Aux délices de la Torah

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L’incroyable impact d’étudier la Torah

+++ L'incroyable impact d'étudier la Torah :

+ Les lèvres bougent dans la tombe :

-> "Un homme qui mourrait dans la tente" (adam ki yamout ba'ohel - Balak 19,14)

Le 'Hida (Séfer Pné David) cite le Panim Méirot qui explique ce verset ainsi :

-> La guémara (Yébamot 96b) dit : "Quelle est la signification du verset : "J'habiterai dans tes tentes pour l'éternité" (Téhilim 61,5). Est-il possible pour une personne d'habiter dans 2 mondes (en restant dans ce monde même après sa mort)? Au contraire, le roi David dit à Hachem : "Maître du monde. Que Ta volonté soit que les paroles de halakha qui sont sorties de ma bouche soient répétées dans ce monde (après mon passage dans l'autre monde), comme l'a dit Rav Yo'hanan au nom de Rav Shimon bar Yo'haï : chaque fois qu'un talmid 'hakham (qui est passé dans l'autre monde) voit les paroles qu'il a prononcées répétées dans ce monde, ses lèvres murmurent dans sa tombe."

-> Le Séfer Bé'hor Shor (Méguila 15a) explique qu'il y a un grand avantage pour une personne décédée lorsque ses lèvres murmurent dans la tombe. C'est comme s'il avait étudié la Torah lui-même, et cela lui permet d'atteindre de nouveaux sommets dans le monde à Venir (olam aba).
Cela signifie que lorsque l'on étudie les divré Torah d'un tsadik, cela amène le tsadik lui-même à étudier la Torah simultanément.

C'est dans cet esprit que le Panim Méirot explique le verset : "Un homme qui mourrait dans la tente" = même après la mort d'une personne, celle-ci peut toujours être "dans la tente de la Torah". Lorsque les autres répètent ses divré Torah, elle étudie la Torah dans sa tombe.

Le 'Hida ajoute que cela peut également expliquer la partie suivante du verset : "quiconque entre dans la tente et tout ce qui se trouve dans la tente". Nous voyons d'après les paroles de nos Sages que si quelqu'un répète un dvar Torah qu'il a entendu quelqu'un dire au nom de quelqu'un d'autre, et que cette personne l'a raconté au nom de quelqu'un d'autre, ...
[ cela signifie que l'on peut répéter un dvar Torah qu'on a entendu d'un tsadik, qui a été transmis pendant de nombreuses générations et répété par des centaines de tsadikim au cours des siècles, et qu'à partir de ce dvar Torah, on peut faire en sorte que tous ces tsadikim prononcent des paroles de Torah dans leurs tombes. On mérite ainsi que des centaines de tsadikim deviennent nos défenseurs au Ciel. ]

Ainsi, lorsque le verset parle de "tout ce qui se trouve dans la tente", il peut être compris comme une référence à tous les tsadikim qui ont dit ce dvar Torah au nom de quelqu'un d'autre. Ils peuvent tous étudier la Torah dans leur tombe.

Le 'Hida conclut en disant que même si la personne qui a dit ce devar Torah était une personne simple qui ne possédait pas beaucoup de bonnes actions et qui a simplement dit des mots de Torah au nom de quelqu'un d'autre, elle méritera également que ses lèvres murmurent dans sa tombe.
C'est ce que suggèrent les mots "quiconque entre dans la tente". Peu importe de qui il s'agit. Même s'il s'agit de quelqu'un de très simple, il méritera d'être dans la tente de la Torah.

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=> On peut réciter des mots de Torah, faire la mitsva d'étudier la Torah, et en plus faire bouger les lèvres de centaines de personnes dans leur tombe, qui étudient alors la Torah et obtiennent des mérites grâce à nous.
Plus on partage des paroles de Torah, plus on aura des occasions que d'autres répéteront ces paroles après notre mort, nous permettant de bouger des lèvres et d'étudier à notre tour après notre mort.

Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 4,6) enseigne que pour chaque juif qui étudie la Torah : "à chaque mot qu'il prononce, au même moment, le même mot est prononcé par Hachem".
Par exemple, imaginons qu'en étudiant le moindre Rachi, à ce moment on a les lèvres de Rachi qui bougent, étudiant grâce à nous et également Hachem qui prononce nos paroles!

Imaginons cela avec Moché qui nous a transmis la Torah, nos Sages de la michna, guémara, ... avec tous les intermédiaires qui nous ont transmis ces enseignements, combien de bouches peuvent étudier après leur mort grâce à nous!
(nous n'aurons pleinement conscience de cela qu'après notre mort, et nous regretterons de n'avoir pas davantage étudié, donnant de la vie à autrui en les faisant étudier!
De plus, notre étude de Torah créée des anges Défenseurs, mais également nous bénéficions de l'aide au Ciel des tsadikim dont on a permis d'étudier leurs textes. [ex: moi, juif normal, j'ai donné du mérite à Rachi, à Chimon bar Yo'haï! ] )

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+ Ressusciter les morts par ses paroles :

-> Le Ben Ich 'Haï (Chné Eliyahou) dit au nom du Maharcha que même à notre époque, n'importe qui peut ramener les morts à la vie. Comment peut-on y parvenir?
En répétant un dvar Torah au nom du défunt. Lorsque l'on fait cela, le défunt parle dans sa tombe et retrouve la vie pour un court instant.

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+ Le tsadik descend à cet endroit :

-> Le rav 'Haïm Palagi (Torah vé'Haïm) écrit que si quelqu'un dit des 'hidouché Torah au nom d'un talmid 'hakham qui est passé dans l'autre monde, le tsadik descend du Ciel à l'endroit où sa Torah est étudiée.
C'est ce qui ressort du Zohar (paracha Pin'has 219b), qui relate l'histoire de Tanaïm, qui assis et étudiant la Torah, entendirent une voix céleste déclarer : "Faites de la place pour Rav Pin'has ben Yaïr qui est venu se joindre à vous".
[ selon le Zohar, Rav Pin'has était déjà décédé]

Le rav Yonathan Eibshitz explique la guémara (Yébamos 96b) comme signifiant que lorsque l'on dit sur un dvar Torah au nom d'un tsadik qui est décédé, l'âme (néchama) du tsadik vient pour être avec lui.
C'est ainsi qu'une personne peut vivre dans deux mondes simultanément. Son âme peut être dans le monde éternel et dans ce monde.

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+ Les Tsadikim apprécient que leurs divré Torah soient étudiés :

-> Le Séfer Pélé Yoetz écrit que le Yérouchalmi dit que le plaisir qu'un talmid 'hakham retire lorsqu'un dvar Torah est dit en son nom est comme lorsqu'on boit un vin vieux (délicieux).
Il poursuit en racontant qu'un jour, un décret a été promulgué pour tuer tous les juifs d'une certaine région. À ce moment-là, le Alchich haKadoch est apparu et a sauvé un homme de la mort parce que cet homme avait étudié son séfer régulièrement.

Le Séfer 'Hassidim écrit que si un tsadik explique les paroles d'un autre tsadik, à sa mort, l'autre tsadik vient l'accueillir avec un grand sourire. Il l'accompagne et dit aux anges d'être indulgents avec lui, de le présenter à Hachem et de dire du bien de lui.

Il écrit également que si quelqu'un dit un dvar Torah au nom d'un tsadik, ce dernier priera pour lui et dira du bien de lui.

-> Cela signifie que nous pouvons utiliser une ségoula incroyable. Lorsque nous répétons des mots de Torah au nom d'un tsadik, celui-ci descend du Ciel pour nous aider.
À ce moment-là, nous pouvons demander au tsadik de nous aider dans tout ce dont nous avons besoin.
C'est un moment propice pour trouver le salut.
[rav Méïr Itamar Rosenbaum]

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+ Le mérite d'aider à publier un livre (de Torah) :

-> Il en va de même lorsque quelqu'un aide à publier un séfer écrit par un tsadik de la génération précédente.
Le rav 'Haim Palagi (Torah vé'Haïm) écrit que celui qui finance l'impression de livres (séfarim) mérite de s'asseoir près du talmid 'hakham qui a écrit le livre au Gan Eden.
En effet, cette personne a fait connaître au public la Torah du talmid 'hakham, et sans elle, personne ne l'aurait apprise. De cette façon, il donne au tsadik la vie après la mort, et en récompense, il peut s'asseoir à côté du tsadik.

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+ Les Baalé Tossafot sont apparus au Maharchal :

-> On raconte que le Maharchal avait une personne dont le travail consistait à le réprimander pour tout ce qu'il avait fait de mal. Un jour, le Maharchal arriva en retard à Sha'harit. La personne vint pour le réprimander, mais resta silencieux et ne le réprimanda pas.
Lorsque le Maharchal lui demanda pourquoi il ne l'avait pas réprimandé, la personne lui répondit : "J'avais peur de te dire quoi que ce soit parce que j'ai vu 2 vieillards à l'allure distinguée s'approcher de toi".
Le Maharchal répondit : "Ces deux vieillards étaient les Baalé Tossafot, Rabbénou Tam et Rabbénou Its'hak. Comme je suis resté debout tard la nuit dernière à étudier leurs paroles, ils sont venus me voir".

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+ Le Rambam est venu saluer le Beit Yossef :

-> Le Sefer Maguid Mécharim (paracha Vayakel) raconte que le Mala'h (ange) dit au Bet Yossef (rabbi Yosef Karo) que l'explication qu'il avait donnée la veille concernant les mots du Rambam était la vérité, et que le Rambam était ravi d'entendre que quelqu'un avait compris l'intention complète de ce qu'il avait écrit.
Le Mala'h a ajouté que lorsque le Beit Yossef allait mourir (niftar), le Rambam viendrait le saluer et le remercier d'avoir expliqué comment la halakha est en accord avec ce qu'il a écrit, et qu'il parlait en son nom maintenant aussi.

-> Dans l'introduction du Séfer Maguiné Shlomo, écrit par le rav Yéhochoua le Rav de Cracovie, le petit-fils de l'auteur raconte qu'après que Rav Yehochoua ait répondu à une question que Tossafot pose à Rachi, Rachi est venu le voir en rêve avec beaucoup de joie sur le visage.
Rachi lui dit : "Puisque tu as fait l'effort de me sauver de la gueule des puissants lions, les Baalé Tossafot, je viendrai te saluer dans le monde à Venir (olam aba) avec tous mes étudiants!"
Et il en fut ainsi. Le jour du décès de Rav Yehochoua, une demi-heure avant que son âme ne quitte son corps, il se tourna vers les Guédolé Israël assis autour de lui et dit : "Préparez une chaise pour Rav Shomo Its'haki (Rachi). Il vient me saluer joyeusement, accompagné de ses saints élèves, en signe de déré'h éretz pour avoir pris sa défense et répondu à la question de Tossafot sur son pchat!"

La force du bita’hon

+++ La force du bita'hon :

+ Ein od milvado :

-> Le Beit haLévi enseigne que face à un problème ou une crise quelconque, l'homme doit renforcer dans son esprit l'idée que "ein od milvado" (il n'y a rien à part Hachem).

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 3,12) développe aussi cette idée, et écrit qu'en période de difficultés, il faut intérioriser la notion que le problème est arrivé seulement parce que Hachem l'a voulu ; si D. désire qu'il disparaisse, il partira en un instant. C'est un outil puissant grâce auquel vaincre toute difficulté ou crise rencontrée.

Le rav 'Haïm de Volozhin explique que "ein od milvado" signifie non seulement que le résultat dépend uniquement d'Hachem, mais que rien ni personne, aussi puissant et invincible qu'il semble, n'a de pouvoir sur nous, parce qu'il n'existe rien d'autre qu'Hachem.
Aussi insurmontable qu'une épreuve puisse paraître, si Hachem désire que nous la surmontions, nous la surmonterons. Mais en réalité, il n'y a pas d'épreuve : rien n'existe sauf Hachem.

-> Selon le rav Its'hak 'Haver (Béer Its'hak, notes sur Mayim Adirim 67), l'idée de "ein od milvado" est essentiellement le secret du bita'hon. Lorsqu'on parvient à prendre conscience qu'il n'existe rien d'autre que la volonté d'Hachem, on n'éprouve aucun désir personnel.
Lorsque l'on soumet ses désirs et ses souhaits à la volonté d'Hachem, Il réciproque en écartant du baal bita'hon toute menace venant soit de forces naturelles soit d'êtres humains.

-> Le rav Israël Eliyahou Weintraub (Yirat 'Haïm, notes sur le Néfech На Haim) explique ainsi le midrach (Yalkout Téhilim 719) disant que même un racha qui a bita'hon sera sauvé. Car le pouvoir du bita'hon est basé sur l'idée de "ein od milvado" qui peut sauver l'homme quel que soit son niveau.
Bien entendu, cela ne veut pas dire qu'un fauteur peut se dégager de la punition grâce à son bita'hon, car il sera tenu pour responsable de chaque faute dans ce monde ou dans le monde futur.

-> Le Rambam (Moré Névoukhim 3,51) écrit que la Hachga'ha (surveillance) Divine sur un homme est proportionnelle au lien de cet homme avec Hachem. L'homme parfait est celui qui n'écarte jamais sa pensée d'Hachem. Il est toujours sous sa surveillance et Sa protection directe et surnaturelle.

Ainsi, comme l'enseigne le Midrach, le roi David passait tout le Shabbat à étudier la Torah parce qu'on lui avait dit qu'il allait décéder un jour de Shabbat et qu'il savait qu'il ne mourrait pas tant qu'il étudiait la Torah. C'est seulement à un instant où il fut distrait de son étude que l'ange lui ravit son âme.

Selon le Rambam, cela explique comment il est possible que du mal arrive à un juste. Lorsqu'un homme n'est pas lié à Hachem, même pour un instant, il perd le niveau spécial de surveillance (hachga'ha) et de protection qu'il reçoit normalement et devient donc vulnérable aux forces naturelles.
[bien entendu, même les forces naturelles sont sous la domination d'Hachem et aucun mal n'arrive sans qu'Hachem ne l'ait décrété. ]

Tel est le sens de l'avertissement divin : "Je leur cacherai Ma face" (Vayélé'h 31,17).
Lorsque nous détournons notre esprit de D., nous perdons un certain niveau de Sa surveillance directe et nous devenons sujets au mal.
C'est une expression de la ségoula de "ein od milvado" : si l'on concentre intensément son attention sur cette conviction et si on lie son esprit à D., on ne subira aucun mal.

-> D'après le rav Eliahou Lopian (Lev Eliyahou - vol.2), le Rambam explique ici la force du bita'hon.
Puisque l'homme qui a confiance en Hachem pense constamment à Lui, il mérite une hachga'ha (surveillance/providence Divine) spéciale et aucun mal ne peut l'atteindre.

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-> Le Rambam prouve cette idée grâce au Téhilim n°91, appelé le "Chir chel pégaïm", le Psaume des Afflictions, car, comme l'enseigne la guémara (Chvouot 15b), on peut être protégé de tout mal en le récitant.
Ce chapitre parle de "yochev besséter Elyon", l'homme assis dans le refuge du Très-Haut, "bétsel Cha-daï yitlonan", qui résidera dans l'ombre [protectrice] du Tout-Puissant. Cet homme dit d'Hachem : "ma'hssi oumétsoudati ata" = "Tu es mon refuge et ma forteresse".
Il est miraculeusement protégé de tout mal, comme les versets le disent plus loin, parce qu'il met totalement sa confiance en Hachem.
Ce psaume 91 (téhilim) ensuite dit que même s'il se trouve sur le champ de bataille, mille hommes étant tués à son côté et dix mille de l'autre côté, il sera protégé. Il est sauvé des flèches voltigeant dans l'air, du fléau mortel, de la maladie et des dangers qui guettent aux heures sombres de la nuit.
"ki vi 'hachak vaafaltéhou" dit Hachem : "Parce qu'il M'aime, Je le sauverai". Le verbe hachak dénote davantage que l'amour; il évoque un lien particulièrement proche.
Lorsqu'un homme se lie intensément à Hachem, il bénéficie de Sa protection directe. Ce Téhilim décrit donc précisément le principe de Rambam : plus un homme se lie à Hachem, plus Il le protège.

-> Le Séfer ha'Hinoukh (512) explique pourquoi la récitation de ce psaume (téhilim) est considérée comme une ségoula de protection. Les mots de ce chapitre inspirent la personne à mettre sa confiance en Hachem et à compter sur Sa bonté. Et lorsqu'elle renforce sa foi en Hachem et compte sur Lui, elle mérite Son aide.

-> Le rav Israël Eliyahou Weintraub (Einé Israël) explique que cette idée est basée sur le principe que Hachem récompense et punit "mesure pour mesure". Si l'on croit fermement que la seule force réelle est la volonté d'Hachem, que la nature ne suit pas son cours de son propre chef, qu'il n'existe aucune force indépendante d'Hachem et que tout arrive pour la seule raison que D. l'a voulu, alors on bénéficiera d'une protection/aide d'Hachem au-delà des lois de la nature.

[en ce sens, il est écrit : "donnez de la force à Hachem" (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35). Plus quelqu'un met sa confiance en Hachem, plus il permet à Hachem de le protéger, de le combler de bonnes choses. ]

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+ Exemple de "ein od milvado" par Rabbi 'Hanina ben Dossa :

-> La source du "ein od milvado" est le récit (guémara 'Houlin 7b) à propos de Rabbi 'Hanina ben Dossa. Une sorcière cherchait à lui jeter un sort, mais il lui répondit qu'elle ne réussirait pas parce que "ein od milvado", il n'y a rien absolument à part Hachem.
Rabbi Yo'hanan demande : "La sorcellerie n'est-elle pas très puissante et dangereuse?".
La guémara répond : "Bien que ses pouvoirs magiques fussent réels, Rabbi 'Hanina était différent parce qu'il avait un grand mérite (néfich zé'houté - נפישא זכותיה)".

Le rav 'Haïm de Volozhin explique que "néfich zé'houté" n'évoque pas les nombreux mérites que Rabbi 'Hanina ben Dossa avait gagnés par la Torah qu'il avait étudiée et les mitsvot qu'il avait accomplies.
Son mérite était grand parce qu'il vivait avec une conception claire que "ein od milvado", il n'existe rien à part Hachem. Il était totalement lié à Hachem. Et lorsqu'un homme atteint un si haut niveau d'attachement, rien de mal ne peut lui arriver.

-> La guémara (Taanit 25a) rapporte qu'un vendredi soir, Rabbi 'Hanina rentra chez lui et trouva sa fille en train de pleurer. Elle lui expliqua qu'elle avait rempli par erreur les lampes de vinaigre au lieu d'huile, et qu'ils n'auraient pas de lumière le chabbat.
"Celui qui a dit que l'huile brûle dira au vinaigre de brûler" lui répondit Rabbi 'Hanina. Et les lampes ont brûlé par miracle pendant tout le chabbat.

Le rav 'Haïm de Volozhin explique que ce n'était pas de la magie.
Rabbi 'Hanina ben Dossa savait parfaitement qu'il n'y a aucune différence intrinsèque entre l'huile et le vinaigre. Une lampe brûle seulement parce qu'Hachem veut qu'elle le fasse. Pour D., une lampe alimentée par de l'huile n'est pas différente d'une lampe alimentée par du vinaigre.
Lorsqu'une personne atteint ce pur niveau de foi et reconnaît réellement que "ein od milvado", elle est armée d'une grande puissance.

-> Un autre exemple est le récit (guémara Béra'hot 33a) suivant : on informa Rabbi 'Hanina qu'un serpent causait beaucoup de dommages aux habitants de la ville.
Rabbi 'Hanina ben Dossa se rendit devant le repaire du serpent et posa le talon sur son ouverture. Le serpent lui mordit le talon et mourut sur-le-champ.
Rabbi 'Hanina apporta le serpent mort au beth hamidrach, le montra à l'assistance et annonça : "Ce n'est pas le serpent qui tue, mais le péché".
En général, la règle est qu'il ne faut pas compter sur un miracle (ein some'him al haness - voir Shabbat 32a), et il est interdit de se mettre en danger en comptant sur un miracle.
Mais pour Rabbi 'Hanina, ce n'était pas un miracle, comme l'explique Beit haLévi, parce qu'à son niveau de bita'hon, il savait (à 100%, sans le moindre doute) que tout est causé directement par Hachem, et donc, une morsure de serpent n'est dangereuse que si D. le désire.

-> La guémara (Béra'hot 17b) enseigne que chaque jour, une Voix céleste émane du mont Sinaï et proclame : "Le monde entier est nourri pour (bichevil) Mon fils 'Hanina".

Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Béra'hot 17b) explique que le mot "chevil" veut dire une voie ; le mot bichevil doit être compris ici comme "sur la voie".
La Voix céleste dit que Rabbi 'Hanina était la voie, le conduit, qui véhiculait la bénédiction matérielle du ciel à la terre. La puissance de son pur niveau de bita'hon était telle qu'elle prodiguait la subsistance au monde entier.

Effectivement, Rabbénou Bé'hayé ('Hovot HaLevavot - début Chaar haBita hon) enseigne qu'un homme ayant un bita'hon extraordinaire amène le bien-être à toute sa ville. Par son mérite, les habitants de sa ville sont épargnés des calamités et reçoivent la bénédiction.

Le commentaire Marpé laNéfech (sur 'Hovot haLevavot) écrit que tel est le sens de la proclamation : "Le monde entier est nourri pour (bichevil) Mon fils 'Hanina". Le niveau de bita'hon de Rabbi Hanina était si exceptionnel qu'il faisait descendre la bénédiction et la subsistance au monde entier.

-> Rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsadik - 'Hanoucca 14) remarque que ces propos de la guémara sont enseignés par Rav, qui vivait de nombreuses années après Rabbi 'Hanina ben Dossa.
On pourrait se demander comment une voix pouvait proclamer que le monde était nourri par le mérite de Rabbi 'Hanina tant d'années après son décès.
Rabbi Tsadok répond que dans chaque génération, il existe un homme tel que Rabbi Hanina, un tsaddik qui atteint un niveau élevé de bita'hon, et Hachem nourrit le monde par son mérite.

[nous ne sommes peut-être pas cet homme-là, mais chacun selon ses capacités/niveau, nous pouvons apporter de la bénédiction sur le monde par le mérite de notre bita'hon.

Le bita'hon est une mitsva pour chaque personne, selon son niveau. Bien que la plupart des gens n'atteindront pas le haut niveau qui garantit que tous leurs désirs sont exaucés, plus on développe un bita'hon solide, plus on en verra les résultats. ]

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+ Hachem est mon Rocher :

-> "[Hachem est] mon Rocher en Lequel il n'y a pas d'injustice" (tsouri vélo avlata bo - Téhilim 92,16)

-> Comme Hachem est notre "Rocher", notre lieu de refuge en lequel Il nous a dit de compter, Il doit nous aider parce que sans cela, ce serait une injustice.
Hachem doit être là pour nous, si l'on peut dire, parce que nous comptons sur Lui, parce qu'il est notre "Rocher". Il est fiable parce qu'Il sait que nous avons confiance en Lui.
[rav Yossef Zalman Bloch - Iguéret al haBita'hon]

-> Le 'Hafets 'Haïm (Za'hor LéMyriam - Chap.20) enseigne cette idée dans le contexte de Loth à Sodome. Lorsque les habitants de Sodome ont encerclé la maison de Loth pour tuer ses invités, Loth les a suppliés de ne pas faire de mal à ses invités "parce qu'ils sont venus à l'ombre de mon toit" (Vayéra 19,8). Les invités ont accepté son invitation en ayant confiance qu'il s'occuperait d'eux, et cela l'a obligé à les protéger.
À plus forte raison, écrit le 'Hafets 'Haïm, si nous avons confiance en Hachem, Il s'occupera certainement de nous, car notre confiance en Lui "L'oblige" à le faire.

Le 'Hafets 'Haïm souligne que ce message est particulièrement pertinent à notre époque. Le prophète Tséfania dit à propos de la génération précédant l'arrivée du machia'h : "Je laisserai parmi vous un peuple humble et pauvre, et ils prendront refuge (vé'hassou) en le Nom d'Hache" (Tséfania 3,12).
La façon de nous protéger à l'époque troublée et dangereuse précédant la venue du machia'h, c'est de considérer Hachem comme notre "Rocher" (unique refuge) et d'avoir confiance en Lui.

-> Le rav Nathan Wachtfogel aborde cette même idée en expliquant un épisode à propos de Rabbi Yéhouda haNassi (guémara Baba Métsia 85a).
Alors qu'un veau était conduit à l'abattage, il s'enfuit et essaya de se cacher sous le manteau de Rabbi Yéhouda. "Va-t'en! dit-il à l'animal. C'est pour cela que tu as été créé!".
On ramena alors l'animal vers l'abatteur. Pour s'être montré insensible à cet animal, dit la guémara, Rav Yéhouda haNassi fut puni par de terribles douleurs pendant de longues années.
Que Rabbi Yéhouda a-t-il fait de mal? N'est-il pas vrai que les animaux sont destinés à la consommation de l'homme?

Le rav Wachtfogel expliquait qu'une fois que l'animal avait cherché à se réfugier auprès de lui, Rav Yéhouda haNassi avait l'obligation de le protéger. Lorsque quelqu'un (ou, dans ce cas, quelque chose) compte sur une personne, celle-ci doit répondre.

Tel est le principe fondamental du bita'hon. Une fois que nous mettons notre confiance en Hachem, Il agit pour nous parce que sinon, ce serait une une injustice (avla).

Mais cela nous demande de mettre entièrement et sincèrement notre confiance en Hachem. On doit compter uniquement sur Lui.

+ "Réjouis-toi en Hachem et Il t'accordera les désirs de ton cœur" (Téhilim 37,4).

-> Le rav de Brisk ('Hidouché haGriz al haTorah) explique :
Si un homme est confiant en l'aide d'Hachem au point qu'il peut "se réjouir" et la célébrer déjà au présent, ses souhaits seront réalisés.
Lorsqu'on atteint le niveau de certitude et de confiance en l'aide d'Hachem, elle arrivera.

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-> Rabbénou Be'hayé (Kad haKéma'h - Bitahon) écrit qu'il faut être confiant en son bita'hon au point de sentir comme si Hachem avait réellement promis qu'il octroierait la chose dont nous avons besoin.

-> Le rav 'Haïm Vital (Chaarei Kédoucha 2,4) discute de ce niveau de bita'hon, mais il ajoute que cette certitude doit être sincère et pas seulement des paroles en l'air. Il faut la ressentir de tout son cœur, sans aucun doute. Il faut sincèrement et réellement croire de tout son cœur qu'Hachem s'occupera de nous.

Avoir de grands désirs en spiritualité

+ Avoir de grands désirs en spiritualité :

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva - chaar 1,1) écrit que si une personne a un véritable désir de se rapprocher d'Hachem, même si cela ne fait pas partie de ses capacités normales, Hachem lui donnera des capacités qu'elle ne possédait pas auparavant.
Ainsi, notre travail consiste à produire un désir fort et à faire ce qui est en notre pouvoir, et Hachem fait le reste. Même lorsqu'il s'agit de l'accomplissement d'une mitsva, si nous voulons la réaliser mais que nous n'en sommes pas capables, Hachem peut toujours nous accorder une aide céleste pour que nous réussissions.

"Le pouvoir de la prière est si grand qu'il peut même changer la nature"
[Rabbénou Bé'hayé - Kad haKéma'h - partie sur la prière
- gadol koa'h atéfila afilou léchanot téva ]

+ "Hachem châtie celui qu'Il aime" (Michlé 3,12)

-> Les difficultés rencontrées dans ce monde peuvent être une bénédiction déguisée. En faisant l'expérience de souffrances, une personne est purifiée de ses fautes, ce qui lui permet de jouir d'un bonheur éternel.

Le rav 'Haïm de Volozhin (Roua'h 'Haïm - Pirké Avot 6,6) écrit que si une personne s'abstient de s'adonner aux plaisirs matériels et se consacre à l'étude de la Torah, c'est comme si elle avait fait l'expérience de souffrances.
Ainsi, en plus d'obtenir les récompenses accordées pour l'étude de la Torah, elle se purifie également de ses fautes.

-> Rabbénou Yona(Yessod haTéchouva) écrit que lorsqu'une personne se retient alors que son mauvais penchant l'incite à s'adonner à quelque chose d'interdit, cela compte également comme des souffrances et la purifie de ses fautes.

Hachem accomplit quotidiennement des miracles à chaque juif, en nombre égal à celui qu'Il a accompli pour le peuple juif lorsqu'il est sorti d'Egypte.
[Tana déBé Eliyahou rabba - chap.2]

-> En ce sens, nous remercions Hachem dans chaque Amida (dans Modim) : "les miracles que Tu fais pour nous chaque juif, à chaque instant de la journée (litt. soir, matin et après-midi)" (nissé'ha chébé'hol yom imanou, érev vaboker vétsaoraïm).
Cependant comme le disent nos Sages (Nidda 31a) : "celui pour qui le miracle a été accompli ne reconnaît pas le miracle qui a été accompli pour lui" (baal aness éno makir bénisso). Ainsi, nous n'en savons rien ; ce sont des miracles cachés.

La puissance des Téhilim

+ La puissance des Téhilim :

-> Le Maguen Avaham al haTorah (Likoutim léSéouda 'Hévra Téhilim) écrit que lorsqu'un juif(ve) dit des Téhilim avec kavana, la lumière de son âme (néchama) brille si fort qu'il attire sur lui une partie de la sainteté d'Hachem.
Grâce à cela, ses prières deviennent beaucoup plus puissantes et peuvent apporter des bénédictions spirituelles et matérielles.

-> Le Chlah haKadoch (massé'het Yoma - Ner mitsva - siman 28) écrit que lorsqu'un juif(ve) dit des Téhilim, c'est comme s'il priait et s'impliquait dans la Torah en même temps.

-> Selon le Tséma'h Tsédek (Loua'h haYom - yom 24 Shevat), si nous savions ce que nos Téhilim accomplissent au Ciel, nous les réciterions tout le temps.
Ils font tomber les barrières entre nous et Hachem et sont capables d'aller droit devant le Trône de Gloire d'Hachem (le Kissé haKavod) et d'apporter de la bonté ('hessed) et de la miséricorde (ra'hamim).

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-> également sur l'impact des Téhilim : https://todahm.com/2020/07/22/les-tehilim

Impact réel de nos craintes et peurs

+ Impact réel de nos craintes et peurs :

-> Le fait de manquer de bita'hon précipite notre chute, c'est-à-dire nous cause du tort, comme on le voit dans le verset : "La crainte d'un homme mettra un piège, mais celui qui compte sur Hachem sera fortifié" (Michlé 29,25).
Car lorsqu'un homme tremble de peur de quelque chose et n'a pas confiance en Hachem, cela en soi provoque qu'on lui mette un piège, qui n'existait même pas auparavant, concernant cette chose qu'il craignait.
"Mais celui qui compte sur Hachem sera fortifié" dans le sens qu'il sera sauvé même du problème qu'il affrontait auparavant. [ainsi, alors que la crainte peut causer de nouveaux problèmes, le bita'hon peut nous sauver d'épreuves qu'on a. ]

[ ce verset de Michlé (29,25) décrit l'homme ayant du bita'hon comme un homme fortifié. Rabbénou Be'hayé (Introduction à la parachat Pin'has) le compare à celui qui se cache dans une solide tour fortifiée et qui est assuré d'être protégé de ses ennemis. De même, celui qui a du bita'hon est fortifié par la protection d'Hachem.
Il est à noter que selon le Steïpler (Birkat Perets - Choftim), on est certainement pas considéré comme responsable d'une peur spontanée ou d'une angoisse qu'on éprouve, car elles sont pratiquement incontrôlables (Hachem ne nous demande pas l'impossible), mais il faut se contrôler autant que possible pour ne pas penser continuellement à des choses inquiétantes, car elles entraînent une peut supplémentaire. On est donc tenu responsable seulement de cette crainte supplémentaire qu'on se cause. ]

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-> "N'aies pas peur d'eux de crainte que Je te fasse te briser devant eux" (Yirmiyahou 1,17).
Hachem dit à Yirmiyahou qu'il influencera les nations du nord à mettre le siège à la ville de Jérusalem, mais ajoute une mise en garde : "N'aies pas peur d'eux de crainte que Je te fasse te briser devant eux" = la peur elle-même risque de conduire à votre défaite.
[rav David Sutton]

-> "Yehouda bar Nathan marchait derrière Rav Hamnouna lorsque [Yéhouda bar Nathan] poussa un soupir, ce qui montrait qu'il était inquiet.
[Rav Hamnouna] lui dit : "Veux-tu te causer des malheurs?", car il est écrit : "Parce que j'ai craint une crainte, elle s'est abattue sur moi" (Iyov 3,24) ; ce que j'ai redouté m'est arrivé." [guémara Béra'hot 60a]

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-> "Quand tu iras en guerre contre l'ennemi et verras chevaux et chars, un peuple plus nombreux que vous, ne les crains pas" (Choftim 20,1).

-> Le Beit haLévi commente :
si un homme avait peur d'aller à la bataille, il devait quitter les régiments partant en guerre, c'est-à-dire qu'il ne participait pas au combat, comme le dit la Torah : "Y a-t-il parmi vous un homme qui a peur et qui manque de courage? Qu'il parte et rentre chez lui" (Choftim 20,8) parce que du fait qu'il a peur, il risque d'être capturé, D. en préserve, à cause de cette peur.
Car les guerres du peuple juif n'étaient pas menées et gagnées par leur force mais par leur bita'hon.
[ les soldats qui avaient peur étaient renvoyés chez eux parce que cette peur elle-même montrait un manque de bita'hon en Hachem, qui risquait de causer la mort du soldat en bataille. Car le bita'hon est la vraie source de la victoire du juif.
Le Maharal (cité dans le Taharat HaKodech de Rav Binyamin Wolf) dit qu'il a une tradition de nombreuses générations disant qu'avant de partir en guerre, les soldats récitaient divers versets contenant des paroles d'émouna et de bita'hon. Ils se renforçaient ainsi en bita'hon et grâce à cela, gagnaient la guerre. ]

Comme il est écrit : "Dans le calme et la confiance sera votre force" (Yéchayahou 30,15) et "D. est avec moi, je n'ai pas peur ; que l'homme pourrait-il me faire?" (Téhilim 118,6) = comme je n'ai pas peur, nul homme ne peut me faire de mal.

Le rav David Sutton commente ces mots du Beit haLévi : on comprend généralement ce verset ainsi : Hachem est avec moi, je n'aurai pas peur, car que l'homme peut-il me faire?
Mais le Beit haLévi le comprend autrement : parce que je n'ai pas peur quand le danger plane, par conséquent personne ne peut me faire de mal. Le mérite de notre bita'hon nous protège.
Notre destin dépend de nous ; il est déterminé par notre niveau de bita'hon.

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-> Lorsque Yaacov Avinou pria de réussir avant sa rencontre avec son frère Essav, il se souvint qu'à son départ de la maison de ses parents, "j'ai traversé ce Jourdain avec mon seul bâton et à présent, je suis devenu deux camps ... J'ai peur de lui [Essav] de crainte qu'il vienne et me frappe" (Vayichla'h
32,11-12).
Le Panim Yafot explique que Yaacov déplorait le fait qu'auparavant, lorsqu'il éprouvait de la confiance avant de traverser le Jourdain, le fleuve s'était fendu pour lui, mais qu'à présent, il ressentait de la crainte et présumait qu'Essav allait le vaincre à cause de cette crainte elle-même.
La peur de la défaite risque de causer la défaite.

-> Le rav Tsadok haCohen de Lublin (Tsidkat haTsadik, 170) enseigne :
Hachem désire nous offrir des cadeaux : la bonne santé, la réussite financière, ou toute autre chose que nous désirons. Cependant, pour les recevoir, il nous faut prier sincèrement. Comment Hachem nous encourage-t-ll à prier sincèrement?
En nous mettant dans une situation incertaine qui nous inquiète. Il espère que cette crainte nous conduira à prier et à renforcer notre bita'hon, ce qui nous rendra dignes de Son cadeau. C'est ainsi que la peur elle-même nous fait obtenir la bénédiction.
Tel est le sens du verset "pa'had pa'hadti vayéétayéni" (Iyov 3,24) : comme j'ai eu peur, vayéétayéni, j'ai reçu le cadeau d'Hachem.

Le rav David Sutton dit :
c'est une façon tout à fait nouvelle de considérer la crainte et l'angoisse, que nous ferions bien d'adopter chaque fois que nous avons peur. Quand une situation nous cause de l'inquiétude, que ce soit un problème médical, une difficulté financière ou un danger quelconque, nous devons comprendre qu'Hachem désire nous donner quelque chose de spécial.
Il nous donne l'occasion de gagner cet avantage en dominant nos craintes et en mettant notre confiance en Lui.

C'est à nous de décider si notre peur causera notre perte ou si elle nous conduira au bita'hon et à l'abondance de bienfaits qu'Hachem nous réserve.
Hachem, notre Père, nous aime. Il désire sans cesse entendre notre voix et être en contact avec nous. Malheureusement, quand tout va bien, nous avons tendance à L'oublier. Faute de choix, Hachem nous met dans une situation incertaine, ce qui nous réveille notre lien avec Lui et mène à notre délivrance.

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-> "Ôte ma honte d'avoir eu peur, car Tes jugements sont bons" (Téhilim 119,39)
[Le roi David] suppliait [Hachem] de lui pardonner la honte d'avoir eu peur, car puisque tout ce qu'Hachem fait est pour le bien, il n'aurait pas dû éprouver la moindre crainte, comme le dit le verset : "[La peur d'un homme amènera un piège,] mais celui qui compte sur Hachem sera fortifié" (Michlé 29,25).

[en un sens, même le roi David pouvait en arriver à avoir peur. Ainsi, nous ne devons pas désespérer en constatant qu'on a "facilement" peur (car oubliant la toute puissance d'Hachem) dans nos difficultés.
Mais plutôt, nous devons reconnaître cela à Hachem, Lui demandant pardon et de nous aider pour la suite à davantage Lui faire confiance. ]

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-> b'h, sur ce sujet voir : Pense bien et tout ira bien : https://todahm.com/2020/03/31/13093-2

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+ Les avantages d'avoir de la peur :

-> Au plus bas niveau, la crainte nous encourage à nous protéger. Si les êtres humains ne connaissaient pas la peur, ils se mettraient dans des situations dangereuses.

-> La crainte encourage la prière :
Rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Tsidkat haTsadik 170) écrit que lorsqu'Hachem désire donner une certaine bénédiction à quelqu'un, Il lui fait peur afin qu'il prie et gagne ainsi cette bénédiction.
Lorsque tout semble sûr, nous sommes bien moins motivés à prier avec ferveur que nous ne le sommes pendant des périodes d'incertitude, lorsque le danger plane.
Donc, Hachem nous envoie ces situations comme occasions précieuses de prier avec une émotion sincère et de mériter grâce à cela les grandes bénédictions qu'Il désire nous accorder.

-> Renforcer notre crainte d'Hachem :
Le Pélé Yoets (Pa'had) écrit que la peur peut elle aussi être dirigée positivement. Lorsqu'un danger nous inquiète, nous pouvons diriger cette émotion vers Hachem et transformer cette peur naturelle en une réelle crainte d'Hachem.
De cette façon, la crainte nous aide à approfondir notre prise de conscience que D. dirige le monde, et accroît notre révérence d'Hachem.

[d'une certaine façon, naturellement on pense que notre égo peut tout gérer seul (moi je ...), ainsi il est nécessaire d'avoir une peur (à l'aide, je ne peux pas m'en sortir seul) pour se tourner vers Hachem, Le seul qui peut nous sauver, nous aider.
Nous préférons ne pas être redevable, ne pas compter sur autrui (c'est bon, je peux me débrouiller seul!), du coup un sentiment de peur permet de dépasser cela pour s'hisser vers papa Hachem, qui peut tout, qui nous aime infiniment ... ]

-> La crainte annule les décrets sévères :
La guémara (Béra'hot 55a) enseigne que, de manière contre-intuitive, les mauvais rêves peuvent être bénéfiques et les bons rêves peuvent être nuisibles.
Lorsqu'un homme rêve de quelque chose de positif et de joyeux, gagner la loterie par exemple, il se lève heureux, satisfait et de bonne humeur. Mais s'il rêve de quelque chose de terrible, il se réveille angoissé et inquiet. Cette peur peut en elle-même faire expiation pour lui et annuler un décret sévère.
À l'inverse, l'euphorie qui suit un bon rêve peut être elle-même une récompense, et le rêveur ne mérite plus que son rêve se réalise.

De même, expliquait le Steïpler, un diagnostic effrayant peut avoir pour effet d'annuler un décret sévère.
Par exemple : un docteur informe son patient qu'il a trouvé quelque chose de suspect qui demande une biopsie. Le patient subit cette biopsie puis attend anxieusement les résultats, pour finalement apprendre que tout est normal.
Le Steïpler enseigne que cette peur n'est pas vaine; il existait un danger réel, mais l'angoisse du patient fut une punition suffisante qui a annulé le décret et a assuré sa bonne santé future.

-> Une occasion de bita'hon :
La façon la plus concrète d'affronter et de surmonter la peur, c'est de compter sur Hachem en se souvenant qu'il s'occupe de chacun de nous. Le meilleur moment pour raffermir notre bita'hon, c'est celui où nous avons peur.
Les situations effrayantes nous offrent une occasion précieuse d'exercer notre bita'hon, de développer une plus grande confiance en Hachem. Quel que soit le problème ou l'épreuve, c'est une occasion d'élever notre niveau de bita'hon.

-> Une occasion de téchouva :
La guémara (Béra'hot 5b) dit que si un homme "voit des souffrances arriver", il doit examiner sa conduite pour voir ce qu'il peut améliorer.
Le Ben Ich 'Haï remarque que la guémara ne parle pas d'un homme qui connaît un mauvais dénouement, mais qui "voit des souffrances arriver" ; il se trouve dans une situation qui pourrait le conduire à souffrir. Cette peur, enseigne la guémara, doit susciter une introspection lui permettant de progresser.
Quand nous profitons d'une situation semblable pour nous rapprocher d'Hachem, elle s'avère une occasion inestimable de progrès spirituel, et nous devons l'adopter avec enthousiasme.

-> Une occasion de tsédaka :
Un verset (Michlé 10,2) enseigne que la charité sauve de la mort : "Tsédaka tatsil mimavet".
Peu de mitsvot nous donnent un mérite aussi grand que la mitsva de charité. Les périodes de crise et de crainte nous encouragent à accomplir cette mitsva très importante en aidant des gens dans le besoin et en répandant la bonté et la générosité.

=> Une peur doit être exploitée pour agir positivement.
Sinon après avoir fait ce qui est entre mes mains, je dois me débarrasser de mon problème (fardeau) à Hachem, qui le gérera pour le mieux ultime.
En effet, si ma peur n'apporte rien de positif, non seulement elle nuit à ma qualité de vie (pour rien), mais en plus elle peut attirer sur moi de mauvaises choses!
[nos problèmes prennent les proportions qu'on veut bien leur donner, et que de notre façon d'aborder les choses de la vie dépend notre joie de vivre. ]

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+ Une peur mal utilisée est dangereuse :

-> Le Arvé Na'hal (Vayétsé - drouch 2) compare la peur à un aimant. Comme un aimant attire le métal, la peur d'un homme peut attirer à lui la réalité qu'il redoute.
Le contraire est vrai aussi. S'il n'a peur de rien d'autre qu'Hachem, cette crainte du ciel l'attirera naturellement plus près d'Hachem.

-> Le Baal Chem Tov enseignait qu'un homme est considéré comme se trouvant là où ses pensées se trouvent, et pas là où il est physiquement.
Celui qui met sa confiance en Hachem se trouve dans l'étreinte d'Hachem. Celui qui est effrayé se trouvera dans la situation qu'il craint et ses craintes se matérialiseront.

-> Une source plus ancienne de cette idée est une remarque du Méiri, l'un des Richonim, dans un commentaire sur la guémara (Shabbat 151b).
La guémara enseigne qu'il ne faut pas dormir seul dans une maison. De nombreux commentateurs expliquent que des forces mauvaises circulent dans une maison vide et qu'elles représentent une menace.
Le Méiri explique, quant à lui, que la guémara nous apprend à ne pas nous mettre dans des situations qui nous effraient. Dormir dans une maison vide est l'exemple d'une situation où, dans les mots du Méiri, "on s'amène à l'épreuve de la peur".
Il ajoute que cela dépend de la nature de chacun, suivant quelles situations lui font peur. Si un homme a peur des chiens, il doit éviter une situation où il se trouvera face à un chien. S'il a peur des hauteurs, il ne doit pas aller à des endroits hauts.
La crainte elle-même est préjudiciable, car elle met la foi à l'épreuve; il faut donc éviter les situations qui font peur.

-> La guémara (Baba Kama 60b) souligne l'importance de rester enfermé chez soi pendant une épidémie.
Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique que ce n'est pas seulement une précaution sanitaire, mais aussi un moyen de réduire la peur. Si les gens restent à l'intérieur, ils ne verront pas la maladie ou la mort et n'en entendront pas parler, si bien qu'ils auront moins peur.

[on peut dire qu'un application moderne de la recommandation du Ben Ich 'Haï, c'est d'éviter d'écouter les informations. Bien entendu, nous devons être informés des précautions à prendre, mais une trop grande exposition aux médias accroît l'inquiétude et l'angoisse, ce qui est précisément ce qu'il faut essayer d'éviter. La crainte est particulièrement nuisible, aussi nous devons faire notre possible pour l'éviter.
(il y a un paradoxe : d'un côté en écoutant les informations, on peut compatir avec ce que vivent d'autres juifs par amour d'autrui, mais d'un autre la peur générée si elle devient à l'excès (plus que celle produite par notre nature normale) peut engendrer de mauvaises choses, que D. nous protège.
Par ailleurs, selon le rav Pinkous notre tendance d'écouter à l'excès les informations est une volonté de vouloir tout maîtriser, connaître, et c'est une forme de manque de émouna, d'excès d'orgueil. (le c'est bon Hachem je gère, ou bien le fait de tout expliquer de manière rationnelle/naturelle, comme le font les médias, sans jamais mettre Hachem dans l'équation.) )]

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+ La peur crée des problèmes :

-> Le Shomer Emounim (maamar haBita'hon véHit'hazkout - 2) cite également le Arizal qui dit que lorsqu'une ville est frappée par une épidémie, celle-ci ne peut affecter que ceux qui ont peur.
Cependant, ceux qui renforcent leur cœur dans le bita'hon en Hachem et qui surmontent la peur/crainte ne peuvent pas être touchés.

La guémara (Béra'hot 60a) raconte que Yéhouda bar Nathan marchait un jour derrière le Rav Hamnouna. Yéhouda soupira et Rav Hamnouna lui dit : "Pourquoi soupires-tu? Essaies-tu d'attirer la souffrance sur toi?"
Il cita le verset : "Je n'étais pas tranquille, je ne me reposais pas, et pourtant le malheur est venu" (Iyov 3,25). Cela signifie que celui qui a peur attire sur lui la chose dont il a peur.

La guémara pose la question suivante : Ne dit-on pas : "Heureux l'homme qui a toujours peur" (Michlé 28,14)? La guémara répond que cela concerne la Torah.
[ il faut craindre d'oublier ce que l'on a étudié et, par conséquent, il faut constamment le réviser. Tossafot dans Guittin 55b ]

-> Mais si une personne craint d'être touché par un danger, elle fait en sorte que le danger lui nuise. C'est également ce que suggère le verset : "La terreur tend un piège à l'homme, mais celui qui a confiance en Hachem sera protégé" (Michlé 29,25).
La peur/crainte elle-même est un piège, mais si une personne a confiance en Hachem, elle sera protégée.

C'est un fait qui a fait ses preuves. Lorsqu'une personne est malade et que les médecins l'effraient en lui disant qu'elle est en danger, le danger s'intensifie.
Le Baal Chem Tov tire ce concept du verset : "Il envoya Sa parole et les guérit, et les sortit de leur trou/fosse" (Téhilim 107,20). Si une personne a confiance en Hachem, Il la guérira et elle ne pourra pas être blessée. Lorsque les médecins tentent d'effrayer une personne, celle-ci ne doit pas les croire. Elle doit plutôt se concentrer sur le bita'hon en Hachem.

-> Le Shomer Emounim écrit :
"Même si les médecins prétendent qu'ils savent que la personne est en danger, ils se trompent.
Malheureusement, les médecins sont souvent trop hautains/orgueilleux pour admettre qu'ils ne savent pas quoi faire, et ils prescrivent donc des traitements et des interventions chirurgicales inutiles. Le peuple saint d'Israël a insisté sur le fait qu'il ne faut pas leur faire aveuglément confiance. Au contraire, il faut se fier uniquement au véritable médecin, Hachem Yitbara'h."

Et de conclure : "J'ai moi-même vécu de nombreuses expériences personnelles au cours desquelles des médecins ont essayé de m'effrayer et de me dire que ma santé était en danger. Je ne les ai jamais crus et j'ai choisi de ne faire confiance qu'à Hachem. Et j'ai vu à maintes reprises comment Hachem m'a aidé".

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-> L'Alter de Slabodka dit qu'il existe un principe :
Pour qu'Hachem accomplisse un miracle et sauve les juifs d'un danger, il faut d'abord qu'ils soient calmes. Ils doivent avoir confiance en Hachem et ne pas ressentir de peur. Si une personne est hystérique ou si elle se sent désespérée, son salut ne peut pas lui être envoyé.

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-> "Détourne-toi du mal et fais le bien" (sour méra vaassé tov - Téhilim 34,15).
Il faut éviter la peur (non constructive pour nous), puis avancer et renforcer notre confiance en Hachem.

"Hachem est ton ombre protectrice à ta droite" (Téhilim 121,5).

-> Le midrach (cité par le Rambam - Chémot 3,3) explique qu'Hachem est comparé à l'ombre de l'homme. De même qu'une ombre bouge suivant les mouvements de l'homme, Hachem agit en fonction des actes de l'homme.

L'Alter de Novardok (Madrégat haAdam - Darké Bita'hon - chap.2) écrit que cette idée évoque le niveau de bita'hon de l'homme. Hachem traite une personne en fonction de son niveau de bita'hon : plus notre niveau de bita'hon est élevé, plus Hachem nous octroiera des bienfaits, mesure pour mesure.