Aux délices de la Torah

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Un jugement décrété par Hachem à l'encontre des nations (non-juives) est ferme et ne sera pas annulé, car elles n'ont personne qui puisse annuler le décret.
En revanche, lorsqu'un jugement est prononcé à l'encontre du peuple juif, il ne bénéficie d'aucun "soutien", car les justes (tsadikim) parmi eux peuvent l'annuler.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Balak 23,18 ]

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=> Alors que les décrets divins contre les nations non juives sont définitifs, les justes peuvent annuler les décrets divins contre le peuple juif.

-> Hachem dit : "Qui Me gouverne? Les tsadikim ; J'émets un décret [sévère] et le tsadik l'annule".
[guémara Moed Katan 16b ]

Ainsi, un tsadik a la capacité de contraindre Hachem à faire sa volonté, pour ainsi dire.
[cela témoigne d'à quel point Hachem nous aime et a confiance en nous! ]

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-> "Tu prendras une décision, et elle sera accomplie pour toi" (Iyov 22,28) = "Tu décides d'en bas, et Hachem accomplit ta parole d'en-Haut" [guémara Taanit 23a]

Les justes (tsadikim) font en sorte que Hachem se revête, pour ainsi dire, dans le tsadik, et ainsi, comme le tsadik le veut, il en sera ainsi.
Telle est la signification profonde du verset : "Une prière de Moché, un homme de D." (Téhilim 90,1).
Grâce à la prière de Moché, pour ainsi dire, D. s'est trouvé "dans l'homme", c'est-à-dire dans Moché, pour accomplir Sa volonté.
Comme il est dit :"Il avait l'intention de les détruire (le peuple juif), et Il l'aurait fait si Moché, Son élu, ne s'était tenu devant Lui sur la brèche pour apaiser Sa colère et l'empêcher de détruire (Téhilim 90,1 ; midrach Chémot rabba 41,7).
Telle est donc l'idée sous-jacente de l'expression "un homme de D." = la Divinité s'est revêtue dans l'homme.

Mais cela ne se produit que lorsque les tsadikim prient pour qu'on accorde de la bonté aux juifs.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Balak 23,19 ]

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-> Lorsque Hachem accorde des bénédictions, elles ne peuvent être retirées.
Alors que les malédictions divines, Hachem peut se rétracter, puisque le tsadik peut annuler un décret nuisible, faisant une permutation de lettres de : "calamité/souffrance" (tsara - צרה) en "souhaitable" (rétsé - רצה).
Mais tout ce qui sort de la bouche de Dieu pour le bien ne peut être retiré, comme on le sait (guémara Béra'hot 7a).
[...]

Lorsque Hachem émet un décret [difficile], un tsadik peut l'annuler (guémara Moed Katan 16a).
Quelle est la signification du verset : "que Ton trône soit établi avec bonté, que Tu t'y assoies en toute vérité" (véyikon bé'hessed kissé'ha vétéchev alav bé'émet - dans la prière de ouNétané Tokef, dans cha'harit et moussaf de Roch Hachana et Yom Kippour)?

Lorsque Hachem établit Son trône avec bonté, et suscite Sa miséricorde et Sa bonté pour le peuple juif, on peut vraiment dire que D. est assis sur Son trône de bonté, car le tsadik ne peut pas, dans ce cas, annuler Son décret.
Cependant, lorsque D. émet un décret difficile, un tsadik peut annuler le décret difficile, et D. doit se lever de son trône de jugement et s'asseoir sur le trône de la compassion.
Ainsi, dans ce scénario, Hachem n'était pas assis de manière catégorique sur le trône du jugement.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Balak 23,20 ]

=> Pour les juifs, les bénédictions sont irréversibles, à l'inverse des malédictions.

Le mois d’Elloul

+ Le mois d'Elloul :

-> Les jours d'Elloul sont appelés "yémé ratson", jours de faveur Divine.
Le Bné Yissa'har ('Hodech Ellul - maamar 1,9) écrit que pendant cette période, les portes du Ciel
sont grandes ouvertes pour accepter tous nos prières.
Une personne peut alors accomplir par ses prières, en peu de temps, ce qui impliquerait généralement un plus grand effort et prendrait beaucoup plus de temps pendant le reste de l'année.

-> Le Shaar haMélé'h (chaar 1, perek 5) écrit que la guémara (Béra'hot 60a) dit que pendant les 40 premiers jours après la conception, nous pouvons prier pour le sexe du bébé. Il est possible que le bébé soit censé être un garçon et que, grâce à nos prières, il devienne une fille, ou vice versa.
De même, les 40 jours entre Roch 'Hodech Elloul et Yom Kippour marquent le début de la nouvelle année. C'est à ce moment-là que tout se décide. Si, à D. ne plaise, quelque chose de négatif a été décrété, cela peut être changé par la prière.

-> De nombreux tsadikim et guédolim, tels que le rav Its'hak Chaver (Chaar bat Rabim 4,63), nous ont exhortés à "ne pas perdre une seconde de ces jours d'Elloul, car ils peuvent nous élever aux plus hauts niveaux de proximité avec notre Créateur".

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-> Le Alter de Kelm écrit : "Certaines périodes de l'année sont propices à la croissance spirituelle, et le mois d'Elloul en fait partie.
C'est pourquoi, pendant ces jours, nous devrions utiliser cette occasion en or pour renforcer les fondamentaux, ce qui nous apportera le succès dans d'autres domaines de la religion.
Quels sont ces fondements à renforcer?
Intérioriser le fait que tout ce qui arrive dans la vie ne vient que d'Hachem (akol bidé chamayim)."

Le Alter de Kelm écrit plus loin : "Nous devons renforcer la croyance fondamentale que tout ce qu'Hachem fait est le meilleur pour nous, même si cela ne semble pas être le cas."

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=> Dans toutes les situations de la vie, la clé est d'être conscient des opportunités qui nous sont offertes et d'en tirer parti. Le mois d'Elloul est propice à la spiritualité. Tout ce que nous faisons compte davantage. Nos prières sont plus facilement acceptées.
Ce qui peut nécessiter des dizaines de prières pendant le reste de l'année peut être accompli aujourd'hui avec beaucoup moins. Notre étude de la Torah a plus de valeur, nos mitsvot ont plus de valeur.

Hachem veut que nous soyons proches de Lui. Nous devons utiliser l'opportunité qui nous est offerte pendant le glorieux mois d'Eloul et profiter de Sa miséricorde inépuisable.
[...]

Parfois, nous entendons des gens dire : "Je sais que c'est une période si importante de l'année, mais je ne le sens pas! Je n'ai pas envie d'en faire plus. Je ne sens aucune différence dans mes prières. En fait, je me sens moins haut spirituellement parlant".

Nous devons réaliser que ce n'est pas le moment où Hachem nous donne nécessairement des dons spirituels gratuits. Il est tout à fait normal de ne pas ressentir un surplus de spiritualité. Il est même possible d'en ressentir moins. Ce n'est pas ce qui importe. Ce qu'il est important de savoir, c'est que tout ce que nous faisons maintenant a beaucoup plus de valeur. Hachem est si proche de nous. Si nous ressentons de la résistance, cela signifie simplement que l'opportunité est plus grande.
[rav David Ashear]

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-> Le Shabbat précédant un nouveau mois, nous annonçons généralement Roch 'Hodech à la synagogue et prions pour que le mois soit rempli de bénédictions. Pourtant, lors de la paracha Nitsavim, qui est lue le dernier Shabbat de l'année juive et qui est également un Shabbat avant Roch 'Hodech, nous n'annonçons pas le nouveau mois (voir Magen Avraham - Ora'h 'Haïm 417:1).

Le Baal Shem Tov (séfer Kéter Chem Tov) en explique la raison : Ce Shabbath, Hachem Lui-même annonce et bénit le nouveau mois pour nous à travers les mots de la Torah, et c'est cette bénédiction qui nous donne la capacité de bénir les 11 autres mois également.
Où Hachem annonce-t-il et bénit-il Roch 'Hodech (Elloul)?

Le verset : "atém nitsavim ayom" (Nitsavim 29,9) = vous vous tenez aujourd'hui, vous tous, devant Hachem, votre D.
Le mot "ayom" (aujourd'hui) fait référence à Roch Hachana, qui est également Roch 'Hodech Tichri, comme l'indique le Targoum (dans Iyov 1,6).
Hachem dit : "atèm nitsavim" = vous serez en mesure de résister au jugement de Roch Hachana. C'est la plus grande bénédiction.
[rav David Ashear]

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-> L'un des aspects de la avoda du mois d'Elloul consiste à se rappeler qu'Hachem nous aime tellement qu'Il acceptera même la plus petite parcelle de téchouva de notre part.
Nous ne devrions pas nous retenir du repentir parce que nous ne pouvons pas devenir complétement parfaits (le tout ou rien), car Hachem nous dit : "Ouvre-Moi une ouverture de téchouva grande comme le chas d'une aiguille, et Moi [alors] Je te ferai une ouverture telle que des charrues et des bœufs pourront rentrer à l'intérieur" (Midrash Shir HaShirim 5,3-6).

Le midrach s'interroge : Des carrosses remplies de quoi?
Et de répondre : "Pleins d'aide et d'assistance divine et de bénédictions spirituelles sans fin!"

Le Rabbi de Kotsk nous explique au sujet du fait que l’on attend de nous qu’un petit trou de la taille d’une aiguille : "Mais, ce doit être un début approfondi. Il peut être infime en proportion, mais doit pénétrer totalement la personnalité.".
[A l’image de l’aiguille qui fait, certes un tout petit trou en taille, mais qui est très pénétrant en profondeur.]

-> De son côté le rav Yaakov Feitman remarque qu'en Elloul l'essentiel n'est pas de pleurer de douleur sur nos fautes passées, mais plutôt de verser des larmes de joie d'avoir le privilège de servir Hachem.
Même si nous n'étions pas parfaits auparavant, le mois d'Elloul lui-même à la force de nous remettre sur le bon chemin (non seulement à faire de nous de nouvelle créature suite à notre téchouva, mais également plus nous exprimons des ambitions/désirs spirituelles, plus nous pouvons recevoir de ressources et bénédictions pour y parvenir).

-> Le rav 'Hatzkel Lévenstein dit à ses disciples qu'il vivait constamment avec et par la conscience qu'Hachem l'aidait à s'élever au niveau supérieur, et qu'Hachem souriait à ses efforts et le soutenait à chaque étape pour devenir le juif idéal.
[Elloul est un moment où l'on doit mettre des sentiments dans notre avodat Hachem, dans notre relation avec Lui (un Père aimant, qui veut notre bien, qui apprécie le moindre effort que l'on fait pour Sa volonté, ...). ]

-> Le Baal HaTanya enseigne qu'il fut un temps où il était facile de passer de la tristesse à la joie. Mais à son époque, il a compris que ce n'était plus le cas, et il a donc insisté sur l'essentialité d'être dans la joie.
Bien qu'il soit toujours nécessaire d'assigner une période de temps pour s'attrister sur nos fautes, cela devrait également être abordé avec la joie de savoir que nos fautes peuvent être éradiqués et qu'Hachem est désireux d'accepter notre téchouva.
[le mois d'Elloul est une période d'intense téchouva, ce qui implique de sortir les poubelles de ce qui ne sent pas bon en nous. Le risque est d'en sortir déprimé (je suis nul, je ne vaux rien), nous empêchant alors d'avoir de l'eambition spirituelle. D'où l'importance d'avoir un temps très limité pour s'attrister sur nos fautes, pour pleurer sur quelque une demande à Hachem, et ensuite d'être dans la joie, confiant et heureux d'avoir un papa Hachem si énorme, si miséricordieux, si aimant envers nous.
Par notre joie, nous témoignons de notre confiance dans le pouvoir de la téchouva (et non notre inconscience)]

-> Le Bné Yissa'har (maamaré 'Hodech Elloul 1,2) enseigne que pendant le mois d'Elloul, notre téchouva doit se faire dans la joie.
Quelle bonne nouvelle de savoir que quelque soit les bêtises qu'on a pu faire auparavant, le pardon nous attend, Hachem est là les bras grand ouvert (les fautes créant une distanciation/séparation avec Hachem, que le repentir répare).

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-> Le rav Israël Salanter passait tout le mois d'Eloul dans un état de grande crainte.
Quelqu'un lui a même demandé directement : "Rabbi, de quoi avez-vous si peur? Pensez-vous que le mois d'Eloul est un ours?"
Il lui répondit : "Elloul est bien plus effrayant qu'un ours. Le roi David a dit à Shaoul : "Ton serviteur a tué même le lion et l'ours' (I Shmouel 17,36), mais il a néanmoins témoigné à son propre sujet : 'Ma chair a tremblé de peur de Toi et j'ai craint Tes jugements'" (Téhilim 119:120).

-> Le rav Itzélé de Peterbourg ('Hokhmat haMatspoun) avait l'habitude de dire, il y a plus d'un siècle, que pour nous, les préparatifs de Roch Hachana devraient en fait commencer à Roch 'Hodesh Shevat.
Il semblait vouloir dire par là que si, dans le passé, un mois de préparation suffisait, il nous fallait aujourd'hui une demi-année pour nous préparer au jugement. En effet, dans les yéchiva de Novardok, la coutume était qu'à partir de l'été, ils annonçaient : "Cinq mois avant Elloul ... trois mois avant Elloul".
Ainsi, même si nous n'avons pas leur niveau d'exigence, on doit passer notre Elloul en sachant et réalisant les moments précieux qui nous attendent.

-> Le rav Its'hak Ausband souligne que pendant le mois d'Elloul, nous récitons le téhilim : "léDavid Hachem ori" (Téhilim 27), qui nous rappelle à plusieurs reprises que nous n'avons rien à craindre (puisqu'Hachem est là!). Le but est de nous libérer de toutes les autres crainte du monde afin de pouvoir nous concentrer sur la crainte du Ciel, dont nous avons si profondément besoin pendant ces jours cruciaux.
Elloul est donc un répit de nos préoccupations et de nos soucis matériels, afin que nous puissions satisfaire des besoins éternels sans avoir à nous préoccuper de simples inquiétudes matérialistes.

-> Le mois d'Elloul comporte deux éléments distincts. Nous devons faire téchouva et profiter de chaque instant. Mais nous sommes presque dans le palais du Roi, dans lequel nous entrerons à Roch Hachana (rav Nathan Wachtfogel - Léket Rechimot - Roch Hachana).
=> Elloul est une synthèse de 2 approches : la crainte et l'amour d'Hachem, qui nous aide à redécouvrir notre lien avec Hachem.

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-> L'Alter de Kelm (Kitvé Yamim Noraïm) enseigne que la principale avoda du mois d'Elloul consiste à sortir de l'état d'esprit décrit par le prophète (Yéchayahou 29,13-14) : "Ce peuple ... m'a honoré de sa bouche et de ses lèvres, mais il a éloigné son cœur de Moi".
Il explique qu'il s'agit là du danger de la routine, qui consiste à s'habituer à une situation sans se rendre compte qu'elle peut ou doit changer (durant l'année on suit machinalement son train-train quotidien).
Comme les choses peuvent changer radicalement en un instant, nous devons anticiper l'arrivée imminente d'une nouvelle année et nous revitaliser spirituellement pour repartir de l'avant.

[notre yétser ara ne veut pas qu'on prenne le temps de se poser sur notre vie, de tout remettre à plan, ... pour nous éviter de faire téchouva, d'avoir davantage conscience de ce qui est essentiel (ne pas se perdre dans le futile), reprendre de meilleures habitudes et objectifs de vie, ...
On ne peut pas changer du tout au tout, mais on peut demander pardon et de l'aide à Hachem, et faire de notre mieux pas à pas. ]

Roch Hachana est le premier jour des 10 jours de Téchouva.
La première étape de la téchouva consiste à devenir une nouvelle création. Tout au long de l'année, nous sommes occupés à courir partout, et le jour de Roch Hachana, nous nous arrêtons. C'est le jour où le monde a été créé. Tout est créé à nouveau ; le monde entier est tout neuf.

Une personne peut être méritante à cette occasion et devenir une nouvelle personne.
Il n'y a pas d'autre façon d'aborder Yom Hadin et de mériter un jugement favorable que celle-là : se déconnecter complètement du passé et se transformer en une nouvelle personne.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

L'amour d'Hachem est éveillé par le peuple juif, qui Le serve sincèrement et avec amour.
Ensuite, en servant Hachem avec amour, les juifs brisent le mauvais penchant qui veut nuire au peuple juif ...
Par la suite, l'amour d'Hachem pour le peuple juif s'accroît.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Roch Hachana]

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=> Servir Hachem avec amour brise le mauvais penchant qui cherche à nuire au peuple juif et amène Hachem à nous aimer encore plus qu'avant.

"Mais moi, grâce à Ta bonté abondante, j'entrerai dans Ta maison" (vaani bérov 'hassdé'ha avo vété'ha - Téhilim 5,8).

-> Le 'Hida (Pessa'h Einayim) interprète le mot 'hasdé'ha (חַסְדְּךָ) comme "les règles de bonté que Tu nous as enseignées", ce qui signifie que nous pouvons entrer dans nos synagogues pour prier pour une bonne année parce que nous portons le mérite de tout le 'hessed (bonté) que nous avons accompli.

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-> Dans sa vieillesse, le 'Hafetz 'Haïm se plaignait de ne plus pouvoir se déplacer autant qu'avant.
"Si je le pouvais", déclara le tsadik, "j'irais de maison en maison à cette époque de l'année (les jours menant à Roch Hachana) en citant uniquement nos Sages (Shabbath 151a ; voir aussi Chaaré Téchouva 3,36) qui disent : "kol haméra'hem al habériyot méra'hamim alav min hachamayim" (quiconque fait preuve de compassion envers autrui, le Ciel aura également de la compassion pour lui'".
Apparemment, le 'Hafetz 'Haim estimait que faire preuve de bonté envers autrui est le moyen le plus infaillible d'être béni par une bonne nouvelle année.

A Roch Hachana, les trésors célestes sont ouverts. Hachem ouvre les portails de la vie, attribuant la vie à tous les vivants. Telle est la bonté accordée par le Ciel à Roch Hachana.
Au fil des jours de l'année, cette bonté est répartie en fonction de l'état des bénéficiaires. La personne jugée méritante par Hachem reçoit chaque chose particulière dont elle a besoin en temps voulu. Il lui sera accordé ce que son âme demande et ce dont elle a besoin.
Mais à Roch Hachana, la bonté qui vient d'Hachem est encore simple. Elle est encore cachée sur le plan de la "voix" non articulée, non particularisée.

C'est pour cette raison que nous soufflons dans le Shofar à Roch Hachana. La sonnerie du Shofar symbolise la voix avant qu'elle ne soit exprimée par la parole. Nous réveillons la voix céleste pour que la bonté descende. Il s'agit également d'une voix qui n'est pas articulée.
La bonté est diffusée d'en-Haut et descend vers tous les mondes et tous les anges.
Telle est la dynamique sous-jacente de la sonnerie du Shofar.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Roch Hachana]

L’impact de maudire, de faire de faux témoignage d’autrui

+ L'impact de maudire, de faire de faux témoignage d'autrui :

"C'est par la bouche de 2 témoins ou par la bouche de 3 témoins qu'un chose sera confirmée. Si un faux témoin se lève contre un homme pour parler fallacieusement contre lui, les 2 hommes [et ceux] qui sont les plaignants se tiendront devant Hachem ... et voici, le témoignage était un faux témoignage ; il a témoigné a faux contre son frère. Vous lui ferez comme il a projeté de faire à son frère et tu détruiras le mal de son sein" (Choftim 19,19)

-> La Torah stipule que les édim zomémim (témoins conspirateurs) sont punis du même châtiment que celui qu'ils voulaient infliger à leur victime. Paradoxalement, les édim zomémim ne sont punis que si leur complot n'est pas mis à exécution.
Cette punition est justifiée. En effet, lorsque des témoins font éclore un sinistre complot, leurs mauvaises pensées créent une force spirituelle qui reste puissante même après que le complot a été déjoué. Cette force spirituelle ne se dissipe que lorsque le complot est mis à exécution et devient réalité.
Ainsi, lorsque le beit din découvre que le témoignage des édim zomémim est faux, la force spirituelle qu'ils ont créée se retourne contre ses créateurs, les témoins conspirateurs, au lieu de se dissiper.
Étant donné que les faux témoins sont de toute façon vulnérables au retour de flamme du complot, la Torah autorise le beit din à les punir de la même manière.

En revanche, si leur complot parvient à atteindre son apogée et que la victime subit les conséquences de leur faux témoignage, la force spirituelle créée par leur complot perd de sa puissance et ne peut plus se retourner contre les témoins.
Étant donné que la Torah ne prescrit généralement pas de punition pour les pensées pécheresses, les édim zomémim sont dispensés de punition dans un tel cas.
Naturellement, le fait que leur complot ait été mis à exécution les rend encore plus dignes d'être punis, et en effet, ils seront punis par le Ciel. Cependant, le beit din n'est pas autorisé à les punir tant que le complot n'a pas été exécuté.

Nous retrouvons ce concept dans le cas du complot diabolique ourdi par Haman pour détruire le peuple juif. Son complot n'a pas disparu après avoir été contrecarré par Mordé'haï et Esther. Au contraire, il s'est retourné contre lui, comme nous le voyons dans Esther (9,25) : "[Le] mauvais complot qu'Haman avait conçu contre les juifs s'est retourné contre sa tête, et on l'a pendu au bois, lui et ses fils".
Le complot d'Haman s'est réalisé dans tous ses détails, non pas sur le peuple juif, mais sur lui-même et ses fils. Ils furent tous pendus à l'arbre même auquel il avait prévu de pendre Mordehaï.

L'affirmation de nos Sages (guémara Sanhédrin 49a) selon laquelle "il vaut mieux être maudit que de maudire autrui" repose sur le même postulat.
Lorsqu'une personne maudit autrui, elle crée une force spirituelle qui ne se dissipe pas tant qu'elle n'est pas libérée. Si le maudit était justifié, la malédiction libérera sa force sur le sujet. En revanche, si la malédiction n'était pas justifiée, elle n'aura aucun effet sur la cible. Au contraire, elle rebondira sur son auteur qui en subira les effets néfastes.
De même, nos Sages (guémara Shabbath 97a) nous disent que "quiconque soupçonne à tort son ami d'actes répréhensibles subira un préjudice matériel", car le faux soupçon qu'il nourrit à l'égard de son ami se retourne contre l'accusateur et lui cause du tort.
[Maharal - Gour Aryé - Choftim 19,19]

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=> Les faux témoins sont punis du châtiment qu'ils voulaient infliger à leur victime. Cela est dû à la puissante force spirituelle créée par le complot. Cette force se retourne contre eux si elle n'a pas réussi à nuire à leur victime potentielle.
Cependant, si le complot des témoins a abouti à la punition injustifiée de la victime, le complot ne peut plus se retourner contre eux. À ce titre, ils sont dispensés du châtiment du beit din et seront soumis à la châtiment céleste.

Le récompense pour les mitsvot difficiles

+ Le récompense pour les mitsvot difficiles :

"Ce sera en récompense de ce que vous écouterez ces décrets, que vous les observerez et les accomplirez, que Hachem ton D. gardera pour toi l'alliance et la bonté dont Il a fait serment à tes ancêtres" (Ekev 7,12)

-> Rachi commente que ce verset nous enseigne à être méticuleux avec les mitsvot légères qui sont souvent foulées aux pieds.

-> Le Maharal (Gour Aryé) explique :
Mais comment savoir quelles mitsvot sont des mitsvot légères? La réponse est que les mitsvot faciles à accomplir sont des mitsvot légères, et que les mitsvot difficiles à accomplir sont des mitsvot importantes.

Cela ne veut pas dire que celles qui sont difficiles à accomplir sont plus importantes. En réalité, nous n'avons aucun moyen d'évaluer l'importance relative des mitsvot.
La michna (Pirké Avot 2,1) dit : "Sois vigilant à une mitsva légère comme à une importante, car tu ne connais la récompense des mitsvot".
La Torah ne nous révèle pas la récompense des mitsvot, et il est possible que nous soyons davantage récompensés pour les mitsvot que nous percevons comme légères que pour celles qui semblent plus importantes.

Si nous ne connaissons pas la stature réelle des mitsvot, pourquoi les mitsvot faciles à réaliser sont-elles considérées comme légères?
Ces mitsvot ne sont "légères" que dans le sens où la récompense pour leur accomplissement est moindre, car la récompense principale pour les mitsvot est pour l'effort fourni dans la réalisation de cette mitsvot et non pour la mitsvot elle-même.
Plus on s'investit dans une mitsvot, plus la récompense est grande, comme le déclarent nos Sages : "la récompense pour une mitsvot est proportionnelle au degré de difficulté" (léfoum tsara agra - Pirké Avot 5,22).
Ainsi, même si la récompense pour une mitsva spécifique est moindre, un degré élevé de difficulté garantit que nous sommes davantage récompensés pour cette mitsva que pour d'autres mitsvot.
En revanche, une mitsva "légère" peut être grandement récompensée, mais sa récompense globale sera moindre parce qu'elle est facile à accomplir.

La Michna ('Houlin 12,5) déclare : "Si, pour une mitsva facile [chiloua'h haken] qui ne coûte qu'environ un issar (אִסָּר) [une petite pièce de monnaie], la Torah déclare 'qu'elle sera bonne pour vous et que vous aurez de la longévité' (Réé 12,5), on est certainement [grandement récompensé] pour les mitsvot difficiles de la Torah".
La récompense pour la mitsva de chiloua'h haken est en effet immense, mais la récompense principale pour une mitsva reste proportionnelle à l'effort et à l'abnégation dont elle fait l'objet. En tant que tel, nous pouvons être assurés que la récompense pour chiloua'h haken est inférieure à celle d'autres mitsvot parce que le degré de difficulté est faible.
Ainsi, la mitsva de chiloua'h haken est considérée comme une mitsva légère, même si nous n'avons aucun moyen de connaître la véritable envergure d'une mitzva.

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=> La récompense principale d'une mitsva est l'effort que nous déployons pour l'accomplir. Nous ne connaissons pas l'importance relative des mitsvot, mais nous pouvons être sûrs qu'une mitzva difficile à réaliser est mieux récompensée.

"Il adviendra, si le fauteur est passible de flagellation, que le juge le fera s'incliner et le frappera, devant lui, selon son crime, d'après le compte. 40 [coups], il le frappera" (Ki Tétsé 25,2-3)

-> Rachi commente : "Un fauteur ne reçoit que 39 coups de fouet, et non pas 40".

=> Dans ce cas, pourquoi la Torah précise-t-elle qu'il reçoit 40 coups de fouet?

-> Le Maharal (Gour Aryé) explique :
La réponse est que le nombre 40 correspond aux 40 jours nécessaires à la formation d'un enfant dans le ventre de sa mère (Rachi - Noa'h 7,4). Le corps d'un fœtus est achevé en 39 jours, et au 40e jour, l'âme est placée dans le corps.
Lorsqu'une personne faute, elle engage à la fois son corps et son âme dans l'acte. Bien que l'âme n'ait aucun désir de fauter, elle partage néanmoins les conséquences subies par le corps en raison de son association avec lui.

Ainsi, la Torah décrète 40 coups de fouet : 39 pour le corps et un 40e pour l'âme. Cependant, après que les 39 coups de fouet ont purgé le corps de la faute, l'âme n'est plus associée à un corps fauteur. C'est pourquoi le beit din renonce au 40e coup de fouet.

Nous retrouvons un concept similaire dans le commandement de la Torah de compter les 50 jours de l'omer. C'est une mitsva de compter 49 jours, et non 50. Si c'est le cas, pourquoi la Torah déclare-t-elle que nous devons compter 50 jours?
La réponse est que les 50 jours de l'omer correspondent aux 50 portes de la sagesse. Seules 49 portes de la sagesse sont accessibles, la 50e porte est hors de portée des êtres mortels (même de Moché Rabbénou) [guémara Roch Hachana 21b].
La Torah nous ordonne de compter jusqu'au 50e jour parce que nous comptons jusqu'au don de la Torah, qui comprend les 50 portes de la sagesse. Pourtant, après avoir compté 49 jours, le 50e jour est considéré comme une porte de la sagesse à part entière et non comme une partie de la Torah.
Maintenant qu'il se tient seul, il ne peut être compté, car la 50e porte de la sagesse est hors de portée de l'esprit humain.

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=> La Torah stipule qu'un fauteur doit recevoir 40 coups de fouet parce qu'il faut 40 jours pour qu'un enfant se forme dans le ventre de sa mère. Cependant, nous ne recevons que 39 coups de fouet car le 40e jour est celui où l'âme est placée dans le corps, et ce n'est pas l'âme qui pèche, mais le corps.
De même, la Torah nous ordonne de compter 50 jours du omer parce que la Torah comprend 50 portes de la sagesse, mais la dernière porte de la sagesse est inaccessible dans la pratique, et nous ne comptons donc que 49 jours.

"Car [la Torah] ce n'est pas une chose vaine pour vous, c'est votre vie, et c'est par elle que vous prolongerez vos jours sur le pays dont vous allez prendre possession en traversant le Jourdain" (Haazinou 32,47)

-> Rachi commente : "Il n'y a pas de verset [apparemment] vide de sens dans la Torah dont l'exposé ne vous apporte pas de récompense. Lorsque la Torah déclare que la sœur de Lotan est Timna [un verset qui semble dépourvu de sens], cela nous indique que même les membres de la famille royale voulaient s'attacher à Avraham".

-> Le Maharal (Gour Aryé) explique :
Rachi ne veut certainement pas dire que le verset serait dépourvu de sens s'il n'y avait pas cette compréhension. Chaque mot de la Torah a des significations plus profondes et peut être expliqué de multiples façons.
En cela, la Torah est analogue à un marteau qui fend un rocher (Yirmiyahou 23,29). La force d'un coup de marteau fait jaillir des étincelles dans toutes les directions, tandis que le marteau reste intact. De même, la Torah est une force puissante qui jaillit dans de nombreuses directions, il y a 70 facettes à la Torah, mais l'interprétation simple reste intacte, elle pourrait également être comprise conformément à son sens simple. [midrach Bamidbar rabba 13,16]

Chaque verset de la Torah peut faire l'objet de nombreuses interprétations. Chaque verset de la Torah peut faire l'objet de nombreuses interprétations. Certaines interprétations sont plus évidentes que d'autres, mais toutes sont également vraies.
Malgré cela, le sens simple du verset est toujours vrai. Le caractère unique de la Torah réside dans le fait qu'en dépit des significations plus profondes, le sens révélé du verset est toujours significatif.
La sagesse de la Torah est analogue à "des pommes en or dans des coupes d'argent" (tapou'hé zahav bémaskiyot kessef - Michlé 25,11).
Cela veut dire que les significations cachées de la Torah sont comparables à des pommes d'or et que les significations révélées sont comparables à des coupes d'argent. Bien que la raison révélée ne soit pas aussi précieuse, elle a néanmoins une grande valeur.

Cela contraste avec la sagesse séculière (des autres nations du monde) qui, cachée derrière des paraboles et des allégories, n'a de sens que pour ceux qui comprennent les significations cachées.
La sagesse de la Torah est appréciable à la fois à l'intérieur et à l'extérieur, et même ceux qui ne comprennent pas les significations cachées trouveront un sens à la Torah.