Aux délices de la Torah

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Parachiot Tazria – Metsora

- "Le jour de sa purification, le lépreux sera amené au cohen" (Metsora 14,2)

Les lettres du mot "véouva" (= il sera amené) sont les mêmes que "véaouv" (= il sera aimé).
C'est une allusion à ce que dit le Rambam, que le pénitent, avant sa téchouva, était haï de D. et lui était en horreur, et après, il est aimé, proche et ami.

- "On égorgera un des oiseaux dans un récipient d'argile sur de l'eau vive" (Metsora 14,5)

Pourquoi faut-il ici de l’eau vive ("mayim hayim") ?
Parce que le lépreux est bas et humilié à ses propres yeux, on pourrait craindre qu’il n’en vienne à la mélancolie et à la paresse. Il est donc nécessaire de l’encourager et de le ranimer avec les eaux de la connaissance de la Torah, qui s’appelle «un puit d’eau vive».         (Maayana shel Torah)

Pourim : quand le Rokéa’h lit la méguila …

1°/ " הִפִּיל פּוּר הוּא הַגּוֹרָל " (Esther 3,7 = "On procéda à un pour, c'est-à-dire à un tirage au sort")
- la guématria des premières lettres  (הִ,פּ,הִ,ה) est égale à celle de Aman.
- en réorganisant différemment l'ordre des lettres du mot הַגּוֹרָל, on obtient le mot laarog (= tuer)
- la guématria des premières lettres des mots הוּא  הַגּוֹרָל est de 10.
Le Rokéa'h nous permet alors de comprendre que la Méguila fait allusion qu'en procédant à son tirage au sort Aman détermina la date où ses 10 fils seraient tués.

2°/ Dans le verset 8 (chapitre 3), Aman déclare à A'hachvéroch que "יֶשְׁנוֹ עַם-אֶחָד" ("il y a un peuple unique") et que "דָתֵיהֶם שֹׁנוֹת מִכָּל-עָם" ("leurs lois sont différentes de [celles de] tous les [autres] peuples").
- les lettres des mots "יֶשְׁנוֹ עַם" peuvent être réorganisées pour former les mots "yesh noam".
On peut rattacher ces mots au  passage : "déra'héa dar'hei noam" = "ses voies [de la Torah] sont agréables"  (Michlé 3,17).
- les 1eres lettres des mots "שֹׁנוֹת מִכָּל-עָם" (= "différent de tous les [autres] peuples"), forment le mot  "שמע", comme dans "שמע ישראל".
Le Rokéa'h nous montre que bien que les juifs ne sont pas mentionnés clairement dans cette discussion, ils en sont le sujet principal, puisque c'est le peuple juif qui suit la Torah, dont les voies sont "noam" (= agréables), et qui proclament le "שמע ישראל".

Paracha Ki Tissa

+ Quelques biscuits pour Shabbath :

1°/ Le Ba'al Hatourim, Yaakov ben Acher, fait remarquer que le mot ונתנו  (vénaténou = "et ils donneront" - verset 30,12) peut se lire dans les 2 sens.
Cela nous enseigne que ce que l'homme donne à la tsédaka finit par lui revenir, et qu'on ne perd rien à donner, au contraire ...

2°/ Moshé resta pendant 40 jours dans le Ciel :
D. enseigna à Moshé les régles d'interprétation de la Torah, afin qu'il puisse déduire l'ensemble de la hala'ha des mots et lettres de la Torah. Moshé éudiait avec énormément de ferveur, mais son esprit ne retenait aucun des principes qu'il avait appris de D.
Après 40 jours d’étude intensive, son esprit était toujours vide. D. lui accorda comme cadeau le pouvoir de retenir ce qu’il avait appris (Chémot Raba 41,6).
La persévérance de Moshé montre que le prétexte d’avoir une faible mémoire n’est pas une excuse valable pour ne pas se donner de mal dans l’étude de la Torah (Yérouchalmi Oraïot 3,8).

3°/ A la fin des 40 jours, D. remit à Moshé 2 tables de saphir de taille et de forme identiques (Chémot Raba 41,8).
Les 10 Commandements étaient gravés dans toute l'épaisseur de la pierre (donc visibles des 2 côtés).
Les lettres same'h et mem formant respectivement un rond et un carré complets auraient normalement dû tomber, mais elles tenaient en place miraculeusement (Chabat 104a).

4°/ La faute du veau d'or (Attention : les Bnei Israël de la génération du désert était spirituellement très élevés et maîtrisaient leur mauvais penchant. Ils avaient retrouvé le niveau d'Adam avant la faute, et D. les avait jugé dignes d'être libérés du pouvoir de l'ange de la mort. Ils furent mis à l'épreuve sur leur foi absolue dans les paroles de Moshé. La condamnation de D. sera à la hauteur de leur potentiel. Bien que seul le erev rav servit vraiment le veau d'or (0,5% de la population), D. a blâmé toute la communauté pour ne pas avoir protesté contre le mal et pour avoir contribué par son or à la construction d'une idole ) :

Avant de monter au Ciel pour recevoir les tables de la Loi, Moshé rassura son peuple : "Je reviendrai dans 40 jours, avant midi" (Chabath 89).Dans l'intervalle, il désigna Aaron et Hour (le fils de Myriam) comme responsables du peuple juif (Midrash Hagadol 32,1).
Le jour où Moshé est parti ne devait pas compter dans les 40 jours car ce n'était pas une période complète de 24 heures (Moshé ayant passé la nuit précédente dans le camp). Mais les Bnei Israël ont compté ce jour dans leur calcul. Ils attendirent donc l'arrivée de Moshé avec un jour d'avance.
Le Satan a profité de cette erreur de calcul, pour montrer aux Bnei Israël, l'enveloppe physique dont Moshé s'était dépouillé (il n'était alors qu'être spirituel), afin de leur faire croire que Moshé était mort.
Les égyptiens qui avaient rejoint le peuple juif lors de sa sortie d'Egypte (= le erev rav), face à cette fausse prophétie (Moshé ayant assuré qu'il reviendrait), faiblirent plus rapidement . Le erev rav représentait 3 000 personnes, soit 0,5% de la population. Il alla voir les responsables du peuple afin de changer la situation.

- Hour expliqua au peuple qu'il n'était pas nécessaire de chercher un nouvel intermédiaire sur lequel D. ferait résider Sa présence, car le peuple juif, contrairement aux autres nations, était guidé personnellement par D.
Suite à cela, il fut tué par lapidation par les plus vils du peuple. D. ne le sauva pas de la mort à cause des dures paroles qu'il avait proféré contre le peuple mais le récompensa en donnant un grand nom à tous ses descendants (ex : son petit-fils Betsalel sera celui qui construira le Michkan).
- Aaron savait que Moshé finirait par revenir, mais il fit le raisonnement suivant : "S'ils me tuent moi aussi, leur crime sera impardonnable car ils auront réalisé le passouk (Eikha 2,20) : "un Cohen et un prophète dans le sanctuaire de D. ils ont tué" (Aaron était les 2). Le fait de fabriquer une idole est une faute mineure comparée à un crime d'une telle gravité, car pour le premier, la téchouva est possible!".

Aaron ordonna : "Apportez-moi les bijoux de vos femmes et de vos enfants". Il pensait que les femmes refuseraient de donner leurs bijoux et que des disputes allaient en résulter, et que l'on gagnerait ainsi du temps.
Les femmes refusèrent effectivement de se défaire de leurs bijoux, non pas parce qu'elles y étaient attachées, mais parce qu'elles ne voulaient pas les consacrer à la fabrication d'une idole.
Leur loyauté envers D. fut récompensée. Tous les hommes de la génération qui avaient érigé le veau d'or décédèrent dans le désert, et n'arrivèrent jamais en terre d'Israël, mais toutes les femmes survécurent et entrèrent en terre sainte. De plus, elles reçurent Rosh Hodesh comme Yom Tov spécial pour elles, afin qu'elles le célèbrent à travers les générations.
A part les femmes, toute la tribu de Lévi s'abstint également de contribuer à l'or du éguel, ainsi que les nessiim et les tsaddikim du peuple juif.

Paracha Tétsavé

Le nom de Moché n'est pas mentionné une seule fois dans cette paracha.

Le Baal haTourim note que de la naissance de Moché dans la paracha Chémot, jusqu'à sa mort dans la dernière paracha de la Torah (véZot haBéra'ha), la paracha Tétsavé est la seule où le nom de Moché n'y apparaît pas.

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1°/ Après le veau d'or, Moché avait dit à D. : "Si tu ne pardonnes pas leur péché, efface mon nom, je t'en supplie, de Ton Livre que Tu as écrit!" (Ki Tissa 32,32).
La faute fut pardonnée mais la parole d'un tsaddik reste une parole et elle se doit d'être concrétisée (guémara Makot 11a).
Par conséquent, D. effaça le nom de Moché de cette paracha.

Cette absence du nom de Moché est d'autant plus étonnante que sa date de naissance et sa date de mort sont le 7 Adar (cf. guémara Kiddouchin 38a), une date qui correspond toujours à la semaine où est lue cette paracha.
Le Gaon de Vilna dit que c'est un moment propice pour faire coïncider sa disparition dans cette paracha et sa disparition physique.

L'attitude de Moché montre son degré d'amour pour le peuple juif.
Ne sachant pas qu'il n'allait être effacé  uniquement dans cette paracha, il a dit à Hachem que s'Il ne pardonnait pas à Son peuple, il n'avait aucune envie d'être mentionné dans toute la Torah.

2°/ Le Gaon de Vilna fait remarquer que le nom de Moché apparaît de façon allusive, cachée.
Le nombre total de versets de la parasha est de 101.
Ce nombre correspond à la valeur numérique « cachée », c’est-à-dire non prononcée, des lettres de son nom :
La lettre מ s’appelle מם, la valeur de la « lettre cachée » étant de 40.
La lettre ש s’appelle שין, la valeur de la « lettre cachée » étant de 60.
La lettre ה s’appelle הא, la valeur de la « lettre cachée » étant de 1, soit au total 101.

Cette valeur de 101 correspond également au nom de l'ange Mikhaël, qui est l'ange protecteur d'Israël, et qui représente le Cohen Gadol à l'intérieur du Temple Céleste.
Le Gaon de Vilna enseigne que la paracha Tétsavé est lue chaque année durant la semaine où tombe le 7 du mois d'Adar, qui est le jour du départ de l'âme de Moché dans les mondes supérieurs. Ainsi, son nom n'est pas mentionné ici afin que puisse s'accomplir le verset : "Il n'est point de pouvoir contre le jour de la mort" (Kohélet 8,8).

La paracha Tétsavé (תצוה) a 101 versets, et peut être découpée en : ת צוה : la lettre tav (ת) symbolise le Talmud, l'étude qui doit être répétée 101 fois, qui est la valeur numérique des 3 dernières lettres צוה.
En effet, le Arizal nous enseigne que celui qui répète 101 fois ce qu'il a appris, soumet par son effort l'ange de l'oubli.
[le fait de réviser 101 fois son étude de Torah va un peu contre notre nature où l'on aime bien la nouveauté, on l'on pense tout savoir, et en ce sens c'est une bonne illustration de l'idée que l'on doit être prêt à se tuer pour acquérir la Torah (ce qui est symbolisé par l'absence de Moché, qui est celui qui nous a transmis cette Torah d'Hachem).]

3°/ Pourquoi avoir choisi cette paracha?
- Le Ben Ish Haï apporte une belle réponse à cette question
Dans les paroles de Moché à D. (cf. 1°/), les mots "de Ton Livre" se disent en hébeu "missifré'ha".
Ce mot peut se séparer en 2 et se lire : "missefer ka", qui se traduit par "du 20eme livre".    -     מספר ך
La paracha Tétsavé est la 20eme de la Torah ...

- Le Rokéa'h explique que le nom de Moché a été omis de cette paracha traitant des vêtements de la fonction de Cohen, car à l'origine, Moché était destiné à devenir un Cohen (son refus de se rendre en Egypte pour devenir le chef des Bnei Israël, fît qu'il resta un Lévi et son frère Aaron devint Cohen).
[le Panéa'h Raza dit que puisque c'est la paracha de l'investiture de Aharon comme Cohen, c'est pourquoi Moché n'y apparaît pas, et cela est une allusion au fait que la Kéhouna, qui devait lui revenir, lui a été ôtée et retirée.]

- Après le veau d'or, Moché avait dit à Hachem : "Si tu ne pardonnes pas leur péché, efface mon nom, je t'en supplie, de Ton Livre que Tu as écrit!" (Ki Tissa 32,32).
Les mots : "que Tu as écrit" (achèr katavta - אֲשֶׁר כָּתָבְתָּ) semblent superflus!
Le verset aurait pu employer plus simplement : "que tu as écrit" (chékatavta - שכתבת).
Cependant, le mot : achèr (que - אֲשֶׁר) a une guématria de 501, qui est la même que : "Tétsavé" (תְּצַוֶּה).
Ainsi, Moché ajoute ce mot supplémentaire afin d'indiquer dans quelle paracha il souhaite ne pas apparaître, puisqu'elle aborde les habits du Cohen Gadol, et peut directement s'adresser à son frère Aharon.
[rav Ovadia Yossef]

- Le rabbi Mordé'haï Kamenetzky enseigne que Moché ne voulait en aucune façon diminuer la gloire de Aharon en apparaissant dans cette paracha qui parle du Cohen Gadol, souhaitant que les projecteurs ne mettent en avant que son frère Aharon et son grand Service pour l'ensemble du peuple juif.

- Selon le rav Schechter, à l'image du Cohen Gadol (cette paracha abordant essentiellement ses habits) qui faisait son Service (avoda) au nom et pour le bénéfice spirituel et matériel de chacun des juifs, de même Moché s'est dévoué totalement pour le bien être du peuple d'Israël au point de s'en effacer lui-même totalement.

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4°/ Dans la paracha Tétsavé, il y a 101 versets, qui est la même guématria que l'ange : "Michaël".
Quel est le lien entre notre paracha et cet ange?

Le 'Hanouccat haTorah donne l'explication suivante :
La Torah rapporte qu'après la faute du Veau d'or, Hachem voulait envoyer un ange afin d'accompagner les juifs dans le désert (plutôt que de continuer à le faire Lui-même).
Selon le midrach, l'identité de cet ange était : Michaël.
Cependant, Moché voulait que ce soit uniquement Hachem qui accompagne le peuple : "si ce n'est que Tu nous accompagnes" (Ki Tissa 33,16), et Hachem s'est soumis à cela.
Par la suite, lorsque Moché est mort, cet ange est apparu à Yéhochoua afin de mener le peuple.

Selon le 'Hanouccat haTorah, on voit d'ici que lorsque Moché est présent, l'ange Michaël n'est pas présent, et inversement.
Puisque Moché est manquant dans cette paracha, "Michaël" a la possibilité d'apparaître au travers les 101 versets qui la composent.

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5°/ Le Méam Loez (Ki Tissa 32,33-34) enseigne :
Avant sa 2e prière, Moché désirait écarter toutes les forces destructives accusant Israël.
Son stratagème fut le suivant :
Il commença par amplifier leur faute : "Ce peuple a commis un grand péché" (v.32,31).
Voyant Moché lui-même avouer la faute du peuple, les forces d'accusation dirent : "Nous n'avons plus besoin d'accuser Israël".
Par cet expédient, Moché se débarrassa de ces forces et put dire : "Maintenant, si Tu pardonnes leur faute, bien ; sinon, efface-moi du livre que Tu as écrit" (v.32,32).

Les forces accusatrices ne pensaient pas que Moché dénoncerait les juifs. Ceci leur parut inconcevable!
Elles avaient déjà vu Moché prier pour Israël en ces termes : "Ô Hachem! Pourquoi T'emportes-Tu contre Ton peuple?" (v.32,11).

Cependant, lorsque Moché supplia : "Ce peuple a commis un grand péché", elle pensèrent que vu la gravité de la faute, Moché demandait à Hachem de leur pardonner pour le moment et de les punir peu à peu.
Les forces accusatrices se rétractèrent : "Puisque Moché lui-même considère cette faute comme un grave péché, ceci constitue en soi, une accusation. Si Moché prie pour eux plus tard, Hachem n'acceptera pas sa prière car Moché a admis qu'ils ne méritent pas le pardon."

Ces forces ignoraient que Moché avait principalement pour intention de les écarter. Il ne voulait pas réellement avouer que le peuple avait commis un grave péché.
Une fois ces forces écartées, Moché demanda à Hachem d'avoir pitié et de pardonner aux juifs.

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6°/ Selon nos Sages, le tsadik meurt afin de faire expiation pour sa génération. Sa mort annule le décret néfaste sur le point d'être scellé.
Avant que la calamité ne s'abatte sur le monde, Hachem enlève le tsadik pour lui éviter d'en souffrir.
Certains rapportent les paroles de Moché : "Que Tu leur pardonnes ou pas, Tu dois m'effacer du livre que Tu as écrit. Si Tu pardonnes leur faute, prends ma vie comme expiation pour cette génération. Si tu ne leur pardonnes pas et envisages de les anéantir, tue-moi d'abord afin que je n'assiste pas aux souffrances de mon peuple".

[d'une certaine façon, Moché demande à disparaître, à mourir de la Torah, comme expiation pour sauver la génération (dor déa).]

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-> Le Maguid de Doubno explique que Moché a dit : "efface-moi, je Te prie" = enlève-moi toute importance devant Toi, alors les bné Israël ne compteront plus sur moi et s’arrêteront de fauter.

[sachant qu'il n'y a pas de plan B, qu'il n'y a plus Moché pour rattraper le coup, alors ils seront obligés d'être très prudents à ne pas fauter, à ne pas baisser la garde.]

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-> Nos Sages enseignent que l'un des arguments que Moché présenta devant Hachem pour obtenir le pardon de la faute, c'est que le peuple avait tellement d'or et d'argent en sortant d'Egypte, puisque Hachem leur avait demandé de vider l'Egypte de ses richesses. Ils étaient tellement chargés d'or, qu'il était "normal" qu'ils en fassent un Veau d'or.
Moché plaida que c'est Hachem Lui-Même, qui les poussa à prendre toutes ces richesses, qui entraîna cette faute, si on peut ainsi dire. En effet, au moment de la sortie d'Egypte, Hachem dit à Moché : "Parle de grâce (נא) aux oreilles du peuple", le terme "נא (naa - de grâce)" exprime qu'Hachem les implora de tout prendre. Et cela entraîna le Veau d'or.
A présent dans sa défense, Moché dit à Hachem que s'Il ne pardonne pas la faute, alors "efface-moi de grâce (נא) de Ton livre", c'est à dire : efface pour moi ce terme "נא (de grâce)", qui était à l'origine de cette faute.
[Habeer]

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Certes le nom de Moché n’apparaît pas, mais Hachem s’adresse à Moché en disant : "toi". En effet, justement parce qu’il s’est donné complètement pour obtenir le pardon du peuple, il a été récompensé et a obtenu qu’Hachem ne l’appelle pas par son nom, mais s’adresse à lui en disant : "toi", ce qui est une marque d’affection et de proximité encore plus grande.
[Rabbi de Loubavitch - Likouté Si'hot]

 

-> Le Rabbi de Loubavitch explique que l'effacement du nom de Moché de notre paracha ne doit pas être interprété comme une punition, mais comme une louange pour Moché. Car le nom d'une personne reflète la dimension superficielle de son être. Il ne sert qu'à le reconnaître par rapport aux autres. Mais fondamentalement, un homme peut vivre et exister en soi, même s'il n'a pas de nom.
De même, Moché porte 2 caractéristiques. D'une part il incarne la Torah et d'autre part il représente le peuple d'Israël.
Quand Israël a fauté et a transgressé la Torah, Moché s'est sacrifié pour sauver le peuple juif. Il fut prêt à être effacé de la Torah. Cela signifie que le lien de Moché avec Israël est bien plus profond que son lien avec la Torah. Même si le peuple renie la Torah de Moché, le lien de ce dernier avec Israël continue à rester intact.

Ainsi, certes le nom de Moché est effacé de Tétsavé, mais son être intérieur et essentiel y reste bien présent.
C'est ainsi que Moché est présenté dans cette paracha par le terme ''tu'' ('' tu ordonneras'', ''tu rapprocheras''...) évoquant son ''moi'' essentiel. Car même si le lien de Moché avec la Thora a été remis en cause par la faute du peuple, malgré tout ce lien reste relativement superficiel, de l'ordre du nom, qui est donc effacé.
Mais néanmoins, son lien avec Israël reste toujours vif, car il relève de son intériorité, de son ''moi'' profond.
Moché apparaît donc sous l'appellation : ''tu'', qui est encore plus élevé et profond que son nom. Son nom disparaît pour laisser place à son essence.
Cela est donc bien une élévation pour Moché.

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-> Le rav Guédalia Schorr (Or Guédaliahou - Tetsavé) propose l'explication suivante :
Il estime que l’omission du nom de Moché n’est pas du tout une conséquence négative, mais indique un haut niveau d’amour entre Hachem et Moché. Il rapporte les propos de nos Sages, affirmant que la paracha commence par un vav : véata tétsavé.
Cette lettre montre un lien, et, dans ce contexte, elle indique qu’Hachem dit à Moché : "Toi et Moi sommes ensemble". Il ajoute que le nom donne une identité à la personne, mais Moché atteignit un tel niveau d’annulation de soi, qu’il n’était pas du tout séparé d’Hachem.

Dans le même ordre d’idées, le Birkat Avraham (Tétsavé) souligne que le nom indique quelque chose de physique ; un ange n’a pas de véritable identification, comme c’est le cas pour celui qui dit à Moché : "Pourquoi demandes-tu mon nom?"
Ici aussi, Moché atteignit un niveau spirituel très élevé, au point qu’il n’avait pas de nom, pas d’entité physique, tout du moins dans cette paracha.
[certains anges ont des noms, mais ceux-ci identifient uniquement leur mission (par exemple Réphaël qui guérit les gens et qui est donc identifié par un mot qui évoque la guérison).]

-> Le rav Yissakhar Frand souligne un point intéressant. La Torah donne à 2 reprises des marques d’approbation sur Moché : dans la paracha Béaalotékha, Hachem exhibe la grande humilité de Moché. Et dans paracha Vézot haBérakha, la Torah relate les accomplissements de ce dernier. Cependant, le Baal haTourim nous enseigne qu’il existe un 3e passage qui évoque les qualités de Moché : la paracha Tétsavé. L’éloge consiste à retirer le nom de Moché de toute la paracha. C’est un hommage rendu à la grande messirout néfech (don de soi) de Moché.

Moché était prêt à renoncer à tout en faveur du peuple juif. Bien évidemment, son niveau est inatteignable pour le commun des mortels, mais chacun, à son niveau, peut essayer de trouver une façon de consacrer un peu de son temps, d’efforts ou d’argent pour aider les autres. Moché nous apprend que, finalement, l’individu ne peut que gagner par cette conduite, avec comme ultime récompense, une plus grande proximité avec Hachem.

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-> Nous savons que chaque lettre de la Torah est précieuse (ce n'est pas que de simples lettres!). Rabbi Akiva a expliqué des montagnes de halakhot à partir des couronnes situées au sommet des lettres.
Et ici, Moché était prêt à sacrifier plus de 600 fois son nom dans la Torah, à sacrifier son éternité, au nom du peuple juif. Ne devrait-il pas être récompensé en voyant son nom mentionné encore plus souvent?

Selon le rav David Ashear, nous pourrions peut-être dire que la suppression de son nom dans cette seule paracha est en fait une récompense.
Nous savons que chaque fois qu'une personne apprend la Torah, elle en est récompensée. Si quelqu'un apprend une leçon d'une autre personne, cette dernière est récompensée pour avoir enseigné cette leçon. Chaque fois que nous parlons de Moché et des leçons qu'il nous a enseignées, il est récompensé dans le Ciel.
Étant donné que le nom de Moché a été supprimé uniquement dans cette paracha, nous nous attardons beaucoup sur lui ici. Nous parlons davantage de lui ici, où son nom n'est pas mentionné, que nous ne l'aurions fait si son nom avait été mentionné.
Nous parlons de sa grandeur, à quel point il a été prêt à se sacrifier au bénéfice d'autrui, et nous apprenons de son exemple.
[ainsi, en parlant davantage de Lui et en conduisant à nous améliorer par son exemple, cette disparition de son nom lui apporte un énorme bénéfice (mesure pour mesure). ]

-> Le Ram'hal (Mesillat Yécharim - Chap.19) écrit : "Lorsque l'on fait des efforts pour aider les autres, Hachem nous donne encore plus. Plus on fait (pour les autres), plus on reçoit [d'Hachem]."

Le Séfer Maalos HaMiddos (p.16) explique qu'Hachem nous voit aider les autres et qu'Il dit : "Regardez Mon peuple. Ils sont eux-mêmes dans le besoin, mais ils mettent leurs besoins de côté et vont aider les autres. Moi qui ne suis pas dans le besoin, je viendrai certainement les aider".
Lorsque nous sacrifions notre temps, notre argent ou notre énergie, il semble que nous soyons perdants. Mais nous avons la chance qu'Hachem s'assure que non seulement nous ne perdons pas, mais que nous gagnons encore plus.

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+ Ne pas se maudire!

Le Baal haTourim affirme que, du fait que Moché dit à D. "efface-moi", son nom a été omis de la paracha (Tétsavé).

Nous en déduisons qu’il est interdit de se maudire. En effet, Moché demanda à Hachem d’effacer son nom de la Torah et, bien qu’il prononçât cette requête dans un esprit de dévouement pour le peuple juif, elle eut de l’effet puisque son nom fut omis de la section de Tétsavé. Combien plus nous incombe-t-il de veiller à ne pas se maudire sans raison valable, uniquement par colère.

Le Sifté Cohen explique dans ce sens les premiers mots de la paracha : "Tu ordonneras aux enfants d’Israël" : tu leur raconteras ce qui est arrivé suite à tes paroles "efface-moi" et les mettras en garde contre le fait de se maudire.

[l'interdit de lachon ara s'applique également à nous-même.
De plus, nos paroles ont un réel pouvoir, et si elles sont négatives elles peuvent amener sur nous des choses négatives! (ex: combien nous devons être vigilant dans nos moments de colère, de fatigue, ...)]

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-> L'homme doit faire très attention à ne pas se maudire lui-même, même sous condition, car il y a un ange qui se tient aux côtés de l'homme en espérant entendre une malédiction sortir de sa bouche, qu'il saisirait immédiatement pour l'accomplir.
[Yichma'h Moché]

-> Le Zohar (Pin'has 246a) est d'avis qu'une malédiction d'un Sage, même sous condition, se réalise.

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-> "Et maintenant si tu supportes leur faute ... et sinon efface moi de Ton livre que Tu as écris" (Ki Tissa 32,32)

-> Moché était prêt à mourir pour épargner le peuple juif et supplia Hachem de pardonner à Ses enfants sinon "efface-moi de Ton livre". C'est ainsi qu'il répara le dommage de Noa'h qui n'avait pas prié pour sa génération.

Le Arizal (Likouté Torah) ajoute que dans le mot : mé'héni (מחני) nous retrouvons les mêmes lettres qui composent les mots : mé Noa'h (מי נח).

Il en ressort des paroles du Arizal que lorsque Moché dit à Hachem : mé'héni (efface-moi - מחני), il insinuait qu'il avait réparé : mé Noa'h (les eaux de Noa'h - מי נח), en priant de toutes ses forces pour sauver sa génération et ainsi rectifier le dommage qui avait été causé par Noa'h.

[Nous pouvons également remarquer que l'expression : mé'héni na (efface-moi je t'en prie - מחני נא), on peut y retrouver les mêmes lettres que : méNoa'h ani (je viens de Noa'h - מנח אני).]

Lorsque Hachem déclara : "A présent laisse-Moi, que Ma colère s'enflamme contre eux et que Je les extermine tandis que Je ferai de toi un grand peuple" (Ki Tissa 32,10).
Il voulut mettre Moché à l'épreuve : acceptera-t-il que le peuple juif soit anéanti, comme ce fut le cas à l'époque de Noa'h, ou sera-t-il prêt à risquer sa vie pour sauver les Bné Isarël et les préserver de l'extermination causée par la faute du Veau d'or?

Moché supplia Hachem d'éveiller Sa miséricorde sur Ses enfants comme il est écrit : "Moché implora la face d'Hachem" (Ki Tissa 32,11), "Je t'en prie, pardonne la faute de ce peuple" (Chéla'h Lé'ha 14,19).
Hachem fut alors apaisé par la prière de Moché et lui répondit : "J'ai pardonné selon tes paroles" (Chéla'h Lé'ha 14,20).
C'est ainsi que Moché répara l'âme de Noa'h qui avait été détériorée pour ne pas avoir prié pour l'humanité.

[lorsque la colombe apporta une branche d'olivier à Noa'h pour lui signifier que sa mission dans l'Arche touchait à sa fin. Moché reprit la réparation du monde là où Noa'h l'avait laissée en allumant la Ménora avec de l'huile d'olive pure afin de faire monter la lumière perpétuellement.]
[rav Pin'has Friedman (Shvilei Pin'has)]

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-> "Efface-moi de ton livre » (Ki Tissa 32,32)

-> La guémara rapporte que le nom de Moché est évoqué dans le passage qui traite de la génération du déluge. Face à la perversité de cette génération, quand Hachem a décidé de détruire le monde par le déluge, Il a dit : "Car il n'est que chair (בשגם - béchagam), aussi ses jours ne seront plus que de 120 ans".
Le terme בשגם a la même valeur numérique que le nom משה (Moché), qui vécut aussi 120 ans. C'est que la génération du déluge avait un très haut potentiel spirituel qui s'est manifesté dans le Mal, au travers de la débauche. Si cette génération s'était repentie et avait réorienté toutes ses forces dans la Sainteté, elle aurait mérité de recevoir la Torah.
Les 40 jours et les 40 nuits de déluge auraient été transformés en don de la Torah. La même durée de temps pendant laquelle Moché resta sur la montagne pour recevoir la Torah, comparée à l'eau. Mais du fait qu'ils ont persévéré dans la voie du Mal, cette génération a perdu cette opportunité, et fut détruite justement par l'eau.
Noa'h en portait une certaine responsabilité dans la venue de cette punition. Celle de s'être désolidarisé de sa génération par peur de se mettre en contact avec le Mal. Il n'a ni prié pour elle, ni a essayé de la ramener à la téchouva. Du fait de cette responsabilité, le déluge est appelé : eaux de Noa'h (מי נח - Mé Noa'h).
Celui qui devait réparer cette faute de Noa'h, c'était Moché. Il porte ce nom car : "Je l'ai sorti des eaux", Moché est extrait des eaux du déluge. C'est là que se trouve son origine. Et il est venu réparer la faute de Noa'h, dont la conséquence fut que la Torah n'a pas été donnée à son époque. Moché fut sauvé dans une תבה (Téva - boite – berceau), qui fut placée sur le Nil. A l'instar de Noa'h qui fut sauvé par sa תבה (arche).
Au moment où le peuple juif a commis la faute du Veau d'or et que Hachem a décidé de les anéantir, Moché s'est dressé et a prié pour eux, prêt, s'il le fallait, même à être effacé de la Torah : "Efface-moi de ton livre ( מחני - Mé'héni)". De cette façon, il répara la faute de Noa'h.
Les lettres de מחני (Mé'héni) sont les mêmes que מי נח (les eaux de Noa'h), car c'est en se sacrifiant pour son peuple, que Moché répara l'erreur de Noa'h.
[Mékoubalim]

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-> Le Zohar (Béréchit 67b) lue le comportement de Moché qui risqua sa vie pour sauver son peuple, alors que Noa'h n'avait pas prié pour sa génération.
Et c'est la raison pour laquelle le Déluge fut appelé par son nom, comme il est écrit : "Je ferai en cela comme les eaux de Noa'h : de même que J'ai juré que le Déluge de Noa'h ne déshonorerait plus la terre, ainsi Je jure de ne plus M'irriter" (Yéchayahou 54,9).
Moché n'agit pas comme Noa'h mais supplia pour sa génération en risquant sa vie pour eux.

A ce propos, le Arizal (Likouté Torah - Ki Tissa) explique que Noa'h se réincarna en Moché afin de réparer le fait de n'avoir pas prié pour sa génération. Ainsi, durant la faute du Veau d'or, Moché risqua sa vie pour sauver le peuple d'Israël et déclara : "efface-moi" (mé'héni - מחני) qui sont les mêmes lettres que : "les eaux de Noa'h" (מי נח), dans le but de réparer le dommage causé par son prédécesseur durant le Déluge, qui portait son nom.

-> Il faut comprendre que l'absence du nom de Moché vient montrer au peuple d'Israël que la prière de Moché n'était pas vaine et que Hachem réalisa son souhait de ne pas être mentionné.
Au contraire, dans cette paracha, Hachem nous rappelle la grandeur de la sainteté de Moché, berger fidèle, qui risqua sa vie pour le peuple juif en priant pour eux.
Afin d'exprimer la considération qu'Il avait pour les paroles de Moché, le Créateur accepta de ne pas mentionner le nom de Moché dans la paracha Tétsavé.

Au-delà de donner sa vie pour autrui, qui est le niveau d'altruisme le plus sincère et élevé qu'un homme puisse atteindre, Moché, dans son authentique humilité, était prêt à abandonner tous les honneurs liés à cet acte de bravoure exceptionnel en effaçant son nom du Livre Saint jusqu'à la fin des temps, dans le seul but de préserver le peuple juif. Nul homme n'a jamais autant aimé Israël que Moché.
[rav Yissa'har Chmouëli Beniahou]

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b'h, par exemple au sujet du lien entre Noa'h et Moché :
- https://todahm.com/2018/12/08/7572-2
- https://todahm.com/2021/11/07/noah

-> voir aussi : une différence entre Noa'h et Moché : https://todahm.com/2018/10/10/7424-2

Paracha Térouma

- "Et voici le prélèvement que vous prendrez d'eux : de l'or (= Za'av), de l'argent (= Kessef) et du cuivre (= Né'hoshét)" (Térouma 25,3).

Rashi nous dit sur le passage "de l'or, de l'argent, du cuivre, ..." : "Tous ont été offerts par don volontaire. Chacun selon ce que son cœur l'a porté à donner ...".

1°/ Pour le Béer Yitshak ce verset est un signe de la grande générosité des Bnei Israël. En général, on donne des petites sommes, et c'est seulement une fois que le cœur s'est véritablement ouvert qu'on donne de grosses sommes.
La Torah, nous fait l'éloge des Bnei Israël en disant qu'ils ont commencé par apporter les choses de grande valeur.

2°/ Le Hatam Sofer découvre au travers de ce verset une allusion aux jours de l'année.
- Le mot Za'av est constitué de 3 lettres : le zayin (= valeur numérique de 7 et qui représente le 7e jour, le Shabbath), le hé (= 5) et le bét (= 2)  - le 2e et 5e jours correspondent au lundi et au jeudi, jours où l'on lit la Torah).
- Dans le mot Kessef, il y a : le kaf (= yom Kippour), le same'h (= soukot) et le pé (= Pourim).
- Enfin, le mot Né'hoshét comprend : un noun (= nérot de Hanouka), un hé (= hodesh = les rosh hodesh, dont rosh hashana), un shin (= shavouot, shémini atséret et sim'hat Torah) et un tav (= taanit = les jeûnes).

3°/ Parmi les nombreux niveaux dans le don de la tsédaka, on peut en trouver 3 en allusion dans ce verset :
- celui que l'on fait lorsque l'on est en pleine santé et que l'on se sent parfaitement bien.
Les initiales du mot Za'av forment : Zé Hanoten Bari (= celui-ci donne en pleine santé).
- celui que fait l'homme lorsqu'il est malade et qu'il a besoin de la miséricorde de D.
Kessef = shéroé Sakana Potéa'h (= quand il voit le danger il ouvre la main).
- le don fait par un homme sérieusement malade, et qui en dernier recours en appel à la tsédaka.
Né'hoshét = tinat HoShéamar Tnou (= le don d'un malade qui a dit : donnez").

Dans le même ordre d'idée, selon le Daat Zékenim, lorsque l'on donne la tsédaka alors qu’on est en bonne santé, c’est compté comme si on donnait de l’or. Si c’est parce qu’on est malade, c’est compté comme de l’argent ... et si c’est après notre mort, c’est du cuivre.

En ce qui concerne le mot Za'av, le Ben Ich Haï apporte un très joli jeu de mot. Si on remplace chaque lettre du mot Za'av par la lettre qui suit, on obtient le mot 'houg (zaïn devient het, hei devient vav, bet devient guimel), qui veut dire :  "cercle", faisant allusion à la roue de la fortune. En un seul instant, on peut perdre l'argent amassé pendant toute une vie de labeur. Rien n'est normal, acquis, remercions D. à chaque instant pour tous les bienfaits qu'Il nous octroie.

Le Ben Ich Haï fait également remarquer concernant  le mot Za'av, que les lettres sont placées en ordre décroissant (zaïn (7), hei (5) , bet (2)). Lorsque notre but principal est d'amasser des richesses, on n'en sort pas grandi, au contraire ...

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-> Le verset dit : "Ils prendront pour Moi une offrande" = Hachem dit aux Bné Israël : si vous prenez une offrande, prenez-la "pour Moi".
Que leur intention dans la mitsva de tsedaka soit uniquement de causer de la satisfaction au Roi du monde, et non leur satisfaction personnelle. Alors, la mitsva sera parfaite devant Moi.
[plus la tsédaka est léchem chamayim, plus précieuse sera sa valeur (de façon imagée: or, argent, cuivre, ...).]

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-> Pour édifier le Michkan, trois métaux furent utilisés : l’or (Zahav - זהב), l’argent (Kessef - כסף) et le cuivre (Né’hochet - נחשת) : "Et voici l’offrande que vous recevrez d’eux : or, argent et cuivre" (Térouma 25,3).
Ces 3 métaux précieux sont cités comme premières offrandes que les Bné Israël devaient apporter pour la construction du Michkan, car ils font allusion aux 3 piliers sur lesquels repose le Monde : Torah, Service Divin et Charité (Pirké Avot 1,2) :

1°/ La Torah :
Les noms des trois métaux font allusion aux jours de l’année où nous lisons dans le Séfer Torah.
En effet, les lettres de Zahav (זהב) : Zaïn (7) – Hé (5) – Beth (2) font allusion, respectivement, aux jours de lecture hebdomadaire : Shabbath, jeudi et lundi.
Les lettres de Kessef: Kaf – Samekh – Pé, font allusion, respectivement, à Kippour, Souccoth et Pessa’h/Pourim.
Les lettres de Né’hochet: Noun – ‘Heth – Chin – Tav, font allusion, respectivement, à Nérot (‘Hanouka), [Roch] ‘Hodech/Hachana, Chavouot/Chémini, Atséreth/Sim’ha Thora et Taaniyot.
[‘Hatam Sofer]

2°/ Le Service Divin:
Le Service Divin, à l’origine celui des sacrifices, coïncide avec la Téfila (prière), pour laquelle il est dit : "l’heure de la prière est celle du combat (contre les forces du Mal portées par les Empires de l’histoire)" [Zohar].
Ainsi, l’or, l’argent, le cuivre [et les étoffes] représentent, les 4 nations parmi lesquelles furent asservis les Bné Israël.
L’or symbolise Babylone : "Quant à cette image, sa tête [allusion au roi Nabuchodonosor] était d’or fin" (Daniel 2,32).
L’argent symbolise la Médie (ou la Perse) : "Sa poitrine et ses bras [allusion à l’empire perse]étaient d’argent".
Le cuivre symbolise la Grèce : "Son ventre et ses cuisses [allusion à l’empire grec] étaient d’airain".
En annonçant l’Exil, Hachem nous rassure et nous prédit que les difficultés de Galouth finiront par apporter "l’huile pour le luminaire", c’est-à-dire le roi machia’h pour lequel il écrit : "J’ai préparé une lumière pour Machia’h" (Téhilim 132,17) [Midrach].
=> Aussi, les métaux qu’apportèrent les Bné Israël, servirent de boucliers contre les mauvais desseins des Nations. [Kli Yakar]

3°/ La Charité (tsédaka) :
Les 3 métaux font allusion aux 3 sortes de donateurs de la Tsédaka :
Zahav sont les premiers lettres de "Zé Hanotène Bari" (celui qui donne en bonne santé).
Kessef sont les premières lettres de "Kéchéyech Sakanat Pa’had" (celui qui donne car il craint le danger).
Né’hochet sont les premières lettres de "Nétinat ‘Holé Chéomer Ténou" (le don du malade qui, incapable d’agir,
dit : donnez).
Ces trois niveaux de donateurs correspondent aux 3 générations qui verrons le Temple : celle du premier Temple – les Tsadikim, celle du second Temple – les Baalé Téchouva et celle du troisième Temple qui, considérée comme malade en raison des nombreuses souffrances du dernier Exil, se tournera vers Hachem pour l’implorer de la Délivrer.
[Iguéreth Hatiyoul]

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- "Tu feras des tentures de chèvres pour [servir] de tente sur le Sanctuaire (Michkan)" (Térouma 26,7).

-> Il fallait recouvrir les grandes richesses du Sanctuaire par de simples tentures en peau de chèvre.
Pourquoi cela?

On peut apprendre de ce verset la façon dont un juif doit se comporter avec les richesses que D. lui a donné.
Vis-à-vis de l'extérieur, l'homme doit s'efforcer de se conduire avec simplicité et modestie, pour ne pas éveiller la jalousie parmi ses voisins et connaissances.
De tout temps, les nations non juives, ont voulu marquer leur puissance par de belles constructions, et elle n'ont pas survécu. Le peuple juif n'a pas créé de grandes constructions extérieures, préférant la discrétion, le développement et la transmission des richesses intérieures.
=> Construisons et faisons vivre un beau Temple dans notre cœur pour D., au lieu d’investir vainement de l’énergie dans le paraître aux yeux d’autrui.

-> Rabbi Ména'hem Mendel de Prémichlan enseigne sur ce verset :
Il y a 2 sortes de tsadikim :
- celui qui va être le même à l'intérieur et à l'extérieur : rien qu'en le voyant, on sait que c'est un tsadik.
- mais il y a également celui dont les qualités sont cachées, et pour un observateur occasionnel, ce tsadik n'a rien de spécial, c'est comme une personne "ordinaire".
Lequel des 2 est-il préférable?

Le verset déclare : "Tu feras des tentures de chèvres pour [servir] de Tente sur [recouvrant] le Michkan" = puisque nous avons tous un Michkan en nous, cela implique que nous devons recouvrir notre sainteté intérieure, nos grandeurs spirituelles internes.
[même si j'atteins de très hauts niveaux, je ne dois pas l'exposer aux yeux de tous, et au contraire faire preuve d'humilité (c'est grâce à D., et c'est pour ça que j'ai été créé), en recouvrant cela de rideaux ordinaires ("de poil de chèvre").]

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-> D'après le midrach (Chir haChirim rabba 2,15), les tentures du Michkan furent réalisées avec de la peau de chèvre qu'avait utilisée Rivka pour en revêtir Yaakov afin qu'il puisse mériter de recevoir la bénédiction d'Its'hak.

Paracha Michpatim

- "Si tu prêtes de l'argent à quelqu'un de mon peuple, au pauvre qui est avec toi, ne sois pas pour lui comme un créancier, ne lui imposez pas d'intérêt" (Michpatim 22,24).

Il est intéressant d'avoir la vision du Or ha'Haïm sur ce verset.

«Si tu prêtes de l’argent à quelqu'un de mon peuple» signifie : si tu vois que tu as de l’argent en surplus de tes besoins personnels, et que tu le prêtes à Mon peuple, sache que ce n’est pas ta part, mais celle du pauvre que D. a déposée chez toi pour te donner l’occasion de pratiquer la mitsva de donner.
C’est pourquoi tu dois lui donner ce qui est à lui, et ne pas être envers lui comme un créancier, car il t’est interdit de te sentir supérieur à lui. En effet, c’est ce qui est à lui que tu lui donnes.

Il est à noter que Rashi explique :

- "A quelqu'un de Mon peuple" par : "Ne te conduis pas envers lui avec mépris quand tu lui prêtes car il est de Mon peuple!".

- "Au pauvre qui est avec toi" par : "considère toi toi-même comme si toi, tu étais le pauvre".

Le Sabba de Kelm expliquait à ce sujet qu'avoir pitié ne suffit pas, la Thora nous demande de ressentir ce que l’autre ressent, lui qui est dans le besoin,  à tel point que l’on puisse « s’observer » dans cette situation délicate.

- "Ne sois pas pour lui comme un créancier" par : "ne lui réclame pas ce qu'il te doit avec violence. Si tu sais qu'il n'a pas de quoi te rembourser ne sois pas envers lui comme si tu lui avais prêté mais plutôt comme si tu ne lui avais pas prêté, c'est-à-dire ne lui fais pas honte".

+ Quelques biscuits pour Shabbath :

1°/ La paracha commence en traitant le cas du voleur qui n'est pas en mesure de rembourser ce qu'il a dérobé. Il est alors vendu par le Beit Din afin de dédommager la victime de son crime, grâce au prix de la vente.
Bien que la Torah le désigne du nom d'esclave, il est interdit à son maître d'employer ce terme pour marquer du mépris. Il a le devoir de le considérer comme un frère.

Voici quelques lois de la Torah qui s'appliquent à l'esclave hébreu :
- il est interdit de lui assigner des tâches dégradantes, telles que de laver les pieds de son maître ou de lui lacer les chaussures (Mekhilta);
- le maître doit partager avec son esclave sa propre nourriture. S'il boit du vin, il ne  peut lui donner de l'eau seulement. S'il jouit d'une bonne literie, il ne doit pas laisser son esclave dormir sur de la paille (Kiddouchin 22a);
- si le maître dispose d'un seul bon pain ou d'une unique coupe de bon vin, il a l'obligation de les donner à son esclave. Et s'il n'a qu'un seul oreiller, le maître doit le lui donner et dormir à même le sol (Yerouchalmi Kiddouchin 22);
- A l'issue de 6 ans de servitude, l'esclave devient automatiquement libre. Si au cours de cette période, il est tombé malade, et que son maître a dû engager de grands frais en sa faveur, il ne lui devra rien au moment de le quitter (Rambam Hilhot Avadim 2,12);
- Si l'esclave est marié lorsqu'il est entré à son service, le maître doit également assumer la charge de son épouse et de ses enfants (Kiddouchin 22a).

-> Rabbi Eliyahou Lopian fait remarquer que si quelqu'un vient dormir dans une maison et qu'il y voit 2 personnes en train de dormir : une sur un lit et une autre par terre, il pourrait penser que le maître est celui sur le lit et son esclave par terre, mais selon la Torah c'est l'exact opposé!

-> La guémara (Nida 47a) rapporte que : "Chmouël vérifia [certains signes de puberté] chez sa servante, puis lui donna 4 zouz pour le prix de la honte infligée, car ... les esclaves sont soumis pour être asservis mais non humiliés."

2°/ Réparations dues en cas de vol :
1- Cas général :
- Si 2 témoins constatent qu'un homme a volé un objet, le voleur devra rendre l'objet à son propriétaire et y ajouter l'argent équivalent à sa valeur. S'il n'est plus possible de rendre l'objet volé, il doit rembourser une somme équivalente au double de sa valeur (Mekhilta).
- Lorsqu'un voleur agit au vu et au su de tous (non secrètement comme précédemment), il doit uniquement rendre l'objet volé.
Pourquoi cette différence de traitement? Le 1er cas (voler secrètement) est plus grave que le 2e car en agissant ainsi, le voleur a prouvé qu'il ne craignait que les hommes et non le regard de D. auquel rien n'est caché (Baba Batra 79b).

2- Cas particulier : le vol d'un bœuf et le vol d'un mouton
= puni plus sévèrement par la Torah car ceux-ci constituent pour le paysan un bien d'importance vitale, sans lequel ses moyens d'existence sont en péril (Torah Temima).
- si un homme a volé un bœuf, puis l'a égorgé et vendu, il doit rendre la valeur de 5 bœufs;
- s'il agit de même avec un agneau, il doit en rendre 4 (Cf. verset 21,37 de la paracha).
Pourquoi cette différence? Rashi en donne la réponse en citant la guémara Baba Kama 79 :
- Des 2 animaux, le bœuf est celui dont la valeur est la plus importante, car il travaille pour son maître, ce qui n'est pas le cas de l'agneau ;
- D. nous apprend qu'il faut se préoccuper de l'honneur de tout être humain, fut-il un voleur. En effet, pour voler un agneau, il a dû s'abaisser à le porter sur ses épaules. En revanche, on conduit facilement un bœuf dehors.
D. considère la honte subie par le voleur, et diminue son remboursement.

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-> "Si un homme vole un bœuf ou un agneau ... il paiera 5 pièces de gros bétail à la place du bœuf et 4 pièces de menu bétail à la place du mouton" (Michpatim 21,37)

Rabbi Yéhouda dit que les Bné Israël ont dit à Hachem : "Parce que nous avons volé un bœuf Yossef et fabriqué un Veau, nous avons payé 5 fois : 5 de nos Pères sont morts dans le désert (Moché, Aharon, Myriam, Nadav et Avihou) ; "4 fois pour un petit bétail" correspond aux quatre royaumes qui nous ont dominés (Babylonie, Médie, Grèce et Rome) ; et parce que nous avons volé Yossef, nous avons été asservis en Egypte pendant quatre cents ans."
(midrach Chémot Rabba)

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+ Qu'est-ce qui dissuade les voleurs de dérober selon la Torah?

-> Le rav Yosef Shalom Eliachiv souligne la singularité que présente le traitement réservé au juif ayant transgressé l’interdit du vol.
Dans tous les pays du monde où le système judiciaire a été établi par des non-juifs, de lourdes sanctions ont été prévues pour les voleurs. Souvent, ils ne sont jugés qu’à partir de simples estimations ou suite au témoignage d’un seul témoin, qui peut être un proche parent ou une personne ayant un intérêt personnel à témoigner. La facilité avec laquelle la sanction est appliquée trouve sa source dans la logique élémentaire selon laquelle, en l’absence d’une telle sévérité, "les hommes se dévoreraient vivants".

Pourtant, la Torah a une tout autre approche du sujet. Le voleur ne doit rembourser l’objet de son larcin que si deux individus l’ayant surpris en flagrant délit viennent le témoigner. Mais, s’il les précède en avouant lui-même son forfait, il est exempt de la pénalité. En outre, même dans le cas où il a été accusé et doit rembourser ce qu’il a volé, s’il n’en a pas les moyens, il sera vendu comme esclave. Le cas échéant, non seulement il est ainsi acquitté de ce remboursement, mais, en plus, il a droit à un certain confort : son maître doit lui donner la même nourriture que lui, des vêtements de la même qualité que les siens, tandis qu’il est soustrait au joug du gagne-pain.

=> Une question évidente apparaît : dans de telles conditions, qu’est-ce qui va réfréner la tendance au vol? Comment assurer l’ordre et la justice dans le monde? De nombreuses personnes déroberont sciemment, afin d’être vendues comme esclaves et de jouir de ce statut privilégié.

-> Le Rav Eliachiv en tire une lumineuse conclusion :
"La Torah nous enseigne, par ce biais, une leçon édifiante : nous ne devons pas penser que la multiplicité des sanctions constitue une menace efficace prévenant le vol. En effet, elle n’est pas à même d’empêcher les voleurs de poursuivre dans leur mauvaise voie. Ce qui les éloigne de leur tendance répréhensible est, au contraire, la bonne conduite qu’on adoptera envers eux, les égards et la finesse qu’on leur témoignera.
Un tel traitement, conjugué aux vertus qu’ils constateront dans la maison de leur maître, constitueront la base de leur fidélité aux voies de la Torah et de la foi en D., et seront les garants du maintien et du respect de l’ordre planétaire, avec la diminution du nombre de voleurs."

La conception de la Torah, s’opposant radicalement à l’opinion commune, prône pour une conduite vertueuse. Le statut de l’esclave hébreu en est la plus éloquente illustration.

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=> Pourquoi le voleur (ganav) manque-t-il de considération envers son Créateur, ce qui justifie la sévérité de la Torah à son égard?

-> Le Maharcha (guémara Baba Batra 79b) dit :
Le voleur en cachette, avec discrétion (ganav), en volant en cachette les gens, craint la sanction des tribunaux terrestres, mais ne croit pas à celle des Tribunaux célestes.
Ainsi, il nie la Providence Divine, et il nie la récompense et la sanction du Ciel.
Par contre, celui qui vole en public, au vu et au su de sa victime (gazlane), ni le principe de récompense et sanction, mais il considère à tort, que le gain réalisé par son vol est supérieur à la perte qu'il subirait par une sanction ici-bas et dans le Ciel.

-> Rachi (guémara Baba Batra 79b) écrit :
Le voleur en cachette (ganav) craint les gens, et c'est pourquoi, il ne veut pas être vu par eux lorsqu'il vole, alors qu'il ne craint pas d'être vu par le Créateur qu'il déconsidère donc.

-> Le Ben Ich 'Haï rapporte :
- Le ganav peut être amené à jurer si la victime le soupçonne de ce vol, et il pourrait faire un faux serment pour ne pas avoir honte.
Ce faux serment est un manque de respect pour son Créateur.
Par contre, le gazlane, qui a volé au su et au vu de la victime, ne sera pas amené à jurer s'il nie, car alors 2 témoins qui auraient assisté à ce vol (guézel) viendront le confondre. C'est pourquoi la Torah a été plus sévère avec le ganav.
- Le ganav peut récidiver plusieurs fois, car il a agi en secret et nul ne le sait, tandis que le gazlane qui a agi en public ne pourra pas commettre son méfait de nombreuses fois, car il sera repéré par ses victimes et la chose se saura.

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=> Comment comprendre que le ganav (voleur en cachette) ait agi comme si le Créateur ne voyait pas et n'entendait pas?

-> Le Ben Ich 'Haï explique :
Le Créateur voit tout et entend tout. Cependant le ganav ne craint pas cela : il vole à l'insu de sa victime, comme si "l'œil d'en haut" du Créateur ne le voyait pas.
De plus, la victime de ce vol, opprimée, va adresser une plainte à Hachem qui va "l'entendre" et la venger, selon ce verset : "S'il élève sa plainte vers Moi, J'entendrai sa plainte" (Michpatim 22,22).
Le ganav ne tient pas compte non plus de la plainte que la victime du vol élève vers Hachem, comme si "l'Oreille d'en haut" n'entendait pas les plaintes de la victime.
Ainsi, le ganav renie "l'Oeil" et "l'Oreille" du Créateur.

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-> Bien que le ganav soit un racha et bien qu'il ait transgressé le commandement de la Torah : lo tignov (ne vole pas), la Torah a allégé la sanction du vol de l'agneau par rapport à celle du vol du bœuf parce qu'il a dû, malgré lui, le transporter sur ses épaules et a ainsi dédaigné sa respectabilité.
Ainsi, ce rabaissement de sa dignité est pris en compte dans la sanction de ce ganav, ce qui prouve l'importance qu'Hachem accorde au respect des gens.
[Malbim]

Les agounot

Celui qui libère une agouna, lui permettant de se remarier, c’est comme s’il avait reconstruit l’une des ruines de Jérusalem.
[le Shout Ba’h ha'Hadachot - 64]

-> Le Shout Shevout Yaakov (1:14) [1670-1733] permet à un Beth Din de recevoir le témoignage, durant Chabbat, d’un individu dangereux (איש מסוכן) afin de libérer une agouna, sans même attendre la sortie de Shabbat.
En effet, il n’y a pas en effet de plus grande urgence et de circonstances atténuantes (שעת הדחק) que cela. Comme le pikoua’h nefech, il ne faut surtout pas prendre cela à la légère.

De même, le Beth Yossef (Shout Beth Yossef sur Even Ha-ezer, Dinei Goy Mésia’h Léfi Toumo, 10) considère la libération d’une agouna comme une question relevant des dinei néfachot.

-> Chaque année, la famille de rav Ovadia Yossef se rassemble pour rappeler la mémoire de leur mère le jour anniversaire de son décès. Une année, il ne vint pas, sans que nul ne sache pourquoi. Le frère de rav Ovadia, Rav Naim, le chercha le matin suivant et s’enquit de la raison de son absence lors de la hazkara de leur mère.
Le rav répondit qu’il cherchait par tous les moyens à libérer une agouna pour lui permettre de se remarier. Il resta éveillé toute la nuit pour trouver une solution qu’il découvrit à 4 heures du matin!
"Certainement, cela contribua à l’élévation de l’âme de notre mère bien plus que toute cérémonie mémorielle!"

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-> Après la 1ère guerre mondiale, rabbi Shlomo David Kahana (1869-1953) établit une section spéciale à Varsovie pour traiter des problèmes d’agounot, formant à cette fin, un vaste réseau d’informations dans les plus grandes villes européennes. Cela rendit possible le remariage de milliers d’agounot.

En 2019, un registre consignant les actes du Beth Din de Bergen-Belsen après la Libération, fut découvert. Ce registre, contenant plus de 100 pages d’une petite écriture manuscrite, fut le 1er document avec des témoignages de survivantes de l’Holocauste sur leurs époux, assassinés par les Nazis, afin d’être libérées de leur statut d’agounot.
Ce registre, intitulé “Protocole du Beth Din de Bergen-Belsen” fut écrit sur un feuillet ayant d’abord appartenu aux Nazis. Les Rabbanim listèrent les noms des survivants et des témoignages sur l’assassinat de leurs conjoints pendant l’ Holocauste. Le nom de chaque survivant de l’Holocauste avait sa propre page dans le registre, suivi par le témoignage au sujet de la mort de son époux, signé par le(s) témoin(s). Sous le témoignage, et sur la base de ces derniers, les Rabbanim écrivaient leur heter avec leurs signatures pour un remariage. Selon le registre, le Beth Din délivra 85 heterim permettant des remariages. Les Rabbanim de ce Beth Din étaient Rav Yoel Halperin, Rav Ysrael Aryeh Zalmanovitz, Rav Yssakhar Berish Rubin et Rav Yts’hak Glickman, tous survivants de l’Holocauste. Ils travaillèrent de concert avec Rav Shlomo David Kahana, extrêmement actif dans la libération d’agounot. Il rédigea un “heter agounot” standard pouvant servir dans la majorité des cas, et collecta des témoignages pour libérer les agounot après l’Holocauste. Il estima avoir délivré environ 3,000 héterim à des agounot après l’Holocauste sans jamais être pris à défaut par un mari qui aurait encore été vivant.

-> En 1973 eut lieu la tragique guerre de Yom Kippour. Plus de 960 corps restaient non identifiés, manquants ou non immédiatement récupérables.
[la halakha insiste sur le fait d’être capable d’identifier le corps dans les 3 jours suivant le décès afin de reconnaître le visage, or beaucoup de ces dépouilles furent trouvées et restituées seulement plus tard.]
En conséquence, leurs veuves étaient agounot et ne pouvaient se remarier faute d’identification du corps de leurs maris. Le Grand-Rabbin de l’Armée, Rav Mordé’khai Piron et son assistant Rav Gad Navon demandèrent à rav Ovadia Yossef un an de présidence d’un Beth Din ad hoc pour traiter de tous les cas de agounot suite à la guerre de Kippour, permettant aux jeunes femmes d’être libérées de ce statut et de refaire leur vie suite à la mort de leurs époux. (Yabia Omer, volume 6, Even Ha-ezer 3)
Rav Ovadia prit ce temps par dessus tous ses horaires d’études. Ce Beth Din spécialisé se rassembla tout au long de l’année 1974, passant au crible tous les dossiers. Certains cas étaient clairement tranchés, d’autres impliquaient de voyager à l’étranger, d’interroger les soldats; Dans de nombreux cas, il versa des larmes sur les dossiers. En dépit de sérieuses difficultés halakhiques, 2 ans plus tard, le Beth Din de rav Ovadia avait libéré toutes les veuves de guerre agounot.

-> En 1945, âge de 25 ans, Rav Ovadia Yossef fut nommé dayan par le Grand-Rabbin séfarade Rav Bentsion Ouziel. Sur les 9,000 agounot que Rav Ovadia autorisa à se remarier, aucun mari ne refit jamais surface.

-> Dans Yabia Omer 8, ‘Hochen Michpat 7 est une réponse halakhique de cette époque (datée du 2 Shevat 5734, 1974) à la question d’une communauté séfarade. Le rav Ovadia écrivit qu’il était trop occupé avec les agounot de la guerre de Yom Kippour pour répondre aux autres questions. Mais puisqu’ils l’avaient interrogé plusieurs fois et pour maintenir la paix entre les différentes factions du Peuple juif, il prendrait plus tard le temps de répondre.

De même, dans Yabia Omer 6, Yoré Déa 1, datant de l’année 1974, le rav Ovadia écrit au Chef rabbinique de la shekhita que les difficultés extrêmes de la guerre l’empêche de répondre dans les délais habituels.

-> Les responsa Yabia Omer volume 6, Even Ha-ezer 3 écrites en Janvier 1974 consacrent une explication halakhique des principes par lesquels Rav Ovadia libéra presque 1,000 agounot, se basant sur des preuves nombreuses et variées quant au décès de leur conjoint. Ce volume discute des composants halakhiques de cas dans lesquels des corps de soldats furent identifiés sur la base d’étiquettes d’identification, de documents et d’objets personnels, de photographies de corps ou d’empreintes digitales.

-> Il y a une approbation écrite de Rav Ovadia Yossef donnant la permission à une dame devenue aguona suite aux attaques terroristes des Tours Jumelles du 11 Septembre 2001, de se remarier (Yabia Omer, volume 10, Even Ha-ezer 18).

Paracha Yitro

- "Le peuple se tenait devant Moshé du matin jusqu'au soir" (Yitro 18,13)

Le Rabbi Yossef Haïm de Bagdad (Od Yossef Haï) apporte un très beau commentaire sur ce passage.
La différence entre le matin (boker= valeur numérique de 302) et le soir (érev= valeur numérique 272) est de 30, comme la lettre lamèd, qui signifie : apprendre ou enseigner.

C'est la lettre la plus haute, comme l'étude de la Torah est supérieure à tous les autres commandements.
Cette lettre a la forme de 3 vav superposés (2 verticalement et 1 horizontalement), et rappelle ainsi qu'on a besoin de 3 éléments indispensables pour s'élever au niveau le plus haut de l'étude : son compagnon d'étude (Haver), son maître (Rav), et son élève (Talmid). D'ailleurs, en prenant les initiales de ces 3 personnes, on arrive au mot "Harot" qui signifie : gravé. Ainsi, la Torah se grave dans l'esprit grâce à ces 3 aides.
On apprend ici que les Bnei Israël de la génération du désert étaient privilégiés car ils apprenaient la Torah de Moshé (qui l'avait reçue directement de D.), sans avoir besoin des 2 autres éléments.

A notre niveau, on voit bien que tous les jours (du matin jusqu'au soir), il faut lamed (30), c'est-à-dire apprendre (avec son haver et son rav) et enseigner (à "son élève") afin de graver le maximum de Torah dans notre esprit.

- "Ils voyagèrent depuis Réfidim, ils arrivèrent au désert du Sinaï, ils campèrent dans le désert. Israël campa là-bas face à la montagne" (Yitro 19,2)

Rashi commente le passage "Israël campa là-bas" : "comme un seul homme, avec un seul coeur; mais tous les autres campements se déroulaient avec des plaintes et de la dispute".

Comment l'union s'est-elle fait au sein du Peuple d'Israël à ce moment?
- les Bnei Israël constatèrent que le mois de Sivan en hébreu possède la même valeur numérique (126) que le mot Anav qui signifie "modeste";
- ils virent Moshé, un homme d'une extrême humilité;
- ils comprirent que si le mont Sinaï avait été choisi par D. comme le lieu du don de la Torah c'était précisément parce qu'il était le plus bas et le plus modeste de tous les sommets montagneux de la région.
Tous ses éléments firent comprendre au peuple d'Israël que chacun devait reduire son égo afin de laisser la place à l'unité ("comme un seul homme avec un seul cœur!") .  [Nahal Kedoumim Hida]

Dans notre quotidien, il faut essayer de se tourner vers une direction, un objectif commun à tous les juifs. Arrêtons de nous regarder le nombril et ayons une perspective plus haute, regardons "la  montagne" ...

[Od Yossef Haï] - Les expressions "ils campèrent dans le désert" et "face à la montagne" sont inutiles. Étant dans le désert de Sinaï, leur campement était nécessairement face au mont Sinaï.
"ils campèrent dans le désert" = bien que sortis d'Égypte par l'aide de D., ils campèrent ensuite dans le désert, plein d'humilité.
"face à la montagne" = ils n'ont pas abandonné complétement leur fierté, car une pointe d'orgueil est bénéfique et nécessaire à l'apprentissage de la Torah.

+ Quelques biscuits pour Shabbath :

1°/ Yitro proposa de désigner en tout 78 600 juges (sur un peuple de 600 000 personnes) pour répondre aux questions de hala'ha afin de réduire la charge de travail de Moshé, de Aharon et des 70 Anciens. Moshé écouta le bon conseil de son beau père.
Pourquoi Moshé n'a-t-il jamais pensé lui-même à cette solution apparemment simple?
En vérité, Moshé avait reçu de D. l'ordre de désigner des juges. Mais par la suite, il l'avait oublié, afin que Yitro ait le mérite de voir cette paracha rapportée en son nom (Sifri).

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2°/ L'origine du nom  du désert Sinaï :
La lettre youd a été ajoutée au mot sné (= buisson) dans lequel D. S'est révélé à Moshé à cause des 10 commandements qui devaient y être énoncés. Le buisson était situé sur l'une des montagnes de ce désert (qui a 5 noms dans la Torah : Horev, Sinaï, Tsin, Kadesh, Kedemot et Paran).
[Rokéa'h]

Dans la guémara (Shabbath 89a), rabbi Yossé ben 'Hanina enseigne que le désert du Sinaï portait 5 noms :
- le désert de Tsin = parce que c'était l'endroit où les juifs reçurent l'ordre (tsava) d'observer la Torah ;
- le désert de Kadéch = puisque c'était là que les juifs furent sanctifiés (kadach) et devinrent saints (kadoch) ;
- le désert de Kédémot = du fait que c'était le lieu où fut donnée la Torah qui précéda (kadma) le monde de 2 000 ans ;
- le désert de Sinaï à cause de la haine (sina) qui naquit après le don de la Torah, entre Israël et les autres nations.
Ceci était en partie dû au fait que les autres nations avaient refusé la Torah.
- le désert de Paran = appelé ainsi parce que les juifs devinrent fertiles (para) dès qu'ils consentirent à observer la Torah.
En effet, selon le Méam Loez (Yitro 20,1) chaque femme présente au Sinaï eut un garçon cette année-là. Ainsi, dans l'année qui suivit la révélation au Sinaï, 600 000 garçons juifs naquirent.

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3°/ D. convoqua Moshé au sommet de la montagne et lui donna les instructions suivantes, concernant la façon de préparer les Bnei Israël à la réception de la Torah : "Parle aux femmes avant de parler aux hommes. Adresse-toi à elles avec douceur et donne-leur des directives générales. Mais aux hommes, il faut enseigner de manière ferme : ils doivent être versés dans les détails de la hala'ha" (Mekhilta).
Pourquoi D. a-t-il ordonné de donner les instructions concernant le don de la Torah d'abord aux femmes et ensuite seulement aux hommes ?
- de même que les femmes ont l'obligation d'observer les mitsvot dès l'âge de 12 ans, un an plus tôt que les hommes, de même elles ont reçu les mitsvot plus tôt, au moment du don de la Torah;
- puisque les femmes ont été distinguées de cette manière, elles allaient s'efforcer, davantage encore, de fournir à leurs enfants une éducation conforme à la Torah;
- D. dit : "lorsque J'ai donné la 1ere mitsva à Adam et non pas à Hava, elle a fauté par la suite. Maintenant, Je m'adresserai aux femmes en 1er lieu, afin qu'elles ne s'imaginent pas que leurs transgressions sont moins graves que celles des hommes" (Chémot Raba 28,2);
- c'est un honneur pour les femmes car c'est grâce au mérite des femmes justes que les Bnei Israël ont été libérés d'Égypte (Rokéa'h).

4°/ Avant le don de la Torah, D. guérit tous les défauts physiques des Bnei Israël. Ils étaient ainsi tous en possession de toutes leurs facultés pour pouvoir accepter la Torah de façon parfaite, car si certains d'entre eux n'avaient pas vu ou entendu la présence de D., leur expérience du don de la Torah aurait été incomplète.

5°/ Le don de la Torah :
Depuis 36 générations (création d'Adam), D. attendait de transmettre la précieuse Torah qui avait précédé la création de l'univers (Pirkei de Rabbi Eliezer 41).
Il a eu lieu le shabath matin, le 6 Sivan 2488 (Shabath 88).
Les Bnei Israël furent réveillés par le tonnerre et les éclairs sur le Har Sinaï et par Moshé qui les appelait : "le hatan attend que la kalla vienne sous la houppa!". Moshé conduisit le peuple au Har Sinaï comme on conduit la kalla à son mariage (Pirkei de Rabbi Eliezer 41).
Le peuple juif qui était assemblé au pied de la montagne, hommes et femmes séparément, fut rejoint par les millions d'âmes à naître de leurs descendants, et par les âmes des futurs convertis qui allaient accepter la Torah dans les générations futures (Chémot Raba 28,4).

Lorsque D. descendit sur le Har Sinaï dans une explosion de feu, entouré par une armée de 22 000 anges, la terre trembla, et il y eut le tonnerre et les éclairs (Chémot Raba 29,2).
Les Bnei Israël entendirent le son du shofar qui devenait de plus en plus fort, jusqu'à atteindre la plus forte intensité que le peuple pût supporter. Le feu sur le Har Sinaï monta jusqu'aux cieux même, et la montagne fuma comme une fournaise (Mekhilta). Le peuple trembla de crainte.
Puis D. prit le Har Sinaï et le suspendit au dessus du peuple, pour leur indiquer : "Si vous acceptez la Torah, tant mieux, sinon, vous serez enterrés sous cette montagne!". D. força ainsi le peuple à accepter la Torah, bien qu'il l'ait déjà acceptée volontairement (ils acceptèrent ainsi en plus de la Torah écrite, la Torah orale - Shabbath 88a).
Un épais nuage enveloppait la montagne, D. courba les cieux jusqu'à ce qu'ils atteignent le Har Sinaï, et Son kissé hakavod descendit sur la montagne (Mekhilta).
D. apparut dans l'obscurité et le feu, car Il savait que 40 jours après, les Bnei Israël feraient le veau d'or.
Chaque commandement qui quittait la "bouche" de D. se déplaçait à travers tout le camp, puis revenait vers chaque juif individuellement, et lui demandait : "Acceptes-tu ce commandement avec toutes les hala'hot qui s'y rattachent?". Chaque juif répondait "oui" après chaque commandement. Puis la substance ardente (émanant de la "bouche" de D.) qu'ils avaient vue allait se graver sur les Tables de la loi (Midrash Hazit).

Chaque individu percevait la Voix Divine en fonction de sa capacité propre à ressentir la présence de D. (Chémot Raba 29,5).
D. prononça d'abord les 10 Commandements simultanément. Aucun être humain, ni aucun démon ou ange ne pouvait accomplir un tel miracle (Rokea'h). Puis, il répéta chaque commandement séparément.
Dès que D. prononça "ano'hi", la création se tut. L'univers entier était silencieux lorsque la Voix Divine retentit, prouvant que rien n'existe en dehors de Lui (Chémot Raba 29,9).
Les 10 Commandements contenaient en tout 620 lettres car Ils représentent l'essence de la Torah (= 613 misvot + 7 autres mitsvot que les sages ont institué).
Les Bnei Israël entendirent non seulement les 10 Commandements mais ils perçurent aussi les myriades de détails les concernant, tous les midrashim qui se rapportaient à chaque commandement, chaque hala'ha, kal va'homer et guezera chava qu'ils contenaient (Mekhilta 9,15 Ynaamenou).

Paracha Bechala’h

- "... Israël vit les égyptiens morts sur le rivage de la mer. Israël vit la main puissante ..." (Bechala'h 14,30-31)

[Od Yossef Haï] – Au moment où les Bnei Israël virent de leurs propres yeux leurs ennemis morts, ils virent en image tous les miracles qui avaient jalonné le processus de leur délivrance.
Ils virent notamment, "la grande main", le fait que la main de la fille de Pharaon s'était allongée pour atteindre le berceau dans lequel Moshé avait été caché. Sans cette intervention de D., le libérateur d'Israël aurait été tué, et la délivrance remise en question.

Cela nous donne une leçon de vie!! Dans tout ce qui nous arrive dans la vie, il faut être profondément persuadé que cela vient de D. et que c'est ce qu'il y a de mieux pour moi.
Arrêtons de dire à D. ce qu'Il doit faire de notre vie ("D., heureusement que je suis là pour te signaler tes erreurs. T'aurais du faire ça ..."). Qui sommes-nous pour vouloir remettre en cause une décision de D.?

- Le saviez vous?

1°/ Une des raisons d'éviter le pays des Pelishtim était afin d'épargner aux Bnei Israël le spectacle des ossements de leurs frères de la tribu d'Ephraïm assassinés et disséminés sur les routes (Chémot Raba 20,10).
En effet, de très nombreuses familles de la tribu d'Ephraïm avait quitté l'Egypte 30 ans auparavant, car elles s'étaient trompées dans le calcul de la date de la délivrance (comptant les 410 ans à partir de l'alliance de D. avec Avraham - brit ben abetarim -  au lieu de partir de la naissance d'Itshak).
Ils s'évadèrent d'Egypte, mais en arrivant dans le pays des Pelichtim, ils furent attaqués par ses habitants, et       300 000 personnes de la tribu d'Ephraïm furent tués (Chémot Raba 20,9).
Pourquoi D. ne les a pas sauvé? car ils ont violé le serment de partir avec les ossements de Yossef, et car ils ont nié les paroles des sages de cette époque qui proclamaient que le temps de la délivrance n'était pas encore venu.

2°/ Lorsque les Bnei Israël traversèrent la mer morte, D. accomplit pour eux 10 miracles :
- l'eau se fendit
- pour les protéger, elle forma un toit au-dessus d'eux
- elle se fendit en 12 passages, un pour chaque tribu
- le sol était parfaitement sec sous les pieds
- le sol était comme de l'argile sous les pieds des égyptiens
- l'eau devint dure comme de la pierre
- l'eau solidifiée formait des murs de mosaïques décoratives
- ces murs étaient transparants, et permettaient à chaque tribu de voir les autres traverser (sentiment de sécurité)
- si un juif avait soif, il n'avait qu'à tendre la main, et le mur fondait, produisant une eau potable
- dès qu'il avait étanché sa soif, le mur redevenait une masse solide.

Paracha Bo

- "Vous garderez les matsot car en ce jour-là précisèment, J'ai fait sortir vos armées du pays d'Egypte ..." (Bo 12,17).

Rashi commente ce passage : "afin qu'elles ne fermentent pas. Rabbi Yochiya a dit : ne lis pas matsot mais mitsvot. De même qu'on ne doit pas laisser fermenter les matsot, on ne doit pas laisser fermenter les mitsvot. Lorsqu'il se présente à toi l'occasion d'en accomplir une, saisis la immédiatement".

Le Rambam (Guide des égarés) fait remarquer que toutes les mitsvot concernant Pessa'h, transmises dans la paracha Bo, viennent enseigner la leçon de "l'empressement dans les mitsvot".
C'est uniquement au sein d'une telle dynamique (empressement dans la continuité des mitsvot) qu'il est possible de grandir sans cesse pour se rapprocher de D.
A la fin de chaque mitsva, il faut rechercher à en faire une autre afin de maintenir une spirale qui nous fait grandir de niveau en niveau vers D.

- "Il ne sera pas vu chez toi du Hamets et il ne sera vu chez toi du levain dans tout ton territoire" (Bo 13,7).

Le Hamets qui gonfle symbolise l'orgueil.
Le Hida nous enseigne que selon la Torah en ce qui concerne l'orgueil, il n'y a pas à suivre la voie moyenne.

Même la plus infime quantité est à exclure. La matsa est basse et humble.

De même, avec l'orgueil il faut se montrer intransigeant devant la plus infime quantité.

+ Quelques biscuits pour Shabbath :

1°/ "Pour multiplier Mes prodiges en terre d'Egypte" (Bo 11,9)
Rabbi Israël de Schklov raconte sur son maître le Gra qu'il savait découvrir où chacun des grands d'Israël se trouvait en allusion dans la Torah.
En prenant les initiales hébraïques de ce verset ("Rabot Moftaï Beerets Mitsrayim"), on forme le mot Rambam (Moshé ben Maïmon), qui a été le 2e homme prodigieux de la terre d'Egypte après Moshé ("de Moshé de la Torah jusqu'à Moshé ben Maïmon, personne ne s'est levé comme Moshé"),
Le Rambam est mort à Fostat, qui fut la 1ere capitale de l'Egypte.

2°/ Avant que les Bnei Israël sortent d'Egypte, les 4/5e du peuple sont morts durant la plaie de l'obscurité. Quelle est la raison pour laquelle tant de juifs sont morts?
Le Hatam Sofer explique que la mort de ces juifs en Egypte n'était pas un châtiment, mais la miséricorde de D. envers eux afin de laisser en vie seulement les personnes qui resisteraient à la dernière épreuve.
1ere épreuve = lors de la plaie de l'obscurité, les Bnei Israël devaient résister à l'envie de prendre pour salaire de leur esclavage les trésors des égyptiens en profitant du fait qu'ils ne voyaient pas et ne pouvaient pas bouger. Ils devaient se dominer et ne rien prendre!
2e épreuve = lors de la nuit de la plaie des premiers-nés (nuit du séder), il y a eu un grand cri dans toute l'Egypte. Les Bnei Israël ne devaient ni vérifier ce qui se passait, ni contempler la vengeance contre leurs ennemis les égyptiens. Ils devaient rester derrière une porte close!
D. savait que les 4/5e du peuple ne pourraient surmonter cette 2e épreuve. Grâce à Sa miséricorde, Il a préservait ces juifs d'une mort future pour de mauvaises raisons.

3°/ La valeur numérique de la paracha BO (3e paracha du livre de chémot) est de 3. Cela aide à se souvenir qu'elle relate les 3 dernières plaies.