Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

-> "Le véritable exil, c'est le confort en exil, ce qui dissipe en nous la conscience de l'exil."
[Rabbi Dov de Sokhatchov]

-> "Le principe de l'exil d'Egypte, c'était l'accoutumance.
Un exil n'est véritable que lorsqu'on s'y habitue."
[Rabbi Its'hak Meïr de Gour]

La puissance d’un ‘Amen’ …

+ La puissance d’un 'Amen' … 

Il est bon de faire attention à bien répondre amen au Kadich et à la Kédoucha, et il faut surtout pas parler durant ces passages importants de la prière.
Plus que tout, il faudra faire attention à bien se concentrer pour répondre : "Amen yéhé chémé raba mévara’h lé’alam lé’almé almaya" ( = Amen, Que le Nom du Seigneur soit béni à tout jamais …)

Nos Sages écrivent dans la guémara (Shabbath 119b) :
"Rabbi Yéhochoua ben Lévi enseigne : "Lorsqu'une personne répond : Amen yéhé chémé rabba" de toutes ses forces [c'est-à-dire en étant parfaitement concentrée], on déchire la sentence prononcée à son encontre, comme il est dit : "Les décrets furent annulés en Israël quand le peuple s'est dévoué à rendre grâce à Hachem" ...
Même si l'on trouve chez cet homme des soupçons d'idolâtrie, on lui pardonnera […]

Reich Lakich enseigne : Quiconque répond : ‘Amen , yéhé chémé raba …’  de tout son cœur verra s’ouvrir, devant lui, les portes du Gan Eden, car il est écrit :
"Ouvrez les portes, pour que puisse entrer un peuple de justes, gardien de la confiance (=chomer émounim  - Yéchayahou 26,2)
Ne lis pas : ‘gardien de la confiance’ (chomer émounim), mais : ‘ché-omrim amen’ (=qui disent amen).
Car, que signifie répondre Amen ?

C’est faire valoir sa confiance en D., qu’Il est un D. juste, droit et digne de confiance, comme cela est compris dans ce mot (אמן), acronyme de : él Mélé’h Néémane = D., Roi de confiance (אל מלך נאמן).
Amen (אמן) singnifie, dans son explication la plus large (אל מלך נאמן), D., Roi de confiance, Je crois en toi (= ani maamin [bé’ha] - אני מאמין dont la 1ere lettre de chaque mot et la dernière du 2e forment aussi le terme : Amen – אמן). "
[Fin du passage de la guémara Shabbath 119b]

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-> Le rav Elimélé'h Biderman apporte l'explication suivante :
Lorsque nous faisons des fautes (que D. nous en préserve), les anges Accusateurs parlent contre nous.
Ils déclarent que justice doit être faite, car nous avons déshonoré le Roi.
Si nous disons : "amen yéhé chémé raba", cela révèle que notre désir principal est d'augmenter l'honneur d'Hachem.
Si parfois nous fautons, alors ce n'est pas volontaire. Cela n'est évidemment pas un signe de rébellion.
Ainsi, le "amen yéhé chémé raba" nous protège et nous aide à atteindre le pardon de nos fautes.

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+ Supplément :

Le Midrach Rabba (Dévarim 7) rapporte que rien n’a autant de valeur que le ‘amen’ prononcés par les juifs.

Le midrach Tan’houma (paracha Tsav) rapporte :
"Celui qui répond ‘amen’ dans ce monde-ci méritera de dire ‘amen’ dans le monde futur, comme il est écrit : "Béni soit l’Eternel pour toujours, amen et amen" (Téhilim 89,53)
Pourquoi  le mot ‘amen’ est-il répété 2 fois ?
Le 1er ‘amen’ dans ce monde-ci, et le 2e ‘amen’ dans le monde futur. "

Le Pélé Yo’éts émet une opinion similaire : " les 'Amen, yéhé chémé Rabba …', Baré’hou et la Kédoucha se tiennent au sommet du monde et les hommes n’en ont pas conscience. "

Le ‘Hida (dans le Kécher Goudal) remarque : "Il faut faire très attention à répondre ‘amen’ avec une grande concentration car la punition de celui qui manque un ‘amen’ par mépris est sans limites. "

Le Rav Aharon ben Barou’h Halévy explique :
"Le terme ‘amen’ permet le maintien et la consolidation de tous les univers, supérieurs et inférieurs.
Tous ces mondes dépendent du ‘amen’, car il représente le début, la cause, la source … de tout le côté positif des bénédictions qui elles-mêmes, proviennent de la bénédiction suprême.

Décrire ce processus et l’abondance des bienfaits qui en résultent dépasse l’entendement des êtres humains.
La force de ce mot emplit tout l’espace, déborde de tous les côtés, dans toutes les dimensions.
Tout est en lui et rien ne lui manque ni du point de vue de ce qui est révélé ni dans le domaine caché (de la Torah).

Le mot ‘amen’ contient des secrets merveilleux, d’une profondeur extraordinaire, des secrets insondables qui dépassent l’entendement humain.
Qui peut prétendre raconter les manifestations de la puissance Divine ? "

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-> "Sachez que le fait de répondre Amen a une influence très bénéfique sur la personne, aussi bien matérielle que spirituelle, et éloigne les maladies de son foyer.
Chacun d'entre nous doit réfléchir à ce qui est plus important pour lui : "préférons-nous aller chercher l'aide des médecins ou répondre Amen à haute voix, qui est une ségoula merveilleuse pour être épargné de tous ces maux et produire de grandes délivrances dans tous les domaines."
[rabbi Eliyahou Raata - rapporté dans La voie à suivre du rabbi David Pinto - Vayétsé 5777 (n°960]

-> "Il est écrit : "Ouvre les portes, pour que puisse entrer le peuple juste, gardien de la loyauté (chomer emounim)".
Le fait de répondre Amen renferme le pouvoir d'ouvrir les portes du Gan Eden, et d'amener la bénédiction sur le monde.
Il est simplement extraordinaire de constater comment un mot si petit peut produire des effets si gigantesques!"
[rabbanite Meïzlich - fille de l'Admour de Bobov - rapporté dans La voie à suivre du rabbi David Pinto - Vayétsé 5777 (n°960)]

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b'h voir également :
- le kaddich : https://todahm.com/2020/03/22/le-kaddich
- https://todahm.com/2019/07/07/9498-2
- https://todahm.com/2020/09/21/15035-2

+ "Tous les peuples de la terre verront que tu portes le nom de D. et ils te craindront." (Ki Tavo  28;10)

La guémara (Ména'hot 35b) nous révèle que le verset fait référence aux téfilin de la tête, dans les mots : "... tu portes le nom de D. ..."

A ce propos le Gaon de Vilna dit un jour à ses élèves :
" Il n'est pas écrit : 'les téfilin qui sont sur la tête', mais 'les téfilin de la tête'.
Il n'est pas suffisant simplement de porter les téfilin, il faut ressentir que toute leur signification est présente dans la tête, et c'est là qu'on pourra dire : 'que tu portes le nom de D.'

Le Rambam explique (dans Hilkhot Téfilin - chap 4,25) :
"la kédoucha des téfilin est incommensurable, et à l'instant même où elles sont sur son bras et dans sa tête, une personne est humble, possède la crainde de D., n'est pas attirée par les futilités, n'a pas de mauvaises pensées et son coeur est tourné vers la vérité et la justice."

On peut se demander : Mais pourtant, j'ai déjà vu des juifs avec les téfilin qui avaient un comportement léger, et ne correspondaient pas à la description du Rambam ...

Dans le même état d'esprit que la réponse du Gaon de Vilna, la réponse à cette interrogation se trouve écrite dans l'extrait du Rambam ci-dessus.
"A l'instant où les téfilin sont ... dans sa tête ..." = il ne s'agit pas seulement d'avoir les téfilin 'sur la tête', mais de savoir dans sa tête que l'on porte sur nous un objet de sainteté comparable à un séfer Torah, un objet qui est de plus le signe de l'alliance avec D.

["Ce sera pour toi comme un signe sur ta main et comme un souvenir entre tes yeux." - Chémot 13,9].

Sources (b"h) : issu du "le repas du roi" du rav Moché Pell + "la mitsva et son histoire" du rav Its'hak Shnéor & C & J.Hagège

"La liberté de choisir le bien suppose l'existence du libre accès au mal.
Et le niveau de bien qui peut être manifesté est en proportion directe avec l'intensité de l'horreur que le mal peut générer."

[Rav Akiva Tatz]

Réveille l’espion qui est en toi …

+ Elloul - Réveille l’espion qui est en toi …

Selon le targoum Onkelos, le mois d'Elloul est le mois propice à "l’espionnage existentiel".
En effet, il est écrit :
"Et D. parla à Moshé en disant : Envoie pour toi des hommes afin qu’ils espionnent/explorent la terre de Canaan … " (Chéla'h Lé'ha 13 ; 1-2)
Onkelos traduit en araméen le verbe ‘espionnent’ par : ‘vi-alléloune’ (ויאללו).
Lorsque nous observons bien ce verbe, nous retrouvons la racine de : Elloul (אלול).

Elloul, c’est l’espionnage par excellence.
C’est l’introspection qui va jusqu’au plus  profond de soi, pour rechercher ce qui va ou ce qui ne va pas, comme il est écrit dans cette même paracha : "Et vous verrez si la terre qui est habitée est bonne (tov) ou mauvaise (ra’a) …" (Chéla’h Lé’ha – 13,19).

L’exploration du fond de notre personne doit nous permettre de trouver nos faiblesses ; à nous de les remplacer par des traits de noblesse.
S’explorer, en vue de se rectifier, avec le but de se dominer, c’est là le 1er acte d’amour que nous devons effectuer.

Dans le même état d’esprit, il est écrit dans le Likouté hala’hot :
" Lé’h Lé’ha (va pour toi), signifie : va dans toi-même, va vers le plus profond de toi-même, là où se trouve ta vérité existentielle.
Tout ton périple spirituel et même physique devrait se dérouler dans ton for intérieur, dans la vérité qui est enracinée en toi, dans ton cœur, au plus profond.
Ne prête pas attention  aux voix du mensonge, aux voix de l’illusion et de la tentation.

Le monde est obscurci de mensonges, certes, mais malgré tout, tu dois chercher inexorablement la vérité. Ne te laisse pas leurrer.

[…] Nous ne devons pas nous éloigner de D. à cause des notions de vérités personnelles, obscurcis que nous sommes par une insensibilité devenue croissante.
Au contraire, nous devons chercher et avoir foi en la bonté et en la vérité de D.

A chaque fois, nous devons recommencer de nouveau cet effort et nous rapprocher ainsi davantage de Lui, quel que soit le lieu où nous nous trouvons car Sa générosité est très grande. "

Source (b"h) : compilation personnelle de dvar Torah du rav Menahem Berros sur les fêtes de Tichri

"L’objectif de toutes les mitsvot est de croire en notre D., et c’est le but de toute la Création."

[Ramban, fin de la paracha Bo]

"Le mauvais penchant est satisfait lui-même quand on résiste à ses tentations."

[Rabbi Menechem Mendel de Kotsk]

Le temps …

+ Le temps ...

Hébergé chez une famille, Rabbi Dov Ber de Rodochitz mit en émoi toute la maisonnée, à une heure jugée bien matinale :

"Réveillez-vous! Il y a là un invité de marque qui n'est jamais venu, et qui ne reviendra jamais!
- Qui est-ce donc?
- Le matin qui point! "

+ "Si un homme a un fils dévoyé et rebelle, qui n'écoute pas la voix de son père ni la voix de sa mère ..."  (Ki Tétsé 21;18)

Si tu vois un enfant désobéissant, tu pourras, d'une façon générale, trouver l'origine du problème dans  : "la voix de son père et la voix de sa mère."

Ils élèvent sûrement la voix un peu trop fortement, et s'ils parlaient plus calmement, avec plus de patience, alors leur enfant serait plus calme et obéissant, comme il est écrit : "une parole douce brise la résistance la plus forte" (Michlé 25;15).

Dans le même ordre d'idées, la guémara (Ména'hot 37a) explique que l'on place les téfilin de la tête, à l'endroit même où le cerveau de l'enfant est mou (il n'est pas dit simplement qu'on les place à l'endroit du cerveau).

=> Cela nous enseigne que l'éducation se fait chez le jeune enfant, alors qu'il est encore souple, afin de l'orienter dans le sens que nous désirons.

Mais si nous attendons trop, nous risquons de ne plus pouvoir corriger ses imperfections (à l'image d'un bois tendre qui peut encore être redresser, mais qui cassera, une fois qu'il aura grandi ...).

+ "Quand tu bâtiras une nouvelle maison, tu feras à ton toit un parapet ; ainsi tu ne mettras pas de sang en ta maison, si en tombe celui qui devrait tomber."  (Ki Tétsé 22;7-8)

Le 'Hida donne une belle explication de saison sur ce verset ...

Pendant le mois d'Elloul, tout juif analyse son comportement et essaie de faire "téchouva" en rompant avec ses mauvaises habitudes, et en se construisant une "nouvelle maison".

Mais, s'il souhaite que ses efforts soient couronnés de succès, il se doit de faire "au toit, un parapet", c'est-à-dire de se créer des limites et des barrières pour être assuré de ne pas revenir à son état antérieur.