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"Ce mois-ci [Nissan] sera pour vous le commencement des mois, il sera pour vous le 1er des mois de l'année" (Bo 12,2)

-> La mitsva de proclamer le nouveau mois, est la 1ere donnée au peuple juif dans son ensemble.

-> Le mot : 'hodech (mois), est similaire à : 'hidouch (nouveau).
En disant que Nissan est le 1er de tous les mois, cela implique qu'il est à l'origine de toutes les nouveautés et de tous les miracles que Hachem va réaliser dans le futur.

Ainsi, bien que Tichri soit le 1er mois de la Création, Nissan est appelé le 1er, car c'est le plus important de tous les mois.
[Rabbi Gavriel Margolis - Torat Gavriel]

-> Le mois de Nissan est appelé : חודש אביב ('hodech aviv - mois du printemps), qui est la contraction de אב et de יב : le père de 12.
Ce mois est le "père" des 12 mois de l'année.
[Mégalé Amoukot]

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-> "Depuis qu’Hachem a choisi Son monde, il a choisi également Son premier mois parmi tous les mois de l’année : Nissan qui sera aussi Roch Hachana laMélakhim.
Lorsqu’Hachem a séparé Yaakov et ses enfants comme peuple, il leur a choisi également le mois de Nissan pour être libérés d’Egypte. Hachem a également choisi le mois de Nissan pour donner les bénédictions à Yaakov ; il a également choisi le mois de Nissan pour la naissance d’Its'hak ainsi que son sacrifice en tant que ‘’ola’’ par Avraham. C’est également ce mois qu’Il a choisi pour la délivrance finale.
C’est ce que dit le verset !: "Ce mois sera pour vous… le premier pour vous", ce qui veut dire le mois le plus important pour vous."
[midrach Chémot rabba 15,11]

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-> La guémara (Roch Hachana 11a) dit que le mois de Nissan a été choisi pour être celui durant lequel le peuple juif a été libéré d'Egypte, et ce sera également celui durant lequel le peuple juif mérita la géoula.

Cependant, puisque nous devons tous anticiper la venue du machia'h à chaque instant, comment concilier cela pendant les autres mois de l'année, où à priori selon la guémara il ne doit pas venir?

Le Agra déKalla, cite le rabbi Ména'hem Mendel de Riminov, qui affirme que les premiers 12 jours du mois de Nissan, représentent les 12 mois de l'année, et ils ont une influence sur l'année toute entière.

En réalité, le machia'h peut venir toute l'année, et c'est pourquoi nous devons l'attendre impatiemment chaque jour.
Nissan étant le 1er mois de l'année juive, ses 12 premiers jours comprennent les racines de tout ce qui va se dérouler durant l'année à venir.
Ainsi, peu importe le mois où la guéoula aura lieu, celui-ci a un jour le représentant durant le mois de Nissan, qui a cette particularité d'inclure en lui tous les autres mois à venir.

De même, la guémara (Béra'hot 56a) dit que le 1er mois est appelé Nissan, car tous les miracles (nissim) sont inclus en lui.
Tous les miracles qui vont avoir lieu pendant toute l'année à venir, ont leur source spirituelle dans le mois de Nissan.

[le Béer Moché]

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-> La guémara (Roch Hachana 10b) rapporte une divergence à savoir si le monde a été créé au mois de Tichri ou bien en Nissan.

Selon l'opinion que le monde a été créé en Tichri, comment comprendre que Nissan puisse être caractérisé de "1er mois de l'année"?

Jusqu'au moment de la sortie d'Egypte, les gens en général étaient faibles dans leur foi en Hachem, et la majorité du monde niait même son existence.
Cependant, au cours de la sortie d'Egypte, tout le monde a pu voir la grande main de D., et ils ont alors cru en Lui.

De ces miracles incroyables, l'humanité a alors compris, que c'est Hachem qui donne en permanence le flux de vie au monde, afin de lui permettre de continuer à exister.
En effet, s'Il arrêtait de donner la vie, ne serait-ce qu'un seul instant, le monde disparaîtrait immédiatement.

Ainsi, c'est pendant le mois de la sortie d'Egypte que la émouna (foi) en Hachem s'est fortement renforcée, et ce fût alors la plus grande chose qui soit arrivée depuis la création.

=> Tichri est le mois où le monde a été créé par Hachem, et Nissan est le mois où le monde a été créé aux yeux de l'humanité, par une prise de conscience de ce fait suite à la sortie d'Egypte.

['Hatam Sofer]

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-> "Ce mois-ci est pour vous le commencement des mois, il est pour vous le premier des mois de l'année" (Bo 12,2)

-> Nos Sages nous ont transmis que la première délivrance de l'exil égyptien contient tous les signes de la délivrance finale. Ainsi la première mitsva de roch 'hodech renferme plusieurs allusions, comme il est écrit : "a'hodech azé la'hem" (הַחֹדֶשׁ הַזֶּה לָכֶם). Les dernières lettres inscrivent le nom de Moché (משה).
Les 3 premiers mots de notre verset הַחֹדֶשׁ הַזֶּה לָכֶם ont une valeur numérique de 424 qui est aussi celle des mots : machia'h ben David (משיח בן דוד).
Ainsi, le premier commandement qui fut donné à Israël contient en allusion la délivrance future.

D'après nos Sages, le fait que nous soyons sortis d'Egypte prématurément entraîna 4 autres exils durant lesquels les Bné Israël furent sous domination de 4 empires différents.
Ainsi Hachem parla aux Bné Israël par l'intermédiaire de Moché en ordonnant la mitsva de roch 'hodech afin de faire allusion au machia'h ben David par qui adviendra la délivrance définitive.
Depuis la transmission du premier commandement, Hachem nous rassure par la promesse de sa venue.
Cette mitsva fait également allusion à Moché dont le mérite est éternel. Il était le premier libérateur et sera le dernier libérateur de notre exil actuel.

Le Zohar dit que les dernières lettres du verset forment le nom Moché, pour nous enseigner que la délivrance finale adviendra grâce à son mérite.
Nos Sages ajoutent que la mitsva de roch 'hodech fut donnée au mois de Nissan ainsi que la sortie d'Egypte qui eut lieu ce même mois. Il adviendra de même dans le temps à venir où la délvirance finale aura lieu au mois de Nissan (guémara Roch Hachana 11b).

Notre verset fait également allusion aux notions suivantes : puisque le mois de Nissan est le commencement de tous les mois de l'année, il correspond aux 12 combinaisons du Nom Divin (הויה) qui dirige les 12 mois de l'année.
Le premier mois de l'année et pour sa part dirigé par la première combinaison du Nom Divin dans l'ordre יהוה qui représente le commencement, de même le peuple d'Israël est appelé "commencement".
Ainsi Hachem leur donna précisément ce mois, le commencement de tous les autres mois, et lorsque nous multiplions les 12 mois qui représentent les 12 combinaisons du Nom d'Hachem par Sa valeur numérique, nous obtenons : 12*26 = 312. Ce nombre étant la valeur numérique du mot חדש (mois - 'hodech).

Autre allusion qui ressort de notre verset : רִאשׁוֹן הוּא לָכֶם לְחָדְשֵׁי (le premier des mois - richon ou lakhem lé'hodeché) : les initiales des 3 derniers mots forment le mot : Hallel (הלל), ce qui nous indique que nous devons réciter le Hallel chaque roch 'hodech.
[rav Yissa'har Chmouëli Beniahou]

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-> Le rav David Pinto (La voie de à suivre - n°1171 [année 2021]) enseigne :
La seule créature sur laquelle nous pouvons déceler de façon sensible le renouvellement est la lune.
Durant les 6 jours de la Création, Hachem créa un monde parfait, dépourvu de tout péché. Puis, lorsque Adam fauta en consommant du fruit de l’arbre de la connaissance, il porta atteinte à cette faculté de renouvellement, atteinte qui accompagnera le peuple juif tout au long des générations.

Dans Sa grande Miséricorde, Hachem voulut pardonner ce péché à Ses enfants et c’est pourquoi Il leur prescrivit la mitsva de bénir la nouvelle lune. Car, chaque fois qu’ils prononcent la bénédiction sur celle-ci, ils en viennent à renouveler également leur propre âme et à la purifier de la souillure provoquée par le péché d’Adam.

Ainsi donc, cette mitsva a été donnée aux enfants d’Israël en Egypte, car elle détient le pouvoir de renouveler l’âme et de la nettoyer de toutes ses impuretés, ce qui était alors nécessaire, étant donné qu’ils étaient plongés dans le 49e degré d’impureté (Zohar ’Hadach - début de Yitro).
De plus, du fait qu’ils se trouvaient à ce piètre niveau, ils devaient lever leur tête en direction du ciel, afin de se rappeler "qui a créé ceux-là" (Yéchayahou 40,26). D’où une raison supplémentaire à l’accomplissement de cette mitsva, à ce moment-là.

Le jour de Roch ’Hodech est propice au pardon des fautes, car Hachem l’assimile aux 6 jours de la Création, durant lesquels le monde était encore nouveau et dépourvu de tout péché. C’est la raison pour laquelle le peuple juif recevra plus tard la mitsva d’apporter un bouc en sacrifice expiatoire le premier du mois.

-> Le rav David Pinto (La voie de à suivre - n°1067 [année 2019]) écrit :
Hachem dit à Moché : "Ce mois-ci est pour vous le commencement des mois".
Les mots Roch 'Hodech peuvent être interprétés dans le sens de roch mé'houdach, une tête renouvelée, exempte de toute faute, un nouveau départ spirituel. Car, de même que la lune se renouvelle chaque mois, l’homme doit renouveler son esprit et sa manière de réfléchir et les nettoyer de toute impureté qui se serait attachée à eux.
Il lui incombe de procéder mensuellement à un examen de conscience, d’examiner sa conduite et, s’il y trouve la moindre scorie, de la corriger immédiatement.
De cette manière, il méritera d’avoir une "nouvelle tête", toute propre pour servir correctement Hachem.

Si l’on réfléchit aux différentes phases de la lune, on notera qu’au début du mois, elle n’est pas encore visible, le lendemain, elle commence à apparaître faiblement, puis elle devient de plus en plus grande jusqu’à ce qu’on aperçoive finalement la pleine lune.
Le Créateur nous a donné la mitsva de sanctifier la nouvelle lune afin qu’on en déduise une leçon relative à notre service divin : il doit être progressif. Nous devons chaque jour avancer un peu dans notre ascension spirituelle, de sorte à parvenir, en fin de parcours, à la plénitude.

Tel est le profond secret de la mitsva de sanctification de la nouvelle lune. Hachem attend de l’homme, au moins une fois par mois, qu’il lève ses yeux vers le ciel pour contempler la lune et méditer sur son renouvellement.
Il y puisera une leçon édifiante quant à son devoir de progresser sans cesse en Torah et en crainte de D. afin de parfaire son âme.
Quiconque met à profit cette opportunité mensuelle de prendre exemple de la lune peut être assuré qu’il jouira d’un renouvellement et d’une purification de son esprit.
A l’instar de la lune, il s’efforcera de se renouveler dans son service divin, et l’esprit dépourvu de toute souillure s’y vouera avec un élan de pureté revigoré.

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-> "Ce mois-ci est pour vous le premier des mois"

Un jour, on a demandé à un certain Sage comment le mois de Nissan avait mérité d’être le premier mois de l’année.
Il répondit : Parce qu’il contient beaucoup de tracas et d’ennuis, les durs travaux du nettoyage de Pessa’h.
Par conséquent, il semble que le mois de Nissan fasse souffrir Israël, et les Sages (guémara Guitin 56b) ont dit : "Quiconque fait souffrir Israël devient le premier".
[rapporté dans "La voie de à suivre" (n°244) du rav David Pinto]

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-> Selon rabbénou Tam, en Tichri Hachem a créé le monde en théorie, tandis qu'en Nissan, il a mis Ses "pensées" en pratique et a créé le monde dans la réalité.

=> Si le monde a été concrètement créé en Nissan, pourquoi le jour du jugement des Créatures a lieu en Tichri?

Le Ginzé Israël (rabbi Israël Friedman) répond :
De même que Hachem a créé par la pensée l'homme au mois de Tichri, il nous juge en Tichri, car dans Son infinie miséricorde, bonté, Il nous juge en fonction de notre état du moment. Ainsi, Il accepte de nous juger en y incluant nos pensées et nos bonnes intentions au moment du Jugement, en les comptant à notre actif alors même que nous n'avons encore rien fait concrètement.

[les 6 jours de la Création ont commencé le 25 Elloul, pour se terminer le 1er Tichri avec la Création de l'Homme.
C'est véritablement le jour de la Création du monde, car la raison de toute création antérieure ne l'a été que pour la venue de l'homme (et en particulier celle du peuple juif).]

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+ "Chacun des jours du mois de Nissan ont la sainteté de Roch 'Hodech."
[Chla haKadoch]

-> Les 30 jours de Nissan, chacun correspondant à un Roch 'Hodech, représentent 30 mois, soit 2 ans et demi.

Beit Chamaï et Beit Hillel ont débattu pendant 2 ans et demi pour savoir s'il aurait mieux valu que l'homme soit créé ou pas (guémara Erouvin 13b).

Les Tossafot disent que si c'est un tsadik, alors il évident que c'est mieux qu'il ait été créé.
Or, il est écrit : "koulanou tsadikim" = les membres de la nation choisie par D. sont tous des tsadikim.

Hachem a choisi la nation juive au mois de Nissan, et c'est considéré comme le commencement du monde, car c'est à ce moment que la Création du monde s'en est trouvée justifiée. (tous les juifs étant alors des tsadikim)

=> Ainsi, les "2 ans et demi" (30 jours) du mois de Nissan, font allusion à cette dispute entre Beit Chamaï et Beit Hillel.

['Hatam Sofer]

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-> "Moché montra la nouvelle lune à Israël et lui dit : Lorsque vous la verrez ainsi, fixez le nouveau mois pour toutes vos générations" [c'est-à-dire que la sanctification des mois dépend du peuple juif].
[Mékhilta - Bo 12,2]

-> "Voici les moments fixés (moadé) de Hachem que vous désignerez comme convocations saintes" (Emor 23,37)

Le midrach (Yalkout Chimoni Chémot 191) commente :
"Si vous les désignez, elles seront Mes convocations saintes. Et sinon, elles ne seront pas Mes convocations. [...]
Les Anges de service se rassemblent devant Hachem et Lui demandent : "Maître du monde! Quand tombe Roch Hachana?"
Il leur répond : "Est-ce donc à Moi que vous posez la question? Moi et vous devons aller la poser au Tribunal d'en bas!" [cela dépendra de sa déclaration]"

-> Selon le Saba de Slabodka (Ohr haTsafoun), c'est ainsi que lorsqu'une date est fixée ici-bas, même D., si l'on peut dire, ne peut rien y changer, avec toutes les conséquences que cela peut avoir!

Nos Sages (Mékhilta - Bo) disent qu'Adam, le premier des hommes, comptait le temps en fonction du cycle solaire, et que tous les Patriarches agirent de même.
Or voilà que dans ces versets, la Torah ordonne aux juifs de bouleverser tous les calculs antérieurs et d’entamer un nouveau mode de comptage. Désormais la fixation des mois dépend de la décision des hommes.
En effet, dès que le Beit Din proclame : "Sanctifié! Sanctifié!", le nouveau mois débute, même si la date ne correspond pas avec la nouvelle lune.
Ce pouvoir est attribué aux hommes, même s'ils devaient commettre une aberration exprès ou par méprise.

De plus, le Beit Din est également en mesure de déclarer une année embolismique (13 mois au lieu de 12), modifiant alors tout le calendrier.
D'ailleurs, le Yalkout Léka'h Tov (rav Beifuss) enseigne que cette déclaration va en réalité plus loin.
Par exemple, lorsque le Beit Din décide d'ajouter un mois supplémentaire à l'année, cela va entraîner que la puberté de tous les jeunes gens [en âge d'être bar mitsva] va être repoussée d'un mois entier.

=> La mitsva de sanctification du nouveau mois nous permet de se rendre compte à quel point Hachem nous a "cédé" certains de Ses pouvoirs.
Non seulement nous avons une partie divine en nous (l'âme), mais en plus nous avons une capacité à faire des actions qui ont des conséquences digne de D.

Cette prise de conscience du fait que Hachem a mis en nous des capacités phénoménales, doit renouveler notre motivation et notre fraîcheur à les exploiter au mieux, avec responsabilité.
Le 'Hidouché haRim enseigne que la mitsva de sanctifier le mois, peut être comprise comme la capacité que donne D. aux juifs de créer de la nouveauté et de la fraîcheur dans leur vie ((it'hadchout - התחדשות).

[Il est intéressant de constater que le peuple juif décide des dates des moadim (fêtes), mais cependant le Shabbath reste fixe tous les 7 jours depuis la Création.
Cela symbolise bien le fait que Hachem est et restera toujours Le Maître absolu sur tout, même s'il peut nous donnant beaucoup de pouvoirs divins.]

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+ La sanctification de la lune :

-> Rabbi Yo'hanan dit : Prononcer la bénédiction sur la lune est semblable à accueillir la face de la Ché'hina (Présence Divine).
[guémara Sanhédrin 42a]

-> "En sanctifiant la nouvelle lune au début de chaque mois, le peuple juif témoigne que D. renouvelle sans cesse le monde."
[Rabbénou Bé'hayé]

-> Le peuple juif compte ses mois en se basant sur la lune, qui règne de jour comme de nuit.
Cela fait allusion au fait que les juifs mériteront à la fois ce monde-ci (la "nuit", où Hachem n'est pas clairement visible) et le monde à venir (le "jour").
Le peuple juif parvient à voir Hachem même dans l'obscurité de ce monde.
[midrach Béréchit rabba 6,3]

[à l'image de la lune qui va alterner entre une phase pleine, et une phase d'absence, le peuple juif est éternel, avec des périodes "agréables" et d'autres plus difficiles.
De même au niveau individuel, nous avons des périodes d'obscurité, où il peut nous sembler que D. n'est plus là pour gérer le monde, à l'image des moments où la lune n'est pas visible, comme absente.

Nous sanctifions la lune dans sa période de développement, comme pour pleinement remercier Hachem de sans cesse renouveler nos forces individuelles et collectives.
Nous réveillons également notre conscience au fait que de même la lune est toujours là, de même Hachem est toujours présent à nos côtés, même lorsque nous ne le voyons plus!]

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-> Le Maharil ne récitait pas la bénédiction sur la lune (kiddouch haLévana) lorsqu'un yom tov tombait à la sortie de Shabbath.
Pourquoi cela?

Car lorsque l'on récite cette bénédiction, nous recevons la présence divine, et c'est comme si on allait au Ciel.
Or, puisqu'à Yom Tov (comme durant Shabbath), nous n'avons pas le droit de sortir du té'houm (la limite de 2000 ama, après la dernière habitation), il ne récitait pas la bénédiction sur la lune, puisque aller au Ciel est une distance supérieure au té'houm.

[la halakha ne suit pas son avis, et il est possible de dire la birkat halévana à yom tov]

[le Taz - Ora'h 'Haïm 426,1]

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-> On ne doit pas dire la birkat halévana sous un toit, mais directement sous le ciel.
En effet, puisque réciter cette bénédiction est équivalent à accueillir la présence divine, il n'est pas respectueux de se tenir sous un toit, mais on doit être à l'extérieur à l'image d'une personne allant à la rencontre d'un roi mortel.
[Michna Broura 426,1]

-> Un des textes que nous lisons après la Birkat haLévana est :
"On enseigne dans le Beit midrach de Rabbi Ichmaël : Si les juifs avaient uniquement reçu le mérite de recevoir la face de leur Père qui est dans les cieux une fois par mois, cela leur aurait suffi".
=> Cela signifie que ce grand mérite de sanctifier la nouvelle lune, aurait suffi à légitimer l’existence du peuple d’Israël durant toute l’histoire.

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-> Selon nos Sages (guémara Erouvin 65a) : "La lune a été créée pour permettre aux hommes de réviser leur étude de la Torah [à sa lumière]."

-> Nos Sages (Pessikta Rabbati 11) enseignent : "Le peuple juif est comparé au sable, à la terre et aux étoiles. Pourquoi est-il comparé aux étoiles? Parce que, de même que les étoiles n'ont d'influence que la nuit, le peuple juif n'acquiert la maîtrise de la Torah que pendant la nuit."

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-> "Les nations du monde construisent leur calendrier autour du soleil, tandis que les juifs se basent sur la lune.

Les non-juifs peuvent survivre tant que la lumière brille sur eux, mais dès qu'ils rencontrent l'obscurité, ils meurent et disparaissent de l'Histoire.
Cependant, à l'image de la lune qui brille même pendant l'obscurité de la nuit, les juifs survivent et diffusent de la lumière dans l'obscurité."
[Sfat Emet]

-> Le rav Eliyahou Lopian dit : les véritables Bné Torah vivent une vie de simplicité matérielle. Leur maison manque beaucoup de luxes et de nécessités, dont leur entourage ne peut pas se passer.
[On pourrait en venir à penser qu'ils vivent dans l'obscurité absolue]
En réalité, ces gens pleinement dévoués à la Torah ressentent une réelle satisfaction, et aucune privation.

[la lune n'a pas de lumière propre, elle ne fait que refléter celle du soleil.
En sanctifiant la lune, nous exprimons la réalité qu'à l'image de la lune, nous n'avons d'existence que grâce aux forces de vie, que Hachem nous envoie.
Toute personne, toute espèce vivante, s'éteint à la seconde même où D. le décide.

Un juif n'a pas de plus grand joie que de se lier à Son Créateur par la Torah, les bonnes actions.
Le fait d'être trop plongé dans la matérialité, agit comme des nuages cachant la lune, cela créé une distanciation, des séparations avec D.

Crées à l'image de Hachem, nous nous devons de travailler à illuminer l'obscurité de ce monde, à l'image du soleil avec la lune (ex: un sourire, des paroles de émouna, être exemplaire selon la volonté de D., ...).]

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-> Moché ne comprenait pas pourquoi il fallait sanctifier le mois précisément au moment de la renaissance de la lune, alors qu'elle était la plus diminuée en taille.
[la majorité des autres nations fixent leur temps en fonction du soleil qui est constamment grand, alors que les juifs se basent sur la lune]
Hachem montra "de Son doigt" la lune dans le ciel, au moment de son renouvellement, alors qu'elle était toute petite et restreinte, puis lui dit : "Lorsque tu la verras ainsi, sanctifie-la" = ainsi, l'homme comprendra qu'il ne pourra se sanctifier réellement que lorsqu'il atteindra l'authentique humilité à la manière de la lune qui sera sanctifiée au moment où elle sera réduite au minimum.

-> Rabbi Moché de Sambour (Téfila léMoché) enseigne :
Selon nos Sages (guémara Kidouchin 40a) : "Hachem considère une bonne pensée comme une bonne action".
On peut expliquer cette enseignement ainsi : une bonne pensée est le point de départ à toute action. Elle éveille l'homme à l'intégrité et le pousse à en atteindre l'objectif ultime : accomplir la volonté d'Hachem.
Cette pensée est pure et authentique, sans défaut. Ce n'est qu'ensuite, lorsque l'homme souhaite passer à l'action, et accomplir la mitsva, que le mauvais penchant s'introduit dans ses pensées.
Il cherche alors à faire en sorte que cette mitsva ne soit plus désintéressée et que son acte soit imparfait.
Mais Hachem dans Sa grande miséricorde et dans Sa grande bonté considère cette pensée initiale aspirant à la perfection comme la concrétisation de son acte. Pour Lui, c'est comme si l'homme avait accompli sa mitsva de façon parfaite.

Lorsqu'Hachem montre la lune du doigt à Moché et lui dit : "Lorsque tu la vois ainsi, sanctifie-la" (Rachi - Bo 12,2), Hachem fait une allusion à Moché : "C'est parce qu'au début du mois, la lune est "ainsi" (toute petite), parce qu'elle est réduite au minimum, que lorsque tu la verras, tu la sanctifieras. C'est précisément celle-ci qu'Israël devra sanctifier."

=> Il en est de même dans le service Divin. La volonté intérieure du juif est pure. Il souhaite plus que tout au monde accomplir la volonté d'Hachem.
Toutefois, la première pensée, bien qu'elle soit de toute intégrité, reste bien petite, voire insignifiante face à l'acte concrétisé. Tel est le sens des paroles d'Hachem à Moché au sujet du renouvellement de la lune.
De la même façon qu'Israël sanctifie le renouvellement de la lune qui est alors un petit point insignifiant, il en est de même dans les cieux : Hachem sanctifie le petit point, comparable à la première pensée par laquelle l'homme est poussée à accomplir Sa volonté de façon parfaite.

Et puisque l'homme accomplit ensuite concrètement la mitsva, même si "le levain qui se trouve dans la pâte" (le mauvais penchant) souhaite détériorer cette mitsva, tout va d'après le commencement, c'est-à-dire d'après la première pensée pure, parfait et intègre.
Ainsi la mitsva, ou la bonne action de l'homme, sera également considérée comme parfaite et intègre, car Hachem dans Sa grande miséricorde et dans Sa grande bonté fait équivaloir une pensée positive à un acte.
[d'après le rav Pin'has Friedman - Shvilei Pinhas]

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"Ce mois-ci [Nissan] sera pour vous le commencement des mois, il sera pour vous le 1er des mois de l'année" (Bo 12,2)

=> Est-ce que les juifs réalisaient la mitsva de sanctifier la lune dans le désert?

-> Rabbénou 'Hananel explique que dans le désert les juifs étaient entourés par les Nuées de Gloire (Anané haKavod), entraînant qu'ils ne pouvaient voir ni la lune, ni le soleil. C'est pourquoi, ils sanctifiaient le nouveau mois, non pas en se basant sur des témoignages de témoins, mais plutôt sur le calcul de quand cela va se produire, comme nous le faisons de nos jours.

La guémara (Baba batra 75a) rapporte que les Anciens du peuple se sont attristés car ils ont remarqué que le visage de Moché étaient comparable au soleil, et celui de Yéhochoua à la lune.
Cela témoignait de la différence de niveaux entre eux 2, et les Anciens se sont attristés à l'idée de ne pas avoir pu profiter davantage de l'incroyable grandeur de Moché, pour encore plus s'élever spirituellement.

Le rav Yonathan Eibschutz fait remarquer que si c'est uniquement les Anciens qui ont pu faire cette comparaison, c'est parce qu'après 40 années dans le désert sans pouvoir observer la lune et le soleil, c'était les seuls qui pouvaient véritablement se rappeler à quoi cela ressemblaient (lune, soleil)!

Pourquoi parle-t-on des Anciens de cette génération et pas aussi des jeunes?
Le rav Eibschutz (Yaarot Dvach 2,4) cite les séfarim des Richonim selon lesquels le peuple juif ne vit pas le soleil et la lune pendant les 40 ans du désert, du fait des nuées de gloire diurnes et de la colonne de feu la nuit. Ainsi, ceux qui sont nés dans le désert n’ont jamais vu le soleil et la lune et ne savaient donc pas comment faire la distinction entre les deux. Par conséquent, ce sont les Anciens qui firent cette déclaration.
Une autre réponse donnée est que les anciens connurent Moché et Yéochoua toute leur vie, contrairement à ceux qui étaient plus jeunes. En conséquence, eux seuls pouvaient faire une telle remarque.

-> Le rav Aharon Leib Steinman est d'avis que les Nuées étaient par nature des réalités spirituelles, et non physiques.
Le 'Hazon Ich maintient également qu'il était tout à fait possible de voir le soleil et la lune au travers des Nuées. Cependant, de même que nous ne pouvons pas faire le kidouch haLévana si l'on regarde une lune voilée par des nuages, de même dans le désert ils ne pouvaient pas sanctifier la lune en la regardant au travers des Nuées.

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-> b'h, également sur le kidouch ha'hodech : http://todahm.com/2013/03/17/38811

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-> Le kiddouch lévana : ce sera une ségoula pour qu'un homme trouve l'épouse que le Ciel lui destine.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - mariage]

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