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"Sarah rit en elle-même, disant : "Après être flétrie, je retrouverais la fraîcheur? Et mon époux est vieux!"" (Vayéra 18,12)

-> Rachi : Elle "regardait" ses entrailles et se disait : "Est-il possible que ces entrailles portent encore le fardeau d’un nourrisson? Que ces seins desséchés donnent encore du lait?

-> Selon le Sforno, compte tenu de son âge avancé, elle a pensé qu'un tel rajeunissement tenait d'un miracle aussi grand que celui de la résurrection, que seul D. peut accomplir.

-> Ainsi parla Hachem : "C'est Moi qui ai créé ces entrailles, et il Me serait impossible de leur rendre leur jeunesse?"
[midrach Béréchit rabba 48,19]

-> Avraham a entendu de Hachem (v.13) qu'elle enfantera, tandis que Sarah l'a uniquement entendu d'un ange qu'elle prenait pour une personne ordinaire, et c'est pour cela qu'elle a rit.
Ce n'était pas un rire intérieur, mais plutôt du scepticisme, de la moquerie.

Cependant, elle n'aurait pas dû négliger la bénédiction, même de l'homme le plus ordinaire, par une légèreté intérieure.
Elle aurait dû le croire, ou bien répondre à leur bénédiction : "Amen, que telle soit la volonté de D.!"
[le Ramban]

A ce sujet, on peut rapporter la guémara (Béra'hot 15a) "Ne laisse pas la bénédiction d'une personne simple devenir légère à tes yeux".

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-> L'ange dit (Vayéra 18,10) que dans une année, ils auraient un enfant.

Selon le Rabbi de Belz, Sarah avait une confiance totale dans le fait que Hachem pouvait lui accorder un enfant, même à son âge très avancé (90 ans).
Cependant, elle avait peur de faire une faute d'ici ce moment là, et de perdre alors son mérite d'avoir un enfant.
C'est pour cela, qu'elle a rigolé, car elle ne croyait pas qu'au temps prévu elle serait toujours méritante.

[Le Méam Loez explique : L'ange dit à Avraham qu'à la même période de l'année suivante, Sarah enfanterait.
L'ange fit une entaille dans le mur, à l'endroit où un rayon de soleil passait par le trou. Il dit : "Lorsque le rayon de soleil frappera à nouveau cette marque sur le mur, Sarah aura engendré."
... Its'hak est né le 1er jour de Pessa'h (le 15 Nissan 2048 de la Création).
Avraham et Sarah étaient alors âgés respectivement de 100 et de 90 ans.]

-> "Au temps fixé, à pareille époque, je te visiterai et Sarah sera mère" (Vayéra 18,14)
Dans le texte : "au temps fixé" se dit : lamoéd (לַמּוֹעֵד), mot qui a la même guématria que : "béPessa'h" (à Pessa'h - בפסח).
Au temps fixé, c'est-à-dire Pessa'h, Its'hak est né.
[Daat Zékénim miBaalé haTossefot]

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-> "Sarah l'entendait (l'ange) à l'entrée de la tente qui se trouvait derrière lui" (Vayéra 18,10)

Le Targoum Yonathan explique que Yichmaël se tenait avec Sarah, et il entendait également (véhou a'harav).

Lorsque l'on donne une bénédiction à quelqu'un, on doit s'assurer qu'aucun de ses ennemis ne l'écoute, car cela peut empêcher qu'elle ne se réalise.
Sarah était persuadée que la bénédiction de l'ange était vraie, mais elle avait peur que Yichmaël essaie de l'annuler.
C'est pour cela qu'elle a ri.
Elle a ainsi rigolé afin que Yichmaël ne pense pas qu'elle prenait au sérieux cette bénédiction, empêchant sa réalisation.

Lorsque Avraham a demandé à Sarah pourquoi elle avait rigolé, elle lui a répondu qu'elle ne l'avait pas fait en raison d'une non croyance dans la bénédiction, mais plutôt afin que Yichmaël n'y croit.

[le Keren léDavid]

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-> Rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Divré Sofrim 16) enseigne :
La nation juive entière a été fondée sur une situation apparemment sans espoir.
Avraham et Sarah étaient avancés en âge et personne n'aurait cru qu'ils auraient pu avoir des enfants.
Sarah, qui croyait certainement que tout provient de la puissance de D., doutait de l'ange qui lui a annoncé la naissance d'un enfant.
Effectivement, Hachem a pu leur donner un fils à un âge avancé.
=> Pourquoi a-t-Il réalisé un miracle inutile?

L'intention de D. était que la nation juive puisse établir la notion de "croire en l'impossible", qu'un juif ne doit jamais désespérer, mais croire que D. peut l'aider, que rien n'est trop difficile pour Hachem.
[Le peuple juif est concrètement né sur cette réalité que :] Pour un juif, le désespoir n'existe pas, D. disposant de multiples moyens pour nous venir en aide.

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-> "Hachem s'était souvenu de Sarah comme Il l'avait dit et Hachem fit à Sarah comme il l'avait annoncé." (Vayéra 21,1)

Le nom de Hachem apparaît 2 fois : parce que Sarah pourra donner naissance (à 90 ans!), et également parce qu'elle pourra le nourrir.

Avraham a béni Sarah : "elle donnera naissance à des peuples" (Lé'h Lé'ha 17,16)
Le Yalkout rapporte que lorsqu'elle donna naissance à Its'hak, toutes les nations du monde disaient que c'était en réalité Hagar qui l'avait porté, et non Sarah.
Hachem a causé que toutes les femmes du monde qui allaitaient leur enfant, soient asséchées, ne pouvant plus alors nourrir leur enfant.
Toutes ces femmes sont alors venues voir Sarah, et lui ont demandé de les nourrir.

Sarah qui était très pudique ne voulait pas le faire, mais Avraham lui a dit que ce n'était pas le moment d'être tsnoua, et qu'il fallait le faire pour sanctifier le nom de Hachem en montrant à tous qu'un miracle a eu lieu, que c'est bien Sarah qui avait porté le bébé.

[le Sifté Cohen]

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-> "Hachem s’était souvenu de Sarah comme il l’avait dit et il fit à Sarah ainsi qu’il avait parlé" (Vayéra 21,1)

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - Vayéra) commente :
On peut comprendre la raison de la répétition de ce verset à l’aide de la Idra (Zohar III 132b) ou il est expliqué que la différence entre lémor (dire) et lédaber (parler) est que lémor touche aux choses cachées, tandis que lédaber aux choses dévoilées.

Il nous faut revenir au moment où Sarah prononce ces mots : "que juge Hachem entre moi et toi" (Lé'h Lé'ha 16,5). Elle voulait faire croire à Avraham qu’elle l’attaquait en justice devant le Tribunal Céleste, pour qu’il s’en émeuve et renvoie Hagar. Mais sa volonté était en fait d’attirer sur elle l’âme sainte d’Its'hak, car littéralement elle dit qu’Hachem juge "entre moi et toi", et si on fait la différence entre la valeur numérique de Saraï qui est 510 et Avram qui est 243 on obtient celle de : nér tov (soit 267), et de la même manière que : "nér Hachem nichmat adam" (l'âme de l’homme est un flambeau d’Hachem - Michlé 20,27) celle d’Its'hak est non seulement un flambeau mais un bon flambeau( un nér tov).
Le problème est que la force de la parole est telle qu'Hachem a exaucé les 2 parties, le "lémor" qui a amené son jugement et sa mort prématuré, et le "lédaber" qui a amené l’âme d’Its'hak.

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-> Sarah était supérieure en prophétie à Avraham, grâce à sa tsniou't, comme il est dit : "La voici, elle est dans la tente".
[le 'Hida]

-> C'est par le mérite de la droiture de Sarah et son haut niveau de tsniout, que Avraham et Sarah ont mérité d'avoir un enfant à un âge si avancé.
C'est pour cela que les anges ont demandé juste avant (v.18,9) où se trouvait Sarah, bien que le sachant, car selon Rachi : "ils ont voulu mettre sa discrétion en évidence, afin de la rendre plus chère à son mari".

Cette réalisation de ce qu'a pu entraîné les vertus exceptionnelles de sa femme, va générer davantage d'amour chez Avraham envers Sarah.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou - guémara Baba Métsia 87a]

=> Si le peuple juif peut exister, c'est grâce à la grandeur de notre Matriarche Sarah.

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-> Le Méam Loez (Vayéra 18,13-14) enseigne :
Sarah était en réalité supérieure à Avraham sur le plan de la prophétie.
Mais dès lors qu'elle fut rituellement impure à case de sa période de menstruation (malgré son âge de 89 ans!), elle perdit le don de prophétie.
C'est pour cette raison qu'elle ne prit pas au sérieux cette prédiction et considéra qu'il s'agissait d'une simple courtoisie.

Une autre opinion affirme que Sarah crut à cette bénédiction malgré son grand âge. Car elle avait déjà assisté à de nombreux miracle promis par Hachem à Avraham (cf. Béréchit 17,19).
Cependant, ces invités avaient l'apparence d'êtres humains ordinaires ...
Sarah qui se trouvait dans la tente se mit à rire soudainement en se disant : "Les jours de l'homme sont comptés et il peut mourir soudainement. Comment peut-il affirmer qu'il reviendra dans un an?"
[...]
Hachem dit à Avraham : "Pourquoi Sarah a-t-elle ri? Elle a cru que le visiteur était un homme. Il faut qu'elle sache qu'il s'agissait de mes propres messagers, parlant en mon Nom. C'est moi qui ai dit : Je reviendrai."

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+ "Sarah rit en elle-même : maintenant que je suis usée, j'aurai ce bonheur!" (Vayéra 18,12)

-> Rabbi Raphaël de Barshad enseigne qu'une Ségoula pour avoir des fils est la joie.
On apprend cela dans la Torah, dans les Névi'im et également dans les Kétouvim :
- dans la Torah de : "Sarah rit" = elle a ri et s'est réjouie, et par ce mérite elle a enfanté un fils.
- dans les Prophètes, où il est écrit : "Réjouis-toi femme stérile qui n'a pas enfanté" = si elle est stérile et n'a pas d'enfant, qu'elle se réjouisse et elle sera sauvée.
- dans les Hagiographes, il est écrit : "Il installe la femme stérile de la maison, mère heureuse de fils".

=> Si Sarah a ri parce que c'était une Ségoula, pourquoi Hachem s'est-Il fâché contre elle en disant : "Pourquoi donc est-ce que Sarah a ri?"
Le rabbi Chmouël de Kamenika répond : "On n’a besoin d’une ségoula que lorsqu’un tsadik promet quelque chose. Mais quand Hachem en personne promet, comme Il l’a promis à Sarah, il n’y a déjà plus besoin de ségoula, c’est pourquoi Il s’est fâché contre Sarah.

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-> Après les reproches d'Avraham, Sarah s'est repentie d'avoir ri à l'annonce de la naissance d'un fils.
Elle croyait profondément en D. et en ses miracles. Elle comprit que si telle était la volonté Divine, même une vieille femme comme elle pouvait enfanter.
C'est par le mérite de sa confiance en Hachem qu'elle conçut.
[le Yéfé Toar - rapporté par le Méam Loez (Vayéra 22,1)]

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-> "Il est permis de modifier la vérité dans un but de Shalom" (guémara Yébamot 65b)

La paix (le Shalom) est une notion si importante, notamment entre un homme et sa femme que Hachem Lui-même modifia le discours de Sarah qui avait dit : "Et mon époux est vieux" à l'annonce d'un futur fils, alors qu'elle avait 90 ans et son mari Avraham 100 ans.
[et il s'agissait pas de n'importe qui, mais du 1er des Patriarches (Avraham!) et de la 1ere des Matriarches (Sarah!).]
En effet, Hachem rapporta les propos de Sarah à Avraham ainsi : "J'enfanterai alors que je suis vieille?" afin de ne pas froisser Avraham et maintenir le Shalom dans ce couple (Vayéra 18,13).

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-> "Sarah rit en elle-même disant : Flétrie par l’âge, ce bonheur me serait réservé! Et mon époux est un vieillard!" (Vayéra 18,12)

-> Le Ben Ich 'Haï (Vayéra) enseigne :
On comprend facilement que Sarah soit étonnée qu’à son âge il lui soit accordé d’enfanter, mais en quoi la vieillesse de de son mari est si importante? Sarah était stérile, mais Avraham non, et son âge avancé ne lui avait pas empêché d’avoir Ishmael?

En fait sa préoccupation en rajoutant ces mots était tout autre, passé l’étonnement, une question technique se pose à elle. D’ordinaire, l’homme en prenant de l’âge devient pointilleux et il est plus compliqué de le servir. C’est pour ça que quand il est jeune, il ne se préoccupe pas de qui le sert, lui fait à manger, lui fait son linge, ... mais au fur et à mesure que les années passent, il ne reste plus que sa propre femme qui est à même de comprendre ses besoins et de connaitre ses habitudes. C’est une des raisons pour lesquelles, dans sa jeunesse, la femme connait le processus de Nida qui l’empêche de s’occuper de son mari, mais comme il est aussi encore jeune, il se satisfait de l’aide des autres. Par contre quand il ne peut plus que se faire servir que par sa femme, elle ne peut plus être Nida et en effet elle ne le devient plus.

La question de Sarah est : "Après avoir passé l’âge de Nida, pour pouvoir être toujours aux côtés de mon mari, si je redeviens fertile et donc avec des périodes de Nida, comment mon vieux mari va-t-il faire?"

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[évidemment Avraham et Sarah ont un niveau qui nous dépasse largement, mais cela permet d'appréhender à quel point Sarah était sensible et accordait de l'importance à répondre au mieux aux besoins de son mari. Et même au comble de la joie, lorsqu'elle apprend qu'elle aura malgré son âge un enfant, elle a comme priorité de penser au bien-être d'autrui (très bien que j'ai un enfant, mais si cela vient au détriment de mon mari alors ...).]

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