!!

Source (b"h) : issu du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin