Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

+ "Tous les peuples de la terre verront que tu portes le nom de D. et ils te craindront." (Ki Tavo  28;10)

La guémara (Ména'hot 35b) nous révèle que le verset fait référence aux téfilin de la tête, dans les mots : "... tu portes le nom de D. ..."

A ce propos le Gaon de Vilna dit un jour à ses élèves :
" Il n'est pas écrit : 'les téfilin qui sont sur la tête', mais 'les téfilin de la tête'.
Il n'est pas suffisant simplement de porter les téfilin, il faut ressentir que toute leur signification est présente dans la tête, et c'est là qu'on pourra dire : 'que tu portes le nom de D.'

Le Rambam explique (dans Hilkhot Téfilin - chap 4,25) :
"la kédoucha des téfilin est incommensurable, et à l'instant même où elles sont sur son bras et dans sa tête, une personne est humble, possède la crainde de D., n'est pas attirée par les futilités, n'a pas de mauvaises pensées et son coeur est tourné vers la vérité et la justice."

On peut se demander : Mais pourtant, j'ai déjà vu des juifs avec les téfilin qui avaient un comportement léger, et ne correspondaient pas à la description du Rambam ...

Dans le même état d'esprit que la réponse du Gaon de Vilna, la réponse à cette interrogation se trouve écrite dans l'extrait du Rambam ci-dessus.
"A l'instant où les téfilin sont ... dans sa tête ..." = il ne s'agit pas seulement d'avoir les téfilin 'sur la tête', mais de savoir dans sa tête que l'on porte sur nous un objet de sainteté comparable à un séfer Torah, un objet qui est de plus le signe de l'alliance avec D.

["Ce sera pour toi comme un signe sur ta main et comme un souvenir entre tes yeux." - Chémot 13,9].

Sources (b"h) : issu du "le repas du roi" du rav Moché Pell + "la mitsva et son histoire" du rav Its'hak Shnéor & C & J.Hagège

"La liberté de choisir le bien suppose l'existence du libre accès au mal.
Et le niveau de bien qui peut être manifesté est en proportion directe avec l'intensité de l'horreur que le mal peut générer."

[Rav Akiva Tatz]

Réveille l’espion qui est en toi …

+ Elloul - Réveille l’espion qui est en toi …

Selon le targoum Onkelos, le mois d'Elloul est le mois propice à "l’espionnage existentiel".
En effet, il est écrit :
"Et D. parla à Moshé en disant : Envoie pour toi des hommes afin qu’ils espionnent/explorent la terre de Canaan … " (Chéla'h Lé'ha 13 ; 1-2)
Onkelos traduit en araméen le verbe ‘espionnent’ par : ‘vi-alléloune’ (ויאללו).
Lorsque nous observons bien ce verbe, nous retrouvons la racine de : Elloul (אלול).

Elloul, c’est l’espionnage par excellence.
C’est l’introspection qui va jusqu’au plus  profond de soi, pour rechercher ce qui va ou ce qui ne va pas, comme il est écrit dans cette même paracha : "Et vous verrez si la terre qui est habitée est bonne (tov) ou mauvaise (ra’a) …" (Chéla’h Lé’ha – 13,19).

L’exploration du fond de notre personne doit nous permettre de trouver nos faiblesses ; à nous de les remplacer par des traits de noblesse.
S’explorer, en vue de se rectifier, avec le but de se dominer, c’est là le 1er acte d’amour que nous devons effectuer.

Dans le même état d’esprit, il est écrit dans le Likouté hala’hot :
" Lé’h Lé’ha (va pour toi), signifie : va dans toi-même, va vers le plus profond de toi-même, là où se trouve ta vérité existentielle.
Tout ton périple spirituel et même physique devrait se dérouler dans ton for intérieur, dans la vérité qui est enracinée en toi, dans ton cœur, au plus profond.
Ne prête pas attention  aux voix du mensonge, aux voix de l’illusion et de la tentation.

Le monde est obscurci de mensonges, certes, mais malgré tout, tu dois chercher inexorablement la vérité. Ne te laisse pas leurrer.

[…] Nous ne devons pas nous éloigner de D. à cause des notions de vérités personnelles, obscurcis que nous sommes par une insensibilité devenue croissante.
Au contraire, nous devons chercher et avoir foi en la bonté et en la vérité de D.

A chaque fois, nous devons recommencer de nouveau cet effort et nous rapprocher ainsi davantage de Lui, quel que soit le lieu où nous nous trouvons car Sa générosité est très grande. "

Source (b"h) : compilation personnelle de dvar Torah du rav Menahem Berros sur les fêtes de Tichri

"L’objectif de toutes les mitsvot est de croire en notre D., et c’est le but de toute la Création."

[Ramban, fin de la paracha Bo]

"Le mauvais penchant est satisfait lui-même quand on résiste à ses tentations."

[Rabbi Menechem Mendel de Kotsk]

Le temps …

+ Le temps ...

Hébergé chez une famille, Rabbi Dov Ber de Rodochitz mit en émoi toute la maisonnée, à une heure jugée bien matinale :

"Réveillez-vous! Il y a là un invité de marque qui n'est jamais venu, et qui ne reviendra jamais!
- Qui est-ce donc?
- Le matin qui point! "

+ "Si un homme a un fils dévoyé et rebelle, qui n'écoute pas la voix de son père ni la voix de sa mère ..."  (Ki Tétsé 21;18)

Si tu vois un enfant désobéissant, tu pourras, d'une façon générale, trouver l'origine du problème dans  : "la voix de son père et la voix de sa mère."

Ils élèvent sûrement la voix un peu trop fortement, et s'ils parlaient plus calmement, avec plus de patience, alors leur enfant serait plus calme et obéissant, comme il est écrit : "une parole douce brise la résistance la plus forte" (Michlé 25;15).

Dans le même ordre d'idées, la guémara (Ména'hot 37a) explique que l'on place les téfilin de la tête, à l'endroit même où le cerveau de l'enfant est mou (il n'est pas dit simplement qu'on les place à l'endroit du cerveau).

=> Cela nous enseigne que l'éducation se fait chez le jeune enfant, alors qu'il est encore souple, afin de l'orienter dans le sens que nous désirons.

Mais si nous attendons trop, nous risquons de ne plus pouvoir corriger ses imperfections (à l'image d'un bois tendre qui peut encore être redresser, mais qui cassera, une fois qu'il aura grandi ...).

+ "Quand tu bâtiras une nouvelle maison, tu feras à ton toit un parapet ; ainsi tu ne mettras pas de sang en ta maison, si en tombe celui qui devrait tomber."  (Ki Tétsé 22;7-8)

Le 'Hida donne une belle explication de saison sur ce verset ...

Pendant le mois d'Elloul, tout juif analyse son comportement et essaie de faire "téchouva" en rompant avec ses mauvaises habitudes, et en se construisant une "nouvelle maison".

Mais, s'il souhaite que ses efforts soient couronnés de succès, il se doit de faire "au toit, un parapet", c'est-à-dire de se créer des limites et des barrières pour être assuré de ne pas revenir à son état antérieur.

Shabbath & Téchouva

+ Shabbath & Téchouva ...

Pendant le kiddouch du vendredi soir, le Shabbath est appelé : "té'hila lémikraé kodech" ( = en tête des convocations saintes)
Quel en est le sens?

Le rav de Kobrin de répondre que si vous voulez commencer à faire téchouva, vous devez commencer par le Shabbath.
Il faut faire du Shabbath, le té'hila ( =le début), de votre "entrée" dans le Kodech.
Le Shabbath doit être le commencement de toute téchouva.

Le mot Téchouva (תשובה) peut se décomposer en : tachouv hé (תשוב ה) = retourne vers D.

La racine du mot Shabbath (שבת) est chav (שב), qui a pour signification : "retour".

Le 'Hida nous révèle aussi que la téchouva doit démarrer le Shabbath, puisqu'il est écrit : "véchavta ad Hachem Eloké'ha" (Nitsavim 30,2).
Le mot 'véchavta' ("Tu dois te repentir" - ושבת -litt. : "tu reviendras [jusqu'à Hachem ton D.]"), est composé des mêmes lettres que le mot Shabbath (שבת).
=> Nous devons nous repentir, nous rapprocher de D. au moyen du Shabbath.

Le 'Hida enseigne :
Si quelqu'un a un véritable désir de revenir vers Hachem, il doit être vigilant dans son observance du Shabbath.
Observer le Shabbath a un pouvoir unique de purifier l'âme des fautes.
Garder le Shabbath est équivalent à accomplir toutes les mitsvot de la Torah, avec chacune des parties de notre corps.
En observant le Shabbath, une personne se créée une réparation (tikoun) pour chaque membre de son corps et elle devient pure.
La Torah fait allusion au retour vers Hachem avec les mêmes lettres que le mot Shabbath pour nous enseigner qu'afin de faire téchouva comme il le faut, nous devons retourner vers Hachem et observer le Shabbath comme il le faut.

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-> Hachem nous enseigne que Shabbath est un moment pour la téchouva, car la téchouva est en allusion dans son nom.
Les lettres du mot : "Shabbath" (שבת) sont l'acrostiche de : "Shabbath bo tachouv" (à Shabbath on doit se repentir/revenir [vers Hachem]).
[le Béer Mayim 'Haïm - dans son Siduro chel Shabbath]

-> La téchouva ne peut être atteinte qu'en observant le Shabbath, car une personne ne peut se repentir totalement sans le Shabbath.
C'est parce que Shabbath, dont les lettres peuvent se réarranger pour former : "téchev" (repens-toi), est un moment qui attire une personne plus proche d'Hachem et qui nous reconnecte à notre Créateur.
[Méor Enayim - Ki Tétsé]

-> Le 'Hozé de Lublin enseigne au nom de son maître rabbi Elimélé'h de Lizhensk (le Noam Elimélé'h), que le Shabbath est la source de tout repentir.
C'est parce que le nom Shabbath a pour racine : "chav" (reviens). En d'autres termes, le Shabbath est le moment de faire téchouva!
[Divré Emet - Matot]

-> Le rav Shlomo de Bobov rapporte que le tsadik rabbi Meilech, le vendredi après 'hatsot (le midi juif), posait sa main sur la méouza de la cuisine et déclarait : "Le saint Shabbath arrive! Nous devons nous préparer et avoir des pensées de téchouva".
[Noam Shabbath - Bobov]

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-> Le rav Mendel de Rimanov (rapporté dans Ilana dé'Hayi) enseigne :
Shabbath correspond non seulement aux 7 Séfirot (attributs céleste), mais il les englobe toutes.
Puisque les lettres du mot Shabbath (שבת) forment également : "tachouv" (reviens/repens-toi), cela implique que c'est par la téchouva que nous pouvons rectifier les attributs (Séfirot) qui ont été souillés pendant les 6 autres jours de la semaine, et alors observer Shabbath comme il le faut.
En d'autres termes, par une préparation à erev Shabbath, en faisant une téchouva sincère et complète, on peut parvenir à accomplir la mitsva d'observer le Shabbath.

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Suppléments :
-> Attention à ne pas "nous auto-flageller", toute amélioration, aussi infime soit-elle, rend notre Shabbath plus saint et est un début d'ascension spirituelle.
Aux yeux de D., aucune étape n'est insignifiante.

-> A Shabbath, nous recevons une néchama yétéra (un supplément d'âme), c'est-à-dire un potentiel accru de sainteté.

Le rav Yits'hak Hutner était connu pour les propos suivants :
"On ne doit jamais dire à quelqu'un, après un yom tov : 'Le yom tov est fini' ; mais on doit plutôt dire : 'Un yom tov est arrivé!'
Cela signifie que chaque yom tov, nous octroie une énergie et un potentiel uniques, afin d'actualiser en nous-mêmes une plus grande spiritualité.

Le Shabbath étant encore plus élevé que yom tov ...
==> Comment en sortir à l'identique?
Comment ne pas profiter pour tachouv hé : retourner vers D.?

Source (b"h) : compilation personnelle de dvar Torah du rav Boruch Leff (dans son livre sur le Shabbath)

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-> Rabbi Nissim Yaguen enseigne :
"L'homme doit goûter tous les plats la veille du Shabbath, afin de les améliorer le cas échéant. Nous trouvons une allusion à ce sujet dans le passage de la prière de moussaf : "Ceux qui le savourent mériteront la vie".
Il ne suffit pas de se préparer uniquement matériellement à l'approche du Shabbath, il faut que ce soit également spirituellement, car le Shabbath est un moment propice au pardon des fautes.
La michna Broura nous dit ainsi qu'il est recommandé à l'homme d'avoir un éveil du repentir (téchouva) à l'entrée du Shabbath, on aura ainsi le mérite d'être pardonné.

Les livres saints rapportent qu'un homme doit faire un examen de conscience chaque veille de Shababth. Etant donné que le Shabbath est appelé "kala malkéta" (la fiancée du Roi), en recevant le Shabbath la personne mérite de recevoir le Roi de l'univers, il n'est donc pas très recommandé de le recevoir avec des habits portant des traces de fautes et de péchés.

Le Shabbath est comparé au Tabernacle. En effet, on y offrait les sacrifices à l'intérieur et non dans le Saint à l'intérieur, afin que l'homme puisse y pénétrer après avoir obtenu le pardon.
Ainsi, l'homme doit être vigilant à avoir un éveil du repentir avant de rentrer dans le saint et redoutable jour du Shabbath."

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-> Le 'Hidouché haRim partage l'enseignement des mékoubalim, qui ont révélé que la veille de Shabbath est un moment particulièrement propice pour faire téchouva.
Il cite la guémara (Sanhedrin 58b) qui stipule qu'un non-juif qui se fait [Shabbath] est passible de mort (ovéd ko'havim chéShabbath 'hayav mita).
Le 'Hidouché haRim dit que s'il est interdit à un non-juif de respecter le Shabbath, alors même un juif doit travailler dur pour éliminer toute trace du non-juif en lui-même, de sorte qu'aucune étincelle du monde extérieur ne vienne dans le Shabbath non plus.
C'est pourquoi une personne doit faire téchouva, en s'assurant que chaque partie d'elle-même est digne de saluer ce jour.

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-> Celui qui offre un cadeau à son ami doit le lui faire savoir, comme il est dit : "afin que tu saches que Je suis Hachem qui te rend saint" (Ki Tissa 31,13).
Hachem a dit à Moché : "J'ai un cadeau précieux dans Mon salle aux trésors, et son nom est Shabbath ; J'aimerais le donner à Israël. Va leur dire."
[guémara Shabbath 10b]
[sachons apprécier ce jour, car non seulement c'est un cadeau d'Hachem (seuls les juifs ont le droit de l'observer), mais en plus c'est parmi ce qu'Il a de plus précieux dans Sa salle aux trésors! ]

=> Selon le Sfat Emet, chaque veille de Shabbat, Moché Rabbénou circule parmi nous et va dire à chaque juif : "Shabbat arrive!".

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-> Celui qui ne s'est pas préparé pour Shabbath en faisant téchouva et en accomplissant de bonnes actions n'a pas préparé un espace de résidence pour la Chékhina. La sainteté et la Chékhina ne peuvent pas pénétrer dans notre âme.

La veille de Shabbath est donc un moment d'introspection et de téchouva, afin que la sainteté de Shabbath puisse entrer dans l'âme et l'illuminer.
Une personne qui fait cela ressent de manière palpable que "Hachem vous rend saint".
[Sidouro Shel Shabbath ]

Se tenir devant D. …

+ Se tenir devant D. ... 

La guémara (Béra'hot 28b) fait une bonne mise au point à ce sujet :
"Lorsque Rabbi Yo'hanan ben Zakkaï tomba gravement malade, ses élèves lui rendirent visite.
Dès qu'il les vit, il fondit en larmes.

- Notre maître, phare d'Israël, pilier de vérité, pourquoi pleures-tu?

- Si on devait me mener devant un roi de chair et de sang, qui aujourd'hui se trouve ici et qui demain se trouvera dans sa tombe, dont la colère ne serait pas éternelle, et dont les prisons ne le seraient pas plus, un être que je pourrais essayer d'apaiser avec des paroles, ou que je pourrais circonvenir avec de l'argent, j'aurais déjà de quoi pleurer, tant la situation est délicate.

Mais voilà que l'on va me conduire devant le Roi des rois, le Saint béni soit-il, qui Lui vit pour l'éternité.

S'il se met en colère contre moi, sa colère sera éternelle, s'Il me met en prison, celle-ci sera éternelle ; et s'Il me condamme à mort, Sa sentence sera éternelle.
Je ne pourrai l'apaisser ni par des paroles, ni par de l'argent.  [après la mort, nos paroles ne servent plus à rien!]
Et vous pensez que je n'ai pas de raison de pleurer!"