Aux délices de la Torah

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L’impact d’un idolâtre sur ses mitsvot

+ L'impact d'un idolâtre sur ses mitsvot :

"Et la malédiction : si vous n'écoutez pas les commandements d'Hachem votre D. et que vous vous écartiez de la voie que je vous ordonne aujourd'hui, pour suivre les dieux des autres, que vous ne connaissez pas" (Réé 11,28)

-> Rachi commente : "Ce verset nous apprend que quiconque sert des idoles s'écarte totalement de la voie qu'Israël s'est vu prescrire."

=> Pourquoi est-ce vrai?

-> Le Maharal (Gour Ayré) explique :
La réponse est que même si un idolâtre observe les mitsvot de la Torah, elles n'ont aucune valeur.
La volonté d'Hachem est que nous accomplissions les mitsvot uniquement parce qu'Hachem les a ordonnées, et non pour des raisons étrangères.
Celui qui adore les idoles ne croit pas en Hachem. En tant que tel, il n'accomplit certainement pas les mitsvot parce qu'Hachem les a ordonnées. Ainsi, un adorateur d'idoles est considéré comme s'étant éloigné de l'ensemble du chemin de la Torah, malgré les mitsvot qu'il réalise.

De plus, le but des mitsvot est de nous aider à transcender ce monde physique/matériel et à nous sanctifier, nous rendant aptes à nous attacher à Hachem.
Celui qui adore/sert des idoles n'atteint pas la sainteté par le biais des mitsvot et n'est certainement pas apte à s'attacher à Hachem. Ainsi, bien que l'interdiction du culte des idoles ne soit qu'une des nombreuses mitsvot, cette interdiction rend toute autre mitsva caduque.

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=> Un adorateur d'idoles a complètement abandonné le chemin de la Torah, même s'il accomplit techniquement certaines des mitsvot. En effet, les mitsvot qu'il réalise n'ont aucune valeur car il ne les fait certainement pas pour les bonnes raisons et elles ne le rapprochent pas d'Hachem.

"Conformément à la loi qu'ils t'enseigneront et au jugement qu'ils te diront tu ferons ; tu ne t'écarteras pas de la chose qu'ils te diront, à droite ou à gauche" (Choftim 17,11)

-> Rachi commente : "Même si les Sages disent que la droite est la gauche ou que la gauche est la droite [nous devons écouter leurs paroles], et certainement s'ils vous disent que la droite est la droite et que la gauche est la gauche".

-> Le Maharal (Gour Aryé) explique :
La Torah nous ordonne d'accomplir les mitsvot conformément aux instructions du beit din, le tribunal juif. Nous devons tenir compte de leurs paroles, même si nous sommes certains qu'ils se sont trompés dans leur compréhension. En effet, la Torah qui nous ordonne de réaliser les mitsvot nous ordonne également de suivre l'interprétation du beit din.
Ainsi, le fait de ne pas suivre les instructions du beit din et d'accomplir la mitsva de la manière dont nous l'avons comprise ne constitue pas l'accomplissement correct de la mitsva.
Au contraire, la réalisation correct de la mitsva est en accord avec ce que le beit din déclare être, aucune autre interprétation n'est acceptable.

Il en va de même pour les différends entre les Sages de la michna et de la guémara. L'opinion de la majorité doit être suivie même si nous sommes certains que l'opinion de la minorité est correcte.
La guémara (Baba Métsia 59a) nous dit que lorsque Rabbi Eliezer s'est disputé avec ses collègues Sages, une voix céleste a confirmé que l'opinion de Rabbi Eliezer était correcte. Néanmoins, l'opinion de ses adversaires l'emporta, et lorsque Rabbi Eliezer refusa de se rallier à l'opinion majoritaire, il fut excommunié.
Ceci est dû au fait que la Torah n'est plus au Ciel. Ainsi, la halakha (loi juive) est déterminée strictement par l'opinion de la majorité et par aucune autre considération. Même si l'un des Sages en désaccord a une plus grande sagesse que les autres, son opinion ne prévaut pas contre l'opinion de la majorité.

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=> Nous devons suivre les directives du beit din même s'il dit que la gauche est la droite et que la droite est la gauche, car Hachem nous a donné les mitsvot conformément à leurs directives.
Il en va de même pour un différend entre les Sages ; nous suivons l'opinion de la majorité même si nous pensons qu'elle est incorrecte.

Il (Moché) leur dit : "Je suis âgé de 120 ans aujourd'hui ; je ne peux plus sortir et entrer car Hachem m'a dit : 'Tu ne traverseras pas ce Jourdain'" (Vayélé'h 31,2)

-> Rachi explique que Moché disait : "Aujourd'hui, mes jours et mes années sont terminés. C'est aujourd'hui que je suis né et c'est aujourd'hui que je mourrai."
Cela implique que Moché a vécu toute sa vie. Cependant, Rachi (Pin'has 27,13) affirme ailleurs que Moché aurait vécu plus longtemps s'il n'avait pas commis la faute de mé mériva (Moché frappa le rocher pour faire jaillir de l'eau).

-> Le Maharal (Gour Aryé) explique :
Cette divergence peut s'expliquer de la manière suivante. Moché a vécu jusqu'à la fin de sa vie, comme cela avait été décrété pour lui par le Ciel au moment de sa naissance. Il aurait dû mériter des années supplémentaires au-delà de sa durée de vie naturelle en récompense de sa grande droiture, mais en raison de mé mériva, il n'a vécu que sa durée de vie complète sans mériter d'années supplémentaires.

Même selon l'opinion qu'Hachem ne prolonge jamais la durée de vie d'une personne au-delà de ce qui a été décrété à la naissance, Moché a vécu toute sa vie malgré mé mériva.
Cela s'explique par le fait que la durée de vie d'une personne n'est décrétée que dans un sens général, elle n'est pas prédéterminée à un nombre exact d'années. Le Ciel détermine si l'on vivra longtemps ou si l'on mourra jeune, mais la personne peut vivre quelques années de plus ou de moins en fonction de ses actes.
Moché aurait vécu quelques années de plus en récompense de ses actions élevées (qu'il a pu faire). Cependant, la faute de mé mériva l'a limité à sa durée de vie naturelle. Néanmoins, sa mort à cet âge n'est pas considérée comme prématurée.

De plus, même si la vie de Moché a été écourtée et qu'il n'a pas vécu toute sa vie, toute personne qui naît et meurt le même jour de l'année est considérée comme ayant eu des jours et des années complets.
Mourir le même jour que l'on est né est un grand mérite pour une personne, sa durée de vie parfaitement symétrique indique qu'elle était parfaitement juste.
Bien que la longévité soit décrétée à la naissance, seule l'année de la mort est décrétée, et non le jour exact.
La personne entièrement juste méritera que la dernière année de sa vie soit complète, et elle ne mourra pas au milieu de cette année.

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=> Moché aurait vécu plus longtemps s'il n'avait pas péché à mé mériva. Néanmoins, sa vie a été considérée comme pleine et entière parce qu'il a vécu sa durée de vie naturelle, et aussi parce qu'il est mort le jour même de sa naissance.

Nos Sages (Roch Hachana 26b) enseignent que le shofar doit être plié ou courbé parce que plus nous nous plions et nous soumettons à Roch Hachana (proclamant en nous-même la Royauté d'Hachem), mieux les choses se passeront. [plus nous acceptons pleinement Hachem dans tout notre intériorité, dans tous les aspects de notre vie, plus de bonnes choses en résulteront. ]
Mais qu'est-ce que cela signifie exactement?

Le rav Aharon Leib Steinman analyse tous les Yamim Tovim. À Pessa'h, nous sommes jugés sur les récoltes et nous mangeons donc un produit céréalier, la matsa. À Shavouot, nous sommes jugés sur les arbres fruitiers, et nous apportons donc des bikourim.
À Souccot, nous sommes jugés sur l'eau, et nous agitons donc le loulav, l'esrog, les hadassim et les aravot, qui poussent au bord de l'eau.
Mais à Roch Hachana, nous sommes nous-mêmes jugés, et nous nous offrons donc nous-mêmes à la place d'un sacrifice.
Or, nous ne croyons pas aux sacrifices humains, alors qu'offrons-nous exactement à Hachem? La réponse est que nous offrons notre soumission complète et totale à notre Créateur.
[nous offrons chaque once de notre égo (moi je) à Hachem, le Roi des rois. ]

-> Tous les anges et tous les saintes 'hayot craignent le jour du jugement (yom haDin).
Il en va de même pour l'homme : chacun de ses membres tremble devant le jour du jugement.
Mais si une personne réfléchit, elle se rendra compte qu'elle n'a aucune raison d'avoir peur, car Hachem est un père, et un père juge certainement son fils avec une abondance de bonté, avec toutes sortes de bonté.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Roch Hachana]

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-> Lorsqu'un père joue avec son petit enfant, il éprouve du plaisir même si son enfant fait quelque chose qui, à un autre moment, le contrarierait.
Par exemple, si l'enfant tire la barbe ou les cheveux de son père, cela le contrarierait normalement, mais pendant qu'il joue avec son fils, le père s'en réjouit.
De même, il est entendu que Roch Hachana, qui est un moment propice où les fautes délibérés/volontaires sont transformés en mérites (par une téchouva par amour), est un moment où Hachem éprouve un grand plaisir.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Roch Hachana]

Les 10 jours de repentir – La terrible faute de ne pas faire téchouva

+ Les 10 jours de repentir - La terrible faute de ne pas faire téchouva :

-> Nous allons voir un enseignement du rav Its'hak Blazer de Pétersbourg (Kokhvé Ohr - siman 5), un des principaux disciples du rav Salanter :
Est-ce que ne pas faire téchouva, est-ce uniquement une occasion perdue? (à l'image d'une mitsva qu'on aurait pu faire, qui nous aurait apportée éternellement beaucoup, mais dont on est passé à côté de l'occasion)

Le rav de Pétersbourg explique que ne pas faire téchouva constitue bien plus qu'une simple opportunité perdue ou le fait de ne pas profiter d'un présent d'Hachem. Si une personne ne fait pas téchouva, non seulement elle doit payer pour la faute commise en premier lieu, mais elle doit maintenant également payer pour la faute de ne pas avoir fait téchouva.

-> Ce concept est illustré par Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 1,2), qui décrit le cas de celui qui reporte à plus tard la téchouva, préférant attendre la vieillesse pour se repentir. Celui qui adopte une telle attitude, enseigne Rabbénou Yona, encourt la colère d'Hachem chaque jour où il tarde et ne fait pas téchouva.
Cette situation est comparable à celle de voleurs ayant été arrêtés et emprisonnés par le roi. À la faveur de la nuit, les bandits creusèrent un tunnel souterrain leur permettant d'atteindre l'extérieur des murs de la prison et ils s'échappèrent. Lorsque le gardien de la prison pénétra dans la cellule le lendemain matin, il aperçut le tunnel et se rendit compte que la bande de voleurs s'était enfuie. Un seul prisonnier était resté dans la cellule. Le garde se mit à le battre en lui criant : "Idiot! Le tunnel était juste devant toi et tu aurais pu t'échapper facilement. Le fait que tu n'aies pas fui montre que tu ne crains pas le roi. Si c'était le cas, tu aurais fait tout ce qui était en ton pouvoir pour éviter la punition."

De même, explique Rabbénou Yona, celui qui faute s'expose à la colère d'Hachem. S'il craint vraiment Hachem, il fera tout son possible pour éviter le châtiment.
Bien entendu, on ne peut échapper à Hachem. Mais il existe la téchouva, qui peut aider une personne à éviter une punition. Celui qui ne fait pas téchouva, qui ne saisit pas cette opportunité pour échapper à son sort, devra finalement payer pour la faute commise, et il sera également puni pour avoir porté atteinte à l'honneur de Hachem en ne faisant pas techouva.

Le rav de Pétersbourg souligne que nous apprenons de Rabbénou Yona que non seulement faire téchouva est une mitsva, mais que s'en abstenir est également une avéra (faute).

-> L'obligation de faire téchouva :
Le rav de Pétersbourg cite une guémara (Ména'hot 43a) qui rapporte que les convertis (guérim), endurent des souffrances parce qu'ils ont tardé à passer sous les ailes d'Hachem.
Que dirons-nous alors d'un juif qui est en réalité obligé d'observer toutes les mitsvot de la Torah? S'il faute, il est obligé de faire techouva. S'il tarde à se repentir, il sera alors sûrement tenu responsable de ce délai, ce qui entraînera de graves répercussions.

De plus, le rav de Pétersbourg explique que l'on a l'obligation de faire téchouva toute l'année, et que tout retard en ce domaine constitue une faute ('het). Cependant, lors des 10 jours de repentance entre Roch Hachana et Yom Kippour, l'obligation de faire téchouva s'élève à un tout autre niveau.
Tout au long de l'année, nous sommes obligés de nous repentir, et nous devons le faire sans retard.
Toutefois, nous avons la circonstance atténuante qu'il n'est pas facile de faire téchouva.
Mais, pendant les 10 jours de téchouva, la téchouva est beaucoup plus facile à effectuer (ex: Hachem est plus proche, on est aidé, on accepte même une téchouva de faible qualité, ...), et donc, durant cette période, nous n'avons aucune excuse pour ne pas nous repentir de nos fautes.

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-> La guémara (Roch Hachana 18a ; Yébamot 49a) évoque une contradiction entre 2 versets.
Un verset déclare : "Ainsi est Hachem, notre D., Qui est proche de nous à tout moment" (Vaét'hanan 4,7).
L'autre verset dit : "cherchez Hachem lorsqu'Il peut être trouvé" (Yéchayahou 55,6), ce qui implique que Hachem n'est pas toujours disponible.
Il semble qu'il y ait des moments où Il peut être trouvé et d'autres, non. La guémara répond que le premier verset fait référence au tsibour, la communauté, tandis que le second concerne l'individu (le ya'hid).
Pour un tsibour, pour un minyan, Hachem est toujours disponible, mais pour un individu, Il est parfois accessible et parfois Il ne l'est pas.
Quand Hachem est-Il disponible pour un particulier? demande Rabba bar Avouha, Durant les 10 jours entre Roch Hachana et Yom Kippour. Lors des 10 jours de repentir (asséret yémé téchouva), Hachem Se rend pour ainsi dire accessible à chaque individu.

Au cours de l'année, lorsque Hachem est plus difficile d'accès, il peut être ardu pour un individu de faire téchouva. Cependant, durant les 10 jours de téchouva, Hachem est disponible, Il est à proximité ("cherchez Hachem lorsqu'Il peut être trouvé"). C'est alors que la téchouva est beaucoup plus facile à réaliser.

Le Rambam (Hilkhot Téchouva - chap.2) enseigne que même si la téchouva et les pleurs sont toujours appropriés et bénéfiques, lors des 10 jours de téchouva, ils sont encore plus efficaces et immédiatement acceptés.
Ainsi, le rav de Pétersbourg dit puisque la téchouva est d'autant plus aisée à réaliser lors des 10 jours de téchouva, la punition pour celui qui ne profite pas de cette opportunité est d'autant plus grande.

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-> Pas d'excuses lorsque la techouva est plus facile :
Le rav Its'hak Blazer de Pétersbourg poursuit son développement.
La guémara rapporte que chaque fois que quelqu'un insultait ou blessait Rav Zéira, celui-ci passait intentionnellement près de cette personne, se rendant disponible pour que cette dernière puisse plus facilement lui demander pardon pour ses méfaits.

La guémara (Yoma 87a) illustre ce concept en relatant un épisode concernant Rav. Un certain boucher lui avait causé du tort. Certes, celui-ci aurait dû venir voir Rav avant Yom Kippour pour lui demander pardon, mais il ne le fit pas et Rav décida d'aller apaiser le boucher.
En chemin pour aller le voir, Rav rencontra Rav Houna qui lui demanda où il allait. Lorsque Rav l'informa qu'il allait se réconcilier avec le boucher, Rav Houna lui déclara qu'il ne réussirait pas dans cette entreprise, et qu'il tuerait plutôt le boucher.
Néanmoins, Rav se rendit à la boucherie et trouva le boucher occupé à ouvrir le crâne d'un animal. Le boucher aperçut Rav et lui ordonna de partir. "Je n'ai rien à voir avec vous", lança-t-il.
Tandis qu'il tranchait la carcasse, un morceau d'os s'envola et le frappa à la gorge, le tuant.

Des questions évidentes se posent : la halakha exige que si quelqu'un blesse ou insulte une autre personne, elle doit demander pardon, à la partie lésée. Mais la halakha ne spécifie pas que la personne blessée doit faire tout son possible pour que l'autre personne puisse facilement demander pardon (mékhila).
En ce qui concerne le cas de Rav et du boucher, nous pouvons également nous demander : n'est-il pas indigne de la part de Rav de se rendre chez le boucher? Cela semble être un manque de kavod HaTorah ; d'où Rav a-t-il appris un tel comportement?
De plus, quel est le sens de la réponse de Rav Houna lorsqu'il annonça que Rav tuerait le boucher?

Le rav Pétersbourg répond ainsi à ces questions :
Rav apprit ce comportement d'Hachem Lui-même. Car c'est exactement ainsi que Hachem Se comporte avec celui qui transgresse.
Il sait qu'un fauteur est vraiment obligé de venir à Lui et de faire téchouva, tout au long de l'année. Mais c'est peut-être trop difficile pour lui ; peut-être suis-Je trop loin de lui, envisage Hachem, et faire téchouva devient un défi trop écrasant pour le fauteur.
Hachem choisit donc d'aller vers l'homme, de venir à nous, et de Se rendre plus facilement disponible pour que nous Lui demandions pardon.
Hachem nous offre 10 jours dans l'année pendant lesquels Il se rend accessible pour nous. Il nous donne 10 jours par an pendant lesquels il est plus facile de faire téchouva, car Il est là, devant nous, tout près.

S'il n'est pas indigne de la part de Hachem d'aller vers celui qui a fauté afin de faciliter sa tâche dans la téchouva, alors cela ne l'est certainement pas non plus pour Rav ou Rav Zéira, car ils ont appris ce comportement de Hachem.

Le rav de Pétersbourg continue. Les conséquences de cette guémara sont plutôt effrayantes. Observez le sort du boucher. Si Rav n'avait pas fait tout son possible pour permettre à l'artisan de demander pardon plus facilement, il est probable que rien ne lui serait arrivé.
Même si celui-ci avait croisé Rav dans la rue, il n'aurait peut-être pas été puni aussi sévèrement. Mais parce que Rav fit tout son possible pour permettre au boucher de demander pardon facilement, et que ce dernier ne profita néanmoins pas de cette opportunité, il subit une mort terrible.

C'est pour cette raison que Rav Houna prévint Rav qu'il tuerait le boucher. Il considérait que si Rav restait à l'écart et que le boucher ne lui demandait pas pardon, la situation ne serait pas aussi défavorable pour l'artisan. Si toutefois Rav lui facilitait la tâche pour demander pardon et qu'il s'y refusait encore, ce serait la mort du boucher.

Tel fut le sort d'un boucher qui ne demanda pas pardon à Rav, un être humain, alors que Rav lui facilitait la tâche. Quel sera alors, demande le rav de Pétersbourg, le sort d'une personne qui ne profite pas de l'occasion de faire téchouva pendant les 10 jours de pénitence, lorsque Hachem, le Roi des rois, s'approche d'elle pour lui faciliter la tâche de faire téchouva? On ne peut qu'imaginer quel sera son sort!
Puis, Yom Kippour arrive, et Hachem est encore plus proche et plus disponible pour nous qu'à tout autre moment de l'année. Si nous ne faisons toujours pas téchouva, les conséquences en sont terrifiantes.

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-> Au début de Yom Kippour, tout le monde se tient à la synagogue pendant le Kol Nidré et récite ensemble la bénédiction avec une immense émotion : "chéé'héyanou vékiyémanou véhiguianou lazman azé". A l'entrée de Kippour, nous exprimons : merci Hachem, pour nous avoir accordé le privilège de survivre pour arriver à ce jour, où il est plus facile de faire téchouva.

Le rav Méir Sim'ha haCohen, le Méssekh 'Hokhma (Nitsavim 30,20), affirme que certaines personnes auraient peut-être été mieux loties de ne pas avoir vécu jusqu'à Yom Kippour.
Il est vrai que Yom Kippour est une opportunité incroyable, mais seulement si vous en profitez, seulement si vous saisissez cette occasion.
Si vous ne le faites pas, alors, D. préserve, c'est comme lorsque Rav Houna mit en garde Rav : "Savez-vous où vous vous rendez? Vous allez tuer le boucher. Si cet homme renonce à cette opportunité qui rend la techouva si facile, les conséquences seront dévastatrices".
Et il en fut précisément ainsi. Si telle est la situation quand on ne demande pas pardon à un être humain, imaginez ce qui peut arriver si on ne se repent pas auprès de Hachem.

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-> La Michna (Pirké Avot 3,5) dit au nom de Rabbi 'Hanina ben 'Hakhinaï : Celui qui veille la nuit et celui qui marche seul sur la route et détournent leur attention mettent leur vie en danger.
Le Noda BiYéhouda (rav Yé'hezkel Landau - drouch 20 sur 10 jours téchouva), propose l'explication suivante :
"Celui qui veille la nuit" fait référence à celui qui, pendant les jours de Séli'hot, durant les 10 jours de téchouva, se lève dans l'obscurité de la nuit pour implorer Hachem.
"Et celui qui marche seul sur la route" fait également allusion aux 10 jours de téchouva. Tout au long de l'année, Hachem n'est facilement accessible qu'à un minyan de juifs, mais pendant les10 jours de repentir, Hachem Se rend disponible même à un individu seul (ya'hid), même à quelqu'un qui voyage seul sur la route de la téchouva.
"Celui qui détourne son attention" implique que si dans un moment comme celui-là, où il est si aisé de faire téchouva, une personne se préoccupe d'autre chose et ne profite pas de l'occasion, alors elle "met sa vie en danger".

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-> Le rav de Pétersbourg poursuit :
Si une personne ne fait pas téchouva, elle peut bien étudier la Torah, prier, donner de la tsédaka, accomplir des centaines, voire des milliers de mitsvot, la faute de ne pas se repentir durant les 10 jours de téchouva est si écrasante qu'elle l'emportera sur tous les mérites qu'une personne parviendrait à accumuler.
Lors des 10 jours de téchouva, et plus particulièrement à Yom Kippour, la téchouva devient d'autant plus facile que Hachem se rend disponible. Ne pas profiter de cette opportunité est une transgression si grave qu'aucune mitsva ne peut la contrebalancer.

Avant Roch Hachana, il existe aussi l'obligation de faire téchouva, mais si quelqu'un s'en abstient à ce moment-là, ce comportement est considéré comme n'importe quelle autre faute. Ainsi, tant qu'une personne possède davantage de mitsvot que de fautes (avérot), elle sera inscrite pour la vie.
Mais dès qu'elle aborde la période des 10 jours de téchouva en tant que bénoni (après Roch Hachana, tout juif doit se considérer comme bénoni, ni inscrit comme racha ou tsadik, comme si notre jugement est en suspend jusqu'à Kippour), un changement radical s'opère. Désormais, il ne lui reste qu'une seule option, qu'un seul chemin vers le rachat.

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=> Nous devrions prendre en considération les ramifications du fait que Hachem Lui-même vient personnellement à nous durant les 10 jours de téchouva, nous suppliant littéralement de faire techouva. C'est une opportunité que nous devons saisir. Ces jours sont extrêment importants pour notre existence, toute notre vie (dans ce monde et le monde à Venir, car on peut tout changer b'h).

La téchouva ne signifie pas que nous devons corriger tous nos échecs d'un seul coup. Mais il faut commencer (exprimer ce regret, ce désir de s'améliorer, de toujours davantage agir selon la volonté de D.).
Nous devons choisir un domaine dans lequel nous améliorer. Même une légère modification (que l'on tiendra dans le temps) revêt une énorme signification.

Le Ram'hal (Ma'amar ha'Hokhma) explique qu'il y a 2 façons pour Hachem de se comporter avec le monde : Soit il révèle Sa gloire et Sa royauté, soit Il les cache.
Dans l'exil, Hachem garde Sa gloire dissimulée. Cependant, à Roch Hachana, Hachem agit en tant que Roi sur son monde et Sa royauté nous est, d'une certaine manière, révélée.
Nous devons profiter de ce moment et prier pour que Sa royauté soit complètement révélée, pas seulement ce jour-là, mais tout au long de l'année.

Nous voulons atteindre le point de "Car Tu effaceras le royaume du mal de la terre" (ki taavir mem'chélét zadon min haarets).
C'est notre avoda à Roch Hachana. C'est le point principal de Roch Hachana, et tout le reste tourne autour de lui.
Lorsque nous disons les versets de Malkouyot, Zi'hronot et Shofarot, nous essayons d'obtenir l'accomplissement de "Vous effacerez le royaume du mal du pays". Et ensuite, "Toi, Hachem, tu seras le seul Roi" (vétimlo'h ata, Hachem, lévadé'ha).

La crainte d’Hachem

+ La crainte d'Hachem :

-> "La crainte d'Hachem ajoute des années [à notre vie]" (yirat Hachem tossif yamim - Michlé 10,27).
... Quel type de crainte devons-nous avoir? "La crainte d'Hachem [qui] ajoute de la vie". Lorsqu'une personne a ce type de crainte, cela lui donne de la joie et de la force, et l'élève.

Il y a des gens qui étudient le moussar et qui deviennent tristes et déprimés. Elles ne savent pas comment étudier le moussar. Lorsqu'une personne étudie du moussar, elle travaille sur sa crainte d'Hachem. Cela devrait ajouter à sa vie, lui donner de la joie et de la force, et l'élever. Cela ne devrait pas le tirer vers le bas.
[...]

La crainte d'Hachem apporte de la proximité avec Hachem ...
Cette proximité apporte également du bita'hon à Hachem. Bita'hon et crainte d'Hachem vont de pair, plus nous craignons Hachem, plus nous avons confiance en Lui.
[...]

Si une personne a du bita'hon mais n'a pas de crainte (d'Hachem), elle court un grave danger.
La Torah s'élève contre quelqu'un qui dit : "Ce sera paisible pour moi parce que je suivrai les voies de mon cœur" (Nitsavim 29,18). La Torah dit à propos d'une telle personne : "Hachem ne sera pas disposé à lui pardonner" (v.19). Cette attitude est à l'origine d'une chose terrible ; c'est un "une racine qui fera pousser une mauvaise herbe amère" (v.17).

C'est le bitachon sans crainte (yira). Mais la crainte sans bita'hon, n'est pas bonne non plus. Elle rend une personne triste et déprimée.
N'avoir que la crainte, ou que du bita'hon, est dangereux. Que veut Hachem? Nous devrions avoir les deux ensemble.
Il est écrit (Téhilim 147,11) : "Hachem veut ceux qui Le craignent" (rotsé Hachem ét yéré'av) ; et en même temps, "ceux qui se réjouissent de Sa bonté" (ét haméya'halim lé'hasdo - Tehillim 147:11).
[...]

Chaque personne peut ressentir "Se réjouir en Hachem est ce qui vous donne de la force" (Né'hémia 8,10), ainsi que "Ton nom est grandiose sur tout ce que Tu as créé" (véShim'ha nora al kol ma chébarata).
Le bita'hon et la crainte d'Hachem (yira) vont de pair.
[...]

"Et le peuple craignit Hachem et crut en Hachem" (Béchala'h 14,31).
Grâce à la crainte d'Hachem, une personne mérite d'être proche d'Hachem et de la émouna ...

La crainte d'Hachem est ce qui permet de nous rapprocher d'Hachem.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

Au début du mois d'Elloul, Hachem révèle Sa divinité et Sa souveraineté au peuple juif. Il révèle comment Il dirige tous les mondes avec une grande bonté. En réponse, le peuple juif, Sa nation sainte, accepte le joug de sa royauté.
[...]

Le jour de roch 'Hodech Elloul, Hachem révèle à l'âme juive qu'Il dirige le monde ...
[en appréciant ["s'attacher au"] fait que Hachem dirige le monde et qu'Il est donc le centre le plus important de notre attention, nous pouvons nous connecter ["attacher nos cœurs"] à Lui. ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Roch Hachana]

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=> En préparation des jours saints de Tichri, nous faisons le nœud qui nous relie/attache nos cœurs à Hachem, au mois d'Elloul.

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-> À partir du mois d'Elloul, la Divinité commence à se contracter pour devenir accessible. Une nouvelle contraction a lieu à Roch Hachana et à Yom Kippour, ce qui permet à Sa bonté d'imprégner tous les mondes.
[...]

Un avis affirme que le monde a été créé en Nissan, tandis qu'un autre soutient qu'il l'a été en Tichri (guémara Roch Hachana 10b).
Le principe sous-jacent est le suivant : Hachem accorde sa générosité en permanence. Il y a cependant des moments où les mondes retournent au "néant", c'est-à-dire que leur énergie vivifiante se lie au "néant" Divin afin que Hachem puisse ensuite se contracter avec chaque personne selon son niveau.
Ceci est analogue à l'intellect d'un étudiant qui s'élève jusqu'à l'intellect de son professeur afin que ce dernier puisse condenser ses conceptions pour enseigner à l'étudiant en fonction de la capacité de compréhension de ce dernier.
[l'idée est que pour recevoir la "lumière directe" d'Hachem au mois de Nissan (miracle et bonté dévoilés), il faut d'abord s'attacher à Lui pendant le mois de Tichri avec notre "lumière réfléchie". ]

[d'après un enseignement du rabbi de Berditchev - Kédouchat Lévi - Roch Hachana]

La crainte d’Hachem

+ La crainte d'Hachem :

-> Le midrach (Dévarim rabba 5,2) dit : "S'il y a un jugement en bas [sur la terre], il n'y a pas de jugement en haut [au Ciel]" (im yéch din lé'mata, én din lé'maala).

L'objectif principal est d'acquérir la crainte d'Hachem. Si une personne se juge elle-même, si elle exige davantage d'elle-même dans sa avodat Hachem, alors, par elle-même, elle atteint plus de crainte d'Hachem. Puisqu'elle atteint le but par elle-même, elle n'a pas besoin d'être jugée au Ciel.

Par l'étude du moussar, une personne se juge elle-même. En étudiant le moussar, une personne peut s'épargner d'être jugée au Ciel. Elle peut s'épargner des souffrances amères et d'autres décrets sévères.
Il n'a pas besoin d'être jugé, parce qu'il s'est jugé lui-même. Il a atteint le but par lui-même, il a gagné plus de crainte (yirat) Hachem. Il s'agit d'un merveilleux conseil pour le Yom Hadin.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

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-> Le rav Bétsalel Horowitz est venu à Kelm avant la Seconde Guerre mondiale. Il est choqué par le fait que les réchaïm assassinent des gens en public, devant tout le monde. La plupart des gens ne le font qu'en privé.
Il a expliqué ce qui se passait : Le monde a été créé pour que les gens acquièrent la crainte (yira) [d'Hachem], et c'est le seul but pour lequel le monde a été créé.
Lorsque les gens ne font pas d'efforts pour acquérir de la crainte, Hachem a besoin d'amener le Guéhinam ici sur Terre afin de nous réveiller, pour que nous commencions à acquérir de la yira (crainte).