Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Nettoyage de Pessa’h

+ Le nettoyage de Pessa'h :

-> Le rabbi de Berditchev ne tarissait pas d'éloges sur les juifs qui ne ménagent pas leurs efforts pour faire disparaître le moindre soupçon de 'hamets.
Il déclara un jour que toutes les actions entreprises dans ce but sont comparées aux sonneries du Shofar.
Et les anges créés par les frottements du nettoyage intercèdent en faveur d'Israël.
Il en donne même une allusion en soulignant le verset : "Et tu accompliras ce travail (aavoda azot) en ce mois-ci" (Bo 13,5) qui est écrit au sujet de Pessa'h, et qui évoque allusivement le travail de nettoyage du 'hamets.
De plus, le démonstratif employé pour désigner "ce travail" est l'adjectif démonstratif "zot" qui est également utilisé dans le verset : "Avec celle-ci (bézot), Aharon pénétra dans le Sanctuaire" (A'haré Mot 16,3), qui est écrit au sujet de Yom Kippour.
Ceci vient nous enseigner que le nettoyage de la maison avant Pessa'h (mois de Nissan) ressemble au service du Cohen Gadol le jour de Kippour.

-> Le rabbi de Berditchev disait également que le bruit qui provient du frottement et du raclage des tables monte dans les cieux et annule tous les anges accusateurs dans le Ciel.

-> Le Chout Min haChamaïn (71) souligne que "nos Sages ont été très sévères en général et jusque dans les moindres détails (sur l'interdit du 'hamets)", et il promet que : "celui qui s'attarde minutieusement au respect de cet interdit verra sa vie se prolonger".

-> Le Kav haYachar écrit : "J'ai pour tradition que celui qui peine en l'honneur de la fête de Pessa'h tue grâce à cela tous les anges destructeurs".
[grâce à ses efforts, l'homme repousse tout le mal de lui-même!]

-> L'Admour de Loubavitch a dit : "Les efforts physiques fournis dans ce domaine [du nettoyage de Pessa'h] ont la ségoula de nettoyer le corps de l’homme de son aspect matériel dominant et d’octroyer une dimension spirituelle à son existence. "
De même selon le rabbi Pin’has de Koritz, ces travaux de nettoyage, de rangement, de tri d’objets superflus nous mènent à épurer et renouveler notre âme.
[rapporté dans la voie à suivre n°1179]

-> Le Chomer Emounim témoigne avoir pris une fois une décision dès le début du mois de Nissan : cette année, il désirait recevoir l'influence spirituelle qui rayonne la nuit du Séder.
Ainsi, il ordonna à tous ses serviteurs de réduire autant que possible les moments réservés à la réception du public. Il désirait en effet s'enfermer dans sa chambre afin de procéder à la "grande préparation" que cette décision nécessitait.
De fait, il ne participa pas au nettoyage.
Or, lorsque la fête arriva, il constata qu'il n'avait jamais vécu un Séder aussi lamentable et aussi dépourvu d'émotions que cette année.
[on culpabilise à tord sur le fait que le nettoyage de Pessa'h vient nous faire perdre tellement de temps, que nous pourrions par exemple consacrer à étudier la Torah.
Cependant, au contraire, toutes ces contraintes sont précisément ce qui nous permettra d'accueillir la fête et de profiter de tout son apport spirituel.]

-> Rabbi Chimchon Aharon Polanski aperçut une année à la maison d'étude (beit midrach) plusieurs Avré'him s'adonnant avec ferveur à l'étude de la Torah lors des jours précédant Pessa'h.
Il comprit que leur absence devait se ressentir dans leur foyer en cette période intensive de préparatifs.
C'est pourquoi il monta sur l'estrade et annonça : "J'ai en main une liste de malheureuses veuves qui supplient qu'on vienne les aider pour les besoins de la fête. Qui est donc prêt à se dévouer?"
Comme un seul homme, tous ses levèrent avec empressement pour proposer leur soutien.
Il leur demanda alors de se mettre en rang afin de recevoir une feuille comportant le nom et l'adresse de la famille qui leur serait attribuée.
Lorsqu'ils la lurent, chacun y découvrit sa propre adresse.
L'intention du rav par ce subterfuge était de réprimander leur conduite : en effet, ils étaient disposés à aider des étrangers davantage que leur propre famille.
Or Hachem désire exactement l'inverse, puisqu'il est écrit : "Ne fait pas fi de ta propre chair" (Yéchayahou 58,7).

<------->

+ Le danger de se mettre en colère :

-> Rabbi Sim'ha Bounim de Peschi'ha dit :
"Pour toutes les mitsvot, il ne convient pas de multiplier les 'houmrot (application de la loi de la manière la plus rigoureuse possible). Néanmoins, dans les lois de Pessa'h, il est préférable d'être strict car chaque 'houmra est comparée à un bijou dont on pare une mariée".
=> Ainsi, on comprend que les préparatifs de Pessa'h doivent s'accomplir dans la joie et la sérénité, sans énervement ni colère à l'instar d'une mariée qui se pare de ses attraits avec une immense allégresse.

-> Le rabbi de Berditchev déclare : "grâce aux préparatifs de Pessa'h, l'homme a la possibilité de parvenir au niveau d'inspiration Divin (roua'h haKodech). Cependant, la colère l'empêche d'atteindre ce degré spirituel si élevé."
[on prendra donc garde à ne pas s'irriter sur son conjoint ni sur ses enfants]

-> Rabbi Elimélé'h Biderman enseigne :
A priori, on ne comprend pas vraiment l'argument provocateur du "Racha" de la Haggada : "Qu'est donc ce travail pour vous?"
Pessa'h est en effet un temps de libération où tous sont assis comme des princes et il n'y a pas apparemment de plus grand plaisir que celui-ci.
Qu'est-ce qui entraîne cette animosité envers la mitsva de Pessa'h? On se serait plutôt attendu à entendre sa plainte à un moment où tout le monde jeûne ou pour d'autres mitsvot qui n'impliquent aucune jouissance pour le corps.

La raison est qu'en fait lorsque le "Racha" assiste aux préparatifs de Pessa'h et voit que toute la famille procède au nettoyage dans un état de tension nerveuse et qu'au lieu de se réjouir de l'accomplissement de cette mitsva d'Hachem, chacun s'irrite et se met en colère, alors il en vient à détester le service Divin.
Et tout le bénéfice de la mitsva est perdu.
[cela peut s'appliquer à toutes les mitsvot, où les parents doivent être certes un exemple vivant, mais surtout doivent l'accomplir dans la joie et la fierté.
Par exemple, si un enfant voit que le Shabbath est une corvée, un jour de privations, un moment dont on attend impatiemment la fin, alors l'enfant recevra une mauvaise image de la religion, et en deviendra un racha.]

-> Le 'Hida enseigne :
"Il me semble que c'est parce que cette nuit éclaire comme le soleil à son zénith tous les mondes supérieurs que le yétser ara s'ingénie par tous les moyens à vouloir pénétrer dans l'un des membres de la famille ou par l'intermédiaire des servants (en semant la discorde).
L'homme sage s'armera donc de patience sans "fermer la porte" à ceux qui l'entourent. Il répudiera les disputes et fera régner l'amour chez lui.
Heureux est celui qui agit de la sorte".
[en succombant à la colère même une fois, on se prive de recevoir un maximum de lumière sainte!]

-> Rabbi Asher de Stolin rapporte l'allusion suivante : "Tu ne te feras pas de divinité en métal" (Ki Tissa 34,17), et le verset juste après est : "Tu respecteras la fête des matsot" (v.34,18).
Il est en effet fréquent que l'on se mette en colère à l'occasion des préparatifs de Pessa'h et même lors de la fête elle-même.
Or, nos Sages (guémara Shabbath 105b) nous enseignent que celui qui se met en colère est comparé à un idolâtre. C'est pourquoi la Torah nous met particulièrement en garde pendant cette période de ne pas sombrer dans l'idolâtrie de la colère, mais au contraire d'agir sereinement et de nettoyer sa maison de tout soupçon de 'hamets, heureux d'accomplir une mtisva.
[réjouissons-nous de l'immense mérite que nous avons de procurer de la joie à Hachem, en éliminant le mal qui est en nous.]

-> Le Pélé Yoets (Erekh Galout) écrit :
"Lorsque l'on fait déambuler le maître de maison d'un endroit à l'autre de la maison lors des préparatifs de Pessa'h et qu'il est obligé de s'asseoir entre les meubles, cela constitue pour lui un exil expiatoire.
Car quelle différence y a-t-il entre un exil total ou partiel?
Il y a cependant une condition à cela : qu'il en ait la ferme intention et qu'il accepte ce désagrément avec amour."

-> "Tout levain, et tout miel, vous n'encenserez pas comme sacrifice en l'honneur d'Hachem" (Vayikra 2,11).
Rabbi 'Haïm 'Haïkel fait le commentaire suivant :
Le levain symbolise en effet l'orgueil, puisqu'il provoque la montée de la pâte.
Le miel, quant à lui, rappelle la colère.
Ces 2 défauts sont réprimandables même lorsqu'ils sont dirigés vers un but sacré.
Le Maguid a une fois mis en garde le Beit Yossef à ce sujet en lui disant que même lorsqu'il s'agit de défendre l'honneur d'Hachem, il fallait s'abstenir de la colère car rien de bon n'en sort.
C'est pourquoi le verset vient nous enseigner allusivement que "tout levain" = tout orgueil, "et tout miel" = toute colère, "vous n'encenserez pas" même "comme sacrifice en l'honneur d'Hachem", même pour un but sacré.

On l'apprend également de la matsa.
Tandis que le 'hamets gonfle et ressemble à une poche remplie d'air, ce qui illustre parfaitement la personne lorsqu'elle s'enfle de colère, d'arrogance (c'est pas comme JE veux) ; la matsa, elle, évoque l'humilité et la modestie qui permettent à l'homme de conserver sa sérénité et de ne pas élever de plaintes contre Hachem.
Car il ne se considère pas comme important et sait que si l'on s'en tient à la stricte justice, il n'est pas digne de recevoir quoi que ce soit.

Nous devons avoir à l'esprit les paroles de nos Sages (guémara Kidouchin 41a) : "Il ne reste dans les mains de celui qui se met en colère que sa colère", car celle-ci ne l'aidera en rien à changer la situation.
En plus de tout le mal que nous amenons sur notre corps et notre âme, que gagnons-nous à se laisser submerger par la colère!
[en brûlant notre 'hamets, nous matérialisons notre conscience que le 'hamets (la colère) n'est que négativité, et doit être détruit à tout prix!]

<------------------->

-> Tous les préparatifs pour Pessa'h sont là pour nous aider à nous oublier un instant.
[rabbi Pin’has de Koritz]

[d'une certaine façon les préparatifs de Pessa'h demandent tellement d'investissement personnel, qu'on en arrive à être vidé, à tuer notre égo de fatigue pour Hachem, et alors on peut mieux mettre au monde notre réel soi-même spirituel. On peut pleinement vivre la sortie d'Egypte [de cette année], plein d'amour et de reconnaissance pour notre papa Hachem.]

<--->

-> "Ne faites pas de Pourim un jour si joyeux qu'il en devient non casher, et ne faites pas de Pessa'h un moment si casher qu'il n'en devient plus joyeux"
[la Bostoner rabbanite]

[comme on dit : "la poussière n'est pas du 'hamets", et elle ne doit pas nous faire passer à côté de l'essentiel : vivre la fête de Pessa'h! On ne doit pas avoir la tête dans la poussière, et ne plus voir la grandeur de la sortie d'Egypte qui a lieu cette année!]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.