Aux délices de la Torah

Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

La chose la plus triste au monde est que nous connaissons si bien les erreurs et défauts d'autrui, mais que savons-nous des bonnes actions et qualités, d'autrui?
[rabbi Shlomo Carlebach]

Roch Hachana est un jour de grande lumière, comme le disent nos Sages : "'Vayéhi ohr" (et il y eut de la lumière - Béréchit 1,3) = il s'agit de Roch Hachana" (Tikouné Zohar 36).
Pendant 2 jours, nous ne pensons pas du tout à nous-mêmes, ni aux bonnes choses que nous avons faites, ni aux mauvaises non plus.
Nous entrons dans la pièce la plus privée du Roi pour le rencontrer et nous prélasser dans la lumière.
Après cela, nous pourrons voir si notre vie est sur la bonne voie ou non. Tant que nous sommes occupés à penser à nous-mêmes, nous sommes assis dans l'obscurité ; nous ne voyons rien.
Mais maintenant que nous avons la lumière, il est possible de faire un 'hechbon haneféch ; nous pouvons examiner nos vies et nous fixer un nouveau chemin.
[...]

Après avoir passé 2 jours entiers dans le palais du roi et commencé à penser et à agir différemment, nous ressentons le plaisir d'être proches d'Hachem.
La avoda de cette période (des 10 jours de téchouva) est de prendre la lumière de Roch Hachana et de l'amener dans les jours ordinaires de l'année.
En faisant cela, nous pouvons conserver la lumière de Roch Hachana. Si nous ne le faisons pas, nous pouvons le perdre, que D. nous en préserve.
[rabbi Nathan Watchfogel]

<--->

-> Pendant les 10 jours de téchouva, nous appelons Hachem "haMélé'h HaMichpat". Ce n'est pas simple!
Pendant ces 10 jours, la lumière de la téchouva se révèle dans le monde, et la téchouva consiste réellement à devenir une nouvelle création. À Roch Hachana, nous arrêtons ce que nous faisons, le monde entier s'arrête, et tout prend un nouveau départ. Nous devons examiner toutes les choses que nous faisons et nous demander si elles sont bonnes ou non. S'ils sont bons, nous devons les poursuivre. Si ce n'est pas le cas, nous devrions nous en éloigner.
[rabbi Nathan Watchfogel]

Un amour pour la terre d’Israël

+ Un amour pour la terre d'Israël :

-> La paracha Vaét'hanan commence par une description de la demande de Moché à Hachem pour qu'il soit autorisé à entrer en terre d'Israël.
Selon le Ibn Ezra (Vaét'hanan 3,24), l'objectif de Moché en transmettant ces prières au peuple juif était de leur inculquer l'amour de la terre d'Israël.
Lorsqu'il décrit à quel point la terre d'Israël lui est chère, il espérait que cela amènerait le peuple juif à partager ces sentiments.

Le Ibn Ezra explique que la raison pour laquelle Moché voulait que les Bné Israël aiment la terre d'Israël était de s'assurer qu'ils observent les mitsvot. Puisque le séjour des juifs en terre d'Israël dépend de leur observance des mitsvot, leur amour pour la terre d'Israël les motiverait à observer les mitsvot, afin qu'ils puissent rester dans le pays.

-> Le Sefer 'Harédim (chap.59) écrit que l'objectif principal de la mitsva de résider en terre d'Israël est que la terre d'Israël soit importante à nos yeux ('havivout érets Israel).
C'est pourquoi il est important que les juifs aiment la terre d'Israël avant d'y entrer.

-> La Torah décrit la terre d'Israël comme une terre sur laquelle "éné Hashem Eloké'ha ba" (les yeux d'Hachem, ton D., y sont [constamment] dirigés" (Ekev 11,12).
Il est clair que l'importance de la terre d'Israël n'est pas simplement un amour pour la beauté physique de la terre d'Israël, mais plutôt un amour pour la spiritualité et la proximité spéciale avec Hachem qui y existe, plus que dans tout autre endroit.

Notre unité reconstruit le Temple

"Va proclamer aux oreilles de Jérusalem ce qui suit : Ainsi parle Hachem : Je te garde le souvenir de l'affection de ta jeunesse, de ton amour au temps de tes fiançailles, quand tu Me suivais dans le désert, dans une terre qui n'était pas plantée" (Yirmiyahou 2,2)

=> Depuis quand Jérusalem a-t-elle des oreilles? Et depuis quand Jérusalem est-elle dans le désert?

Le rav 'Haïm de Volozhin répond que "Jérusalem" est un nom donné au peuple juif uni dans la recherche de la perfection.
Il explique qu'à la Jérusalem terrestre correspond la Jérusalem céleste, décrite dans les termes mystiques de la Kabbale comme "makom knissat hitklalélout néchamot chel Klal Israël".
Sur cette terre et dans les cieux, Jérusalem est le nom donné à la force unificatrice au sein du peuple juif.

Hachem dit au prophète Yirmiyahou : "Va proclamer aux oreilles de Jérusalem" = Va vers le peuple juif lorsqu'il est uni dans la recherche de la perfection, lorsqu'il mérite d'être appelé collectivement par le nom de Jérusalem.
Et que doit leur dire le prophète? Comment doit-il les aider dans leur quête commune de perfection spirituelle?
Il doit leur rappeler leurs premiers pas en tant que nation. Il leur dira au nom de D. : "Je me souviens pour vous des soins de votre jeunesse, de l'amour de vos fiançailles, lorsque vous êtes partis à ma suite dans le désert, dans un pays qui n'était pas planté" ...
[les Bné Israël ont été prêts à suivre Hachem dans le désert, malgré l'absence de nourriture, la chaleur, les animaux dangereux, ... en faisant confiance à 100% à Hachem, et Hachem se souvient de ce sublime amour qui a eu lieu à la naissance du peuple juif. ]

Chaque fois que le peuple juif s'unit et se rassemble en une entité que l'on peut appeler Jérusalem, Hachem rappelle pour nous le dévouement qui a caractérisé les premiers pas de la nation juive lorsqu'elle "est allée après Moi dans le désert, dans une terre qui n'était pas plantée" ...

Que signifie Jérusalem pour nous? Au plus profond de nos cœurs, nous devons recréer l'idée exaltée de Jérusalem, de l'unité entre tous les juifs dans la quête d'une proximité toujours plus grande avec Hachem. Si nous y parvenons, D. décidera peut-être de nous permettre de voir Jérusalem se reconstruire rapidement de nos jours.
[rav Matisyahou Salomon]

<--->

=> On se dit "l'année prochaine à Jérusalem", on espère en la construction rapide du Temple, mais cela passe par la reconstruction de notre Jérusalem, Temple, intérieur, ce qui implique une unité dans le peuple juif.

"Que Hachem éclaire Sa face pour toi et te soit bienveillant" (yaér Hachem panav élé'ha vi'hounéka - Nasso 6,25)

-> Une personne qui possède la grâce ('hen) possède certainement une qualité.
Mais devant Hachem, comment peut-on s'enorgueillir de posséder une qualité, puisque "devant D., tous les habitants de la terre sont considérés comme rien" (Daniel 4,32)?
Notre verset ici fait également allusion à cette idée, en nous disant que D. fait preuve de bonté envers le peuple juif, en lui donnant de la gloire/splendeur (tiféret) et une apparence impressionnante, afin qu'il possède une qualité, et qu'il trouve ainsi grâce ('hen) aux yeux d'Hahcem.

Il est fait allusion à cette idée dans le verset suivant : "Que D. lève Sa face vers toi" (yissa Hachem panav élé'ha). Il élève en nous un visage, afin que nous ayons une apparence et une gloire impressionnantes, afin que nous ayons une qualité par laquelle nous trouverons grâce à Ses yeux.
C'est le sens du mot "et te soit bienveillant" (vi'hounéka), qui implique que tu trouveras grâce à Ses yeux.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Nasso 6,25]

<--->

=> Cette leçon d'humilité nous apprend que c'est seulement parce que Hachem nous rend dignes de trouver grâce à Ses yeux que nous pouvons y parvenir.

L’antisémitisme selon le Kli Yakar

"Assez longtemps, vous avez contourné cette montagne ; tournez-vous vers le nord (tsafona)" (Bamidbar 2,3)

-> Le Kli Yakar commente :
Dans le mot "tsafona", il y a une allusion au mot "tséfouna" (caché, dissimulé).
Ainsi, le verset fait allusion à l'idée que nous devrions garder nos richesses "cachées" afin que la colère des nations qui nous entourent ne nous en veuille pas de notre succès.
L'origine de cette mauvaise volonté est la vente du droit d'aînesse d'Essav à son frère Yaakov. Les nations du monde considèrent cette vente comme un vol.
En fait, le Kli Yakar va jusqu'à imputer tout le phénomène de l'antisémitisme à la vantardise/fanfaronnade des juifs et à l'étalage de leurs richesses.

+ "De Tsion sortira la Torah" (ki miTsion tétsé Torah - Yéchayahou 2,3)

-> Selon les Tossafot (guémara Taanit 16a), cela signifie que la Torah émanait du Temple. Avec la disparition du Temple, il est beaucoup plus difficile de comprendre et de se souvenir de la Torah que nous étudions.

<--->

-> De même, depuis la destruction du Temple, la concentration pendant nos prières et le maintien de la conscience que nous communiquons directement avec le Maître de l'Univers sont devenus beaucoup plus difficiles.
Nos Sages (guémara Béra'hot 32b) disent que depuis la destruction du Temples, les portes de la prière sont fermées.
[toute prière a forcément un impact, mais en comparaison de l'époque où il y avait le Temple, c'est comme si les portes du Ciel sont fermées à nos prières. (ex: on peut aider à les rouvrir par des larmes, une prière en minyan, ... ). Cela témoigne de la perte du Temple! ]

Il nous est non seulement interdit de craindre d'autres dieux, mais il nous est également interdit de craindre d'autres personnes.
Si l'on reconnaît vraiment qu'Hachem est le seul à contrôler le monde, il est clair que c'est uniquement Lui qu'il faut craindre. [rien ne peut se produire sans qu'Hachem émette un décret le permettant]
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva 3:167]

Don de la Torah aux nations – Quelques enseignements du Rabbi de Berditchev

+++ Don de la Torah aux nations - Quelques enseignements du Rabbi de Berditchev :

+ Hachem a d'abord proposé la Torah aux nations et aux anges pour nous permettre de recevoir les étincelles de sainteté issues de leur désir pour la Torah :

-> Le midrach (Pirké déRabbi Eliézer 41) rapporte que Hachem se tourna vers chaque nation et chaque peuple pour leur demander s'ils acceptaient la Torah. Essav demanda : "Qu'y a-t-il d'écrit?" Hachem répondit : "Ne commettez pas de meurtre." Essav n'en voulut pas. Il se tourna vers Yichmaël, qui demanda : "Qu'y a-t-il d'écrit?" et D. a répondu, "Ne commets pas d'adultère." Et Yichmaël le refusa aussi.
Pourquoi Hachem leur a-t-il offert la Torah? Si une autre nation avait accepté de l'accepter, Hachem la leur aurait-il alors donnée?

La réponse, cependant, est que D. nous a en réalité fait une énorme bonté en offrant la Torah aux autres nations, car D. prévoyait que nous serions exilés parmi elles. Ainsi, il pourrait arriver, à D. ne plaise, qu'un juif ait des relations avec un non-juif, discute avec lui de sujets mondains, et que le non-juif, ... et qu'il puisse éloigner le juif du service d'Hachem.
En effet, la condition de l'exil oblige le juif à parler avec cette personne "impure", et c'est une dégradation pour la sainteté (c'est-à-dire le juif) que d'avoir des rapports avec l'impureté (c'est-à-dire ce non-juif). [en comparaison de l'énorme sainteté de l'âme d'un juif, celle d'un non-juif est comme impure. ]
C'est pourquoi Hachem a offert la Torah à toutes les nations.

Le Zohar (3:192a) explique : Si Essav a refusé d'accepter la Torah, c'est uniquement à cause de l'interdiction du meurtre. En réalité, Essav nourrissait le désir de devenir un serviteur d'Hachem.
De même, Yichmaël a rejeté la Torah en raison de l'injonction de ne pas commettre d'adultère. Cependant, Yichmael était prêt à accepter le reste de la Torah afin de servir Hachem.

On sait que tous les événements entourant le don de la Torah ont laissé une impression durable.
L'impact durable sur les autres nations est qu'elles conservent un vestige de leur désir originel pour la Torah. Par conséquent, chaque fois qu'un juif parle avec un non-juif, le juif tire de lui ce désir latent pour la Torah.
C'est le sens sous-jacent de ce qui est dit dans les écrits du Arizal (Pri Ets 'Haïm - chaar 'Hag haMatsot 1) que les juifs ont été exilés parmi les nations afin d'extirper les étincelles saintes qui sont tombées dans les forces de l'impureté. Ainsi, chaque fois qu'un juif parle à un non-juif, il fait appel à la sainteté des étincelles tombées dans le non-juif.
Naturellement, le peuple juif est saint par lui-même, sans la contribution de la sainteté extraite des non-juifs. Néanmoins, tout ce qui est en plus est apprécié, à l'instar d'une personne riche qui, malgré ses richesses, apprécie toujours une pièce d'or supplémentaire.

De même, lorsque la Torah a été donnée au peuple juif, tout désir de Torah dans le monde a été absorbé par les juifs, ne laissant qu'un minuscule reste aux non-juifs.
Le peuple juif a été imprégné du désir de chaque nation, ce qui a renforcé son propre désir de recevoir la Torah.
Telle était l'intention d'Hachem en offrant la Torah à toutes les nations. Les dernières étincelles saintes, c'est-à-dire le reste de ce désir de Torah que l'on trouve chez les non-juifs, ont été mélangées aux forces de l'impureté ; pendant l'exil, le peuple juif doit extirper et élever ces étincelles saintes.

Cela explique aussi pourquoi, lorsque les anges ont demandé que la Torah leur soit donnée, D. leur a répondu : "Avez-vous des pères ou des mères?" (guémara Shabbath 89a).
[ Hachem dit aux anges : "Comment pouvez-vous respecter le commandement d'honorer vos parents alors que vous n'en avez pas? Il en va de même pour le reste de la Torah, qui n'a rien à voir avec les anges. ]

Par Sa réponse, Hachem attisait le désir des anges de recevoir la Torah, ne l'éteignant pas. Et Hachem a fait cela pour que leur désir accru soit absorbé par le peuple juif. C'est pourquoi, comme le disent nos Sages (Pessikta 'Hadata 12), lorsque D. a proclamé le premier des 10 Commandements, les créatures célestes qui entouraient le Trône de Gloire d'Hachem ont été saisies d'effroi. En effet, la vénération/respect et l'amour de D. ressentis par les êtres des mondes supérieurs et inférieurs ont été infusés dans le peuple juif lors du don de la Torah ...

[par exemple] Hachem a demandé à la nation d'Essav d'accepter la Torah, afin de canaliser leur désir de Torah vers le peuple juif, de sorte qu'elle "brille" sur eux.
Le désir d'Essav [pour la Torah] est venu augmenter le désir du peuple juif [pour la Torah].
De même, Hachem a insufflé dans le peuple juif le désir de Torah ressenti par les anges ...

Ainsi, toute l'aspiration et le désir de la Torah éprouvés par les êtres célestes et terrestres ont été transplantés dans le peuple juif en préparation de sa soumission au joug du Ciel ...

Lorsqu'il sert D., le peuple juif est donc motivé à la fois par une crainte extrinsèque de D., provenant d'autres nations, et par sa propre crainte intrinsèque.
La crainte extrinsèque est relativement superficielle et résulte de la prise de conscience que, puisque Hachem gouverne le monde, il est avantageux de le servir et d'obéir à ses ordres. Pour obtenir des récompenses, la personne fait donc tout ce que D. veut.
En revanche, la crainte intrinsèque d'Hachem, innée au peuple juif, nous pousse à servir D., à exécuter Ses ordres, simplement pour Lui donner du plaisir, sans penser à la récompense ou à la punition.

Ce transfert des nations vers le peuple juif est également évoqué dans le verset : "Vous serez pour Moi un trésor d'entre tous les peuples" (Yitro 19,5). Cela signifie que Hachem nous dit que notre amour pour Lui viendra aussi des nations, comme nous l'avons expliqué précédemment.
Le verset poursuit en disant : "car la terre entière est à Moi" (ki li kol aarets), ce qui signifie qu'un tel amour, cependant, naît de motifs matérialistes (terrestres) : de considérations de récompense et de punition.

Cela explique pourquoi le verset suivant (Yitro 19,6) se poursuit ainsi : "Et vous (véatem) serez pour Moi un royaume de Cohanim", en répétant et en soulignant le pronom (véatem). La Torah laisse entendre que notre propre désir inné pour D. sera du même type que celui caractérisé par l'expression suivante du verset, "un royaume de Cohanim". Car parmi les couronnes de la Torah, de la Kéhouna et de la monarchie (Pirké Avot 4,13), seule la couronne de la Kéhouna est héritée.
Ainsi, le verset nous dit que notre amour pour Hachem sera intrinsèque à notre être même, et sera donc hérité, tout comme la Kéhouna est héritée.
En d'autres termes, nos ancêtres nous ont légué leur désir ardent de servir Hachem, et cet amour perdurera pour toutes les générations.

Le verset se termine ainsi : "Et vous serez pour moi ... une nation sainte", ce qui indique que nous aspirerons à servir Hachem non pas pour être récompensés, mais pour lui faire plaisir.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Shavouot ]

<------------->

+ Hachem a proposé d'abord la Torah aux nations, afin qu'elles donnent des cadeaux précieux au peuple juif :

-> Le Zohar (3:192b) explique que Hachem a approché les nations d'Essav et de Yichmaël, les invitant à accepter la Torah. Les deux nations ont refusé, suggérant que D. donne plutôt la Torah au peuple juif.
En retour, Essav a reconnu que Yaakov était le véritable premier-né de Its'hak et a offert un cadeau au peuple juif pour qu'il accepte la Torah.
De même, Yichmaël a admis que seul Its'hak était l'héritier légitime d'Avraham, et non lui Yichmaël, et il a également offert un cadeau au peuple juif.

Le fait que les nations aient été satisfaites de l'acceptation de la Torah par le peuple juif ressort également d'un récit talmudique (Zéva'him 116a) : lorsque Bilam et les nations ont appris que le peuple juif acceptait la Torah, et que Hachem ne leur demanderait plus de le faire, Bilam a déclaré : " Que D. accorde la force à son peuple" (Téhilim 19,11), et les nations ont répondu : " D. bénira Son peuple par la paix ".

Mais quels étaient ces cadeaux que les nations offraient au peuple juif pour l'encourager à accepter la Torah?
Il s'agissait des âmes saintes retenues en captivité par les nations jusqu'à leur retour au bercail juif par la conversion. Ce sont les cadeaux des nations au peuple juif.
Parmi ces âmes libérées, la plus importante était l'âme élevée de Ruth, l'aïeule de machia'h. Cette âme a été donnée au peuple juif pour qu'il accepte la Torah. C'est pour cette raison que nous lisons la Méguila Ruth le jour de Shavouot, en faisant allusion à la libération de l'âme de Ruth de la captivité parmi les nations grâce au don de la Torah.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Shavouot ]

<----------->

+ Lien entre proposition de la Torah aux nations et le fait que le peuple juif dormait le matin du don de la Torah :

-> Dans les Pirké déRabbi Eliezer (chap.41), il est expliqué que le matin du don de la Torah, le peuple juif était endormi et que D. a dû le réveiller.
Le Magen Avraham (Magen Avraham - Ora'h 'Haïm 494) cite cette source pour expliquer la raison pour laquelle nous restons debout toute la nuit de Shavouot pour étudier.

La question se pose toutefois de savoir pourquoi le peuple juif dormait.
La réponse est qu'avant de donner la Torah au peuple juif, Hachem a rendu visite aux différentes nations, leur demandant si elles étaient disposées à recevoir la Torah. Elles ont tous refusé, disant à Hachem : "Laisse-nous", comme l'expliquent les Pirké déRabbi Eliezer.

Cependant, le peuple juif, conscient que D. approchait les différentes nations avec cette offre, a supposé que le don de la Torah serait retardé pour cette raison. Ils pensaient que les nations délibéreraient pendant un certain temps pour accepter ou non la Torah.
Mais les autres nations ne voulaient pas entendre de la bouche d'Hachem ce qui était écrit dans la Torah. Il n'y a donc pas eu de retard.
De son côté, le peuple juif pensait que l'affaire serait remise à plus tard, et c'est pourquoi il ne s'est pas réveillé.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Shavouot ]

=> Le peuple juif n'imaginait pas que les nations du monde rejetteraient d'emblée l'offre de D. de recevoir la Torah. C'est pourquoi il ne s'est pas réveillé tôt le matin du don de la Torah.

<------------>

+ Mauvais œil & don de la Torah aux nations :

-> Les premières Tables de la Loi (Lou'hot) ont été brisées à cause du mauvais œil (ayin ara). [midrach Béréchit rabba 12,4 ; midrach Tan'houma Ki Tissa 31]
Ce mauvais œil émanait des nations du monde, lorsque Hachem leur demanda si elles souhaitaient ou non recevoir la Torah. En réponse, les nations ont jeté un mauvais œil sur ces premiers Lou'hot.
Les Lou'hot ultérieures (les 2e), cependant, que personne n'a vues, aucune autre nation ne les a vus, ces Lou'hot ont perduré.
Dans l'avenir, Hachem rendra les premières Lou'hot au peuple juif.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Shavouot ]

=> Ainsi, bien que les premières Tables de la Loi aient été brisées (suite au mauvais oeil), elles nous seront restituées dans l'avenir messianique.

+ "N'éveillez pas, ne provoquez pas l'amour, avant qu'il le veuille" (Chir haChirim 2,7)

-> Le Ramban (haEmouna véhaBita'hon - chap.19) explique que lorsque l'amour ou le repect/vénération d'une personne pour Hachem est éveillé, elle doit immédiatement essayer de s'en emparer en accomplissant une mitsva (ex: donner à la tsédaka, s'asseoir pour étudier la Torah, ...).
Car toute inspiration soudaine qui vient d'en-Haut à une personne est une spiritualité abstraite, qu'une personne doit revêtir d'un corps. La réalisation d'une mitsva soutient l'inspiration et garantit qu'elle ne sera pas détournée.

... Nous devons fabriquer immédiatement un récipient (une mitsva) pour contenir l'inspiration [provenant d'Hachem].

[rapporté par le rabbi de Berditchev - Kédouchat Lévi - Shavouot]